Journal Cyber-altermondialiste

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3
mar.
2005
De plus en plus en ce qui concerne de facon generale le logiciel, on ne parle plus que d'argent, d'industrie et de rentabilite. Un logiciel est un produit comme le sont un micro-ondes ou une automobile, il est et doit etre produit a partir de methodes industrielles. Des lors, pour le choix de criteres techniques (pour juger d'une technologie, d'un langage, d'un systeme) on prend comme reference l'entreprise et la productivite qui lui est associee. Le bon systeme est celui qui permet une plus grande productivite, le travail d'equipe de developpeurs aux competences tres diverses, d'avoir l'air "pro" pour gagner de l'argent. On evite donc tout ce qui peut susciter les quolibets issus des prejuges eveilles par des systemes trop excentriques sans pour autant etre a la mode, les logiciels trop peu repandus ou concurrents d'un autre qui fait l'unanimite. Sans quoi, on sera victime du meme type de problemes, quoi que l'on fasse.

Pour un commercial classique, si vous faites du logiciel libre, vous etes un barbu. Et pour un utilisateur de logiciels libres moyen, si vous vous interessez a GNU/Hurd (par exemple), vous etes un barbu. (Comme quoi, a moins de faire d'enormes efforts pour rentrer dans les rangs, on est quasiment toujours le barbu de quelqu'un, et les minorites s'emboitent les unes dans les autres.) Autant donc surfer sur les bonnes vagues.

On peut donc dire que ceux qui ne sont pas assez "mainstream" sont depasses ou trop excentriques pour etre consideres. C'est la position "officielle" de Microsoft en ce qui concerne les benevoles qui developpent des logiciels libres (maintenant peut-etre comprenez vous mon parallele sur les barbus). Ils seraient les artisans, rendus obsoletes par les robots d'usine, de ceux qui fabriquent des objets plutot robustes mais grossiers et d'un autre age.

On peut cependant penser les choses de deux facons differentes dans le monde du logiciel "non proprietaire".

Tout d'abord on peut voir l'OpenSource comme un succes d'une sorte de liberalisme logiciel. La generalisation de l'echange de code avec des conditions restreintes amenerait, outre une plus grande innovation, une plus grande productivite (plus de facilites pour obtenir du code deja ecrit) et une sorte de moyen de raviver la concurrence face a des entreprises devenues monopolistiques. L'OpenSource servirait ainsi a dynamiser le marche du logiciel et a l'entrainer vers une reduction des couts.

Des lors il est legitime de penser en bon industriel et d'adopter les criteres forcement souvent non techniques du marche, que j'ai affirmes precedemment (la meilleure solution technique est-elle toujours celle qui s'impose ? non, c'est Windows sur plateforme x86). Ceci s'applique malheureusement aux logiciels non commerciaux qui cherchent a faire concurrence a des logiciels commerciaux. (Et aux developpeurs qui cherchent a se faire embaucher.)

Mais il est possible d'avoir une autre vision que celle-ci, plutot liberale (si j'avais l'esprit mal tourne j'oserais dire qu'une est plutot de droite et l'autre plutot de gauche), qui soit eventuellement plus conforme a l'esprit dans lequel s'est cree le logiciel libre. Il ne serait pas le moyen de dynamiser le marche mais simplement une alternative viable au marche, voir dans le meilleur des cas une facon de s'en debarasser purement et simplement.

A partir de la, a mon avis, il est possible de partir sur des bases plus saines d'echanges equitables et surtout pour rejoindre le debut de cet article de criteres rationnels et techniques dans les choix en ne regardant pas les orientations du marche.

Reste cependant a voir si cette optique est globalement compatible avec le reste du systeme. Personnellement j'aurais plutot tendance a croire que l'on peut parvenir a quelque chose parce que l'on se restreint a un domaine assez particulier dans lequel il est vraisemblable que le libre propose une alternative qui paraisse meilleure de facon "evidente" (meme si c'est encore loin d'etre le cas).

En tout cas, si le soutien au logiciel non proprietaire ne marque pas une quelconque sympathie politique, j'ai une forte tendance a croire que la facon de le concevoir (qui transparait de facon simple comme dit au debut) donne de forts indices sur la facon de penser des individus.

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