• # Quelques extraits

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    Trèèèès intéressant. Ça me suggère beaucoup d'idées sur le logiciel libre ou la lutte « anti-piratage » et les DRM qui n'a rien à voir avec le profit. Voici un montage de quelques extraits

    Le pouvoir serait l’enjeu numéro un de toute organisation humaine.

    Cela ne concerne pas seulement le capitalisme. Il est néanmoins intéressant de pointer que le capitalisme en tant que système n’a pas la rationalité économique qu’il prétend. Car l’organisation capitaliste du travail ne maximise pas la production du profit.

    À choisir entre plus de profits avec moins de pouvoir, et plus de pouvoir avec moins de profits, le capitaliste optera toujours pour la deuxième solution.

    Pourquoi tant d’OPA alors que de nombreuses études montrent que l’entreprise qui absorbe l’autre voit sa croissance ralentie et sa rentabilité affectée durablement par l’OPA ? (…) Des études statistiques montrent que le meilleur facteur prédictif pour savoir si une entreprise ou un groupe va lancer une OPA hostile l’année n, c’est la taille de la photo du dirigeant dans le rapport annuel de l’entreprise l’année n – 1. Cela peut paraître anecdotique, mais cela ne l’est pas tant que ça, parce que dans ces mécanismes de fusions-acquisitions on est au cœur du capitalisme contemporain, et cela suggère que l’on n’est pas dans une logique de profit mais de pouvoir.

    Ce qui est frappant aujourd’hui, c’est que l’on assiste à la fois à un accroissement sans précédent du contrôle, que je décrivais tout à l’heure, et un ralentissement sans précédent des gains de productivité. Je ne sais pas si c’est directement lié, mais en tout cas c’est troublant. On pourrait penser que les technologies numériques amélioreraient la productivité, mais pour l’instant ce n’est pas le cas.

    On ne comprend pas la course à la consommation, qui a les conséquences que l’on connaît sur l’environnement, si on ne voit pas qu’elle tient pour une large part à la compensation de la perte de sens et de toute dimension humaine dans le travail.

    "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

    • [^] # Re: Quelques extraits

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      il faut obliger le capital à lâcher prise sur l’organisation du travail, il y a là un levier extrêmement précieux de reconquête d’un pouvoir d’agir, d’un pouvoir social à partir du travail.
      C’est possible, et cela se voit déjà dans certaines expériences dans les marges et interstices du capitalisme, comme le travail collaboratif sur Internet, les logiciels libres comme Linux, ces formes d’auto-organisation productive à très grande échelle qui sont extrêmement efficaces et qui échappent largement à l’emprise du capital. On a aussi, par exemple, le mouvement des communs coopératifs, notamment en Catalogne. Et les recherches-actions sur la qualité du travail que mènent certaines équipes syndicales. Tout cela produit des expériences sociales innovantes qui pourront disséminer dans le corps social.

      "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

    • [^] # Re: Quelques extraits

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 2.

      Excellent article je confirme.

      Est-ce que la vague actuelle (pour pas dire mode, mais rien de péjoratif) des méthodes agiles ne serait pas de manière détournée une reconnaissance de ce constat ? Pour être efficace, on ne peut pas partir du principe qu'on va tout planifier à l'avance : laissons les équipes expérimenter, revenir avec une 2e version etc.

      En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

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