Pétition « Pacte pour les Libertés Numériques »

Posté par  (site web personnel) . Modéré par patrick_g.
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mar.
2009
Communauté
Le « Pacte pour les Libertés Numériques » [1] est un texte rédigé et promu par le « Réseau des Pirates » [2], un collectif regroupant de nombreuses personnalités françaises de l'Internet (précurseurs des média numériques, blogueurs, activistes) qui ont uni leurs forces afin que les formidables potentialités qu'offre la révolution numérique ne soient pas confisquées par quelques uns. La défense des libertés numériques, si elle dépasse les problématiques des logiciels libres, les englobe totalement. En effet, parmi les libertés numériques figure le droit à l'interopérabilité (point 9 du Pacte), droit fondamental analogue à la liberté d'association dans le monde matériel. L'interopérabilité s'exprime par le biais des formats ouverts, principalement mis en œuvre au sein de logiciels libres. Sans interopérabilité, nous sommes isolés sur des îles numériques, soumis au bon vouloir des d'éditeurs en position de monopole.

Les débats sur les brevets logiciels, DADVSI puis HADOPI montrent que l'interopérabilité est en fait l'enjeu central, et son interdiction par la sanctuarisation juridique des MTP/DRM le moyen pour les éditeurs de verrouiller des marchés captifs bien au delà du monde des biens culturels [3]. C'est une stratégie délibérée puisque, comme l'a dit Mme Albanel à la tribune de l'Assemblée le 12 mars dernier : « Il est impossible de priver les DRM de protection juridique. Ce serait en effet anticonstitutionnel [...] Si on entre dans cette logique, cela signifie que tous les produits Microsoft, par exemple, deviennent piratables et que l'on peut se les approprier » [4]. Tous les biais techniques que ces lois imposent (MTP pour DADVSI, logiciels espions pour HADOPI) tendent à la préservation par le droit de monopoles de fait actuellement remis en cause par les logiciels libres.

Les promoteurs du Pacte espèrent, à l'occasion de la prise de conscience qui s'opère au sein de la population sur les enjeux de la numérisation des œuvres et le traçage des communications électroniques, collecter rapidement plus de cent mille signatures.

Aller plus loin

  • # "Réseau des Pirates"

    Posté par  . Évalué à 10.

    Je ne suis pas sur que le nom choisi soit des plus judicieux pour etre pris au sérieux.
    • [^] # Re: "Réseau des Pirates"

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      Je suis d'accord, c'est vraiment mettre de la bonne volonté pour ne avoir de porté et donner de l'argumentation aux lobbys d'en face.

      Un nom comme «réseau des diffuseurs culturels modernes» aurait était bien plus judicieux que de se présenter comme des criminels.

      Pour rappel : http://www.culture-libre.org/wiki/Termes_de_propagande_%C3%A(...)
    • [^] # Re: "Réseau des Pirates"

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Le contenu n'est pas mieux :
      jeu, 03/12/2009 - 11:31 — mikiane
      "Je ne vote pas et je n'ai pas de carte d'électeur pourtant, la politique m'intéresse et j'ai l'impression d'en faire depuis toujours."

      Sans avoir l'intention de lancer un débat sur cette phrase en particulier, je le trouve tout de même vaguement provocante aussi et qu'elle ne renvoie pas forcément une bonne image de l'initiative et du groupe.

      Franchement...la news à le mérite de nous informer, mais, en tant que libriste nous avons la chance de pouvoir participer au renforcement d'associations locales ou nationales comme April et AFUL, alors je ne crois pas que nous ayons besoin de nous mélanger ou de perdre de l'énergie dans des initiatives mal pensées et très mal présentées.
  • # Un bloggeur

    Posté par  . Évalué à 4.

    C'est quoi un bloggeur ? Un (ou une?) no-life qui passe ses journées entre youtube et des skyblogs ?
    • [^] # Re: Un bloggeur

      Posté par  . Évalué à 7.

      En l'occurence, je me demande si ce "réseau des pirates" n'est pas une opération des majors pour apporter de l'eau à leur moulin, vu comment c'est mal ficelé.

      J'ai lu en diagonale leur "pacte", il contient surtout du "laissez-nous télécharger", et pas vraiment de solutions alternatives à Hadopi, comme le font les gens de la quadrature, et tous les autres, qui donnent eux l'impression d'avoir étudié la question et de savoir de quoi ils parlent.

      Là, on est dans l'approximatif très vague, limite les instigateurs du truc sont plutôt là pour surfer sur la vague, un peu en manque de reconnaissance et ont envie qu'on parle un peu d'eux ...
      • [^] # Re: Un bloggeur

        Posté par  . Évalué à 5.

        En l'occurence, je me demande si ce "réseau des pirates" n'est pas une opération des majors pour apporter de l'eau à leur moulin, vu comment c'est mal ficelé.
        Bah... je ne donnerai qu'un extrait du WHOIS :
        Registrant ID:tuiGTF39kRMWYHAC
        Registrant Name:Jean Patate
        Registrant Organization:Jean Patate
        Registrant Street1:1 av des champs elyses
        Registrant Street2:
        Registrant Street3:
        Registrant City:PAris
        Registrant State/Province:
        Registrant Postal Code:75008
        Registrant Country:FR
        Registrant Phone:+33.147474747
        Registrant Phone Ext.:
        Registrant FAX:
        Registrant FAX Ext.:
        Registrant Email:mlevypro@gmail.com
        Je crois qu'il n'y a rien à ajouter...
        • [^] # Re: Un bloggeur

          Posté par  . Évalué à 4.

          C'est clair que le site fait pas très sérieux. Surtout avec un Pacte qu'on peut signer avec pseudonyme et sans trop de vérification (il y a un mail de confirmation mais pas de vérification, par exemple en suivant un lien pour valider la signature, on peut aussi signer autant de fois qu'on veut depuis la même IP).

          En fait ce site il fait surtout caricature de trucs media web blog flan blah de l'espèce de nouvelle race de communicant à deux francs six sous qui se sentent porte-parole d'une génération nourrie à Internet à force d'y déverser leurs réflexions plus ou moins heureuses et qui passent surtout leur temps à se regarder le nombril mutuellement en se félicitant d'être autant à l'écoute de la société moderne. Surtout avec son flux Twitter et son groupe Facebook.

          Par contre, on peut pas dire que c'est une opération des majors. Il suffit de regarder le "Qui sommes-nous ?". Il y a des purs communicants (tous ceux qui marquent web agency, web social, web 2.0, stratégie Internet, marketing, etc.), des plus-ou-moins journalistes présents ou passés (de LePost.fr, de Rue89, de AgoraVox, de Numerama, de Vendredi, etc.) et des plus-ou-moins politiques présents ou passés (la blogueuse ex-MoDem-parce-qu'on-veut-pas-m'écouter Quitterie Delmas, un ancien maire adjoint apparenté DL/UMP). Au milieu y'a des gens avec un peu plus de substance dont deux qu'on connaît mieux par ici : François Pellegrini de l'ABUL (qui a posté la dépêche) et Alexis Kauffmann de Framasoft. Ils ont tous les deux des comptes sur LinuxFR donc ils ne devraient pas tarder à me tomber dessus pour me dire que je suis pas constructif :)

          Mais dans tous les cas, ce Pacte des Libertés Numériques (qui ne parle que du téléchargement ce qui fait un peu réducteur pour les libertés numériques, alors qu'à la rigueur ils auraient pu regarder du côté des gens qui se soucient de ça depuis longtemps comme Jean-Marc Manach ou feu vie-privee.org et faire quelque chose de plus global) ça rend pas le discours anti-HADOPI plus lisible, plus sérieux ou moins éparpillé.
          • [^] # Re: Un bloggeur

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

            Au milieu y'a des gens avec un peu plus de substance dont deux qu'on connaît mieux par ici : François Pellegrini de l'ABUL (qui a posté la dépêche) et Alexis Kauffmann de Framasoft. Ils ont tous les deux des comptes sur LinuxFR donc ils ne devraient pas tarder à me tomber dessus pour me dire que je suis pas constructif :)

            Pour ce qui me concerne, j'ai signé le Pacte après lecture du billet « Je suis un pirate ; voici pourquoi » de Pierre Mounier (Homo Numericus) :
            http://blog.homo-numericus.net/article189.html

            J'ai ensuite été contacté pour participer à la liste de discussion dédiée au projet en me demandant si j'acceptais d'apparaître sur la page « Qui sommes-nous ? ».

            C'est aussi bien le contenu du Pacte (où le logiciel libre et sa culture sont selon moi implicitement présents) que la composition du groupe fondateur qui m'a convaincu d'en être, me disant justement que cela pouvait être intéressant de jeter ainsi des ponts entre, excusez l'immodestie, « ceux du logiciel libre » et « ceux du web 2.0 » (qui ont sur le papier une non négligeable capacité d'influence médiatique).

            Pour le reste, je renvoie (paresseusement) à la réponse de François Pellegrini ci-dessous.
          • [^] # Re: Un bloggeur

            Posté par  . Évalué à 1.

            Un argument de plus pour penser que le réseau des pirates se ment volontairement en dehors du mouvement (ou tente d'en devenir le leader en dépit des autres) :
            http://twitter.com/dDay_fr/status/1408149342
            http://twitter.com/dDay_fr/status/1408191876
    • [^] # Re: Un bloggeur

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      C'est comme un geek, sauf que ça parle à des humains et pas à des machines. ;-)
  • # Ne pas se tromper de cible...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    Je vais essayer de répondre globalement à l'ensemble des points évoqués ci-dessus.

    L'initiative du « Pacte » va bien au delà du simple combat contre HADOPI. Ceux qui prendront le temps de le lire verront qu'il traite :
    - de l'interopérabilité (droit fondamental, essentiel au libre) ;
    - des échanges hors marché des biens culturels, en insistant sur la mise en œuvre de « mécanismes de rémunération équitable pour les créateurs » (@pipo_molo, va falloir vous acheter des lunettes) ;
    - de la préservation d'un espace d'intimité numérique contre le traçage et la collecte généralisés d'informations ;
    - de la lutte contre les brevets logiciels, les directives IPRED, le traité ACTA ;
    - du refus du vote électronique ;
    - de la mise en œuvre d'outils collaboratifs pour l'élaboration et la gestion des politiques publiques.

    Je suis assez surpris que certains l'opposent (par manque de « sérieux » ; pourquoi ? Parce qu'il est pas écrit en Perl ?) au (tout à fait remarquable !) travail de la Quadrature (HADOPI), l'APRIL, l'AFUL (interopérabilité, vente liée), etc., et indiquent même qu'ils ne souhaitent pas « se mélanger ». Vouloir parler d'un « réseau des diffuseurs culturels modernes » (@Stumpf), c'est bien trop réducteur, ce n'est pas ça.

    De nombreuses associations traitent sectoriellement chacune de ces problématiques (vous auriez pu aussi citer ordinateurs-de-vote.org, la FFII, etc), mais ce que souhaite faire le pacte c'est justement rassembler toutes les personnes concernées par ces enjeux autour de moyens d'action communs, en « se mélangeant » justement, afin de toucher le grand public, qui pour le moment commence juste à entrevoir la lumière avec HADOPI.

    Parce que, « les g33ks, combien de divisions » ? 100 personnes devant l'Assemblée Nationale (35 selon la Police ;-) ), c'est bien, mais c'est pas ça qui fera peur à Albanel. Et combien de g33ks se lèveront de leur chaise à roulettes et ouvriront la porte de leur antre pour aller manifester contre le vote électronique ? Et les brevets logiciels, qui reviennent par la porte de derrière avec le brevet communautaire ?

    Le seul moyen d'être audible dans l'opinion et de peser en faveur de législations qui favoriseront globalement la société numérique ouverte au lieu de l'étouffer, en traitant tout aussi globalement l'ensemble des sujets juridiques sectoriels qui la touchent (« propriété intellectuelle », fiscalité, etc.), c'est de faire front commun, y compris avec des gens qui ne sont pas des techos velus mais des artistes, des journalistes, des « communicants », des politiques, des djeunz qui téléchargent, etc, etc. Parler des usages avant de parler des enjeux, avec tous ceux que cela concerne.

    Alors peut-être que « Réseau des Pirates » est un mauvais nom, mais vous n'en avez pas proposé de meilleur :-) . Pour moi, après réflexion, il n'est pas mal, car il ridiculise l'usage déjà bien galvaudé de ce terme (réservé à l'abordage de bateaux) par les Majors et leurs affidés ministériels. Puisqu'on dit qu'en voulant créer une société de la connaissance ouverte, nous sommes des pirates, pourquoi pas ? Au moins est-ce bien nous que cela regroupe.

    Yo, yo, yo, et une bouteille de rhum !

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