tag:linuxfr.org,2005:/tags/hate_boy/publicLinuxFr.org : les contenus étiquetés avec « hate_boy »2011-11-24T17:25:16+01:00/favicon.pngtag:linuxfr.org,2005:Diary/318292011-11-09T14:56:25+01:002011-11-09T14:56:25+01:00Steve Jobs décortiqué dans le New YorkerLicence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr<p>Après la vague des articles laudateurs sur Steve Jobs et son oeuvre, voici enfin venu le temps des analyses plus fouillées et plus critiques. C'est l'excellent hebdomadaire américain <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/New_Yorker">The New Yorker</a> qui publie dans sa nouvelle édition un long et passionnant <a href="http://www.newyorker.com/reporting/2011/11/14/111114fa_fact_gladwell?printable=true">article</a> de Malcolm Gladwell.</p>
<p>Il est intitulé "The tweaker" et il décrit un Steve Jobs au comportement obsessif et égoïste. Un homme qui se croyait tout permis et qui n'avait aucun respect pour les autres:</p>
<blockquote>
<p><em>He parks in handicapped spaces. He screams at subordinates. He cries like a small child when he does not get his way. He gets stopped for driving a hundred miles an hour, honks angrily at the officer for taking too long to write up the ticket, and then resumes his journey at a hundred miles an hour.</em></p>
</blockquote>
<p>Mais c'était aussi un homme qui travaillait sans relâche pour obtenir un produit correspondant à son idée de la perfection.<br />
L'article compare son influence avec celle des "tweakers" de la machine à vapeur au XVIIIe siècle. Après l'invention initiale c'est toute une horde de gens qui ont apporté des améliorations de détails, des raffinements incessants, des micro-changements. L'effet cumulatif de ces interventions a augmenté radicalement la productivité et la facilité d'utilisation des machines à vapeur.<br />
Steve Jobs a eu une influence semblable en harcelant ses équipes pour que le produit final soit exactement comme il le voulait:</p>
<blockquote>
<p><em>He looked at the title bars—the headers that run across the top of windows and documents—that his team of software developers had designed for the original Macintosh and decided he didn’t like them. He forced the developers to do another version, and then another, about twenty iterations in all, insisting on one tiny tweak after another, and when the developers protested that they had better things to do he shouted, "Can you imagine looking at that every day? It’s not just a little thing. It’s something we have to do right".</em></p>
</blockquote>
<p>Le journaliste souligne bien le fait que les vraies innovations ne sont pas venues de Steve Jobs. Qu'il s'agisse de "l'emprunt" de la souris et de l'interface graphique auprès des ingénieurs du Xerox PARC ou même de l'idée du baladeur numérique ou du smartphone, tout ça a été inventé ailleurs. La plus-value qu'a apporté Jobs c'est uniquement (mais crucialement) le souci acharné du détail, du design, du look, du marketing.<br />
Ce n'est d'ailleurs même pas lui qui apportait ces améliorations puisqu'il se contentait de sélectionner parmi les propositions de ses employés. Son talent c'était de repérer LE détail ou LE produit qui allait faire la différence:</p>
<blockquote>
<p><em>Even within Apple, Jobs was known for taking credit for others’ ideas. Jonathan Ive, the designer behind the iMac, the iPod, and the iPhone, tells: "He will go through a process of looking at my ideas and say, 'That’s no good. That’s not very good. I like that one.' And later I will be sitting in the audience and he will be talking about it as if it was his idea."</em></p>
</blockquote>
<p>Dans le texte on trouve plusieurs exemples de la quête presque absurde de design parfait qui animait Jobs. Qu'il s'agisse du jet privé de Larry Ellison (patron d'Oracle) que Steve Jobs a observé sous toute les coutures avant de s'acheter exactement le même mais avec des améliorations minuscules:</p>
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<p><em>Ellison’s jet had a door between cabins with an open button and a close button. Jobs insisted that his have a single button that toggled. He didn’t like the polished stainless steel of the buttons, so he had them replaced with brushed metal ones.</em></p>
</blockquote>
<p>Ou encore les incroyables exigences qu'il exprime alors qu'il gît sur son lit d'hôpital:</p>
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<p><em>At one point, the pulmonologist tried to put a mask over his face when he was deeply sedated. Jobs ripped it off and mumbled that he hated the design and refused to wear it. Though barely able to speak, he ordered them to bring five different options for the mask and he would pick a design he liked. He also hated the oxygen monitor they put on his finger. He told them it was ugly and too complex.</em></p>
</blockquote>
<p>L'article du New Yorker se termine sur la constatation que Steve Jobs ne tolérait pas qu'on modifie ses produits, qu'on reproduise leur design, qu'on cherche à améliorer les choses. Alors qu'il a passé sa vie à copier et perfectionner les idées des autres, il ne voulait à aucun prix que les autres fassent la même chose.</p>
<blockquote>
<p><em>The architecture of Apple software was always closed. Jobs did not want the iPhone and the iPod and the iPad to be opened up and fiddled with, because in his eyes they were perfect. The greatest tweaker of his generation did not care to be tweaked.</em></p>
</blockquote>
<p>En quelque sorte l'antithèse absolue du mouvement du libre...</p><div><a href="https://linuxfr.org/users/patrick_g/journaux/steve-jobs-d%C3%A9cortiqu%C3%A9-dans-le-new-yorker.epub">Télécharger ce contenu au format EPUB</a></div> <p>
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