Journal Greg Egan: Océanique

Posté par  (site web personnel) .
9
6
déc.
2009
Après un journal en 2004 puis une suite promotionnelle en 2007 je continue ma campagne acharnée de lobbying en faveur de l'auteur de science-fiction Greg Egan.

Cette fois c'est à l'occasion de la sortie du recueil de nouvelles intitulé "Océanique" (édition Le Bélial). C'est le troisième recueil de nouvelles (après "Axiomatique" et "Radieux") et on ne remerciera jamais assez le Bélial de s'être lancé dans cette aventure éditoriale qu'est la publication d'une intégrale raisonnée des nouvelles d'Egan.
C'est de la SF exigeante, de la pure SF d'idées sans quincaillerie de pistolasers et de vaisseaux spatiaux faisant des dogfights dans l'espace avec des réacteurs hurlants.
Je n'ai rien contre la SF d'aventure, que je consomme comme tout un chacun, mais si c'est ce que vous attendez en lisant Greg Egan alors vous allez être déçus.

Bien entendu ça sonne insupportablement élististe et pédant de dire ça mais c'est un fait. Pour apprécier Greg Egan il faut connaître un peu de science et être capable de s'émerveiller des perspectives vertigineuses qu'ouvre cette connaissance même parcellaire. Cela peut sembler bizarre d'apprécier une oeuvre littéraire parce qu'elle fait appel à la science mais, si on y réfléchit bien, est-ce que vous ne trouvez pas que le monde réel qui nous entoure est suffisamment beau et fascinant pour qu'il fasse partie de nos récits ?

"La vérité d'aujourd'hui est plus merveilleuse encore que la fiction de jadis. Pourquoi les poètes d'aujourd'hui n'en parlent-ils pas ? Qui sont ces poètes qui peuvent parler de Jupiter s'il ressemble à un homme, mais qui se taisent si c'est une gigantesque sphère tournoyante de méthane et d'ammoniaque ?"
- Richard Feynman

C'est vrai que le recueil "Océanique" n'a pas choisi la facilité en ouvrant sur la nouvelle "Gardes-frontières": Difficile de s'identifier avec des immortels jouant une partie acharnée de football quantique dans un habitat topologiquement distinct du nôtre. Mais non d'un chien qu'est-ce que c'est désorientant et éblouissant à la fois !
Je crois que c'est ça le vrai obstacle à l'appréciation des oeuvres de Greg Egan (et de la SF d'idées en général). Il faut accepter d'être désorienté, de ne pas comprendre le début d'un récit, d'être paumé. Il faut faire l'effort de coller les morceaux, les fragments d'informations, pour reconstituer le cadre de la nouvelle et le statut des personnages. Si l'auteur commençait par un chapitre explicatif ce serait insupportablement didactique alors c'est au lecteur de faire le travail.
Imaginez un lecteur de la Renaissance lisant une nouvelle contemporaine. Il verrait que les personnages utilisent des objets mystérieux nommés "portables" et qui leur permettent apparemment de communiquer instantanément avec les autres ou qu'ils se trouvent. La nouvelle contemporaine ne prendrait pas la peine d'expliquer ce qu'est un "portable" ou un "ordinateur" ou même un "interrupteur", ce serait absurde et lourd...alors c'est le lecteur qui doit faire un effort.
Sa récompense est un effet d'immersion renforcé dans le monde qui est décrit. C'est très excitant d'être plongé ainsi dans un monde étrange dont on ne possède pas les clés et qui se dévoile peu à peu si on fait attention.
Certaines personnes détestent ça (coucou Julie !) et veulent lire des choses compréhensibles dès le début. D'autres sont allergiques aux sciences et ne savent pas du tout, même très vaguement, ce qu'est un trou noir, une machine de Turing ou même une IA.
Si la nouvelle repose sur la désorientation du personnage principal après une copie numérique de son cerveau physique et son "réveil" au sein d'un univers virtuel aux possibilités illimitées...alors évidemment le lecteur scientophobe en retirera moins de plaisir intellectuel qu'au récit des aventures de Yan Solo chez Jabba le Hutt.
Je ne dit pas moins de plaisir, je dis moins de plaisir intellectuel. Star Wars c'est très amusant mais c'est dommage que ce soit classé sous même terme "science-fiction" que Greg Egan parce que ça n'a rien à voir.

Bon après ce pas de valse qui pourra être vu comme une oscillation entre le troll et le désamorçage de troll je ne peux que terminer en vous conseillant vraiment de lire "Océanique". Comme le dit la critique du site du Cafard Cosmique c'est une vraie claque.

PS destiné aux décideurs du Bélial: Par pitié proposez nous une traduction de "Diaspora" et je promet de me prosterner à vos pieds en laissant couler des larmes de reconnaissance émue !
  • # Bravo !

    Posté par  . Évalué à 9.

    Encore merci, Patrick_g, pour ce journal didactique, documenté et agréable à lire sur le nouveau noyau Linux. Comme toujours !
  • # Et aussi...

    Posté par  . Évalué à 3.

    Je plussoie fortement l'avis donné sur Greg Egan ici. Il est bourré d'idées géniales ce monsieur !

    J'en profite pour conseiller deux auteurs du même tonneau :
    - « La tour de Babylone » de Ted Chiang, un recueil de nouvelles au niveau du meilleur Egan
    [http://www.cafardcosmique.com/La-Tour-de-Babylone-de-Ted-CHI(...)]
    - Robert Charles Wilson et ses nombreux romans, dont le génial « Spin »
    [http://www.cafardcosmique.com/Spin-de-Robert-Charles-WILSON]
  • # Et de quoi ca parle ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

    Meme si je n'ai rien contre un bon p'tit proselytisme extatique des familles, le B.A.BA lorsque l'on parle d'une oeuvre litteraire ou cinematographique est de faire un petit pitch.

    Parce que meme avec moults superlatifs edulcorant baignes dans une prose bien ficelee, la meilleure facon de donner envie est le resume initiatique, voire un echantillon.

    Et au passage, Star Wars ce n'est pas que de la science dans un avenir lointain, c'est aussi pas mal de mythologie, de l'historique, de l'heroique, avec un soupcon de tragedie.

    Mais c'est vrai que c'est bien trop populaire pour etre digne d'y jeter un oeil.
    • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

      Posté par  . Évalué à 4.

      des immortels jouant une partie acharnée de football quantique dans un habitat topologiquement distinct du nôtre.
      C'est dans le journal !

      Tous les nombres premiers sont impairs, sauf un. Tous les nombres premiers sont impairs, sauf deux.

      • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

        Ca c'est de la description !

        Situer le monde, l'epoque, les contextes sociaux/politiques/spirituels, c'est plutot ca que je demande.

        Parce que quatre pequins qui se tapent un foot, et on fout le mot "quantique" dedans pour faire genre "c'est de la science, tu peux pas test", c'est pas vraiment ca qui donne envie.

        Y'a aussi "l'habitat topologiquement distinct du note". C'est sympa, un hobbit aussi ca vit dans un habitat topologiquement distinct du miens, mais ca ne me dit pas en quoi.
        • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

          C'est marrant, moi ce que cette phrase m'évoque ce serait plutôt:

          - football quantique: incertitude soit sur la position de la balle soit sur sa trajectoire
          - habitat topologiquement distinct: un tore (doughnut) ou quelque chose de ce genre avec plus de dimensions (connaissant Egan il ne se serait pas contenté d'un tore). Non, un hobbit ne vit pas dans un habitat "topologiquement distinct" :)

          Bon, en effet, rien là dedans ne garantit une nouvelle de qualité, mais avec les nouvelles il est difficile de donner des indices sans révéler l'intrigue.

          Le contexte chez Egan varie entre futur proche (~30 ans) et futur lointain (très lointain), ça se passe toujours au sein de l'humanité, même si elle a parfois beaucoup changé, et c'est plutôt philosophique sur fond de thriller/aventure pour les romans. La force d'Egan n'est pas dans ses intrigues mais dans le background, le thème et les implications humaines, philosophiques et politiques des choses qu'il pose au départ. Par exemple, qu'implique la possibilité d'uploader les consciences humaines dans des simulations ("La Cité des Permutants").
          • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            >>> football quantique: incertitude soit sur la position de la balle soit sur sa trajectoire

            Tu est allé jouer avec l'applet java sur le site d'Egan ? Bien délirant et geek.

            http://gregegan.customer.netspace.net.au/BORDER/Soccer/Socce(...)
            • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

              Posté par  (Mastodon) . Évalué à 2.

              Je n'ai rien compris, mais il faudra que je m'y remette à tête reposée :)

              Autre chose: dans le journal tu espères une traduction de Diaspora. Je ne sais pas si tu as essayé de le lire en VO, mais je trouve que Greg Egan est un des auteurs les plus faciles à lire dans le texte. Il utilise un vocabulaire et une syntaxe relativement simples et, si certains passages sont assez techniques parfois, c'est aussi difficile en français. Autant j'ai eu du mal avec d'autres auteurs, autant avec lui ça passe très bien.

              En comparaison je ne me sens pas capable de lire Iain M. Banks en VO.
              • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

                J'ai lu recemment pas mal de bouquins de Iain M. Banks, en vo.
                Pour info, je ne suis pas franchement bilingue dans la langue de Thatcher, mais je me debrouille.

                J'ai trouve que Banks tres lisible en vo, meme si parfois il faut un peu s'accrocher. Il reste selon moi plus difficile a lire que Hamilton, par exemple.

                Comme souvent en anglais, ce sont les adjectifs qui me posent probleme.

                Dans tous les cas, je trouve que lire ces auteurs en vo apporte pas mal d'authenticite, et en plus ca permet d'apprendre des mots (note les mots sur un cahier a part, et sors ton dico ensuite, ca fout en l'air toute la lecture si tu le fais en live).
                • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

                  Posté par  . Évalué à 2.

                  Autres intérêts de la VO :
                  — 1 bouquin en VO, c’est moins cher que 2 (voire 3 ou 4) volumes en VF ;
                  — disponible plus tôt (le poche est disponible 1 an après le relié, la VF souvent plus tard, en relié (donc 19€ contre 5 à 10€, encore¹)) ;
                  — on évite les traductions pourries (ça arrive trop souvent) ;
                  — c’est triste à dire mais même les poches US/UK sont mieux typographiés que les reliés FR (moins d’erreurs², des petits dessins…).

                  ¹ Qui a dit « radin » ? … parce qu’il a raison…
                  ² p.ex. les sauts de paragraphe (au sens propre : avec un espace vierge entre deux groupes de lignes, pas seulement un retour à la ligne avec alinéa) sont souvent bouffés dans la VF (sauf ceux qui arrivent en fin de page dans la VO car ceux-ci ont leur espace vierge remplacé par trois astérisques) alors qu’ils sont utiles pour la compréhension : changement de point de vue ou de scène.

                  sors ton dico ensuite, ca fout en l'air toute la lecture si tu le fais en live
                  Euh, et donc comprendre que ce qu’on a lu 1h plus tôt n’est absolument pas ce que l’on pensait avoir lu…
        • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

          Posté par  . Évalué à 2.

          Situer le monde, l'epoque, les contextes sociaux/politiques/spirituels, c'est plutot ca que je demande.

          Parce que quatre pequins qui se tapent un foot, et on fout le mot "quantique" dedans pour faire genre "c'est de la science, tu peux pas test", c'est pas vraiment ca qui donne envie.
          Marrant ça.
          Quand on me cause d'un truc quantique je vois de quoi ça parle. Je situe ce dont ça va parler.
          Par contre, dès que ça cause de "contexte sociaux/politiques/spirituels" j'éprouve un sentiment d'étrangeté, comme si on me disait "c'est sociopolitospirituel, tu peux pas test."

          Comme quoi, le résumé peut suffire à savoir si on va apprécier une oeuvre, bien que ce soit vu à travers les yeux de quelqu'un qui en a eu sa propre appréciation.

          Ce que tu attends du résumé révèle ce que tu attends de la science fiction, à savoir quelque chose de profondément humain, me trompé-je?

          (Je te conseille Philip José Farmer, dans ce cas.)

          THIS IS JUST A PLACEHOLDER. YOU SHOULD NEVER SEE THIS STRING.

          • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            Meme si j'attendais du technologique, ce serait bien trop peu.

            On peu placer les mots quantique et topologie un peu partout, ca depasse les deux syllabes, ca a une racine greco-latine pronnoncee. En soi, ca ne revele pas grand chose.

            Et puis bon, la science-fiction, c'est de la fiction, donc tu ne te trompe pas.
            Le but c'est quand-meme de placer la plupart du temps l'homme dans un contexte futuriste, ou de facto, la science a su evoluer avec lui.

            Si on ne s'interesse qu'a la seule et unique science, on lit des documents, pas de la fiction.
            • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

              Posté par  . Évalué à 2.

              On peu placer les mots quantique et topologie un peu partout, ca depasse les deux syllabes, ca a une racine greco-latine pronnoncee. En soi, ca ne revele pas grand chose.
              J'ai encore assez foi en l'intelligence des journaux sur LinuxFR pour penser qu'il ne s'agira pas d'un roman de gare avec une justification pseudo-scientifique destinée à impressionner le béotien moyen.

              patrick_g n'est pas un communiquant chargé de vendre le dernier livre à succès de sa maison d'édition, s'il parle de "quantique" et de "topologie" c'est qu'il sait ce que c'est, et que y'en a pour de vrai dans le livre.

              Le but c'est quand-meme de placer la plupart du temps l'homme dans un contexte futuriste, ou de facto, la science a su evoluer avec lui.
              Si on ne s'interesse qu'a la seule et unique science, on lit des documents, pas de la fiction.

              Totalement d'accord.
              Ceci dit, si je te conseille (désolé, j'insiste) Philip José Farmer, c'est justement parce qu'il est capable de placer des humains, désespérement humains, dans des mondes de science-fiction totalement géniaux: une planète où l'humanité toute entière a ressuscité, ou la Terre dans 5 milliards d'années..
              Tant qu'on y est à conseiller de bons auteurs :)

              THIS IS JUST A PLACEHOLDER. YOU SHOULD NEVER SEE THIS STRING.

              • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

                Je ne mets pas en doute le bon vouloir de patcrick_g, bien au contraire, vu les ecrits de l'homme je peux aisement croire qu'il propose quelque chose qui ne sort pas de la poubelle d'une vieille maison d'edition.

                Neanmoins je demandais juste le sujet du livre, ca ne me semble pas etre de trop.

                Et merci pour Philip José Farmer, je ne connaissais pas mais je le note dans un coin, des que j'ai fini mes lectures du moment, je m'y pencherai volontier (apres Greg Egan, bien sur =] ).
                • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                  >>> Neanmoins je demandais juste le sujet du livre, ca ne me semble pas etre de trop.

                  En même temps j'ai mis dans le journal un lien vers la présentation du livre sur le site de l'éditeur et un lien vers une critique sur un site spécialisé dans la science-fiction.
                  Y'a de quoi se faire une idée non ?
              • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

                Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

                Par contre, chez Farmer, c'est de l'aventure, de l'aventure, et encore de l'aventure. Plus proche de Star Wars que de Greg Egan. Ça passe très bien dans "le Monde du Fleuve", mais j'ai du mal à voir ce que les gens trouvent à sa "saga des hommes dieux", qui en fait trop, trop vite.

                Pendant qu'on est dans les recommandations littéraires, j'ai bien aimé les deux livres de Charles Stross que j'ai lu: Accelerando, difficile à décrire mais très geek, et The Atrocity Archives, du Lovecraft modernisé et geekifié écrit avec beaucoup d'humour.
              • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

                Posté par  . Évalué à 2.

                "Ceci dit, si je te conseille (désolé, j'insiste) Philip José Farmer, c'est justement parce qu'il est capable de placer des humains, désespérement humains, dans des mondes de science-fiction totalement géniaux: une planète où l'humanité toute entière a ressuscité, ou la Terre dans 5 milliards d'années.."

                J'avais cru comprendre que 5 milliards d'années c'est un peu trop loin : le soleil aura explosé (4,5 milliards d'années me semble-t-il) et aura "bouffé" la Terre
                • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

                  Posté par  . Évalué à 2.

                  J'avais cru comprendre que 5 milliards d'années c'est un peu trop loin : le soleil aura explosé (4,5 milliards d'années me semble-t-il) et aura "bouffé" la Terre
                  D'après P. J. Farmer, en 5 M.A. l'humanité est capable de trouver une solution ;+)

                  THIS IS JUST A PLACEHOLDER. YOU SHOULD NEVER SEE THIS STRING.

          • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            >> (Je te conseille Philip José Farmer, dans ce cas.)

            Est-ce qu'il démonte les Mc Donalds du futur avec des pistolets lasers ?
    • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

      Posté par  . Évalué à 4.

      si il ne fait pas de pitch c'est peut etre parce que C'est le troisième recueil de nouvelles, donc des histoires courtes qu'il vaut mieux ne pas dévoiler, surtout au vu de la description qu'il en fait par la suite (à nous de faire l'effort de comprendre)

      En tout cas, ça m'a vraiment donné envie de m'y interesser, j'aime ce genre d'oeuvres qui ne prémachent pas tout le travail du lecteur, donc merci patrick_g.
    • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      >>> Star Wars (...) Mais c'est vrai que c'est bien trop populaire pour etre digne d'y jeter un oeil.

      Extrait 1 du journal : "Je n'ai rien contre la SF d'aventure".
      Extrait 2 du journal : "Star Wars c'est très amusant".
    • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

      Je n'ai pas lu celui là, mais en règle générale Egan tourne autour du thème de l'identité nationa^W humaine, et de ce que signifie être humain dans un futur plus ou moins lointain où les évolutions techniques ont changé la donne.
      • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        Merci, c'est ce que j'attendais.

        Par contre, les "evolutions techniques", c'est de la cybernetique ou plutot de la domotique ?
        • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

          Ça inclue tout ça, avec en plus le côté bio de la technique (clonage, améliorations...), voire uniquement les avancées scientifiques mais pas techniques: il a écrit un roman axé autour de la Thérie du Tout en physique et des implications de sa découverte.
          • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

            D'accord, je vois.

            Et en quoi ce pourrait etre plus profond qu'un roman de Dan Simmons, par exemple ?

            Parce qu'au niveau reflexion sur l'identite humaine et sa place au sein des "especes", c'est pas mal balaise deja, et pourant y'a aussi de l'aventure.
            • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 19 octobre 2023 à 17:39.

              Pour te donner une idée des nouvelles d'Egan tu peux aller là et taper "egan" dans la barre de recherche : https://patrickguignot.fr/sf/nouvelles_sf.html

              Tu trouvera un bref résumé et une appréciation de chaque nouvelle.

            • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

              Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

              J'ai lu de Dan Simmons: l'échiquier du mal et un autre parlant de vampires. Je parle donc avec des connaissances limitées. De ce que j'en ai lu, c'est effectivement nettement mieux ficelé au niveau des péripéties, même s'il y en a aussi chez Egan, on se sent généralement moins impliqué envers les protagonistes. Dan Simmons a quand même tendance, comme Stephen King, a en faire beaucoup sur le côté spectacle, parfois au détriment du renouvellement. Ceci dit, ce n'est pas un thread pour le critiquer donc je ne m'attarde pas là dessus.

              Chez Egan, j'apprécie le fait que ses idées soient totalement crédibles scientifiquement, sans verser dans la simplicité. Il est très ambitieux (ce qui fait que parfois il a du mal à finir ses textes de manière satisfaisante car il est allé très loin). Il s'attaque à des choses franchement risquées pour un auteur, par exemple le premier chapitre de Diaspora qui parle de maths, ou bien la Cité des Permutants qui fait passer des concepts philosophiques compliqués sans pour autant verser dans le cours de philo, ça reste un roman avec son intrigue et ses péripéties. Il y a des gens qui ont écrit des thèses de doctorat sur les concepts abordés par la Cité des Permutants.

              Quoi qu'il en soit, certains de ses textes sont lisibles (en VO) sur son site, le mieux pour se faire une idée est donc de s'y attaquer.
              • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

                Posté par  . Évalué à 1.

                Rah effectivement tes connaissances sont limitées (concernant Dan Simmons, bien sûr, no offense) si tu connais pas Hyperion / Endymion.

                Tout ce que tu dis là se retrouve dans son épopée, j'ai pas été conquis par de la SF depuis DanSimmons (et avant ça par Herbert).

                Du coup, oui, je vais tester très vite Egan.
                • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

                  Posté par  . Évalué à 2.

                  Sans compter que le coté "immortels jouant dans une dimension parallèle", ça fait aussi beaucoup penser à son autre cycle SF (Ilium/Olympos).
                • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

                  Posté par  . Évalué à 1.

                  "Tout ce que tu dis là se retrouve dans son épopée, j'ai pas été conquis par de la SF depuis DanSimmons (et avant ça par Herbert)."

                  Cette seule phrase m'a donné envie de découvrir DanSimmons, encore plus que tout le journal entier ne m'a donné envie de lire Egan. Je suis vraiment fan du cycle de Dune
                • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

                  Posté par  . Évalué à 2.

                  C'est vrai qu'Hyperion est superbe! Je viens voir que la première partie (hyperion et la chute d'hyperion) allait être adapté en film [http://www.scifi-universe.com/fiche_actu.asp?id=7862] . J'espère juste que ça ne sera pas un massacre..
          • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

            Posté par  . Évalué à 1.

            Il a écrit un roman axé autour de la Thérie du Tout en physique et des implications de sa découverte
            Ce roman s'appelle L'énigme de l'univers [http://www.scifi-universe.com/critiques/7112-45-l-enigme-de-(...)] .
        • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

          Posté par  . Évalué à 1.


          Par contre, les "evolutions techniques", c'est de la cybernetique ou plutot de la domotique ?


          Bon, lis le ce truc qu'on en finisse, je te promets que tu n'auras plus aucune question ensuite !!
    • [^] # Re: Et de quoi ca parle ?

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 2.

      Bah tu vois, moi je trouve qu'il en dit très largement assez.
      Parce que je n'aime pas qu'on me spolie une histoire avant que je la lise.
      Parce que j'ai lu *beaucoup* de SF, du très bon comme du très mauvais, et tout ce qui va entre les deux.
      Et que donc qu'on me dise simplement « regarde tel auteur, c'est intéressant » ça me suffit, parce que je vais probablement lire un de ses livres et me faire ma propre opinion, et au choix : m'arrêter là ou acheter tout le reste goulument. Alors que sinon au rayon SF des librairies où je vais (Decitre, la FNAC, et Cultura), je ragrde les noms d'auteurs que je ne connais pas, et je ne sais lequel choisir, sachant que je ne saurai de toute façon pas à l'avance si ça va me plaire.

      Patrick en dit assez pour donner a peu près le style et l'ambiance.

      Et moi je commence à chercher sur Amazon...

      Yth.
  • # par ou commencer ?

    Posté par  . Évalué à 2.

    ta présentation me donne l'eau à la bouche, mais aurais-tu un conseil pour rentrer par la bonne porte dans cet univers ?
    j'ai tendance à prendre les œuvres d'un auteur de manière chronologique. Est ce que commencer par le premier recueil de nouvelles dont tu parle (Axiomatic) constitue le meilleur choix ?
    • [^] # Re: par ou commencer ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      >>> Est ce que commencer par le premier recueil de nouvelles dont tu parle (Axiomatic) constitue le meilleur choix ?

      Plutôt que d'acheter directement le livre il faudrait que tu lises une ou deux nouvelles pour voir si c'est, ou pas, ta tasse de thé.
      Je te conseille de lire les nouvelles (pourquoi pas LAMA pour débuter ?) qui sont disponibles en ligne et en français sur le site de Quarante-deux : http://www.quarante-deux.org/recits/egan.html

      Si tu lis l'anglais alors tu trouvera plus d'une trentaine de nouvelles en lecture libre sur le site de Greg Egan: http://gregegan.customer.netspace.net.au/BIBLIOGRAPHY/Online(...)
      C'est bien de sa part de rendre ses nouvelles disponibles comme ça.

      Si tu aimes alors oui tu pourra commencer par le recueil Axiomatique.
      • [^] # Re: par ou commencer ?

        Posté par  . Évalué à 1.

        Merci de m'avoir fait découvrir Greg Egan, j'ai acheté Axiomatique et j'aime vraiment bien.

        Comme je suis pas un très grand lecteur, lire des nouvelles plutôt qu'un roman me convient très bien, et avec un peu de chance Océanique sortira au format poche quand j'aurai terminé ^^
  • # Et les autres ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    Depuis le temps que je suis lecteur de SF, je ne vois pas en quoi ce qui est dit d'Egan ne s'appliquerait pas à une foultitude d'autres auteurs, plus ou moins connus.

    C'est plutôt une caractéristique du genre que d'un auteur en particulier : on s'attend à un western galactique bourré d'effets spéciaux et de poncifs, et on se retrouve à éplucher le Kant du quantique, à ceci près que les idées sont racontées au lieu d'être exposées -- même si l'un n'empêche pas l'autre -- et que c'est passionnant comme les contes d'autrefois.

    En gros, beaucoup d'action dans les romans et de la spéculation échevelée dans les nouvelles (j'ai bien dit en gros) et avec ça la SF m'a toujours semblé la plus vivante des littératures actuelles, depuis pas mal de temps déjà.

    Un peu comme les fables et fabliaux : pas engoncée, pas parisianiste ou équivalent, mais toujours droit au but et diablement efficace pour raconter sous forme de parabole l'être humain dans son univers passé, présent ou à venir.

    Quant à Egan, connais pas, mais s'il a repris le flambeau...
  • # Précisions

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    C'est de la SF exigeante, de la pure SF d'idées sans quincaillerie de pistolasers et de vaisseaux spatiaux faisant des dogfights dans l'espace avec des réacteurs hurlants.
    Je n'ai rien contre la SF d'aventure, que je consomme comme tout un chacun, mais si c'est ce que vous attendez en lisant Greg Egan alors vous allez être déçus.


    SF d'aventure, tu veux dire du space opera [1] ?
    Personnellement, j'adore le space opera !

    [1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Space_opera
    • [^] # Re: Précisions

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      >>> SF d'aventure, tu veux dire du space opera ?

      Pas seulement mais il faut reconnaitre que le space'op c'est souvent de la SF d'aventure et pas de la SF d'idées.
      Mais d'un autre coté j'adore Banks et j'aime beaucoup Vinge.

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