Manifeste pour une Création Artistique Libre par Roberto Di Cosmo

Posté par  (site web personnel) . Édité par Benoît Sibaud. Modéré par Lucas Bonnet. Licence CC By‑SA.
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mar.
2011
Culture

Roberto Di Cosmo est l'auteur en 1998 du très célèbre article Piège dans le Cyberespace. Suite au succès de cet ouvrage, il publie Le Hold-up planétaire. Toujours aussi vigilant face aux dérapages de notre société, Roberto vient de publier Manifeste pour une création artistique libre dans un internet libre. Ce document, qui devrait avoir le même retentissement que les précédents, peut être téléchargé au format PDF. Pour une lecture confortable en tous lieux, il existe aussi sous forme de livre aux éditions InLibroVeritas (lien archive.org).

Dans son manifeste, Roberto analyse et dénonce tous les mécanismes qui mettent en péril la création artistique et la liberté sur Internet. Il montre comment les lois DADVSI et HADŒPI, dictées par une industrie musicale décadente ne résoudront pas les problèmes de cette industrie, car le budget des ménages est limité et la part accordée à la musique est en compétition avec de nouveaux loisirs.

Le plus intéressant est la méthode que Roberto propose pour rémunérer la création artistique. Certes, c'est une licence globale, mais la méthode de répartition des rémunérations est très novatrice et saine. Elle permettrait de faire vivre correctement beaucoup d'artistes et ainsi de stimuler la création artistique. Cette méthode est une répartition selon une courbe concave. Découvrez-la vite en lisant le texte de Roberto… Et faites le lire ou offrez-le à vos amis et à vos élus…

Aller plus loin

  • # Pour ceux qui se poseraient la question...

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 1.

    Le bouquin n'est (doublement) pas libre : CC-BY-NC-ND.

    • [^] # Re: Pour ceux qui se poseraient la question...

      Posté par  . Évalué à 7.

      On peut la "partager : reproduire, distribuer et communiquer" et donc la commenter et l'utiliser tant qu'on veut mais comme il s'agit d'un avis, proposition ou témoignage (notamment la lettre à Eddy Mitchel), la limite posée par l'auteur me semble tout à fait raisonnable et acceptable même par un défenseur de la liberté quasi fanatique aux yeux de certains comme Richard Stallman.

      Je me réfère ici à sa biographie éditée par framabook (http://www.framabook.org/stallman.html p99) " Stallman propose de classer les œuvres soumises au copyright en trois catégories. La première, fonctionnelle, comprend les logiciels informatiques, les dictionnaires, les manuels. La deuxième comprend les œuvres ayant rôle de témoignage — par exemple des documents scientifiques ou historiques. Leur fonction pourrait être mise à mal si les auteurs comme les lecteurs étaient libres de les modifier à volonté. Cette catégorie inclut aussi les œuvres d’expression personnelle — journaux intimes, autobiographies... — dont la modification reviendrait à falsifier les souvenirs d’une personne ou ses opinions, ce que Stallman considère comme injustifiable d’un point de vue éthique. ... Les droits accordés aux utilisateurs de chaque œuvre doivent pour Stallman, être adaptés au type d’œuvre. ... Pour les deuxième et troisième catégories, les droits de l’utilisateur devraient être modulés selon le souhait de l’auteur."

      • [^] # Re: Pour ceux qui se poseraient la question...

        Posté par  . Évalué à 6.

        On peut la "partager : reproduire, distribuer et communiquer"

        Non, on ne peut pas le distribuer comme on veut. Pour prendre un exemple bien connu, on ne peut pas le mettre sur un CD inclu avec un magazine payant.

        « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

        • [^] # Re: Pour ceux qui se poseraient la question...

          Posté par  . Évalué à 0.

          on ne peut pas le mettre sur un CD inclu avec un magazine payant sans demander à l'auteur avant.

          On oublie souvent qu'avec internet aujourd'hui (le téléphone hier et le courrier avant-hier) on peut demander directement son avis à l'auteur… voire l'inciter à changer de licence ! ;-)

          Sinon, je suis d'accord, c'est pas libre au sens GPL du terme, mais c'est le choix de l'auteur. Peut-être veut-il justement savoir qui utilise son œuvre de manière commerciale avant de donner son accord ou non (je trouve la note 0 de bas de page, sur la première page de Piège dans le Cyberespace éloquente sur ce point).

          • [^] # Re: Pour ceux qui se poseraient la question...

            Posté par  . Évalué à 5.

            Sinon, je suis d'accord, c'est pas libre au sens GPL du terme, mais c'est le choix de l'auteur.

            Personne n'a dit le contraire.

            Peut-être veut-il justement savoir qui utilise son œuvre de manière commerciale avant de donner son accord ou non

            Tu peux dire la même chose avec tous les freeware, je ne vois pas la différence.

            « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

          • [^] # Re: Pour ceux qui se poseraient la question...

            Posté par  . Évalué à 6.

            Sinon, je suis d'accord, c'est pas libre au sens GPL du terme, mais c'est le choix de l'auteur.

            Ce n'est pas libre du tout, c'est propriétaire. C'est le choix de chacun de faire du libre ou du proprio, mais ce n'est pas la peine d'essayer de masquer la réalité en utilisant des contorsions terminologiques fallacieuse (« pas libre au sens GPL du terme », sic).

            • [^] # Re: Pour ceux qui se poseraient la question...

              Posté par  . Évalué à 0.

              Pour nourrir le troll des licences et mieux l'étudier, voici mon humble avis.

              Ce n'est pas libre du tout, c'est propriétaire.

              Je ne suis pas d'accord: pour moi, ce n'est pas tout ou rien.
              Je crois qu'il y a plusieurs degrés de libertés. Par exemple, certains considèrent la licence BSD libre, d'autres considèrent que la GPL et libre, d'autres encore (et parfois les mêmes) tiennent les 2 licences pour libres.
              Personnellement, j'ai apprécié l'explication La BSD est la liberté des développeurs et la GPL est la liberté des utilisateurs.

              Peut-être faut-il se mettre d'accord sur ce qu'est la liberté ? Est-ce que je suis libre quand je peux faire ce que je veux ? Dans ce cas, cela veut dire que rien de copyleft n'est libre, puisque je ne peux pas changer la licence de ce que je créé à partir d'une œuvre qui a une clause copyleft !

              Si je ne peux pas faire ce que je veux, qu'est-ce que je peux faire ou ne pas faire ? Pour moi, c'est la licence qui le définit et donc indique quels degrés de liberté sont possibles.

              • [^] # Re: Pour ceux qui se poseraient la question...

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                J'ai déjà développé une réflexions sur la liberté si cela t'intéresse.

                • [^] # Re: Pour ceux qui se poseraient la question...

                  Posté par  . Évalué à 1.

                  Intéressante réflexion. Pour moi l'argument fort (avec lequel je suis d'accord) est:

                  De l'instant où l'on décide de s'octroyer une liberté qui infirme celle de son prochain, c'est à dire d'une liberté qui demande que son prochain ne puisse pas jouir d'une liberté équivalente, on décide de bâtir une société du déséquilibre ; qui nourrira un sentiment de rancœur entre les humains, d'injustice, de jalousie et au final les motifs à la plus intolérable et intolérante des libertés, la violence.

                  Mais je persiste à comprendre ceux qui veulent se garder le droit de vendre leur production, sans leur imposer mon point de vue.

              • [^] # Re: Pour ceux qui se poseraient la question...

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

                Ce genre de troll a déjà eu lieu, il y a 5 à 10 ans. Quand on parle de libre ou de logiciel libre sur ce site et dans la plus part des galaxies gravitant autour du logiciel libre (donc y compris Wikipedia et l'art libre), libre s'entend "respectant les 4 libertés" énoncé par la FSF.

                * La liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0).
                * La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de l'adapter à vos besoins (liberté 1). Pour ceci l'accès au code source est une condition requise.
                * La liberté de redistribuer des copies, donc d'aider votre voisin, (liberté 2).
                * La liberté d'améliorer le programme et de publier vos améliorations, pour en faire profiter toute la communauté liberté 3). Pour ceci l'accès au code source est une condition requise.
                

                http://www.gnu.org/philosophy/free-sw.fr.html

                On peut toujours vouloir réécrire l'histoire et tenter de modifier la signification des mots, mais ils gardent un sens précis pour la majorité des gens concernés.

                La clause NC est clairement non libre, car elle limite, voir interdit toutes diffusions (il suffit d'avoir des pubs sur le site web de distribution).

                "La première sécurité est la liberté"

      • [^] # Re: Pour ceux qui se poseraient la question...

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Oui mais on peut aussi aimer le libre et ne pas être d'accord avec tout ce que dit Stallman. D'ailleurs on peut se demander si un tel manque d'esprit critique serait bien digne de l'esprit du libre.

        Pour ma part je n'adhère pas du tout à cette vision classificatrice, qui comme toute classification pose problème dans les situations aux frontières de plusieurs catégories. Pire de tels frontières ferment des portes : si on veux pouvoir coller des bouts de code sur une toile ou intégrer l'image numérisé d'une toile dans un jeux en 3D par exemple, il vaut mieux ne pas s'empêtrer dans de tels distinctions arbitraires.

        D'ailleurs pour ce qui concerne le numérique, comme son nom l'indique, on peut interpréter n'importe quelle fichier comme étant un gros entier. L'important ce n'est pas le fichier, l'œuvre, les bouts de papiers blancs noircies de tâches d'encre qu'on nomme roman, essai, partition, ou test de Rorschach. L'important c'est l'interprétation qu'on en fait, et plus largement l'usage qu'on en a.

        • [^] # Re: Pour ceux qui se poseraient la question...

          Posté par  . Évalué à 1.

          Richard Stallman a bien réfléchi à ce problème et Roberto di Cosmo aussi. Si vous lisez son document vous verrez qu'il parle spécifiquement des documents numériques qui en terme économique se présentent différemment que les documents papier et c'est cette nouveauté qui demande évolution du droit.
          Plus, la gratuité n'est pas l'objectif du libre (dans le domaine du numérique c'est une conséquence) et la liberté (comme la propriété) dépend de plusieurs choses et ne peut pas être envisagée de la même manière pour tout même dans le domaine de l'immatériel. Ce que recherche Roberto di Cosmo (à travers la loi, puisque l'on parle de droit d'auteur et de matérialisation) c'est un équilibre entre des intérêts divers (le créateur, le public et les distributeurs). Il est évident que les créateurs (et aussi les distributeurs) ne peuvent pas être tous des bénévoles, il faut donc chercher une solution équitable et la solution actuelle dans le domaine du numérique ne l'est pas.
          Son choix de licence (et la demande de ne pas imprimer le document électronique) me semble tout à fait cohérent avec son propos et le met en pratique (sans compter qu'en ce qui concerne l'impression il est écologique).

          • [^] # Re: Pour ceux qui se poseraient la question...

            Posté par  . Évalué à 5.

            Richard Stallman a bien réfléchi à ce problème et Roberto di Cosmo aussi.

            D'une part je doute justement que Stallman y ait bien réfléchi. Son choix des licences "verbatim" (cf. aussi les sections invariantes de la GFDL) date d'une époque où il n'avait pas réfléchi du tout à la question - qui, il est vrai, se posait encore peu. De plus, un échange de mails avec lui il y a quelques années m'a montré que sa réflexion sur le sujet était, là encore, peu affinée (c'est en partie grâce à cet échange que la LAL a été mentionnée à la fin de http://www.gnu.org/licenses/ - "We don't take the position that artistic or entertainment works must be free, but if you want to make one free, we recommend the Free Art License").

            D'autre part, même si Stallman a réfléchi, ce n'est pas pour ça qu'il a raison et qu'il faut fermer le débat. Personne n'est parfait et le libre n'est pas un petit troupeau qui suit son berger.

    • [^] # Re: Pour ceux qui se poseraient la question...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

      En effet, l’œuvre n'est pas libre. Ce qui semble assez paradoxale pour un manifeste pour la promotion de la création artistique libre. Une autre chose assez étrange est que la licence CC est encore plus restrictive car il y a une notice complémentaire en page 2: "ne pas imprimer". Cela donne une CC-BY-NC-ND + "do not print". Transformant l’œuvre CC incompatible avec les autres licences CC-BY-NC-ND...

      • [^] # Re: Pour ceux qui se poseraient la question...

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

        Une autre chose assez étrange est que la licence CC est encore plus restrictive car il y a une notice complémentaire en page 2: "ne pas imprimer". Cela donne une CC-BY-NC-ND + "do not print". Transformant l’œuvre CC incompatible avec les autres licences CC-BY-NC-ND...

        Nulle part il est indiqué qu'il était interdit d'imprimer. Il est marqué "conseillé de ne pas imprimé" et la raison : "vous perdriez les liens".

        Et juste en dessous, tu as un lien vers un autre pdf mieux adapté à l'impression.

  • # Des avis sur le fond ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    Je ne tiens pas ici à entrer dans le débat sur la meilleure licence pour cet ouvrage. Il me paraît plus important de se consacrer à son contenu.

    Jusqu'à présent, j'étais plutôt opposé à la licence globale, mais la proposition de Roberto avec sa courbe concave me semble aujourd'hui être la meilleure solution. Cette idée ne pouvait venir que d'un scientifique. Pourra-t-elle entrer dans la tête de nos énarques ? Ce sont pour la plupart des avocats et des littéraires...

    • [^] # Re: Des avis sur le fond ?

      Posté par  . Évalué à 5.

      Cette idée ne pouvait venir que d'un scientifique. Pourra-t-elle entrer dans la tête de nos énarques ?

      Faut arrêter avec les caricatures à deux balles. Il y a des tas de péréquations non-triviales dans la loi française, à commencer évidemment par le code des impôts.

    • [^] # Re: Des avis sur le fond ?

      Posté par  . Évalué à 2.

      Je ne vois pas de différence entre le mécénat global et la licence globale. Est-ce qu'il y en a ?

      Ce mode de rétribution des artistes me paraît le plus approprié, surtout s'il utilise une distribution qui augmente de moins en moins vite et permet d'exprimer à quels artistes les fonds doivent être redistribués avec les "crédits musique".

      La mise en place d'une plateforme pour utiliser les crédits musique aura tout de même un coût financier et organisationnel :

      • il faudra y trouver tous les artistes !
      • les répartir par genre de musique !!
      • et maintenir le tout en état de marche !!!

      Ceci dit, étant donné les sommes dépensées actuellement pour DADVSI, HADOPI et autres LOPPSI, on devrait s'y retrouver...mais ce ne sera tout de même pas négligeable (je lis, page 16 une licence globale pourrait rapporter des centaines de millions d’euros, sans en faire dépenser aucun).

      Pour moi, les 2 gros verrous à sa mise en place sont les "industries du disque" et la peur des artistes de perdre leur œuvre.

      Même si le commerce de la musique en ligne n'est pas grand chose comparé à l'ensemble du commerce en ligne (un rapport d'environ 500 millions contre 25 milliards est indiqué), les acteurs impliqués sont importants et leurs moyens de pressions et autres lobbyings considérables, sans oublier qu'ils sont soutenus par leur gouvernement.

      Du côté des artistes, j'ai l'impression qu'ils sont encore nombreux à se sentir dépossédés de leur œuvre si on ne paie pas pour l'avoir. Ils ont mis beaucoup de temps, d'imagination et d'effort, bref de travail, pour la créer. Aussi il me semble normal qu'ils émettent des doutes lorsqu'on leur annonce que pour un prix minime (1 euro par mois, vraiment ?) n'importe quel abonné haut débit pourra avoir accès au fruit de leur labeur…et de celui de tous leur collègues !

      Aujourd'hui, je reste tout de même convaincu, que c'est vers ce type de rétribution que l'on doit s'orienter.

      • [^] # Re: Des avis sur le fond ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        Et les contributeurs à Wikipedia, ne devrait-on pas les rémunérer ? Tous ces articles dont les auteurs ont mis beaucoup de temps, d'imagination, de rigueur et d'effort, bref de travail, pour les créer. Pourtant ils n'émettent aucune frayeur à l'idée que n'importe quelle personne ayant un accès internet pourra, sans frais supplémentaire, avoir accès au fruit de leur labeur… et de celui de tous leur collègues !

        • [^] # Re: Des avis sur le fond ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

          Dans le même esprit, on devrait utiliser la taxe sur les supports physiques pour rétribuer Mandriva, Mageia, LibreOffice, Debian...

        • [^] # Re: Des avis sur le fond ?

          Posté par  . Évalué à 3.

          Et les contributeurs à Wikipedia, ne devrait-on pas les rémunérer ?

          Je ne sais pas comment sont rémunérés les contributeurs de Wikipedia, mais s'ils veulent être rémunérés, c'est à eux de le demander, ou alors de ne pas contribuer.
          C'est ce que les musiciens ont fait. À mon avis, c'est bien parce que les musiciens (et surtout leur ayant-droits) se sentaient floués par les échanges de musique sur Internet que le gouvernement a créé des lois nouvelles.
          Bon, il a malheureusement mis en place DADVSI et HADOPI (entre autres), qui n'empêchent pas les échanges de musique, fonctionnent sur dénonciation et coûte une fortune…sans profiter aux artistes !
          Ce manifeste de Roberto DiCosmo me paraît contenir des éléments permettant d'argumenter contre ces lois et pour la mise en place d'un mécanisme plus équitable pour tout le monde (sauf les industries du disque, mais ça ne me dérange pas).

          Tous ces articles dont les auteurs ont mis beaucoup de temps, d'imagination, de rigueur et d'effort, bref de travail, pour les créer. Pourtant ils n'émettent aucune frayeur à l'idée que n'importe quelle personne ayant un accès internet pourra, sans frais supplémentaire, avoir accès au fruit de leur labeur… et de celui de tous leur collègues !

          Et, en tant qu'utilisateur de Wikipedia, je ne les remercierai jamais assez ! Merci à eux !

          Personnellement, je suis pour un revenu de base, qui permet à tout le monde d'être rémunéré et ainsi choisir l'activité de son choix, sans subir la pression de devoir trouver de l'argent pour vivre (et donc accepter une activité non voulue).

          Mais j'espère qu'on est d'accord qu'il ne faut pas se mettre à rémunérer toute activité humaine, comme en rêvent certains économistes, sinon j'attends votre argent avant de poster mon prochain commentaire. ;-)

          • [^] # Re: Des avis sur le fond ?

            Posté par  . Évalué à 4.

            Mais j'espère qu'on est d'accord qu'il ne faut pas se mettre à rémunérer toute activité humaine, comme en rêvent certains économistes, sinon j'attends votre argent avant de poster mon prochain commentaire. ;-)

            Tout à fait, et donc pourquoi rémunérer spécifiquement les musiciens ? C'est pourquoi je suis d'accord avec toi pour promouvoir le revenu de base (ou revenu universel, ou revenu d'existence...), qui élimine la question de l'activité rémunérée.

            • [^] # Re: Des avis sur le fond ?

              Posté par  . Évalué à 1.

              pourquoi rémunérer spécifiquement les musiciens ? Je souligne que le projet du revenu de base n'est lié en aucune façon à la "production d'œuvres numériques". Il s'agit de donner un revenu à tout le monde, indifféremment de l'activité.

              Roberto DiCosmo apporte des réponses à ta question (pages 45 et 46):

              1. pour le cinéma (je schématise et simplifie): l'investissement de départ n'est pas le même que pour la musique, voir un film dans une salle de cinéma n'est pas la même chose que voir un divx sur son ordinateur, le marché du cinéma se porte très bien.
              2. pour l'édition (idem): la lecture d'un texte dépend de son support et le livre n'est pas menacé.

              Du coup, il indique, pourquoi ne pas faire le test du mode de rétribution par licence globale sur la musique. Puis, s'il est concluant, l'étendre à d'autres domaines.

              Pour ma part, je dirais que la focalisation s'est faite sur la musique, à cause de 2 éléments: les acteurs en lice et le volume des échanges.
              Il faut se rappeler que DADVSI découle d'une directive européenne très controversée et avec une pression énorme sur le parlement européen, ce qui donne une idée des acteurs (qui ont une influence sur les directives européennes) et de la pression qu'ils exercent sur les représentants du peuple (le parlement).
              Et, d'après une étude de décembre 2005, inédite à l'époque, 88.7% des internautes français ont copié des morceaux numérisés (conter 66% "seulement" pour les films).

              Et vous, Antoine, quel est votre avis sur le fond ? (La rétribution des créateurs d'œuvres numériques.)
              Parce qu'en attendant qu'on ait tous un revenu de base, il faut bien que ces créateurs puissent gagner de l'argent pour vivre !

  • # Pourquoi CC-BY-ND-NC

    Posté par  . Évalué à 10.

    Merci aux divers commentaires qui soulevent la question de mon choix de la licence CC-BY-ND-NC : cela me donne l'occasion d'expliquer ce qu'il y a derrière.

    Pourquoi ND: la situation d'un texte d'opinion est très différente par rapport à du logiciel libre dévéloppé de façon collaborative; s'agissant d'opinions dont j'assume la responsabilite, je ne souhaite pas que des variantes circulent, avec des modifications que je ne peux controler; cependant, en plus du droit explicite que je vous accorde pour faire circuler le texte en entier, conformement à la convention de Berne, vous avez aussi le droit de prendre des extraits pour citation, critique, et divers autres usages... je pense que cela suffit largement pour toute personne souhaitant faire un usage 'honnete' de ce travail;

    Pourquoi NC: ce texte essaye de convaincre les artistes qu'ils ont tout à gagner à faire confiance à leur public, en lui laissant la liberté d'échanger les oeuvres à usage non commercial seulement; je suis tout à fait cohérent avec mon propos, en distribuant ce texte librement pour tout usage non commercial, comme c'est le cas de bien d'autres oeuvres en CC; cela n'empêche pas qui aurait envie d'en faire un usage commercial de me contacter et de demander une authorisation (qu'il risque fort d'avoir);

    Pourquoi j'ai marqué "ne pas imprimer" sur la version éléctronique: parce-que la version éléctronique sur mon blog a des liens hypertextes cliquables, qui se perdent si on l'imprime! Sur InLibroVeritas vous pouvez vous procurer gratuitement le PDF de la version imprimable (plus longue, parce-que les URL sont explicitées); je viens de mettre à jour la version éléctronique pour rendre cela encore plus explicite; si quelqun préfère imprimer lui même le 96 pages pour les diffuser largement, il est le bienvenu, meme si cela risque de lui couter plus cher en papier et encre que acheter une version imprimée.

    Pourquoi ce n'est pas la meme chose que du 'freeware': la distance entre code source et code executable est très grande, ce qui explique l'importance de l'accès au code pour le logiciel; dans un texte d'opinion, tout est déjà là.

    J'espère que cela clarifie la forme, et qu'on puisse maintenant passer au fond.

    --Roberto

    • [^] # Re: Pourquoi CC-BY-ND-NC

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

      Je ne partage pas ton avis sur la distinction d'un texte d'opinion. En fait je ne partage pas la vision qui consiste à considérer l'auteur comme le créateur ex-nihilo d'une œuvre. Pour moi nous ne faisons que découvrir des agencements de la réalité qui nous sont plus ou moins attrayante d'une façon ou d'une autre.

      C'est encore plus criant dans le cas d'œuvres numériques, car on à la explicitement des objets résultant d'une vision discrète de la réalité, à savoir des combinaisons de 0 et 1.

      Pour moi réclamer un droit de contrôle sur ces objets, ce n'est ni plus ni moins que de réclamer un droit sur des nombres. Pire, c'est réclamer le contrôle de tous les nombres dont des interprétations sont semblable à l'interprétation du nombre dont on « détient les droits ».

      Enfin je n'aime pas cette notion de contrôle tout court. Je ne fais pas des textes d'opinions dans l'optique de contrôler mon prochain, mais de le faire réfléchir voir réagir.

      Si quelqu'un veut prendre un de mes texte d'opinion et le modifier pour le nuancer vers sa propre opinion, c'est très bien, c'est une réaction. Je vois poindre les arguments de vol d'identité ou d'atteinte à l'image, mais c'est un argument erroné. Si quelqu'un reprends un de mes textes pour justifier des idées qui ne sont pas les miennes, il ne peut pas me citer comme l'auteur de l'œuvre résultante, bien qu'il est légalement l'obligation de me citer comme auteur de l'œuvre originale. Avec la licence art libre par exemple, on a aussi l'obligation de fournir une référence vers l'œuvre originale, ce qui me conviens.

      Justement aujourd'hui je peaufinait un essai sur le vol, avec une partie traitant le cas spécifique des informations. Tout cela est sous licence art libre, œuf corse.

    • [^] # Re: Pourquoi CC-BY-ND-NC

      Posté par  . Évalué à 4.

      ce texte essaye de convaincre les artistes qu'ils ont tout à gagner à faire confiance à leur public, en lui laissant la liberté d'échanger les oeuvres à usage non commercial seulement; je suis tout à fait cohérent avec mon propos, en distribuant ce texte librement pour tout usage non commercial, comme c'est le cas de bien d'autres oeuvres en CC

      Dans ce cas le titre est faux puisqu'il ne s'agit pas de « création artistique libre », mais seulement d'oeuvres gratuitement diffusables pour usage non-commercial (comme le sont beaucoup de logiciels freewares). C'est un peu dommage de revoir ce genre de contresens alors que l'ensemble de la communauté a pris conscience, depuis plusieurs années, qu'il était souhaitable de promouvoir des oeuvres (non-logicielles) libres et non simplement gratuitement copiables entre copains.

      cf. http://www.framasoft.net/article4168.html http://www.framasoft.net/article334.html

    • [^] # Re: Pourquoi CC-BY-ND-NC

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      Je voulais quand même préciser que je trouve pour ma part contradictoire d'exhiber le terme libre d'une part, et d'afficher la volonté de contrôler l'œuvre d'autre part.

      Pour ce qui est de l'argument classique du « il suffit de demander », ça ne fonctionne pas. Il y a le problème de l'île déserte bien sûr. Et aussi si on veux faire un énorme travail composite, équivalent à une distribution linux par exemple, même sans île désert cela serait un boulot titanesque en plus. Enfin c'est un argument qui peux s'appliquer pour n'importe quelle restriction. J'interdis par défaut l'usage dans des manifestations nazis pédophiles sur le nucléaires et dans les regroupements religieux et les rassemblements de cuisiniers et chasseurs, ainsi que dans votre cuisine et salle de bain mais il suffit de me demander et peut être que j'autoriserais (si j'ai le temps).

      La distance entre code source et code exécutable est une simple question d'interprétation syntaxique, ce qui me semble être bien moindre que la plus naïve des interprétations sémantique que ferait un être humain en lisant un texte. La liberté d'interpréter, c'est la liberté de penser.

    • [^] # Re: Pourquoi CC-BY-ND-NC

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

      J'espère que cela clarifie la forme, et qu'on puisse maintenant passer au fond.

      Le fond et la forme sont intimement liés ici. Le choix de la licence n'est pas neutre puisqu'il donne une indication sur le contenu du livre (qui parle lui-même de licences et de diffusion). Et en l'occurrence, ce qui me gêne, que ce soit dans la licence ou dans le contenu du bouquin, c'est "commercial". Je m'explique.

      Il est tout à fait louable de vouloir vivre de son art et donc d'en faire commerce, rien de mal à ça. Mais de quoi parle-t-on là ? De création. Or, tout ce qui est créé n'est (heureusement) pas vendu. Les dessins des enfants à la maternelle sont protégés par le droit d'auteur au même titre que la dernière bouse auditive qui passe sur les radios. L'un est vendu, l'autre non. Les licences libres, comme le droit d'auteur, concernent toutes les oeuvres, indépendamment de leur commerce (d'ailleurs, il y a toujours un paragraphe dans les licences pour le dire). Et inutile de dire que les oeuvres qui font l'objet d'un commerce sont ultra-minoritaire par rapport à tout ce qui est protégé par le droit d'auteur.

      Associer de telle manière création et commerce revient à dire, peu ou prou, que toute création doit être rémunéré, ce qui est assez dangereux à mon sens et risque justement de tuer la création. Car la création risque d'être guidée uniquement par des aspects commerciaux et pas artistique (et on y est déjà dans l'industrie musicale, inutile de l'étendre). On peut se poser légitimement la question de la rémunération des artistes, le livre y répond en partie. Mais faire croire qu'avec des licences qui permettent la diffusion et en associant systématiquement création et commerce, on va améliorer la création, j'ai un gros doute.

    • [^] # Re: Pourquoi CC-BY-ND-NC

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Il a été quand même démontré que se restreindre à l'échange non marchand est très limitant (pas de distribution dans les CD de journaux ou sur des sites web avec publicité).

      Mais je suis d'accord qu'il y a une différence fondamental entre le logiciel qui est un outil et une œuvre d'art qui se suffit en elle-même (musique, film, roman, texte d'opinion). Le seul point problématique est la réutilisation de l'œuvre qui est pourtant un acte commun et souhaitable (collage, sampling, "suite" de roman,...)

      "La première sécurité est la liberté"

      • [^] # Re: Pourquoi CC-BY-ND-NC

        Posté par  . Évalué à 2.

        Le seul point problématique est la réutilisation de l'œuvre qui est pourtant un acte commun et souhaitable (collage, sampling, "suite" de roman,...)

        Sans oublier un truc tout bête mais très important : la traduction.

      • [^] # Re: Pourquoi CC-BY-ND-NC

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Je ne vois pas en quoi une œuvre d'art se suffit en elle-même plus qu'un logiciel. Pourrais-tu développer ?

        Est-ce que la musique qui agrémente une scène de film pour en renforcer la tension dramatique ne ce suffit pas à elle même étant donné sa dimension utilitaire ? Est-ce que la musique que l'interprète utilise dans un concert pour émouvoir le public présent se suffit à elle même ?

        De manière général, qu'est ce qu'une œuvre qui se suffit en elle même ? Une œuvre qui n'a besoin de personne pour trouver sa justification ? Dans ce cas, on vois mal le rapport avec une œuvre « de l'esprit ».

        Est-ce que si je fait un logiciel, juste « parce que je peux le faire », comme on aime le dire, je fait quelque chose qui se suffit à lui même ? Quid d'une demomaking ? Art, logiciel ? Utile (en tant qu'économiseur d'écran ?) ou suffisant à lui même ?

        Moi je ne vois pas de différence fondamentale propre à ces objets, mais une différence d'utilisation des objets.

        • [^] # Re: Pourquoi CC-BY-ND-NC

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          La différence fondamental c'est l'utilité ou pas d'amélioration continue. Un logiciel n'est jamais fini, il y a toujours une version qui suit pour améliorer la précédente.

          Quel sens aurait une version 2.1 d'Avatar, de "Poker Face", d'un texte d'opinion surtout fait par une autre personne que l'auteur d'origine ? (idem pour les démo)

          Dans la plus part des cas, cela sera surtout un gros plagiat ou changement de sens de l'œuvre original.

          Dans ce cas, on fait un nouveau film, une nouvelle musique, on écrit un nouveau texte. On peut réutiliser des éléments précédent mais pour créer quelques choses de nouveau pas pour sortir une amélioration.

          "La première sécurité est la liberté"

          • [^] # Re: Pourquoi CC-BY-ND-NC

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            Bah tu dois pas être coutumier des 36000 versions des diverses mythologies et autres mythes qui forment un pan important du substrat de toute culture pour dire une choses pareil.

            J'imagine que tu es également scandalisé qu'on joue des pièces de théâtre hors de tout contrôle par les auteurs (morts ou non) originaux ?

            Le changement de sens de l'œuvre il s'opère avec chaque cerveau qui l'interprète. Là ce que tu es entrain de lire, ce n'est pas ce que je pense, c'est l'intersection entre ce que j'ai écrit et tout le contexte que forme tout ton vécu.

            Si c'est le terme amélioration qui te dérange, jette le à la poubelle également pour les logiciels. Comme disait l'autre, patcher un logiciel c'est retirer des vieux bugs et en implémenter de nouveaux. Le terme adéquate est modifier et non améliorer, qui dépend de la proximité entre le résultat attendu par chaque utilisateur et celui effectivement produit par l’interaction entre l'œuvre (logiciel) et l'utilisateur.

            • [^] # Re: Pourquoi CC-BY-ND-NC

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

              Un écrivain de pièce de théâtre écrit surtout un texte, l'interprétation est toujours plus ou moins libre.

              Ton histoire de mythologie n'a pas de sens dans notre cas car les auteurs originaux ont été oublié depuis bien longtemps.

              Je parle d'œuvre contemporaines pouvant avoir un sens dont l'auteur ne veut pas que l'on touche, ce qui ne me parait pas abusif.

              "La première sécurité est la liberté"

              • [^] # Re: Pourquoi CC-BY-ND-NC

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                Tu ne trouves pas cela abusif ? Pourtant cela veut dire que l'auteur veut contrôler les autres personnes à travers l'œuvre. Pire, face à une œuvre, nous en faisons une interprétation, nous en pensons quelque chose, certainement de différent de ce que l'auteur en pense. Vouloir contrôler l'autre à travers une œuvre, c'est vouloir contrôler sa pensée, c'est vouloir annihiler la plus intime des libertés.

                Je trouve cela triste de lire que quelqu'un puisse se désintéresser à ce point de sa liberté de pensée.

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