OpenStack : Foundation, communauté et organisation

Posté par  (site web personnel) . Édité par Nÿco, tuiu pol, claudex, Pierre Jarillon et Florent Zara. Modéré par claudex. Licence CC By‑SA.
Étiquettes :
17
18
avr.
2013
Technologie

Aujourd'hui se conclut l'OpenStack Summit à Portland. Il s'agit de la grand-messe annuelle de la communauté OpenStack. Pour rappel, Openstack est une solution d'Infrastructure as a Service (Iaas), sous licence Apache, organisée autour de différents composants : les trois principaux sont Nova (Application), Swift (Stockage d'objet), Glance (Service d'image). Les composants additionnels qui sont Keystone (gestion des identités), Horizon (Dashboard), Quantum (gestion de réseau), Cinder (gestion d'interconnexion du stockage) et Celiometer (module de facturation). La version actuelle se nomme Grizzly.

OpenStack est instancié sur une distribution GNU/Linux. Si Ubuntu a été la distribution initiale par défaut du projet, d'autres initiatives ont permis la portabilité vers Suse, CentOS… et Debian.

Le Projet

Le projet d'IaaS, créé en 2010 par Rackspace et la Nasa, avance à grand pas avec une ambition assumée comme le précise Jonathan Bryce, Executive Director de la fondation lors de son discours d'ouverture : « OpenStack doit devenir le standard en matière de cloud et devenir le (GNU)Linux du cloud ». Les 2800 personnes présentes, soit près de 5 fois plus que l'année précédente, témoignent du dynamisme du projet.

Pour mener à bien cette ambition, une fondation a été créée en septembre 2012 avec une gouvernance organisée autour de trois instances : le « technical committee », le « board of director » et le « user committee* ». Ces instances sont soit élues directement soit via leurs sponsoring. Bien entendu plus l'entreprise contribue et supporte et plus elle a de chance d'être dans les deux premiers comités, le troisième étant plus indépendant. Dans sa configuration la fondation actuelle s'apparente à Linux, Apache ou Eclipse.

Évolution

Jim Curry co-fondeur d'OpenStack, Senior Vice President and General Manager of Private Cloud chez Rackspace, définit trois grandes périodes pour le projet :

  • 2010 : le temps des développeurs
  • 2011-2012 : l'époque des early adopters
  • 2012-2013 : les utilisateurs viennent en force

Si les utilisations et la contribution sur le projet continuent à croître l'influence de Rackspace, à l'origine du projet, diminue. En effet l'entreprise ne contribue aujourd'hui qu'à 15 % du code derrière Red Hat et devant IBM, HP et Nebula. D'autres sociétés comme IBM arrivent aussi en force et devrait rapidement être le premier contributeur du projet dans la prochaine version.

Lors de ces journées, quatre grands utilisateurs sont venus témoigner de leurs utilisations d'OpenStack : Bloomberg, Best Buy, la NSA et Comcast. Ils ont tous en commun d'être des structures avec des infrastructures gigantesques avec comme message « Nous l'avons fait avec OpenStack ! ». Bien entendu ces utilisateurs n'ont pas été choisis au hasard, au pays de l'immensité on aime parler gros chiffres et impressionner l'auditoire. Cependant on ne peut qu'admettre la réalité, aujourd'hui de grandes infrastructures utilisent OpenStack dans une logique de cloud hybride.

La communauté needs you !

Aujourd'hui, OpenStack est massivement développé par des entreprises même si les contributions individuelles émergent ici et là. La course à l'influence et au leadership sur le projet bat son plein ce qui ne devrait pas faciliter le travail des petites sociétés pour rester dans la course. Cependant s'il va devenir de plus en plus difficile de contribuer, et de se différencier, pour une société le projet a besoin de se libérer grâce à l'appropriation par une communauté d'utilisateurs et de contributeurs non commerciaux. C'est sans aucun doute le challenge le plus important aujourd'hui et la fondation l'a parfaitement compris. Il est ainsi totalement gratuit de rejoindre la fondation pour un individu.

Le projet OpenStack tend à devenir le nouveau projet libre en matière d'infrastructure. C'est une occasion sans précédent de proposer des standards libres pour le cloud computing et favoriser l’interopérabilité.

Aller plus loin

  • # Et pour completer ça

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    Il est à noter qu'il y a eu 2 annonces intéressantes lors du summit.

    La première, c'est Canonical et VMWare, qui ont annoncé un partenariat :
    http://ir.vmware.com/releasedetail.cfm?ReleaseID=756729
    Canonical va faire tourner les différents composants d'openstack sur les technologies vmware ( ce qui d'un point de vue purement stratégique me parait curieux, j'aurais cru que ça serait le taf de pivotal labs ou initiative de vmware, le spinoff de vmware pour tout ce qui n'est pas virtualisation )

    La deuxième, c'est que pour les utilisateurs de RHEL, Centos, SL etc, RH propose des paquets et monte une "distribution" nommé RDO qu'on trouve sur http://openstack.redhat.com/Main_Page
    Le but étant de répliquer le modèle de Fedora comme laboratoire pour les technologies upstreams afin de permettre à tous de collaborer et afin d'avoir du feedback plus rapide ( vu que le cycle upstream => utilisateurs est réduit ), en suivant bien sur le code upstream ( i, le but n'est pas de forker openstack ). Mais la FAQ explique tout ça : http://openstack.redhat.com/Frequently_Asked_Questions

    Comme le summit n'est pas fini, je suis sur que d'autres annonces vont pas tarder.

Suivre le flux des commentaires

Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.