Portrait de Stallman dans Le Monde

Posté par  (site web personnel) . Modéré par Fabien Penso.
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déc.
2003
Presse
Court portrait (avec photo) de Richard M. Stallman dans Le Monde daté mercredi 10 décembre 2003, page 2, en marge des articles sur le Sommet mondial de la société de l'information, qui se tient à Genève (Suisse) du 10 au 12 décembre. Le portrait est globalement satisfaisant, même si on peut regretter qu'il mette en premier lieu en avant la "gratuité" des logiciels libres.
Richard Stallman
Président de la Free Software Foundation (FSF)


Ancien membre du Laboratoire d'intelligence artificielle du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Richard Stallman est l'un des principaux instigateurs du mouvement du logiciel libre. Par le biais de la FSF, il est le plus médiatique apôtre de ces programmes gratuits dont le code-source (la "recette") est ouvert et accessible à tous.

Selon lui, cet engagement est, avant tout,
"une exigence morale" : celle du partage des connaissances et, dit-il, de la "liberté". Abhorré par les géants de l'informatique, il est aujourd'hui le porte-drapeau de la lutte contre le modèle du logiciel "propriétaire".

Aller plus loin

  • # Re: Portrait de Stallman dans Le Monde

    Posté par  . Évalué à -3.

    en marge des articles sur le Sommet mondial de la société de l'information

    Ha je me disais aussi, y'a pas de rubrique « cuisine » dans Le Monde !

    désolé... --> []
  • # domage..

    Posté par  . Évalué à 4.

    Domage que la news n'ait pas été modérée plus tôt (mercredi?), j'aurais bien acheté le Monde..

    Y'a moyen de commander les anciens numéro sur leur site? J'ai cherché mais j'ai pas vu...
  • # Re: Portrait de Stallman dans Le Monde

    Posté par  . Évalué à 2.

    Tiens, je savais pas que RMS était "abhorré" par IBM ou Novell ("les géants de l'informatique")...
    • [^] # Re: Portrait de Stallman dans Le Monde

      Posté par  . Évalué à -1.

      Les grands éditeurs du logiciel propriétaire ont pour but d'emprisonner les utlisateurs dans leurs solution, or RMS prône la liberté pour les utilisateurs. Ça me paraît donc logique qu'il soit abhorré par les "géants de l'informatique".
      • [^] # Re: Portrait de Stallman dans Le Monde

        Posté par  . Évalué à 3.

        Ca paraît logique, mais c'est pas le cas. Si IBM n'aimait pas la GPL, il ne l'utiliserait pas. La GPL est tout de même un curieux objet, qu'on aime pour des raisons parfois opposées. Peut-elle être récupérée par l'un ou l'autre bord ou est-elle porteuse d'une logique forte et cohérente qui permettra de dépasser les oppositions?
        • [^] # Re: Portrait de Stallman dans Le Monde

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          C'est normal qu'on l'aime pour des raisons parfois opposées. La GPL est à mon avis le meilleur équilibre qui soit entre les droits de l'auteur et les droits de l'utilisateur.
          C'est pour cela qu'elle a obtenu le succès qu'on lui connait et ce n'est pas un hasard. Eben Moglen et Richard Stallman on fait un travail exceptionnel en rédigeant la GPL.
  • # Re: Portrait de Stallman dans Le Monde

    Posté par  . Évalué à 2.

    C'est possible de voir Richard Stallman a geneve donc ? Faut ke j ailel faire un tour. :D
  • # Re: Portrait de Stallman dans Le Monde

    Posté par  . Évalué à -3.

    J'ai posté sur mon blog un message pour dire ce que je pense de Richard Stallman et sa position plus au moins fermé :

    http://vladsblog.europe.webmatrixhosting.net/posts/159.aspx(...)


    Enjoy,

    les commentaires sont les bienvenues !
    • [^] # Re: Portrait de Stallman dans Le Monde

      Posté par  . Évalué à 10.

      au moins, Stallman a lancé un mouvement concret qui à eu un véritable impact.

      1: vocabulaire

      expliquons quelques termes.

      fermé : l'adjectif "fermé" fait ici référence au fait que l'utilisateur du logiciel n'a pas accés au code source du logiciel.

      ouvert : l'adjectif "ouvert" (ou opensource) fait ici référence au unique fait suivant : l'utilisateur peut obtenir une copie du code qui a permit de générer le programme.

      propriétaire : il s'agit ici d'un code source protégé simplement par copyright (ou de manière plus restrictive encore, par brevets). L'usage du code par le public est fortement limité voir interdit. Le développeur dudit code se réserve exclusivement son usage ou accorde quelques droits d'utilisation via une licence, dans un cadre restreint, à des partenaires ou clients. il est "propriétaire" au sens où le développeur maintient un contrôle fort sur qui à le droit de faire quoi avec son code.

      non-propriétaire : il s'agit ici d'un code source protégé simplement par copyright (ou de manière plus restrictive encore mais rarement, par brevets). Dans ce cas, soit le développeur accorde de larges libertés voir pratiquement toutes (comme dans le cas de la licence BSD ou MIT X11) via une "licence" tout en conservant un copyright dessus et on considére, par abus de langage, que le code est "non propriétaire" car pratiquement sans limitation d'emploi, soit le code source est mis tout simplement dans le domaine public.

      Libre : logiciel libre , terme inventé par la Free Software Foundation pour désigner des logiciels opensources dont la vocation est de rester perpétuellement libre et en pratique non-propriétaire. Dans les faits, les logiciels libres reposent fortement sur la notion de copyright et utilisent une licence qui verrouille la possibilité de dériver un logiciel non-libre à partir d'un logiciel libre. Par abus de langage, on désigne à tord des licences "opensource" comme libre et on mélange allégrement libre, opensource, non-propriétaire, propriétaire comme si tout se valait.

      Dans les faits, la distinction est vitale, car toutes les licences ne sont pas compatibles entre elles quand on souhaite mélanger des codes sources couverts par des licences différentes.

      2: Intégrisme ou plutôt Intégrité ?

      quand à son "intégrisme" , avant c'était une qualité, on nommait cela "intégre" et Stallman _est_ intégre. oui il est veut qu'une majorité de logiciels soient "libres". et bien, c'est une bonne chose. et oui je vis directement de cette industrie.


      L'intégrité de Stallman (et pas que la sienne bien heureusement, car un homme ne suffit pas) est ce qui a protégé le mouvement des logiciels libres, l'a porté et l'a fait connaitre.

      3: Critique la licence BSD ? pourquoi pas ?

      pourquoi être critique de la licence BSD ? pour plein de bonnes raisons. principalement parce que la licence BSD autorise ce que je nommerai les "parasites". Le code peut être dérivé sans rien donner en retour, aucune amélioration publique. Les tenants de BSD diront que tant pis si quelqu'un décide de se couper de la communauté, que c'est son choix, que c'est sa liberté, que au moins il utilisera un meilleur produit comme fondation.
      Tout ce que j'y ai vu au cours des années est une marginalisation de freebsd/openbsd. Openbsd reste une niche, freebsd devient une curiosité entre un linux efficace et un mac osx grand public.


      4: Faut il tant se focaliser sur Stallman ?

      maintenant, on peut reconnaitre que Stallman est moins nécessaire. Linux est un projet fondamentalement libre que ses développeurs défende. Gnome et KDE sont activement "libre". Mozilla milite ouvertement pour le libre, diverses entreprises contribuant en gpl ou lgpl. Bref, on a bien plus de monde pour défendre la position de Stallman qu'il y a dix ans.

      Est ce un tort d'avoir une position fermée ? non quand elle est constructive et sincère. Or, on pourra chercher en long et en large, le projet GNU a eu le plus grand impact qui soit pour le développement de logiciels opensource, que cela soit GCC, Emacs, les chaintools, et j'en passe.
      Et bien sur la défense d'un modèle qui a prouvé son efficacité dans le cadre de projet comme mysql et tant d'autres est la preuve définitive de l'importance de la FSF et de gens comme Stallman.

      Cela dit, ne croyez pas que Stallman est la seule personne à défendre ces idées. Loin de là. Ne vous faites pas leurrer par les médias.

      5: La FSF a un but ? oui

      Mais quel est donc le but, en fin de compte, de la Free software foundation ? faire des programmes et donner leur code pour en faire n'importe quoi ?

      non. Ici, il s'agit bel et bien de promouvoir et de défendre ardemment un principe jugé fondamental que les connaissances cachées dans un programme doivent être disponibles pour tous. Ceci ne se résume pas à de la simple informatique. C'est un but idéologique, politique et social.

      Ce but se veut constructif. Premièrement il veut éviter que se forme une élite technologique. Deuxièmement il cherche à limiter les risques de monopoles néfaste à la libre concurrence et qui ne font guère que scléroser l'innovation. On est tous traumatisé par Microsoft et son windows, mais le mal est en réalité bien plus grand. Il se retrouve aussi bien dans l'électronique grand public que dans l'informatique professionnelle où se sont formé des niches de marché farouchement bloquées par quelques géants.


      J'aimerais vraiment que beaucoup y réflechisse. Pensez vous que le projet "gnu" se limitait simplement à une volonté de hacker d'avoir de "jolis programmes à leur goûts" ? Si vous croyez cela, alors je vous encouragerais à lire le site du projet GNU et les positions politiques de la FSF.


      6: Stallman et sa volonté d'imposer

      Ceci est l'un des grands fantasmes de notre temps : quelqu'un ou une sombre société secrete chercherait sournoisement à nous imposer son monde.
      Tout d'abord, permettez moi de signaler que Stallman ne prend personne en traitre. Discutez avec lui, il sera parfaitement honnête et il a prouvé à maintes fois au cours des années qu'il ne souffrait aucune compromission.
      Par la suite, le lecteur avisé peut réaliser que la FSF ou Stallman ne peut rien imposer de plus que ce que les lois internationales et nationales sur les copyright défendent depuis des décennies. Il est tout à fait légitime et sain qu'un groupe de gens, une organisation, cherche à distribuer son travail selon sa convenance et défende son modèle.

      Ensuite, Stallman, en qualité de fondateur de la FSF et actif militant de la première heure, est relativement connu à la fois des médias et des politiques, c'est pour cela qu'on peut avoir le faux sentiment qu'il n'y a que lui et que son discours n'a jamais changé. Mais ceci est un préjugé. On peut citer parmi les principaux défenseurs d'un modèle de redistribution des connaissances tout en se voulant réaliste et progressiste des gens comme Moglen de la FSF , Lessig de Creative Commons ou Perens de Debian.
      S'il le fallait, je citerai de nombreux articles collectés sur linuxtoday ou linuxfr mais aussi de nombreuses autres publications, mais il est inutile de se focaliser tant que ca sur Richard Stallman, il n'est plus le seul défenseur actif et militant du logiciel libre ou de la redistribution de connaissance.

      L'intransigeance de Stallman est aussi un mythe, rappelons que la FSF a créé aussi la LGPL pour répondre à des besoins concrets d'interopérabilité entre du code GPL et du code propriétaire. Rappelons que la FSF a activement dialogué avec Apple pour l'élaboration de la licence Apple Public 2.0 (apl 2.0 ) pour le projet Darwin.
      Rappelons aussi que la FSF a toujours cherché la négociation dans les rares cas de violation de la GPL.

      Stallman n'est finalement que la partie visible d'un iceberg.



      7: Microsoft et la shared licence.

      Cette licence est de la poudre aux yeux. Comprenons nous bien : avoir accés au coude source d'un logiciel n'est pas suffisant.

      Relisons cela et méditions : "l'accés au code source d'un logiciel n'est pas suffisant". Cela signifie que ce n'est pas parce qu'un logiciel serait "opensource" qu'on doit s'en contenter ou même si on s'en contente croire que c'est une panacée.

      En effet, à quoi peut servir un code source si son usage et même en réalité son accés est fortement limité ? Microsoft se vante de sa licence "shared" (actuellement, c'est plutôt tombé dans les oubliettes marketing) mais on oublie de signaler qu'en aucun cas on peut en dériver un nouveau produit, qu'en aucun cas on peut l'améliorer et redistribuer à la communauté pour en faire profiter tout le monde, qu'en aucun cas on peut s'en servir pour intégrer au sein de projets déjà existants (exemples : gcc, gnome, noyau linux , apache , etc ) de nouvelles fonctionnalités.

      Si le code sous "Shared Source License" est ouvert et offre la possibilité de vérifier ce qui est fait, en aucun cas il apporte de nouvelles libertés aux utilisateurs. Notons de toute facon que sur l'ensemble de l'offre logicielle de microsoft, l'usage de cette licence est marginal. Son intèrêt est fortement réduit par conséquent.

      Comme j'ai déjà cherché à l'expliquer à de maintes reprises avec l'exemple des gestionnaires de materiels NVIDIA propriétaires pour linux, les avantages d'une infrastructure informatique libre (qui sont pour faire court : mise en commun des dépenses et temps de dévéloppements, redistribution des connaissances, accélérations des améliorations, souplesse d'utilisation, limite le risque que se créé un monopole ) sont anéantis dés qu'un composant est propriétaire et qu'on en devient dépendants.

      Or Microsoft cherche cela.
      Dans une nettement moindre mesure, Macos X de apple est aussi fautif, car étant un mélange de composants GPL, BSD et propriétaires, combien même on peut améliorer les fondations globalement opensources et libres de OSX seul ou à plusieurs sans apple, dés qu'on est limité par les parties "fermées" du système, on est bloqué et définitivement.

      De là découle le besoin d'une véritable et totale alternative opensource et libre qui soit défendue activement de toute déviation.

      8: Et si on aime les logiciels libres, il faut aussi les défendre

      Comme l'affaire SCO ou bien avant AT&T vs BSD le montre, on a besoin de gens intègres et militants. Leur intégrité est ce qui défend des outils utilisé tous les jours sans que vous en ayez conscience.

      Sinon, une phrase peut résumer beaucoup, elle est polémique, elle est source de batailles sans fin dans de nombreux forums politiques mais elle a un impact concret :

      " supprimer une liberté n'est pas une liberté ".
      c'est l'une des convictions de la FSF : supprimer la liberté qu'on les utilisateurs de redistribuer et modifier un programme qui fut dés son origine donné avec ces libertés au nom d'un droit de faire des logiciels propriétaires n'est pas acceptable pour la FSF.

      La position de la FSF vient du simple bon sens que cela n'aide en rien à améliorer la diffusion du savoir. Au contraire, mais c'est trop long à expliquer ici, la possibilité de dériver en un programme fermé et/ou propriétaire ou d'inclure un code propriétaire au sein d'un projet libre à des conséquences néfastes et perverses sur la liberté de discuter et répandre des savoirs.



      9: Stallman, l'initiative OpenSource et le Logiciel Libre

      Sinon, je rappelle aussi que le mouvement "OpenSource" n'est pas la même chose, et cela depuis toujours, que le mouvement du Logiciel Libre.

      Le mouvement "OpenSource" s'est créé dans l'unique but de défendre et d'expliquer les avantages pratiques de développer des logiciels dont le code source est ouvert.

      Le mouvement "Logiciel Libre" est avant tout concerné par une nécessité de défendre la libre circulation des connaissances scientifiques et techniques que représente un logiciel.

      Lisez attentivement les sites web de l'opensource initiative www.opensource.org ( opensource intiative) et le site de la free software foundation : www.fsf.org.

      10: Ressources

      La free software foundation : http://www.fsf.org(...)
      le projet GNU : http://www.gnu.org(...)

      l'initiative opensource : http://www.opensource.org(...)

      le projet Debian et sa position sur le terme "libre" : http://www.debian.org/intro/free(...)
      le projet Debian et son contrat social : http://www.debian.org/social_contract(...)

      Le projet Freebsd : http://www.freebsd.org(...)
      Le projet openbsd : http://www.openbsd.org(...)

      le projet apache : http://www.apache.org(...)

      Creative Commons, initiative qui cherche à promouvoir le domaine public ou l'utilisation raisonnée du copyright : http://www.creativecommons.org(...)

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