Billy Elliot

Posté par  . Modéré par Fabien Penso.
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13
déc.
2000
Cinema
Romain (rbuthigieg@free.fr) a posté l'avis suivant sur fr.rec.cinema.discussion. Je me permets avec son accord de le publier ici.

"Tu vois, Tuco, en 2000, le cinéma britannique se divise en deux catégories : les films pour djeunz avec XTC, LSD, Techno dont Trainspotting reste probablement l'initiateur (du moins dans sa forme actuelle), et les films "sociaux" - souviens-toi Stephen Frears dans les années 80." - Clint Eastwoord dans "Le bon, la brute, et le cinéma britannique".

Dans les films "sociaux", les plus gros succès anglais (en terme d'exportation) sont dû à un sous-genre : la bleuette social comme "Brassed Off". Règlement de compte à OK Coral, ces films dénoncent dans l'aboslu le "régime tatcherien" des années 80, à l'origine de la chute économique du pays (notamment la fermeture des mines de charbons). Dire que Tatcher a traumatisé les Royaumes-Unis serait en-dessous de la réalité.

"Billy Elliot" n'ai pas un ovni dans le cinéma britannique : il appartient définitivement à cette catégorie (même si son argument principal tient plus du conte de fée que du message social).

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From: Romain <rbuthigieg@free.fr>
Usenet: fr.rec.cinema.discussion

"Tu vois, Tuco, en 2000, le cinéma britannique se divise en deux
catégories : les films pour djeunz avec XTC, LSD, Techno dont
Trainspotting reste probablement l'initiateur (du moins dans sa forme
actuelle), et les films "sociaux" - souviens-toi Stephen Frears dans les
années 80." - Clint Eastwoord dans "Le bon, la brute, et le cinéma
britannique".

Dans les films "sociaux", les plus gros succès anglais (en terme
d'exportation) sont dû à un sous-genre : la bleuette social comme
"Brassed Off". Règlement de compte à OK Coral, ces films dénoncent dans
l'aboslu le "régime tatcherien" des années 80, à l'origine de la chute
économique du pays (notamment la fermeture des mines de charbons). Dire
que Tatcher a traumatisé les Royaumes-Unis serait en-dessous de la
réalité.

"Billy Elliot" n'ai pas un ovni dans le cinéma britannique : il
appartient définitivement à cette catégorie (même si son argument
principal tient plus du conte de fée que du message social).

Nous sommes en 1984, dans le nord de l'angleterre, dans une ville de
mineurs. Billy Elliot, jeune garçon de onze ans, vit avec son père
(Jackie), son frère (Tony) et sa grand-mère. Famille désunie depuis la
mort de la mère, le père se bat pour conserver son travail (grève contre
la fermeture de la mine avec le frère). Dans ce contexte, l'énergie de
Billy est particulièrement mal canalisé. Fougueux, agressif, il se bat
au jour le jour dans cet environnement de pauvreté et de "bidonville"
britannique.

Préférant la leçon de danse à celle de boxe, il se retrouve en facheuse
posture lorsque son père le surprend lors de répétition au gymnase
local: le ballet, c'est pour les filles, pas pour les garçons. Au lieu
de dépenser les 50c pour le cours de Boxe, il les dilapide dans un cour
de dans. Le grand frère explose - Comment ? Mon frère est une pédale ? -
et la famille continue de se déchirer pendant que la grand-mère perd la
tête.

La prof de danse de Billy trouve toutefois qu'il a un sacré talent et
propose de lui faire passer une audition pour rentrer dans une
prestigieuse école de danse, en même temps qu'elle l'entraîne en secret.

Sur le principe, rien de bien novateur dans le traitement de "Billy
Elliot". La réalisation est assez effacé, alternant scènes statiques
(espace confiné de la maison de Billy) et scène de danse. Même à grands
renforts de travelling et de mouvements, la caméra est souvent
en-dessous de l'aspect aérien de Billy - voir les séquences dans le
gymnase ou sur les toits lorsque Billy danse). Les couleurs font
transparaitre sans abus la tristesse du décor, ses imperfections et
accentue l'aspect pauvre de cette petite ville. Le Nord de l'angleterre
n'est définitivement pas un endroit riche en contraste et couleur.
L'ambiance terne dénote avec l'énergie de Billy qui se bat pour en
sortir.

On aurait tort de bouder les sentiments simples qui nous étraignent (de
là à là - voir figure 1, pour reprendre Desproges) lors de la vision de
Billy Elliot, même si parfois les ficelles sont un peu grosses (la
lecture d'une lettre écrite pour Billy par sa mère sur son lit de mort,
certains revirements de comportements un peu rapide...).

Plus personnellement, j'ai regretté les passages sur la grève et les
interventions policières. Cette sous-intrigue ne se limite pas à
rappeler le contexte mais à appuyer la dimension dramatique. Au
contraire d'apporter quelque chose au film, ces moment plombent le
combat de Billy et sa grâce. En revanche, l'impression d'espoir qui se
dégage de tous les personnages du film grâce à Billy en fait sa
principale force. D'autant que le jeune acteur qui l'interprète est
épatant. On sort du film au choix : revigoré et confiant vers l'avenir
ou pessimiste et déprimé pour le reste de la journée.

Billy Elliot de Stephen Dradly avec Julie Walters, Jamie Bell, Jamie
Draven, Gary Lewis - 1h50.

--
Romain

"Life's a piece of shit, when you look at it"
Monty Python - Life of Brian

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