Florent Verschelde a écrit 12 commentaires

  • # Conjugaison complète d'un verbe ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche La conjugaison française libre. Évalué à 1.

    C'est étrange, et j'ai dû louper quelque chose, mais où sont passés les subjonctif imparfait et subjonctif plus-que-parfait ? Et les quatre temps composés de l'indicatif (passé composé, futur antérieur, plus-que-parfait, passé antérieur) ?

    Il semblerait que ça soit une limitation de Verbiste. Dommage. :(
  • [^] # Re: "Musique libre"

    Posté par  . En réponse à la dépêche Qu'est ce que la musique libre a de commun avec le logiciel libre ?. Évalué à 1.

    Il y a des auteurs de musique qui s'essayent à la création collective, même s'ils ne sont pas forcément les plus nombreux.

    Pour ce qui est du mythe romantique de l'artiste divinement inspiré, ça fait quand même trois plombe que le mouvement de la « culture libre » lui a tordu le cou, non ? Si on va sur Dogmazic, Boxson ou Jamendo et qu'on demande aux artistes pourquoi ils font de la « musique libre », l'argument de l'inspiration venant des oeuvres des autres (et donc d'une création qui n'appartiendrait pas totalement à son auteur) revient souvent.

    C'est juste une impression ou beaucoup de personnes ici parlent de la musique libre (ou en libre diffusion, si on préfère) sans l'avoir vraiment cotoyée ? Qui ici a déjà discuté IRL avec un musicien publiant ses oeuvres en libre diffusion ?

    J'imagine que je dois passer pour un sale con arrogant en disant « vous savez pas de quoi vous parlez », mais c'est un peu vrai tout de même.

    Au fait, Beaumarchais et le revenu sacré de l'artiste c'est l'argument que sort les tenants du système SACEM et compagnie face à la musique libre, justement. ;)

    La musique libre n'est pas assez libre pour le logiciel libre, mais elle l'est sans doute déjà trop pour les « professionnels de la musique ». :D
  • [^] # Re: bien trouvé l'exemple

    Posté par  . En réponse à la dépêche Qu'est ce que la musique libre a de commun avec le logiciel libre ?. Évalué à 1.

    « Je pense qu'il y a là une incompréhension assez profonde de ce qu'est le libre. En gros, tu ne veux pas que ton oeuvre soit libre. C'est une volonté respectable, mais ça devrait t'empêcher de prétendre qu'elle est libre. »

    Ce qui peut aussi être reformulé ainsi :

    « Je pense qu'il y a là une incompréhension assez profonde de ce qu'est le logiciel libre. En gros, tu ne veux pas que ton oeuvre soit un logiciel libre. C'est une volonté respectable, mais ça devrait t'empêcher de prétendre qu'elle est un logiciel libre. »

    Ça tombe bien, je crois pas que beaucoup de musiciens « libres » prétendent faire du logiciel libre. Ouf.

    Hmm... je sens que je vais me faire moinsser, moi...
  • [^] # Re: "Musique libre"

    Posté par  . En réponse à la dépêche Qu'est ce que la musique libre a de commun avec le logiciel libre ?. Évalué à -2.

    À ce niveau là, c'est de mauvaise foi. Si ça n'est pas autorisé sans limites et dans tous les contextes, ça n'est pas autorisé du tout ?

    C'est une logique intéressante.

    Techniquement, les licences restrictives comme la CC by-nc-nd ne sont effectivement pas très différentes du principe du freeware. Il y a tout de même des différences non négligeables, et je tenais à les souligner.

    Par conter, sur le fond, comparer un album sous CC by-nc-nd à un logiciel freeware, c'est faire fi des différences entre la musique et le logiciel.

    Mais je suppose que ce dernier argument ne me mènera nulle part : à chaque fois qu'on l'aborde face à des développeurs, on se fait rétorquer que le logiciel aussi c'est une forme d'art, ou bien que les distinctions que l'on pose sont spécieuses. Bah, tant pis. À la rigueur, on s'en fiche : il n'appartient pas aux musiciens de définir ce qu'est le logiciel, de même qu'il n'appartient pas aux développeurs de logiciels de définir ce qu'est la musique.
  • [^] # Re: "Musique libre"

    Posté par  . En réponse à la dépêche Qu'est ce que la musique libre a de commun avec le logiciel libre ?. Évalué à 4.

    Arnaudus, deux choses :

    1 - Je m'oppose formellement à la définition du « libre » calqué sur celle du « logiciel libre ». D'ailleurs, je ne vois pas l'intérêt de définir « le libre » en général. De quel droit est-ce que les mecs du logiciel (dont je fais d'ailleurs un peu partie : sans être développeur, j'utilise presque exclusivement des logiciels libres) pourraient-ils déclarer que du mouvement du logiciel libre ils peuvent extrapoler un mouvement nommé « le libre », dont ils seraient les gardiens de l'intégrité ?

    Dana Hilliot, quand il évoque la filiation entre le logiciel libre et la culture libre (filiation évidente mais non exclusive, faut pas déconner non plus), parle de la nécessité de « tuer le père ». Je suis tout à fait de cet avis. La musique libre ne fera rien si elle doit ménager à tout pris les susceptibilités des défenseurs du logiciel libre qui se voient en gardiens d'une notion, « le libre », non seulement vague, mais qui en plus les dépasse.

    Et quand je dis que ça les dépasse, ça signifie : 1) qu'ils ne savent généralement pas de quoi ils parlent et 2) qu'ils n'ont pas de légitimité particulière pour trancher ce débat.

    2 - Deuxièmement, tu juges les entreprises et associations qui « font » de la musique libre, mais tu ne les connais pas. Soyons sérieux deux minutes : est-ce que j'émets des jugements sans appel sur Sun, Red Hat, Novel ou Mandriva ? Ou sur les différentes SSII et SSLL ? Ou sur la FSF ou le mouvement open-source ? Il me semble que non. Et pourquoi ? Parce que malgré mes lectures sur ces sujets, je ne les connais pas au point de pouvoir me permettre des jugements définitifs.
  • [^] # Re: "Musique libre"

    Posté par  . En réponse à la dépêche Qu'est ce que la musique libre a de commun avec le logiciel libre ?. Évalué à 1.

    La différence entre le CC-ND et le freeware, c'est que seul l'éditeur d'un logiciel freeware a le droit d'autoriser chaque diffusion.

    Leur demander de ne pas redéfinir à leur sauce le concept de « libre » ? Pourquoi, tu as déposé un brevet dessus ? Ou bien RMS est l'inventeur du concept de liberté ?

    Petite citation qui va bien :
    « Liberté est un mot que le rêve humain alimente, il n’existe personne qui l’explique et personne qui ne le comprenne. »
    (in L'ile aux fleurs)

    Bon, je ne vais pas revenir indéfiniment sur cette question pour ma part, j'ai déjà écrit tout un article (cf. le lien qui traine) sur cette question. Tant pis si ça ne convainc pas certains promoteurs du logiciel libre qui voient une menace dans une utilisation différente du mot « libre ».

    Au passage, ta définition ne correspond à celle du « logiciel libre ». Tu peux décider que cette définition empruntée au logiciel libre correspond au « libre » en général, mais il ne faut pas s'étonner si cette extrapolation rencontre quelques contestations...
  • [^] # Re: "Musique libre"

    Posté par  . En réponse à la dépêche Qu'est ce que la musique libre a de commun avec le logiciel libre ?. Évalué à 5.

    Comme l'article est de moi (publié par ailleurs sur Framasoft : http://www.framasoft.net/article320.html ), je pense que je peux répondre, ou du moins donner quelques éléments.

    Déjà, la « musique libre » est un mouvement beaucoup moins homogène que le logiciel libre (qui comporte pourtant déjà certaines divergences). Avant même de parler de « projet social », il y a des désirs d'artistes, qui diffèrent les un des autres, et qui naviguent entre raisonnement pragmatique (faciliter la diffusion de ses oeuvres, se « faire connaitre », etc.) et raisons plus idéologiques ou philosophiques.

    Il y a des artistes « professionnels » (quelques uns) qui veulent faire les choses autrement, soit par conviction, soit parce qu'ils ne trouvent pas de place dans les circuits traditionnels. Souvent un peu des deux.

    Il y a des artistes « amateurs » qui composent pour le plaisir, et qui espèrent seulement toucher un public, même restreint, avoir des retours, et peut-être lancer des projets collaboratifs avec d'autres artistes par le biais de « communautés » en ligne (Dogmazic, Jamendo, Boxson, Art Libre...).

    Il y a ceux qui refusent de vendre leur musique, par conviction.
    Il y a ceux qui ne seraient pas contre (sous certaines conditions d'ordre éthique, en général, dont le refus des DRM), mais qui ne comptent pas s'impliquer à plein temps dans une carrière musicale aux résultats très incertaine (note : sauf dans le cas de quelques niches et secteurs artistiques aux parcours balisés et aux revenus assurés -- souvent par des subsides publics --, choisir une carrière artistique est un acte irrationnel, qui ne garantit aucun revenu décent à court, moyen ou long terme).
    Il y a ceux aussi qui font un tout petit peu de musique (quelques morceaux, un petit « album » autoproduit qui ressemble plutôt à une maquette, etc.), et qui profitent de sites de « musique libre » pour y mettre leur musique, espérant juste quelques avis et commentaires, quelques auditeurs, pour sortir du cercle très réduit des amis directs.

    Il y a ceux aussi qui refusent la politique répressive des majors, et qui en prennent le contrepied total en autorisant (a minima) la libre diffusion non commerciale de leurs oeuvres (tout ou partie). Voir à ce sujet le Wired CD, rassemblant des artistes bien insérés dans la dite industrie. Une telle initiative serait impossible en France, par contre, à cause du fonctionnement de la SACEM.

    Plus largement, il y a ceux qui s'opposent à la philosophie du « payer pour jouir », c'est à dire de la musique comme bien de consommation à acquérir avant de pouvoir y avoir accès. Bien sûr, le refus du « payer pour jouir » n'est pas nécessairement un refus de la monétarisation de la musique. Il reste la possibilité de vendre des objets dérivés (CDs), de faire payer les concerts, etc. C'est par contre un refus de l'achat comme condition sine qua non de l'accès à la culture. Petit bémol : on peut télécharger de la musique gratuitement et légalement, et même la diffuser (au moins dans un cadre non commercial), mais... ça demande d'avoir un ordinateur et une connexion internet (même si des amis peuvent filer des CDs gravés, faire des compils, etc.).

    Enfin, il est parfaitement vrai que l'immense majorité des musiciens « libres » ne fournissent pas les « sources » de leur musique. Pour ce qui est des sources, ça ne comprend pas que les partitions ou les fichiers midi, mais aussi des pistes sonores non mixées (l'enregistrement n'étant pas qu'une simple transcription technique de la partition, loin de là !). Enfin bref, c'est très rare, même chez ceux qui autorisent les modifications.

    De fait, ceux qui autorisent les modifications sans donner de sources particulières n'autorisent qu'un type d'utilisation dérivée : le remix (un peu) et le sampling (surtout).

    Dans un cas comme dans l'autre, l'absence de volonté de communiquer des « sources » ou « matières premières » pour la musique peut être le résultat d'une méconnaissance des modèles de création du libre, ou bien celui d'un choix conscient, répondant aux désirs des artistes.

    Les modèles de création du libre (créations collectives planifiées ou simple possibilité légale et technique de modification) sont intéressants. Il sont d'ailleurs pratiqués par certains artistes (cf. le mouvement Art Libre, ou encore MonCulProd). Cependant, je n'irais pas jusqu'à affirmer qu'ils devraient représenter l'essentiel de la création musicale, ou même qu'il faudrait restreindre la définition de « musique libre » (terme large et relativement permissif, si on l'identifie à « musique en libre diffusion non commerciale » !) à ce type de créations.

    La création d'une oeuvre personnelle dont on veut que la portée personnelle soit conservée est en soi une revendication artistique, au même titre que la publication d'une oeuvre librement modifiable (ou à plus forte raison la création collective d'une telle oeuvre). Je trouve important que les deux puissent coexister au sein de la dénomination « musique libre ». Cela signifie que la dénomination « musique libre » sera beaucoup moins normative et balisée que ne peut l'être « logiciel libre ».


    À partir du moment où il y a une profusion de désirs d'artistes, et que l'on accepte cette profusion sous une même « bannière » (ou sur un même site de diffusion), je ne pense pas qu'il puisse y avoir de « projet social » clairement délimité. Il y a bien sûr des motivations, des directions communes, des notions faisant consensus... mais jamais parfaitement ou uniformément, loin de là. Il y a donc, au sein de la « communauté » de la musique libre, des débats récurrents. Tant mieux.

    Si on veut absolument parler de projet social, il faudra alors poser les questions suivantes :
    - quel est, s'il existe, le projet social de l'association Musique Libre (Dogmazic.net) ?
    - quel est, s'il existe, le projet social de l'entreprise PeerMajor (Jamendo.com) ?
    - quel est, s'il existe, le projet social de la fédération Boxson (Boxson.net) ?
    - quel est, s'il existe, le projet social du mouvement Art Libre ?
    - etc.

    Les réponses ne seront pas toutes les mêmes. :)
  • [^] # Re: Cataclop cataclop cataclop.

    Posté par  . En réponse à la dépêche Mythtv 0.20. Évalué à 5.

    Parce que « nouvelle mouture » et non pas « nouvelle monture ». Une petite typo à corriger, donc. :)
  • [^] # Re: Voilà un article d'une rare bêtise !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Les licences Creative Commons et la liberté. Évalué à 3.

    C'est un peu fort. L'article commence peut-être par opposer licence libre et Creative Commons by-nc-nd, mais dans la deuxième partie il détaille le "degré de liberté" des six principaless licences CC. C'est donc un article plutôt mesuré et informatif, loin d'être « d'une rare bêtise ».

    Par contre, l'angle de départ (attention les CC restrictives ne sont pas libres) me semble assez regrettable. Un « attention, les licences Creative Commons ne sont pas équivalentes aux licences du logiciel libre, et sont plus adaptés à d'autres usages » m'aurait semblé plus intéressant.
  • [^] # Re: Licences libres et libre diffusion

    Posté par  . En réponse à la dépêche Les licences Creative Commons et la liberté. Évalué à 0.

    Oui, je connais un peu la licence art libre. Elle a l'avantage et l'inconvénient d'être très marquée idéologiquement.

    Par exemple, le préambule (certes, ce n'est que le préambule, mais tout de même) :
    Le savoir et la création sont des ressources qui doivent demeurer libres pour être encore véritablement du savoir et de la création. C'est à dire rester une recherche fondamentale qui ne soit pas directement liée à une application concrète. Créer c'est découvrir l'inconnu, c'est inventer le réel avant tout souci de réalisme.
    Ainsi, l'objet de l'art n'est pas confondu avec l'objet d'art fini et défini comme tel.

    À noter que la dernière phrase est loin d'être évidente. En plus d'être idéologiquement marquée, c'est une licence qui demande un certain bagage en théorie de l'art. D'où peut-être son insuccès ?

    Personnellement, j'aime l'aspect « couteau suisse » des licences Creative Commons. Pour l'engagement idéologique, je préfère qu'il soit lié aux intentions (pas toujours claires) et au discours (pas toujours développé) des artistes eux-mêmes.

    La LAL donne vraiment l'impression d'avoir été écrite PAR et POUR un groupe d'artistes activistes.
    Remarquez, je n'ai rien contre. Mais personnellement je n'utiliserais pas cette licence, même si « techniquement » je voulais en obtenir les effets en termes de permission légale.


    Quand à l'avis de debian-legal ou de Freedomdefined.org (ce nom de domaine est une horreur), il ne me passionne pas vraiment. S'il s'agit d'élargir le « libre façon GPL » à d'autres domaines, c'est un axe de réflexion qui ne m'intéresse absolument pas.


    La très forte codification des conditions d'usage de l'adjectif « libre » appliquée au logiciel me semble utile, mais pour tous les autres domaines je suis très nettement en faveur d'une acception plus large. J'y préfère d'ailleurs le laxisme et ses ambiguïtés à l'intégrisme de certains. ;)
  • [^] # Re: by-nc-sa ??

    Posté par  . En réponse à la dépêche Les licences Creative Commons et la liberté. Évalué à 8.


    Pour moi c'est une garantie de liberté, ne pas voir mon travail volé par une entreprise voulant se faire des sous sans aucun investissement dans le travail.

    Tu l'accepte bien pour Linux ou tout autre logiciel que tu diffuse en GPL, alors pourquoi pas pour un film?

    Peut-être parce qu'un logiciel est en grande partie un outil, tandis qu'une ½uvre culturelle tient pour beaucoup de l'expression du Sujet, de la personne elle-même. Les affects liés à l'un et à l'autre sont différents, et on peut souhaiter protéger une ½uvre personnelle tandis que l'on partage sa contribution à un logiciel.

    Ce qui n'empêche pas bien sûr que certains acceptent sciemment de publier des ½uvres personnelles sous des licences très permissives (CC by ou CC by-sa, par exemple). Ils ont sûrement une conception des choses ou un ressenti différent.

    L'important, c'est d'avoir le choix.
  • # Licences libres et libre diffusion

    Posté par  . En réponse à la dépêche Les licences Creative Commons et la liberté. Évalué à 5.

    On aurait également pu souligner le fait que ces licences n'imposent aucunement la publication du code source, dans le cas de logiciels. On a pu voir quelques petits logiciels sous licence Creative Commons, même permissive comme une CC by-sa, mais qui ne permettaient pas de modifications faute de sources.

    La piqûre de rappel que constitue cette dépêche me semble un peu trop virulente, et pas tellement adaptée (la confusion n'est pas si fréquente). Mais passons. Disons qu'un petit rappel est toujours utile, même si j'aurais préféré une distinction plus nette entre les usages des licences libres et ceux des licences Creative Commons. On aurait pu rappeler que les Creative Commons présentent de nombreux intérêts, mais qu'elles ne peuvent pas se substituer aux licences des logiciels libres.

    Sur ces questions, il y a des ressources intéressantes qui n'ont pas été citées en liens annexes. En voici donc deux (dont une de ma plume) :
    – Florent Verschelde, Une histoire de mots : culture libre et libre diffusion (http://framasoft.net/article320.html ) ;
    – Dana Hilliot, Bref éloge de la licence Creative Commons nc-nd (http://framasoft.net/article4167.html ).