Journal Mondialisation, net-économie et logiciels libres

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juin
2004
Je me suis rappelé il y a 5 minutes de cela le contenu d'un cours d'économie que j'avais suivi il y a deux ans de cela (nostalgie inside).

Il y était notamment question de concurrence et de mondialisation des échanges; où l'on démontre que lors de l'ouverture de frontières à la concurrence, il se produisait plusieurs phénomènes:
Dans un premier temps, les producteurs des pays 'riches', qui imposent des prix élevés ne peuvent plus vendre leur production, car ils sont en concurrence directe avec les producteurs 'à faible coût'. (Typiquement, les producteurs des pays riches râlent, manifestent, demandent des lois protectionnistes)
De façon symétrique, les prix dans les pays 'à faible coût' augmentent du fait de la demande des pays 'riches', alors que les prix diminuent dans les pays 'riches'. (Typiquement, les consommateurs de ces pays subissent une crise économique du fait de la diminution de la demande)
(on démontre au passage que le bien-être global s'est accru par l'ouverture des frontières. Je pense qu'une erreur de raisonnement s'est cachée par là, mais je ne fais que recracher le cours)
Durant cette période, le bénéfice des intermédiaires entre les deux zones de coût est d'autant plus grand que la différence de prix est importante.

Avec le temps, une concurrence entre intermédiaires apparaît, réduisant de façon significative leurs marges.

Quel rapport avec les logiciels libres?

Les logiciels ont par nature un 'coût fixe': les seuls coûts du logiciel sont son développement. Toutefois, les logiciels proprio ont en plus un intermédiaire 'à coût élevé' (marketing, distribution).
La concurrence entre ces intermédiaires voudrait donc que le prix des logiciels baisse (très fortement), au profit d'une distribution plus légère.
Le raisonnement devient intéressant quand on pense aux mesures prises par les états pour protéger leurs industries pour l'économie 'réelle': barrières douanières, normes de qualité, brevets.
Tiens, exactement ce qui se passe en europe/USA avec les débats sur les brevets logiciels...


L'analogie peut se plaquer sur les 'biens culturels', ie la musique.
On peut grâce au net proposer une offre à coût marginal de musique/films en ligne. A nouveau le bas coût concurrence directement l'industrie du disque et ses coûts (marketing, distribution, promotion) plus élevés.
Quelles mesures pour protéger le marché? On a parlé de l'exception culturelle, TVA à 5,5% sur les biens culturels, anti-piratage, LEN, EUCD et 5 ans de promesses d'une offre de musique en ligne.

Tout ça me rappelle les derniers souffles d'une industrie moribonde et dépassée, qui ne sait pas comment s'adapter à la demande d'aujourd'hui.
  • # Comme d'habitude avec les cours d'économie...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    j'ai rien compris...

    qqu'un pour me faire un résumé parceque ca a l'air interressant quand meme...
    • [^] # Re: Comme d'habitude avec les cours d'économie...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      > j'ai rien compris...

      moi j'ai pas trouvé la question...
    • [^] # Re: Comme d'habitude avec les cours d'économie...

      Posté par  . Évalué à 3.

      A mon avis, et si j'ai bien tout compris, il dit juste que lors de l'ouverture des frontieres pour les marchandises on assiste à un ajustement des prix :

      1) les pays pauvres vendent aux pays riches
      2) les producteurs des pays riches gueulent* mais ils doivent se plier au marche et donc baissent leur prix
      3) Les pays pauvres recevant une plus forte demande augmentent leurs prix

      (je ne fais que traduire ce que j'ai compris)


      Donc sa reflexion est : on est en train de vivre l'etape 1) ie, on peut trouver des logiciels, de la musique vraiment pas cher... (voire cout nul)

      (*) cf LEN, taxt dvd etc.

      Est ce que cela va entrainer l'etape 2) à savoir creation d'une nouvelle economie des 'pays riches' ici, les major du disques/video et les gros editeurs de logiciels, à des couts moins prohibitifs ?
    • [^] # Re: Comme d'habitude avec les cours d'économie...

      Posté par  . Évalué à 5.

      Il fait un parallèle entre ce qui se passe avec la mondialisation et les logiciels libres.

      Vision mondialisation:
      Les riches vendent moins parce qu'ils sont plus cher et ils râlent. Ils veulent des lois pour être protégés.
      Les pauvres vendent chez les riches donc la demande augmentant, ils vendent plus cher chez eux. Les pauvres râlent.
      Les intermediaires s'en mettent plein les poches.

      Au bout d'un certain temps, ça se stabilise. Les intermediaires se font concurrence et rognent sur leurs marges et les prix diminuent.


      Vision LL:
      Les riches (microsoft et autre vendeurs de logiciels propriétaires) commencent à vendre moins parce qu'ils sont plus cher et ils râlent. Ils veulent des brevets pour être protégés.
      Les pauvres (LL) vendent beaucoup moins cher.
      La concurrence entre les intermédiaires devrait faire que les prix diminuent.

      Même parallèle avec l'industrie musicale
    • [^] # Re: Comme d'habitude avec les cours d'économie...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

      Merci à vous, j'ai mieux compris :)
  • # Moyenne et paradoxes.

    Posté par  . Évalué à 2.

    Alors, voilà:

    Selon des statistiques (inventée, c'est juste pour l'exemple), l'année dernière,
    - le salaire moyen à riche-city à diminué;
    - le salaire moyen à pauvre-city a aussi diminué;
    - le salaire moyen a augmenté.

    Comment est-ce possible?

    Les riches de pauvre city ont déménagé à riche-city mais comme ils ne gagnent
    pas tant que ça, ça fait diminuer le salaire moyen de riche-city. Et à pauvre city,
    les pauvres ont gagné plus mais pas assez pour compenser le départ des riches
    de pauvre-city.

    J'imagine que dans ton cas, il y a du avoir un transfert de « bien être » qui doit être à l'origine de ton paradoxe.
    • [^] # Re: Moyenne et paradoxes.

      Posté par  . Évalué à 1.

      Non, le paradoxe 'erreur' auquel je fais allusion est que le modèle micro-économique qui est sous-jacent dans la démonstration suppose que les salaires n'évoluent pas (on ne tient compte ici que des marchés de biens/services).
      Dans cette hypothèse, les pays pauvres vendent à plus haut prix -> leur marge augmente! les pays riches achètent à plus bas prix -> la 'marge' augmente. D'où augmentation du bonheur global.

      Or, la conséquence de la délocation de la production dans un pays à plus faible coût de la main-d'oeuvre fait diminuer la demande de travail (offre d'emploi), d'où une baisse des salaires dans les pays 'riches'. Cette erreur de raisonnement conduit donc à dire que l'ouverture des frontière est nécessairement bénéfique aux économies... mais pas forcément aux hommes.

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