Remaniement : à quand une véritable politique publique du numérique ?

Posté par  . Modéré par Florent Zara.
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mar.
2008
Internet
À l'occasion du récent remaniement ministériel, le Président de la République a élargi au « développement de l'économie numérique » les compétences d'Éric Besson, déjà secrétaire d'État chargé de la prospective et de l'évaluation des politiques publiques. Annonce qui a suscité diverses réactions dans le monde professionnel et associatif.

Dans un communiqué de presse l'April a émis certaines réserves. L'April déplore «la réduction des problématiques du numérique aux seuls aspects économiques, et s'inquiète de cette nomination au regard des positions récentes d'Éric Besson sur ces sujets. L'April considère enfin que suite à cette nomination, le Premier ministre doit maintenant suspendre les travaux sur l'avant-projet de loi Olivennes afin que le secrétaire d'État puisse mener sa mission de prospective.». L'April a fait part dès mercredi de ses demandes au cabinet du Premier ministre et va solliciter un rendez-vous rapide avec le secrétaire d'État Éric Besson.

L'April, comme Numerama rappelle les positions passées d'Eric Besson contre la loi DADVSI et les DRM. Numerama rappelle également qu'il fût secrétariat général de la Fondation Vivendi, qu'il a dirigé de 1998 à 2002.

Pour les autres réactions on peut consulter les articles de 01Net : Le nouveau secrétaire d'Etat au numérique attendu au tournant (réactions de l'UFC-Que Choisir, Afdel, Renaissance numérique, April, Geste, Iris, AFA, Alain Suguenot, Aful, Asic), de PC INpact : Économie numérique : réactions à la nomination d'Éric Besson (Renaissance numérique, Afdel, April), de Silicon : La nomination d' Eric Besson divise les associations (April, Afdel, Geste, Renaissance numérique), de CIO-Online : Eric Besson devient Secrétaire d'Etat au développement de l'économie numérique.

Aller plus loin

  • # Numerique + Etat -> Moins de libertés

    Posté par  . Évalué à 1.

    Rien qu'à voir la liste des nominés au BigBrotherAwards, on comprend que les idéaux sociaux du libre ne feront jamais bon ménage avec l'état en pratique.

    De toute façon, le libre ne payant pas d'impôts et ne votant pas comptera toujours peanuts aux yeux de ceux qui ne voient pas quoi faire d'autre de leur vie que de la politique.
    • [^] # Re: Numerique + Etat -> Moins de libertés

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Si si je t'assure, je vote ;)
    • [^] # Re: Numerique + Etat -> Moins de libertés

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

      Le libre vote et l'initiative Candidats.fr de l'April lui permet de choisir en connaissance de cause :
      http://www.candidats.fr/

      Le libre paye des impots :
      http://www.april.org/articles/communiques/pr-20071211.html
    • [^] # Re: Numerique + Etat -> Moins de libertés

      Posté par  . Évalué à 6.

      Je répond à ce message principalement pour son titre.

      Outre la question du libre, je parle d'internet :
      Quand j'ai débarqué sur la toile, durant les derniers jours de l'an de grâce 1998, à 11 ou 12 ans (oui, je suis encore un jeune trou du cul), l'internet était vu comme révolutionnaire, pourtant après en avoir appris un peu plus à son sujet, c'était quelque chose d'assez ancien.

      Il y a presque 10 ans, ce n'était pas médiatisé, les gens apprenaient l'existence, et surtout l'intérêt d'internet, par leurs amis (les FAI ne faisaient pas trop de pub, et les gens ne savaient pas trop à quoi ça pourrait bien leur servir).

      Bref, j'ai débarqué sur un énorme réseau avec plein de gens, pas de chef, et c'était pas le bordel (moins que maintenant en tous cas), on trouvait assez facilement des sites avec des infos fiables (manquait juste wikipédia), c'était assez convivial, bon enfant.

      Aujourd'hui, le réseau est de plus en plus pollué, le gouvernement y colle ses pattes, nous bride et nous surveille (pour notre sécurité), les FAI n'hésitent pas à restreindre les clients qui leur coûtent trop cher (kassdédi aux non-dégroupés free), brider les ports pour limiter le spam, les noms de domaines non utilisés sont squattés par des pages de pub, la méfiance règne, (met pas ton adresse mail, les spambots rôdent), etc... (je vais pas m'amuser à faire de listes exhaustive).
      Heureusement, à côté de ça des initiatives comme wikipedia sont plutôt rassurantes.

      Tout ça pour venir à la conclusion que, de ma petite expérience, j'ai l'impression qu'internet, c'était presque mieux avant.
      Heureusement que les bonnes initiatives progressent parmi tout ce chaos, car je constate que les gouvernements quels qu'ils soient sont incapables d'apporter l'ordre.
      L'anarchie qui régnait il y a 10 ans sur le réseau était très bien auto-organisée, ça fonctionnait tout seul.

      À l'époque ou les FAI prévoyaient de baisser leurs prix de 300, à 200 francs par mois (45 -> 30 €), on se disait déjà à l'époque avec mes petits copains internautes qu'on préférais que le tarif reste plus important pour éviter que tout le monde débarque, que ça risquais plus de foutre la merde qu'autre chose. Finalement on avait peut-être pas complètement tord...
      • [^] # Re: Numerique + Etat -> Moins de libertés

        Posté par  . Évalué à 10.

        Avec tout ça j'en ai oublié la raison pour laquelle j'avais décidé de répondre. De plus je me rend compte que mon message précédent est un ramassis de n'importe quoi et part dans tous les sens.

        Conclusion : Plutôt que de demander une politique du numérique, je demanderais plutôt au gouvernement de nous laisser tranquille, qu'il aille légiférer ailleurs, internet s'en sortira très bien sans lui.
        • [^] # Re: Numerique + Etat -> Moins de libertés

          Posté par  . Évalué à 5.

          Mais l'inverse n'est pas forcément vrai.
          Internet ne serait-il pas vu par le gouvernement comme une manne encore inexploitée ?
          • [^] # Re: Numerique + Etat -> Moins de libertés

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            Pas une manne. Une gigantesque faille qui pourrait les engloutir. Donc paf, faut brider.

            Un endroit qui échappe au contrôle de la pensée, c'est forcément nocif pour un gouvernement. Internet c'est (allez, je vais faire mon jeune vieux con : était) quand même un endroit avec une architecture décentralisée, avec une quasi-anarchie sympathique qui fonctionnait bien (c'est pas que j'aime l'anarchisme, je constate juste).

            Depuis quelques années, les gouvernements se sont intéressés à la question. Résultat ? Maintenant le Net est un repère de pirates pédophiles nazis islamistes.

            Et puis continuons à nous faire du mouron, tant qu'à faire.

            Des moteurs de recherche célèbrent dont le nom commence par G™ étendent leur empire tentaculaire, avec des gens qui pensent que taper trois mots en charabia va leur donner une réponse exacte et surtout neutre (je suis intimement convaincu que la corruption fonctionne). Pendant ce temps, les libristes sont mi-figue mi-raisin face à son comportement qui tourne au Embrace, Extend et Extinguish.

            Des sites de vidéos appartenant à ces mêmes moteurs de recherche ont une main-mise totale sur l'information, à la merci de régime totalitaires, que la liberté d'information dérange (sur ce point, notre bien-aimé N. S. est bien gaulliste). Ne parlons pas d'interopérabilité et de format ouvert, c'est à pleurer.

            D'autres sites pompeusement auto-proclamés réseaux sociaux constituent des bases de données auto-gérées par les utilisateurs, inconscients de la gravité de leurs actions sur le long terme (la mémoire du Web, c'est quelque chose d'inquiétant : pouf, les trucs un peu contestataires ont tendance à disparaître mystérieusement, par contre les données persos ça traîne dans des DB on sait pas trop où).

            Je pourrais parler des réseaux de messagerie instantanée qui fragmentent les zones du mondes sous la coupole de grandes industries informatiques, au point qu'en France, MSN est devenu synonyme de « messagerie instantanée » (bon, on avait bien frigo, mais quand même).

            Et nous libristes, dans ce contexte, nous gesticulons vainement en trolls et nous fragmentons au lieu de rester unis. On jase de mai 68 comme de la panacée, avec tous les vieux connards sacripants qui en ont bien profité. Constatons : les libristes sont sous-représentés en politique. Ça ne tient qu'à nous de foutre (un peu) le bordel pour qu'on nous écoute, puisque la voie démocratique préfère porter des incapables dangereux au pouvoir.

            Libristes de tous les pays, unissez-vous !

            Je sais qu'un jour le Libre vaincra et sauvera les moutons de leur sort funeste pour en faire des gens responsables... Ou pas. \o/
            • [^] # Re: Numerique + Etat -> Moins de libertés

              Posté par  . Évalué à 5.

              (je suis intimement convaincu que la corruption fonctionne)

              Je dois dire que je commence à être fatigué de lire, de manière répétée, ces accusations sans preuves contre Google. Faudrait pas croire non plus que la liberté d'expression, c'est le droit de dire n'importe quoi sans jamais devoir se justifier, y compris quand on vise une entreprise américaine. Juste pour remettre un peu les pendules à l'heure, Google a eu le mérite de gagner un important marché sur Internet en innovant.

              Vous vous rappelez des moteurs de recherche avant Google et son système de pondération innovant? "Va chercher Lycos", vous tapiez "voiture" et vous obteniez "Pamela Andersson nude for 20$". Les concurrents n'étaient pas mieux, je devais mettre systématiquement '-$' dans Altavista pour ne pas tomber sur des sites ayant des trucs à vendre. Et quand ô miracle vous obteniez quelque chose, c'était noyé dans un portail bariolé et clignottant. Bref, Google a inventé le moteur de recherche utile et sobre. Les nouveaux concurrents de Google ont juste repris le principe du "Google ranking", mais d'après mon expérience, Google donne toujours les résultats les plus pertinents (la donne est maintenant faussée par Wikipédia, puisque Wikipédia fournit bien souvent le résultat le plus pertinent de toutes manières...).

              Il faudrait être de mauvaise foi pour prétendre que le moteur de recherche est la seule innovation de Google. Parmi ce que j'utilise quotidiennement, gmail et google earth me semblent des bons condidats. Est-ce ma faute si Google me fournit un meilleur service d'hébergement email que mon employeur et mon fournisseur d'accès réunis?

              Google a par ailleurs toujours été très transparent avec la pub. Il est strictement impossible de cliquer par erreur sur une pub; que ce soit dans gmail ou dans le moteur de recherche, les liens publicitaires sont clairement identifiés. Ce n'est pas le cas de la plupart de ses concurrents, qui font tout pour générer des clics, quitte à employer des méthodes vraiment "sales" (genre un pop-up avec un "look" Windows, etc).

              Enfin, l'engagement (timide) de Google vers les standards ouverts et les logiciels libres est, tant qu'à faire, plutôt positif. Google est une vitrine pour le logiciel libre, et ils rendent (un peu) à la communauté ce qu'ils y ont trouvé, et je trouve ça bien dans l'esprit.

              Alors oui, évidemment il s'agit de stratégies commerciales, et leur but est évidemment le maintien d'une énorme part de marché. Il est évident que Google ne fait pas de politique et suit docilement les consignes des gouvernements. Il est évident que Google ne marquera jamais des buts dans son propre camp, et qu'il ne faut pas attendre des miracles d'eux. Mais en ce qui me concerne, Google est la preuve qu'une entreprise peut gagner beaucoup d'argent honnêtement et en fournissant de réels services à ses utilisateurs et à ses clients. Sans preuves, prétendre le contraire n'est que pure paranoïa et theorie du complot. En tout cas, je préfère 1000 Google à un seul Microsoft.
            • [^] # Re: Numerique + Etat -> Moins de libertés

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

              Très très bonne analyse. Il y a quelques années, j'avais vu sur un site libriste cette définition : "un gouvernement est une coalition plus ou moins opposée au peuple..." S'en suivait le constat suivant : le logiciel libre pourrait peut-être nous permetre de récupérer tout ce qui nous avait été volé, en terme d'argent, de liberté d'expression et de liberté tout court. Aujourd'hui en 2008, la situation s'est encore dégradée et je trouve pour ma part que pour sensibiliser les plus jeunes d'entre nous à ce merveilleux phénomène de résistance, c'est la Musique Libre : ses origines, comment elle a pu voir le jour...
              pour le Libre-en-Fête, j'ai fait découvrir à une classe en difficulté, un goupe de techno psychédélique : <a href="http://www.jamendo.com/en/album/3960>Secret Side

              On s'est tous éclatés et les jeunes ont été absolument ravis.
  • # s/contre/en faveur/ ?

    Posté par  . Évalué à 1.

    L'April, comme Numerama rappelle les positions passées d'Eric Besson contre la loi DADVSI et les DRM. Numerama rappelle également qu'il fût secrétariat général de la Fondation Vivendi, qu'il a dirigé de 1998 à 2002.

    Ou alors j'ai raté un épisode... ?
  • # hier dans "La Tribune", un article qui interpelle Besson

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    http://www.latribune.fr/info/Pascal-Colin-----M-%C2%A0le-sec(...)

    Une fois de plus cet article est passé payant très vite :-(

    L'auteur de l'article Mr Colin est directeur général de Keynetics, "premier opérateur français de services de confiance".

    Il plaide pour sa paroisse, pour développer la dématérialisation de bout en bout, argumente qu'à Taiwan, l'un des plus grands exportateurs mondiaux, l'état a totalement dématérialisé les procédures douanières, permettant ainsi aux entreprises exportatrices de gagner du temps et de l'efficacité.

    Sinon, l'April ou le groupe détaxe a peut-être prévu de l'interviewer (Besson, pas Colin !) pour savoir ce qu'il pense de la vente liée, l'affichage séparé du prix du matériel et du logiciel pour les PC... ?

    ウィズコロナ

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