La Société Informatique de France

Posté par  (site web personnel) . Édité par Benoît Sibaud, dourouc05, Florent Zara et Ysabeau 🧶. Modéré par Ysabeau 🧶. Licence CC By‑SA.
22
8
jan.
2023
Science

La Société Informatique de France (SIF) a fêté ses dix ans en mai 2022, quatre ans après avoir été reconnue d’utilité publique (Journal officiel du 4 septembre 2018). Cette société savante vise à rassembler toutes celles et ceux dont l’informatique est le métier ou la passion pour promouvoir l’informatique au niveau de l’enseignement, de la recherche et de la culture des citoyens et citoyennes, s’intéresser à la formation et l’emploi des informaticiens et informaticiennes, participer aux débats de société, etc.

Sommaire

Genèse et statuts

La SIF est née le 31 mai 2012 du sabordage de la Société des personnels enseignants et chercheurs en informatique de France (SPECIF) créée en 1985, la transformation de l’une en l’autre s’avérant trop difficile (changements de statuts et de missions). On trouvera plus de détails sur cette genèse dans le bulletin 1024 de novembre 2022 qui comporte un dossier pour fêter les dix ans de l’association.

C’est une association loi 1901, reconnue d’utilité publique depuis septembre 2018. Elle est administrée par un Conseil d’Administration et un Bureau élus, elle dispose également d’un Conseil Scientifique et d’un Conseil des associations.

Publications

Le bulletin 1024

La SIF publie en particulier son bulletin 1024 au printemps et à l’automne, environ 150 à 200 pages au format 15 × 21 cm. Les PDF de ses articles sont en accès libre sous licence CC BY-NC-ND 4.0 (BY-ND avant novembre 2022) et possèdent un DOI (Digital Object Identifier). Depuis le numéro 1 paru en septembre 2013, cela totalise plus de 400 articles.

Les hors-séries sont rares mais reflètent bien les préoccupations de la SIF :

Parmi les auteurs réguliers, vous retrouverez par exemple Jean-Paul Delahaye et Serge Abiteboul. Mais tout le monde peut contribuer à ce bulletin en contactant la SIF par courriel. Le bulletin utilise LaTeX pour sa mise en page. Les articles sont, bien sûr, écrits en français. Leur ton peut être académique, mais également plus détendu ou même humoristique, fantaisiste (une rubrique Fiction a été créée en 2022)…

Autres publications

La SIF publie également sa Lettre d’information, des revues de presse, son blog Binaire sur le Monde.fr lancé par Serge Abiteboul en 2014 (vous pouvez y proposer des articles). Enfin, plusieurs listes de diffusion sont proposées, une réservée aux adhérents et trois autres ouvertes à toutes et à tous : la liste annonces, la liste doctorants et la liste Femmes&Informatique. L’association est également présente sur un site qui fleure bon le musc, mais pas encore sur Mastodon.

Événements

La SIF organise des congrès annuels, des journées sur des sujets d’actualité, des écoles de médiation scientifique, le prix de thèse Gilles Kahn, le prix jeune chercheuse et jeune chercheur Lovelace-Babbage, des séminaires de doctorants, etc.

Adhésion

Les ressources de l’association proviennent essentiellement des adhésions (environ 400 personnes et 100 institutions en 2021). Vous pouvez soutenir la SIF en devenant membre, ce qui vous donnera en particulier le droit de recevoir son bulletin semestriel 1024 sous forme papier (à moins que vous ne préféreriez le PDF) et vous permettra de recevoir les messages de la liste de diffusion adherent. L’adhésion est gratuite pour les étudiants, doctorants et post-doctorants. Elle est de 15 € par an pour les jeunes salariés (depuis moins de deux ans), les retraités, les membres d’une association partenaire ou si votre institution est elle-même adhérente. Elle est sinon de 30 €. Vous pouvez payer en ligne par carte bancaire ou bon de commande.

Pour les adhésions d’institutions (laboratoires, unités d’enseignement, ou entreprises), cinq niveaux de cotisation sont proposés en fonction de leurs tailles.

Et les valeurs du libre ?

La promotion du logiciel libre n’apparaît pas dans les missions de l’association. Mais celle-ci s’intéresse clairement aux enjeux sociétaux de l’informatique. Sur la page « à propos » du blog Binaire, on trouve ce paragraphe qui semble bien résumer l’approche de la SIF :

Nous sommes des scientifiques et des professionnels du monde de la recherche qui partageons une vision résolument optimiste de la science et de la technique. Mais nous sommes tout sauf naïvement béats. Nous sommes parfaitement conscients des effets potentiellement dévastateurs des nouvelles technologies nées de l’informatique. Nous pensons que la société doit mieux comprendre l’informatique pour se saisir pleinement des problèmes nouveaux qui en découlent. Nous pensons aussi que l’informatique est souvent l’élément clé de solutions pour ces problèmes. C’est de tout cela que nous voulons parler.

Le congrès SIF 2019 était, par exemple, consacré aux données : données personnelles et respect de la vie privée, données industrielles. On y parle entre autres de RGPD et on compte parmi les intervenants la CNIL et Tristan Nitot. Lors de sa Journée Infrastructure pour la Souveraineté Numérique du 22 nov. 2022, Framasoft est représentée. Et on trouve dans la liste des associations partenaires (adhérentes à la SIF et membres du Conseil des Associations) l’AFUL (Association Francophone des Utilisateurs de Logiciels Libres).

Grave conclusion

La Société Informatique de France gagne à être connue. Ne serait-ce que pour son bulletin dans lequel vous trouverez probablement des articles qui vous intéressent (à partager dans les commentaires de cette dépêche !).

Pour conclure gravement, dans cet article (page 12) sur la création de la SIF du bulletin de novembre 2022, parmi les nombreux acronymes proposés par des membres qui ne manquent pas d’humour, on trouve : Société Nationale Informatique Française (SNIF). Oui, snif quand on consulte l’une des dernières nouvelles qu’elle a publiées : le nombre de postes ouverts en 2023 aux concours externes pour le CAPES NSI (CAPES numérique et sciences informatiques apparu en 2020) est de 50, comme en 2021. Pour l’agrégation d’informatique, une belle augmentation de 10 % : on passe ainsi de 20 à… 22. Alors qu’à terme, le besoin de créations de postes est de l’ordre de 2500. Autre statistique, autre snif : pour la première promo de cette agrégation, on a 3 femmes sur les 20 agrégés (on pourra se consoler avec leur fort taux de réussite en remarquant qu’elles étaient 4 parmi les 55 admissibles, bien que la taille de l’échantillon ne permette pas vraiment d’en conclure grand chose). Si elle et il étaient français(e), Lovelace et Babbage se retourneraient dans leurs graves.

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