Journal [CINÉMA] Solutions locales pour un désordre global

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mai
2010
Bonjour, un premier journal pour présenter le film de Coline Serreau, Solutions locales pour un désordre global.

Le film a un site internet dédié. Il est plein d'informations, si vous en voulez encore après avoir lu ce billet.

Il s'agit d'un film documentaire sur la question agricole dans le monde. Au travers des interviews de quelques acteurs de l'agriculture biologique, le film tend à démontrer à quel point le système capitaliste/marchand va à l'opposé du bien être social et est à contre-sens pour ce qui est de gérer les questions de subsistance et de survie de l'espèce humaine.

Beaucoup d'enseignements sont à tirer de ce film. Tout d'abord, il est volontier catastrophiste. N'empêche, il donne des arguments pour l'être. Qui ne s'est pas un jour demandé de quoi est fait son pain quotidien ? Une réponse exhaustive ira puiser dans une revue complète du processus de fabrication des aliments, dont la source première est la terre nourricière. Malheureusement, et je pense que de nombreuses personnes en sont plus ou moins conscientes, une telle réponse est loin d'être complètement satisfaisante pour la tranquillité de l'esprit.

Le film de Coline Serreau aborde donc la question de l'aliment à son origine, c'est à dire en étudiant l'agriculture moderne et ses procédés, et en montrant, par les avis éclairés de spécialistes ou militants, comment le système productiviste foule au pied le principe d'une agriculture durable de subsistance, en faisant un recourt massif aux « poisons » (engrais chimiques et pesticides), qui tuent la faune et flore microbactérienne, responsables en grande part de la fertilité des sols et qui assurent la pérennité d'une agriculture dite « naturelle » .

Ce film va volontier à contre-courant des idées reçues, et est un film militant par l'approche qu'il donne au problème de l'agriculture comme premier moyen de subsistance des êtres humains. L'idée majeure, est que la culture des aliments, la domestication, sont des procédés qui doivent respecter la nature, ce qui contredit fortement l'idée d'une agriculture marchande aux exigences de rendement bien déterminées par les lois du marché. La nature par définition, s'oppose aux exigences de rendement, de bénéfice.

Quelque approche scientifiques pourrait citer la seconde loi de la thermodynamique pour comprendre comment il est mathématiquement impossible de vouloir tirer à tout prix un bénéfice de la nature, en lui donnant des ordres. Avec un peu de bon sens, il suffirait de se rendre compte à quel point la simple subsistance alimentaire des êtres humains ne devrait pas être associée aux indices de demande et d'offre publiés sur les places boursières. Ce film montre simplement quels sont les problèmes posés par l'agriculture intensive, et quelles solutions peut-on, en tant qu'agriculteur ou citoyen, leur apporter.

Nous y entendons plusieurs personnalités impliquées dans le mouvement de l'agriculture biologique :
  • Deux spécialistes français de la microbiologie des sols, Claude Bourguignon et sa femme, qui sont chercheurs, pionniers dans leur domaine, puisqu'ils sont les deux seuls survivants actuellement, d'une science qui a laissé la place aux spécialistes de l'agro-productivisme chimique.

  • Pierre Rabhi, dont la page wikipédia est très éloquente, est écrivain, philosophe et fermier.

  • Dominique Guillet, président de l'association Kokopelli pour la sauvegarde des espèces anciennes et de la biodiversité agricole (savez vous qu'il ne reste plus que 5 espèces de pommes en France, contre 500 un siècle plus tôt, et que la situation est encore pire pour ce qui concerne le riz en Inde puisque la réduction est ici d'un facteur mille ?) . (Ici, une petite vidéo flash pour ceux qui n'ont pas peur de salir leur navigateur)

Finalement, si vous voulez passer un bon moment au cinéma, en entendant des personnes convaincues qu'un monde meilleur est possible, allez visionner Solutions globales pour un désordre local, vous ne serez pas déçus !
  • # .

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

  • # Les agriculteurs

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

    Vous avez déjà discuté avec un céréalier ? Ma femme est prof de bio dans un lycée agricole et je peux vous dire qu'une grosse grosse partie ne veut qu'appliquer une recette (comme le faisaient leurs parents) pour s'assurer une rente d'argent régulière et que la notion d'agriculture raisonnée leur passe pas mal au dessus de la tête. Alors ils appliquent systématiquement la même méthode d'azotage massif des sols, pas de jachère, on épuise le sol mais c'est pas grave parce qu'on mettra autant de tonnes d'engrais l'an prochain, on retourne la terre sur une trop grand profondeur et on fout en l'air le biosystème du sol, etc.
    Et pour faire bouger les mentalités (pas seulement côté producteurs mais aussi consommateurs), ça va clairement pas être trivial.
    • [^] # Re: Les agriculteurs

      Posté par  . Évalué à 4.

      Les paysans sont les meilleurs gardiens de la terre et des sols quand ils ne sont pas obligés de produire à outrance.

      Il y a 100 ans un hectare de blé rendait en moyenne 1 tonne hectare, ce chiffre peut atteindre 10 tonnes par parcelle actuellement, mais c'est surtout par le processus de sélection (génération par génération, les meilleurs récoltes sont été resemées), la polyploïdie des monocotylédones est de surcroît un facteur garantissant l'abondance en production végétale.

      J'habite en zone rurale et les quantités de NO3- (nitrate) dans mon eau de conduite restent très correctes (moins de 5mg/mL)
      De plus l'engrais a un coût, les rotations avec les cultures à base de légumineuse sont de rigueur, néanmoins trop de gens ignorent les cycles biogéochimiques et qui en sont les acteurs, trop d'enjeu dépendant de la notion d'écosystème, biocénose-biotope sont floues pour madame Michu.

      J'espère pouvoir être séduit par ce film.

      Ce qu'il y a de certain c'est que l'apanage des profs de pouvoir condamner une profession sans y a voir verser la moindre larme de sueur.

      envoyé depuis mon clavier bépo

      • [^] # Re: Les agriculteurs

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

        La polyploïde tu pourrais expliquer de quoi il s'agit exactement pour les mr michu que nous sommes... et surtout nous dire d'où cela vient, la manière empirique utilisée à l'époque pour le faire, et le parallèle avec des techniques modernes : si nous avions à le faire aujourd'hui, comment le ferions nous ...

        Bon allez, je me jette à l'eau.
        Ce type de modification a été réalisée initialement sur le blé, au début du 20è siècle. Il s'agissait de jeter les graines de blé dans une solution de colchicine. Car on avait remarqué depuis longtemps que la colchicine obtenue par filtration du lait de colchique, plante toxique commune, rendait bizarre les plantes qui avaient été plongées dedans ... Certaines poussaient n'importe comment, d'autres restaient chétives, d'autres se dédoublaient littéralement, et certaines plantes male-femelle devenaient hermaphrodites.
        On a donc plonger les semences dans des bains de colchicines, et ensuite on a opéré une sélection classique des résultâts. On ne conservaient que les plants 'normaux' les plus beaux. Que fait exactement la colchicine ? et bien cela a été découvert de manière précise bien après son emploi massif : cela fait glisser l'adn. On obtiens donc des organismes génétiquement modifiés. Bien entendu la technique employée n'a rien à voir avec les techniques d'aujourd'hui, c'était totalement empirique.

        C'est pourquoi, par ailleurs l'emploi du terme "organismes génétiquement modifiés" m'énerve un peu :) je lui préfère le terme "organismes génétiquement manipulés" qui il me semble est plus précis pour désigner les techniques modernes... Car des ogm, cela fait plus de 1 siècle que l'homme en fait sans le savoir...

        De toute façon, dissocier démographie et exploitation agricole n'est pas facile ... Et les techniques alternatives ne permettent pas de nourrir tout le monde. Bien qu'étant d'accord sur le fond je ne perds pas de vue que cela ne peux être appliquable que chez nous pour nous, et que cela constitue des solutions de et pour petits bobos bien riches. Soit on résout le problème démographique planétaire (...) soit on admet que tout les monde doit manger à sa faim. Il ne peux pas y avoir "d'entre deux idéal", là.

        Etre à la fois pour le partage des richesses et à la fois pour la préservation de la nature n'a qu'une seule voie : un 'soleil vert' (ie : une nourriture complète et complètement artificielle). Pour tous. Vite. A moins que des champs nous attendent pas trop loin ailleurs. ...

        Sébastien, il est possible que tu sois intéressé par kokopelli, leur travail (leur combat parfois, des procès) et les informations objectives qu'ils amènent. Ainsi que sur la politique actuelle de brevetabilité du vivant, l'obligation de ne planter que des semences issues d'un catalogue...

        pour les planteurs au naturel qui seraient un peu geeks sur les bords :
        Le Cisco au naturel : trichoderma harzianum (car au delà des informations dispo dans les deux premières pages de recherche par google, il est aujourd'hui certain qu'il existaient de vastes plaques de champignons constituant de véritables réseaux, notre aïwa à nous ...)
        • [^] # Re: Les agriculteurs

          Posté par  . Évalué à 4.

          Je ne vois pas en quoi un organisme polyploïde et donc contenant n fois le même matériel génétique est un organisme génétiquement modifié, tankey. Le fait que la présence du matériel nucléotidique en n exemplaires identiques n'a pas de répercussion sur les gènes exprimés (du moins je crois) mais a une répercussion sur l'expression des protéines et donc de la matière sèche et donc du rendement (ce que le paysan recherche depuis la nuit des temps)

          Il n'y a pas d'apport exogène de gène et donc de fonctions dans ce procédé, on met en exergue la capacité des cellules végétales à se comporter en usine biochimique, un processus énergétique couteux mais que la plante pourvoit avec un autre équipement cellulaire: les chloroplastes, leur capacité à fournir de l'NRJ est dictée par la particularité qu'ont certaine enzymes a pouvoir incorporer du matériel que des hétérotrophes comme nous en sont incapables ! (je pense à l'enzyme impliqué dans la photolyse de l'eau,mais aussi la ribulosebiphosphate carboxylase, la phosphoénolpyruvatecarboxylase...)

          La polyploïdie comme tu l'évoque a la particularite de fabriquer des mutants (en intervenant sur les phases de la division cellulaire), ce mutant n'a pas forcément des caractères morphologiques anormaux et surtout ne possède pas de génotype altéré

          Le problème des mutants vient des génômes recombinant pour des gènes que l'on veut voir apparaître, des gènes séquencés que l'on "raboute" à un équipement en ADN que l'on veut améliorer (par soucis de rendement, résistance à une maladie, à un herbicide)

          Le problème chronique lorsqu'on touche aux gènes des plantes (ou d'autre animaux, la drosophile a eu la palme en matière de dissémination génétique, cf transposon) c'est qu'on ne sait jamais assez bien ce que le gène artificiel va devenir, les plantes ont la faculté à polléniser c-a-d à incorporer des morceaux de leur ADN dans des chromosomes sexuels, le tout encapsulé dans une protéine particulièrement élaboré (la sporopollenine), parfaitement adapté à la prolifération par le vent (jusqu'à 80km), dans le but de réaliser la reproduction sexuée (grossièrement une fusion de gène)

          Il est vraisemblable de s'interroger sur la main-mise que peut avoir l'homme sur des gèns exogènes, la biologie des populations et la capacité des espèces à être interfécondes entre elles.

          Je vais montrer une attention marquée pour kokopelli, tankey, merci pour la suggestion

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          • [^] # Re: Les agriculteurs

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            Pour reprendre l'exemple du blé, il s'agit à l'origine d'une plante diploïde.
            La modification par colchine en fait d'abord une plante tétraploïde.
            Puis sélection des plants pas trop difformes et présentant des caractéristiques de production intéressantes.
            Seconde modification à la colchine : on obtiens alors des plants hexaploïdes.
            Re-selection.
            Conservation de plants mères.

            Voilà ce qu'on mange aujourd'hui. Et ce, depuis plus de 1 siècle. C'est pourquoi le discours sur les ogm m'énerve, que cela celui des "pros" ou des "contre", l'amalgame et la dissimulation d'infomartions essentielles, sous le fallacieux pretexte "que c'est compliqué" rends leur discours, aux uns comme autres, totalement in-entendable.

            L'exemple du blé est frappant car relativement connu, bien que assez peu public, et surtout l'origine réelle (la branche) du blé n' a été découverte qu'assez récement. Ce qui rend cet exemple d'autant plus drôle

            Un autre exemple plus connu dans le monde scientifique mais dont il est difficile de parler en France à cause de lois absconnes (connes tout court d'ailleurs) sans risquer d'être obliger de faire valoir le droit Européen, c'est l'exemple du Cannabis Sativa L. Afin d'éviter tout commentaire ici sur ce sujet, je me contenterai de renvoyer les éventuels lecteurs intéressés vers "mes vieilles références" lol

            Les Journaux de Oxford : "le cahier de botanique" :
            http://jxb.oxfordjournals.org/cgi/content/full/59/15/4171

            Ainsi que vers La Société Américaine de Génétique :
            http://www.genetics.org/cgi/content/full/163/1/335?maxtoshow(...)

            juste une remarque : les semences modernes de Cannabis Sativa L sont essentiellement faites par des passionnés, qui -eux- travaillent à rendre la plante plus résistante tant aux insectes qu'aux maladies, et a enrichir sa génétique (enrichir sur le long terme, pas faire du F4 et F5 en osant nommé ça une nouvelle variété...) Bien sûr certains pratiquent le "cubing" et autres méthodes, mais ce ne sont pas la majorité je pense...
            • [^] # Re: Les agriculteurs

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

              C'est pourquoi le discours sur les ogm m'énerve, que cela celui des "pros" ou des "contre", l'amalgame et la dissimulation d'infomartions essentielles, sous le fallacieux pretexte "que c'est compliqué" rends leur discours, aux uns comme autres, totalement in-entendable.

              Pour ceux qui n'y comprennent rien (c'est à dire tout ceux qui essayent de comprendre en écoutant les deux discours), je ne saurais que trop conseiller l'excellente conférence de Christian Velot que l'on peut visionner là : http://video.google.com/videoplay?docid=-875413616197118497#
        • [^] # Re: Les agriculteurs

          Posté par  . Évalué à 2.

          Juste une remarque :
          La polyploïdie existe déjà parmi les blés à l'état naturel.
          [http://fr.wikipedia.org/wiki/Taxonomie_du_bl%C3%A9#Niveau_de(...)]

          0. Assume good faith 1. Be kind to other people 2. Express yourself 4. Apply rule 0

          • [^] # Re: Les agriculteurs

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

            s/à l'état naturel/dans la nature

            l'état naturel du blé est diploïde.
            dans la nature, en europe et en amérique du nord, il n'y a plus que du poly (qu'il soit tetra ou plus).
            • [^] # Re: Les agriculteurs

              Posté par  . Évalué à 1.

              Je maintiens ce que je dis et j'ajoute même, : il s'agit du Triticum_dicoccoides, autrement dit de l'amidonnier sauvage, lequel pousse au Moyen-Orient.
              Il s'agit d'une hybridation naturelle fort ancienne bien connue des archéologues, entre autres.

              0. Assume good faith 1. Be kind to other people 2. Express yourself 4. Apply rule 0

      • [^] # Re: Les agriculteurs

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        Sébastien : je me suis pas trop planté dans la description ?

        "sans y avoir verser une larme de sueur"
        D'autant plus que les agriculteurs sont la "csp" la plus touché par les cancers... Non seulement verser des larmes de sueur, mais aussi y laisser sa santé, souvent.

        neCua6nahS,
        merci pour le journal, moi je sais maintenant ce que je vais aller voir au cinéma cette semaine.
    • [^] # Re: Les agriculteurs

      Posté par  . Évalué à 7.

      Vous avez déjà discuté avec un céréalier ?
      oui, enfin... je ne suis pas sûr que les céréaliers soient les meilleurs représentants du monde agricole...
      c'est comme si tu voulais parler de la pénibilité du travail et que tu prenais les golden boys comme exemple...
      • [^] # Re: Les agriculteurs

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        bah quoi, je t'attends en golden boy, c'est hyper stressant ! t'es 10/12h par jour au téléphone, même que t'en as 3 des téléphones, mais que deux épaules, déjà ça coince ! ensuite tu passes ta journée à pratiquer un dérivé barbare de la langue des signes à d'autres gars uniquement dans l'objectif binaire de vendre ou acheter. et enfin quand tu voudrais te reposer et mouler sur la tribune avec un petite kawa, tu peux pas car ton intranet super secure laisse passer que les requêtes des agents de surveillance backoffice.

        nan franchement le golden boy, c'est un geek bafoué à longueur d'année, alors un peu plus de respect Monsieur.

        T'as le bonjour de JavaScript !

    • [^] # Re: Les agriculteurs

      Posté par  . Évalué à 6.

      Je discutais avec une amie de ce problème. Elle rédige actuellement des notes de synthèses sur le problème des bio carburants, et elle m'a raconté que la « révolution verte » , responsable de tant de suicides en Inde, est en train de se déplacer vers l'Afrique, dont les souffrances sont apparemment loin d'être terminées.

      Et un des promoteurs de cette agriculture intensive serait notre fameux Gates, à la tête de sa fondation pseudo-caritative qui est, comme les faits ne cessent de le démontrer, plutôt à la solde de l'industrie capitaliste que de l'intérêt général. Quelques liens informatifs :
      [http://www.google.fr/search?q=bill+gates+r%C3%A9volution+ver(...)].

      En fait, le problème est donc autant « local » que « global » , au sens que cette logique productiviste est due à la mondialisation des échanges.

      Bon film, pour ceux intéressés par le visionner.

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  • # Rapport sur les pesticides

    Posté par  . Évalué à 6.

    Il y a quelques jours qu'à été rendu un rapport favorable aux pesticides. D'après lui, les pesticides protègent un pan entier de notre économie et les cultures des aléas parasitaires. Une baisse de leur utilisation ou leur interdiction, serait donc dramatique pour notre société. Disette, faillite, la mort du petit veau, toussa... Surtout que « Aucune étude scientifique n'est en mesure aujourd'hui de faire, chez l'homme, un lien entre la consommation d'aliments issus de l'agriculture conventionnelle qui utilise des produits phytopharmaceutiques, et la survenue de maladies. ».

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/04/29/plaidoyer-p(...)

    Je n'ai plus les chiffres mais je connais un agriculteurs bio qui fait aussi du céréale, il a un rendement meilleur que les conventionnels de son coin, de l'ordre de 15 % ou plus. Sa petite histoire : Son oncle agriculteur qui « trempait » dans les produits chimiques pour l'agriculture est mort d'une maladie étrange, c'est cette mort qui a provoqué la conversion de ce natif issu d'une famille d'agriculteurs vers la bio.

    The capacity of the human mind for swallowing nonsense and spewing it forth in violent and repressive action has never yet been plumbed. -- Robert A. Heinlein

    • [^] # Re: Rapport sur les pesticides

      Posté par  . Évalué à 5.

      Je pense que c'est dramatique ce genre de désinformation. Les preuves de la pollution des sols et des maladies apportées par l'agro-chimie sont manifestes, je ne comprends pas que de tels risques sanitaires/sociaux soient éludés par les pouvoirs publiques de manière aussi manifeste.

      Ce problème de sécurité alimentaire est d'ors et déjà existant, puisque l'alimentation française est à trois jours de réserve si un phénomène quelconque bloquait les approvisionnements (dixit le film).

      Ce n'est pas en brandissant des pesticides comme arme absolue que le problème de la faim dans le monde va changer. D'autant plus, cette logique de dépendance aux pesticides/engrais a été démontrée non pertinente par certains commentaires et par les paroles de ces agriculteurs à contre courant.

      Quel dommage que les voix de raison soient occultées et marginalisées. Je pense à ce couple de chercheur dont les travaux démontrent sans conteste que la biologie des sols est un élément essentiel de l'agriculture dite naturelle qui sont actuellement deux en France à faire ce genre de prosélytisme.

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      • [^] # Re: Rapport sur les pesticides

        Posté par  . Évalué à 6.

        L'article de Lemonde.fr parle de Claude Gatignol...

        « Le Canard enchaîné (daté 23 avril 2008) considère qu'il a été influencé, à tout le moins inspiré dans son discours, lors du débat sur les OGM à l'Assemblée par un lobby pro OGM (Monsanto est cité dans l'article). En l'occurrence, de formation scientifique, reconnu pour ses compétences par ses pairs de l'office parlementaire des choix scientifiques et technologiques dont il est le vice-président, il estime que les OGM sont une source de progrès scientifique.» Source: Claude_Gatignol

        Pour l'autre j'ai la flemme de chercher mais tous les deux sont membres du Haut Conseil des Biotechnologies... ça doit être une entité assez facilement approchée par les Monsanto et compagnie, vous ne trouvez pas.

        Pff, c'est un peu gros là...
      • [^] # Re: Rapport sur les pesticides

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        De nombreuses souches de nombreuses plantes sont spécifiquemenrt développées pour être moins résistantes aux maladies. Plus productives, mais moins résistantes. Et ce, depuis belle lurette. Mr Michu en a eu connaissance avec l'apparation des fameux ogm-roundup-ready... Mais ce n'était que la face moderne de l'iceberg. Avec l'obligation d'acheter les semences du trop fameux catalogue, les agriculteurs sont piégés : sans instecticides ni pesticides ils ne produiront rien de rentables.

        Cependant, à titre personnel, il me semble que l'on ne doit pas regarder la chimie comme l'ennemie. Loin de là même. Il faut préserver la terre et la biodiversité (et foutre à la poubelle le remembrement, les exploitations intensives, bref tout ce qui "pollue", au sens large, la terre). La chimie est un outil. Juste un outil. En tant que tel les grandes sociétés spécialisées peuvent tout à fait fournir le nécessaire pour une culture propre (une culture propre pour moi c'est une culture qui épargne la terre). Maintenant il va falloir changer des mentalités, car le marché est bête, ne réagis qu'à court terme, et rien de censé ou moral le controle... "madame monsieur voici une tomate poussée hors sol, en dtw, impact environnement zéro, avec des techniques permettant de produire pour tous" ou alors "madame monsieur voici une tomate poussée en pleine terre, avec des techniques permettant de produire pour tous", ou enfin "madame monsieur voici une tomate poussée pleine terre avec des techniques ne permettant qu'un rendement d'auto-suffisance locale"... Laquelle allons "nous" choisir ? ça se pèse et ça se réfléchi, il me semble... Non ?
  • # Pierre Rabhi

    Posté par  . Évalué à 4.

    petite typo dans le nom de ce protagoniste, fils de l'inventeur du moteur thermique à géométrie variable :-O sa page wiki dédié: http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Rabhi

    envoyé depuis mon clavier bépo

    • [^] # Re: Pierre Rabhi

      Posté par  . Évalué à 2.

      Merci beaucoup, impossible d'éditer le message original. Autre typo : la dernière citation du titre inverse les mots "global" et "local" : il fallait bien lire solutions locales pour un désordre global

      Systemd, the bright side of linux, toward a better user experience and on the road to massive adoption of linux for the desktop.

      • [^] # Re: Pierre Rabhi

        Posté par  . Évalué à 4.

        C'est corrigé.

        Au passage: pourquoi ne pas en avoir fait une dépêche ciné ?? Cela aurait le considérable avantage de faire râler la moitié des modos qui ne supportent pas ce thème :)
  • # Contre courant

    Posté par  . Évalué à 7.

    Je suppose que tous ceux qui pensent qu'une agriculture sans intrants est possible ont un jardin potager, des poules et des lapins. Non ? pourtant c'est la moindre des choses si on pense que l'on bouffe mal. Si vous habitez en ville, ne vous inquiétez pas, il y a de la place à la campagne. Allez sur le site repertoire-installation.com, il y a plein d'exploitation bio et non bio pas rentable à vendre.

    Je suppose aussi que tous ceux qui critiquent l'agriculture ont vu un compte de résultat d'un agriculteur conventionnel ou bio pour se rendre compte du travail et de la motivation qu'il faut pour contenter les citadins en quête de nature et de bien être.

    Je suppose que vous êtes prêt à payer 50 à 100 % plus cher si vous souhaitez que je n'apporte pas de pesticides (bio ou conventionnel) ou d'engrais (organique ou minéral) dans mes cultures. Bio ou pas bio, une agriculture rentable sans pesticides et sans engrais est aujourd'hui impossible sans sélection génétique (j'ai pas dit OGM).

    Enfin, comme je fais du bio, je vous avoue que ça me gonfle de mettre des pesticides bios et des engrais bios sur mes culture pour un résultats plus aléatoire qu'en conventionnel mais je n'ai pas le choix. J'attends vivement les progrès de la recherche en terme de sélection génétique pour disposer de variétés résistantes aux maladies (ça arrive) et rentable d'un point de vue économique. Oui, je travaille dans l'agriculture, c'est mon métier et j'ai envie de gagner ma vie et d'en vivre convenablement. Comme vous, non ??
    • [^] # Re: Contre courant

      Posté par  . Évalué à 9.

      Oui, je travaille dans l'agriculture, c'est mon métier et j'ai envie de gagner ma vie et d'en vivre convenablement. Comme vous, non ??

      Nan, nous on fait du logiciel libre, on s'en fout de gagner de l'argent ! T'as qu'à nous imiter, et faire du support et des contrats de maintenance pour tes produits.

      /o/
      • [^] # Re: Contre courant

        Posté par  . Évalué à 7.

        Effectivement, je dois faire de l'agriculture libre.
        Je mets à disposition mes denrées alimentaires, mais avec plein de micotoxine.
        Les mangeurs, pensant faire une bonne affaire, ont des troubles digestifs (du à la non habitude de ce type de nourriture, toussa...) et je leur colle un service avec des plantes réparantes appelées patches, vendu très très chers ;-)

        Bientôt, je serai riche, je renomme mon exploitation cap gedioui. En plus, je ferai bosser des indiens...
      • [^] # Re: Contre courant

        Posté par  . Évalué à 2.

        Et des concerts.

        Depending on the time of day, the French go either way.

    • [^] # Re: Contre courant

      Posté par  . Évalué à 3.

      > Je suppose que vous êtes prêt à payer 50 à 100 % plus cher si vous souhaitez que je n'apporte pas de pesticides (bio ou conventionnel) ou d'engrais (organique ou minéral) dans mes cultures.

      Comment comptes-tu faire vivre ta terre si tu ne lui rajoutes pas ce que ta culture lui enlève ?

      > je vous avoue que ça me gonfle de mettre des pesticides bios et des engrais bios sur mes culture pour un résultats plus aléatoire qu'en conventionnel mais je n'ai pas le choix. J'attends vivement les progrès de la recherche en terme de sélection génétique pour disposer de variétés résistantes aux maladies (ça arrive) et rentable d'un point de vue économique.

      Idem.

      Pour contrer les maladies, qui sont principalement liées à un déséquilibre (naturel ou causé par l'homme), il n'y a pas que l'expectative de variétés résistantes aux maladies. Il y a aussi un travail à faire sur les cultures, comme par exemple mettre des plantes compagnonnes qui vont éloigner les nuisibles. il y a aussi la rotation des cultures, un suivi intelligent des variétés afin que les deux variétés qui vont pousser à la suite ne puisent pas la même chose et à la longue épuisent le sol.

      Il y a quelques décennies les jachères se faisaient sur 20 ans ou plus. Aujourd'hui la jachère est de la jachère industrielle que l'on peut cultiver.

      http://www.eure.pref.gouv.fr/news/indexactu.php?idnews=358

      Il est désormais hors de question de laisser un sol se régénérer et d'y voir sa faune et flore effectuer le travail de rééquilibre sur le nombres d'années nécessaires. Broyage et rentabilité.

      Il y a tout un ensemble de choses à faire qui vont rendre la culture moins sensible aux maladies. On maintiendra alors un équilibre dans l'éco-système et ne créera pas artificiellement de niches pour des nuisibles.

      Si tu attends qu'on te sort la culture miracle résistante aux maladies, tu peux attendre longtemps. Les PGM l'étaient, ils se trouvent qu'ils ne sont pas aussi résistants aux maladies. Ce n'est pas la plante qu'il faut rendre résistante aux maladies de la terre, c'est la terre qu'il faut soigner.

      Il y a tout de même des variétés qui résistent très bien. Mais ce n'est pas sur un sol malade qu'on peut espérer avoir des résultats à long terme.

      Le problème de l'agriculture actuelle est qu'on compte essentiellement sur les produits de la chimie pour faire le travail du paysan qui connaît réellement sa terre. On épand, on répand, on traite sans la moindre intelligence en se vouant uniquement aux saints du génie chimique pour maintenir en vie un sol qu'on maltraite, appauvrit et qu'on rend stérile.

      The capacity of the human mind for swallowing nonsense and spewing it forth in violent and repressive action has never yet been plumbed. -- Robert A. Heinlein

      • [^] # Re: Contre courant

        Posté par  . Évalué à 2.

        Concernant les deux premières réponses ou questions, il existe des techniques pour maintenir des sol à l'équilibre (interculture, plante ligneuse, légumineuse). Cependant, l'équilibre est précaire et ce type de rotation manque cruellement de rentabilité (vu les prix de marché).

        Pour contrer les maladies, il aura à MT des plantes résistances qui mis dans les conditions que tu décris permettront de limiter l'usage des pesticides (pesticides bio pour ma part). Bien entendu il s'agit de tolérance et non de résistance, complète, l'itinéraire a donc sa place.

        Concernant les sols mort, en vigne bio, je me sens très mal à l'aise car avec le cuivre, même en quantité faible, nos sols sont plus pauvres en masse microbiennes et en lombriciens que les conventionnels.
        En vigne, les gènes de résistances sont désormais marqués et la sélection par retrocroisement prend désormais 10 à 20 moins de temps qu'avant. les plants résistants commencent à être testé par nos instituts. En suisse et en allemagne, il travaille avec des hybrides zéro traitement. En france, les retrocroissement sont en cours pour obtenir non pas des hybrides mais des 99 % Chardonnay, Sauvignon ou autre Cabernet. Parce que les hybrides, en terme de qualité, c'est pas ça...
        • [^] # Re: Contre courant

          Posté par  . Évalué à 3.

          > je me sens très mal à l'aise car avec le cuivre, même en quantité faible, nos sols sont plus pauvres en masse microbiennes et en lombriciens que les conventionnels.

          Ah ? Je suis dans une zone de viticulture et j'ai du mal à penser que que les sols en agriculture bio sont plus pauvres que ceux des conventionnels. Me baladant parfois à côté des vignes, c'est plutôt la désolation en terme de vie. Il est même rare de croiser des fourmis sur les chemins. Quant à la variété des plantes et fleurs des environs, c'est carrément monotone.

          Les bios ont des vignes qui ont l'air bien plus vivantes. Sol recouvert d'une légère végétation, magnifiques rosiers. Les vignes sont malheureusement trop loin des chemins pour que je m'y perde.

          Je suis donc assez étonné par le fait que les sol des vignes bios soient plus pauvres que ceux des conventionnels. Un ancien viticulteur conventionnel m'a raconté les traitements à faire pour les vignes, c'était assez effrayant en terme de produits chimiques.

          As-tu été voir du côté des biodynamistes pour savoir quels traitements ils utilisent pour éliminer ou réduire les traitements au cuivre ? Par exemple : http://leshautsderiquets.over-blog.com/article-le-printemps-(...) (avec un chien qui lève la patte sur un sac)

          J'ai entendu parler d'une méthode pour éliminer le cuivre du sol à l'aide de bactéries, aussi étrange que ça parait. Impossible de trouver quelques infos dessus.

          The capacity of the human mind for swallowing nonsense and spewing it forth in violent and repressive action has never yet been plumbed. -- Robert A. Heinlein

        • [^] # Re: Contre courant

          Posté par  . Évalué à 2.

          Je dois avouer que je n'ai aucune connaissance du métier d'agriculteur, ni de ses contraintes, (à peine un peu de jardinage de ci de là), mais je sais déjà que ça me ferait bien mal d'arroser ma terre avec toute sorte de produits chimiques dont seule la formule semi-développée m'évoque déjà bien des souffrances.

          Si une parcelle me donne tomates, légumes, pommes, etc, je ne vois pas pourquoi je devrai tuer tous les insectes, lombriques, escargots, grenouilles, oiseaux, qui y vivent. Et moi un peu par la même occasion.

          Si tu n'aimes pas les escargots, mets des hérissons, si tu n'aimes pas les pucerons, mets des coccinelles. Serait-ce trop utopique ?

          Systemd, the bright side of linux, toward a better user experience and on the road to massive adoption of linux for the desktop.

          • [^] # Re: Contre courant

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            Peut être un peu, oui. Car le contrôle de la prolifération des prédateurs n'est pas évident. D'un produit chimique ravageur on passe à un déséquilibre de l'écosystème. Ca parait plus écolo parceque plus propre, mais c'est pas sûr que ne plus avoir que des coccinelles soit vraiment une solution viable. Non ?

            Il y aussi les "recettes de grands mères" qui fonctionnent assez bien : du jus de tabac autour des plants éloignera à peu près tout les rampants. Du citron pourri empêchera les fourmis de faire de l'élevage intensif de puceron sur ces plants là. De la bouillie de beterave apportera des éléments essentiels à la plante pour se défendre et être en bonne santé, tout en étant vite dégradé dans l'environnement pour le surplus. Du trichoderma vivra en symbiose avec les racines pour empêcher le développement des champignons pathogènes et de nombreux problèmes liés aux racines. Du purin d'ortie sera à la fois source d'azote mais également sera répulsif pour pas mal de squatteurs, tout en étant vite dégradé lui aussi, si la main verte à un peu la main lourde ;)

            Finalement, la manière la plus écolo de faire pousser c'est peut être soit :
            de faire "son" jardin proprement (mais ceci n'est possible que pour nous, dans nos petits pays) afin d'être autonome.
            ou de faire selon les canons de la chimie et uniquement en hors sol, avec des techniques proches du DTW en circuit ouvert (ou la soupe enrichie servant à arroser, à nourrir, sur substrat neutre, n'est pas jetée à l'issue !! mais ré-équilibrée puis ré-utilisée. Aucun impact sur la terre, et aucun déchets chimiques)

            ??
          • [^] # Re: Contre courant

            Posté par  . Évalué à 3.

            > si tu n'aimes pas les pucerons, mets des coccinelles.

            Attention avec la lutte intégrée, il y a des variétés qui proviennent d'autres pays et qui tuent les espèces indigènes, par exemple la Coccinelle_asiatique.

            J'étais dans un village où il y avait des lézards chapardeurs, ils arrachaient tous les fruits quand ils étaient à la taille de leur gueule, fraises, petites courgettes… Ils ne les mangeaient même pas, ils faisaient des tas qu'ils laissaient. Un des éleveur bio avait trouvé une parade, ses chats. Pour les blaireaux qui s'attaquaient à des fruits plus gros, le chien.

            Les poules peuvent aussi être utilisées pour nettoyer un jardin fraîchement retourné. Les lombrics reviendrons, les nuisibles (vers fil de fer et autres) mettront plus de temps à s'en remettre. J'ai déjà vu des poules dans des vignes, c'est rigolo.

            On peut aussi pactiser avec l'ennemi, par exemple avec les limaces en leur offrant une rangée d'œillets afin de les détourner des salades.

            Le jardin doit aussi comporter des abris de petites ou moyennes tailles afin de favoriser la vie, donc la prédation. Une fois qu'une vie s'instaure, les cultures ne sont plus le principal intérêt des nuisible ; ils doivent aussi sauver leur peau face à leurs prédateurs.

            Un jardin doit être un endroit de vie. Il m'est déjà arrivé de passer des heures à regarder des fourmis faire de l'élevage de pucerons.

            The capacity of the human mind for swallowing nonsense and spewing it forth in violent and repressive action has never yet been plumbed. -- Robert A. Heinlein

  • # Bonne cause, mauvais film

    Posté par  . Évalué à 4.

    J'ai vu ce film (projection organisée par ma boite, sympa !).
    Alors je dois dire que si la cause défendue me semble juste, je trouve que le film n'est pas à la hauteur.

    Déjà c'est bien trop long. Au bout d'une demi-heure on a compris le propos, et après beaucoup de redites. Pendant 2h, on écoute des personnes convaincues, qui disent toutes plus ou moins la même chose, voire qui partent dans des hors-sujet (par exemple je n'ai pas bien compris le rapport avec les infanticides des jeunes filles en Inde).

    Ensuite, le montage est affreux. Bien souvent lors des interviews, on a 4 ou 5 coupes entre le début et la fin d'une phrase (ça m'a fait penser à des sketches de Groland). A partir de là on peut tout interpréter même si, les personnes interrogées étant militantes à la cause défendue par le film, on peut penser que le propos n'a pas été déformé.

    Et enfin, pour moi le gros défaut de ce film est que l'on n'entend qu'un point de vue. Peu d'investigation, aucune interview de politiques, aucune interview de représentants des multinationales en cause, aucune interview d'agriculteurs qui utilisent eux des semences de Monsanto pour qu'ils expliquent leur situation. Du coup ça tourne en rond.

    Finalement ce film fait un constat assez triste de l'agriculture actuelle, mais ne propose pas vraiment de solutions pour changer les choses. La question serait "comment faire pour que les agriculteurs prisonniers de ce système puissent en sortir ?" mais le film n'y répond pas.

    Donc film instructif, mais dont la qualité empêchera selon moi la tenue d'un débat plus large (on est à des années lumière de Michel Moore...).
    • [^] # Re: Bonne cause, mauvais film

      Posté par  . Évalué à 1.

      par exemple je n'ai pas bien compris le rapport avec les infanticides des jeunes filles en Inde

      C'est dommage d'avoir loupé cet aspect du film, par exemple lorsqu'il est expliqué
      que lorsque les semences sont achetées plutôt que reproduites,
      cela devient une activité d'hommes et non de femmes.

      Il y a une réflexion sur l'aspect machiste des monocultures, l'image du viol est utilisée pour décrire le labour, bref, ce film parle beaucoup des femmes et de la reproduction du vivant.

      Vendre des semences impropres à la reproduction, mais pas à la production, et à côté de cela tuer des jeunes filles, donc compromettre la reproduction, le parallèle ne semble pas vraiment hors sujet.

      ce film [ ... ] ne propose pas vraiment de solutions pour changer les choses.

      Il me semblait que si justement.
      Il ne propose pas de solutions clés en mains, compatibles avec nos modes de consommation actuels, c'est tout.

      Quand au fait de ne pas donner la parole à des militants, c'est un choix politique de rééquilibrage. Il s'agit de donner la parole a des personnes qui n'ont aucun poids médiatique, aucune présence médiatique. Contrairement à danone, à la fnsea, à l'agro industrie d'une manière générale.
      Si Kokopelli faisait autant de pub que Monsanto, ne laisser parler que les représentants de Kokopelli serait choquant.

      Aussi, en discuter sur ce site me parait très important, la brevetabilité du vivant et des concepts (informatiques, mathématiques, ...) est bien le même mouvement, cela répond aux mêmes logiques.
      • [^] # Re: Bonne cause, mauvais film

        Posté par  . Évalué à 4.

        Il y a une réflexion sur l'aspect machiste des monocultures, l'image du viol est utilisée pour décrire le labour, bref, ce film parle beaucoup des femmes et de la reproduction du vivant.
        Vendre des semences impropres à la reproduction, mais pas à la production, et à côté de cela tuer des jeunes filles, donc compromettre la reproduction, le parallèle ne semble pas vraiment hors sujet.


        Oui bin justement. J'ai trouvé ça assez capillotracté. Pour moi il y a quand même une différence entre de la culture de végétaux "stériles" et le fait de tuer des jeunes filles. Alors je sais que c'est un sujet qui tient à cœur la réalisatrice, mais là j'ai trouvé ça un peu déplacé.

        Quant au fait que ce soit un film pour donner la parole à des personnes qui d'habitude l'ont moins, soit. Mais personnellement j'ai plus de mal à être convaincu de quelque chose quand je vois qu'on ne me présente sciemment qu'une seule face du problème. J'ai l'impression d'être manipulé et donc ça perd de la crédibilité.
        • [^] # Re: Bonne cause, mauvais film

          Posté par  . Évalué à 0.

          Bien évidement qu'il y a des différences, personne ne nie cela. Personne ne dit que c'est la même chose. Mais ca ne gomme pas pour autant les points communs entre ces phénomènes,
          notamment l'aspect symbolique de la chose.

          Et en quoi est-ce déplacé ? parce que l'on met sur le même plan des végétaux et des êtres humains ?

          Il ne s'agit pas de comparaisons entre des végétaux et des êtres humains, mais entre des êtres humains qui n'hésitent pas a avorter en masse pour éviter d'avoir une fille, ce qui est coûteux en Inde du fait de la dot, et des êtres humains qui n'hésitent pas a mettre au point et a vendre des semences stériles pour s'assurer un marché bien captif.

          Un peu comme si un éditeur logiciel vendait des programmes bugués à mort pour être certain de vendre les mises à jours et les nouvelles versions.
        • [^] # Re: Bonne cause, mauvais film

          Posté par  . Évalué à 3.

          C'est un parallèle que je trouve intéressant, parce qu'il montre que les raisonnements dont l'origine est l'obtention d'un gain financier, ou d'un rendement assuré, conduisent inévitablement à de la violence. Lorsque l'on parle de dot à assurer, il s'agit bien d'argent. Lorsque l'on parle de rendement de l'agriculture agro-chimique, il s'agit également bien d'argent.

          Nous n'allons pas dire que faire de l'agriculture intensive avec l'aide de produits chimiques et plants transgéniques est du même niveau, ou même à quoi que ce soit à voir (légalement ou moralement) avec l'avortement massif, mais dans les deux cas il s'agit bien d'un problème financier qui engendre une destruction de la vie (avortement ou destruction des multiples formes de vie en symbiose avec une agriculture naturelle).

          Le problème est souligné, parce qu'en Inde, la révolution verte a été une grande cause de suicides parmi les paysans, et également parce que le problème de la dot engendre tous ces avortements. Peut-on y voir autre chose de plus symbolique ? En tous cas cette similarité est bien réelle.

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  • # Autres films sur le thème

    Posté par  . Évalué à 1.

    Je n'ai pas (encore) vu ce film là, mais si le sujet vous intéresse, je vous
    conseille deux films très différents mais très bons a mon avis:

    -- Notre pain quotidien (unser taglich Brot), un film sans commentaire sur la production agricole moderne qui fait froid dans le dos par moments.
    http://www.imdb.com/title/tt0765849/

    -- Nos enfants nous accuserons: http://www.imdb.com/title/tt1319645/ Sur le passage en bio de la cantine d'un village du sud de la france et le fait que le taux de cancer augmente de manière inquiétante en particulier auprès des agriculteurs. Il y a des temoignages d'agriculteurs particulièrement poignants dans ce film.
    • [^] # Re: Autres films sur le thème

      Posté par  . Évalué à 2.

      Sur le passage en bio de la cantine d'un village du sud de la france et le fait que le taux de cancer augmente de manière inquiétante en particulier auprès des agriculteurs.

      Tu veux dire que le taux de cancer augmente suite au passage en bio ?
      • [^] # Re: Autres films sur le thème

        Posté par  . Évalué à 3.

        Le taux de cancer parmi les agriculteurs augmente avec l'utilisation des pesticides. Le passage à de la nourriture bio dans une cantine scolaire n'a que peu de chance d'augmenter le taux de cancer.

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        • [^] # Re: Autres films sur le thème

          Posté par  . Évalué à 2.

          C'était une blague :) car la phrase citée telle qu'elle est tournée peut vouloir dire ça. Après je me doute bien que c'est pas le bio qui est cancérigène.

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