daguix a écrit 15 commentaires

  • [^] # Re: Pour un polytechnicien, on s'attendait à mieux....

    Posté par  . En réponse au journal L'effet pervers du logiciel libre et de la "nouvelle conomie" : la concentration du savoir. Évalué à -1.

    Alors pourquoi il y a 10 millions d'habitants à Paris, pratiquement personne dans la Creuse ? Et pourquoi une majorité des gens regardent TF1 et France 2, alors qu'il existe plus de 300 chaînes pour un investissement de 50 euros (parabole+démodulateur) ? Pourquoi les gens veulent tous étudier dans les meilleurs facs ? Pourquoi les meilleurs chercheurs veulent entrer au CNRS ?
  • [^] # Re: Pourquoi y meler les Logiciels Libres ?

    Posté par  . En réponse au journal L'effet pervers du logiciel libre et de la "nouvelle conomie" : la concentration du savoir. Évalué à 0.

    Merci beaucoup d'avoir cherché sur internet des informations sur les thèses de Daniel Cohen qui est un chercheur renommé et ses thèses méritent au moins qu'on l'écoute et qu'on se pose des questions.

    Sa thèse est donc, vu que tu l'as mieux résumée que moi : "M. Cohen s'appuie sur la mondialisation de l'économie et l'accélération des moyens de communication pour emmettre l'idée que les Etats-Unis risquent de concentrer la production de savoir". J'ajouterai que le phénomène a déjà commencé, il suffit de regarder le différentiel de hausse entre les productions scientifique aux Etats-Unis et en Europe au cours de ces 30 dernières années. Je n'ai pas de lien pour cela.

    Par contre, j'ai ce lien :
    http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3328--325357-,00.html(...)
    Le passage qui nous intéresse est entre la 22ème et la 30ème minute.

    En gros, le reproche qui peut être fait au mouvement du logiciel libre est qu'il crée une division de la création de la connaissance. On croit que chaque programmeur dans le monde va se spécialiser dans le domaine où il est le meilleur (théorie ricardienne) : toi tu feras un module du kernel, toi une gui,etc... Or, on a besoin des deux, quitte à lancer une pièce et jouer à pile ou face quel programmeur fera l'un ou l'autre. Et chacun se spécialisera dans sa tâche (économie d'échelle). C'est le "marché" informatique qui pousse les gens à se spécialiser. Donc, je me spécialise dans un domaine où je serai de plus en plus productif. C'est donc ça la force sous-jacente. Ce qui compte c'est de faire le plus de choses possibles. Donc, vu que ça ne coûte rien de le redistribuer, les programmeurs s'unifient autour d'un nombre réduit de grands projets (linux, gnome, kde, etc...) et le reste des projets n'est qu'un désert (voir stats sourceforge). Enfin, bien qu'en un clic on peut atteindre le monde entier, il est encore plus productif pour des programmeurs de bosser tous dans le même espace, de pouvoir se parler, là où sont aussi les capitaux et les subventions, les chercheurs des autres disciplines. Ce qui créera un effet d'agglomération là où il y a déjà un avantage comparatif.
  • [^] # Re: Et la marmotte ...

    Posté par  . En réponse au journal L'effet pervers du logiciel libre et de la "nouvelle conomie" : la concentration du savoir. Évalué à 1.

    Sauf que pour les Etats-Unis, c'est un peu différent de tous les autres empires qui ont dominé le monde par le passé. Tous les empires ont exploité leur provinces pour en tirer les profits vers le centre (la Grèce, Rome, l'Espagne, l'Angleterre,...) Au contraire, les Etats-Unis ont basé leur économie sur l'innovation permanente et non sur une quelconque "rente impériale", ce qui les rend redoutables d'efficacité. On peut dire aussi la même chose de l'Allemagne, du Japon après la 2GM et la France après la décolonisation, même si aujourd'hui l'Europe traverse un creux de vague en matière d'innovation (comparé à l'Asie et aux Etats-Unis)...
  • [^] # Re: X + ENSAE = ?

    Posté par  . En réponse au journal L'effet pervers du logiciel libre et de la "nouvelle conomie" : la concentration du savoir. Évalué à 5.

    Tu parles, il envoyait ses photos en grand uniforme aux organes de presse, il a présenté sa candidature à la maison des X, etc... Perso, je me suis juste poliment présenté, mais vu que j'ai fait cette école et que je suis dans le système français, cela fait de moi quelqu'un de hautain et qui distribue mon savoir du haut vers le bas.
    Un homme politique parle tout le temps, il n'a plus à se présenter, mais lorsque tu rencontres quelqu'un que tu ne connais pas, la moindre des choses est qu'il se présente.
    Mais bon, j'aurais dû remarquer que personne ne se présente avant de poster, et faire pareil. Là encore, il y a un mécanisme qui a fait que c'est comme ça. Je l'entrevois à peine :
    se présenter => idées préconcues sur la personne => lecture à la lumière de cette idée => lecture biaisée => discussion biaisée
  • [^] # Re: Magnifique !

    Posté par  . En réponse au journal L'effet pervers du logiciel libre et de la "nouvelle conomie" : la concentration du savoir. Évalué à 1.

    Je dis juste que, comme pour le chemin de fer, l'automobile, le bâteau à vapeur, tout progrès technologique abolissant les distances favorise la concentration et non la diffusion. C'est le paradoxe que Paris et la Creuse ont connu à leur dépends. Paris était à peine 2 fois plus grosse que Lyon à l'époque. On a vu la différence aujourd'hui. Les habitants des petits villages qui ont accueilli le chemin de fer au XIXe n'ont pas vu le danger non plus, surtout qu'au début il n'y avait que des bénéfices : désenclavement, échanges, aller-retours, participation au "progrès technique". Et pourtant, on sait ce qu'il est advenu.

    Les bénéfices des LL ne sont plus à démontrer, et ce pour tout le monde. Mais les écarts entre les bénéficiaires peuvent se creuser inexorablement.
  • [^] # Re: X + ENSAE = ?

    Posté par  . En réponse au journal L'effet pervers du logiciel libre et de la "nouvelle conomie" : la concentration du savoir. Évalué à 1.

    En même temps, je ne comprends pas pourquoi vous et antoinebrunel me tombez dessus sur ce point. En me présentant et en présentant mon parcours je n'engage absolument pas mes écoles.

    Est-ce que Bruno Mégret engage l'X lorsqu'il se présente aux élections ? Non, je l'espère bien.
  • [^] # Re: X + ENSAE = ?

    Posté par  . En réponse au journal L'effet pervers du logiciel libre et de la "nouvelle conomie" : la concentration du savoir. Évalué à 0.

    Désolé !
  • [^] # Re: Et la marmotte ...

    Posté par  . En réponse au journal L'effet pervers du logiciel libre et de la "nouvelle conomie" : la concentration du savoir. Évalué à 1.

    Oui, comme les Etats-Unis aujourd'hui. Ce pays a créé les conditions initiales de sa future prospérité en imposant sa force.
    Le libre-échange emmènera alors le plus doté vers les sommets et les autres vers un petit peu mieux.
  • [^] # Re: Snif snif

    Posté par  . En réponse au journal L'effet pervers du logiciel libre et de la "nouvelle conomie" : la concentration du savoir. Évalué à 5.

    Merci de me renvoyer à mon statut d'étudiant et à plus d'humilité. Beaucoup l'oublient, moi aussi. Il est vrai que ce texte s'est voulu comme un semi-prêche. Je l'espère halluciné mais ce que je décris est une lame de fond.

    Cette théorie ne m'est pas venu en cours d'un de mes professeurs. Il est venu de la confrontation des idées de Daniel Cohen dont j'ai découvert les livres et de mon expérience de maintenant 2 ans sur les logiciels libres (5-6 ans sur internet). Je me suis très longtemps posé la question de "pourquoi ça marche les logiciels libres ?" et les prêches des théoriciens d'internet ne m'ont pas prévenu.

    J'ai constaté de beaucoup de mes camarades qui voulaient faire de la recherche sont partis aux Etats-Unis et ne reviendront jamais. J'ai remarqué que les sociétés qui ont prospéré grâce au logiciel libre : Red Hat, IBM,... se trouvent au milieu des universités américaines, là où le code de beaucoup de logiciels libres est centralisée et où le capital humain présent permet cet effet d'entrainement.

    Une conférence résumant ces idées se trouve à :
    http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3328--325357-,00.html(...)
  • [^] # Re: Et la marmotte ...

    Posté par  . En réponse au journal L'effet pervers du logiciel libre et de la "nouvelle conomie" : la concentration du savoir. Évalué à 0.

    Merci de me laisser détailler. Désolé pour la remarque cynique de la fin, je n'aurais pas dû.

    La BNF est pour moi une forme de concentration du savoir à l'échelle de la France car elle regroupe tous les chercheurs français au même endroit alors qu'au XIXème siècle, les bibliothèques étaient privées, tenues souvent par le clergé, les bourgeois et les nobles, mais la connaissance était répartie sur tout le territoire. Aujourd'hui ce savoir est concentré à la BNF car cela est plus pratique pour les chercheurs de se regrouper ensemble.

    Sinon, pour l'histoire de l'accès à l'information, au XIXè siècle, les gens ont tenu le même raisonnement pour les biens physiques. Résultat : l'Angleterre a innondé le monde de ces biens, ce qui a provoqué un effet d'entraînement pour son économie alors que les autres pays (devenus tiers-monde : l'inde, la chine,...) ont perdu dans cette mondialisation. Etre receveur et non plus "créateur et prescripteur" de savoir, c'est perdre sur le long terme. De plus, être seul avec le code de la debian en miroir sur sa machine dans un trou paumé ne fera pas de soi quelqu'un de plus riche car il n'y aura pas la structure suffisante en capital humain pour créer de la richesse.

    La nouvelle économie crée de la richesse immatérielle qu'à partir du capital humain vu le prix dérisoire des machines. Donc, ce capital humain va se concentrer pour améliorer ses rendements d'échelle et créer des choses de plus en plus complexes avec. Elle se concentrera dans les endroits qui se sont déjà le mieux dotés : les grandes universités américaines et la silicon valley.
  • [^] # Re: Magnifique !

    Posté par  . En réponse au journal L'effet pervers du logiciel libre et de la "nouvelle conomie" : la concentration du savoir. Évalué à 3.

    Bah, cette dernière phrase est du second degré plein de cynisme. Je suis profondément désolé, je sais que ça peut choquer, j'ai oublié le smiley. Par contre, je pense tout le reste. J'ai peur que l'illusion du monde du logiciel libre fourvoie ceux qui y participent comme se sont fourvoyés les comptoirs commerciaux de l'Angleterre au XIXe siècle qui pensaient que la diffusion totale des idées, des inventions et du commerce sans barrière, entrainant les écarts de richesse de 1/2 à 1/10 entre l'Angleterre et l'Inde par exemple.
  • # Pas de panique

    Posté par  . En réponse à la dépêche Brevets logiciels : nouvelle offensive surprise. Évalué à 5.

    A priori, à voir l'ordre du jour, il ne peut s'agir que d'une erreur informatique. De toute façon, je vois mal les ministres de la pêche des 25 voter un texte sur les brevets logiciels. Ce n'est pas à eux de le faire. Ce serait totalement absurde (et même décrédibilisateur pour les pro-brevers). Il ne faut pas non plus tomber dans la paranoïa d'un emballement de la machine européenne.
    Au contraire ça me ferait bien marrer de voir les ministres de la pêche discuter des brevets logiciels au milieu des directives sur la taille des cagettes de merlu.
  • [^] # Re: Il n'y a pas que les logiciels dans l'informatique

    Posté par  . En réponse à la dépêche De l'économie et de l'open source. Évalué à 1.

    Je suis d'accord que l'investissement est le même. Mais dans l'exemple dont je parle, la finance, les ingénieurs sont payés une fortune (en gros comme des footballeurs) car il n'y a pas que le code, il y a toute une modélisation derrière. La petite boîte, même si elle avait les moyens de pouvoir se payer l'ingénieur, il ne viendra pas bosser pour eux. C'est de la très haute valeur ajoutée.
    Pourtant, les modèles qui sont derrière sont documentés, disponibles librement sur internet.
  • # Il n'y a pas que les logiciels dans l'informatique

    Posté par  . En réponse à la dépêche De l'économie et de l'open source. Évalué à 2.

    Bonjour,

    Je me posais une question. Je suis tout-à-fait pour le logiciel libre (j'utilise moi-même chez moi une debian avec gnome). Mais, prenons l'exemple d'une boîte (en finance par exemple) qui veut utiliser un modèle mais n'a pas l'équipe d'ingénieurie nécessaire pour le développer et l'implémenter. Elle a deux choix :
    - soit elle embauche un ingénieur qui va tout lui faire, mais ça va prendre du temps, ça peut coûter cher et que faire de l'ingénieur une fois le travail terminé ?
    - soit elle fait appel à une société extérieure qui va lui vendre ses produits, mais elle doit se garantir que le modèle ne soit pas rediffusé sinon elle ne rentabilisera jamais son investissement d'ingénieurie.
    Donc, ma réflexion porte sur le "micro-logiciel", celui que l'on vend à 2-3 clients au maximum. Ca s'apparente presque plus à de l'ingénieurie externalisée. N'est-ce pas une limite aux logiciels libres, qui par ailleurs conviennent aux gros projets (là où ils ont réussi : apache, internet, etc...) ?
  • [^] # Re: pertes et profits ..

    Posté par  . En réponse à la dépêche Linux est une "perte d'argent". Évalué à 2.

    Il est faux de dire que toutes les écoles ont des contrats avec MS. De ma propre expérience, l'Ecole Polytechnique (qui n'est pas une petite école) a toute son infrastructure (serveurs, postes, ...) sous Red Hat.