Catzillator a écrit 1 commentaire

  • # Réponse

    Posté par  . En réponse à la dépêche Il n'a de libre que le nom. Évalué à 4.

    J'ai voulu répondre à "l'individu", mais le forum n'est ouvert que le jour même, je profite toutefois de Linuxfr.org pour placer cette réponse...


    Réponse à M. GIULIANI :

    Cette "article" n'est qu'une compilation de propos ineptes, basés sur des conceptions erronées. De toute évidence l'auteur, M. GIULIANI, n'a aucune compétence et aucune connaissance dans le domaine du logiciel libre et de l'informatique en général.

    Monsieur,
    Lorsque que vous affirmez que le propos du logiciel libre est un "mauvais coup porté à l'accès du plus grand nombre à l'informatique", vous avez tout faux et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, qu'est ce que l'informatique? Si l'on considère que l'on peut réduire l'informatique à des activités bureautiques telles que par exemple le traitement de texte, la navigation sur internet, la lecture de mails, alors il est possible que l'accès aux codes sources n'est pas utile pour que le "plus grand nombre" ait accès à l'informatique. Mais l'informatique ce n'est pas cela. C'est au contraire, programmer des logiciels qui contrôlent les "mécanismes" complexes que sont les ordinateurs pour une utilité personnelle ou collective. La possibilité d'étudier les codes sources, de les modifier afin de les adapter à ses besoins est donc indispensable pour permettre le véritable "accès du plus grand nombre à l'informatique".

    Vous critiquez dans votre second paragraphe l'ouverture des codes (sources) et le travail communautaire qui se met "en marge du droit de la propriété intellectuelle". Apparemment, vous n'avez pas connaissance du vieux débat qui a secoué les pionniers de l'informatique et qui visait à définir si la recherche dans le domaine du logiciel informatique est une science ou une technique. Il est aujourd'hui et depuis longtemps, globalement admis que l'informatique est une science (on dit notamment études universitaires en Sciences Informatiques). Or les sciences sont depuis bien longtemps en "marge du droit de la propriété intellectuelle". Lorsque l'on écrit un programme informatique, on n'invente pas des solutions comme vous semblez le penser. Au contraire, on DÉCOUVRE une façon d'ordonner une suite d'instructions et de routines. L'auteur de cette découverte peut en toute légitimité attendre de la reconnaissance, voir même un bénéfice de cette découverte. Mais il n'a aucun droit de propriété sur elle !

    Toujours dans le second paragraphe, vous posez la question "La liberté se réduit-elle à la gratuité?". C'est là une question philosophique particulièrement intéressante, mais complêtement HORS SUJET. Les logiciels libres ne sont pas définis comme étant forcément gratuits : "...Un programme est un logiciel libre si les utilisateurs ont toutes ces libertés. Ainsi, vous êtes libre de redistribuer des copies, avec ou sans modification, gratuitement ou NON...", (sources : http://www.gnu.org/philosophy/free-sw.fr.html). Lorsque que l'on prétend écrire un article, il est préférable de se documenter. Le simple fait d'aller sur le site http://www.gnu.org vous aurait même suffit; dixit "Free as in Freedom".

    Vous évoquez ensuite l'homme qui est à l'origine du logiciel libre : Richard M. Stallman, et non pas R. Stallman. Lorsque l'on cite quelqu'un il faut veiller à citer son nom correctement. Je passe la manipulation de ses propos en les présentant partiellement et hors contexte, car c'est tellement fréquent dans les propos de certains individus.

    Vient un peu plus bas dans le texte, l'étonnante phrase : "L'expérience prouve que ces dépenses donnent lieu à de multiples rallonges [financières]". Si l'on se base sur vos propos les dirigeants d'un grand nombre d'entreprises (et pas seulement en France) seraient complètement stupides puisque le nombre d'entre eux qui migre vers les logiciels libres est en croissance constante et sans conséquence désastreuse, financièrement s'entend, à déplorer pour le moment. En réalité, l'expérience (la vraie) prouve même que l'utilisation des logiciels libres permet d'énormes économies car l'architecture du logiciel (la partie la plus difficile à programmer -- pour ceux qui ont peu de connaissances informatiques) y est déjà présente, il ne reste plus qu'à modifier (si on le souhaite) ce qui l'entoure pour rendre le programme plus adapté à nos besoins. On pourra prendre l'exemple du Ministère de la Défense français.

    Un peu plus bas, vous poursuivez par "...C'est ainsi que le ministère des Finances français vient de signer avec fierté le plus gros contrat au monde de maintenance informatique sur logiciels ouverts, pour un montant de 39 millions d'euros. Ce qui fait de ces «logiciels gratuits» les logiciels les plus chers de l'histoire !...". De toute évidence, soi vous ne savez pas lire les textes pourtant fort bien rédigés du site http://www.gnu.org et disponible (entre autres) en français, ou bien vous êtes fort malhonnête. UN LOGICIEL LIBRE N'EST PAS FORCEMENT UN LOGICIEL GRATUIT comme dit précédemment.

    Au septième paragraphe, la phrase "Poussé par les multinationales du service informatique, grandes consommatrices de crédits de maintenance et de développement..." est "amusante" car par la suite vous allez déplorer le fait que selon vous les logiciels libres ruinent les petites et moyennes entreprises du développement informatique, or vous nous prouvez ici que c'est exactement le contraire. Les clients ne possèdant pas de structures pouvant dévélopper leurs systèmes informatiques ont besoin d'entreprises leur bâtissant des solutions adaptées à leurs besoins et ce, en se basant sur des logiciels libres. Voila de quoi dynamiser les petites et moyennes entreprises françaises et européennes, car comme vous le dites "déplacer des usines de conception d'un logiciel est très difficile". En réalité, c'est surtout dangereux pour les entreprises et les pays eux-mêmes, car cela constitue de l'exportation de savoir scientifique.

    En fin de texte, vous abordez le sujet de la sécurité informatique et vous dites dans l'une des rares phrases non-erronée de "l'article" : "...la sécurité informatique est devenue un enjeu considérable dans nos sociétés. Nous avons besoin de produits bien définis, connus, garantis...". Enfin presque "non-erronée" puisque vous concluez par "...qui engagent la responsabilité d'acteurs économiques stables". Il est tout à fait vrai que la sécurité informatique est un point très important, pourtant les systèmes (logiciels ou autres) les plus performants, permettant d'accéder à une certaine sécurité, sont en grande majorité sous licence libre (je dis libre, et pas uniquement open-source). Prenons l'exemple des systèmes d'exploitation; il est connu de la majorité des experts que GNU/Linux (qui est libre) est beaucoup plus sécurisé que son concurrent propriétaire le plus répandu : Microsoft Windows (vous pouvez trouver des sources très facilement sur internet). On peut même parler de OpenBSD qui est admis comme étant l'un des systèmes d'exploitation les plus sécurisés, or il est lui aussi libre. Voici donc des preuves que la présence d'acteurs économiques stables n'est pas indispensable à la création de systèmes apportant la sécurité à leurs utilisateurs. On peut également remarquer la mention "Ce logiciel a été sécurisé par phpSecure" en bas de votre page d'accueil, votre site a donc été sécurisé par un logiciel libre. D'ailleurs il tourne avec des logiciels libres (Apache, MySQL,PHP,OpenSSL), je dis bien LIBRE et pas seulement open-source.

    Pour conclure, je dirais que je suis ~en accord~ avec vous sur un seul point: une société ne devrait pas être "ultralibertaire". Car il est, comme on peut le constater, fort dangereux de donner le libre accès à des médias pour des textes issus d'individus n'ayant aucune compétence dans le sujet qu'ils abordent.

    Catzillator