Journal Etat de l'oignon

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22
juil.
2003
Monsieur le Président de la Chambre des représentants, Monsieur le Vice-Président des Etats-Unis, distingués membres du Congrès et invités, chers compatriotes,

[Chers moutons et moutons-en-chefs]

Tous les ans, comme le veulent la loi et l'usage, nous nous retrouvons dans cette enceinte pour faire le point sur l'état de l'union. Cette année, nous nous réunissons ici pleinement conscients des jours décisifs qui nous attendent.

[Comme chaque année, je viens vous endormir et vous montrer mon nouveau costume.]

Vous et moi servons notre pays à une époque lourde de conséquences. Pendant la présente législature du Congrès, nous avons le devoir de réformer les programmes intérieurs d'importance vitale pour notre pays... tout comme nous avons l'occasion de sauver des millions de vies à l'étranger, menacées par une terrible maladie. Nous allons oeuvrer dans la perspective d'une prospérité largement ouverte à tous... et nous tiendrons tête à tout danger, à tout ennemi, qui menace le peuple des Etats-Unis.

[Je vais devoir vous presser plus encore, avec une excuse bidon (des crève-la-faim), afin que mes amis soient plus riches encore que l'année précédente.]

En ces jours de promesses à saisir et de comptes à rendre, nous pouvons garder confiance. Dans ce tourbillon de changements, d'espoir et de péril, notre foi reste ferme, notre détermination solidement ancrée, notre union solide.

[C'est moi le chef.]

De nombreuses hypothèques pèsent sur notre pays. Nous ne fermerons pas les yeux, nous ne feindrons pas d'ignorer, nous n'abandonnerons pas nos problèmes à d'autres législateurs, à d'autres présidents, à d'autres générations. Nous les attaquerons avec rigueur, clarté et courage.

[Des riches étrangers en veulent à notre pognon, vous allez passer à la caisse.]

Ces deux dernières années, nous avons vu ce que la concertation peut accomplir. Pour rehausser le niveau de nos écoles publiques, nous avons procédé à une réforme historique de l'enseignement - et il faut maintenant veiller à son application dans chaque école, dans chaque salle de classe, afin que tous les petits Américains sans exception soient capables de lire, de faire des études et de réussir dans la vie. Pour protéger notre pays, nous avons réorganisé notre gouvernement et créé le ministère de la sécurité intérieure, lequel se mobilise pour lutter contre les périls d'une ère nouvelle. Pour faire sortir notre économie de la récession, nous avons mis en place la plus grande réduction d'impôts depuis une génération. Pour insister sur l'intégrité des milieux d'affaires des Etats-Unis, nous avons fait adopter de dures réformes et nous tenons les hommes d'affaires responsables des délits qu'ils peuvent commettre.

[Tâchons de faire que les plus pauvres d'entre vous ne sachent plus lire, à cause de la méchante propagande pas vraie que font les méchants. Ca nous permettra de mettre plus d'argent dans les armes et leurs utilisateurs. On va tellement fermer d'école que même vous allez faire quelques économies! Les ennemis de mes amis sont mes ennemis.]

D'aucuns diront que ce bilan est positif. Je dis, moi, que c'est un bon début. Ce soir, je demande à la Chambre des représentants et au Sénat de soutenir les mesures audacieuses que je propose de prendre maintenant au service de nos compatriotes.

[Je peux faire pire encore, vous allez voir.]

Notre premier objectif est clair : notre croissance économique doit être suffisamment rapide pour que tout homme et toute femme à la recherche d'un emploi en trouvent un.

[Les emplois vont devenir plus précaires.]

Après avoir accusé le coup d'une récession, d'attentats terroristes, de scandales dans les milieux d'affaires et de la baisse des cours de la bourse, notre économie reprend le dessus - mais la croissance n'est ni suffisamment rapide ni suffisamment robuste. Face à la montée du chômage, notre pays doit voir davantage de petites entreprises ouvrir leurs portes, davantage de sociétés investir et se développer, davantage de patrons déclarer : "on embauche".

[J'ai désormais une bonne excuse pour faire tout ce que je veux, aux patrons de trouver des idées.]

Les emplois se créent quand l'économie croît ; l'économie croît quand les Américains ont davantage d'argent à dépenser et à investir ; or le moyen le plus sûr et le plus équitable de veiller à ce que tous les Américains aient cet argent, c'est d'abord de ne pas le leur prendre par le biais de la fiscalité.

[Continuez de ruminer vos hamburger et vos 'liberty fries', et acheter américain (par pitié).]

à suivre...

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