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  • # sociologie des sciences

    Posté par  . En réponse au journal Le Golden rice et les bobos. Évalué à 0.

    Le commentaire de Bidibulle2 me paraît un des plus éclairés. Je voudrait reprendre et développer son argument.
    Simplifions… Il y a un gros, énorme problème très grave et très compliqué. La faim dans le monde.
    Les organisation légitimes dans l’humanitaire et le développement sont relativement unanimes.
    Ce problème est social et politique.
    Mais tandis que beaucoup de gens souffrent de ce problème, certains ici prônent une solution qui n’est efficace ni à court , ni à moyen, ni à long terme, une fausse solution.
    Pourquoi ? J’y répond plus loin, mais avant notons que notre auteur penses probablement sincèrement que les OGM pourraient constituer un élément de réponse à ce problème.
    Mais résoudre ce problème n’est pas son but ni sa préoccupation. Ce n’est pas non plus le but principal de beaucoup de militants anti-OGM.
    Par conséquent, pour pouvoir se prononcer légitimement sur les OGM au nom de la lutte contre la malnutrition, il vaut mieux en référer à des organisation dont la malnutrition est le combat.
    Or aucune, à ma connaissance n’en appelle aux OGM.

    Citation :
    « militer […] contre les OGM […] consiste à militer contre un effort pour sauver des vies »
    Il me semble découler logiquement de cette affirmation que, les OGM sont conçus pour sauver des vies.
    Les concepteurs d’OGM sont majoritairement des personnes au service de la sauvegarde des vies humaines.
    C’est une assertion manifestement éloignée de la réalité, qui ne s’explique pas facilement.
    Pourquoi pas dans cet élan dire que les concepteurs d’OGM sont les plus grand défenseurs de la Vie (avec un grand V).

    Entre les concepteurs d’OGM et Greenpeace, à qui feriez vous le plus confiance pour orienter la destinée de la Vie (avec un grand V) ?
    Personnellement j’ai une grand confiance dans Greenpeace, les Amis de la Terre et je considère que sans ces ONG écologiste, la situation de la vie sur terre serait irréversiblement précarisée.
    Je crois donc adhérer à un système de valeur antagoniste avec celui de notre auteur , le rédacteur du blog « tout ce passe comme si ».
    Vous noterez que notre auteur cherche à écarter (avec la halte Monsanto) un questionnement qui irait vers la question philosophique des valeurs morales, il tiens à maintenir et restreindre son propos à une aire d’apparence scientifique.
    Mais pris dans ce sens, qu’est ce que la science ?
    Depuis quand la science restreindrait le champs de questionnement ?
    La science ici est sans doute prise comme une religion, une religion peu tolérante.

    Je vous recommande à ce sujet les analyses de Bruno Latour, en anglais.
    « Facing Gaia. A new enquiry into Natural Religion »
    http://www.ed.ac.uk/schools-departments/humanities-soc-sci/news-events/lectures/gifford-lectures/archive/series-2012-2013/bruno-latour

    Que répond notre auteur face à l’accusation que je lui porte, qu’il cherche – en fait – à faire avancer une certaine conception de la science guidée par un certain système de valeur ?

    J’éprouve un peu de tristesse à l’idée qu’une personne cultivée en vienne à défendre des positions qui ne me semblent pas moralement correcte.

    Entendons nous bien, je ne suis calé, ni sur les OGM, ni sur la malnutrition. Mon truc c’est la philo.
    Et j’ai appris avec cette matière qu’est la philosophie à considérer qu’il n’y a pas La science, mais des orientations possibles aux recherches scientifiques.
    C’est pourquoi les recherches en sciences sociales ou en écologie me paraissent infiniment plus prestigieuses que le génie génétique.
    Je reconnais tout a fait que ce point de vue ne résulte pas d’une connaissance approfondie de certains domaines.
    Par contre je suis capable d’annoncer d’où je parle, ce que je défend.
    Et j’aimerai que les adversaires de l’écologie soient symétriquement prêt à répondre de leur système de valeur.

    Le génie génétique aura beau dire qu’il maîtrise totalement ce qui ce passe ça me fait le même effet que quand ça vient du secteur nucléaire.

    Ecoutez donc Mr Latour, sociologue des sciences.