Guerry Bastien a écrit 2 commentaires

  • [^] # Re: Auteur à la hauteur?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Logiciel libre et innovation technique. Évalué à 1.

    Encore merci pour ces éléments de réflexion. L'idée de se pencher sur le problème des institutions favorisant (ou non) l'innovation me paraît très intéressante.

    Pour être moi-même attentif à toutes les tentatives de récupération, toutes les hypocrisies de ce qui se cache derrière le mot trop beau de "libre", je suis sensible au danger que tu soulignes bien des "oligarchies". Ce sont bien elles qui ont intérêt à nous bercer de l'illusion de l'auto-organisation, de l'émergence spontanée d'un univers idéal de développement et d'utilisation... toutes sortes de ritournelles pseudo-libertaires qui n'ont que peu à voir avec la liberté effective.

    Exemples de "points noirs":
    - L'hégémonie de certaines distributions renoue avec une forme de standardisation désagréable.
    - La volonté de gagner le grand public avec de belles interfaces graphiques éloigne bien souvent l'utilisateur du comportement actif et intelligent que je lui attribue de manière optimiste: au lieu d'être quelqu'un qui va chercher à comprendre un logiciel pour s'en servir au mieux, il deviendra vite une sorte d'"agitateur frénétique de mulot".
    - Je prends les récentes initiatives de Red hat rendant payant le système de mise à jour comme une sorte d'affront fait au monde du libre.

    Bref: je suis conscient de la complaisance que j'ai un peu eu envers mon enthousiasme pour le libre, et je sais que tout n'est pas rose.

    Mais dans le cadre grossier d'une opposition entre la logique propriétaire et la logique du libre, je ne pouvais pas entrer dans toutes les nuances de cette *liberté* effective: je m'exposais certes au réchauffement de quelques clichés enthousiastes sur GNU/Linux, mais je devais aller au plus pressant... Dans la poursuite de cette réflexion, toutes tes remarques devraient trouver leur juste place.
  • # Auteur à la hauteur?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Logiciel libre et innovation technique. Évalué à 1.

    Je suis l'auteur du devoir ici commenté, sans être l'auteur de l'annonce qui a été faite à son sujet. Les remarques ci-dessus m'amènent à intervenir, mais je tiens d'abord à remercier les intervenants - quand bien même il ne me remercient pas de leur avoir fait perdre du temps en lisant ce "truc" ;-)

    0) Je viens de mettre le site à jour. Pour éviter les remarques sur les fautes d'orthographe et sur le manque de sérieux d'un document sans bibliographie ni notes, je recommande vivement les formats ps/pdf/lyx qui sont complets.

    1) Un mot sur "philosoph[i]e": il va de soi que ce devoir n'a aucune prétention philosophique. Disons pour faire court et pour éviter les classifications hasardeuses que c'est une "réflexion" sur la technique, réflexion alimentée par le modèle de développement des logiciels libres. D'autre part, il ne s'agit pas de mon DEA, mais d'un module auxiliaire de celui-ci, pour lequel on demande généralement une mini-dissertation.

    2) Un mot sur mes "compétences": comme je l'annonce sur le site, je ne suis pas programmeur - sans être un handicappé des scripts: je n'ai donc pas d'expérience directe du développement sous GPL, je n'en connais que ce qu'on a pu m'en dire et ce que j'ai pu en lire. J'ai conscience que ce manque de pratique rend beaucoup moins crédible mon travail, mais je l'ai justement mis à disposition sur le web afin de recueillir des témoignages autour de cette pratique. Cependant, proposant une notion de la technique qui comprenne le rôle actif de l'utilisateur dans l'élaboration du logiciel, je ne pense pas que mon point de vue puisse être complètement annulé par cette aveu de faiblesse.

    3) Au sujet des empreints à d'autres documents: je ne prétend pas à l'originalité absolue. Je mentionne toujours mes sources réelles et mes sources d'inspiration (dans les formats complets). Je rappelle de plus que ce devoir s'adresse *aussi* à un public qui n'est pas supposé familier du logiciel libre: celui des universitaires réfléchissant sur la technique. Les redondances avec d'autres documents sont donc fâcheuses mais inévitables.

    4) La bourse: en mentionnant le taux record de VA-Linux, je ne prétend pas engager qui que ce soit à acheter... je ne possède moi-même aucune action ;) Je voulais simplement signaler que les logiciels libres correspondaient aussi à une réalité économique, et que cette réalité était porteuse d'espoirs. Je ne prend pas la bourse pour une garantie, de quelque ordre que ce soit. Mais le fait que des espoirs soient aujourd'hui déçus ne dit rien quand aux causes de cette déception.

    5) Etat des lieux trop reluisant: J'accepte volontiers cette critique. Je dois me mettre à jour sur ce point... disons aussi que je voulais communiquer un peu de mon enthousiasme aux lecteurs réels (profs) et potentiels. J'ai au moins réussi pour la première partie.

    6) Objet général Plusieurs remarques me reprennent sur le fait que je ne sais pas exactement de quoi je parle quand je parle de logiciel libre. Tout à fait d'accord pour avouer que je ne connais pas tous les tenants et aboutissants du problème, ni l'écheveau des signes de reconnaissance de la communauté du libre. Néanmoins je me permets de préciser que mon objet premier n'était pas de comprendre le logiciel libre à la lumière de deux/trois notions sociologiques concernant la technique, mais à l'inverse de comprendre les nouveaux modèles de sociologie de la technique relativement à ce qui se passe dans le monde des logiciels libres. C'est d'abord une réflexion sur la technique, et le moyen de comprendre que le mode de développement des logiciels libres est un terrain très fertile pour mettre à l'épreuve ou inventer les modèles qui nous permettent de comprendre l'innovation technique. C'est aussi par rapport à cet objectif premier de mon devoir que j'attends des réactions.

    7) Pour les remarques constructives: D'accord pour réfléchir au problème de l'innovation et du travail collectif. On m'a aussi suggéré de creuser la notion de "contrôle" du logiciel, contrôle élargi par l'ouverture des sources.

    Voici pour les remarques.
    J'espère qu'elles pourront dissiper quelques malentendus de lecture. Je ne prétend en tous cas donner aucune leçon, ni produire un chef d'oeuvre; j'espère simplement que cette réflexion sur la technique en suscitera d'autres. Je reste ouvert à toutes les critiques, et je vous remercie déjà pour m'avoir apporté, en ce matin de pâques, d'autres sons de cloches...