Ça ferait un gros défi pour LinuxFr.org, vu qu'on a un lectorat présent un peu partout rendant la chose très théoriquement possible. Par contre une "grosse" base de données à transmettre est un souci, il faudrait ne transmettre que des mises à jour depuis la dernière rotation. Ça ne faciliterait pas les sauvegardes non plus (bien qu'une large part des données soit largement réparties alors). Ni l'accès aux logs (pour déboguer ou sur demande des autorités). Ni la responsabilité RGPD plus largement distribuée (et la purge d'un compte compliquée, en moins d'une rotation). Ni la multiplication des lois à respecter, sauf à n'avoir des points de présence que sur le territoire français continental ou ultramarin. Ni la coordination de tous les acteurs techniques nécessaires. Ni la longueur de mon commentaire.
Ca me rappelle l'époque des microserveurs minitel dans les années 80, on inversait le modem du minitel 1200/75 bauds, ils étaient branchés sur la ligne de téléphone familiale et on se donnait des heures d'ouvertures pour ne pas saturer la ligne et ne pas faire trop chauffer le micro. Chaque serveur indiquait ces heures d'ouvertures et ça semblait tout à fait normal vu que dans la vraie vie c'est bien comme ça que ça marche à part quelques exceptions comme les pompiers et les hôpitaux.
Un micro serveur c'était un petit micro, un Apple ][, un Atari ST etc. sur lequel on codait un serveur, à peu près de la même manière qu'un serveur web, quelque chose qui écoute et qui répond. Comme tout le monde avait un minitel on connectait le minitel à l'ordinateur et on utilisait le modem du minitel pour écouter. Le minitel était bien sûr relié à la ligne téléphonique. Les visiteurs appelaient notre numéro de téléphone, le téléphone sonnait, on décrochait et on "envoyait la porteuse", le visiteur entendait la porteuse (un son continu strident) et connectait son minitel (une touche "connection"). Une fois connecté il pouvait accéder au serveur, ensuite il raccrochait pour libérer la ligne et quelqu'un d'autre pouvait appeler. Le minitel n'est qu'un simple terminal, une sorte de navigateur.
Au début on entendait la sonnerie, on courrait, on décrochait et la personne disait qu'elle voudrait se connecter, on lançait la porteuse. Ensuite on se faisait un petit boitier électronique qui décrochait et envoyait la porteuse tout seul mais du coup si c'était quelqu'un qui voulait parler il se recevait une porteuse en pleine poire ! Donc y avait des horaires et les plus riches avaient une ligne dédiée.
Comme les ordinateurs chauffaient, (ils n'avaient pas de ventilateur) avec mon paternel on avait fait un boitier électronique avec un électro-aimant qui allumait l'ordinateur quand le téléphone sonnait et qui l'éteignait quand la personne partait, une sorte de cloudrun quoi !
Chaque micro serveur était codé à la main et avait souvent un thème, par exemple un thème sur le hacking, un thème sur la prog, jeux etc, quelques pages de texte et quelques pages de type forum. On pouvait également communiquer directement, uniquement entre celui qui avait le micro-serveur et l'appelant.
Les BBS c'est un peu différent. Ils utilisaient aussi les lignes téléphoniques et les modems mais ils communiquaient entre eux pour partager les messages, comme les newsgroups. Ceux qui communiquaient étaient appelés des "nœuds". Les utilisateurs se connectaient à un des noeuds, le plus proche souvent, à l'aide d'un autre micro qui devait avoir un client adapté (et donc pas un terminal comme le minitel). Et à intervalle régulier les noeuds s'appelaient les uns les autres pour partager les messages. C'était un système très résilient, comme les mails et les newsgroups.
A l'époque on s'échangeait les disquettes, c'est de ce même réseau qu'on se connaissait. Y avait aussi quelques mentions dans les revues.
Alors je dois avoir du code dans des vieux cartons dans un vieux garage assez loin, aucune idée si c'est encore récupérable. Mais c'est de l'assembleur 6502 sans aucun commentaire, ça pique un peu aujourd'hui !
L'ordinateur était donc éteint, quand le téléphone sonnait driiin, pause, driiin ça envoyait du jus pendant le driiin, l'électro-aimant s'activait, l'ordinateur démarrait, dès la fin du driiin plus de jus, plus d'électro-aimant actif, il fallait donc que l'ordinateur démarre et tout de suite actionne à son tour l'électro aimant. Pour ça c'était codé en language machine et ça démarrait sans OS, on appelait ça un "fast-boot". Le programme était chargé directement au boot, sans OS pour enregistrer les données on les enregistrait sur la disquette directement secteur par secteur.
C’est sûr que ce type d’infrastructure n’est pas facile à utiliser pour un site avec des comptes d’utilisateurs. Mais pour servir du contenu statique (comme la collection d’essais sur ce site), c’est mieux de penser au long terme et de minimiser la consommation d’énergie plutôt que la latence.
# Un autre site solaire
Posté par Guillawme (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.
Solar Protocol c’est le même principe technique que ce site-là : https://solar.lowtechmagazine.com/
Mais en réseau, au lieu d’un serveur individuel.
[^] # Re: Un autre site solaire
Posté par Benoît Sibaud (site web personnel) . Évalué à 8.
Ça ferait un gros défi pour LinuxFr.org, vu qu'on a un lectorat présent un peu partout rendant la chose très théoriquement possible. Par contre une "grosse" base de données à transmettre est un souci, il faudrait ne transmettre que des mises à jour depuis la dernière rotation. Ça ne faciliterait pas les sauvegardes non plus (bien qu'une large part des données soit largement réparties alors). Ni l'accès aux logs (pour déboguer ou sur demande des autorités). Ni la responsabilité RGPD plus largement distribuée (et la purge d'un compte compliquée, en moins d'une rotation). Ni la multiplication des lois à respecter, sauf à n'avoir des points de présence que sur le territoire français continental ou ultramarin. Ni la coordination de tous les acteurs techniques nécessaires. Ni la longueur de mon commentaire.
[^] # Re: Un autre site solaire
Posté par wilk . Évalué à 5.
Ca me rappelle l'époque des microserveurs minitel dans les années 80, on inversait le modem du minitel 1200/75 bauds, ils étaient branchés sur la ligne de téléphone familiale et on se donnait des heures d'ouvertures pour ne pas saturer la ligne et ne pas faire trop chauffer le micro. Chaque serveur indiquait ces heures d'ouvertures et ça semblait tout à fait normal vu que dans la vraie vie c'est bien comme ça que ça marche à part quelques exceptions comme les pompiers et les hôpitaux.
[^] # Re: Un autre site solaire
Posté par steph1978 . Évalué à 3.
Je suis intrigué, tu peux expliqué comment ça marchait ? quels services ? un lien avec le BBS ?
[^] # Re: Un autre site solaire
Posté par wilk . Évalué à 6.
Un micro serveur c'était un petit micro, un Apple ][, un Atari ST etc. sur lequel on codait un serveur, à peu près de la même manière qu'un serveur web, quelque chose qui écoute et qui répond. Comme tout le monde avait un minitel on connectait le minitel à l'ordinateur et on utilisait le modem du minitel pour écouter. Le minitel était bien sûr relié à la ligne téléphonique. Les visiteurs appelaient notre numéro de téléphone, le téléphone sonnait, on décrochait et on "envoyait la porteuse", le visiteur entendait la porteuse (un son continu strident) et connectait son minitel (une touche "connection"). Une fois connecté il pouvait accéder au serveur, ensuite il raccrochait pour libérer la ligne et quelqu'un d'autre pouvait appeler. Le minitel n'est qu'un simple terminal, une sorte de navigateur.
Au début on entendait la sonnerie, on courrait, on décrochait et la personne disait qu'elle voudrait se connecter, on lançait la porteuse. Ensuite on se faisait un petit boitier électronique qui décrochait et envoyait la porteuse tout seul mais du coup si c'était quelqu'un qui voulait parler il se recevait une porteuse en pleine poire ! Donc y avait des horaires et les plus riches avaient une ligne dédiée.
Comme les ordinateurs chauffaient, (ils n'avaient pas de ventilateur) avec mon paternel on avait fait un boitier électronique avec un électro-aimant qui allumait l'ordinateur quand le téléphone sonnait et qui l'éteignait quand la personne partait, une sorte de cloudrun quoi !
Chaque micro serveur était codé à la main et avait souvent un thème, par exemple un thème sur le hacking, un thème sur la prog, jeux etc, quelques pages de texte et quelques pages de type forum. On pouvait également communiquer directement, uniquement entre celui qui avait le micro-serveur et l'appelant.
Les BBS c'est un peu différent. Ils utilisaient aussi les lignes téléphoniques et les modems mais ils communiquaient entre eux pour partager les messages, comme les newsgroups. Ceux qui communiquaient étaient appelés des "nœuds". Les utilisateurs se connectaient à un des noeuds, le plus proche souvent, à l'aide d'un autre micro qui devait avoir un client adapté (et donc pas un terminal comme le minitel). Et à intervalle régulier les noeuds s'appelaient les uns les autres pour partager les messages. C'était un système très résilient, comme les mails et les newsgroups.
[^] # Re: Un autre site solaire
Posté par steph1978 . Évalué à 3.
Ah mais c'était génial ! Je suis pourtant assez vieux et résident en France mais j'étais passé à côté.
Ah oui comme quand on appelait un fax par erreur.
Est ce que du code a été conservé ? Ce serait super d'en remettre en route (sur émulateur par ex.).
Comment se faisait la découverte des services, annuaire, bouche à oreille ?
[^] # Re: Un autre site solaire
Posté par wilk . Évalué à 5.
A l'époque on s'échangeait les disquettes, c'est de ce même réseau qu'on se connaissait. Y avait aussi quelques mentions dans les revues.
Alors je dois avoir du code dans des vieux cartons dans un vieux garage assez loin, aucune idée si c'est encore récupérable. Mais c'est de l'assembleur 6502 sans aucun commentaire, ça pique un peu aujourd'hui !
L'ordinateur était donc éteint, quand le téléphone sonnait driiin, pause, driiin ça envoyait du jus pendant le driiin, l'électro-aimant s'activait, l'ordinateur démarrait, dès la fin du driiin plus de jus, plus d'électro-aimant actif, il fallait donc que l'ordinateur démarre et tout de suite actionne à son tour l'électro aimant. Pour ça c'était codé en language machine et ça démarrait sans OS, on appelait ça un "fast-boot". Le programme était chargé directement au boot, sans OS pour enregistrer les données on les enregistrait sur la disquette directement secteur par secteur.
[^] # Re: Un autre site solaire
Posté par Guillawme (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.
C’est sûr que ce type d’infrastructure n’est pas facile à utiliser pour un site avec des comptes d’utilisateurs. Mais pour servir du contenu statique (comme la collection d’essais sur ce site), c’est mieux de penser au long terme et de minimiser la consommation d’énergie plutôt que la latence.
[^] # Re: Un autre site solaire
Posté par Xanatos . Évalué à 1.
Et avec une approche type DHT ou IPFS à la Freenet ?
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