delta42 a écrit 9 commentaires

  • [^] # Re: Dans le cul lulu...

    Posté par  . En réponse à la dépêche La brevetabilité des inventions mises en oeuvre par ordinateur adoptée par le Conseil. Évalué à 1.

    Je suis d'accord avec ce qui est dit du droit à l'éducation, au logement..., droits reconnus dans la déclaration universelle des droits de l'Homme. Mais cette déclaration ne dit pas que ce droit doit être assuré via des services publics "à la française". Je n'ai rien contre les services publics, loin de là, mais je ne suis pas sûr que ce soit à une constitution de décrire la manière dont doivent être organisés les services publics.
    Pour le reste de ta remarque, et comme je suis encore en pleine lecture du texte, je n'ajouterai pas de commentaire pour l'instant. Par contre, je pense que la lecture du texte ne doit pas être partisanne, c'est-à-dire qu'il faut la juger en conscience comme on lit un contrat de travail (on ne se dit pas à toutes les lignes en lisant un contrat de travail que le grand patronat nous exploite ou que si le patron jouait mieux il pourrait augmenter ses marges !). Il faut donc le lire en mettant de côté tout ce qui n'est pas lié à ce qu'est le texte en tant que tel.
    Prochain épisode : des commentaires détaillés après la lecture complète du texte !
  • [^] # Re: Dans le cul lulu...

    Posté par  . En réponse à la dépêche La brevetabilité des inventions mises en oeuvre par ordinateur adoptée par le Conseil. Évalué à 9.

    Il faut faire attention à ce que l'on dit sur la constitution. Une constitution n'est pas un projet politique de la même nature qu'une baisse d'impôts ou une réforme du bac. La constitution, c'est le contrat entre chaque individu en tant qu'il est apte à vivre en société. Cela signifie qu'au moment du vote d'une constitution, l'individu qui vote n'est pas 'citoyen' à proprement parler. Il est au contraire replacer dans un état de nature où il dispose de la totalité de ses droits naturels. La question qui se pose au niveau d'une constitution est : "est-il juste, profitable, bon pour moi et pour tous de transférer les droits naturels qui sont proposés dans le texte de la constitution (par exemple, le droit de se défendre face à l'agression) à un groupe désigné d'une certaine manière (droit divin ou suffrage universel par exemple) qui est chargé de faire respecter via la détermination de lois mes droits inaliénables tout en me prescrivant des devoirs justes ?" Refuser la constitution parce qu'elle ne parle pas des services publics ou qu'elle ne les reconnaît pas en tant que tels n'a pas de sens. Le service public n'est ni un devoir ni un droit naturel. La constitution propose un cadre commun dans lequel les répartitions de droits et de devoirs sont indiquées et tout projet politique (baisse d'impôts pour reprendre l'exemple ci-dessus) doit s'inscrire dans ce cadre. C'est dans ce cadre que l'individu devient 'citoyen' et cesse d'être l'individu chargé de la totalité de ses droits naturels.
    De ce fait, si l'on veut rejeter la constitution, il ne faut pas que ce soit pour des raisons politiques (au sens des projets politiques) mais pour des raisons fondamentales, parce que le cadre qui est proposé à l'action citoyenne n'est pas correct. Une constitution peut être une occasion d'améliorer la démocratie, le cadre de l'action citoyenne et transformer l'oligarchie des assemblées européennes en une véritable démocratie. C'est pourquoi il faut être vigilant sur les notions de base comme la possibilité pour le peuple de destituer un représentant (un député, une assemblée, une présidence) par des moyens constitutionnels car ce sont ces moyens qui assurent le cadre de liberté nécessaire à l'auto-détermination des peuples.
    Un vote 'sanction' contre la politique intérieure française n'a pas de sens puisque la réflexion sur la constitution ne se situe pas au même niveau. Il est donc faux de dire qu'il est légitime de refuser la constitution parce que celle-ci n'intègre pas de notion qui n'ont rien à voir avec un cadre. C'est le problème du contenant et du contenu. Le contenant, c'est la constitution. Le contenu, c'est les projets politiques. On peut toujours jeter un vin tourné aigre, mais ça ne veut pas dire que la bouteille a un défaut. Il faut lire le texte de la constitution avec la pensée toujours présente qu'il ne s'agit plus d'un projet politique mais de la définition d'un cadre dans lequel je peux ou non exercer les libertés fondamentales qui sont les miennes. Je n'ai pour l'instant pas d'avis figé sur ce que je voterai dans deux mois. Mais la réflexion doit se porter au niveau du cadre de la citoyenneté et pas dans le projet politique d'un tel.
  • # la bonne voie

    Posté par  . En réponse à la dépêche DRM : l'UFC poursuit Sony et Apple alors que l'UE enquête toujours sur Microsoft. Évalué à 10.

    c'est une action qui s'inscrit dans une démarche saine ! la vente liée interdit de toute évidence la mise en concurrence des produits et services. Du même coup, l'interopérabilité est toujours freinée par ces tentatives monopolistiques. La protection d'un marché par un secret ou un coup de force doit être stigmatisée de manière systématique pour favoriser les droits des consommateurs à agir librement face à des gammes de produit.
  • [^] # Re: Ca me fait peur !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le conseil tente de refuser la demande de retour à une première lecture de Parlement européen. Évalué à 7.

    Toute la problématique est de comprendre comment s'articulent démocratie et représentation populaire. Il est vrai que l'ensemble des citoyens a délégué des droits inaliénables à un ensemble de députés dont le rôle est de se faire l'écho, l'intermédiaire, de la volonté du peuple auprès des dirigeants. Tout le problème est qu'ici, il n'y a pas de dirigeant délégué directement par le peuple. Les commissions tournantes ne sentent donc pas le poids des peuples chaque fois qu'elles prennent des décisions. De ce fait, elles s'autorisent à bafouer le choix des peuples en nombreuses matières (OGM, brevets logiciels, politique agricole), ce qui n'est pas le cas dans les nations où la politique d'un gouvernement peut être sanctionnée lors d'un vote de confiance. Ici, il n'y a pas de recours des gouvernés sur les gouvernants. Il faut attendre les prochaines élections car les assemblées de députées européens ne peuvent être "cassées" : personne n'a ce pouvoir, encore moins celui de renverser une commission. Même en entreprise un conseil d'administration a plus de pouvoir !
    La réforme des institutions européennes est donc nécessaire (de ce point de vue, la constitution européenne représente une première étape vers la définition d'une europe où le peuple dispose d'un pouvoir réel sur les gouvernants), car c'est elle qui permettra que la démocratie européenne ne se résume pas à la possibilité pour les citoyens de dialoguer, mais se transformera en possibilité pour les citoyens de s'exprimer. Le modèle représentatif n'est peut-être pas le meilleur, mais c'est en tout cas le seul capable d'assurer une stabilité des processus politiques tout en préservant les droits des citoyens à s'exprimer sur une politique gouvernementale et à exprimer leur confiance (positivement ou négativement). C'est ce vers quoi doit tendre l'europe dans la réforme de ses institutions.
  • [^] # Re: Bah non ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'entreprise.com : article sur l'informatique libre - comment vont le prendre les dirigeants d'entreprise ?. Évalué à 5.

    De mon point de vue, cet article est tout l'inverse de ce qu'il prétend être. Il dit vouloir dénoncer ou mettre à l'épreuve les idées reçues, et c'est exactement l'inverse qui est fait : chacune des idées reçues présentées est renforcée parce que la vulgarisation frôle la vulgarité. On peut tenter la vulgarisation sur ce type de sujet, mais il ne faut pas du même coup tomber dans un phénomène de simplification à outrance et de formules lapidaires qui ôtent toute profondeur à la réflexion.
    Le propos qui est tenu dans cet article est plutôt mal documenté (les références poussiéreuses aux installations ardues, à la bureautique mal faite le montrent bien) et ne permet pas de prendre quelque décision que ce soit. Il n'est pas vrai de dire que l'installation de linux est plus complexe que l'installation d'un autre système. Pour le novice en informatique, installer un windows n'est pas plus facile qu'installer un linux.
    Enfin, cet article ne colle pas à la réalité des décideurs. Parce que les arguments financiers ne sont pas développés (on dit qu'il y a coût énorme induit mais sans préciser sa nature), un décideur lisant ce papier ne retiendra rien de l'argumentation développée. Il s'agit de propos généraux, tels que ceux que l'on entend autour des machines à café le lundi matin ! Si l'intention est louable, le résultat l'est nettement moins.
    Quant aux commentaires qui peuvent être faits sur cet article, ils reflèteront probablement peu les pensées des décideurs qui sont visés par ces propos. Ils ne viendront qu'ajouter à la mauvaise image du monde libre ou à la confusion entre système et logiciels libres. Je pense effectivement qu'il vaut mieux laisser l'article original sans autre remarque, les propos qui y sont tenus parlent d'eux mêmes, ou plutôt ne parlent à personne !
  • [^] # Re: Université vs entreprises

    Posté par  . En réponse à la dépêche 11 raisons pour ne pas choisir la filière informatique. Évalué à 1.

    Il est vrai que l'UML est très utilisé au niveau de la programmation objet. Il est pourtant très utile dans la description et l'analyse des architectures métiers complexe. Il permet aussi de déterminer les centres de fonctions métiers par rapport aux objets applicatifs. UML est donc très utile au-delà de la programmation dans la description et la conception d'architectures applicatives dans un système d'informations. La formalisation des processus par use cases, les descriptions fonctionnelles des actes métier par diagramme de séquence, puis, au niveau applicatif, par diagramme d'objet permettre de rationaliser les évolutions dans des systèmes où les fonctions sont bien souvent dupliquées dans plusieurs lieux applicatifs. ça permet donc de faire le ménage et de concevoir les nouveaux processus métier dans leur intégration à l'existant. On est alors assez loin de la programmation pure et dure !
  • [^] # Re: Université vs entreprises

    Posté par  . En réponse à la dépêche 11 raisons pour ne pas choisir la filière informatique. Évalué à 3.

    Les universités américaines ou finlandaises disposent de financements privés qui favorisent la recherche : quand un professeur peut assurer ses recherches dans la durée sans contrainte financière, c'est plus facile.
    Mais il ne faut pas être injuste avec l'Université Française. Si elle ne produit pas de code à proprement parler, elle participe à tous les débats sur les normalisations des processus informatiques. Des professeurs français ont participé à la construction d'UNIX, d'autres ont créé des langages (Eiffel est une production française publiée aux USA pour des questions de financement)...
    Les cours des universités sont actualisés en permanence et toutes les technologies y sont vues, et en détail.
    Le travail de recherche est un travail collaboratif qui met en relation un ensemble de spécialistes disséminés dans le monde. Il ne faut pas considérer qu'un chercheur émet une théorie ou sort une norme indépendamment de remarques et discussions avec d'autres chercheurs.
    Il ne faut donc pas être injuste avec l'université française qui propose des cours de qualité et complètement à jour (étudier l'architecture et le jeu de langage d'un 8086 est utile, même quand on code en java !).
  • [^] # Re: C'est bien la triste réalité...

    Posté par  . En réponse à la dépêche 11 raisons pour ne pas choisir la filière informatique. Évalué à 6.

    La propagande est toujours un outil dangereux dans les mains de ceux qui ne savent pas s'en servir... Tes sources, pour respectables qu'elles soient, ne visent qu'à provoquer la confusion sur une multitude de points qui n'ont aucune liaison entre eux.
    La généralisation sur l'état de la société à partir d'une critique ciblée mériterait probablement une analyse et une argumentation plus rigoureuse. Autrement, il n'y a aucune raison de prendre en compte tes propos qui ressemblent fort à ceux d'un utilisateur d'un tableur criant à qui veut l'entendre que l'informatique ne marche jamais parce que la formule qu'il a lui même saisie ne rend pas le résultat escompté !
    Les formules du type "de tout temps les taxes" m'interpellent par rapport à l'excellent Homo Sapiens diffusé récemment : il y était bien question de chamanisme, mais pas de Trésor Public. Rien ne tend à prouver, et quoi qu'en pense R. Luxembourg, que toute société civile et politique soit fondée strictement sur les relations économiques et les intérêts et donc serve les droits auto-proclamés des plus forts et des plus malins qui s'attribuent les largesses des autres membres par la ponction d'impôts.
    Il me semble en tout cas que l'on est loin du propos originel et que tout ceci nous amène peu à peu assez loin du monde du libre....
  • # Remarques

    Posté par  . En réponse à la dépêche 11 raisons pour ne pas choisir la filière informatique. Évalué à 7.

    Cadre dans une SSII, je ne me suis jamais senti ni pute ni esclave... un peu viande de temps en temps, et encore... Il ne faut pas oublier qu'aucune entreprise n'est une oeuvre de charité, et les cadres en SSII sont souvent les premiers à réclamer leur part du gâteau, et à l'obtenir !
    Le dialecticien de la platitude de la Terre est probablement un géographe, qui a eu très certainement l'occasion de procéder à des travaux de cartographie d'une importance capitale dans la découverte des terres du monde. Que l'informatique soit une discipline devant évoluer, sans doute. Qu'elle vienne à disparaître, pourquoi pas. Ce n'est toutefois pas en quelques années que cela se produira et certainement pas sous la forme d'une révolution telle que tous les informaticiens soient sur le carreau. L'intelligence est la capacité à s'adapter à la diversité et à la nouveauté du monde. L'informaticien n'est pas plus bête qu'un autre. De la même manière que l'agriculteur s'est adapté à l'industrialisation de la production, l'informaticien devra s'adapter aux mutations de son travail.
    Enfin, et sans doute parce que j'ai de bons souvenirs de mes professeurs, pisser du code n'est pas l'oeuvre unique de l'informaticien. Il n'est nul besoin d'avoir écrit des milliards de lignes de code pour savoir produire une architecture technique complexe. Les professeurs en informatique ont souvent bien conscience des réalités du monde du travail et sont généralement mieux informés que bien des professionnels ou des pisseurs de code.
    Une meilleure connaissance du monde réel de l'informatique permettrait sans doute d'apporter des nuances à ces propos excessifs qui portent atteinte non seulement à une catégorie professionnelle, mais jettent également le discrédit sur l'ensemble des acteurs des métiers de l'informatique.