• # Sauvons la planete de l'ecologie hysterique

    Posté par  . Évalué à -3.

    Puisqu'il est question d'écologie et qu'on peut s'écarter des thématiques traditionnelles dans cette section, je vais en profiter pour citer un article de quelqu'un avec lequel j'ai parfois des points de désaccord mais dont je rejoins assez l'opinion sur ce point précis.
    Il vient à contrario de cette culpabilisation ambiante et est fort bien écrit, as usual.

    https://ploum.net/sauvons-la-planete-de-lecologie-hysterique/

    • [^] # Re: Sauvons la planete de l'ecologie hysterique

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Moi, j'ai un proverbe alien : "Sauvez la planète ? Mangez un humain !"

      </sarcamse...>

      Proverbe Alien : Sauvez la terre ? Mangez des humains !

    • [^] # Re: Sauvons la planete de l'ecologie hysterique

      Posté par  . Évalué à 9.

      Le texte de Ploum me pose pas mal de problème. Déjà sur la forme. Lorsque l'on veut écrire des textes politique sur des sujets difficiles, le risque est assez important de tomber dans la caricature de l'opinion opposée a la sienne. Par exemple, je cite :

      Mais, contrairement à cette hérésie médiatique et millénariste qui s’est emparée de l’humanité, je ne cherche pas à effrayer. Je veux que les choses changent réellement en traitant le problème à la racine.

      Hérésie médiatique et millénariste s'emparant de l'humanité ? Sérieux ?

      Suivi de l'exemple d'une gamine de 7 ans qui aurait dit : « De toutes façons, je préfère mourir que de polluer ». Comme si elle avait l'esprit perverti par la dite hérésie …

      Ploum a une belle plume, il faut le reconnaitre. La dangereuse violence du potager, c'est bien trouvé. Après, ça ne fait pas de sa critique quelque chose de très constructif. Alors allons-y pour la critique de la collapsologie, tant qu'à faire.

      La fascination pour la catastrophe imminente sur fond de culpabilisation n'est pas nouvelle, c'est limite un phénomène sociologique, à la limite constitutif de l'état même de civilisation. Toutes les civilisations ont eu peur de disparaître, et toute réalisent tôt ou tard que leur puissance civilisationnelle ne les rend pas moins fragile. Et que de toute façon, elles disparaitrons tôt ou tard, car rien n'est éternel ici bas.

      L'autre point, c'est que pour une partie non négligeable de l'humanité, mais que l'on néglige souvent dans ces discours, l'effondrement il est déjà là. Pour diverses raisons, que ce soit la guerre, la misère, la corruption de leur système de gouvernements, la liste est longue. Comme par exemple en Syrie Les derniers hommes d’Alep

      De fait, c'est surtout la peur de perdre notre status privilégié et de nous retrouver broyés par l'histoire, comme ces peuples, qui est le moteur de l'idéologie que dénonce Ploum, bien au delà de l'écologie.

      L'écologie parlons-en, d’ailleurs. Si on arrive à se soustraire de la culpabilisation et des problèmes qu'elle pose pour un raisonnement éclairé sur la question, l'écologie c'est quoi ?

      C'est d'abord une science qui étudie le fonctionnement des écosystèmes. L'écologue est un peu comme un médecin, il essaye de comprendre le fonctionnement de la biosphère, l'interaction entre toutes ces composantes, pour en qualifier l'état, en prédire l'évolution, en diagnostiquer les problèmes. A l'instar des médecins, il faudrait déjà faire preuve d’humilité, on en sait finalement assez peu sur tout ça. On parle d'un système biologique, géologique et climatique a l'échelle planétaire, faisant interagir des milliards d'êtres vivants particulièrement complexes et leur environnement qui ne l'ai pas moins et ça depuis des milliards d'années.

      On est pas la première espèce vivante qui serait à l'origine d'un cycle d'extinction massive. Certains éléments, plutôt solides, si j'en crois Chris Bowler dont je suis les cours en ce moment au collège de France donnerait à penser qu'il y a déjà eu dans l'histoire de la planète des modifications telles dans le cycle du carbone qu'elles ont pu avoir un impact considérable sur la biodiversité. L'extinction du Dévonien par exemple trouverai son origine, du moins en partie, dans le développement exponentiel d'organismes photosynthétique qui en capturant et séquestrant le carbone de l’atmosphère auraient provoqué un épisode de glaciation. La question qui se pose a nous alors, c'est plutôt est-ce que le fait d'avoir acquis la capacité de prendre conscience du problème nous concernant, nous donne réellement les moyens d'y faire face, contrairement a ces organismes primitif des temps anciens ?

      Il y a d’ailleurs une ironie cruelle qui se dégage de tout ça. non seulement notre intelligence ne nous met pas a l'abri de ces cycles destructeurs, mais en brulant les ressources fossiles crées par nos lointains ancêtre et qui leur a valu de disparaître, on accélérerait notre propre disparition, tout en remettant dans atmosphère le carbone qui leur permettra peut-être de renaître un jour, relançant ainsi le cycle.

      Alors quoi faire, me dira-t-on ? On a la chance exceptionnelle de pouvoir comprendre ce qui nous arrive, et je pense que c'est là l'essentiel. Diffusons l'écologie pour ce qu'elle est avant tout, une science qui permet de comprendre le monde dans lequel on vit, avant d'être une idéologie plus ou moins moralisatrice. Est-ce que l'avenir des hommes leur appartient ? ça c'est une autre affaire …

      Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

      • [^] # Re: Sauvons la planete de l'ecologie hysterique

        Posté par  . Évalué à 0.

        Merci pour cette critique assez équilibrée.
        Le message que j'en retiens, et que je soutiens, c'est bien que l'écologie ne se résume pas à l'écologisme politique.

        • [^] # Re: Sauvons la planete de l'ecologie hysterique

          Posté par  . Évalué à 4.

          Oui, en fait, j'avais le même probléme avec l'économie. J'ai rejeté en bloc pendant longtemps l'économie car je pensais qu'elle n'était qu'une fausse science utilisée pour justifier des positions idéologiques (socialisme, libéralisme, etc …). En fait, je me plantais largement. L'économie est bien une science, avec une dimension sociale qui certes la rend moins "fiable", surtout du fait de sa dimension auto-réalisatrice. On décrit des systèmes économiques qui sont ensuite utilisés tel quel par les acteurs, c'est donc assez évident que ce que l'on décrit va être plus ou moins confirmé par l'observation, puisque le réel se construit a partir de ce que l'on a décrit.

          D'une façon générale, la science et la politique ne font pas bon ménage, surtout a cause du fait que la recherche en science suppose des controverses, et demande à ce que les acteurs soient capables de remettre en question des théories pourtant bien établies. Ceci ne veut pas dire que la science n'est pas capable de produire des connaissances fiables, bien au contraire, c'est justement parce qu'elles sont remises en question régulièrement que la solidité des connaissances produites est testée, et donc relativement sure.

          En politique, l'esprit partisan à tendance à prendre le dessus, on se met a défendre des idées non pas pour elles-mêmes, mais pour influencer le débat public, orienté la politique de la cité, ou tout simplement, pour accéder au pouvoir.

          Aujourd'hui, je pense que l'on devrait voir une convergence entre l'économie et l'écologie, de fait, si l'économie étudie les échanges au sein des sociétés humaines, l'écologie décrit le même type d'échange mais au sein de la nature. Le fameux rapport Meadows peut déjà être vu comme une tentative de réunir ces deux sciences en utilisant la modélisation des systèmes complexes. Il est évident que ces deux sciences ont de très fortes implications politiques, et il va falloir que l'on arrive à infuser le débat d'idées indispensable à un fonctionnement sain de nos systèmes politiques démocratiques avec des connaissances produite par ailleurs avec des sciences qui ne seraient pas "polluées" par des luttes partisanes.

          Car il y a aussi, en quelque sorte, une écologie et une économie de la connaissance.

          Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

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