Journal 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

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20
juin
2003
Un mail reçu ce matin :

(par Claude Danthony, maître de conférences de mathématiques à l'École normale supérieure de Lyon)

Un grand battage médiatique ne cesse actuellement d'opérer une
comparaison entre le nombre d'annuités nécessaires pour obtenir une retraite à taux plein : 37,5 dans le public et 40 dans le privé, et de déduire de ces deux chiffres que c'est inéquitable.

Mais personne ne pense à préciser que le même mot « annuité » correspond à des réalités tellement différentes dans les deux régimes que la comparaison n'a guère de sens : autant ajouter des torchons et des serviettes !

Démonstration :

Nous avons tous appris à l'école qu'on n'ajoute pas des choux et des carottes ou des torchons et des serviettes. Tout comptable sait que des comparaisons ne sont valables que si elles sont effectuées « à structure comparable ». En tant que scientifique, j'ai le devoir, lorsque je compare deux données chiffrées, de commencer par vérifier qu'elles correspondent à la même réalité, par exemple sont exprimées dans la même unité. Sinon, on peut faire dire absolument n'importe quoi aux chiffres.

Le mot "annuité" correspond en fait à un nombre issu de calculs
totalement
différents dans les deux régimes. En gros :

Ø Dans le public, le nombre d'annuités correspond au temps où l'on
occupe
effectivement un emploi, au prorata du temps de travail (ainsi, 1 an de
travail à mi-temps donne une demi-annuité, 1 an à 80% donne 0,8 annuité,
etc.)
Ø Dans le privé, c'est bien plus compliqué. Cela dépend d'abord des
sommes
perçues : on valide, pour chaque année civile, un nombre de trimestres
correspondant au salaire soumis à cotisations dans l'année. C'est ainsi,
pour prendre un exemple, qu'un cadre qui a travaillé 3 mois dans une
année
civile obtiendra une annuité entière (alors qu'un smicard qui a
travaillé 3
mois n'obtiendra lui que 0,5 annuité : est-ce bien équitable ?). De
même, un
an de travail à mi-temps compte pour une annuité complète. On rajoute
ensuite certaines périodes non travaillées : chômage (en partie), congé
parental (sous conditions), etc.

A cela s'ajoutent des bonifications qui diffèrent totalement entre les
deux
régimes, dont la bonification pour enfant accordée aux mères (2 ans dans
le
privé, 1 dans le public)(1).

En résumé il est parfois plus "facile" d'obtenir des annuités dans le
privé
que dans le public.

Voilà un exemple qui montre bien les limites de cette comparaison.

Puisque les médias se sont fait l'écho de certains avantages (oubliant
les
inconvénients) des femmes fonctionnaires mères de 3 enfants, prenons
l'exemple d'une mère de 3 enfants qui décide de travailler 8 ans à
mi-temps
pour les élever :

Ø Si elle est dans le privé, elle aura une bonification de 6 annuités et
les
8 ans à mi-temps compteront pour huit annuités. Pour obtenir une
retraite à
taux plein (40 annuités), il lui faudra donc obtenir 40-8-6, soit 26
annuités supplémentaires.
Ø Si elle est fonctionnaire, la bonification sera de 3 annuités et les 8
ans
à mi-temps compteront pour 4 annuités. Pour obtenir une retraite à taux
plein (37,5 annuités), il lui faudra donc obtenir 30,5 annuités supplémentaires, c'est-à-dire travailler
effectivement
30,5 années à plein temps.

Est-ce bien équitable ?

(1) Vous pensez peut-être que ce projet, qui se veut équitable, va
revenir
sur cette différence ? Détrompez-vous : s'il instaure une validation des
périodes de congé parental, le projet supprime purement et simplement la
bonification d'un an des femmes fonctionnaires, pour les enfants nés
après
le 1er janvier 2004 ! Mais la suite parait claire : s'il passe, vous
entendrez dans quelques années à la télévision : « Dans le privé il y a
une
bonification de 2 ans par enfant qui n'existe pas pour les
fonctionnaires,
c'est inéquitable ». Et on supprimera la bonification des mamans du
privé !

Tout cela pour dire que comparer le nombre d'annuités nécessaires pour
obtenir une retraite à taux plein dans les deux régimes et en déduire
que ce
serait inéquitable car 37,5 est inférieur à 40 n'a aucun sens et relève
de
l'imposture. D'autant plus que la notion de "retraite à taux plein" n'a
strictement rien à voir entre les deux régimes et qu'on ne tient pas
compte
des retraites complémentaires du privé !

Un jour où j'avais pris un énarque en flagrant délit de comparaison de
chiffres incomparables, il m'avait répondu : « D'accord, mais vous,
vous
vous intéressez au sujet. Pour les gens, il faut des idées simples ».

Je ne voudrais pas que l'opinion publique soit convaincue que les
fonctionnaires seraient des privilégiés du simple fait que les médias
colportent une idée aussi simple qu'inexacte.

II n'empêche que cette stratégie de dresser le privé contre le public,
sur
la base d'une "idée simple" permet de faire passer au second plan
certaines
réalités.

Elle permet d'oublier que la réforme Balladur de 93, en augmentant la
durée
de cotisation de 37,5 à 40 ans (là on peut comparer les données puisque
c'est le même régime), mais surtout par l'introduction de la décote et
l'allongement de la période de référence, a déjà diminué et surtout va
encore dégrader fortement les retraites du privé. Elle permet de faire
passer au second plan que la réforme ne concerne pas les seuls
fonctionnaires, puisque l'on va passer pour tous, de 40 annuités en 2008
à
environ 42 en 2020. C'est faire oublier un des principes de ce projet de
loi, qui me pose personnellement problème.

Alors que depuis le dix-neuvième siècle, l'augmentation de la richesse
de la
France (et des pays riches) est allée de pair avec une diminution
phénoménale de la part de sa vie qu'une personne consacre à travailler,
le
projet revient sur l'histoire, en décidant que désormais, sur une vie,
la
proportion du temps consacrée au travail ne devra plus diminuer.
J'entends
d'ailleurs tous les jours dans les médias des personnes me dire sur un
ton
docte et péremptoire: « il faut que les français comprennent qu'il faut
travailler plus ». Soit, ils ont peut-être raison. Mais dans la mesure

une telle affirmation est contraire à ce qui s'est passé dans les 150
dernières années, je considère, en tant que scientifique, qu'ils doivent
justifier leurs affirmations. Or je n'ai jamais entendu personne me
donner
un véritable argument selon lequel nous serions vraiment aujourd'hui
dans
une situation nouvelle justifiant une inversion du phénomène historique,
c'est-à-dire une augmentation du temps de travail.

Elle permet de faire oublier que ce projet est un choix politique de
faire
supporter aux seuls salariés actuels (pas aux employeurs ou à l'impôt)
le
coût de l'augmentation de l'espérance de vie, en justifiant cela par une
nouvelle "idée simple" : on nous répète qu'il n'y aurait pas d'autre
choix,
ce qui est bien sûr faux.

Surtout, cela permet d'occulter le fait que les inégalités au sein du
privé
sont bien plus criantes qu'entre le privé et le public. Dans le privé,
tout
va dépendre de la convention collective, de la taille de l'entreprise ou
encore du temps partiel subi ou choisi. Vaut-il mieux être employé à
temps
partiel subi d'une PME du nettoyage ou à temps plein d'une grande
entreprise, avec un accord 35 heures, un CE et une convention collective
très favorables ?

Claude Danthony,

maître de conférences de mathématiques à l'École normale supérieure de
Lyon.
  • # Re: 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

    Puisqu'on en est à faire des comptes autant descendre carrément aux nombres d'heures (j'irais pas jusqu'à la seconde).

    Entre les 22h d'une enseignante (ma mère l'est) par semaine et les plus de 40h d'un cadre (pour reprendre des exemples cités).

    Ca donne quoi?
    • [^] # Re: 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      22 heures apparentes... Si ta mère est prof, tu connais aussi le dessous de l'iceberg:
      réunions de classe, réunions d'établissement, réunions des équipes pédagogiques, préparation des cours, correction des devoirs, et j'en passe et des meilleurs...
      Alors 22h, laisse-moi rire...
    • [^] # Re: 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

      Entre les 22h d'une enseignante (ma mère l'est) par semaine

      Hum... Si tu vas jusqu'à cette précision là, il faudrait prendre en compte les pauses cafés, les corrections de copies et préparations de cours (pour les profs), les petits retards.

      Une question : comment tu quantifies çà ? Que ce soit dans le public ou le privé, ce n'est -à mon avis- pas possible.
      • [^] # Re: 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

        Posté par  . Évalué à 1.

        Le service des prof a été calculé avec les bases suivantes:
        certifiés = collège = 2,5h pour 1 h de cours
        agrégés = lycées = 3h pour une heure de cours.

        Bon d'accord à l'époque le france entière travaillait 45 h par semaine...

        Mais les profs ont toujours leur service calculés sur la base de 45h/sem...la réduction du temps de travail c'est apparemment pas pour eux.
  • # revenus de capitaux et paradis fiscaux

    Posté par  . Évalué à 2.

    plutot que de niveler par le bas les salariés, il faudrait songer à ce que les revenus de capitaux financent aussi les retraites, notamment en taxant les transactions avec les paradis fiscaux (et du blanchiment)
  • # Re: 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

    Posté par  . Évalué à -1.

    Tous ca c'est bien beau.

    Mais enfin on comprend bien que reculer l'age de la retraite permet de reconstituer un stock de jeunes pouvant payer celle-ci.


    "Soit, ils ont peut-être raison. Mais dans la mesure
    où une telle affirmation est contraire à ce qui s'est passé dans les 150 dernières années, je considère, en tant que scientifique, qu'ils doivent justifier leurs affirmations"

    Ca c'est de la science !
    Sinon on travaillera moins de toute facon vu le temps des études, puis les périodes de chômage, enfin l'allongement de l'espérance de vie.



    "plutot que de niveler par le bas les salariés, il faudrait songer à ce que les revenus de capitaux financent aussi les retraites, notamment en taxant les transactions avec les paradis fiscaux (et du blanchiment)"

    " revenus de capitaux financent aussi les retraites,"

    Bein c'est déja fait ca....


    "notamment en taxant les transactions avec les paradis fiscaux "

    Bein tu n'auras plus de transactions, donc l'argent ne rentrera plus en france, et tu auras du chômage tout simplement.
    • [^] # Re: 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Bein tu n'auras plus de transactions, donc l'argent ne rentrera plus en france, et tu auras du chômage tout simplement.
      Donc faut continuer à se faire enc* par des multinationales qui tirent un profit maximum en s'installant en France des les meilleurs conditions, et exploitent nos ouvriers pour rien (bon ok y'a pire dans le monde, mais la seule solution serait de démenteler ces grands groupes).
      Faut choisir ce qu'on veut. Moi je ne veux pas que mes enfants triment toute leur vie pour financer la retraite de pachas étasuniens actionnaires de ces grandsd groupes.
      Le problème n'est pas national, il est international, et tant qu'on aura pas légiféré et mis en place des structures telles que la taxe Tobin, ca n'avancera pas, car tous les avantages qu'on offre aux entreprises ne profitent pas (ou peu) au commerce national, mais plus aux autres...
      Une solution, évidente dans un premier temps, est de mettre en place ce genre de choses au niveau européen, et d'aider les pays du tiers monde à faire face aux requins capitalistes.
      Voilà, voilà, je m'emporte...
    • [^] # Re: 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

      Posté par  . Évalué à 1.

      Plus je lis sur le sujet, et j'apprécie tous les commentaires qui sont tous pertinents, plus je me dis que c'est le système de répartition qui ne fonctionne plus.

      Toutefois ce qui est sûr c'est que l'équation cotisations payées par les actifs (public, privé et inépendants) ne fonctionne(ra) plus pour délivrer une retraite à ceux qui (aur)ont fini de travailler.

      Je note partout un désir de sortir du mécanisme cotiser plus ou plus longtemps. Je note aussi que la durée du travail diminue ou qu'elle devrait diminuer (en tout cas pour ceux qui le souhaitent).

      On en arrive invariablement à regarder d'autres sources de financement.

      Alors pourquoi refusons-nous toujours de condidérer un système de financement par le capital? Il me semble que la discussion bloque toujours la-dessus, alors que le système des vases communicants (pardon, par répartition) ne fonctionne plus ou ne fonctionnera bientôt plus. Simple arithmétique.
      • [^] # Re: 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

        Posté par  . Évalué à 1.

        alors que le système des vases communicants (pardon, par répartition) ne fonctionne plus ou ne fonctionnera bientôt plus. Simple arithmétique.

        Le système de la capitalisation ne fonctionnera pas non plus. Simple arithmétique.
        • [^] # Re: 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

          La retraite en Allemagne fonctionne comme ça. Il garantisse un minimum et tu te demerdes pour la suite. C'est passé très rescament. J'ai un collègue allemand (vivant en France) qui cotise à un fond en Allemagne tellement il a confiance dans le système français...

          "La première sécurité est la liberté"

    • [^] # Re: 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

      Posté par  . Évalué à 2.

      Mais enfin on comprend bien que reculer l'age de la retraite permet de reconstituer un stock de jeunes pouvant payer celle-ci.

      Un stock de jeunes de 55 ans ? Qui seront au chômage pour financer la retraite des vieux de 65 ans ?

      Sinon on travaillera moins de toute facon vu le temps des études, puis les périodes de chômage, enfin l'allongement de l'espérance de vie.

      Et ?

      Bein c'est déja fait ca....

      Ah bon, les paradis fiscaux sont taxés ?

      Bein tu n'auras plus de transactions, donc l'argent ne rentrera plus en france, et tu auras du chômage tout simplement.

      L'économie française est financée par les transactions avec les paradis fiscaux ?
  • # Re: 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    le projet revient sur l'histoire, en décidant que désormais, sur une vie, la proportion du temps consacrée au travail ne devra plus diminuer.

    Je suis contre la réforme des retraites et pour les greves, néanmoins, la proportion du temps consacrée au travail est le rapport entre le temps travaillé sur le temps total, et le probleme actuel est qu'avec l'espérance de vie qui augmente, la proportion diminue. (même si l'espérance de vie n'augmente pas par pallier comme l'est la durée de cotisation.)

    Voir le "monde 2" sur la vieillesse à ce sujet : bientot, y'aura des vieux partout !

    la solution d'indexer les retraites sur les richesses produites est effectivement un bon calcul : elles n'ont cessé d'augmenter.

    ATTAC fait la comparaison suivante : depuis 50 ans, le nombre d'agriculteur est passé de 5 millions à 1,3 millions sans que la production agricole n'est diminué (bien au contraire)

    Axel - 584
    • [^] # Re: 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

      Posté par  . Évalué à 1.

      ouais et un agriculteur, s'il ne "capitalise" pas, tout comme un artisan, un commercant ou un libéral ben il a pas de retraite, et pis pas de chômage non plus....

      Moi le truc qui me choque c'est que j'ai l'impression que le dicton "on a rien, sans rien" se fait un peu trop oublié ...

      Multi-nationales, mondialisation et puis tous les "ce n'est pas ma faute c'est le gros qui bouffe tout" sont de bons pretextes ...

      Moi le premier, mon rêve c'est de devenir riche rentier et vite et puis la retraite à 32 ans je suis pour biensûr ...

      Mais bon, en attendant, ben je bosse pour faire manger ma famille et me payer un peu de bon temps ...

      On est dans un monde hypocrite
      limitation de vitesse : pkoi on fabrique des moteurs capables de propulser un véhicule à plus de 150 km/h ???

      cancer, tabagisme : pkoi les clopes sont-elles encore en vente ?

      Que les gens fassent grevent, ok à la rigueur je suis capable que mon train train soit chamboulé mais la ou cela devient ridicule c'est qd on claque la porte des négos pcke les mechants ils veulent pas payer les jours de grêves ...

      Arrêtons un peu, des privilégiés yen a partout, public / privé, salarié / non salarié, homme / femme ....

      Ce qui m'énerve c'est les (non) propositions et ce qui m'énerve encore plus c'est qu'en essayant d'être réaliste je ne vois pas de solutions qui soit moins pire que les autres sur ce sujet des retraites ... ptet la crémation à 55 ans ?
      • [^] # Re: 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

        Posté par  . Évalué à 1.

        on a rien, sans rien
        A supposer que la solution soit de rester dans une logique capitaliste et de se contenter de devenir un bon petit consommateur qui fait tourner la machine... soit. Remarque, ça fait le bonheur du 0.01 % déjà richissime de la planète.

        En attendant, les propos du genre en essayant d'être réaliste m'ulcère car c'est bien cette panne de l'idéalisme et de la vision philosophique dans nos sociétés qui substituent à la réflexion, base de la "révolution", et à l'esprit critique un comportement pavlovien et j'm'en-foutiste... fataliste en somme.

        Alors c'est vrai, autant se voiler la face et penser que le but de l'Homme est l'effort, la rigueur et l'égoïsme...pour le profit du plus petit nombre, parce qu'on a rien sans rien mon bon môsieur. Seulement pour construire le grand village que sera notre société, demain, il faudra faire appel à toutes les bonnes volontés, de l'artisan au gestionnaire en passant par le quidam qui ouvrira ses yeux pour s'émerveiller d'une fleur... sans oublier personne. Et la valeur de chacun n'est pas à juger sur une échelle capitaliste, en termes de rentabilité et de degré d'abstraction... Car à force, tout cela épuise les bonnes volontés, la mienne en premier !
  • # Re: 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

    Posté par  . Évalué à 1.

    Or je n'ai jamais entendu personne me donner un véritable argument selon lequel nous serions vraiment aujourd'hui dans une situation nouvelle justifiant une inversion du phénomène historique, c'est-à-dire une augmentation du temps de travail.

    Et pour cause, aucun économiste n'est capable de prévoir l croissance d'ici la fine de l'année ... alors savoir si il faut travailler plus pour assurer les retraites dans 20ans ...
  • # Re: 37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?

    Posté par  . Évalué à 1.

    Les calculs scabreux concernant le nombre d'annuités ne me semble pas être d'un intérêt bien passionnant. Ce ne sont après tout qu'une vague arithmétique d'enarques ayant le mauvais goût d'opposer public et privé. Travaillant dans le privé, si (je devrais dire "comme" plutôt que "si") mes conditions de retraites se dégradent, et par là même mes conditions de vie, je ne vois absoluement pas l'intérêt d'en tenir pour responsable le public... Et ce n'est pas sur ce point que devrait porter la bataille.

    En revanche, je trouve que les aspects "accroissement de la richesse" et "diminution du temps de travail" méritent qu'on y porte plus d'attentions.
    Sans revenir sur l'Histoire, je m'étonne chaque jour davantage que l'amélioration des procédures, l'automatisation, les économies d'échelle ou l'industrialisation... la mondialisation (warf ?!) aillent de paire avec ces régressions sans cesse plus criardes de nos conditions de travail et de vie sur le long terme : réduction des temps de travail mais stagnation voire diminution des traitements et salaires, augmentation des impôts/coût de la vie (et quoiqu'en dise nos gouvernements, malgré ses promesses, en dépit de ses mensonges, c'est une réalité...), éloignement de l'âge de la retraite, appauvrissement (dévalorisation du "petit" capital) des milieux les moins favorisés.
    Alors que nos pays ne cessent de s'enrichir, nos conditions de vie, du point de vue de l'individu, se dégradent... et cette dégradation s'accélère dans le "bas de l'échelle".

    A quoi pensent on lorsqu'on parle de redistribution des richesses ? Aux impôts sur les héritages ? un peu sommaire... Aux législations du travail sur l'intéressement et la participation ? un peu loin des réalités économiques tout de même..
    Je crois que ce n'est après tout qu'une vision humaniste idéaliste sans réalité aucune. Sans doute une vision d'énarque ;o)

    Ce "capitalisme mondialiste" me révolte, et vous ?

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