Le Deuxième Plan national pour la science ouverte a été publié récemment par le Ministère de la Recherche.
Parmi les quatre axes d’action de ce plan, qui sont par ailleurs tous intéressants, on note en particulier l’axe 3 : « Ouvrir et promouvoir les codes sources produits par la recherche », avec les mesures suivantes :
- valoriser et soutenir la diffusion sous licence libre des codes sources issus de recherches financées sur fonds publics ;
- mettre en valeur la production des codes sources de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation ;
- définir et promouvoir une politique en matière de logiciel libre.
Le document met en particulier en exergue les deux éléments suivants :
- L’ouverture des codes source des logiciels est un enjeu majeur de reproductibilité des résultats scientifiques.
- La diffusion des productions logicielles sous licence libre sera privilégiée.
# En même temps…
Posté par jyes . Évalué à 9.
Le même ministère de la recherche qui publie ce plan fait basculer l’un après l‘autre tous les labos de recherche en ZRR 1, et pousse ses universités à mutliplier les SATT 2. En même temps, on n’est plus à une injonction contradictoire près dans la recherche publique. En pratique, tous les chercheurs que je connais qui diffusent des codes libres le font à l’insu des services en charge la propriété intellectuelle de leur employeur voire en contradiction directe avec le règlement de leur université (qu’ils n’ont pas pris le temps de lire, à raison s‘ils veulent produire quelque-chose).
Zone à Régime Restrictif: tout résultat de manip’, toute production intellectuelle, tout caractère tapé sur un clavier dans l’enceinte du labo doit faire l’objet de demandes d’autorisation pour pouvoir en sortir, et les logiciels libres sont perçus comme une manipulation des chinois pour nous voler nos savoirs logiciels ; ↩
Société d’Accélération de Transfert Technologique: société de droit privée à laquelle une université délègue la gestion de la « valorisation » de sa propriété intellectuelle. Sa mission est donc de diffuser au maximum la production scientifique sous une forme valorisable financièrement : pour diffuser un logiciel libre, il faut alors d’abord prouver à sa SATT qu’il n’a (et n’aura) aucune valeur marchande ! Pour « mettre en valeur la production des codes sources », on attendra (sans trop d’espoir) un autre gouvernement. ↩
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