François-René Ride a écrit 7 commentaires

  • [^] # Re: Lemennicier

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Logiciel propriétaire => Virus. Évalué à 1.

    Bertrand Lemennicier http://www.lemennicier.com/(...) a très sérieusement étudié le problème de la propriété intellectuelle, notamment dans le cadre d'une étude pour l'INPI, et tu peux trouver dans la bibliographie en bas de http://fare.tunes.org/articles/patents.html(...) deux articles passionnants de lui sur le sujet, et concluant contre la PI. Inutile de dire que l'INPI ne diffuse pas largement le rapport de cette étude.

    Il n'a pas publié spécifiquement sur le logiciel libre, mais s'est prononcé contre le principe des logiciels exclusifs. Plus précisément, il rejette de principe de l'exclusivité garantie par privilège gouvernemental - mais n'a rien contre une exclusivité obtenue par des moyens techniques (protection contre la copie) ou contractuels (accords de licences), tant que les coûts afférents au maintien de cette exclusivité sont portés à la charge des éditeurs. Le point clef étant qu'un contrat de licence ne saurait affecter un non-signataire qui serait parvenu à obtenir sans signer de contrat une copie d'un logiciel. La situation par défaut d'un logiciel serait donc plus ou moins l'équivalent actuel d'une licence BSD.

    Bref, il ne s'est pas du tout intéressé à l'aspect technique des logiciels, mais à leur aspect légal -- sa spécialité, c'est l'analyse économique du droit.
    Cela dit, autant que je sache, il utilise personnellement Windows, comme tout le monde.
  • [^] # RUne série d'invectives ne fait pas un point de vue

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Gattaca, petite ville anglaise. Évalué à 1.

    > Le monde a changé,
    Mais deux et deux font toujours quatre.

    > je crois que l'idée que tu défends à énormément progressée non ?
    Il y a de nombreux grands auteurs libéraux du vingtième siècle (Hayek, Rothbard, Mises, Hazlitt, parmi tant d'autres). Malheureusement, rares sont leurs textes essentiels disponibles sur l'Internet. De toute façon, il est bon pour un néophyte de commencer par les bases, et Bastiat a l'avantage d'être à la fois concis, éloquent et francophone. Il est peut-être le premier à avoir maîtrisé l'ensemble des principes du libéralisme, et il adresse néanmoins ses oeuvres à tout public. Cela dit, si tu veux lire un auteur libéral moderne en français, je te propose les excellentes pages de Bertrand Lemennicier, malheureusement difficiles d'accès sous Linux:
    http://www.lemennicier.com/(...)

    > pour toi l'économie est en premier plan, les hommes suivront.
    Si cette phrase résume quelque chose, c'est ton incompréhension de la pensée libérale.
    Pour un libéral, l'économie, c'est les hommes; elle n'a pas à venir avant ni après. Von Mises voulait même renommer sa science d'étude en science de l'action humaine, ce qui montre à quel point le mot "économie" semble étriqué aux libéraux modernes (pour autant, ce sont les libéraux qui ont fondé l'économie, au point qu'en 1850, "économiste" équivalait à ce qu'on appelerait aujourd'hui un libéral, si seulement on savait ce que "libéral" veut dire).
    Le libéralisme rejette la problématique même du socialisme. Le socialisme prétend mettre le sentiment devant la raison et accuse le libéralisme de mettre la raison devant les sentiments. Le libéralisme affirme que raison et sentiments sont indissociables dans une structure non-hiérarchique non-triviale, qu'elle explore.

    > ... ultra-libéralisme ...
    Il est malheureusement typique des intellectuels de gauche d'inventer et le nom et le contenu des doctrines qu'ils prétendent contredire. Il n'y a pas d'"ultralibéralisme". "Ultra" est un préfixe utilisé pour insulter gratuitement un tiers. Quant au discours que tu leur fais tenir, il n'a absolument rien à voir avec ce que disent les libéraux. Bref, un argument fallacieux de type straw man parfaitement typique.
    http://www.infidels.org/news/atheism/logic.html#strawman(...)

    J'ai lu avec attention les textes que tu me proposes, mais n'y ai vu là aussi que haine aveugle. Aucun des auteurs que tu cites (sauf peut-être Bourdieu) ne sait ce qu'est le libéralisme. Ils ont le grotesque de qualifier de libérales les diverses politiques interventionnistes et protectionnistes de divers gouvernements et les lobbies qui les inspirent. Jamais les thèses libérales n'y sont présentées, sauf sous forme de caricature, ou d'opinions éparses prises hors contexte, destinées à être vilifiées, sur un ton entendu, sans le début de l'ombre d'un argument, sans aucune discussion sur les principes. Dans l'ensemble des textes que tu m'as soumis (je n'ai pas suivi de liens), il n'y a qu'un énorme flot de haine, sans aucune construction argumentatoire, aucune théorie, aucun principe, aucun argument, aucun contre-argument. Le texte le moins trivial, celui de Castoriadis, était très désordonné, et plein des défauts que j'ai évoqué. Le texte le moins désordonné, celui de Bourdieu, est intéressant en ce que c'est le seul qui soit assez construit (quoique sur un mode associatif descriptif plutôt que rationnel argumentatoire) pour pouvoir être démonté (en fait, le propos ultime de Bourdieu, qui reste assez perspicace malgré certaines erreurs que lui inspirent sa paranoïa gauchiste, est de reprocher au libéralisme sa rationalité).

    Que le Monde Diplomatique soit un journal d'opinion de gauche bien-pensant, pourquoi pas. Mais vu que du point de vue argumentatif, il est content-free, tu n'apportes en le citant rien par rapport au torrent de bile qui s'est déjà déversé contre le libéralisme sur ce forum. J'aurais espéré que l'on m'oppose une critique, je ne vois toujours que des épouvantails qu'on agite (mis à part Bourdieu, impressionant dans son genre -- merci du pointeur).

    Votre philosophe de la rationnalité,
  • [^] # Re: Le point de vue libéral

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Gattaca, petite ville anglaise. Évalué à 1.

    Cher Fabrice, je t'autorise à m'appeler par mon prénom.

    Sache que je n'ai pas l'ambition de convaincre quiconque de mes idées libérales; là en effet n'est pas le but d'une discussion rationnelle. Par contre, j'ambitionne en effet de faire connaître ces idées aux quelques personnes ouvertes d'esprit qui traverseraient ce forum et ne les connaîtrait pas encore (car ces idées sont quasi fort peu connues). Pour ce qui est de faire ou non siennes ces idées, le public auquel je m'adresse est assez intelligent pour se faire sa propre opinion malgré l'éloquence ou le manque d'éloquence des uns et des autres.

    Finalement, je ne vois pas en quoi il est plus difficile de discuter avec moi qu'avec quiconque d'autre. Sans doute est-ce là ta façon de dire que nous avons des désaccords.
  • [^] # Re: Le point de vue libéral

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Gattaca, petite ville anglaise. Évalué à 1.

    > Quelle belle marque de modestie.
    Je ne prétends pas être modeste. Le prétends-tu?
    Je prétends proposer des réponses intelligentes, rationnelles. En proposes-tu?

    > Je reformule ta conclusion
    Avec contresens sur contresens; preuve qu'en effet, tu n'as pas fait l'effort intellectuel de comprendre mes propos, ni celui de lire les textes proposés, mais as préféré faire une réponse réflexe, pleine exclusivement de tes propres préjugés.

    Voici une reformulation de mon dernier paragraphe: si personne d'autre ne veut assurer les handicapés, alors que c'est un besoin ressenti par de très nombreuses personnes, alors assure-les, toi; tu pourras ainsi vivre d'une oeuvre utile et morale selon tes propres critères comme selon ceux de tous tes souscripteurs. A tout moins, promets ta souscription à l'assureur qui assumera cette charge (même s'il manque l'équivalent de sourceXchange dans le monde financier -- mais là encore, ce manque est une opportunité!).

    On ne peut même pas dire que tu sois en désaccord avec les thèses libérales: tu ne les connais même pas. Mais tu es quand-même plein d'une haine aveugle envers elles.

    Si tu avais quelqu'honnêteté intellectuelle, tu te donnerais la peine de lire et comprendre les (courts) textes que j'ai proposé pour te faire une opinion a posteriori plutôt que d'asséner tes opinions a priori. Il me semble quant à moi que c'est le but d'une discussion rationnelle que d'échanger ainsi des arguments et essayer de comprendre le point de vue des autres.

    Je rappelle donc les URL de ces textes qui te permettront (peut-être) de ne pas mourir ignorant des thèses que tu affirmes combattre:
    http://bastiat.org/fr/justice_fraternite.html(...)
    http://bastiat.org/fr/secusoc.html(...)
    Le dernier est un extrait du plus long et plus complet:
    http://bastiat.org/fr/des_salaires.html(...)

    Votre idéologue de la liberté,
  • # Le point de vue libéral

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Gattaca, petite ville anglaise. Évalué à 1.

    Beaucoup de haine et de fureur dans les commentaires, mais peu d'intelligence. Applaudissons tout de même l'anonyme qui a fort justement distingué assurance de solidarité.

    Quant aux point de vue libéral, j'invite ses dénigreurs à le connaître avant de l'insulter: savoir de quoi on parle est une qualité appréciée dans certains milieux (si, si, je jure). Donc, je vous invite à lire l'excellent article de Frédéric Bastiat sur la sécurité sociale (écrit en 1850!), et son pamphlet "Justice et Fraternité" (1848):

    http://bastiat.org/fr/secusoc.html(...)
    http://bastiat.org/fr/justice_fraternite.html(...)

    Pour conclure, quelques soient les critères que vous pensez qu'une compagnie d'assurance doit utiliser, souscrivez à une compagnie qui suis ces critères; et s'il n'y en a pas, c'est une fantastique opportunité pour vous d'en fonder une, et de gagner ainsi de l'argent à effectuer un travail utile, ce qui est la définition même d'une vie morale.

    Votre moraliste patenté,
    -- #f Ð
  • [^] # Re: Secret != Propriétaire

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Libre != commercial != gratuit != fermé. Évalué à 1.

    Tu as parfaitement raison de chercher une justification morale (cela dit, bien sûr, sois aussi prêt à réviser tes positions quand il n'y en a pas).

    Maintenant, à toi de voir quand garder ton code secret, et quand le publier. Certains programmes te feront plus de bien (en matière de notoriété et de bonnes relations avec d'autres bidouilleurs) librement publiés que gardés secrets en attendant une offre. Je sais que tu es assez grand pour le savoir, mais je le précise pour ceux qui ne sauraient pas que tu le sais (et qui maintenant savent aussi pourquoi je précise -- vous avez suivi?). De même, il n'est pas interdit de vendre plusieurs fois le code (à condition de ne pas tromper quiconque sur le fait que le code soit déjà disponible, s'il l'est, plutôt que resté secret ou confidentiellement partagé par peu de personnes), ni de tarifer une license exclusive en sus de la GPL, ni d'utiliser des mécanismes genre cosource et compagnie pour trouver de l'argent, etc. Tant que l'échange est _volontaire_, sans force ni tromperie, alors nul n'est lésé, et la liberté de tous est respectée.

    Quand à la tête du client, il ne faut certainement pas avoir honte de la prendre en considération: c'est un indicateur utile pour juger de la valeur de son travail, et de ce qu'on gagne à le publier ou à le garder secret. Contrairement à la discrimination légale, qui est l'incarnation du mal, la discrimination privée est le principe de toute action; quoi que tu fasses, tu changes le destin d'autrui, en bien ou en mal; à toi (et à nul autre) de décider où est le bien. Si tes demandes sont exorbitantes, tu seras justement ignoré.

    Votre moraliste patenté,
    Faré http://fare.tunes.org/(...)
  • # Secret != Propriétaire

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Libre != commercial != gratuit != fermé. Évalué à 1.

    Un logiciel secret, c'est différent d'un logiciel propriétaire. Si tu veux garder ton logiciel secret, et faire payer ceux qui le demandent, tu ne violes pas l'esprit du libre. Par contre, tu le violerais si tu imposais une license propriétaire sur le code vendu (à moins qu'il ne soit _aussi_ disponible sous une license libre).

    Bref, ne t'en laisse pas compter.

    L'esprit du libre, c'est rejeter la légitimité de la force comme moyen d'empêcher l'échange volontaire, et c'est tout autant délégitimer la force comme moyen de forcer l'échange involontaire.
    Si quelqu'un est prêt à payer pour ton travail,
    fais-le payer, tu le mérites! Mais négocie bien: si tu demandes trop, il cherchera ailleurs; si tu ne demandes pas assez, tu es (relativement) perdant.

    Bonne chance, et bonnes affaires!

    Votre idéologue du libre,
    #f Ð
    http://fare.tunes.org/libre-logiciel.html(...)