tag:linuxfr.org,2005:/users/gbetous/journauxLinuxFr.org : les journaux de gUI2023-08-28T12:12:25+02:00/favicon.pngtag:linuxfr.org,2005:Diary/408542023-08-28T12:12:25+02:002023-08-28T16:59:44+02:00J'ai fait le MOOC de l'ANSSILicence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr<p>Salut les moule·e·s,</p>
<h3 id="toc-introduction">Introduction</h3>
<p>Je viens de finir le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Massive_open_online_course">MOOC</a> de l'<a href="https://www.ssi.gouv.fr/">ANSSI</a>.</p>
<p>Pour faire vite : c'est bien, mangez-en, faites-le, faites-le faire à votre entourage.</p>
<h3 id="toc-contenu">Contenu</h3>
<p>C'est une introduction sérieuse à la cybersécurité, au travers de 5 modules :</p>
<ul>
<li>Panorama de la Sécurité des Services Informatique (généralités sur les risques cyber, les différentes attaques… )</li>
<li>Les principes de l'authentification (les attaques et la gestion des mots de passe)</li>
<li>Sécurité sur Internet (précautions à prendre lors du téléchargement d'applications, utilisation d'antivirus… )</li>
<li>Sécurité du poste de travail et nomadisme (séparation des usages, chiffrement des supports de données …)</li>
</ul>
<p>On y apprendra tout le vocabulaire de base, et même un peu plus. De la faille 0day aux attaques par force brute en passant par le chiffrement à clé symétrique ou asymétrique, ça balaye très large dans le domaine, je pense que c'est assez complet. Et même si ça parle principalement de l'entreprise, ça revient très régulièrement à l'usage personnel.</p>
<p>Dans l'introduction <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Poupard">Guillaume Poupard</a> (qui était le directeur de l'ANSSI lors de la création du MOOC) le conseille à partir de 15 ans, on est donc bien dans le tout public.</p>
<p>Chaque module vous prendra environ 2h, donc c'est à faire sur plusieurs jours. De plus, chaque module étant lui-même découpé en 4 ou 5 unités, on peut vraiment prendre 15mn par-ci par-là pour avancer.</p>
<p>Un quiz est proposé pour valider chaque unité, il comprend 10 questions, il faut répondre au moins à 8.</p>
<p>Le diplôme (non certifiant) final est obtenu si on a eu 80% à chaque unité, ce qui n'est pas très difficile en soi puisqu'on peut repasser le quiz à volonté.</p>
<h3 id="toc-pourquoi-je-lai-fait">Pourquoi je l'ai fait</h3>
<p>Je suis développeur embarqué (expérimenté), plus ou moins spécialisé dans l'IoT industriel et dans les communications, et je suis convaincu que la cybersécurité doit être envisagée à tous les niveaux du développement d'un produit. Les connaissances de base de cybersécurité doivent me permettre de :<br>
- pouvoir dialoguer et comprendre un expert<br>
- comprendre le pourquoi de ses recommandations<br>
- être capable de lever un drapeau parfois "on serait pas en train de faire de la merde là ? appelons un expert !"</p>
<p>Donc j'envisage de me payer des formations sur le sujet, mais en parlant autour de moi, je suis régulièrement tombé sur : commence par ce MOOC. Donc action.</p>
<h3 id="toc-mon-avis">Mon avis</h3>
<p>Je commence par le "pas bien" pour finir sur une note (méritée) vraiment positive.</p>
<h4 id="toc-pas-bien">Pas bien</h4>
<ul>
<li>C'est répétitif. Voire un peu lourd parfois. Mais au moins on se dira que les concepts de base sont rentrés en force</li>
<li>Certaines questions des quiz sont foireuses, parfois difficiles à comprendre, parfois trop générales qui fait qu'on ne voit pas trop ce qu'ils veulent nous faire dire</li>
<li>La musique de fond utilisée (la même pour toutes les unités) est déprimante</li>
</ul>
<h4 id="toc-bien">Bien</h4>
<ul>
<li>C'est gratos</li>
<li>C'est complet</li>
<li>Globalement on te prend pas pour une buse (même si je modère un peu ce point avec la répétition)</li>
<li>Il va t'en rester quelque chose c'est certain</li>
</ul>
<h3 id="toc-conclusion">Conclusion</h3>
<p>Bon c'est un peu long pour réellement le faire faire à ses gamins ou à son conjoint, mais vraiment en le faisant on ne peut s'empêcher de penser que c'est la culture que tout un chacun devrait avoir. On est noyés dans le numérique, on ne peut plus ignorer les mesures de base.</p>
<p>Même si je me considère comme un utilisateur avancé, je vais personnellement (et professionnellement) insister sur :</p>
<ul>
<li>la généralisation des mots de passe fort sous coffre-fort (je le fais, mais pas partout)</li>
<li>une meilleure séparation entre les mondes perso et pro</li>
<li>le chiffrement systématique de mes appareils mobiles (ordi, clé USB)</li>
</ul>
<p>Voilà donc une bonne résolution pour la rentrée : faites ce MOOC vous aussi !</p>
<p>Le lien : <a href="https://secnumacademie.gouv.fr/">https://secnumacademie.gouv.fr/</a><br>
Le programme détaillé : <a href="https://www.ssi.gouv.fr/uploads/2017/05/secnumacademie_plaquette_anssi_recto_verso.pdf">https://www.ssi.gouv.fr/uploads/2017/05/secnumacademie_plaquette_anssi_recto_verso.pdf</a></p>
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</p>
gUIhttps://linuxfr.org/nodes/133109/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/406892023-05-10T16:42:17+02:002023-05-10T16:48:35+02:00Subsurface : un autre logiciel de Linus TorvaldsLicence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr<p>Salut les moule·e·s,</p>
<p>Je viens vous parler d'un logiciel que j'affectionne particulièrement et dont Linus Torvalds est à l'origine : <a href="https://subsurface-divelog.org/fr/">Subsurface</a>.</p>
<p><img src="//img.linuxfr.org/img/68747470733a2f2f737562737572666163652d646976656c6f672e6f72672f696d616765732f537562737572666163653442616e6e65722e6a7067/Subsurface4Banner.jpg" alt="Bannière du site Web de Subsurface" title="Source : https://subsurface-divelog.org/images/Subsurface4Banner.jpg"></p>
<p><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/40/Linus_in_SCUBA_gear.jpg">Linus est plongeur</a> à ses temps perdus, et en 2011, un poil énervé par le fait qu'il n'existe rien de sérieux sous Linux en matière de journal de plongées, se lance dans la création de Subsurface.</p>
<p>Aujourd'hui Subsurface est distribué sous Linux, Windows et MacOS. Il possède également une application mobile pour Android et iOS.</p>
<p>Voici quelques caractéristiques qui en font un outil incontournable (à mon sens) du monde des plongeurs :</p>
<ul>
<li>Multi-plateformes donc</li>
<li>Compatibles avec <a href="https://subsurface.github.io/SupportedDivecomputers/">un très grand nombre d'ordinateurs de plongée</a>
</li>
<li>En standard (et gratuitement) il propose de sauvegarder le journal dans <s>le cloud</s> sur un serveur géré par l'équipe de développement, ce qui permet une grande facilité de synchronisation du journal entre les différentes installations</li>
<li>Import et export du journal sous forme d'un fichier XML qui permet également de synchroniser par ses propres moyens (<a href="https://syncthing.net/">syncthing</a> par exemple)</li>
<li>On peut renseigner énormément de paramètres sur une plongée, même les plongeurs tech les plus exigeants y trouveront leur bonheur (gaz particuliers, recycleur, multi-blocs…)</li>
<li>Calcul des saturations des tissus selon différents algorithmes et gradient factors</li>
<li>Planificateur de plongée</li>
</ul>
<p>Linus continue de participer au développement, notamment à l'ajout de nouveaux ordinateurs de plongée, et on le voit régulièrement participer et répondre sur la mailing-list du support.</p>
<p>Bon, le logiciel n'est pas dénué d'inconvénients, parmi ceux-ci je citerais :</p>
<ul>
<li>une ergonomie médiocre (par exemple je n'arrive toujours pas à mettre la géolocalisation des lieux de plongées facilement)</li>
<li>la stabilité de l'application desktop sous Linux est perfectible (dans le cas normal tout roule, mais quelques bugs d'affichage peuvent apparaître parfois obligeant à relancer l'application)</li>
<li>la distribution principalement sous forme de AppImage ou Snap qui en rebutera certains</li>
<li>il n'est pas possible de mettre en place son propre cloud de synchronisation</li>
<li>pas mal de fonctionnalités ne sont pas disponibles dans la version mobile (Android et iOS)</li>
</ul>
<p>Il résulte de tout cela le <em>workflow</em> généralement admis qui est de :</p>
<ol>
<li>synchroniser les plongées de l'ordinateur de plongée via une l'application desktop</li>
<li>faire le tri, organiser les plongées, mettre les détails des plongées sur cette même application</li>
<li>synchroniser via le cloud</li>
<li>utiliser la version mobile quasiment en lecture seule du journal des plongées</li>
</ol>
<p>J'ai la chance d'avoir toutes mes plongées depuis ma première sous ce logiciel tout en ayant eu deux ordinateurs de plongée de marque différentes. C'est un argument très fort quand on sait que évidemment chaque marque tente de garder captif ses utilisateurs en leur offrant des logiciels assez sympas en général, mais non interopérables et bien sûr quasiment jamais sous Linux.</p>
<p>Donc si vous plongez, n'attendez plus pour l'installer et en faire votre logiciel de journal de plongées principal, et si vous ne plongez pas… peut-être aurez-vous appris sur l'un des loisirs de Linus Torvalds ?</p>
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</p>
gUIhttps://linuxfr.org/nodes/131181/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/405752023-02-08T08:34:18+01:002023-03-21T17:49:13+01:00Jardinage : tu as commencé tes semis ?Licence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr<p>Salut les moule·e·s,</p>
<p>Ça fait un moment qu'on n'a pas <a href="//linuxfr.org/tags/jardin/public">parlé jardinage</a> ici, mais j'ai l'âme légère et ces derniers jours de soleil (je suis en région Toulousaine) me donnent envie de me noircir les ongles.</p>
<p>J'ai un coin potager et depuis plusieurs années maintenant je fais tomates, laitues, radis, concombres, poireaux, (j'en oublie sûrement)… et même quelques pommes de terre avec globalement un bon taux de réussite.</p>
<p>À chaque fois je pars de plans achetés (*), et cette année j'ai envie de me mettre aux semis. Tout d'abord parce que ça coûte bien moins cher (le plan de tomates coûte sans pb le prix du premier kilo), parce que ensuite j'aimerais éventuellement me récupérer mes propres graines (surtout pour les faciles comme les tomates justement), et puis merde, parce que ça commence bien par une graine non ?</p>
<p>Youtube est évidemment une source inépuisable de conseils et d'inspiration, j'ai bien compris que les plantes exotiques (tomates ou concombres) doivent attendre des jours meilleurs, mais apparemment on peut lancer dès maintenant (toute l'année en fait) les premières laitues par exemple.</p>
<p>Et toi, tu fais des semis ? Tu as ta plante fétiche dont tu gardes les graines d'année en année ? Et as-tu des semis en janvier/février et de quelle espèce ?</p>
<p>(*) sauf les radis bien sûr !</p>
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</p>
gUIhttps://linuxfr.org/nodes/130239/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/394512020-11-21T10:50:51+01:002020-11-21T13:47:36+01:00Servir ses propres tuiles OSMLicence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr<h2 class="sommaire">Sommaire</h2>
<ul class="toc">
<li><a href="#toc-contexte">Contexte</a></li>
<li>
<a href="#toc-comment-%C3%A7a-marche">Comment ça marche</a><ul>
<li><a href="#toc-applet">Applet</a></li>
<li><a href="#toc-tuiles">Tuiles</a></li>
<li><a href="#toc-zoom">Zoom</a></li>
</ul>
</li>
<li><a href="#toc-trouver-un-fond-de-carte">Trouver un fond de carte</a></li>
<li>
<a href="#toc-calculer-son-fond-de-carte">Calculer son fond de carte</a><ul>
<li><a href="#toc-switch2osm">Switch2OSM</a></li>
<li>
<a href="#toc-ressources">Ressources</a><ul>
<li><a href="#toc-cpuram">CPU/RAM</a></li>
<li><a href="#toc-disque">Disque</a></li>
</ul>
</li>
</ul>
</li>
<li><a href="#toc-conclusion">Conclusion</a></li>
</ul>
<p>Salut les moule·e·s</p>
<h2 id="toc-contexte">Contexte</h2>
<p>Pour le boulot, j’avais besoin de représenter sur une carte les points d’implantation de nos produits. C’est un serveur interne avec très peu d’utilisateurs, quasiment pas d’accès concurrent (si on est 3 à s’en servir en même temps ce sera bien le bout du monde).</p>
<p>Jusqu’à présent on faisait avec les cartes GoogleMaps. La représentation en elle-même est pas trop mal : on importe un CSV avec les coordonnées géographiques, on ajoute au CSV les colones qu’on veut, et ensuite on peut faire des règles de couleur des points en fonction des valeurs des colonnes.</p>
<p>Là ou le bât blesse, c’est que je n’ai pas réussi à trouver d’API (payante ou pas) permettant de gérer ces cartes (ajouter des points, modifier les valeurs, etc.). Il en résulte pas mal d’opérations manuelles à chaque modification.</p>
<p>J’ai donc décidé de regarder du côté de <a href="http://www.openstreetmap.org/">OpenStreetMap</a> (OSM) pour le fond de carte.</p>
<h2 id="toc-comment-ça-marche">Comment ça marche</h2>
<h3 id="toc-applet">Applet</h3>
<p>En gros pour afficher quelques coordonnées GPS sur une carte OSM, il faut :<br>
– une page web à laquelle se connecter (dans mon cas c’est mon application qui propose quelques pages contenant une carte en encart)<br>
– sur la page utiliser un composant Javascript dédié (<a href="https://leafletjs.com/">Leaflet</a> ou <a href="https://openlayers.org/">OpenLayer</a> sont les deux stars)<br>
– donner à ce composant l’URL d’un serveur de tuiles pour qu’il télécharge les tuiles</p>
<p>En effet le calcul du rendu n’est pas fait par le client à partir de données géographiques, mais par un serveur qui a pré-calculé (ou pas, nous y reviendront) des morceaux de la carte : les tuiles.</p>
<h3 id="toc-tuiles">Tuiles</h3>
<p>Ces tuiles sont donc une image au format <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Portable_Network_Graphics">PNG</a> généralement de 256x256 pixels et sont désignées par une coordonée à 3 valeurs : Z, X et Y.</p>
<p>L’URL finale d’une tuile est sous la forme : <a href="https://url_de_votre_serveur/tiles/%7Bz%7D/%7Bx%7D/%7By%7D.png">https://url_de_votre_serveur/tiles/{z}/{x}/{y}.png</a></p>
<p>Z est un niveau de zoom, X et Y sont des coordonnées (absices et ordonnées) dans ce niveau de zoom.</p>
<h3 id="toc-zoom">Zoom</h3>
<p>Au niveau zéro de zoom, toute la carte du monde est représentée par une seule tuile, aux coordonnées X=0 et Y=0.</p>
<p>La tuile {Z=0,X=0,Y=0} :<br>
<img src="//img.linuxfr.org/img/68747470733a2f2f612e626173656d6170732e636172746f63646e2e636f6d2f6c696768745f616c6c2f302f302f302e706e67/0.png" alt="Zoom 0" title="Source : https://a.basemaps.cartocdn.com/light_all/0/0/0.png"></p>
<p>Au niveau de <strong>zoom 1</strong>, la carte du monde est coupée en <strong>4 tuiles</strong>, les coordonnées étant {Z=1,X=0,Y=0}, {Z=1,X=0,Y=1}, {Z=1,X=1,Y=0}, {Z=1,X=1,Y=1}</p>
<table>
<thead>
<tr>
<th> </th>
<th> </th>
</tr>
</thead>
<tbody>
<tr>
<td><img src="//img.linuxfr.org/img/68747470733a2f2f612e626173656d6170732e636172746f63646e2e636f6d2f6c696768745f616c6c2f312f302f302e706e67/0.png" alt="image" title="Source : https://a.basemaps.cartocdn.com/light_all/1/0/0.png"></td>
<td><img src="//img.linuxfr.org/img/68747470733a2f2f612e626173656d6170732e636172746f63646e2e636f6d2f6c696768745f616c6c2f312f312f302e706e67/0.png" alt="image" title="Source : https://a.basemaps.cartocdn.com/light_all/1/1/0.png"></td>
</tr>
<tr>
<td><img src="//img.linuxfr.org/img/68747470733a2f2f612e626173656d6170732e636172746f63646e2e636f6d2f6c696768745f616c6c2f312f302f312e706e67/1.png" alt="image" title="Source : https://a.basemaps.cartocdn.com/light_all/1/0/1.png"></td>
<td><img src="//img.linuxfr.org/img/68747470733a2f2f612e626173656d6170732e636172746f63646e2e636f6d2f6c696768745f616c6c2f312f312f312e706e67/1.png" alt="image" title="Source : https://a.basemaps.cartocdn.com/light_all/1/1/1.png"></td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p>Au niveau de <strong>zoom 2</strong>, la carte est coupée en <strong>16 tuiles</strong>, X et Y variant de 0 à 3, et ainsi de suite.</p>
<p>Au niveau de <strong>zoom 18</strong> (qui est par défaut le plus gros niveau de zoom calculé, mais monter à 20 reste assez courant), il faut 4<sup>18</sup> soit environ <strong>68 milliards</strong> de tuiles pour représenter le monde.</p>
<p>Au passage, le calcul qui, à partir d’une coordonnée GPS et un niveau de zoom donne les coordonnées X et Y de la tuile est assez chiadé : la représentation utilisée étant une <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Projection_de_Mercator">projection de Mercator</a>, un pixel ne représentera pas la même distance au niveau de l’équateur ou aux pôles. Je vous laisse vérifier tout ça <a href="https://wiki.openstreetmap.org/wiki/Slippy_map_tilenames">ici</a>.</p>
<h2 id="toc-trouver-un-fond-de-carte">Trouver un fond de carte</h2>
<p>Assez rapidement je me rends compte de la chose suivante : autant sur OpenStreetMap les données géographiques sont librement téléchargeables (par exemple vous pouvez <a href="https://download.geofabrik.de/europe/france/">télécharger ici</a> les données récentes de votre région française préférée, ou même l’<a href="https://planet.openstreetmap.org/">intégralité</a> des données OSM), autant pour les tuiles, c’est un peu plus compliqué.</p>
<p>En effet, les ressources demandées étant assez importantes, très peu d’organismes permettent à n’importe qui d’utiliser leurs cartes. On trouve des fournisseurs (par exemple <a href="https://www.openstreetmap.fr/">OpenStreetMapFr</a>) mais rapidement une lecture des conditions d’utilisation des différents fournisseurs montre que si pour une utilisation personnelle il n’y a pas de problème, par contre, si le trafic doit être important, ou si on est dans un cadre pro, il faut soit payer une licence, soit aller voir ailleurs.</p>
<p>Le mieux est donc de se monter un serveur de rendu, d’autant que mon outil étant destiné à un Intranet, éventuellement coupé de connexion Internet, ce peut être une excellente option.</p>
<h2 id="toc-calculer-son-fond-de-carte">Calculer son fond de carte</h2>
<p>Je commence à chercher et c’est un peu compliqué. Il faut une base de donnée dans laquelle on injecte les données géographiques téléchargées, <a href="https://mapnik.org/">Mapnik</a> qui est une application de rendu, mettre tout ça sur un serveur Apache avec le module <a href="https://github.com/openstreetmap/mod_tile">mod_tile</a>. De plus Mapnik a besoin d'une <a href="https://github.com/gravitystorm/openstreetmap-carto">feuille de style</a> décrivant les couleurs, les types de traits, les informations à afficher (en fonction des zooms) etc. Une idée de la variété de rendus possibles est disponible sur cette <a href="http://leaflet-extras.github.io/leaflet-providers/preview/">jolie page</a>.</p>
<p>Une fois une tuile calculée, elle est stockée sur le disque du serveur, et elle sera ainsi resservie directement au prochain appel. On ne sollicite donc Mapnik qu’une fois par tuile (mais pour rappel, les tuiles étant différentes à chaque niveau de zoom, pour un même quartier on peut finir à calculer plusieur dizaines de tuiles).</p>
<h3 id="toc-switch2osm">Switch2OSM</h3>
<p>En ayant à peu près compris l’enchaînement et en commençant à me documenter je trouve rapidement le site qu’il me fallait : <a href="https://switch2osm.org/">Switch2OSM.org</a>.</p>
<p>Ce site destiné à promouvoir l’utilisation de OSM explique <a href="https://switch2osm.org/serving-tiles/">pas à pas</a> comment monter son serveur de tuiles.</p>
<p>Plusieurs bases sont proposées :<br>
– ubuntu 20.04 LTS (celle qui j’ai choisi)<br>
– ubuntu 18.04 LTS<br>
– ubuntu 16.04 LTS<br>
– une image Docker</p>
<p>Les explications sont à jour, il faut suivre exactement la recette, et en quelques (dizaines de) minutes j’ai mon serveur de tuiles sur pied.</p>
<h3 id="toc-ressources">Ressources</h3>
<p>Au niveau des ressources, on ne peut pas dire que j’ai utilisé un foudre de guerre : j’ai sorti d’un placard un PC à base de <a href="https://ark.intel.com/content/www/fr/fr/ark/products/88196/intel-core-i7-6700-processor-8m-cache-up-to-4-00-ghz.html">i7-6700</a> avec 16Go de RAM et un SSD de 120Go sur lequel j’ai mis Proxmox pour maquetter tout ça.</p>
<p>Ce serveur servira à tout mon projet :<br>
– Une VM (base Debian10, 4Go de RAM) sur laquelle va tourner mon application de gestion de nos produits. Une BdD locale et une application que je développe en Python<br>
– Une VM destinée à servir les tuiles OSM (base Ubuntu 20.04 LTS donc), avec 8Go de RAM</p>
<p>C’est reparti pour un nouveau suivi (à la lettre, j’insiste, j’ai essayé de moufter, j’aurais pas dû) des instructions de Switch2OSM sur cette nouvelle VM.</p>
<h4 id="toc-cpuram">CPU/RAM</h4>
<p>Les premiers essais sont concluants : côté RAM et CPU, ça ira. On est loin de l’instantané (le calcul d’une tuile met quelque chose comme 5 à 10 secondes), mais une fois les tuiles les plus utilisées calculées, c’est très fluide côté client. Comme précisé en préambule, il y a très peu de traffic de prévu, usage interne uniquement… ça ira quoi.</p>
<p>Par contre niveau espace disque, il va falloir voir plus grand.</p>
<h4 id="toc-disque">Disque</h4>
<p>Oui là c’est un peu compliqué, et mes 120Go ne suffiront pas.</p>
<p>Lors du déroulé de la recette Switch2OSM, on utilise des régions du monde avec peu de données, comme la carte de l’Azerbaïdjan par exemple. Cela permet d’aller assez vite et de voir rapidement un résultat (et que tout fonctionne) :<br>
– taille du fichier télécharge : 24Mo<br>
– temps d’importation : 2 minutes (de mémoire)<br>
– taille de la base de donnée : je n’ai pas regardé (naïf, je ne me posais même pas la question)</p>
<p>Une fois ceci fait, je suis parti pour ajouter la carte de Midi-Pyrénées (nos principales implantations actuelles):<br>
– taille du fichier téléchargé : 258Mo<br>
– temps d’importation : 20 minutes (de mémoire)<br>
– taille de la base de donnée : 8.8Go</p>
<p>Ah quand même… non parce que je veux tout simplement faire la France (métropolitaine) entière.</p>
<p>Pour la France :<br>
– taille du fichier téléchargé : 3.7Go<br>
– temps d’importation : ça a planté (plus d’espace disque) (si on fait une interpolation sur la taille du fichier téléchargé, on partirait sur 4-5h)<br>
– taille de la base de donnée : la même interpolation donnerait 120Go</p>
<p>Pour info, le monde entier :<br>
– taille du fichier : 54Go<br>
– temps d’importation : compter 3 jours<br>
– taille de la base de données : 1.8To ?</p>
<p>Et les tuiles ?</p>
<p>Eh bien l’espace pris sera donc dépendant des zones visitées par les utilisateurs puisque ce n’est que le cache de ce qui a été demandé. Là, en ayant largement couvert la région Toulousaine, je ne suis qu’à 150Mo de tuiles pré-calculées. Donc ce n’est pas vraiment ça qui compte dans l’usage de l’espace disque, en tous cas dans mon cas.</p>
<p>D’ailleurs OSM a une page sur ce sujet <a href="https://wiki.openstreetmap.org/wiki/Tile_disk_usage">sur son Wiki</a> (attention, les chiffres datent de 2015), et il est amusant que constater que jusqu’aux niveaux de zoom 12 (voire 13), toutes les tuiles ont été calculées, par contre au niveau de zoom 18, c’est seulement 0,2% de tuiles possibles qui ont été téléchargées. Oui, on comprend facilement que personne n’est encore allé zoomer au maximum sur l’océan Pacifique ni sur les steppes d’Asie centrale.</p>
<h2 id="toc-conclusion">Conclusion</h2>
<p>Va falloir demander une rallonge :), mais simplement sous la forme d’un espace de stockage. Avec 1To je devrais être tranquille pour servir la carte de France, et même un peu plus. Même si les débits demandés ne sont pas gigantesques, un SSD serait tout de même recommandé pour la multitude de petits accès qui y seront faits. Et à 100€ HT environ le cours actuel on ne va pas se gêner.</p>
<p>Servir ses propres cartes OSM ce n’est finalement pas compliqué quand on est bien guidé, et c’est le cas avec Switch2OSM. Cela permet notamment de s’affranchir de la dépendance de fournisseurs tiers (GoogleMaps, mais aussi les différents fournisseurs de fond de carte OSM), mais aussi éventuellement de ne pas être dépendant de la disponibilité d’une connexion Internet.</p>
<p>Une autre utilité sera de gérer exactement ce qui est affiché ou pas, ce qui sera le cas : je suis parti sur la feuille de style officielle OSM et on voit donc apparaître les commerces par exemple, qui n’ont rien à faire dans mon cas d’usage.</p>
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<strong>Commentaires :</strong>
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</p>
gUIhttps://linuxfr.org/nodes/122303/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/394222020-11-01T18:31:36+01:002020-11-03T19:03:10+01:00Interview de Michel Pigenet : la loi des associations 1901<h2 class="sommaire">Sommaire</h2>
<ul class="toc">
<li><a href="#toc-l%C3%A9volution-des-libert%C3%A9s-au-xix%E1%B5%89-si%C3%A8cle">L’évolution des libertés au XIXᵉ siècle</a></li>
<li><a href="#toc-le-vote">Le vote</a></li>
<li><a href="#toc-et-pourquoi-pas-plus-t%C3%B4t">Et pourquoi pas plus tôt ?</a></li>
<li><a href="#toc-%C3%89volution-au-xx%E1%B5%89-si%C3%A8cle">Évolution au XXᵉ siècle</a></li>
<li><a href="#toc-le-r%C3%B4le-%C3%A9conomique-des-associations">Le rôle économique des associations</a></li>
<li><a href="#toc-et-demain">Et demain ?</a></li>
</ul>
<p><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Pigenet">Michel Pigenet</a> est professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris I <a href="http://www.pantheonsorbonne.fr/accueil">Panthéon-Sorbonne</a>. Il est spécialisé dans le monde du travail au XIXᵉ et XXᵉ siècle, notamment à travers l’histoire du syndicalisme et des mouvements sociaux en général. Pour LinuxFR.org il nous fait l’amabilité de revenir sur la fameuse <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_loi_de_1901">loi des associations 1901</a>, qui même si techniquement a été votée au XXᵉ siècle, est bien le fruit d’une évolution des droits des citoyens qui a eu lieu au XIXᵉ siècle. Il a bien voulu répondre à nos questions, en nous rédigeant un texte qui se lit comme un livre d'histoire.</p>
<p>En sa compagnie nous allons traverser tout le XIXᵉ siècle pour tenter de comprendre les circonstances de la création de cette loi. Nous ouvrirons également sur l'évolution et le rôle des associations au XXᵉ siècle, et enfin nous nous interrogerons sur le futur de ce statut.</p>
<p>Le texte est sous licence non libre <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-nd/2.0/fr/">CC-BY-ND</a>, toutefois précisons que les ajouts d'hyper-liens sont du fait du rédacteur du journal et non de Michel Pigenet.</p>
<h2 id="toc-lévolution-des-libertés-au-xixᵉ-siècle">L’évolution des libertés au XIXᵉ siècle</h2>
<p><em><strong>Le XIXᵉ siècle a vu une succession de formes de gouvernements très différentes, alternant monarchies (Louis XVIII, Louis Philippe), empires (Napoléon, Napoléon III), et républiques (2ᵉ et 3ᵉ). Qu’en est-il des libertés fondamentales du peuple : assiste-t-on à une ouverture progressive ou y a-t-il eu des "sursauts" (voire des retours en arrière) ?</strong></em></p>
<p>Si l’aspiration à la liberté est aussi ancienne qu’ont été variés les contenus et contours qu’elle recouvrait, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 énumère, dès les premiers temps de la Révolution, les libertés associées à la reconnaissance de droits naturels, « inaliénables et sacrés », et base juridique de la société qui émerge. Les articles 10 et 11 mentionnent celles d’opinion, « même religieuse », de « libre communication des pensées et des opinions » par la parole, l’écrit et l’impression. Aucun des régimes qui se succèdent au XIXᵉ siècle n’osera remettre en cause ce socle fondamental. En principe, du moins, car, tandis que d’autres libertés sont revendiquées et spécifiées, à l’exemple de la liberté de circulation, de réunion, de manifestation et, donc, d’association, les débats font rage autour de leurs conditions d’exercice. Fermés à l’acceptation de nouveaux droits, monarchies censitaires et régimes impériaux restreignent la jouissance de libertés soumise au bon vouloir de l’administration. Si les républicains ne sont les seuls à réclamer l’extension des libertés individuelles et collectives, ils apparaissent comme les plus résolus dans ce combat. Les premiers mois et la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Constitution_fran%C3%A7aise_du_4_novembre_1848">Constitution de la Seconde République</a> le confirment en 1848, avant que le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_de_l%27Ordre">parti de l’Ordre</a> amende les avancées réalisées qu’anéantit le coup d’État de décembre 1851, puis l’instauration du <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Second_Empire">Second Empire</a>. Les ultimes concessions qui précèdent sa chute en 1870 ne satisfont pas les républicains, qui mettront toutefois près d’une décennie pour conquérir toutes les institutions d’une <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Troisi%C3%A8me_R%C3%A9publique_(France)">Troisième République</a> incertaine. C’est chose faite en 1879. Deux ans plus tard, deux lois élargissent les libertés de presse et de réunion. En 1884, une autre établit la liberté de s’organiser en syndicat, première étape, dont sont exclus les fonctionnaires, vers une liberté d’association étendue en 1898 aux mutuelles, mais que beaucoup de républicains hésitent toujours à généraliser avant 1901. </p>
<h2 id="toc-le-vote">Le vote</h2>
<p><em><strong>Le vote lui-même a-t-il été le fruit d’un combat (au sein de l’assemblée et dans l’opinion publique) ou est-ce qu’un consensus a rapidement été trouvé entre les différents camps ? Est-ce qu'à l’époque ce fut médiatisé et accueilli par le peuple comme une victoire, ou est-ce que c’est passé finalement relativement inaperçu ?</strong></em></p>
<p>Le « moment 1901 » procède d’une réalité antérieure : depuis des années, le nombre des associations n’a cessé de croître. En 1900, l’Office du travail en recense plus de 45 000, dont un quart de sociétés de secours mutuel, en tête devant les syndicats et les organisations sportives ou de jeux – 16 % chacun -, les associations musicales – 14 % -, les cercles – 8 % -, les sociétés scolaires – 5 % - et les coopératives – 4 %. À la même date, l’économiste et coopérateur Charles Gide double ce total et recense 90 000 associations autorisées. Déjà, plusieurs ligues préfigurent les mouvements de masse à venir. À droite, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligue_de_la_patrie_fran%C3%A7aise">la Ligue de la patrie française</a> annonçait près de 500 000 membres en 1898, soit 20 fois plus que la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligue_des_droits_de_l%27homme_(France)">Ligue des droits de l’Homme</a>, à gauche, cependant que la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligue_de_l%27enseignement">Ligue de l’Enseignement</a> fédère un réseau serré de 2 600 associations locales. Face à cette poussée intervenue sans entraîner de troubles à l’ordre public, l’ancienne législation restrictive n’est plus adaptée aux réalités de l’époque. En pratique, les citoyens désavouent l’héritage anti-individualiste républicain remis en question par des intellectuels attachés au régime, mais qu’inquiète l’atomisation des individus dans une société moderne menacée d’anomie. Non sans emprunt au corporatisme d’antan, des juristes et des sociologues prônent « l’organisation de la démocratie », la représentation des intérêts au sein de l’État et au moyen des associations, voire envisagent la « syndicalisation générale de la société ». <br>
Cet arrière-plan socio-idéologique posé, le vote de la loi de 1901 n’est pas étranger à une conjoncture politique marquée par <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Dreyfus">l’Affaire Dreyfus</a> et ses suites. La République, désormais bien enracinée dans le pays, a surmonté une crise surgie du cœur de l’appareil d’État sans renier ses principes. Elle a entraîné une recomposition des forces politiques et rapproché les diverses composantes de la gauche, plus que jamais hostile aux <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_congr%C3%A9gations_catholiques">congrégations catholiques</a>, notamment les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Augustins_de_l%27Assomption">Assomptionnistes</a> et leur journal La Croix, en pointe dans le combat contre Dreyfus. Là réside, d’ailleurs, l’une des principales réticences envers la reconnaissance de la liberté d’association. Il n’empêche, l’initiative d’un projet de loi en ce sens vient, le 14 novembre 1899, de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Waldeck-Rousseau">Pierre Waldeck-Rousseau</a>, chef d’un gouvernement de « défense républicaine » et ministre de l’Intérieur et des Cultes. <br>
À cette date, les clivages nés de l’Affaire n’ont rien perdu de leur acuité. Sans provoquer d’affrontements de rue, le débat est houleux par presse interposée comme au Parlement, où il commence le 15 février 1901. Si l’on discute du statut des associations étrangères, le sort réservé aux congrégations suscite les plus vives controverses. Lors des ultimes séances des 22 et 28 juin au Sénat et à la Chambre des députés, le vote est accueilli aux cris de « Vive la République ! ». « Vive la liberté ! » répondent des élus de droite opposés au régime d’autorisation préalable maintenu pour les congrégations. <br>
Pour toutes les autres associations sans but lucratif, respectueuses de la « forme républicaine de gouvernement », des « bonnes mœurs » et de l’intégrité du territoire, la loi promulguée le 1ᵉʳ juillet 1901 met fin, en effet, à cette obligation. Facultative, la déclaration auprès de l’administration, réduite au dépôt de son titre et à la communication de son objet, de son siège, de l’identité de ses administrateurs et de ses statuts, permet d’ester en justice et de disposer de biens propres nécessaires à ses activités. La loi, qui ne s’applique qu’à l’intérieur du territoire métropolitain, prévoit trois cas particuliers. Les associations étrangères entrent dans le cadre de la loi, mais peuvent être dissoutes par voie administrative. Les groupements reconnus « d’utilité publique » par décret du Conseil d’État au terme d’une longue procédure, jouissent par ailleurs du droit de recevoir des dons et des legs en vue d’accomplir une œuvre « d’intérêt général ». Enfin, le point le plus controversé concerne les congrégations, dont l’autorisation dépend d’un décret publié après avis du Conseil d’État et recensement des biens. Celles qui existaient avant 1901 ont trois mois pour régulariser leur situation. Retenons encore qu’en 1905, la loi de Séparation de l’Église et de l’État confie à des « associations cultuelles » le soin, exclusif de tout autre, de subvenir aux frais et à l’entretien des lieux de culte, notamment des églises qui, laissées à la disposition des fidèles, restent propriété des communes. Ces associations à but non lucratif relèvent de la loi de 1901, mais leurs statuts doivent être validés par l’administration. Pour mémoire, les catholiques refusèrent d’abord d’en créer, avant d’accepter, en 1924, le compromis d’associations diocésaines placées sous la responsabilité des évêques. </p>
<h2 id="toc-et-pourquoi-pas-plus-tôt">Et pourquoi pas plus tôt ?</h2>
<p><em><strong>Aujourd'hui nous trouvons normal de pouvoir s’associer librement sans déclaration préalable, mais ce n’était pas le cas avant 1901 (en 1810 Napoléon interdit tout regroupement de plus de 20 personnes, cette loi étant valide jusqu’en 1901). Que craignaient les gouvernements pour ne pas laisser les citoyens libres de s’associer ? La liberté de la presse a été proclamée quelque 20 ans plus tôt par exemple.</strong></em></p>
<p>Cette issue était attendue. Pour la seule période allant de 1871 à 1899, pas moins de 33 projets et propositions de lois avaient été déposés. Si l’on remonte plus haut dans le temps, la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_fran%C3%A7aise">Révolution française</a> est impensable sans le foisonnement des « clubs » et des « sociétés » qui, à Paris comme dans les profondeurs du pays, participent à ses débats, reflètent ses tensions, voire précipitent ses événements. Le 14 novembre 1790, une loi en prend acte, permettant aux citoyens « de s’associer paisiblement et de former entre eux des sociétés libres », droit bientôt inscrit dans la constitution de septembre 1791, puis dans celle de 1793. Entre 100 000 et 200 000 citoyens sont membres, alors, des sociétés « populaires » ou « révolutionnaires » formées dans plus de 5 300 communes. Dès ce moment, pourtant, des critiques s’élèvent contre des associations, dont Sieyès craint qu’elles contrarient la liberté individuelle, à l’exemple des vœux exigés par… les congrégations. Nombre de révolutionnaires se méfient par ailleurs d’une possible résurgence des corps intermédiaires qu’ils viennent d’abolir. Beaucoup voient dans les associations le ferment de divisions qui fragiliserait l’unité de la nationale et le risque de contre-pouvoirs menaçant la légitimité des institutions, de l’État et des élus, seuls en mesure d’exprimer l’intérêt général envers et contre tous les intérêts particuliers. Après la suppression des corporations en mars 1791, la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_Le_Chapelier">loi Le Chapelier</a> invoque, en juin, le maintien de l’ordre public pour interdire les coalitions motivées par la défense de « prétendus intérêts communs ». Un mois plus tard, une autre loi restreint la liberté des sociétés et des clubs tenus de déclarer les lieux et dates de leurs réunions. <br>
L’autoritarisme napoléonien va plus loin. S’il tolère la représentation des intérêts de la bourgeoisie au sein des chambres de commerce, des arts et manufactures et l’organisation de professions jugées politiquement stratégiques (bouchers, boulangers…), il se montre intransigeant à l’égard des associations ouvrières ou politiques. En 1810, les articles 291 à 294 du Code pénal instaurent le régime de l’autorisation préalable, « sous les conditions qu’il plaira à l’autorité publique d’imposer », les associations de plus de 20 membres. Passer outre expose leurs responsables à des peines de 3 mois à 2 ans de prison et ceux qui les hébergeraient à de fortes amendes. <br>
Si la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Restauration_(histoire_de_France)">Restauration</a> maintient la législation en place, la nostalgie de l’<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_d%27Ancien_R%C3%A9gime">Ancien Régime</a> et de ses corps intermédiaires l’amène à se montrer moins rigoureuse vis-à-vis d’associations ouvrières de secours mutuels ou de bienfaisance dépourvues d’ambitions subversives. Après 1830, la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Monarchie_de_Juillet">Monarchie de Juillet</a>, libérale en matière d’économie ne l’est guère sur le plan politique. Face aux progrès de la propagande républicaine, la bien nommée « loi d’inquiétude » du 10 avril 1834 durcit la législation antérieure. Ainsi l’autorisation préalable, dorénavant révocable à tout moment, est-elle étendue aux associations qui avaient cru y échapper par leur fractionnement en sections de moins de 20 membres. Les sanctions, jusque-là applicables aux seuls dirigeants, sont élargies à tous les adhérents et alourdies. Cette fermeté coexiste toutefois avec la bienveillance manifestée à l’égard des sociétés savantes, d’anciens élèves ou d’éducation populaire.<br><br>
En avril 1848, le gouvernement provisoire proclame que « les clubs sont pour la République, un besoin, pour les citoyens, un droit ». La répression des journées de juin 1848 s’accompagne d’une mise en cause des sociétés politiques et ouvrières. En juillet, un décret réitère la liberté d’association. Une simple déclaration suffit, mais les organisations ont l’obligation de rendre publiques leurs séances, soumises à la surveillance des autorités, qui peuvent saisir la justice contre celles qui poursuivraient des objectifs subversifs. Si la Constitution de la Seconde République reconnaît « le droit de s’associer et de se rassembler paisiblement et sans armes », une série de lois frappent, dès l’année suivante, les clubs, les réunions estimées dangereuses pour la sécurité publique, tandis que les tribunaux dissolvent à tour de bras. La fenêtre ouverte en 1848 achève de se refermer au lendemain du coup d’État du Président de la République, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Napol%C3%A9on_Bonaparte_(1856-1879)">Louis-Napoléon Bonaparte</a>. Le 25 mars 1852, un décret rétablit le régime de l’autorisation préalable sur fond de chasse aux opposants. La situation change, toutefois, dans les dernières années plus libérales du Second Empire. En 1868, le pouvoir concède le droit de réunion sous condition de déclaration préalable, tandis que des chambres syndicales et des sociétés ouvrières, défiant la loi, agissent au grand jour. <br>
Deux ans plus tard, la chute de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Napol%C3%A9on_III">Napoléon III</a> et le rétablissement de la République précipitent l’essor associatif. Le fait, toutefois, précède le droit, inchangé sur ce plan. Dans le sillage de la répression de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Commune_de_Paris">la Commune</a>, une loi prévoit des peines de 3 mois à deux ans de prison pour les membres d’« associations qui auraient pour but de provoquer à la suspension du travail, à l’abolition du droit de propriété, de la famille, de la patrie, de la religion… » Léon Gambetta, adversaire de la majorité conservatrice issue des urnes et, jusque-là, partisan d’une liberté d’association « pleine et entière », nuance son engagement au moment où, en 1876, les républicains remportent les élections. « Pas tout de suite », tempère-t-il, pour donner la priorité aux libertés de presse et de réunion… À sa gauche, les radicaux et les socialistes n’admettent pas ce recul, justifié par hostilité envers les congrégations. À défaut, les républicains de gouvernement font une exception pour les syndicats, en 1884, puis, en 1898, pour les sociétés de secours mutuels, qu’une simple déclaration suffit à constituer. Pour le reste, la loi de 1834 demeure en vigueur. Des tribunaux le rappellent qui, l’année du centenaire de la Révolution, répriment la création sans autorisation d’associations de plus de 20 personnes. Ironie de l’histoire, les républicains paraissent sur la défensive face aux conservateurs, qui multiplient les propositions d’extension. Nul n’en doute, les congrégations sont l’enjeu de cette bataille à front renversé qui trouve la solution que l’on sait en 1901. </p>
<h2 id="toc-Évolution-au-xxᵉ-siècle">Évolution au XXᵉ siècle</h2>
<p><em><strong>Plus d’un siècle d’associations loi 1901 s’est écoulé. Le paysage des associations aujourd’hui doit être bien différent de celui originel. Pouvez-vous nous décrire cette évolution ?</strong></em></p>
<p>Sans surprise, on constate des fluctuations, au gré des conjonctures politiques, dans l’interprétation de la loi. Ainsi la loi du 10 janvier 1936 permet-elle la dissolution des ligues paramilitaires d’extrême droite qui menacent la « forme républicaine de gouvernement », mais aussi des mouvements nationalistes ou régionalistes susceptibles de porter atteinte à l’intégrité nationale. En 1939, de nouvelles dissolutions frappent les organisations communistes, interdiction que le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gime_de_Vichy">régime de Vichy</a> élargit aux confédérations syndicales et à de nombreuses associations. En 1968, 1972 et 1986, des textes viseront tour à tour des groupes d’extrême gauche, la propagation du racisme ou l’apologie du terrorisme.<br><br>
Dans l’ensemble, pourtant, l’évolution intervenue s’est opérée dans le sens d’une extension tant des droits que de la variété et des forces du fait associatif. D’abord proscrits, les syndicats de fonctionnaires sont tolérés en 1924, avant d’être officiellement reconnus en 1946. Les dernières restrictions appliquées aux organisations d’étrangers sont levées en 1981. Après une période de fermeté, les congrégations, elles-mêmes, bénéficient, union sacrée oblige, d’une indéniable bienveillance pendant la Première Guerre mondiale, qui se prolonge dans l’entre-deux-guerres et que l’État français confirme en modifiant la loi de 1901. La liberté d’association est enfin peu à peu appliquée dans les colonies, de l’Algérie en 1904 à l’<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Afrique-%C3%89quatoriale_fran%C3%A7aise">AEF</a>-<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Afrique-Occidentale_fran%C3%A7aise">AOF</a> en 1946. En métropole même, l’<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Alsace-Moselle">Alsace-Moselle</a> fait exception sur ce plan comme sur bien d’autres – régime des cultes, protection sociale, etc. Le retour de la province à la France après la Première Guerre mondiale n’entraîne pas, en effet, l’abolition de toutes les lois du <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Reich">Reich</a>. Ainsi en va-t-il avec celle de 1908 sur les associations et ce qu’en disait le Code civil allemand, qui leur adjoint les sociétés. En conséquence, les associations d’Alsace-Moselle peuvent poursuivre des buts lucratifs. Le droit local distingue encore les groupements « inscrits » auprès de l’administration de ceux qui ne le sont pas. Dans le premier cas, la demande est soumise à un contrôle du tribunal judiciaire susceptible de déboucher sur un refus, par exemple si le nombre d’adhérents est inférieur à sept. Le même tribunal est autorisé à vérifier qu’ils ne sont pas tombés au-dessous de ce plancher. En contrepartie, elles disposent d’une capacité juridique supérieure à celles reconnues d’utilité publique sous le régime de la loi de 1901.<br><br>
En 1950 et 1956, deux arrêts du Conseil d’État ont consolidé le caractère institutionnel de la liberté d’association rangée parmi « les principes fondamentaux de la République ». En juillet 1971, le Conseil constitutionnel confirmera, en juillet 1971, cette interprétation par la condamnation d’un refus administratif de délivrer le récépissé de déclaration d’une organisation au motif qu’on la suspectait de reconstituer un groupe d’extrême gauche récemment dissout. Sans écarter la possibilité de restrictions, le Conseil repoussait l’établissement d’une autorisation judiciaire comme préalable à la procédure de déclaration. </p>
<h2 id="toc-le-rôle-économique-des-associations">Le rôle économique des associations</h2>
<p><em><strong>À l’échelle nationale, les associations loi 1901 ce sont 1,2 million d’associations, 23 millions de membres (1 citoyen sur 3 !) mais aussi <a href="https://www.associations.gouv.fr/les-associations-en-france.html">1,5 million d’ETP</a>. Le rôle social des associations est évident, mais qu’en est-il de son rôle économique ? Est-il reconnu à sa juste valeur ?</strong></em></p>
<p>S’agissant du regard porté par la société, il est clairement favorable, si l’on en croit deux sondages datés de 2019. Dans l’un 89 % des personnes interrogées – 94 % des moins de 35 ans - déclarent avoir une « bonne opinion » des associations en général. Dans l’autre, plus spécialisé, le taux atteint 79 % pour les associations de quartier et 76 % pour celles engagées dans l’action humanitaire et caritative. Résultats à comparer avec ceux des syndicats (34 %) et des politiciens (20 %). 88 % des sondés estiment prioritaire une gestion sociale irréprochable, ce que ne garantit pas toujours l’hétérogénéité des statuts, voire la précarité, des salariés du monde associatif. Le rôle économique de ce dernier n’est envisagé qu’à travers la question de son financement. Sur ce point, 86 % jugent primordial l’équilibre budgétaire des associations humanitaires et caritatives ; 79 % les encouragent à être moins dépendantes des subventions publiques. <br>
Ceci noté, par-delà la très large diversité associative, les adhérents privilégient les activités sportives – 41 % - et de loisirs – 20 % -, devant la culture – 17 % - et le caritatif – 13 %. Quant aux types d’engagements, le militantisme et le bénévolat composent toujours plus avec les attentes consuméristes des membres et la nécessité de recourir à des experts, évolution propice à la professionnalisation-salarisation d’une partie des cadres des plus grandes organisations, par ailleurs en compétition dans la collecte de fonds, notamment dans le secteur humanitaire.<br><br>
Le budget total des associations s’élevait à 113,2 milliards € en 2017. La somme donne la mesure du poids économique du fait associatif, quand les dépenses de l’État se situaient, la même année, autour de 417 milliards €. La comparaison est d’autant moins dénuée d’intérêt que, sans même parler des « associations administratives » issues d’entreprises publiques ou à financement public majoritaire, les associations ont souvent pris le relais d’un État social pressé de se désengager ou de redéfinir les priorités de son intervention directe dans des domaines aussi variés que l’assistance, le troisième âge, la formation, les sports, les loisirs, etc. Modalité d’une vertueuse subsidiarité ou sous-traitance de l’impuissance publique ? Un peu des deux, probablement, mais l’évolution n’est pas allée sans rejaillir sur la nature, les responsabilités, le financement, le fonctionnement et l’indépendance du mouvement associatif.<br><br>
Cela, jusqu’à ce que la pandémie de 2020, à l’origine de mesures inédites de confinement et de règles de distanciation sociale, entraîne de graves perturbations dans l’ordinaire de la vie associative. On songe ici aux sociétaires les plus exposés aux formes graves du covid-19, en premier lieu les personnes âgées, que l’on sait nombreuses parmi les bénévoles. Il est à craindre que la crise économique et sociale provoquée par le désordre sanitaire ne vienne aggraver ces difficultés, pour ne rien dire des rentrées de cotisations. </p>
<h2 id="toc-et-demain">Et demain ?</h2>
<p><em><strong>Pensez-vous qu’on doive craindre pour ce statut si simple et si ouvert ? Voit-on des prémisses de remise en cause, tant par les gouvernants que par une sorte d’égoïsme ambiant ?</strong></em></p>
<p>L’historien n’est jamais très à l’aise avec une question qui sollicite d’incertains dons divinatoires… On l’a vu, le mouvement associatif, dans son extrême diversité, a fait la preuve de son utilité sociale, au sens le plus large du terme. De longue date et dès avant la loi de 1901. Depuis 2014, le législateur a encore élargi son cadre et ses moyens d’intervention au risque d’en affaiblir la spécificité tant vis-à-vis des pouvoirs publics que du monde de l’entreprise. Un autre défi se profile, plus classique, mais non moins préoccupant, lorsque la législation antiterroriste ou « anti-séparatiste » menace de réactiver les mesures de contrôle préalable précisément abolies en 1901. <br>
Mais le mouvement associatif doit lui-même s’interroger sur sa relation avec la société environnante dans laquelle il agit comme sur sa compréhension des mutations qui affectent celle-ci, sa capacité à les anticiper, les freiner, les canaliser ou les combattre. <br>
Aussi bien la dynamique associative globale ne bénéficie-t-elle pas aux groupements de défense d’intérêts collectifs (partis, syndicats, parents d’élèves, etc.), dont les effectifs n’ont cessé de baisser depuis les années 1970-1980. Ces reculs prennent acte, certes, de l’évolution des formes d’engagement, à la fois plus horizontales et intermittentes, moins exclusives que jadis. La forte progression des associations culturelles et sportives rend compte, cependant, d’attentes accordées à la montée générale de l’individualisme, propice aux adhésions consuméristes, exemptes d’autre engagement que le paiement d’une cotisation donnant accès à des services. Ce qui, sans être tout à fait inédit, pèse sur les pratiques et l’esprit associatifs. <br>
La sociologie a sa part dans la plus ou moins grande perméabilité des associations aux tendances lourdes de la société. L’effondrement des organisations de masse est contemporain de la « désaffiliation » de larges pans des classes populaires, qu’il enregistre et amplifie. Sans doute, la prise de responsabilité associative, à l’instar de l’intervention dans l’espace public, a-t-elle été toujours plus facile pour les membres des classes moyennes et supérieures que pour ceux issus des milieux populaires. C’est aussi de cette façon que se concrétisent, voire se « naturalisent », les rapports de domination sociale. Si le réel se joue parfois des déterminismes, les statistiques sont implacables. <br>
En 2017, un tiers des présidents d’association sont ou avaient été chefs d’entreprise, cadres supérieurs ou membres de professions libérales, soit une proportion 2,3 fois plus importante que leur poids dans la société. L’écart est plus marqué chez les enseignants – 13 % contre 4 %, qu’avantage leur capital culturel. À l’inverse, on dénombre 5 % d’ouvriers, quand leur part parmi les actifs s’élève à près de 20%. Ces données prennent en compte l’activité passée des retraités, particulièrement bien représentés à la tête de groupements, dont 63 % des présidents ont 55 ans et plus, contre 38 % dans la population âgée de plus de 18 ans. Prime à l’expérience ? L’explication n’est pas irrecevable, elle peine toutefois à éclairer la place décroissante des femmes au fur et à mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie associative. Alors qu’elles constituent 52 % de la population de plus de 18 ans et un peu plus de 50 % de l’ensemble des sociétaires, on recense 39 % de présidente. Taux en progression depuis 2005 où elles n’étaient que 31 %, mais que ne saurait justifier un moindre engagement, au contraire. En 2017, 71 % des adhérentes participent aux activités de leur association toute l’année, soit 3 points de mieux que les adhérents…<br><br>
Gardons-nous de réduire le mouvement association au profil de ses présidents. On admettra cependant que présenter une telle image, inversée du reste de la population, mais encore décalée de la sociologie des bénévoles, puisse poser problème. </p>
<p><strong><em>Merci infiniment Michel Pigenet pour le temps consacré à la rédaction de ce texte original.</em></strong></p>
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</p>
gUIhttps://linuxfr.org/nodes/122082/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/390402020-04-03T14:20:05+02:002020-04-03T14:20:47+02:00Ce soir on se change les idées de 21h01 à 21h07Licence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr<p>Oui c'est très précis, va pas falloir se rater :)</p>
<p>Si vous habitez la France métropolitaine, ce soir vous pourrez voir l'ISS traverser le ciel, et cela à l’œil nu !</p>
<p>Le site de la Cité de l'Espace (musée de l'espace à Toulouse) donne les <a href="https://www.cite-espace.com/actualites-spatiales/iss-passage-3avril2020/">données précises</a> du passage pour les villes de Toulouse, Bordeaux, Nantes, Paris, Lyon et Marseille. Je vous laisse affiner les calculs selon votre position exacte.</p>
<p>A ces conditions il faudra en ajouter une bien évidemment : ne pas avoir de couverture nuageuse, ce qui semblera être le cas ici à Toulouse.</p>
<p>Et bonne soirée à la moulosphère.</p>
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</p>
gUIhttps://linuxfr.org/nodes/119878/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/383772019-02-26T14:24:00+01:002019-02-26T14:24:00+01:006 avril 2019 : C'est le 2e GPS Week Number RolloverLicence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr<p>Bonjour,</p>
<p>Renault me demande de faire une mise à jour du système multimédia de ma voiture rapidement, avant le 6 avril (RLink 1 des fois que certains n'aient pas reçu le message et soient concernés). Et pour une fois, alors que le message est destiné au grand public, il donne la raison technique, et en V.O. en plus : "Week Number Rollover".</p>
<p>Donc je me suis renseigné sur ce que c'était.</p>
<h2 id="toc-le-codage-de-la-date-dans-le-système-gps">Le codage de la date dans le système GPS</h2>
<p>Les communications GPS comprennent une date à la seconde. On parle bien d'une simple date informative, pas de l'ultra-précision nécessaire au calcul des positions.</p>
<p>Cette date est basée sur un epoch un peu à la Unix, mais pas pareil : on compte les secondes depuis le début de la semaine (qui commence le dimanche) et on compte les semaines depuis le début du GPS. Ce compteur de semaines (<em>WN = Week Number</em>) étant codé sur 10 bits, il se remet à zéro au bout de 1024 semaines, soit grosso-modo 20 ans, c'est le <em>Week Number Rollover</em>. Or le GPS a plutôt 40 ans.</p>
<h2 id="toc-les-dates-clé">Les dates clé</h2>
<ul>
<li>La création du GPS qui sert de référence à l'epoch c'est le 6 janvier 1980</li>
<li>20 ans plus tard environ, le 21 août 1999, premier Week Number Rollover</li>
<li>20 ans plus tard environ, le 6 avril 2019, prochain Week Number Rollover</li>
</ul>
<h2 id="toc-conséquences">Conséquences</h2>
<p>En 1999 je ne me souviens pas que ça ait défrayé la chronique. En même temps, les équipements GPS étaient peu courants dans le grand public. Mais les utilisations industrielles étaient déjà là et il n'y a pas eu d'impact notable.</p>
<p>En 2019, je m'attends tout de même à plus d'impact. Par exemple j'ai une autre voiture (Renault aussi) plus vieille, qui synchronise son heure sur le GPS, et j'ai bien peur qu'il me faille passer en manuel. Autre exemple spéculatif, si votre smartphone considère que seule l'heure GPS est de confiance et que le bug est avéré, peut-être que certains certificats DRM se trouveront inutilisables.</p>
<p>Mais en cherchant des informations, je me suis rendu compte que le calcul de la date selon les fabricants pouvait également contenir un "offset" basé sur la date de fabrication par exemple, qui fait que ce <em>Rollover</em> arrivera potentiellement dans quelques années, pas forcément à date anniversaire du GPS.</p>
<p>Bref il y a un petit côté "bombe à retardement" dans cette histoire, variable selon la naïveté de l'implémentation.</p>
<h2 id="toc-conclusion">Conclusion</h2>
<p>Je n'ai pas réussi à trouver l'origine de ce choix de codage de date ni pourquoi il apparait un certain manque d'ambition (ou d'excès de confiance dans les systèmes utilisateurs ?) de la part de la norme en ne visant que 20 ans avant d'avoir un problème potentiel. Si quelqu'un a plus d'explication, ce sera toujours intéressant.</p>
<p>En tous cas, si le dimanche 7 avril au matin un appareil GPS vous dit qu'on est en août 1999, vous saurez pourquoi.</p>
<h2 id="toc-références">Références</h2>
<ul>
<li><a href="https://ics-cert.us-cert.gov/sites/default/files/documents/Memorandum_on_GPS_2019.pdf">Memorandum du gouvernement US</a></li>
<li><a href="https://www.gps.gov/cgsic/meetings/2017/powers.pdf">Présentation de l'US Naval Observatory</a></li>
<li><a href="https://www.gps-repeaters.com/blog/gps-week-number-rollover-april-6th-2019/">Article de blog d'un spécialiste GPS indoor</a></li>
<li><a href="http://www.gorgy-timing.fr/167-information-roll-over-gps.htm">Un fabriquant d'horloges industrielles qui liste selon la date du firmware quels appareils auront le soucis et quand</a></li>
</ul>
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</p>
gUIhttps://linuxfr.org/nodes/116527/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/381712018-10-24T18:58:35+02:002018-10-24T18:58:35+02:00Le VAE n'est PAS un truc de fainéantLicence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr<p>Une bonne fois pour toutes : non, un VAE (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9lo_%C3%A0_assistance_%C3%A9lectrique">Vélo à Assistance Électrique</a>) n'est pas un truc de fainéant. J'en ai ma claque d'entendre ou de lire que le VAE c'est un truc de fainéant, que les vrais courageux utilisent des vrais vélos sans assistance etc.</p>
<p>On va tenter d'argumenter, on sait jamais, ça pourrait servir…</p>
<ul>
<li><p>Déjà ceux qui disent ça disent souvent ensuite "oui bon moi je viens au boulot en voiture, mais si je pouvais venir à vélo, crois-moi, ce ne serait pas un vélo électrique ! Ah non, le VAE c'est pour les fainéants, et moi je suis courageux. Mais bon, là je peux pas venir à vélo, c'est vraiment dommage". Moi qui ai équipé un vélo existant avec une assistance, croyez-moi que même les cyclistes au quotidien sont très très très nombreux à me demander comment on fait, combien ça coûte, plutôt que de me traiter de fainéant.</p></li>
<li><p>Le VAE est un moyen de transport, pas un sport. Jamais il n'a été revendiqué comme un sport : personne ne milite pour mettre le VAE aux Jeux Olympiques. Et pour les déplacements, il n'a jamais été question de sport non plus. Quand tu marches, personne ne te dit "fainéant ! tu pourrais courir quand même !". Quand tu vois la taille des parkings d'une entreprise et la taille des douches, tu te dis que non, notre société n'a jamais demandé de faire du sport pour venir travailler.</p></li>
<li><p>L'effort fait sur un VAE est généralement considéré au niveau d'une marche un peu soutenue. Il ne faut pas comparer la distance, mais le temps : 1/2h de VAE c'est "comme" 1/2h de marche. Sauf que tu fais 4x plus de distance et donc t'es moins frustré et donc tu le fais, au lieu de te dire qu'il faudrait que tu le fasses. D'ailleurs souvent les gens disent "Ah mais si j'étais à 1/2h de marche du boulot, oui, j'irais régulièrement à pied, c'est très bon pour la santé de se dégourdir les pattes" => prends un VAE, c'est pareil sauf que tu feras 10km pendant ta 1/2h de marche.</p></li>
<li>
<p>La voiture, ça oui, c'est un vrai truc de fainéant. D'ailleurs j'ai fait un classement (tout à fait critiquable) des trucs du plus fainéant au plus courageux, on va voir que le VAE est pas si ridicule. Je me base sur un trajet de 10km pour aller au boulot.</p>
<ul>
<li>La voiture individuelle : Oui, tu visses ton cul dans un fauteuil de chez toi au boulot. On ne fait pas mieux dans le style, sauf peut-être le taxi.</li>
<li>Le covoiturage : le cul vissé également, mais tu te donnes des contraintes, tu dois faire un effort pour te détourner de ton chemin, pour adapter tes horaires. C'est pas rien, ça se respecte.</li>
<li>Le scooter/la moto : Tu visses ton cul sur une selle (ça change), mais tu te prends le froid, le chaud, la pluie, la buée… ça demande un peu plus de courage au quotidien.</li>
<li>Les transports en commun : Là tu devras marcher tôt ou tard entre deux vissages de cul, tout en t'adaptant aux horaires de la compagnie locale. Sauf chanceux extrême, tu dois toujours faire quelques centaines de mètre pour aller à l'arrêt. Et sors ton gros manteau l'hiver, tu en auras bien besoin (alors qu'en voiture, t'en as pas besoin on le rappelle).</li>
<li>Le VAE : C'est comme le scooter, sauf qu'il faut pédaler. Pas fort, mais faut pédaler. Résultat, au bout d'1/2h, tu as le cardio qui tourne (j'ai toujours pas mesuré, quelqu'un l'a fait ? Si oui, mets un pouce bleu et laisse un commentaire !!!), tu as envie d'un bon gros verre d'eau, et si t'as pas eu de chance avec Mère Nature, t'as même des auréoles sous les bras.</li>
<li>En marchant : Comme le VAE, sauf que en plus tu mets 2 heures pour faire tes 10km. C'est le moral qui manque en général (en plus du temps).</li>
<li>Le vélo : Là faut appuyer fort sur les pédales, et aux aléas tu peux rajouter le vent, et les montées (que le VAE te gomme complètement - quand je vous dis que c'est génial !). Tu rigoles pas toujours en vélo quand le trajet est long. C'est agréable quand les conditions sont bonnes, mais le reste du temps, faut beaucoup de motivation (écolo, sportive… chacun ses raisons). Selon les gens 10km se feront avec ou sans douche, c'est une vraie contrainte (surtout le matin en arrivant au boulot).</li>
<li>Courir : Là oui c'est la classe, faire 2x10km de course pour aller bosser. Tu forces le respect et tu peux traiter tous les autres de fainéant on te comprendra. Compte 1h douche comprise pour quelqu'un de bien entraîné, les jours de gros embouteillage tu feras pas mieux en voiture.</li>
</ul>
</li>
</ul>
<p>Alors pourquoi seul le VAE se fait-il railler ainsi ? Pourquoi quand je prends la moto sous la pluie on me dit que je suis courageux, mais le VAE un beau jour on me traite de fainéant ?</p>
<p>Je ne demande pas à tout le monde d'aller au boulot en VAE (chacun fait ce qu'il veut/peut, je m'en fiche profondément), mais au moins comprenez que le VAE n'est pas non plus un signe de déchéance du XXIe siècle.</p>
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</p>
gUIhttps://linuxfr.org/nodes/115546/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/377042018-01-19T11:47:06+01:002023-09-30T09:10:47+02:00Obsolescence programmée... ou maintenance préventive ?Licence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr<p>Salut les moule·e·s !</p>
<p>Je partage ici mon expérience, vous allez voir c'est rigolo, surtout un vendredi.</p>
<p>Je possède depuis des années, un combiné scanner/imprimante Epson PX700W qui me donne entière satisfaction. Je m'en sers principalement pour imprimer des photos, car pour l'ordinaire, j'ai une encore plus vieille laser Brother dans le garage.</p>
<p>Depuis quelques temps, un message "tampon encreurs engorgés, veuillez aller voir le S.A.V" était présent sur l'imprimante, sans toutefois m'empêcher d'imprimer. Et ça imprimait toujours correctement. Mais voilà qu'il y a quelques jours, l'appareil est complètement bloqué, je ne peux même plus scanner : tampons encreurs H.S.</p>
<p>Argllll….</p>
<p>Bon, je demande à l'Internet ce qu'il en pense, évidemment ça gueule beaucoup : il y a un compteur qui lance cette alerte, et il existe (sous le manteau) un programme (pour Windows uniquement) qui permet de mettre à zéro ce compteur. Pas mal de retours d'utilisateurs : ça marche, il suffit de remettre à zéro ce compteur. Ces programmes existent pour la quasi totalité des modèles Epson (en tous cas on voit des dizaines de références). Moi qui ne croit pas spécialement qu'un fabriquant fasse des efforts pour faire un produit moins bon, la recherche du coût minimal suffisant amplement à assurer la médiocrité, je vais devoir me résigner à le dire : "Encore un coup de ces programmeurs d'obsolescence !"</p>
<p>Et puis en fouillant un peu plus je vois un message "ah bin moi je suis allé au S.A.V Epson, le changement du tampon encreur est gratuit".</p>
<p>… pardon ?</p>
<p>Site officiel Epson, je trouve une boutique agréée par chez moi, je les ai contacté, ils m'ont dit de pas trop trainer car ils n'ont plus beaucoup de stock de ces tampons (on peut pas non plus leur jeter la pierre, l'imprimante va sur ses 10 ans), et que en effet, c'est gratuit, c'est une opération de maintenance prise en charge par Epson. A l'heure actuelle, je l'ai déposée, mais pas encore récupérée (compter 1 semaine approximativement).</p>
<p>Moralité : avant de gueuler…</p>
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</p>
gUIhttps://linuxfr.org/nodes/113558/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/375162017-09-29T22:34:45+02:002023-10-22T08:18:21+02:00RAID is no Backup!Licence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr<p>Suite à une discussion avec mon copain Léo, je retombe sur ce <em>tweet</em> magnifique : <a href="https://twitter.com/leyrer/status/847816162557689857">https://twitter.com/leyrer/status/847816162557689857</a>.</p>
<p>Je sais qu’en écrivant ici j’ai une audience assez érudite, mais sauvons l’humanité et rajoutons une couche :</p>
<h2 id="toc-repeat-after-me-raid-is-no-backup">Repeat after me: RAID is no Backup!</h2>
<p><em>Répète après moi : le RAID n’est pas de la sauvegarde !</em><br>
<img src="//img.linuxfr.org/img/687474703a2f2f69776763722e6f72672f77702d636f6e74656e742f75706c6f6164732f323031312f31322f666972652d34333131323835332e6a7067/fire-43112853.jpg" alt="Titre de l’image" title="Source : http://iwgcr.org/wp-content/uploads/2011/12/fire-43112853.jpg"></p>
<h2 id="toc-alors-ça-sert-à-quoi-le-raid">Alors, ça sert à quoi le RAID ?</h2>
<p>On voit bien avec la photo que le gars pouvait avoir douze disques de redondance, ça ne lui sert plus à rien. Ça marche aussi avec une inondation, un cambriolage, une surtension, un orage magnétique (bon, là j’exagère), etc., ou un <code>rm -rf</code> mal tapé. La photo provenant de l’incendie d’un <em>data center</em> dans le Wisconsin, on se dira qu’ils avaient pris toutes leurs précautions.</p>
<p>Qu’on se le dise : le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/RAID_(informatique)">RAID</a> ne protège pas de tout. En revanche, il protège du plus probable. Tellement probable qu’on peut dire à coup sûr que ça vous arrivera un jour : le panne de disque dur. Un beau jour (ou pas), le disque décide que c’est fini, qu’il a largement dépassé son <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Temps_moyen_de_fonctionnement_avant_panne" title="mean time between failures">MTBF</a> d’heures de travail et que, à partir de dorénavant, ce sera sans lui. Et ça, ça arrive tous les jours.</p>
<h2 id="toc-mais-comment-faire">Mais comment faire ?</h2>
<p>Des sauvegardes pardi ! On le sait tous, mais c’est pas forcément facile. Surtout qu’une sauvegarde pour être efficace doit être :</p>
<ul>
<li>automatique (sinon on la fait de temps en temps, puis plus du tout) ;</li>
<li>éloignée (pour se protéger de l’incendie ou de l’inondation).</li>
</ul>
<p>Voici une description de mon système, adapté à une famille de <s>bons gros geek</s> quatre personnes et un peu plus sûrement :</p>
<ul>
<li>un espace RAID disponible sur un NAS, j’ai opté pour du RAID 6. Le prix d’entrée est assez cher (deux disques de « perdus » en espace, ainsi que le besoin d’un processeur un peu costaud), mais les avantages sont assez importants : je peux perdre deux disques [*] tout en gardant le service, et surtout j’en rajoute à la volée très facilement pour augmenter la taille ;</li>
<li>du Gigabit filaire dans la maison, ainsi ça va vite, c’est transparent pour tout le monde et certains fichiers sont disponibles directement via le NAS, comme les photos et vidéos familiales ou la mise en commun des CD et DVD « rippés » ;</li>
<li>une sauvegarde des machines de la maison sur cet espace ;</li>
<li>j’utilise <a href="http://rsnapshot.org/"><em>rsnapshot</em></a> pour faire les sauvegardes, ce qui signifie qu’elles sont incrémentales et que je peux par exemple récupérer un fichier que mon fils a effacé une mois auparavant ;</li>
<li>une liaison à 100 Mbit Wi‐Fi avec un voisin (deux antennes <a href="https://www.ubnt.com/airmax/nanostationm/">Ubiquity</a>) : on peut donc introduire de la distance ;</li>
<li>une machine chez le voisin avec Openmediavault, une distribution assez sympa pour faire un NAS. Bon, la distrib’ ne me sert pas à grand’chose vu que je n’utilise que <em>rsync</em> en fait, mais c’était l’occasion de jouer avec ; c’est un PC de récup (mini‐ITX avec Atom soudé) et un simple disque de 2 To. ;</li>
<li>
<em>rsync</em> quotidien du dernier instantané (<em>snapshot</em>) des machines chez le voisin : si je perds mon NAS (<em>cf.</em> photo d’illustration), je perds l’historique (je ne pourrai donc pas récupérer le fichier effacé par mon fils il y a un mois), mais j’ai toutes les sauvegardes de la famille (ainsi que les photos et les vidéos familiales, sûrement le bien le plus précieux de mon réseau local). Je sauvegarde également les médias photos, vidéos et audio présents sur le NAS.</li>
</ul>
<h2 id="toc-et-cest-pas-un-peu-toomuch-tout-ça">Et c’est pas un peu too much tout ça ?</h2>
<p>Meuh si évidemment !!! Mais pas tant que ça en fait si l’on considère que ça me permet ainsi raisonnablement de m’assurer :</p>
<ul>
<li>contre le <code>rm -rf</code> (y compris en local de la part de mes administrés) ;</li>
<li>contre la panne disque (idem) ;</li>
<li>contre l’incendie (ouais, bon, là, c’est quand même très peu probable) ;</li>
<li>que le voisin jette un œil de temps en temps à ma baraque pendant mes périodes de vacance, j’ai son NAS de sauvegarde chez moi. ;)</li>
</ul>
<p>Cela dit, on peut tout de même simplifier :</p>
<ul>
<li>on peut remplacer le disque chez le voisin ainsi que la liaison dédiée par un service <em>cloud</em> (Amazon Glacier me tentait bien, par exemple), mais à condition d’avoir une connexion sympa (ce n’est pas vraiment le cas de mon ADSL à 4 Mbit/s) ;</li>
<li>on peut directement sauvegarder chez le voisin sur un petit NAS RAID 1 par exemple ; mais, à ce moment, il faut être assez confiant sur la disponibilité de sa propre machine chez quelqu’un d’autre (coupure de la liaison Wi‐Fi, coupure d’électricité du voisin en partant en vacances).</li>
</ul>
<p>Et vous, vous faites vos sauvegardes ?</p>
<hr>
<p>[*] <em>J’ai été victime d’un classique du RAID 5 avec un disque spare. Un disque est détecté défaillant et le spare se rajoute donc automatiquement dans la grappe. La synchro démarre et prend plusieurs heures, où l’ensemble des disques est très sollicité. À ce moment, il n’y a pas de redondance (puisque j’avais eu un disque défaillant). Pas de redondance, très haute sollicitation, etc. Vous devinez ce qui s’est passé ? Oui, une second a lâché.</em></p>
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</p>
gUIhttps://linuxfr.org/nodes/112778/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/374522017-08-24T10:11:19+02:002017-08-24T14:48:03+02:00Il dit qu'il s'est fait bronsoniserLicence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr<p>Alain Berberian, le complice des Nuls, on pourrait dire le 5e Nul, nous a quitté récemment, à l'âge de 64 ans. Il est le réalisateur de <em>La Cité de la peur</em> bien sûr, mais également de quelques séries des Nuls (<em>ABCD Nuls</em>, <em>Histoires de la Télévision</em>), et évidemment de <em>Les Nuls l'émission</em>.</p>
<p>Grosso modo il a bossé avec eux de 1989 à 1994, date de sortie du film culte de Les Nuls.</p>
<p>Après les Nuls, on l'a vu réaliser quelques films, comme <em>Paparazzi</em> ou <em>l'Enquête Corse</em>.</p>
<p>Son dernier film date de 2007.</p>
<ul>
<li><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Berberian">https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Berberian</a></li>
<li><a href="http://www.imdb.com/name/nm0073322/">http://www.imdb.com/name/nm0073322/</a></li>
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</p>
gUIhttps://linuxfr.org/nodes/112523/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/373422017-06-01T16:16:29+02:002017-06-01T16:16:29+02:00VITE ! Mettez à jour votre distrib !Licence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr<p>Oh mon Dieu ! <a href="https://www.sudo.ws/alerts/linux_tty.html">https://www.sudo.ws/alerts/linux_tty.html</a></p>
<p>Anéfé, une faille a été trouvée dans la commande <code>sudo</code> : vite, tous à vos mises à jour !!!</p>
<p>Bon, quand on lit d'un peu plus près, il n'y a pas non plus péril en la demeure : c'est limité aux utilisateurs ayant déjà les droits <em>sudo</em>, et à une machine tournant avec SELinux.</p>
<p>Mais bon, c'est toujours l'occasion de mettre à jour les machines que vous n'avez pas forcément sous les yeux à longueur de journée, par exemple votre VM qui fait tourner votre instance OwnCloud (en tous cas, c'était mon cas :) ).</p><div><a href="https://linuxfr.org/users/gbetous/journaux/vite-mettez-a-jour-votre-distrib.epub">Télécharger ce contenu au format EPUB</a></div> <p>
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gUIhttps://linuxfr.org/nodes/111996/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/370512016-12-28T11:34:34+01:002016-12-28T11:34:34+01:00Un outil fort pratique : apt-cacher-ngLicence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr<p>Bonjour,</p>
<p>Vous êtes sûrement l'administrateur de votre réseau local domestique, il y a pas mal de choses sympa à faire qui faciliteront la vie à vos utilisateurs comme à vous même.</p>
<p>Aujourd'hui : la mise en place d'un serveur de cache <a href="https://packages.debian.org/sid/apt-cacher-ng">apt-cacher-ng</a>.</p>
<p><strong>Mais qu'est-ce donc-t-il donc ?</strong></p>
<p>Ce serveur de cache va simplement cacher les paquets <code>apt</code> qui sont téléchargés, pour les resservir à la demande. Ainsi, si un des ordinateurs du réseau local se met à jour, les paquets téléchargés restent dans le cache, et l'ordinateur suivant demandant le même paquet le récupérera depuis le réseau local (1Gb/s chez moi) au lieu de le re-télécharger (450kb/s chez moi).</p>
<p>De plus, depuis la version 0.7.11 me semble-t-il, un seul serveur sait gérer plusieurs distributions, comme des versions différentes de Debian et de Ubuntu.</p>
<p><strong>Installation côté serveur</strong></p>
<p>Rien de plus facile, le paquet est en standard chez Debian et Ubuntu :</p>
<p><code>apt-get install apt-cacher-ng</code></p>
<p>Ensuite on peut éditer le fichier de configuration <code>/etc/apt-cacher-ng/acng.conf</code> pour notamment paramétrer l'endroit où les paquets seront stockés (<code>/var/cache</code> par défaut), ou le port du serveur cache (3142 par défaut).</p>
<p>A l'installation une procédure <code>cron</code> assure l'entretien périodique du dépot : les paquets obsolètes (ceux dont une nouvelle version a été téléchargée) sont purgés quotidiennement.</p>
<p><strong>Installation côté client</strong></p>
<p>Il faut indiquer au client d'utiliser ce "proxy" pour les téléchargements. La procédure est la même que le client soit sous Debian ou Ubuntu : dans le fichier <code>/etc/apt/apt.conf.d/70debconf</code> on ajoute simplement la ligne <code>Acquire::http { Proxy "http://<ip du serveur>:<port>"; };<br></code><br>
… et c'est tout !</p>
<p><strong>Exemple concret</strong></p>
<p>Je l'ai mis en place hier donc. Mes 2 enfants ont chacun un ordi avec Ubuntu 14.04 LTS . Je ne fais quasiment jamais de mise à jour (et c'est pas bien !), disons que la dernière date de plusieurs mois. Je lance la mise à jour chez ma fille : environ 1Go, 1h. Puis je lance la mise à jour chez mon fils : environ 1Go, une bonne 20aine de secondes :)</p>
<p><strong>Conclusion</strong></p>
<p>Quand on a de l'espace de stockage disponible 24/7 sur le réseau local (NAS sous Debian dans mon cas), c'est un confort de plus, non négligeable dès que les versions de Ubuntu ou de Debian s'accumulent à la maison (ordis de bureau, ordis portables, RPi… je dois en avoir une dizaine en tout, tous sous packages <code>apt</code>). Évidemment, c'est avec une connexion Internet limitée en débit qu'on en profitera le plus.</p>
<p>Je n'ai pas regardé si l'équivalent existe chez les autres distributions (Fedora, Arch…) et je laisse les commentaires pointer vers l'outil adéquat.</p>
<p>Quelques liens qui m'ont aidé :<br>
- <a href="https://wiki.debian-fr.xyz/Apt-cacher-ng">https://wiki.debian-fr.xyz/Apt-cacher-ng</a><br>
- <a href="https://doc.ubuntu-fr.org/apt-cacher">https://doc.ubuntu-fr.org/apt-cacher</a></p><div><a href="https://linuxfr.org/users/gbetous/journaux/un-outil-fort-pratique-apt-cacher-ng.epub">Télécharger ce contenu au format EPUB</a></div> <p>
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</p>
gUIhttps://linuxfr.org/nodes/110894/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/364942016-04-01T09:10:45+02:002016-04-01T09:10:45+02:00Son propre cloud à pas cherLicence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr<h2 class="sommaire">Sommaire</h2>
<ul class="toc">
<li><ul>
<li><ul>
<li><a href="#bp-illimit%C3%A9e-">BP illimitée :</a></li>
<li>
<a href="#bp-limit%C3%A9e-serveur-virtualis%C3%A9-">BP limitée, serveur virtualisé :</a><ul>
<li><a href="#ipv4-d%C3%A9di%C3%A9e-">IPv4 dédiée :</a></li>
<li><a href="#ipv4-partag%C3%A9e-nat">IPv4 partagée (NAT):</a></li>
</ul>
</li>
<li><a href="#5-par-an-mais-que-peut-on-faire-avec-un-tel-serveur">$5 par an ! Mais que peut-on faire avec un tel serveur ?</a></li>
<li><a href="#2-par-an-sans-ipv4-d%C3%A9di%C3%A9e-mais-que-peut-on-faire-avec-un-tel-serveur">$2 par an sans IPv4 dédiée ! Mais que peut-on faire avec un tel serveur ?</a></li>
<li><a href="#conclusion">Conclusion</a></li>
</ul></li>
</ul></li>
</ul><p>Bonjour et joyeux poisson à toutes zé à tous.</p>
<p>Posons d'emblée la question qui est l'objet de mon journal : quel est le serveur le moins cher que je puisse louer pour avoir mon bout d'Internet ?</p>
<p>La réponse arrive vite : c'est pas cher. Mais alors là vraiment pas cher. Tellement pas cher qu'il faut vite définir ce qu'est un serveur sinon on compare des trucs sans rapport.</p>
<p>Stockage, RAM, CPU, serveur dédié ou pas… on trouve évidemment de tout, et moins on en demande, moins c'est cher. Très rapidement on tombe à quelques Euros mensuels, c'est bien, mais peut mieux faire !</p>
<p>Quand on arrive dans les limites basses, c'est à dire une partie virtualisée d'un serveur qu'on va se partager à quelques centaines (milliers ?) de clients, de nouveaux critères arrivent rapidement : la bande passante disponible, et surtout la présence ou pas d'une adresse IPv4 dédiée. Pour information, l'IPv6 n'est pas un soucis, toutes les offres comprennent une belle tartine d'IPv6. Je ne suis pas spécialiste, je ne sais pas si le nombre d'adresses allouées correspond à la véritable norme, mais j'ai peu de doutes là-dessus. Non, le nerf de la guerre c'est clairement l'IPv4 dédié si on veut avoir des tarifs réellement bas.</p>
<p>Si je veux une adresse IPv4 dédiée, déjà je peux revendiquer mon bout d'Internet (Internet ne commence-t-il pas par l'allocation d'une adresse IP ?). Techniquement j'ai donc accès à tous les ports, à commencer par les 25, 80, 443 et autre 22 qui sont la base.<br>
Si j'accepte de partager mon adresse IPv4, on va me donner une poignée de ports (quelques dizaines), et je devrai donc me connecter en SSH en précisant le port par exemple, n'ayant aucun chance d'avoir le 22. L'effort n'est pas énorme, mais dès lors qu'on désire héberger un site web à destinations de personnes moins technophiles, il y a une petite complication.</p>
<p>Maintenant allons-y sur quelques références, et quelques prix !</p>
<h4 id="bp-illimitée-">BP illimitée :</h4>
<p>Si on désire une BP réellement illimitée, on peut aller voir chez les classiques hébergeurs comme OVH et 1&1 :</p>
<ul>
<li>Ils sont présents physiquement en France.</li>
<li>Ils proposent tous une gamme de serveurs. Pour un dédié le bas du plancher se situe dans les 10-15€ mensuels. A ce prix, on croule sous l'espace de stockage (1To pour les meilleurs), un CPU correct mais sans plus (Intel Atom par exmeple), et au moins 4GB de RAM. Si on double le prix, on obtient quelques raffinements comme le RAID 1 (donc 2 disques).</li>
<li>Si on accepte un virtualisé, alors les prix tombent en dessous de 5€ par mois. A ce prix on a moins de RAM (1GB par exemple), quelques dizaines de Go de stockage et un CPU dont on ne sait pas grand chose. Pour avoir testé plusieurs solutions, si c'est pour héberger 3 pages et faire un SSH c'est large, large, très large.</li>
<li>Évidemment toutes ces solutions proposent une IPv4 dédiée, et certaines proposent même pour un tarif supérieur d'en rajouter.</li>
</ul><h4 id="bp-limitée-serveur-virtualisé-">BP limitée, serveur virtualisé :</h4>
<p>Les BP limitées peuvent être très intéressantes dès lors qu'on sait que notre consommation sera contenue. Héberger quelques pages ne se compare pas à mettre tout sa photothèque en ligne + héberger une seedbox. Je n'ai pas su trouver d'hébergeur Français réellement low-cost, mais par contre certains étrangers peuvent proposer des machines virtuelles un peu partout dans le monde, et notamment en France (et quand je vois écris Roubaix, je me doute de la solution utilisée :) .<br>
On rentre surtout dans le monde des brockers, tout est virtualisé, et remplacez les tarifs "par mois" en tarif "par an".<br>
J'expérimente depuis quelques mois celui qui m'a semblé le moins cher. Je ne suis pas subventionné pour donner son nom : <a href="https://my.virtwire.com/">VirtWire</a>. Attention les yeux.</p>
<h5 id="ipv4-dédiée-">IPv4 dédiée :</h5>
<ul>
<li>Pour une dizaine d'€ par an vous aurez : une adresse IPv4 dédiée, 512MB de RAM, du CPU (?), 10GB de stockage, 500GB mensuels de BP.</li>
<li>A $5 par an (oui, il faut payer en dollars en fait), c'est 128MB de RAM et 5GB d'espace. C'est le moins cher que j'ai trouvé avec une IPv4 dédiée, et figurez-vous que j'ai réussi à faire tourner Yunohost dessus (mono utilisateur, mais je pense qu'à 3 ou 4 personnes, ça marchera très bien). Et qu'il restait de la RAM de libre. Avantage de la virtualisation : les MB utilisés sont réellement ceux utilisés par l'instance. Le kernel, et même les librairies je crois (à confirmer ?) sont partagées sur la machine hôte. Donc un Yunohost avec Apache, mySQL qui tourne, c'est une empreinte mémoire de l'ordre de 20MB. Je sais, j'ai eu du mal à y croire.</li>
<li>Les bourgeois peuvent s'offrir une solution à 5€ par mois : 6GB de RAM, 4x plus de CPU, 100GB de stockage, plusieurs To de BP, et 2 IPv4 !</li>
</ul><h5 id="ipv4-partagée-nat">IPv4 partagée (NAT):</h5>
<p>C'est là ou ça devient intéressant :)</p>
<ul>
<li>Pour $10 annuels, on trouve des spécifications comparables à une solution à $7 mensuels en IPv4 dédiée. Çà donne à réfléchir… 1GB de RAM, 15GB de stockage, 1To de BP@1Gb, et 20 ports d'une IP v4.</li>
</ul><p>Mais si on est dans cette catégorie, c'est pour y aller franco : vous avez-quoi de moins cher Monsieur ?</p>
<ul>
<li>Réponse : $2 par an. A ce prix, c'est 64MB de RAM, 1/2 part de CPU (j'adore le concept), 2GB de disque, et 100GB de BP, et toujours 20 ports IPv4. Je précise que celui-ci par exemple est disponible en version "hébergé en France" (Strasbourg).</li>
</ul><p>Alors c'est bien beau ces bas prix, mais pour quoi faire ?</p>
<h4 id="5-par-an-mais-que-peut-on-faire-avec-un-tel-serveur">$5 par an ! Mais que peut-on faire avec un tel serveur ?</h4>
<ul>
<li>Si on considère la version IPv4 dédiée à $5 par an, on a réellement un morceau d'Internet disponible, on peut apprendre à s'auto-héberger : email, serveur web, serveur de fichiers… tout est possible pour une utilisation personnelle (ou à la limite familiale)</li>
</ul><h4 id="2-par-an-sans-ipv4-dédiée-mais-que-peut-on-faire-avec-un-tel-serveur">$2 par an sans IPv4 dédiée ! Mais que peut-on faire avec un tel serveur ?</h4>
<p>Mais des foules de choses tout de même !</p>
<ul>
<li>Apprendre SSH, ou le réseau en général</li>
<li>Apprendre à mettre en place un serveur OpenVPN (vous pouvez par exemple encapsuler l'intégralité de votre communication mobile par exemple)</li>
<li>Héberger quelques données qu'on veut avoir sous la main partout (Wiki perso)</li>
<li>Et tout ce qu'on veut en IPv6 :)</li>
</ul><h4 id="conclusion">Conclusion</h4>
<p>Si vous n'avez jamais franchi le pas de louer un serveur, il est facile et très peu cher de se faire les armes sur un serveur virtualisé. Lors de l'installation on choisit sa distribution Linux (et il y en a beaucoup de disponibles, aucun soucis), en quelques minutes on reçoit un mot de passe root par email, et ensuite c'est à nous de jouer.</p>
<p>Bref, on apprend beaucoup, on joue beaucoup, et on est fier - un peu - de commencer à maîtriser ses données.</p><div><a href="https://linuxfr.org/users/gbetous/journaux/son-propre-cloud-a-pas-cher.epub">Télécharger ce contenu au format EPUB</a></div> <p>
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</p>
gUIhttps://linuxfr.org/nodes/108607/comments.atomtag:linuxfr.org,2005:Diary/308552011-03-06T09:58:06+01:002011-03-06T09:58:06+01:00Esprit du libre = CapitalismeLicence CC By‑SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr<p>Alors qu'on parle plus souvent d'anti-capitalisme, voire même de communisme, je pense au contraire que le logiciel libre est un philosophie très capitaliste. Comme disait le poète : <em>nous l'allons montrer tout à l'heure</em>.</p>
<h4>Les libertés fondamentale du libre</h4>
<p>Rappelons-nous des 4 liberté fondamentales d'un logiciel libre :</p>
<ul><li>Liberté d'exécuter le logiciel</li>
<li>Liberté d'étudier son fonctionnement</li>
<li>Liberté de le modifier</li>
<li>Liberté de le redistribuer</li>
</ul><p>Ces libertés sont considérées comme fondamentales par les libristes, car elles apportent à l'utilisateur un libre choix, un accès sans limite etc. Je n'y reviens pas, nous sommes sur DLFP en présence de connaisseurs !</p>
<h4>Capitalisme : les conditions</h4>
<p>Maintenant penchons-nous un peu sur le capitalisme.
Pour qu'un marché soit réellement capitaliste, c'est à dire basé sur une économie de marché avec une vraie concurrence, il doit lui aussi répondre à certains critères :</p>
<ul><li>Information illimitée du consommateur : si on veut faire jouer la concurrence, il faut bien évidemment pouvoir connaitre le produit et ainsi choisir selon ses propres critères.</li>
<li>Équivalence des produits : pour qu'il y ait concurrence, il faut qu'il y ait des produits équivalents, afin qu'on puisse choisir. En effet, comment choisir entre 2 produits différents au prix différent ? Si la règle de l'information est respectée, je considère toutefois qu'on peut limiter ce besoin, car une information complète permet d'évaluer la plus-value ou la moins-value d'un produit concurrent.</li>
<li>Contestabilité du marché : le marché doit être contestable, c'est à dire qu'un agent doit pouvoir entrer dans ce marché, proposer une nouvelle concurrence facilement (idéalement gratuitement). C'est une sorte d'anti-monopole.</li>
</ul><h4>Le non-capitalisme actuel</h4>
<p>Et actuellement, même si on nous bassine que nous sommes dans une économie capitaliste, j'ai du mal à voir comment on nous garantit les 3 critères ci-dessus. Et le marketing le premier tente systématiquement de nous en éloigner : celui qui roule en BMW n'est pas dans la même catégorie que celui qui roule en Renault. Pourtant ils ont chacun une paire de fesse et veulent aussi faire leurs 10km quotidiens, mais non, ce n'est pas comparable. Les pubs nous ont bien expliqué que le cadre BCBG fantasme sur la BMW depuis qu'il est gamin, et que le bon père de famille rêve de son Scénic depuis qu'il a un gamin.</p>
<p>Pour la contestabilité du marché, c'est quasiment inexistant. Sauf dans les marchés boursier ou pour quelque sous de frais n'importe qui peut acheter des actions et les revendre, il est très difficile d'avoir de nouveaux acteurs indépendants des principaux marchés. Allez monter une chaîne de supermarchés pour concurrencer Leclerc ou Carrefour... bon courage !</p>
<p>Enfin, l'information du consommateur... c'est surement ce qui est le plus bafoué. Boîte fermée dans le rayon, comment voir le produit ? Une étiquette de 5cm² avec 3 caractéristiques (souvent inutiles, comme les Mpixels des appareils photo par exemple), et un vendeur qui se contentera de vous la lire. Comment savoir quels matériaux sont utilisés ? Où le produit est-il fabriqué et dans quelles conditions ? Comment savoir si il a été conçu dans un soucis de durabilité ou de "jetabilité" ? Et même si c'est dans ce dernier but, est-il au moins correctement recyclable ?</p>
<p>Bref, le capitalisme, on est loin de sa belle théorie, celle qui nous garantit au final un prix au plus juste.</p>
<h4>Et le libre ?</h4>
<p>Avec les différentes libertés garanties par le libre, on peut considérer que le "marché" des logiciels libres est un marché capitaliste, ou en tous cas ce qui se rapproche le plus de cette théorie.
Le "consommateur" (on préfèrera dire "utilisateur") peut étudier, ou faire étudier l'intégralité du logiciel avant de le choisir. Il peut de toutes façons l'utiliser pour le tester à volonté. L'information est quasi illimitée (il restera toujours au moins une zone d'ombre : les bugs qui, par définition, sont introuvables !).
Ajoutons aussi que l'utilisation de formats ouverts permet à l'utilisateur de passer d'un logiciel à un autre sans contrainte.</p>
<p>De même (et pour tout dire, c'est le dernier <a href="http://linuxfr.org/users/darkhad/journaux/lengagement-de-red-hat-envers-lopen-source">journal sur la politique de RedHat</a> qui m'a fait réfléchir à tout ça), les libertés 3 et 4 permettent à n'importe qui d'entrer sur le marché facilement, de proposer un produit équivalent, ou un produit amélioré, mais toujours en parfaite transparence.</p>
<h4>Un changement de mentalités en cours ? Pas sûr...</h4>
<p>Alors là par contre, j'ai un peu peur. Force est de constater que au lieu de tirer les autres marchés vers un meilleur capitalisme, je me demande si ce n'est pas l'inverse qui se produit : les gros acteurs du libre tenteraient de revenir vers cette espèce de marché bâtard, ou personne ne veut laisser sa chance à l'autre.</p>
<p>On a déjà critiqué Ubuntu et son site qui ne parle jamais de Linux, mais de Ubuntu. Style "quand vous êtes sous Ubuntu, vous n'êtes pas sous Linux". Ou "vous n'aviez jamais utilisé de Linux" (oui, ça sonne mieux avec les camemberts).
Le journal auquel je fais référence, nous apprend que RedHat en a un peu marre qu'on lui pique son boulot, et va tenter de limiter le repompage pur et simple.</p>
<p>Peut-être sommes-nous dans une période charnière pour les grandes entreprises du libre ? Peut-on, dans notre marché actuel, monter une entreprise privée avec de vrais idéaux capitalistes comme ceux apportés par le libre ? Est-ce vivable à long terme ? Seul l'avenir nous le dira, mais je n'ai malheureusement pas trop tendance à y croire.</p>
<p>Amis capitalistes de tous pays, unissez-vous !</p><div><a href="https://linuxfr.org/users/gbetous/journaux/esprit-du-libre-capitalisme.epub">Télécharger ce contenu au format EPUB</a></div> <p>
<strong>Commentaires :</strong>
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