Journal Petite tranche de rigolade avec D. Olivennes

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juil.
2008
Aujourd'hui, j'ai eu droit à une petite tranche de rigolade grâce à M. Denis Olivennes, auteur du rapport du même nom qui est à l'origine du projet de Loi_Hadopi, je voulais donc la faire partager...

Cela se passe donc dans le Nouvel Obs (dont il est directeur général délégué) du 3 au 9 juillet, dans sa colonne sur le dossier "La France des héritiers", colonne nommée "Liberté, Inégalité, Fraternité". je ne citerai que les 2 dernières phrases :

« Nous sommes en train de fabriquer une nation inégales, ou de nouvelles rentes apparaissent cependant que prospèrent les héritiers.
Oui, vraiment, la Révolution française est terminée. »
  • # La vieille histoire ..

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    ... de la paille et de la poutre.
    Ceci dit il faut bien commencer par voir les pailles dans les yeux des voisins et le leur expliquer pour qu'il puissent vous faire remarquer vos propres poutres. C'est donc déjà un pas en avant. Ou bien peut-être est-ce une manière de se mettre en accord avec sa propre conscience en se disant quelque chose comme : « suite à des pressions j'ai fait un projet de loi abject et exécrable ; en fait j'ai fait exactement la gorgone réclamée par mes commanditaires. Je pensais qu'en agissant ainsi quelques voix censées s'élèveraient, qu'elles seraient entendues par les responsables et que ce monstre serait mis à mort. Maintenant voyant que les gens aux commandes sont incapables d'ouvrir les yeux sur la nature réel du petit ou se sentent complètement irresponsable, je fais tout mon possible pour les réveiller. Si après cela madame Albanel n'a toujours pas compris je m'en lave les mains. »

    « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

    • [^] # Re: La vieille histoire ..

      Posté par  . Évalué à 3.

      oui ou alors il y a l'option "Je me fous ouvertement de votre gueule". Et d'après le principe de parcimonie, la solution la plus simple est souvent la meilleure.
      • [^] # Re: La vieille histoire ..

        Posté par  . Évalué à 2.

        J'ai pas lu l'article, mais si je me réfère à la citation, rien ne dit qu'il désapprouve cette tendance. Pour lui c'est peut-être une bonne chose...


        Oh, mais ça serait bien déjà le weekend! Allez hop!
        ---> [ ]
    • [^] # Re: La vieille histoire ..

      Posté par  . Évalué à 8.

      Avant tout, je tiens à écrire que je considère la loi Hadopi comme liberticide et inopportune. Les gouvernements ont peur d'internet et de la liberté d'expression propre à ce média et se prêtent à ce mauvais tour fait à la démocratie en prétendant défendre les créateurs de biens culturels. Ces derniers sont mal représentés par des éditeurs, des producteurs et des sociétés d'auteurs dont les pratiques sont particulièrement opaques et la gestion rien moins que contestable.
      Bien sûr, on doit à Denis Olivennes la préconisation de la riposte graduée, mesure dont il semble ne pas percevoir l'inefficacité et la nocivité, il reste pourtant en phase dans cet extrait d'article, avec sa philosophie de défense du droit d'auteur :
      C'est pendant la révolution française qu'ont été promulguées les premières lois sur le droit des auteurs. Elles font suite à la défense que le philosophe des Lumières Beaumarchais a fait des auteurs de pièces de théâtre dramatiques opposés à la corporation des acteurs, véritables stars de l'époque, qui refusaient de s'acquitter du versement d'une part des gains faite avec les entrées des spectateurs.
      Quand il écrit que prospèrent les héritiers, il pense probablement aux actionnaires et particulièrement aux holdings financières qui les représentent, propriétaires principaux des entreprises qui dominent les affaires commerciales sur internet, et qui se livrent à un intense "lobbying" à Bruxelles pour qu'on ne rémunère pas les auteurs d'œuvres numérisées.
      Le droit des auteurs s'est toujours défendu contre des intérêts qui, en prônant l'usage gratuit des créations culturelles, s'évitent de reverser une partie de leurs bénéfices qu'ils doivent pourtant à l'usage public de ces œuvres.
      Certes l'échange de fichiers est une pratique populaire, mais les grands bénéficiaires de cet état de fait en sont les entreprises de télécom, les géants du logiciels, les grands distributeurs sur Internet, les opérateurs de communication publicitaires. Tous ont besoin de contenus et sont tout disposé à ne rien reverser à ceux qui les produisent.
      • [^] # Re: La vieille histoire ..

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

        Voilà qui est bien dit et qui pose clairement le problème : d'antan il a fallut créer par la loi un équilibre entre les auteurs, les interprètes et le publique. Cela s'est fait en imposant quelques loi facilement applicable qui ont aboutit à un certain équilbire. Aujourd'hui, même problème mais avec ~quatre acteurs, géants de la diffusion, multinationales du contenu, auteurs et citoyens.
        Hmm, il semble que le problème ai donc en fait fortement changé et que les recettes de grand-mère (grand-père plutôt ...) ne puissent plus s'appliquer. D'abord, on est passé d'un public sommes toutes restreint à des citoyens qui sont aussi et avant tout autant des producteurs (potentiels) que des consommateurs de contenus. Ensuite les technologies ne sont plus les mêmes et donc les moyens techniques pour imposer par la loi un équilibre auront des effets fort différents de ceux utilisés au XVIIIème siècle.
        La question qui se pose devient donc : peut-on imposer, à nouveau, un équilibre entre les dinosaures (les deux premiers de mon énumération) sans écraser les humains avec les tares ? Dit autrement cela donne : peut-on maintenir le système dans l'ancien équilibre malgré les nouvelles technologiques sans nuire fondamentalement aux SEULS ÉLÉMENTS IMPORTANTS DE L'ÉQUATION c'est-à-dire les citoyens ?
        D'après ce que je comprend du texte d'Egidius sa réponse est non. Et il me semble être assez d'accord. J'irais plus loin. Apparemment il va falloir que les choses changent et que les trois sous ensembles que sont les diverses multinationales et les auteurs s'adaptent à des conditions nouvelles.

        On pourrait croire que s'est dommage pour les auteurs et que cela sera peut-être terrible pour eux. Mais en fait ils se sont déjà adapté depuis fort longtemps à des conditions bien plus dramatiques que décrites ici. Tout le monde le sait et les exemples sont légions : les auteurs en général ne reçoivent pas une juste récompense de leur travail. À part quelques vedettes qui sont mises en avant afin de justifier un système fondamentalement injuste. Pour ne pas parler dans le vide, un exemple précis : savez-vous que certains journaux font signer aux auteurs des renoncement total à leurs droits sur leurs créations pour le publier ? Incroyable non quand on se souvient des raisons qui ont pousser à créer ce droit. En tous cas cet exemple comme tant d'autre montre que les dérives ne datent pas d'hier et surtout que le fait que la question de la répartition des bénéfices de la création se pose à nouveau avec tant d'acuité n'est en AUCUN CAS liés à la rémunération des auteurs qui ne sont guère plus qu'un pretexte ou un alibi dans le jeu de puissances qui les dépassent. Conclusion 1 : il me semble que les arguments avancés pour défendre les divers textes liberticides votés ou proposés à tous niveaux sont parfaitement fallacieux et hypocrite.

        Par ailleurs il faut se poser la question des conséquences des textes votés. Puisqu'il semble clair pour tout le monde que même sans être forcément efficaces pour les buts qu'on leur assigne ces textes auront pour vertu essentielle de priver les citoyens de bon nombre de leurs droits essentiels. Conclusion 2 : encore deux bonnes raisons pour réfléchir un peu plus à une remise à plat du système.

        Certains plutôt qu'une remise à plat aimerait beaucoup revenir au statu-quo du XIXéme siècle. Peut-être l'idéalise t-il ? il me semble qu'il est en fait la source de très nombreux problèmes. En niant absolument les mécanismes de création de l'esprit humain, il a imposer durablement la vision romantique de la création (le génie héroïque créant son oeuvre ex-nihilo) dans la conscience populaire. Cette base me semble parfaitement malsaine. Pour bien s'en rendre compte il suffit de comparer un article académique et un brevet : l'un utilise et cite des dizaines de sources, l'autre semble prétendre à la nouveauté radicale en ne venant de rien. Pourtant les deux ont leurs sources dans les mêmes processus de pensées des mêmes cerveaux. Conclusion 3 : même un retour en arrière n'est en aucun cas souhaitables. Et tant pis pour les quelques vedettes qui devront travailler plus pour gagner plus.

        Au final il me semble qu'il faut accepter les déséquilibres que créent les nouvelles technologies. Oui désormais écouter de la musique ne requière plus forcément de déplacer un orchestre philarmonique entier. Doit-on pour autant proscrire les baladeurs, les radios, etc, qui privent de travail de nombreux artistes talentueux ? Ou plutôt accepter que les fabriquant d'électronique grand public fassent quelques bénéfices par ce moyen ? Oui, désormais ce seront les propriétaires de tuyaux et les indexeurs de contenues qui feront beaucoup de bénéfices et plus les multinationale du goût homogène. Et qui sait, peut-être qu'un jour les marchés s'équilibreront et que les fournisseurs d'accés auront des bénéfices plus réduits et porportionnés à leur propre travail. Mutatis mutandis comme disait l'autre. L'important c'est que les droits fondamentaux des être humains soient préservés. Même au dépend de la sécurité alimentaire et des petites habitudes de quelques vedettes. Il ne nous reste plus qu'a espèrer que la crise actuelle, déclenchée pour maintenir les privilèges de quelques uns, soit l'occasion d'une prise de conscience collective ; puis que via des politiciens travailleurs, ambitieux et responsables, soit l'occasion d'une refondation complète de la notion de « propriété intellectuelle » afin que les errements du passé et du présent en la matière ne soient jamais reproduits.

        « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

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