tag:linuxfr.org,2005:/users/egidiusLinuxFr.org : les contenus de Egidius2019-02-13T17:23:44+01:00/favicon.pngtag:linuxfr.org,2005:Diary/383412019-01-28T17:29:29+01:002019-01-28T17:29:29+01:00De l'absence de débat en France sur l'article 13 de la directive européenne droit d'auteur.Licence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr<p>Union Européenne. La présidence roumaine a constaté l'absence d'accord des états concernant l'article 11 et l'article 13 de la directive droit d'auteur et a donc annulé les réunions dites de trilogue (méthode qui associe le Conseil des ministres, le Parlement et la Commission afin d'aboutir à des compromis sur les futures directives), et ainsi remis sine die l'adoption de la directive.</p>
<p>Les activités de lobbying auprès des élus européens sont très intenses tant de la part des principaux industriels du numériques que celle des industriels de l'audiovisuel et de la culture.</p>
<p>En plus, une guerre d'influence fait rage entre les GAFAs et les principaux médias d'information qui défendent les intérêts des titulaires d'exploitation des droits d'auteurs.</p>
<p>Tenter de faire entendre une voix autre que celles des principaux représentants d'intérêts est quasiment impossible en France où le concept même de contradiction d'intérêts est absent du débat et de la culture sociale et politique.</p>
<p>La notion d'intérêt général, donc de bien commun et, paradoxalement dans une société déclarée individualiste, celui des individus a totalement disparu des discours.</p>
<p>En ce qui concerne le droit d'auteur en France, il est tout simplement impensable d'admettre qu'on puisse défendre le bien commun et les droits des utilisateurs.</p>
<p>Récemment, France Inter a consacré l'émission Instant M à dénoncer la campagne d'influence de Google auprès des utilisateurs de Youtube, façon fact checking et défendre le bien fondé de l'article 13.</p>
<p>Je vous laisse juge de la qualité de l'information, il vaut mieux écouter le propos :<br>
<a href="https://www.franceinter.fr/emissions/l-instant-m/l-instant-m-21-janvier-2019">https://www.franceinter.fr/emissions/l-instant-m/l-instant-m-21-janvier-2019</a></p>
<p>J'ai envoyé un message critique à France Inter dont voici le texte :</p>
<p>« J'ai écouté avec intérêt votre émission à propos des actions d'influence de Google pour mobiliser l'opinion contre l'adoption de l'article 13 de la directive droit d'auteur instituant principalement :</p>
<p>L'obligation pour les plateformes d'hébergement du filtrage automatique des contenus avant leur mise en ligne afin de vérifier qu'ils ne violent aucun droit d'auteur. Ce filtrage est prévu pour les œuvres dont les ayants-droit n'ont pas passé d'accord de licence avec les plateformes.</p>
<p>Instauration d'un régime de responsabilité directe, pleine et illimitée des plateformes d'hébergement pour tout contenu téléversé par les utilisateurs et qui violerait le droit d'auteur.</p>
<p>L'article 13 vise explicitement les plateformes des acteurs dominants d'Internet, et en particulier les GAFA dont Google en particulier. L'objectif est de forcer ces plateformes à verser beaucoup plus d'argent aux titulaires de droits ou à leur représentants.</p>
<p>C'est, je crois que vous serez d'accord, ce qu'on peut dire aujourd'hui de certain à propos de l'article 13. Pour le moment, on n'en connaît pas précisément les modalités d'application.<br>
En particulier, on ne sait pas quelles plateformes sont concernées par ces obligations, seulement les plateformes à but lucratif, seulement celles qui réalisent un chiffres d'affaire très important ? <br>
À ce propos, la position française réaffirmée par Franck Riester, ministre de la Culture, devant le Sénat il y a quelques jours, exige que toutes les plateformes commerciales sans exception appliquent ces règles.<br>
Par contre, L'Allemagne représentée par la ministre de la Justice Katarina Barley veut que les PME et les PMI ne soient pas concernées par l'article 13.<br>
Le trilogue a été annulé faute d'accord, il n'y a pas de nouvelle date de négociation prévue. L'adoption de la directive droit d'auteur est remise sine die.</p>
<p>Votre émission est très partiale et partielle, parfois inexacte. Vous avez le droit de présenter une opinion et de privilégier un certain point de vue. On ne vous reprochera pas d'être partisan. Après tout, l'ensemble des médias sont très hostiles aux géants d'Internet qui ont capté à leur profit une part très importante de la valeur qu'on peut tirer des contenus numériques.</p>
<p>En focalisant uniquement sur les actions de Google visant à éviter l'adoption d'une directive qui, d'évidence va à l'encontre de ses intérêts, vous présentez l'opposition à l'article 13 de manière non seulement caricaturale mais fallacieuse. En vous écoutant, Google a non seulement instrumentalisé les utilisateurs d'Internet mais a créé de toute pièce la contestation. <br>
De plus, vous ne différenciez pas clairement les opérations de lobbying qui consistent à influencer directement les élus, des campagnes d'influence auprès des utilisateurs d'Internet afin de mobiliser l'opinion des citoyens en sa faveur.</p>
<p>Mon principal reproche porte sur le fait que vous masquez, sans doute volontairement car à vous entendre ils n'existent pas, les autres acteurs de l'opposition à l'article 13, qui n'ont rien à voir avec les GAFA et sont souvent des militants acharnés contre leur domination, ce qui vous évite d'aborder les vrais problèmes que posent l'application de l'article 13.</p>
<p>Ainsi, rien sur le risque d'élimination de l'activité d'hébergeur en Europe qui deviendra très risquée juridiquement. <br>
Incertitude sur l'avenir des plateformes non commerciales, coopératives.<br>
Rien sur l'absence phénoménale de considération des intérêts des utilisateurs.<br>
Rien sur le risque de censure préalable de contenus.<br>
Rien sur les restrictions à la liberté d'expression.<br>
Rien sur la limitation drastique de la circulation des informations.</p>
<p>À moins de faire identifier unitairement les œuvres en fournissant une copie de référence du contenu qui est stockée dans une base de données de fichiers afin d'identifier par comparaison des fichiers qui contiendraient tout ou partie du contenu signalé, il est impossible, que ce soit manuellement ou automatiquement, de détecter si un fichier enfreint des droits d'auteur.</p>
<p>L'obligation de filtrage associée à la responsabilisation des hébergeurs conduiront à bloquer préalablement tous les contenus incertains.<br>
Pour les contenus signalés par les ayants droit, il sera nécessaire d'utiliser un service d'identification payant fourni d'ailleurs principalement par … Google (Content id), Facebook (Audible Magic) et quelques entreprises tierces spécialisées dans la gestion de l'identification des œuvres.<br>
En l'état actuel de la qualité de fonctionnement de ces outils pourtant pas très nouveaux, le pourcentage de faux positifs est très élevés et dans ce cas, il y a très peu de possibilité de recours pour faire cesser le blocage.</p>
<p>Mon dernier point concerne l'obligation pour les plateformes de passer des accords de licence avec tous les ayants-droit sans exception, qu'ils soient des individus, des personnes morales (éditeurs, producteurs, etc..), des sociétés d'auteurs, afin de pouvoir diffuser leurs œuvres. C'est absolument irréalisable. <br>
Dans les années 30, les directions des radios avaient refusé d'entrer en contact individuellement avec chaque détenteur de droit et cela avait conduit à la création de sociétés d'auteur qui existent encore aujourd'hui, pour négocier, collecter et reverser les rémunérations aux titulaires des droits.</p>
<p>En France, la loi de 1957 fixe l'organisation économique centrée sur le problème de la propriété et de sa gestion, et ignore totalement les droits du public. <br>
Remplacé en 1992 par le Code de la propriété intellectuelle qui consacre la définition strictement patrimoniale du droit d'auteur centrée sur l'aspect marchand, limite strictement le domaine public et en restreint l'étendue, pérennise le refus d'accorder le moindre droit au public jusqu'à restreindre l'accès à l'information sur les œuvres.</p>
<p>L'article 13 de la directive droit d'auteur pour ce que l'on en sait, s'il est appliqué dans sa version la plus prohibitive risque de limiter, voir d'empêcher la création artistique et conduira à privatiser l'information sur les œuvres.<br>
C'est ce qui motive de nombreux opposants à l'article 13 qui conduira à la constitution de monopoles pour les titulaires d'exploitation des droits d'auteur.</p>
<p>Votre émission a évité d'exposer clairement les enjeux de l'article 13, contribué à discréditer les opposants en les présentant tous comme des gogos irresponsables manipulés par Google, dissimulé votre parti-pris.</p>
<p>En somme, vous vous êtes comporté comme Google en vous livrant à une opération d'influence de l'opinion.</p>
<p>Le format très court de votre émission ne favorise pas le traitement d'un problème aussi complexe que les conséquences de la directive droit d'auteur aura sur Internet et la création, qui mérite en fait plusieurs émissions.</p>
<p>J'attendais de la radio d'un service public, un peu plus de distance à défaut d'objectivité, au moins de la sincérité et de la transparence lorsque vous prenez fait et cause pour l'une des parties lors d'un débat législatif aussi important et qui aura un impact très important sur nos activités et nos pratiques sur Internet.</p>
<p>Il est très probable que vous ne ferez aucune suite à mon message ni même me répondrez. Sachez néanmoins que je me tiens à votre disposition pour toute précision ou éclaircissement que vous pourriez me demander.<br>
»</p>
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</p>
Egidiushttps://linuxfr.org/nodes/116314/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/382142018-11-13T19:38:32+01:002018-11-13T19:38:32+01:00Hadopi encore, encoreLicence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr<p>Journal,</p>
<p>En ce moment, c'est la fête pour les représentants des ayant-droits. </p>
<p>Une directive de l'UE sur le droit d'auteur en cours de préparation qui risque de faire peser un risque financier très lourd pour les intermédiaires techniques et va probablement paralyser leurs activités sur le web dans l'UE.<br>
Lire l'alerte de Susan Wojcicki, présidente de youtube.com à ce sujet :<br>
<a href="https://youtube-creators.googleblog.com/2018/11/i-support-goals-of-article-13-i-also.html">https://youtube-creators.googleblog.com/2018/11/i-support-goals-of-article-13-i-also.html</a><br>
C'est une offensive conservatrice qui vise à restreindre la liberté d'expression et à entraver le développement du numérique en Europe.</p>
<p>Et puis il y a eu la nomination de Frank Riester au ministère de la Culture et de la communication, l'ancien rapporteur de la loi qui a créée la Hadopi. Il y a aussi Aurore Bergé qui a publié 40 propositions sur l'audiovisuel dont 11, pas moins, concernent la Hadopi.</p>
<p>Ces deux personnalités politiques fondent leur action au service exclusif des intérêts de l'industrie française du divertissement et de la communication.</p>
<p>Ni l'un ni l'autre n'en font un mystère. Simplement, Franck Riester est plus prudent qu'Aurore Bergé quand il communique, pour autant, il n'hésite pas à s'afficher avec les représentants des ayant-droits et conforter leurs demandes de répression accrue.</p>
<p>Alors qu'Aurore Bergé est volontairement provocante, son discours est approximatif et non exempt d'inexactitude. Elle ne source jamais les références qu'elle emploie sur les modèles à l'étranger qui confortent selon elle ses propositions répressives. <br>
Les aspects techniques semblent lui échapper ou bien elle s'en fout complètement.<br>
Ses propositions officielles, là :<br>
<a href="http://www.assemblee-nationale.fr/15/rap-info/i1292.asp">http://www.assemblee-nationale.fr/15/rap-info/i1292.asp</a></p>
<p>Cependant, si ces propositions n'engagent en rien les décisions gouvernementales, Aurore Bergé communique souvent sur son souhait de donner à la Hadopi une autorité de blocage et de déréférencement des sites par simple décision administrative transmise directement aux FAI et à Google.<br>
Si le blocage des sites par les FAI est possible très rapidement, le déréférencement par les différents moteurs de recherche est beaucoup plus compliqué et demande pas mal de temps pour être effectif.</p>
<p>Or, il existe déjà depuis 2015 une autorité administrative qui permet de bloquer des sites dans le cas de terrorisme et de pédopornographie, l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) contrôlé par la CNIL qui publie des rapports annuels sur son activité. <br>
On ne voit pas quel intérêt il y aurait à multiplier de telles autorités.</p>
<p>Il apparait bien plus urgent d'adapter le droit français aux réalités du numérique afin de permettre à l'autorité judiciaire d'étayer ses jugements en s'adossant à des lois idoines.</p>
<p>Ainsi c'est la cas en Grande Bretagne où il existe une jurisprudence favorable aux ayant-droits. Ainsi un récent jugement de la Haute Cour (2017 et 2018), impose aux FAI britanniques le blocage en temps réel des sites de streaming illégaux.<br>
Il y a également la possibilité d'une réactualisation des sites à bloquer sans qu'il soit nécessaire d'entamer une nouvelle procédure.<br>
Ici : <a href="https://torrentfreak.com/premier-league-obtains-piracy-blocking-order-for-2018-19-season-180719/">https://torrentfreak.com/premier-league-obtains-piracy-blocking-order-for-2018-19-season-180719/</a></p>
<p>En Grande Bretagne le Intellectual Property Office (IPO) a négocié avec Google et Bing le déréférencement des sites en tenant compte des redirection 301. <br>
Là : <a href="https://www.bbc.com/news/technology-39023950">https://www.bbc.com/news/technology-39023950</a></p>
<p>On le voit le respect du droit et de l'action judiciaire peuvent être très efficaces dans une démocratie pour peu qu'il y ait une volonté politique.<br>
Mais la classe politique française est hostile au judiciaire.</p>
<p>Le gouvernement britannique, conservateur, prévoit cependant de créer, peut-être, une autorité administrative pour imposer aux FAI et à Google blocage et déréférencement. Ce n'est en aucun cas pour accélérer les procédures qui sont déjà effectives en temps réel et renouvelables quasi automatiquement. C'est uniquement pour diminuer les coûts des procédures pour les ayant-droits. Cela a, au moins, le mérite de la franchise.<br>
Voir ici : <a href="https://www.express.co.uk/life-style/science-technology/974933/Kodi-add-on-crackdown-movies-TV-shows-online-piracy-UK-Government-laws">https://www.express.co.uk/life-style/science-technology/974933/Kodi-add-on-crackdown-movies-TV-shows-online-piracy-UK-Government-laws</a></p>
<p>Il n'en reste pas moins que la Hadopi, c'est sa grande faiblesse, a été conçu pour réprimer la demande et seulement cela, en clair, rechercher, avertir et punir les utilisateurs d'Internet pour usage illégal de données sous droit de propriété intellectuelle.</p>
<p>On a inventé un délit approximatif, celui de négligence caractérisée protégeant la propriété littéraire et artistique sur internet.<br>
Ici : <a href="https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000022392027">https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000022392027</a><br>
Les juges à qui reviennent de décider une contravention après réception d'un dossier de contrevenant envoyé par la CDP (Commission de Protection des Droits) définition ici : <br>
<a href="https://www.hadopi.fr/organisation/commission-de-protection-des-droits">https://www.hadopi.fr/organisation/commission-de-protection-des-droits</a><br>
ont souvent des difficultés à caractériser l'intention délictueuse (un des fondements du Droit) des fautifs récidivistes alors ils ont recours à un simple rappel à la loi ce qui contrarie beaucoup les représentants des ayant-droits qui veulent beaucoup plus de répression.</p>
<p>Ils sont convaincus, Frank Riester et Aurore Bergé, personnalités de droite, de l'exemplarité de la peine. Une vieille lune des conservateurs qui prônent toujours des punitions sévères et massives pour dissuader d'éventuels délinquants.</p>
<p>Problème, seuls sont concernés ceux qui téléchargent des fichiers en peer to peer. C'est à dire moins de 15 % de ceux qui piratent des œuvres sous droits. Les autres, l'immense majorité, qui s'adonnent au DDL ou au streaming ne sont pas identifiables par des moyens techniques.<br>
Pour ce qui est du piratage, sa proportion, les divers moyens utilisés, statistiques pour 2017, voir ici (attention pdf) : <a href="http://www.alpa.paris/wp-content/uploads/2018/06/Etude-Piratage-Internet-Anne%CC%81e-2017.pdf">http://www.alpa.paris/wp-content/uploads/2018/06/Etude-Piratage-Internet-Anne%CC%81e-2017.pdf</a></p>
<p>En conférant à la Hadopi (ou la CPD) un pouvoir de transaction pénale dans le cadre de la procédure de réponse graduée, cela reviendra à ce que la personne poursuivie aura, soit la possibilité de reconnaitre sa culpabilité en échange de quoi elle sera passible d'une amende forfaitaire (montant proposé d'environ 500 €), soit la personne choisira de se défendre devant une juridiction et elle courre le risque d'être pénalisée d'environ 1500 € si sa responsabilité est reconnue.</p>
<p>Il s'agit là d'un très net durcissement de la riposte graduée qui aura alors un versant plus punitif que dissuasif.</p>
<p>Il existait aux USA jusqu'en 2017, un système analogue à la riposte graduée française, Six strikes anti-piracy initiative, faute de résultat probant pour la lutte anti piratage, ce dispositif a été abandonné. Si un nombre significatif de personnes alertées par leur FAI arrêtaient de pirater, comme l'ont reconnu les représentants des ayant-droits, cela n'empêchait pas un noyau dur de continuer à pirater malgré le risque de voir couper sa connexion internet comme souvent ça été le cas.<br>
Sur ce sujet voir : <a href="https://www.theverge.com/2017/1/30/14445596/six-strikes-piracy-system-failed-ending">https://www.theverge.com/2017/1/30/14445596/six-strikes-piracy-system-failed-ending</a></p>
<p>On peut penser qu'en France, la grande majorité des personnes averties par la Hadopi, cessent leur activité de piratage. En ce sens, la riposte graduée fonctionne. Malheureusement, on n'a pas d'information sur la récidive opiniâtre. <br>
Pourtant la Hadopi reconnaît que les deux tiers des personnes averties cessent leur pratique illégale avant le 3ème avertissement, ici (2ème trimestre 2018) : <a href="https://www.hadopi.fr/ressources/chiffres-cles-la-reponse-graduee">https://www.hadopi.fr/ressources/chiffres-cles-la-reponse-graduee</a></p>
<p>Je rappelle que la riposte graduée s'applique à moins de 15 % du piratage estimé en France. La grande majorité, particulièrement ceux qui utilisent les sites de streaming illégaux sont indétectables. </p>
<p>La systématisation des sanctions pour une minorité n'aura probablement pas d'effets dissuasifs pour la majorité. L'exemplarité de la punition n'a jamais fonctionné pour diminuer la délinquance. <br>
Orienter la répression du piratage sur la demande est une fausse piste.<br>
La seule manière efficace de lutter contre la contrefaçon et le piratage c'est de réprimer l'offre. Pour le streaming, il n'y a que ça qui donne des résultats. Ni Frank Riester, ni surtout Aurore Bergé, encore moins les ayant-droits ne le reconnaissent mais les propositions d'évolution de la Hadopi oriente celle-ci résolument vers la répression de l'offre. <br>
Mais ce n'est pas clairement énoncé. </p>
<p>On peut parler de déficit du politique, d'un recul de la démocratie, en ce sens que les objectifs des politiques et des ayant-droits, c'est de maintenir la pression sur les utilisateurs d'Internet et d'avancer, peu à peu mais de façon certaine vers la surveillance généralisée et individuelle de ceux-ci.</p>
<p>Aurore Bergé, qui n'en manque pas une, a plusieurs fois énoncé qu'il fallait contraindre les GAFAs par tous les moyens juridiques ou administratifs. Elle prend position contre les acteurs dominants du numérique soi-disant en défense des intérêts des acteurs français.<br>
Voir son tweet qu'elle a épinglé en tête de sa timeline : <a href="https://twitter.com/auroreberge">https://twitter.com/auroreberge</a></p>
<p>Pas une seule fois, elle a proposé de négocier avec ces acteurs incontournables pour collaborer avec eux afin de réduire la fraude. <br>
Au contraire, elle s'en est pris à chacun d'eux comme s'ils étaient complices des piratages. <br>
Ainsi elle a prétendu qu'on pouvait contraindre Facebook à enlever les liens vers les sites illicites rapidement, comme en Grande Bretagne. Alors que c'est évidemment impossible et qu'il n'existe rien de semblable dans ce pays. </p>
<p>On pourrait penser qu'après tout attaquer les GAFAs, ce n'est pas grave, que c'est même justifié, en regard de leur pratiques intrusives et de leurs abus de domination sur leurs marchés.</p>
<p>C'est en fait, une charge contre le numérique et Internet qui ne présage pas d'une évolution positive en ce qui concerne les activités numériques en France.</p>
<p>Enfin, pour conclure, quelles que soient les contre mesures existantes ou à venir pour lutter contre le piratage, il y a déjà des moyens de les contourner. Et d'autres viendront qui simplifieront le contournement pour les utilisateurs les moins chevronnés.</p>
<p>J'en veux pour preuve le cas des boitiers sous androïd qui sont dédiés au streaming avec l'application Kodi. Ce n'est pas encore très répandu en France. Par contre dans les pays anglo-saxons, particulièrement aux USA et en Grande Bretagne, c'est devenu le principal moyen de piratage.<br>
En soi le dispositif et l'application Kodi sont parfaitement légaux.<br>
Mais on peut installer des extensions dédiées à la connexion vers des sites pirates.<br>
On trouve ainsi des dispositifs pré-installés et paramétrés pour pirater à l'usage des néophytes. Ces ventes sont illégales et sévèrement punies.<br>
Voir ici : <a href="https://www.express.co.uk/life-style/science-technology/942492/Kodi-crackdown-add-ons-illegal-streaming-Premier-League-online-piracy">https://www.express.co.uk/life-style/science-technology/942492/Kodi-crackdown-add-ons-illegal-streaming-Premier-League-online-piracy</a></p>
<p>Il est fort à parier qu'on pourra acheter sur Internet dans les années à venir des dispositifs analogues et tout aussi pernicieux sur des sites de revendeurs situés en Russie ou en Asie. Là où sont installés la très grande majorité des serveurs de streaming illégal.</p>
<p>On le voit la lutte contre le piratage est complexe lors qu'on a à faire à des acteurs très organisés qui ont industrialisé ces activités et se financent par différents moyens.<br>
Seuls des coopérations internationales entre états et acteurs majeurs du numériques pourront s'opposer au piratage. Agir à différents niveaux, y compris financiers, c'est la seule piste. </p>
<p>Si on cantonne les mesures au seul territoire national en agissant uniquement sur des mesures de restrictions des usages sur Internet, on va droit dans le mur, l'échec est certain.</p>
<p>Enfin, j'ajoute que je suis respectueux du droit d'auteur, qu'en bon militant du libre, je suis très attentif aux licences. C'est pourquoi, je ne détaille aucun moyen de contournement car je ne souhaite pas faciliter le piratage que je trouve nocif pour mes propres activités sur Internet.<br>
Et je tiens à ma vie privée et à la liberté d'expression et d'activité sur le net.</p>
<p>Voilà, j'en ai gros sur le cœur, c'est pourquoi j'ai rédigé ce journal. j'ai mis un maximum de liens pour sourcer mes informations. j'espère qu'ils vont serviront à mieux comprendre ce qui nous attend dans les mois à venir.</p>
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</p>
Egidiushttps://linuxfr.org/nodes/115719/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/268322008-06-25T16:38:59+02:002008-06-25T16:38:59+02:00Hadopi en débat sur rue89.com avec Versac
Versac, qui tient l'un des blogs politiques des plus fréquentés, a engagé une véritable bataille sur internet contre le projet de loi hadopi. Non sans quelques bonnes raisons.<br />
Mais certaines de ses thèses sur l'avenir prochain du web font quelque peu frémir.<br />
<a href="http://www.versac.net/2008/06/hadopi-loi-crat.html">http://www.versac.net/2008/06/hadopi-loi-crat.html</a><br />
Sur rue89.com :<br />
<a href="http://www.rue89.com/explicateur/internet-la-loi-sur-le-piratage-expliquee-aux-nuls-13">http://www.rue89.com/explicateur/internet-la-loi-sur-le-pira(...)</a><br />
<a href="http://www.rue89.com/explicateur/internet-la-loi-sur-le-piratage-expliquee-aux-nuls-23">http://www.rue89.com/explicateur/internet-la-loi-sur-le-pira(...)</a><br />
<br />
Personnellement j'ai exprimé mon désaccord en ce qui concerne le droit d'auteur car je considère que le droit d’auteur est un droit de l'homme :<br />
<br />
<br />
La tentative de déposséder l'auteur de son œuvre n'est pas nouvelle. L'écosystème encore en vogue de production des biens culturels a toujours été pingre avec les créateurs. Les plus grosses "maisons" de productions et d'éditions à vocation artistique ont bien mal rémunéré les plus novateurs.<br />
<br />
Certes il y a bien révolution de l'information. Et Michel Serres disait dans une conférence où se joue la nouveauté :<br />
"La révolution culturelle ou cognitive est avant tout un changement pratique ... d'un espace euclidien, cartésien à un espace topologique où la distance est à redéfinir...<br />
changer d'espace signifie changer de droit et de politique... Les nouvelles technologies nous ont condamnés à devenir intelligents. Puisque nous avons le savoir et les<br />
technologies devant nous, nous sommes condamnés à devenir inventifs, intelligents, transparents.<br />
L'inventivité est tout ce qu'il nous reste."<br />
<br />
Le modèle que vous préconisez, cher Versac, ne me paraît pas si nouveau. En définissant les œuvres esthétiques comme un bien public, c'est à dire comme une ressource d'intérêt général, ce n'est rien moins qu'un système ultralibéral au sens strictement économique du terme, que vous souhaitez appliquer au commerce des biens culturels. Comme l'eau, ressource naturelle et gratuite, mais il faut un réseau pour le distribuer, et les énergies, produits industriels, qui nécessitent aussi des réseaux de distribution, vous laissez la part très belle aux revendeurs. Comme tous les biens d'intéret général, la commercialisation est devenue l'apanage de grands groupes financiers, les mêmes qui possèdent amazon.com. On sait combien ils font peu de cas des investissements d'entretien de l'infrastructure. Vous semblez définir l'ensemble des œuvres culturelles comme une sorte d'infrastructure immatérielle. Et les producteurs, dans ce cas précis de la création esthétique, ne sont que très rarement soutenus par des financiers. Seulement des mécènes ou des passionnés aident-ils, sans espoir de retour sur investissement, des créateurs peu connus du public.<br />
<br />
Ces groupes de services se distinguent par leurs stratégies de domination quasi-complète de leur secteur de marché. Ainsi amazon.com, en revendant à perte, dans beaucoup de pays dont la France, tente d'en finir avec la concurrence et de profiter ainsi d'un monopole lucratif.<br />
<br />
Un vieux rêve des investisseurs trouve là de quoi se concrétiser : les arts ne seraient plus liés à l'offre, seuls les créateurs ont, encore, l'initiative de produire ce que bon leur semblent. Mais ils obéiraient bientôt à la demande. Des prescripteurs, désinstitutionnalisés, des amateurs en somme et non plus des experts, donneraient les tendances, en influençant les consommateurs. Mallarmé, subjugué par la mode féminine avait anticipé ce que deviendrait l'art, une façon commode de se livrer à des mascarades esthétiques aussi saisonnières que superficielles. En contractant le temps de la reconnaissance d'une œuvre à quelques mois, les investisseurs seront complètement comblés de récupérer aussi rapidement leurs bénéfices.<br />
Exit, la durée qui se compte en années pour qu'une œuvre vraiment novatrice trouve enfin une audience.<br />
Sur ces deux points, L'ouvrage d' Eric Vigne Le livre et l’éditeur, chez Klinsieck à propos de l'édition est éclairant.<br />
En industrialisant la culture, celle-ci deviendrait enfin un produit de luxe vendable à la multitude. En "spectacularisant" la figure de l'artiste, on trouverait bien de quoi le sponsoriser pourvu qu'il participe à la promotion de ses créations.<br />
Ce futur, presque à venir, verra, sans doute, dans l'anonymat le plus complet, des auteurs se désespérer de ne pouvoir vivre et créer. Dans une société où la médiocrité est ce qui, en art, se partage le mieux du monde, de telles extrémités sont vraiment à redouter. Marina Tsvetaeva, poétesse russe, reconnue par ses pairs, sinistrement ignorée dans la société de la Russie soviétique en a fait les frais. Peu d'époques ont échappé à ce travers de ne pas accueillir la novation esthétique.<br />
On ne croit pas aujourd'hui, plus qu'en ces temps, à la spécificité d'un savoir proprement artistique sur le monde et la réalité, différent de celui des sciences et de la philosophie.<br />
Faisons une fête !<br />
<br />
Sur l'histoire du droit des auteurs, ce livre :<br />
<a href="http://www.lesimpressionsnouvelles.com/droitsauteurs.html">http://www.lesimpressionsnouvelles.com/droitsauteurs.html</a><div><a href="https://linuxfr.org/users/egidius/journaux/hadopi-en-d%C3%A9bat-sur-rue89com-avec-versac.epub">Télécharger ce contenu au format EPUB</a></div> <p>
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Egidiushttps://linuxfr.org/nodes/53204/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/266282008-05-15T19:42:17+02:002008-05-15T19:42:17+02:00Les mésaventures d'un lecteur compulsif
Quand je n'ai pas une vingtaine de livres d'avance à lire dans ma bibliothèque, je ne suis pas à l'aise. Suivant l'injonction de Rimbaud :<br />
"Soyons moderne, résolument !" J'ai acquis un livre électronique, un ebook.<br />
<br />
Mal inspiré en faisant confiance au format du fichier, pdf d'Adobe, j'ai téléchargé l'ouvrage. Je n'avais pas prévu que le système de gestion des droits d'utilisation (DRM) me poserait tant de problèmes.<br />
<br />
En fait, pour pouvoir accéder au texte, il faut accréditer au moins un ordinateur non seulement auprès de l'éditeur qui envoie un identificateur qui permet d'ouvrir le fichier mais il faut aussi déclarer le programme de lecture de la machine auprès d'Adobe. Ces opérations d'identification doivent etre renouvelées pour chaque PC qui accueillerait une copie du livre.<br />
<br />
Adobe préconise de s'inscrire à passeport.net de Microsoft mais propose, en cas de refus, l'inscription sur son site. L'identification permet ainsi de qualifier chaque programme de lecture.<br />
<br />
Surprise désagréable, les versions d'Acrobat Reader qui ont un module de gestion des droits tournent seulement sur Windows et McOS !<br />
Pour Linux, Adobe n'a pas encore planifié la mise à disposition d'une version qui gère les autorisations d'accès aux documents protégés.<br />
<br />
Depuis la version du Reader 8.1.x, Adobe impose un nouveau module de lecture des livres protégés. Ce programme n'est pas au point.. L'interface d'accès aux bibliothèques de documents et celle du lecteur sont vraiment minimales. Si le livre n'a pas d'index associé, on est condamné au défilement des pages une à une. L'impression bogue ou ne tient pas compte des droits à imprimer s'ils existent pour le document. De plus Adobe oblige à mettre à jour le lecteur dès qu'une nouvelle release est disponible quelque soit la qualité du module fourni en bloquant l'accès aux documents tant que la mise à jour n'est pas effectuée.<br />
<br />
Avec Windows, on peut se servir d'Acrobat Reader 7.1.0 dont le plugin de gestion des droits accorde de lire sur l'interface habituelle qui donne l'avantage, en l'absence d'index, de proposer sur la gauche du lecteur le défilement rapide des pages en format réduit (thumbnails) et l'accès direct à la page choisie.<br />
<br />
J'ai tenté d'user de ce Reader windows avec wine sous linux. Et ça fonctionne !<br />
<br />
Linux debiean etch<br />
wine 1.0RC1<br />
Flash player windows XP<br />
Firefox 2 windows<br />
Acrobat Reader windows XP sp2 7.1.0<br />
<br />
Firefox windows est nécessaire pour accomplir à partir de la machine linux les démarches d'accréditation sur le site d'Adobe pour enregistrer l'hote et autoriser le Reader à gérer les pdf avec DRM.<br />
<br />
Si je comprend que les éditeurs de livres défendent leurs droits et les rémunérations des ventes d'ouvrages. Je ne crois pas que le DRM soit la solution.<br />
<br />
Trop de contraintes et de restrictions empèchent la jouissance de posséder un livre. En fait, on n'en devient pas le propriétaire, on paye pour le droit d'accéder à un fichier dont la moindre modification de l'environnement technique risque de vous priver de son contenu. Il faut sans cesse demander à Adobe et à l'éditeur la réactivation des droits d'usage.<br />
<br />
Contrairement au livre papier, on ne peut ni le donner, ni le preter, ni le vendre. S'il est un peu moins cher qu'un exemplaire papier, l'encadrement stricte de son utilisation rend très inconfortable son utilisation.<br />
<br />
La pérennité de l'usage n'est pas garantie car on peut avoir besoin de réactiver en contactant l'éditeur. Si celui-ci fait faillite ou est racheté, qui s'occupera du suivi de la gestion des droits ?<br />
<br />
Un nouvel intermédiaire, au moins, apparait dans la chaine du livre, l'éditeur de logiciel de lecture avec la gestion des droits d'accès.<br />
Tous les produits avec DRM sont des programmes propriétaires opaques et fermés, sans normes, les formats des livres numériques sont aussi propriétaires. De nombreux dispositifs de lecture se disputent le marché. Peu sont compatibles avec plusieurs formats ou systèmes de gestions de droit.<br />
<br />
Pourvu que le livre papier ait encore de beaux jours devant lui !<div><a href="https://linuxfr.org/users/egidius/journaux/les-m%C3%A9saventures-dun-lecteur-compulsif.epub">Télécharger ce contenu au format EPUB</a></div> <p>
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Egidiushttps://linuxfr.org/nodes/53010/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/89472004-01-31T21:51:32+01:002004-01-31T21:51:32+01:00L C E NLa polémique déclenchée par l'adoption par le parlement<br />
du projet de la LCEN et de ses amendements a suscité de<br />
nombreuses réactions.<br />
<br />
L'ampleur des protestations, de l'ensemble des<br />
prestataires techniques et des dizaines de milliers<br />
d'internautes, démontrent qu'il y a pourtant une<br />
attente que le gouvernement ne semble pas réaliser.<br />
<br />
Au delà de la polémique, tentons d'en tirer quelques<br />
enseignements. Les directives européennes enjoignent<br />
aux états membres à assurer le juste équilibre entre la<br />
liberté d'expression, la protection de la vie privée,la<br />
régulation et l'harmonisation dans l'UE des actes<br />
économiques dans le contexte des nouvelles technologies<br />
de l'information. La directive CE de 2000 que la LCEN<br />
doit transposer en droit français concernent les actes<br />
de l'économie numérique.<br />
<br />
La diffusion de contenu réalisé à titre de bénévolat ne<br />
peut être considéré comme un acte économique. La LCEN<br />
ne s'applique pas en principe à ce type de diffusion.<br />
Qu'en est-il des prestataires bénévoles, ce qui est le<br />
cas d'un certain nombre d'hébergeurs associatifs ? On<br />
le voit la complexité propre aux médias numériques<br />
aurait mérité de la part du législateur, une plus<br />
grande attention dans l'élaboration de la loi.<br />
<br />
Il incombe aux états de garantir la protection des<br />
données personnelles, les droits et obligations des<br />
différents acteurs économiques, d'assurer la libre<br />
circulation de l'information, de définir le rôle de la<br />
puissance publique. Il est donc inéluctable que les<br />
responsabilités des prestataires soient clairement<br />
définis. Il est évident que les prestataires de service<br />
techniques y compris les hébergeurs aient quelques<br />
obligations qui impliquent leur responsabilité.<br />
<br />
Dans le cas où, un site hébergé ferait état indûment de<br />
données personnelles, comme par exemple, nom, adresse,<br />
n° de téléphone d'une personne sans son consentement,<br />
l'hébergeur peut et doit participer au respect de la<br />
vie privée et intervenir quand une atteinte manifeste<br />
lui est signalée. On peut penser qu'il est du devoir du<br />
FHI qu'il intervienne promptement sans pour autant<br />
attendre une décision de justice. On peut admettre une<br />
interruption momentanée de la diffusion de<br />
l'information jusqu'à ce que le responsable du site ait<br />
mis fin à la publication non autorisée.<br />
Un prestataire technique marchand qui comprend dans<br />
son offre un service d'hébergement même gratuit est<br />
concerné directement par la LCEN. La directive<br />
européenne interdit aux états d'imposer un contrôle<br />
générale des contenus. Néanmoins, pour des cas précis,<br />
les états peuvent imposer aux prestaires des<br />
obligations particulières. La vision coercitive des<br />
amendements a pris le pas sur l'obligation de respecter<br />
la liberté d'expression, obligation dont la LCEN ne<br />
fait pas mention comme ressortant de la responsabilité<br />
des prestataires. Au contraire, en instituant une<br />
obligation de contrôle permanent, on prend le risque<br />
d'empécher ce droit d'expression. Les députés vont à<br />
l'encontre de la directive européenne en imposant un<br />
contrôle systématique qui s'apparente de fait à une<br />
obligation générale. Le legislateur aurait du prendre<br />
un soin particulier pour décrire sans ambiguités les<br />
circonstances pour lesquelles l'hébergeur doit avoir<br />
des obligations de contrôle et d'intervention.<br />
<br />
La nature même des obligations de contrôle des contenus<br />
qui relèvent de la pédophilie, de l'incitation au<br />
racisme et du négationisme dépasse et de loin les<br />
moyens raisonnables des hébergeurs pour en empécher la<br />
diffusion sans attendre qu'on leur signale de tels<br />
faits. N'était-il pas plus juste d'imposer une réaction<br />
prompte dès la connaissance du fait délictueux, sans<br />
attendre une décision de justice, même si de telles<br />
mesures seraient provisoirement appliquées.<br />
<br />
Sans définition particulière de l'acte sous jacent à la<br />
diffusion, la LCEN impose aux prestatires d'intervenir<br />
si on signale un contenu potentiellement litigieux et<br />
engage la responsabilité du prestataire si la justice<br />
confirme l'illicité du contenu. En terme clair,<br />
n'importe qui peut obtenir une décision allant en<br />
faveur d'une restriction de la liberté d'informer et de<br />
sans arbitrage judiciaire. L'équilibre entre acteurs de<br />
l'économie numérique est rompue. La libre circulation<br />
de l'information, la liberté d'expression est mis à<br />
mal. Les instances juridictionnelles supérieures,<br />
nationales ou européennes, ne manqueront pas de statuer<br />
contre ces dispositions comme le Conseil d'Etat l'a<br />
déjà fait pour l'amendement BLOCHE. Pour finir, si a<br />
directive européenne reconnait le droit aux états<br />
d'imposer des obligation particulières pour des cas<br />
précis correpondant à des actes illicites pour autant,<br />
elle ne préconise pas de telles dispositions.<br />
<br />
La LCEN concerne les actes économiques, ce qui exclu<br />
toutes actions bénévoles de diffusion de contenus. Les<br />
litiges d'ordre économique de quelque nature que ce<br />
soit ont besoin d'un véritable droit. Chaque acteur<br />
doit avoir la possibilté d'un recours équitable en<br />
justice pour faire valoir ses intérêts. Cependant sous<br />
prétexte d'efficacité, confier une forme de régulation<br />
par nature juridique à des acteurs techniques sous<br />
contraintes de responsabilité irait à l'encontre des<br />
principes élémentaires du droit.<br />
L'absence de cette régulation est une régression du<br />
droit et du rôle de l'état. En ce sens LA LCEN est un<br />
acte politique. Le gouvernement ne semble pas mesurer<br />
la portée d'un tel dispositif qui sort largement du<br />
cadre économique. Il serait bon que le legislateur en<br />
revienne à de plus saines dispositions.<br />
<br />
Il est dommage que le gouvernement n'est pas réuni tous<br />
les acteurs de l'économie numérique pour négocier des<br />
codes de bonnes conduite sous forme de charte<br />
professionnelles. Ces codes librement consenti aurait<br />
l'avantage de diminuer le risque de recours à la<br />
justice. La LCEN en définissant le droits et devoirs de<br />
chacun des acteurs dans le domaine d'intervention qui<br />
est le sien, garantirait ainsi l'équité entre toutes<br />
les parties.<div><a href="https://linuxfr.org/users/egidius/journaux/l-c-e-n.epub">Télécharger ce contenu au format EPUB</a></div> <p>
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Egidiushttps://linuxfr.org/nodes/35660/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/45952003-08-12T11:17:58+02:002003-08-12T11:17:58+02:00Traduction d'un article de Ian Murdock fondateur de DebianTraduction rapide d'un article de Ian Murdock, fondateur de Debian à propos de l'industrie des distributions Linux.
<br />
<br />
Ian Murdock est depuis longtemp un utilisateur de Linux, il particpe à son développement et en est un fervent défenseur
<br />
Il a fondé Debian, un projet de distribution linux, dès 1993.
<br />
C'est aussi un co-fondateur et un administrateur de Progeny, une société de distribution LInux qui vend Linux comme une plateforme.
<br />
<br />
Article paru en anglais :
<br />
<a href="http://zdnet.com.com/2100-1107_2-5057755.html">http://zdnet.com.com/2100-1107_2-5057755.html(...)</a>
<br />
<br />
Humble contribution à la dépèche Linux n'est pas un produit
<br />
<a href="http://linuxfr.org/2003/08/12/13620.html">http://linuxfr.org/2003/08/12/13620.html(...)</a>
<br />
<br />
Tout commentaire de l'article doit être posté à l'url ci-dessus.
<br />
<br />
Par contre tout critique ou amélioration de la traduction sont les bienvenue sur ce journal.
<br />
<br />
<br />
--COMMENTAIRE--
<br />
Les déclarations à propos du succés commercial de Linux sont souvent accompagnées des rapports d'analystes montrant comment les ventes croissent comme aucun autre OS depuis 1999, ou bien que Linux est le deuxieme plus populaire OS pour les serveurs.
<br />
<br />
Pourt moi , cette vision de "Linux comme un produit" manque totalement la nature de ce qu'est vraiment Linux et le modèle de développement open-source qui l'a créé.
<br />
<br />
Linux n'est pas un produit. Mieux, Linux c'est un ensemble de composants, individuellement fabriqués par des milliers de "mains" indépendantes à travers le monde, chacun de ses composants évoluant à son propre rythme
<br />
<br />
Penser Linux comme un produit, c'est faire abstraction de sa dynamique propre, c'est tenter d'enfermer un phénomène qui est intrinséquement ouvert. Cela ne peut se faire sans perdre l'essentiel de ce qu'est Linux.
<br />
<br />
Non, Linux n'est pas un produit. C'est un process.
<br />
<br />
Evidemment, les distributions Linux --intègrant des collections de software associées au noyau Linux pour faire un OS complet-- ont été les premiers vecteurs de la commercialisation de Linux depuis quelques années.
<br />
Ces distributions jouent donc un rôle vital dans "l'écosystème Linux". Elles combinent le "nec plus ultra" des technologies open-source et les intègrent dans des offres complètes et cohérentes. C'est ce qui permet de distribuer Linux aux utilisateurs comme des solutions intégrées et non pas comme un ensemble disparate de différentes technologies.
<br />
<br />
Pour autant le seul moyen de commercialiser Linux, est-il de vendre une solution intégrée comme un produit "tous en un" ?
<br />
<br />
Faire ça, je le maintiens, c'est être à coté de ce qu'est Linux, parceque Linux est fondamentalement différent d'un OS traditionnel, et technologiquement et, faute d'un meilleur terme, culturellement.
<br />
<br />
Déjà les modèles économiques adoptées par les principales distributions commerciales Linux sont remarquablement semblables à ceux batis pour les OS propriétaires qu'elles prétendent remplacer :
<br />
<br />
Positionner l' OS comme un standard de fait, puis controler les standard en "capturant" les client aux moyens de technologies propriétaires, de contrats de support englobant les standards existants et s'étendant jusqes aux bonnes pratiques".
<br />
<br />
Tentons de comprendre pourquoi tant de gens s'intéressent tant à Linux :
<br />
- C'est une une plateforme ouverte qui n'est ni possédée ni controllée par une unique société.
<br />
- Ses possibilitées de personnalisations, d'optimisation et d'intégration sont sans équivalent.
<br />
- C'est le "moteur invisible" idéale pour la prochaine génération d'applications et de services.
<br />
- Il offre à ses utilisateurs un meilleur contrôle de l'évolution de la plateforme sous-jacente, puisqu'ils peuvent chjoisir leur release selon leurs propres besoins.
<br />
<br />
En bref, avec Linux, le pouvoir revient aux utilisateurs et non plus aux vendeurs de plateforme.
<br />
<br />
Les incompatibilités introduites par certaines sociétés [de distributions Linux] conduisent,à nouveau, à un verrouillage par ces sociétés au moyen des services et du support. Le vendeur, et non pas le client, reprend le contrôle de l'évolution de la plateforme et impose au client l'évolution des release et l'implémentation de nouveau produits ou services. Et le "tout en un", Linux-produit, complique inutilement ou élimine la capacité de personnalisation d'optimisation et d'intégration.
<br />
Bien sur , le produit peut être modifié par le client, mais il perd le service et le support puisqu'on sort des limites fixées par contrat.
<br />
<br />
L'industrie des distributions Linux doit voir Linux différemment :
<br />
comme une plateforme partageable et non pas comme un produit qu'on possède.
<br />
Les vendeurs de distributions Linux ont besoin d'un modèle éconoimique qui prennet vraiment en compte les différences fondamentales qui ont placé Linux sur le marché, tant pour la technologie, la culture and le process. Ils ont besoin d'un modèle qui préserve la magie ce que Linux est aujourd'hui.
<br />
<br />
A ce stade, ce n'est plus la viabilité commerciale des distributeurs Linux qui est en jeux mais l'éco système Linux lui-même qui est en jeu.
<br />
Dans un article de Nicholas Carr's de "l'Harvard Business Review", intitulé "IT Doesn't Matter"
<br />
il fait la distinction entre les technologies propriétaires et les infrastructures technologies et montre que les infrastructures technologiques "offrent plus de valeurs quand elle sont partagées que lorsque elle sont utilisées individuellement."
<br />
<br />
Linux est clairement une infrastructure technologique. Après tout, hors internet, c'est l'infrastructure technologique la plus récente, apte à refonder les technologies de l'information.
<br />
Tentons d'imaginer si Internet avait évolué d'une infrastructure vers une technologie propriétaire ? Que nous en resterait-il ?
<br />
<br />
En suivant une stratégie de verrouillage de plateforme traditionnelle, l'industrie des distributions Linux tente de transformer une infrastructure technologique en une technologie propriétaire. Les sources peuvent être disponibles , mais à quoi bon, si on reste soumis à un distributeur ?<div><a href="https://linuxfr.org/users/egidius/journaux/traduction-dun-article-de-ian-murdock-fondateur-de-debian.epub">Télécharger ce contenu au format EPUB</a></div> <p>
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</p>
Egidiushttps://linuxfr.org/nodes/31331/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/45292003-08-07T20:14:02+02:002003-08-07T20:14:02+02:00Citations."Chaque époque place dans ses panthéons les icônes qu’elle mérite, et en qui elle se reconnaît. Notre âge aura été jusqu’au bout celui de la frime et de l’Amnésie. "
<br />
<br />
Simon Leys. L'ange et le cachalot.
<br />
<br />
<br />
"La politique par sa nature même, implique violence et mensonge."
<br />
<br />
Georges Orwell<div><a href="https://linuxfr.org/users/egidius/journaux/citations.epub">Télécharger ce contenu au format EPUB</a></div> <p>
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Egidiushttps://linuxfr.org/nodes/31265/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:News/124422003-05-18T16:23:30+02:002003-05-18T16:23:30+02:00Correcteur 101, c'est fini pour Linux<div>Depuis janvier 2003, correcteur 101 pour Linux n'est plus, ni vendu ni maintenu.
<br />
L'éditeur documens, groupe canadien, fournit seulement des versions pour Windows et MacOS.
<br />
<br />
NdM : qu'en est-il de l'offre libre en correcteurs ?</div><ul><li>lien nᵒ 1 : <a title="http://www.machinasapiens.com" hreflang="fr" href="https://linuxfr.org/redirect/24456">documens</a></li><li>lien nᵒ 2 : <a title="http://www.futurcommerce.com/documens/products_list.asp?Land=CAN&Lang=1&dept%5Fid=1&dept%5Fname=Correcteurs" hreflang="fr" href="https://linuxfr.org/redirect/24583">Les correcteurs documens</a></li></ul><div>C'est passé totalement inaperçu. Depuis janvier dernier, il n'y a plus de correcteur 101 pour Linux.
<br />
Ce correcteur de syntaxe et d'orthographe est édité par Documens (anciennement Machina Sapiens).
<br />
<br />
Le Groupe Documens confirme : <i>"l'abandon du Correcteur 101 sous Linux, mais nous n'avons pas eu le choix [de l'abandon] dû à la trop petite demande des clients pour cette version."</i>
<br />
<br />
C'est une mauvaise nouvelle pour ceux qui utilisaient ce correcteur sous linux.
<br />
Par contre, on peut se poser la question de l'insuccès de ce produit dans le "monde" Linux. Ce n'était pas un produit "libre". Pour l'utiliser pleinement il fallait s'acquiter d'une somme, modique (10 €), mais pour avoir un lecteur virtuel, capable d'analyser la syntaxe des phrases qu'on lui proposait, ce n'était vraiment pas cher.
<br />
<br />
Alors est-ce une victime de l'idéologie du tout "gratuit" ou bien le succès des suites bureautiques et surtout de OpenOffice.org a-t-il rendu caduc le besoin d'un correcteur autonome ?
<br />
<br />
A vos commentaires !</div><div><a href="https://linuxfr.org/news/correcteur-101-cest-fini-pour-linux.epub">Télécharger ce contenu au format EPUB</a></div> <p>
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Egidiushttps://linuxfr.org/nodes/11777/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/27822003-05-15T10:05:05+02:002003-05-15T10:05:05+02:00Correcteur 101, fini pour LinuxC'est passé totalement inaperçu, en janvier dernier, il n'y a plus de correcteur 101 pour Linux.
<br />
Le Groupe documens annonce :
<br />
" l'abandon du Correcteur 101 sous Linux, mais nous n'avons pas eu le choix dû à la trop petite demande des clients pour cette version."
<br />
<br />
C'est une mauvaise nouvelle pour ceux qui utilisaient ce correcteur sous linux.
<br />
Par contre, on peut se poser la question de l'insuccès de ce produit dans le "monde" linux. Ce n'était pas un produit "libre". Pour l'utiliser pleinement il fallait s'acquiter d'une somme, modique (10 €), mais pour avoir un "lecteur virtuel, capable d'analyser la syntaxe des phrases qu'on lui proposait, ce n'était vraiment pas cher.
<br />
<br />
Alors est-ce une victime de l'idéologie du tout "gratuit" ou bien le succès des suites bureatiques et surtout de openoffice a-t-il rendu caduc le besoin d'un correcteur autonome ?<div><a href="https://linuxfr.org/users/egidius/journaux/correcteur-101-fini-pour-linux.epub">Télécharger ce contenu au format EPUB</a></div> <p>
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