Pôle de Compétitivité Ouverture : reconnaissance de l'importance du logiciel libre

Posté par  (site web personnel) . Modéré par j.
Étiquettes : aucune
0
6
juil.
2007
Communauté
Lors de la réunion du CIACT (Comité interministériel d’aménagement et de compétitivité des territoires) du 5 juillet 2007, le premier ministre a reconnu l’intérêt particulier du projet de pôle Ouverture, dédié aux logiciels libres en Île-de-France.

Est ainsi reconnu au plus haut niveau de l’État l’importance des logiciels libres et de l’ensemble des acteurs de l’écosystème (laboratoires de recherches, PME éditrices de logiciels ou SSLL, grands groupes, associations, communautés et utilisateurs), générateur d’une croissance annuelle de plus de 40%, d’une innovation soutenue capable de faire émerger les leaders de demain et créateur d’emplois à forte valeur ajoutée. Cette reconnaissance est le résultat du travail de la communauté du logiciel libre de l’Île-de-France, de ceux qui ont porté le projet et des collectivités locales qui l’ont soutenu.

Le CIACT a décidé de soutenir le travail des membres du projet Ouverture en adossant le projet au pôle de compétitivité mondial existant System@tic. Bien que cette décision ne corresponde pas au souhait d’un pôle indépendant originellement exprimé par les acteurs et les soutiens d’Ouverture, nous prenons acte du fait qu’elle a été prise avec la volonté de nous assurer rapidement une visibilité internationale et une taille critique importante.

L’initiative Ouverture s’est donné pour objectif de développer l’effort de recherche en logiciel libre, d’accélérer les transferts de la recherche vers l’industrie, d’accroître les efforts de formation et d’augmenter la visibilité internationale de la communauté française du logiciel libre. Elle souhaite promouvoir une dynamique nouvelle du logiciel libre, une fédération forte des efforts de la communauté et le lancement de grands projets réunissant notamment laboratoires de recherches, industriels petits et grands et utilisateurs, qui se reconnaissent dans une charte qui engage ses membres à respecter les principes fondateurs du logiciel libre.

Le bureau d’Ouverture va donc explorer les possibilités qui s’offrent d’atteindre ces objectifs dans le cadre d’une collaboration avec un pôle existant, et prendra rapidement contact avec les structures de gouvernance de System@tic. Tenant compte du mandat des acteurs qui ont soutenu la demande de création du pôle Ouverture, nous leur rendrons compte des résultats de cette démarche, pour décider avec eux de la suite de nos actions. Le bureau provisoire d’Ouverture : Roberto Di Cosmo (président), François Bancilhon, Stéfane Fermigier, Alexandre Zapolsky.

Aller plus loin

  • # Newspeak Tenth Edition strikes back.

    Posté par  . Évalué à 8.

    Je serais curieux de voir combien de lignes de code utilisées hors des cercles les plus confidentiels auront été produits d'ici un an.

    Quand même hein, ya pas à dire : on a bien intégré la rhétorique corporate dans la dot-gouv-dot-fr
    • [^] # Re: Newspeak Tenth Edition strikes back.

      Posté par  . Évalué à 2.

      il faut bien reconnaître le poids économique du logiciel libre lorsqu'il propose gratuitement les services traditionellement payants des éditeurs de logiciel. Pas trop le choix. :)

      Les problèmes de visibilité moi je n'y crois pas trop, quant à promouvoir une "ouverture" du logiciel libre vers l'industrie, je ne vois pas en quoi c'est une nécessité, un informaticien industriel reste un informaticien industriel, et la philophie du projet GNU est basée sur l'entraide entre les utilisateurs. Le rapport entre toutes ces choses?

      Je ne pense pas que le gouvernement libéral actuel ait vraiment autre chose qu'une volonté purement rhétorique en effet. Cette annonce en est un signe supplémentaire.
      • [^] # Re: Newspeak Tenth Edition strikes back.

        Posté par  . Évalué à 5.

        Si meme sur linuxfr on lit ce genre de commentaire, il ne faut pas s'etonner que le grand public ait du mal a comprendre ce que sont les logiciels libres.

        Pour ton information, l'immense majorite du code du noyau Linux (pour ne prendre que cet exemple) a ete ecrit par des gens payes pour le faire. Le chiffre est disponible quelque part, mais je ne l'ai pas retrouve. Pour ton information egalement, IBM, Sun, RedHat, Suse... ne sont pas des organisations caritatives.

        De plus, il suffit de lire la GPL pour comprendre que celle-ci a ete redigee dans une logique d'ouverture a l'industrie, c'est evident. S'il s'agissait juste d'un travail collaboratif entre benevoles, pourquoi autoriser l'utilisation commerciale des logiciels produits?
        • [^] # Re: Newspeak Tenth Edition strikes back.

          Posté par  . Évalué à 3.

          pourquoi autoriser l'utilisation commerciale des logiciels produits?

          Pourquoi l'autoriser? Simplement parce que n'importe qui a besoin pour vivre de récolter les fruits de son travail, et donc permettre à quelqu'un de tirer profit de son travail n'est rien moins que justice. Interdire la marchandisation d'un soft c'est faire simplement plus de tort à l'auteur d'un logiciel libre que ne le voudrait la GPL.

          De plus, il suffit de lire la GPL pour comprendre que celle-ci a ete redigee dans une logique d'ouverture a l'industrie, c'est evident.

          Excuse-moi j'ai vraiment du mal avec les assertions brutales non argumentées ponctuées d'un 'c'est évident' de bon aloi.
          • [^] # Re: Newspeak Tenth Edition strikes back.

            Posté par  . Évalué à 2.

            Aucune licence n'empèche un auteur de tirer profit financièrement de son travail, même les licences ayant une clause Non-Commerciale.

            La GPL precise en revanche que tout le monde peut tirer profit financierement du code diffuse, pas seulement l'auteur. Pourquoi? Dans l'espoir que des gens qui veulent faire des profits diffusent et ameliorent ce code. Voila pourquoi j'ai parlé de logique d'ouverture a l'industrie.
            • [^] # Re: Newspeak Tenth Edition strikes back.

              Posté par  . Évalué à 2.

              Aucune licence n'empèche un auteur de tirer profit financièrement de son travail, même les licences ayant une clause Non-Commerciale.

              Si je contribue à un logiciel sous licence NC, je ne peux pas tirer profit de mon travail sans autorisation spécifique de tous les autres contributeurs.
              Être auteur d'un logiciel ne veut pas dire qu'on en est l'unique auteur.

              Voila pourquoi j'ai parlé de logique d'ouverture a l'industrie.

              Je pense qu'il y a malentendu dans l'emploi du terme industrie. Pour moi l'écriture de code ne saurait être une industrie : aucune économie d'échelle possible (c'est même le contraire : cf. le mythe du mois-homme, http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_mythe_du_mois-homme ), un travail rétif à toute automatisation.
              Je pense que l'intervenant du dessus pensait à autre chose quand il parlait d'"informaticien industriel" (expression assez étrange il est vrai).
        • [^] # Re: Newspeak Tenth Edition strikes back.

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          Pour ton information, l'immense majorite du code du noyau Linux (pour ne prendre que cet exemple) a ete ecrit par des gens payes pour le faire. Le chiffre est disponible quelque part, mais je ne l'ai pas retrouve. Pour ton information egalement, IBM, Sun, RedHat, Suse... ne sont pas des organisations caritatives.

          Pour cela tu peux consulter l'excellent document de Greg Kroah-Hartman : https://ols2006.108.redhat.com/2007/Reprints/kroah-hartman-R(...)
          • [^] # Re: Newspeak Tenth Edition strikes back.

            Posté par  . Évalué à 3.

            Bin moi sur ce document je lis exactement le contraire de ce que Hal9000 affirme:

            The large majority of contributions still come from in-
            dividual contributors, either because they are students,
            they are contributing on their own time, or their employ-
            ers are not allowing them to use their company email
            addresses for their kernel development efforts. As seen
            in Table 11 almost half of the contributions are done by
            these individuals.


            Et puis j'en ai un peu marre de cette paranoïa qui sévit sur linux.fr, à savoir qu'il ne faut surtout pas assimiler la GPL à l'entraide, à la solidarité entre programmeurs face à l'industrialisation de l'informatique... Pourtant, historiquement, c'est bel et bien le cas: c'est parti d'un ras-le-bol face au comportement de l'industrie (l'histoire du driver d'imprimante bogué), et le projet GNU était bien là pour créer une alternative face à un monde où l'utilisateur ne serait que pur consommateur.

            Les aspects d'efficacité, sécurité, toussa, sont venus après, (et Linus y est probablement pour qqchose). C'est très bien, ça rajoute à la richesse du mouvement et lui a donné une certaine maturité, mais il n'y a aucune raison de renier l'élan originel.

            Moi je reste persuadé que l'immense majorité du libre provient d'initiatives personnelles, et j'en ai marre de voir ici, comme sur clubic ou pcinpact, que le libre c'est en fait plus une stratégie commerciale de certaines grosses boites que de la véritable générosité.

            Le libre est généreux. Et tant pis pour le moinssage...
            • [^] # Re: Newspeak Tenth Edition strikes back.

              Posté par  . Évalué à 0.

              J'ai dit "l'immense majorite", et cet article dit 53% (pour une grande majorite de contributeurs), ce n'est pas le contraire. De plus, la methodologie me semble fortement biaisee en faveur des contributions mineures. Enfin, sur les 47% de contributions non developpees par des entreprises, il doit y en avoir une bonne part developpee par des salaries d'institutions publiques, typiquement des etudiants de 3eme cycle ou des chercheurs.

              Par ailleurs, je comprend ton discours sur la generosite du libre. Mais de ton cote, comprend aussi l'exasperation de ceux qui gagnent leur vie en developpant des logiciels, et qui en ont un peu marre de lire en permanence sur les forum libristes que c'est mal de vouloir gagner de l'argent en produisant du code, mais que par contre c'est tres bien de gagner des milliards en utilisant. Je sais, ca parait un peu caricatural, mais c'est globalement ce qu'il ressort d'une lecture reguliere de linuxfr, par exemple.
              • [^] # Re: Newspeak Tenth Edition strikes back.

                Posté par  . Évalué à 0.

                Pardon, je voulais dire (pour une petite minorite de contributeurs) dans la premiere ligne.
                • [^] # Re: Newspeak Tenth Edition strikes back.

                  Posté par  . Évalué à 1.

                  Ok, je n'ai jamais dit, pas une seule fois (donc arrête d'interpréter chacun de mes propos comme ton troll t'arrange parce que c'est énervant) que c'était mal de faire de l'argent avec un un logiciel libre.

                  J'ai dit _que_ l'informatique industriel, (qui se comprend comme l'informatique au service de l'industrie, pas comme l'industrie de l'informatique), me semble plutôt incompatible avec l'univers du logiciel libre qui lui est tourné non pas vers une application spécifiquement industrielle, mais vers le service à l'utilisateur, le partage de connaissances et le travail communautaire.

                  Si toi-même tu interprétes ça comme incompatible avec l'ouverture commerciale du logiciel libre, je n'y peux rien, mais tu te contredis toi-même.

                  De plus si l'ouverture de code devait avoir un impact sur l'industrie logicielle, je ne pense pas que ce soit au niveau _bas_ où tu l'entends (ton salaire de développeur) mais plutôt dans une optique économique bien plus vaste, qui serait celle d'une libéralisation extrême de la notion de service informatique (code ouvert, n'importe qui le modifie à sa guise pour fournir un service explicite et particulier).

                  Enfin, je te cite :

                  Tenant compte du mandat des acteurs qui ont soutenu la demande de création du pôle Ouverture, nous leur rendrons compte des résultats de cette démarche, pour décider avec eux de la suite de nos actions.

                  C'est sensé être une news objective, une dépêche dans laquelle l'auteur parle à la première personne? HAHAHA.
                • [^] # Re: Newspeak Tenth Edition strikes back.

                  Posté par  . Évalué à 1.

                  désolé à la place de je te cite il aurait fallu lire je cite . Je m'en excuse.
              • [^] # Re: Newspeak Tenth Edition strikes back.

                Posté par  . Évalué à 2.

                Ce que tu oublies de dire, c'est que les 53% de contributions par des "industriels" sont à répartir entre plusieurs dizaines d'entreprises différentes. Il n'y a que 2 ou 3 boites qui ont un poids un peu plus élevé (Red Hat, Novell...), et elles plafonnent à 10%. Ton post donnait l'impression que le noyau est principalement un produit de l'industrie informatique, et non pas un produit issu de l'entraide.

                Alors qu'il s'agit bien d'entraide, à la fois entre des personnes isolées et des grandes entreprises. C'est l'un des aspect les plus fantastiques du libre: arriver à créer une solidarité qui réunisse aussi bien des acteurs bénévoles que commerciaux. Chacun y vient pour une raison différente, mais le point commun, le moteur, c'est bien que chacun aide les autres.
            • [^] # Re: Newspeak Tenth Edition strikes back.

              Posté par  . Évalué à 1.

              Les aspects d'efficacité, sécurité, toussa, sont venus après
              Pourtant il me semblait que c'etait bien le probleme du driver. Etant proprio et buggué, il aurait voulu qu'il soit ouvert pour l'améliorer. C'etait bien un probleme d'efficacité du modele proprio non ?


              Le libre est généreux.
              J'aurai plutot tendance à dire que le libre est bon (mangez en) (dans le sens où sa va dans le bon sens pour le bien commun)
              • [^] # Re: Newspeak Tenth Edition strikes back.

                Posté par  . Évalué à 2.

                Pourtant il me semblait que c'etait bien le probleme du driver. Etant proprio et buggué, il aurait voulu qu'il soit ouvert pour l'améliorer. C'etait bien un probleme d'efficacité du modele proprio non ?


                Je suis allé un peu vite. :) Je ne dis pas que l'idée de départ était purement solidaire ou généreuse, comme tu le dis il y avait d'autres considérations qui entraient en ligne de compte, dés le départ. Par contre, je pense que la solidarité était vraiment l'ossature du mouvement, la base sur laquelle les autres éléments venait s'intégrer. Plus tard, pour un certain nombre de personnes la solidarité est passée au second plan, je n'y vois pas d'inconvénient tant qu'elle n'est pas complètement oubliée, ou pire, reniée.

                Pour cette question du driver j'y vois plus un problème de fonctionnalité que d'efficacité: il s'agit de trouver un modèle qui rendent certaines choses possible (comme réparer ses logiciels) plutôt que d'améliorer les résultats obtenus par le modèle proprio. Mais la distinction est bien mince, je te l'accorde.
  • # Uniquement l'Île de France

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    Superbe initiative pour développer la recherche autour du logiciel libre. Mais comme tous les pôles de compétitivité, c'est une structure régionale. Hormis, l'IDF point de salut pour le logiciel libre !

Suivre le flux des commentaires

Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.