Lejade Olivier a écrit 4 commentaires

  • [^] # Re: Quid du futur ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche La brevetabilité des inventions mises en oeuvre par ordinateur adoptée par le Conseil. Évalué à 6.

    Merci pour ce résumé. Juste une question :

    le fait que le Traité Constitutionnel renforce la position du Conseil ne laisse rien présager de bon.


    Pourrais-tu nous indiquer où exactement tu as lu ça dans la constitution ?
    Rocard, parlant de ce qu'apportait la constitution, semblait dire l'inverse :
    quelques extensions — pas assez à mon avis — des compétences sur lesquelles l'Europe décide à la majorité qualifiée et avec décision parlementaire.

    Du coup, ça serait bien de se référer directement au texte si tu as des références...

    Merci d'avance,

    O.
  • [^] # Re: Encore un bel exemple...

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche La Commission refuse une nouvelle première lecture. Évalué à 10.

    En votant OUI, on ne fera que conforter les mêmes incapables à la tête de l'Europe. Aucun texte ne pourra jamais transformer une bande d'incompétants en foudres de guerre. Or nous sommes en guerre contre les monopolistes américains. (Bon je généralise, il y a des gens qui se battent comme M. Rocard par exemple, mais ils sont minoritaires, en France en tous cas.)


    En attendant M.Rocard - le même M.Rocard qui se bat pour nous contre les brevets - demande de voter OUI a la constitution. Ses arguments me semblent plutôt raisonnables : voici quelques extraits de la sessions de Q/R qu'il avait donné sur le site du journal "Le Monde".

    PS et UE : vrai débat ou lutte intestine ? (extraits)
    LEMONDE.FR : ARTICLE PUBLIÉ LE 11.10.04

    Ltertrais : Bonjour, Monsieur le premier ministre. Pensez-vous que le PS puisse se permettre un clivage aussi tranché que celui du "oui" ou du "non" ? Dans les deux camps, le débat est heureusement plus complexe. Le PS ne s'est-il pas fait piéger par des luttes personnelles ?

    Michel Rocard : Non, le problème est posé aux 25 pays d'Europe et la réponse ne peut être que "oui" ou "non". Le cas particulier du PS est simplement qu'il a choisi un référendum interne presque un an avant que la France ne réponde. Mais, Dieu merci, on n'échappe pas au choix simple : c'est "oui" ou c'est "non". Les motivations de chacun peuvent être d'intérêt général ou d'intérêt personnel, mais cela ne change rien. La réponse, elle, sera d'intérêt général.

    Pavlov : Pourquoi ne peut-on pas, selon vous, être européen et dire "non" quand de nombreux socialistes pensent que l'on ne pourra plus conduire de politiques de gauche en disant "oui" ?

    Michel Rocard : Parce que je crois que les socialistes qui pensent cela se trompent. On fait de cette Constitution tantôt l'Evangile et tantôt Satan. C'est trop d'honneur. Elle est un règlement intérieur amélioré accompagné d'un rappel de la base légale des politiques en cours. Cela ne change rien à la possibilité d'en changer. Et la meilleure preuve, c'est que, sur 25 partis socialistes ou sociaux-démocrates engagés dans cette bataille, 23 sont intégralement pour le "oui", parce qu'ils pensent que le "oui" est complètement compatible avec la mise en ½uvre, un jour, d'une politique plus à gauche grâce à une autre majorité. Je crois savoir que l'unique Parti socialiste qui a choisi le "non" est celui de Malte, et si le parti français choisit aussi le "non", il serait tout à fait seul à le faire, ce qui détruit l'idée qu'en choisissant le "non" on pourrait renégocier une meilleure Constitution. Le rapport de forces n'y est pas.

    Vincent : Y a-t-il, selon vous, un risque d'explosion du PS sur cette question, après le référendum interne ?
    Seb : Le PS ne risque-t-il pas d'imploser (scénario de type "Rennes") ou d'exploser (départ d'une partie des militants, voire de certains dirigeants, scénario de type "Chevènement") ?


    Michel Rocard : Personne n'en sait rien. Il ne faut pas dramatiser. Les anti-européens du PS existent depuis longtemps et, jusqu'à présent, ils ont toujours accepté la stratégie européenne majoritaire. Mais il est vrai qu'il n'y a pas symétrie et que la victoire du "non", que je crois dangereuse et à laquelle je ne crois pas, aurait un peu une allure de tremblement de terre. Ce sera évidemment considéré comme très grave, mais je ne suis pas Madame Soleil... Et je n'entreprendrai pas de vous décrire ce qui se passera après. Ce que les défenseurs du "non" ne sentent pas ou ne comprennent pas, c'est que l'Europe est très fragile et qu'il y a déjà beaucoup de forces qui la trouvent trop puissante économiquement. L'Angleterre, le Danemark, la Suède, la Pologne, et sans doute quelques autres, sont des pays qui s'arrangeraient bien d'une diminution de la part d'intégration de nos sociétés que comporte déjà l'Europe, et surtout l'énorme puissance de l'actuelle administration américaine est très attachée à diminuer la cohésion de l'Europe, ne serait-ce que dans l'ordre économique. Une première victoire des forces de désagrégation en amènerait d'autres, et provoquerait un effet boule de neige. L'Europe peut se défaire.

    David-D. : Au lieu de parler des méfaits du "non", êtes-vous capable de parler des effets concrets et tangibles d'un "oui" pour le citoyen ?

    Michel Rocard : Absolument, je ne fais même que ça, je l'ai fait dans ma campagne électorale dans le Sud-Est récemment, et par écrit également. Il y a deux difficultés :
    1. Par ses statuts, l'Europe est compétente pour ce que de Gaulle appelait "l'intendance". L'Europe est un club de pays plutôt riches, organisant au mieux leur voisinage. Pendant ce temps, on meurt de faim en Afrique, on s'entretue en Irak, au Moyen-Orient, entre l'Inde et le Pakistan. Le monde souffre. Et l'Europe ne s'en mêle pas. L'Europe a donc la grande faiblesse de ne pas avoir compétence pour la souffrance du monde. Du coup, les enthousiasmes de la jeunesse s'en détournent. Le militantisme des ONG va à la souffrance du monde et va au monde entier. Et pourtant, l'Europe, c'est important. Ma conviction est que, si nous n'étions pas intégrés comme nous le sommes, nous aurions en Europe trois ou quatre millions de chômeurs supplémentaires. C'est ça qui concerne nos concitoyens, mais il est difficile de les amener à le mesurer.
    2. La vertu principale de l'Europe, c'est d'établir la paix. Or toutes les générations nées après la dernière guerre ne savent plus ce que c'est que la guerre et croient que la paix est fatale, inévitable, permanente. Ce n'est pas le cas. Des intérêts matériels divergents peuvent toujours conduire à des conflits, et la fragile construction européenne n'est pas du tout irréversible.
    D'autre part, et ce troisième argument est très important, le grand capitalisme mondial a changé de stratégie. Il a longtemps préféré la concurrence et s'est battu contre les trusts, notamment aux Etats-Unis. Aujourd'hui, les grandes forces financières jouent le jeu des monopoles mondiaux. Quand Boeing et Douglas ont voulu fusionner, il y a presque une quinzaine d'années, ce sont les règles de concurrence en Europe qui les en ont empêchés. Quand Microsoft et Honeywell ont eu le projet de fusionner pour fabriquer une entreprise informatique unique au monde (75 % du marché à eux deux), la justice américaine avait dit oui, mais ce sont les règles européennes qui les en ont empêchés. Quand Microsoft — toujours lui — veut breveter tous les logiciels et interdire par là la libre circulation des nouveaux savoirs, il n'y a que l'Europe pour résister. Tout cela est essentiel, tout cela concerne la totalité de nos citoyens, mais ce n'est pas émouvant, c'est peu dramatisable dans les journaux télévisés. C'est pourtant notre vie à tous qui en dépend, et on a besoin que cette Europe soit renforcée. D'où le besoin de la Constitution.

    Isydor : Qu'apporte cette nouvelle Constitution par rapport à ça ?

    Michel Rocard :Beaucoup de choses. D'abord, des simplifications des mécanismes de décision internes. On ira plus vite, ce sera un peu plus simple et un peu plus lisible. Deuxièmement, quelques extensions — pas assez à mon avis — des compétences sur lesquelles l'Europe décide à la majorité qualifiée et avec décision parlementaire. C'est à la fois un renforcement de compétences et plus de démocratie. Troisième élément : ce projet de Constitution, enfin, intègre dans les textes fondateurs la charte des droits des citoyens européens, ce qui va obliger tous nos tribunaux à s'appuyer sur ces droits dans tous les jugements à venir, civils, pénaux ou commerciaux. C'est une amélioration du niveau de garantie pour les pays d'Europe les moins avancés dans ce sens, et cela concerne près de la moitié d'entre eux. Quatrièmement, ce projet de Constitution ne dit rien de décisif sur les services publics ou sur la protection sociale, mais il fournit la base juridique pour que Conseil et Parlement puissent entreprendre la définition juridique du modèle social européen avec ses services publics et sa protection sociale. C'est un point tout à fait central pour nous, socialistes, et encore plus pour nous, Français. Naturellement, cette Constitution n'est pas parfaite. C'est un règlement intérieur prosaïque qui, encore une fois, n'est ni l'Evangile ni Satan.

    Poncho : La Constitution européenne symbolise-t-elle la renonciation définitive au socialisme comme projet politique alternatif au capitalisme ?

    Michel Rocard : Sûrement pas. Les forces socialistes se sont lancées dans la construction européenne parce que le socialisme n'est plus possible dans des pays trop petits par rapport à un marché mondial unifié. Mais, dans chacun de nos pays — notamment en France —, on est un peu incertain sur la définition actuelle du socialisme. Et comme l'économie administrée ne marche pas — la démonstration historique en fut coûteuse, ce fut le Goulag —, le projet socialiste aujourd'hui est devenu celui d'une société solidaire en économie de marché. Pour ce faire, nous avons besoin d'un marché puissant et résistant aux autres pour lui adjoindre des éléments créateurs de cette solidarité. C'est le projet socialiste en Europe, et c'est la seule dimension possible du socialisme aujourd'hui.

    Taca : N'est-il pas malhonnête de dire que cette Constitution protège les services publics ? Elle les ouvre à la concurrence, donc elle les détruit.

    Michel Rocard : Malheureusement, la question est formulée inexactement. Les forces capitalistes s'acharnent à détruire nos services publics depuis trente ans, Europe ou pas Europe. Les services publics sont beaucoup moins développés en dehors de l'Europe, par exemple aux Etats-Unis et au Japon, qu'ils ne le sont en Europe. Par rapport à cela, le projet de Constitution ne se prononce pas, et donc on ne peut pas accuser un silence de malhonnêteté. Mais il mentionne le problème des services publics, et par cette simple mention, ouvre la possibilité politique pour le Conseil des ministres et le Parlement d'améliorer les législations les concernant. Il faudrait pour le faire une autre majorité politique, mais pour cela il faut que les sociaux-démocrates l'emportent aux élections européennes. Nous avons perdu les dernières. Le "oui" de la plupart des partis socialistes européens se fonde justement sur l'intention de mener cette bataille, dont la possibilité est ouverte par l'écriture constitutionnelle.

    Iter : Justement. De quel socialisme parlez-vous ? Société solidaire en économie de marché : cela ne veut-il pas dire capitalisme + redistribution ?

    Michel Rocard : Solidaire veut dire en effet redistribution partielle, mais veut dire plus que ça. Le socialisme a toujours marché sur deux pieds historiquement. L'un est sa dimension sociale : une redistribution plus juste. Et même, si possible, grâce à la fiscalité, une meilleure distribution primaire des revenus moins inégalitaire avant même que ne se pose le problème de la redistribution. La solidarité exige les deux.
    L'autre aspect du socialisme n'est pas monétaire. Il est lié à la dignité de l'humanité, au droit, à la reconnaissance des droits de chacun. Les combats pour l'égalité des hommes et des femmes, pour la laïcisation des Etats, pour les droits des minorités, ethniques, linguistiques ou sexuelles, sont aussi les combats des socialistes. Ils continuent et ils ont besoin de la perspective européenne pour se conforter et s'étendre. C'est tout le sens de la charte des droits. Une société solidaire en économie de marché est aussi une société d'accès à la culture, d'accès à plus de temps libre, à plus de participation sportive, et à plus de temps pour ses amis, sa famille et ses enfants.

    Tthieuma : Mais s'agit-il d'une Constitution garantissant les droits fondamentaux de l'individu ou d'un traité ?

    Michel Rocard : Il s'agit, en droit strict, d'un traité, mais le contenu de ce traité est celui d'une Constitution. Sa procédure d'adoption et de modification demeure celle d'un traité international. Cependant, la forme donnée à son contenu, charte des droits comprise, est un progrès indiscutable.

    Mat59 : Comment, selon vous, la nouvelle Constitution permettra-t-elle à l'Europe d'avoir plus de poids sur la scène internationale afin de régler des conflits de type israélo-palestinien ?
    Marika : Pensez-vous qu'une Europe politique, gardienne de la paix, soit vraiment possible ?



    Michel Rocard : La nouvelle Constitution ne comporte pas de progrès de ce côté-là. C'est un des reproches que nous lui faisons. Cela n'empêche pas que les autres éléments positifs qu'elle comporte nous amènent à souhaiter son adoption, mais la paralysie en politique étrangère restera pour l'essentiel. Une majorité de pays d'Europe ne souhaitent pas une vraie politique étrangère commune qui se substitue à leur politique nationale. Ce qui est fort dommage. Cela n'enlève rien à l'importance de consolider l'Europe économique, financière et même sociale, telle qu'elle est.

    Gregoire : Comment voyez-vous l'Europe dans cinquante ans ?

    Michel Rocard : Comme le développement de ce qu'elle est aujourd'hui, c'est-à-dire non pas une zone où on fait de la politique étrangère, mais un espace régi par le droit et qui aura développé le meilleur bloc juridique de défense des droits de l'homme qui soit au monde, et un modèle d'organisation économique de libre entreprise, de marché et de compétition, mais interdit aux monopoles et préservateur d'un niveau important de services publics et de protection sociale. L'Europe sera un modèle d'organisation sociale que le monde entier nous enviera et qu'il n'y a pas de raisons de limiter à ses frontières géographiques actuelles.
  • [^] # Re: Salon du jeu vidéo sur plateforme libre

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Salon du jeu vidéo sur plateforme libre. Évalué à 1.

    >J'aime bien, personnellement, mais je trouve que la surface de lecture est trop réduite.

    C'est vrai qu'elle est petite.
    D'un autre cote c'est pas comme si on avait des pages et des pages de texte. ;)

    >Sinon, c'est à dessein que mekeensleep.org n'est pas présenté sur mekeensleep.com ? Pourquoi ?

    On ne l'avait pas encore annonce parcequ'il est encore en beta.
    Mais comme linuxfr nous a force la main, on l'a rajoute dans les news.

    Sinon pour le poker en slip, je ne vois vraiment pas de quoi tu veux parler... :p
  • [^] # Re: Salon du jeu vidéo sur plateforme libre

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Salon du jeu vidéo sur plateforme libre. Évalué à 3.

    Oui, c'est voulu. Nous on trouve ca joli. :)
    Sinon pour les codeurs, c'est plutot du cote de Mekensleep.org que ca se passe.
    http://www.mekensleep.org/(...)

    J'en profite pour corriger quelques inexactitudes dans la breve : Mekensleep c'est le nom de la societe en fait.

    Le moteur s'appelle Underware
    http://www.mekensleep.org/wiki/index.php/Underware(...)

    et le jeu de poker que l'on developpe dessus en ce moment s'appelle Poker 3D, tout simplement !
    http://freshmeat.net/projects/poker3d/(...)