Vbloc a écrit 14 commentaires

  • [^] # Re: la mort du Libre ... pour la photographie

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'Union des Photographes veut la mort du Libre. Évalué à -2.

    Bizarrement, les journalistes pas payés sont aujourd'hui parfois bien meilleurs que les journalistes payés, simplement parce qu'ils s'intéresse au sujet.

    Un journaliste, pour écrire un sujet, doit avoir du temps. Du temps pour enquêter. Et cela coûte cher. D'autre part, il doit être désintéressé. Si, pour gagner sa vie, il doit faire des "ménages", il n'est plus libre. Comment le journaliste X, ayant été payé par l'entreprise Y va pouvoir écrire un sujet la mettant en cause ??? Et je ne parle pas de l'actionnariat des médias...

    Leur hic, comme pour la photo, et que le gratuit est de plus en plus souvent meilleur que le payant.

    C'est vrai, la presse gratuite, c'est tellement beau ! De la pub sur toutes les pages de droite et sur les pages de gauche, du people. Et pour combler les blancs, quelques copier/coller de dépêches d'agences. Un beau modèle économique pour une information de caniveau. Pour moi, c'est insupportable à lire. Et voir les feuilles joncher le métro, cela me rend amer. Voilà vers où nous mène l'application du modèle défendu ici.

    Le problème est de ne pas aimer la concurrence

    Ce n'est absolument pas la question. Mais les positions défendues ici mettent en danger la concurrence des idées au nom de la concurrence du marché.

  • [^] # Re: la mort du Libre ... pour la photographie

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'Union des Photographes veut la mort du Libre. Évalué à 1.

    comme partir en reportage n'importe où, prendre des photos sur n'importe quel thème sans savoir si ça va se vendre ni combien et découvrir au retour qu'il n'y avait pas de demande en fait ?

    Un débat sur la presse en ligne sur le site ASI traitait de la rémunération des journalistes. On y apprenait qu'un sujet pouvait être payé une grosse centaine d'euros.

    Peut-on prétendre avoir une information de qualité lorsqu'on vit ainsi ? Des journalistes aux revenus misérables, c'est une information misérable. C'est un journal dont la ligne éditoriale est dictée par la régie publicitaire.

  • [^] # Re: la mort du Libre ... pour la photographie

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'Union des Photographes veut la mort du Libre. Évalué à -5.

    Tu n'as toujours pas démontré pourquoi tu devrais avoir le droit d'interdire aux autres de faire moins cher que toi.

    Ici, le débat est tout autre. Le Libre, associé à d'autres mouvements (le DR, les MS), conduisent à une dévalorisation du travail des auteurs-photographe et donc à une dégradation rapide de leurs revenus. Et un photographe qui ne peut plus vivre de son travail changera de métier. S'il ne s'agissait que de Tartemolle, cela n'aurait aucune importance. Mais cela touche de grands noms de la photo. Une agence comme Tendance Floue, support de la pétition, est un grand nom de la photo française. Elle ne se porte pas bien.

    Plus aucun photographe ne prend le risque de partir en reportage pour ramener un sujet et le vendre ensuite à un journal ! Car ce dernier lui proposera à peine de quoi lui rembourser son billet d'avion !

    Oui, il y a un prix à payer pour une information et une culture photographique vivante. La culture et l'information ne sont pas de domaines comme les autres. Et les affaiblir n'est pas une voie à suivre. Voilà pourquoi il est impératif de réfléchir à la portée de ses actes.

  • [^] # Re: la mort du Libre ... pour la photographie

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'Union des Photographes veut la mort du Libre. Évalué à -3.

    Ton photographe a été PAYE pour cette photo. Et s'il t'en a cédé les droits, c'est qu'il pense que le deal est bon. Mais il ne t'autorise certainement pas à le céder à d'autres. Il regarde également ce que tu en fais. S'il pensait que sa photo ferait une petite vignette sur un site et qu'elle fait une campagne de pub nationale, la prochaine négociation va être saignante.

    L'étendue des droits fait partie de la négociation entre un photographe et son client. Le CPI interdit au client de demander n'importe quoi.

    Le point 3 des bobards est un grand classique. Elle est citée parce qu'elle est utilisée et qu'elle marche parfois. Moi je trouve honteux de faire travailler quelqu'un sans le payer. Même si pour cela, on flatte son égo. Il faut relire "Le corbeau et le renard" pour comprendre que cela ne date pas d'hier...

  • [^] # Re: la mort du Libre ... pour la photographie

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'Union des Photographes veut la mort du Libre. Évalué à -8.

    C'est faux.
    Le modèle du Libre fonctionne pour le logiciel.
    Je ne prétend pas qu'il est une assurance pour le succès, mais la liste de développeurs du Libre qui en vivent est longue.
    Celle des photographes est ... vide.
    Alors, soit les photographes du monde entier sont des ânes, soit le modèle ne fonctionne pas pour eux.
    Vous pouvez développer toutes les théories que vous voulez : les faits sont têtus. Et comme dans les sciences expérimentales, lorsque l'expérience dément la théorie, c'est que la théorie est fausse.

  • [^] # Re: la mort du Libre ... pour la photographie

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'Union des Photographes veut la mort du Libre. Évalué à -1.

    Vous mélangez tellement de choses sur ce métier !

    Parler de tirage photo ou de vente de matériel dans ce débat, c'est comme si vous sonniez chez M. Pablo Picasso pour lui demander s'il vend de la gouache. "Comment-ça, vous n'en vendez pas ? Mais j'ai lu dans les journaux que vous vendiez de la peinture !".

    Un photographe-auteur ne vend pas de pellicules. Ca lui est interdit. Il n'a même pas le droit de faire des photos de mariage.

    Trouvez-moi UN photographe qui vit du Libre. Je cite Okanda, plus haut : "Lorsqu'on publie nos images sous licence fermée, on se les fait voler de partout." ¨Oui, pour un média, "Libre" = gratuit. Voici la réalité.

    Vous ne connaissez pas votre sujet.

    Je suis photographe professionnel (mais pas auteur). Et j'ai suffisamment vu la situation évoluer depuis quelques années et des confrères talentueux à l'agonie pour constater les faits.

    Ce qui me désole, c'est votre aveuglement. Vous niez la réalité. Votre cause est juste parce qu'elle est puissante et qu'elle tue. "Vous n'avez qu'à vous défendre" me dites-vous ! C'est la raison du plus fort. La puissance des outils que vous concevez vous oblige à réfléchir aux conséquences de leur usage. Ceci afin que vous ne puissiez pas dire, dans quelques années, constatant un champ de ruines : "Nous ne savions pas !".

  • [^] # Re: la mort du Libre ... pour la photographie

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'Union des Photographes veut la mort du Libre. Évalué à -6.

    Il n'y a pas de modèle économique pour un photographe dans le Libre.
    Prétendre le contraire est une escroquerie intellectuelle.
    Dire à un photographe : "Si tu n'arrives plus à vendre tes photos, fais de la plomberie", c'est simplement lui demander d'abandonner son métier. Lui dire que ce qu'il fait n'a aucune valeur.

    Pour votre concours de CSS, c'est une autre question et je ne connais pas les termes du concours. Il arrive qu'on me demande de travailler gratuitement. Dans ce cas, la première chose que je regarde, c'est le statut de celui qui me le demande. J'étudie avec bienveillance celles émises par des associations à but non lucratif ou humanitaires. Ceci dit, la visibilité est une argument souvent cité pour ne pas payer un graphiste. Voir le point n°3 du "Top 10 des bobards racontés aux infographistes naïfs"

  • [^] # Re: Premier avril ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'Union des Photographes veut la mort du Libre. Évalué à -10.

    On tourne un peu en rond.

    J'explique que les MS, le Libre impliquent in fine l'appauvrissement de l'information et la culture.
    Je trouve que c'est un problème grave. Mais si tout le monde s'en fout...

  • [^] # Re: la mort du Libre ... pour la photographie

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'Union des Photographes veut la mort du Libre. Évalué à -10.

    Pourquoi vouloir interdire les casques à 100€?
    Les développeurs de logiciel réagissent juste car il y a des gens qui ont l'idée de vouloir mettre un prix "minimum"

    Mais l'Etat fixe bel et bien un prix minimum pour les casques en imposant des normes. Sinon on verrait des motards coiffés de casquettes ;-)

    Pour ne pas trop s'éloigner du sujet, je prends un autre exemple. Celui de l'affaire d'Outreau, catastrophe judiciaire où une vingtaine de personnes furent accusée à tord. A ce procès, on critiqua le travail des experts. L'un d'eux, pour ce défendre, prononça cette phrase : "Si vous payez vos experts comme des femmes de ménage, vous aurez des expertises de femmes de ménage".
    Et des expertises de femme de ménage, qui contribuent à une justice de femme de ménage, je n'en veux pas.
    Si les journaliste sont payés comme des femmes de ménage, nous aurons de l'information de femme de ménage.
    Je n'en veux pas non plus, pas plus que je ne veux de culture de femme de ménage.

    Tout le débat tourne autour d'une juste rémunération du travail des auteurs. Parce que les auteurs ne disparaîtront jamais. Avec le Libre, ils produisent moins et plus mal, en attendant des jours meilleurs. C'est tout.

  • [^] # Re: Premier avril ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'Union des Photographes veut la mort du Libre. Évalué à -6.

    Les maréchaux-ferrants ont été remplacés par les garagistes.
    Les pigeons voyageurs ont été remplacés par les emails.

    Par quoi remplacez-vous les photo-journalistes ? Ou les auteur-photographes ?

  • [^] # Re: la mort du Libre ... pour la photographie

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'Union des Photographes veut la mort du Libre. Évalué à -5.

    Je sais qu'en intervenant ici, je n'ai que des coups à prendre, étant l'un des rares défenseurs de l'UPP.

    Argument bidon, sans aucune démonstration.

    La mort des agences de photographes (auteurs) est une preuve suffisante. Nous les avons vues mourir les unes après les autres.

    passez pour de vieux maréchaux ferrant

    Ce n'est pas un argument. Je ne parle pas d'un métier. Je parle de culture et d'information.

    Désolé, mais vous mêler de mes affaires n'est pas acceptable

    Non, vous n'êtes pas libre de faire ce que vous voulez où vous le voulez.
    Je suis motard et, l'été, j'aimerais beaucoup rouler sans casque. Puis-je le faire ?
    Non, en particulier parce que le jour où je tombe, c'est la communauté qui prendra en charge mes frais médicaux.
    Ici, la communauté à son mot à dire, parce qu'elle est concernée.

    Aujourd'hui, ce débat ne peut être tranché seulement entre les photographes (pour la pétition de l'UPP) et les développeurs de logiciels (contre). Non pas parce qu'il va être compliqué de les mettre d'accord, mais parce que c'est à l'Etat de trancher, car ce débat concerne toute la société.

  • [^] # Re: Ca cogne de chaque côté

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'Union des Photographes veut la mort du Libre. Évalué à 1.

    Il s'agit ici de diffusion d'oeuvres du le domaine public.

    La pétition de l'UPP ne parle pas de cela.

    Elle concerne la défense de la création d'aujourd'hui. Qui alimentera le domaine public de demain.

  • [^] # Re: Peintres, photographes, copistes, imprimeurs ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'Union des Photographes veut la mort du Libre. Évalué à 3.

    Photographes et photographes.

    Je pense important de préciser certaines choses sur mon métier.

    Le terme "photographe" est trop général et, dans notre métier, chacun est classé dans l'une ou l'autre de ces catégories.
    - les artisans/commerçants
    Ce sont ceux que vous connaissez. Certains ont des boutiques, d'autres non. Ils vendent leurs photos à des particuliers ou à des entreprises.
    Ils sont peu concernés par la question du Libre.
    - les journalistes
    Ils ont une carte de presse et sont assimilés aux journalistes de presse écrite, radio et télévision.
    - les auteurs.
    Ils font soit un travail artistique, soit de la pub/communication.

    Ce sont les deux dernières catégories qui sont les plus touchées par le Libre.

  • # la mort du Libre ... pour la photographie

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'Union des Photographes veut la mort du Libre. Évalué à -9.

    Je me permet d'intervenir ici en temps que photographe.
    Je participe à un vigoureux débat avec Stougard sur le sujet [http://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,121407.0.html]
    Il n'est pas question d'interdire le Libre dans la pétition de l'UPP. Il est question de le limiter son champ d'action, constatant qu'il fait d'énormes dégâts dans certains métiers. En particulier dans la photographie.
    Pourquoi ?
    Parce qu'il dévalorise la valeur du travail de création des photographes. En proposant des images gratuites (ou quasi), il ne permet plus aux auteurs-photographes de vivre de leur métier.

    Ce n'est pas du corporatisme.

    Le Libre a une conséquence que plus personne ne conteste. Si les photographes-auteurs et photojournalistes vivaient plutôt modestement de leur métier AVANT. Aujourd'hui, c'est devenu très, très compliqué. Les dépôts de bilans des agences de photo en sont une preuve indiscutable.

    Liberté contre liberté

    Le combat pour la liberté, il est mené par l'UPP. Liberté de créer, liberté d'informer. Car sans auteurs et sans journalistes, ces libertés n'ont plus aucune signification. Et je ne met pas sur le même plan la "liberté" de faire ce que l'on veut, parce que la technique le permet, et l'indépendance de la presse et la vigueur d'une partie de la culture.

    Ce n'est pas équitable

    Le Libre repose sur un échange, un troc immédiat ou différé. Or un photographe, lorsqu'il contribue au Libre ne tire aucune compensation. On ne construit pas une photo comme on écrit des lignes de code. Et un photographe qui participe au Libre ne fait pas un acte neutre : il contraint ses confrères à s'aligner sur lui. Et ainsi tire tout son métier vers le bas. Il n'en avait pas besoin.

    Ce n'est pas transposable

    Si le modèle économique du Libre a montré son efficacité dans l'informatique, il n'est pas transposable à tous les autres secteurs d'activité.

    Conclusion

    Le Libre, et tout ce qui l'entoure de près ou de loin (CC, DR, MS) qui a vocation à dévaloriser le travail de création et d'information des photographes détruit ce qu'il prétend sauver.Le Libre, c'est un engrais dans l'informatique, mais le plus redoutable désherbant pour photographie.