« Une génération perdue dans le bazar »

Posté par  (site web personnel) . Édité par Davy Defaud, Florent Zara et Benoît Sibaud. Modéré par Benoît Sibaud.
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nov.
2012
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A Generation Lost in the Bazaar, c’est le titre d’un article un peu polémique qui est paru récemment dans les Communications of the ACM, dont je recommande la lecture. L’auteur, qui est un contributeur FreeBSD depuis plus de 20 ans, y décrit les limites du modèle du bazar décrit dans le célèbre essai d’Eric S. Raymond. Le sous‐titre, Quality happens only when someone is responsible for it, donne aussi à réfléchir. L’auteur reproche au modèle du bazar son manque de cohérence et de standardisation, il motive son propos en donnant quelques exemples de non‐optimalités dans la collection de portages de FreeBSD :

  • il y a plus de 1 000 algorithmes cryptographiques copiés‐collés dans l’ensemble des paquets ;
  • pour compiler Firefox, il ne faut pas moins de 122 paquets, dont plusieurs dépendent de Perl ou Python, voire des deux.

Tout cela se poursuit avec le constat que des outils de compilation comme libtool et configure deviennent ingérables à force d’essayer d’apporter une certaine compatibilité entre systèmes. Là aussi quelques absurdités : par exemple, les 26 tests pour trouver un compilateur Fortran absent et inutile. Au final, le modèle du bazar tend à complexifier beaucoup de choses qui auraient pu être unifiées par un standard défini.

Certes, au niveau de l’écosystème il y a des redondances et des absurdités dues au nombre de bibliothèques proposant des fonctionnalités similaires. Chacune d’entre elles vient avec ses dépendances propres, ce qui rend la gestion d’un ensemble cohérent difficile. Cependant, le modèle du bazar a, à mon avis, permis quelques réussites, à l’instar du célèbre noyau qui a donné son nom à ce site. Avec les récents développements de GNOME 3, Unity, systemd, etc. À se demander si le modèle du bazar amène autre chose que du bazar… Tout ça pour vous souhaiter un bon vendredi.

NdM : merci à pmoret pour son journal.