Une nouvelle version de Cloonix est disponible, la v-37-00.

Posté par  (site web personnel) . Édité par ZeroHeure, Davy Defaud, Pierre Jarillon et palm123. Modéré par claudex. Licence CC By‑SA.
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juil.
2017
Virtualisation

Cloonix est un projet sans prétention ni financement, pur produit de l’artisanat, c’est un ovni dans un monde où la communication a été transformée en harcèlement publicitaire et où la réduction des coûts et délais prime sur la conscience professionnelle. Le projet Cloonix a déjà 10 ans, il reste discret bien que techniquement mature et efficace.

Logo de Clownix

C’est un outil d’aide à la gestion de la virtualisation de réseaux sous licence AGPL v3, le projet a commencé alors que KVM n’existait pas encore, il est le fruit d’un travail continu motivé par le plaisir de l’artisan.

Son but ultime est de regrouper tous les logiciels libres ayant une composante réseau en un ensemble de démonstrations jouables sans effort de configuration.

Cette nouvelle version est capable de gérer un routeur propriétaire Cisco CSR 1000v. Il a fallu de l’astuce pour parvenir au résultat, c’est ce que la seconde partie expose.

Le Libre est un monde trop jeune et chaotique pour qu’il y ait un guide de l’existant fiable, il faut tester les logiciels pour s’en faire une idée. À chaque essai d’un logiciel, il faut commencer par un contexte de distribution, de bibliothèques, d’autres logiciels préexistants, puis il faut configurer le logiciel lui‐même dans son contexte. Ce sont des manipulations laborieuses répétées sans mutualisation. Le succès des solutions à base de conteneur (container) provient de la stabilisation du contexte pour présenter un logiciel avec son environnement intégré.
La valeur ajouté de Cloonix sera dans les démonstrations très vivantes, qui tournent sans intervention, à part le lancement du script de démo. Il en existe déjà une dizaine, j’espère augmenter la cadence de production avec la stabilisation du travail sur l’outil lui‐même.

Reprenons le pourquoi de cet article

Cloonix est un logiciel discret la plupart du temps mais, pour cette version, je voudrais essayer de transmettre un peu du plaisir de l’artisan. Ce plaisir est moins perceptible par nos sens et plus difficile à partager que ce qui est audible, visible ou palpable. Malgré cela, la nouvelle fonctionnalité astucieuse implémentée dans cette version est source de satisfaction.

Le but de ladite fonctionnalité

Pour les besoins d’un collègue de travail, il fallait qu’un réseau de routeurs Cisco virtuels de la famille CSR 1000v puisse être démarré à partir d’un qcow2 unique, puis configuré dynamiquement par fichier, sans jamais avoir les droits administrateur sur la machine hôte accueillant le réseau Cloonix. Ces Ciscos devaient aussi être accessibles le plus simplement possible, comme le sont déjà les machines classiques GNU/Linux gérées par Cloonix.

Oui, mais comment ?

Tout de suite les classiques ssh et scp viennent à l’esprit, car il n’est pas question de faire tourner un agent Cloonix dans le binaire hyper‐fermé de Cisco, afin d’avoir le pseudo‐ssh existant pour les machines virtuelles GNU/Linux dans Cloonix.

Le problème devient évident : on a du TCP/IP côté Cisco et un fichier sans pile IP du côté de l’hôte.

La solution consiste donc à transférer le fichier en flux d’octets respectant SSH à travers un socket UNIX côté hôte, puis sur le chemin vers l’interface Cisco, passer le flux d’octets de données en TCP/IP pour être accueilli par le serveur SSH de Cisco, comme s’il venait d’un SSH passé par une pile IP classique.

En prérequis, on fabrique un fichier qcow2 pour émuler un Cisco. Dans cette machine virtuelle, la première interface est configurée en DHCP, on autorise le SCP et on place une clef publique de Cloonix pour avoir une connexion SSH/SCP sans mot de passe vers l’utilisateur cisco.

Pour l’autre extrémité, on télécharge le dernier OpenSSH (openssh-7.5p1), puis on le modifie avec un correctif afin qu’il ouvre un socket UNIX et non plus TCP.

Entre ces deux extrémités, il y a encore deux intervenants : cloonix_doorways, qui sert à séparer le client du serveur dans Cloonix, puis un nat, qui est une entité du réseau de Cloonix capable de générer du TCP à partir d’un flux d’octets. Le nat est déjà utilisé pour surfer sur le Web, il fournit du TCP réel avec SYN/ACK en partant du flux de données d’un socket TCP utilisateur.

Le chemin du flux d’octets est donc :
openssh modifié ⇄ client Cloonix ⇄ serveur Cloonix ⇄ nat ⇄ sshd/Cisco.

La commande est sous la forme : cloonix_osh nemo nat cisco@nom_vm.

  • nemo permet d’atteindre le serveur Cloonix (le fichier de configuration de Cloonix donne l’adresse IP et le port par nom) ;
  • nat permet, sur le serveur, de trouver le socket UNIX du nat qui est connecté à la machine virtuelle, le nat connaît la bijection (adresse IP ⇄ nom de la MV), il initie la communication TCP.

Si vous avez un PC avec 12 Gio de mémoire vive (Cisco ne marche pas bien à moins de 3 Gio), alors vous pouvez essayer la démo Cloonix qui fait de l’OSPF entre trois routeurs Ciscos. Dans la démo, il y a le howto pour la création de la machine virtuelle Cisco csr1000v.qcow2 adaptée à Cloonix, j’ai vu sur le Web que le CSR 1000v était supposé être gratuit car bridé, mais il n’est pas simple à obtenir à travers la voie officielle Cisco.

Aller plus loin

  • # Provisioning

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    Hello,

    Il y a généralement un moyen plus simple que de tenter des connexions SSH pour faire le provisioning. Je n'en ai pas encore fait sur les Cisco, mais sur d'autres équipements, il y a souvent la possibilité de placer de la config sur une ISO ou une clef USB qui sera découverte au démarrage. Cela dit, après une rapide recherche, je ne trouve rien.

    En aparté, j'adhère totalement à ta remarque sur la marketisation croissante des "produits" open source.

    • [^] # Re: Provisioning

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

      Ce n'est cependant pas prêt de s’arrêter concernant la marketisation. Il y a un effet ciseau qui va amplifier encore plus ça dans les années à venir.

      Côté "offre": l'open source est un marketing pas trop cher. Donc beaucoup d'éditeur commencent pas là afin de limiter leur frais de marketing, et ensuite faire leur travail d'éditeur (vendre de la licence sur une version plus simple ou plus puissante).

      La concurrence entre les projets artisanaux et les projets de sociétés sont biaisés au possibles. Si tu prends par exemple Mongodb: ils ont commencé avec 81M$ en banque. Fin du game pour un courageux artisant en face. Ils peuvent se payer un site et une doc, ils peuvent payer une 30aine de tech evangelist pour écumer les conférences dans tous les pays. Et donc ils gagnent (cf point sur la demande).

      Côté demande: là encore ça a changé drastiquement avec les années. Oui il y a toujours des hackers qui adorent bidouiller (dans le sens noble du terme) et découvrir:faire des choses par eux même. Mais faut pas se leurrer: ils sont une minorité (10%? grand max).

      La majorité des personnes va aller consommer des solutions faites par d'autres. Oui ils vont monter leur infra, mais l partie "création" va être ultra limitée, car tout simplement ils n'en ont pas besoin (pas d'offances ici, c'est juste pas leur job ou leur besoin dans leur taf).

      Si tu propose un outil avec un site joli, une doc sous forme de tuto, une cohérence globale bien pensée (aka: ce sont des éditeurs, c'est leur taf de garantir une cohérence) avec un design pas trop moche, bah l'outil de l’artisan peux être bien meilleur sur la théorie, il perds. Car il est inaccessible au commun des mortel (non personne n'aime lire 500 pages de doc, un tuto à la limite, mais pas plus).

      Les téléphones portables et leur interface ultra accessible à fait des dégâts: la majorité des utilisateurs avancés (dont on parle ici) veulent la même puissance ergonomique dans leur métier de tous les jours. Et non, un artisan ne mets pas ç a en avant (lui mets la puissance et la complétude, c'est théoriquement génial, mais inutile et inaccessible pour 90% des utilisateurs).

      Conclusion: faut faire avec, il y aura toujours un monde de hackers et un monde de la masse. Les premiers explorent, inventent, mais ce qu'ils vont est inaccessible pour les seconds. Et là les éditeurs arrivent pour packager/enrober les trouvailles des premiers et permettre aux utilisateurs finaux d'en profiter aussi.

      Le temps que les seconds ne limitent pas la recherche/exploration des premiers (oui je vise les brevets), alors finalement le modèle marche pas si mal, sauf si l’artisan souhaitait vivre de son hobby juste en faisant son art. Ce modèle là est mort ou tend à mourir à terme pour sûr (sauf marché de niche jusqu'à ce que les utilisateurs normaux en aient besoin, là on relance le cycle).

      • [^] # artisants et argent

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Heureusement, il y a encore des artisans, professions libérales, et très petites boites artisanales, le modèle n'est pas encore mort. A la disparition des artisans au sens très large, il y aura disparition de l'ensemble de la société car il ne faudra pas compter sur ceux qui pensent très fort: "Tu bosses Je gagne" pour produire ou faire produire quoi que ce soit.
        Notre productivité n'a jamais été aussi forte mais elle est basé sur le vrai boulot de ceux qui ne sont pas bien payés (stagiaires, apprentis, développeurs …) pendant que l'argent va à ceux qui sont perpétuellement en réunion, planant dans leur monde déconnecté, réceptif à la communication vendeuse de rêve. Je pense qu'on vit une décadence justement parce-que le modèle qui marchait: "travailler plus pour gagner plus" est devenu impossible si le travail est du vrai travail concret donc terre à terre.

        • [^] # Re: artisans et argent

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à -2.

          "Tu bosses Je gagne" (…) pendant que l'argent va à ceux qui sont perpétuellement en réunion, planant dans leur monde déconnecté.

          Et si les "déconnectés" n'étaient pas plutôt les gens ne changeant pas de disque depuis des dizaines d'années alors que le monde évolue, et continuent à opposer les "artisans" au "grand capital" (à nommer comme on veut, du moment qu'on affiche un côté négatif), opposition ayant aucun sens à part pour ceux voulant trouver des méchants pour se victimiser?

          A la disparition des artisans au sens très large, il y aura disparition de l'ensemble de la société

          A ta disparition donc, comme si tu étais indispensable mais qu'on ne te valoriserait pas assez. Tiens, bizarre, d'avoir soit au centre de ce "le monde s’effondrera si"…
          Peut-être quand fait, ce n'est pas le cas (la société vivra tout aussi bien, pas de soucis)…
          Par contre, en réalité une boite qui n'a pas les gens que tu conspues "Tu bosses Je gagne" coule (ou au mieux vivote), peut-être parce que les "Tu bosses Je gagne" bossent pour que ça aille plus loin? Juste pas sur quelque chose que tu es capable de comprendre?

          Pourquoi ne simplement pas vivre à côté? Personne ne t'oblige à acheter un produit des autres, tu es libre; bon, cette liberté étant pour tous, personne n'interdit aux autres d'utiliser les produits des autres, est-ce cette liberté qui te dérange?


          Faudra un jour changer de disque, il est usé (vraiment rien de neuf dans la victimisation) : les gens que tu conspues sont utiles, la preuve tu ne peux pas te passer d'eux pour faire connaitre ton produit plus loin que dans ton garage (et désolé, mais c'est très utile de se faire connaitre, on m'a souvent dit "la technique c'est 50% du boulot, faire connaitre 50% aussi", et pas mal de monde a du mal à comprendre qu'un logiciel fait à moitié est peu utile).

          Le jour où les gens arrêteront d'opposer avec d'un côté les gens comme eux et de l'autre les gens qu'ils ne comprennent pas, le monde aura fait un grand pas (mais ce n'est pas prêt d'arriver, je sais).

          Pourquoi ne simplement pas proposer mieux (ou différent), si tu penses que ta méthode (sans "méchant"?) est meilleure, plutôt que de conspuer l'autre? Aveux qu'il te manque quelque chose?
          La dépêche aurait pu commencer par par exemple "nous souhaitons un modèle différent, espérant que vous l'aimerez" mettant en avant ses idées plutôt que mettre en avant sa détestation des autres différents et penser que d'être négatif sur les autres est positif (non, ça ne l'est pas).

          PS : les développeurs (le "vrai boulot") de Google, Mozilla, Apple, Amazon… et autres "méchants", figure-toi qu'ils sont (très) bien payés, car ils participent à un des 50%. "L'argent va à ceux qui sont perpétuellement en réunion" est faux. Ce n'est pas parce qu'il ne va pas à toi que tu peux généraliser (le problème est peut-être ailleurs, genre toi).

          PPS : "artisants" mon dico ne connait pas, j'ai changé le titre avec "artisans".

          • [^] # Re: artisans et argent

            Posté par  . Évalué à 2.

            Bonjour,

            Il y a une forme de marketing, que l'on pourrait définir comme le clientélisme de l'éducation nationale. Pour donner un exemple, je travaille dans les SIG. Les deux grands acteurs du moment sont ESRII et QGIS, QGIS étant open source.

            Eh bien il est difficile de trouver des personnes ayant une réelle vision entre les deux mondes (j'ai encore discuté avec un petit nouveau fraîchement sorti des études dernièrement). La majorité reste sur les outils très largement utilisés en cours, le produit payant ! Bon ils font un peu de QGIS histoire de… Et pourtant, le personnel éducatif devrait par définition être en pointe non ?

            Maintenant, le monde open source a sa responsabilité aussi. Je croise trop de professionnel qui ont connu les deux mondes et quand il monte leur boite passe dans l'open source (oui c'est difficile à s'associer à un mastodonte) , ils semblent se radicaliser, ne voient des qualités que dans les produits open source (tant mieux). Ils en vivent je comprends la tentation, mais il ne faut pas non plus se voiler… (Surtout que certains étaient des purs produits ESRII, ça nuit un peu à leurs argumentaires quand vous voyez la différence avant après)

          • [^] # Re: artisans et argent

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

            Un peu agressif comme réponse, as-tu un problème de confiance en toi?
            Il n'y a pas de "méchants", tu inventes des trucs que je n'ai pas dit, tout le monde aime gagner de l'argent, ce n'est pas méchant, "tu bosses je gagne" veut dire injuste, ou mauvaise répartition, ce genre de truc.
            Et je suis probablement mieux payé que toi :)
            De plus, je ne suis pas près de disparaître.
            Et pour l'orthographe, quand on est poli on ne mentionne pas les erreurs des autres, oui je suis dyslexique depuis mon plus jeune âge.

            • [^] # Re: artisans et argent

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à -1. Dernière modification le 27 juillet 2017 à 08:42.

              Un peu agressif comme réponse, as-tu un problème de confiance en toi?

              Voit pas le rapport, mais bon… Mais ça m'amuse plutôt de la part qu'une personne que se considère artisan et dit que le monde s'écroulera si il disparait ;-). Coté agressivité, désolé mais perso je trouvé agressif l'intro et tes commentaires, à opposer (même si tu dis que ce n'est pas le cas, désolé mais je lis ça). Je réagi à des attaques gratuites contre un modèle qui ne te plait pas donc tu tapes dessus (encore dans ton commentaire, en n'ayant pas compris que "tu bosses je gagne" est pourri à dire, pas "injuste" ou que sais-je, l'injustice ici étant dans ta morale que tu veux universelle mais rien d'universel).
              Passons donc, puisque tu n'as pas voulu lire réellement le commentaire…

              oui je suis dyslexique depuis mon plus jeune âge.

              Désolé, je ne savais pas que la dyslexie empêchait de voir les mots soulignés en rouge par le correcteur orthographique autant de ton navigateur web que de celui de LinuxFr.

              • [^] # Re: artisans et argent

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                je ne savais pas que la dyslexie empêchait de voir les mots soulignés en rouge par le correcteur orthographique autant de ton navigateur web que de celui de LinuxFr.

                Ces mots soulignés empêchent certains dyslexique de lire.
                D'autres personnes (moi) trouvent ce soulignement très désagréable et le retirent.
                C'est malhonnête de continuer à l'attaquer sur l'orthographe, tu ne connais pas ses difficultés.

                "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

              • [^] # Re: artisans et argent

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                Le modèle a été très bon dans le passé, plus on bossait plus on gagnait d'argent. Quand j'étais jeune, les jeunes (et moi) rêvaient d'un métier, (pilote de ligne, chirurgien, architecte, ingénieur…) maintenant ils rêvent de gagner de l'argent (trader, banquier, financier, manager), petit à petit, le modèle a placé l'argent avant le métier. Le travail concret ne rapporte plus, l'uberisation est le nouveau modèle avec d'un côté ceux qui gèrent et qui gagnent, de l'autre ceux qui font toujours plus pour toujours moins. Le modèle est en train de casser la récompense financière du travail, la récompense va aux gestionnaires, aux organisateurs, aux politiciens ou aux financiers, mais plus au créateur de base.
                Voila le sens de "tu bosses je gagne". Je me met à la place du jeune du mac-do dont le rendement est surveillé par webcam, je n'aime pas trop ce système.

        • [^] # Re: artisants et argent

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          Cher artisan, prenez quelques soirée pour faire un beau site, une belle doc, un tutoriel. Cela ne prend pas plus de temps que se plaindre et est plus gratifiant.

          En s'inspirant des "gros" qui ont fait bosser des designers, des marketeurs et autres, on gagne beaucoup de temps dans ce genre d'activité.

          • [^] # Re: artisants et argent

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            Ces articles ont prix 1 à 2 heures max et je ne m'y plains pas. Le conseil est déjà connu, il m'a été répété une bonne centaine de fois mais merci quand même.
            Une doc c'est au moins 1 semaine plein temps. Sachant qu'il y a aussi la maintenance de l'existant qui comporte selon le chiffrage cocomo plus d'un million d'euro de lignes de code. Il y a aussi des nouvelles fonctions que j'aimerais faire, l'interface graphique pas fini, et tout cela en plus de mon plein temps de plus de 8 heures par jour avec 2 heures par jour de transport. En gros je priorise les fonctions et la doc est prévu. Si c'était pour gagner de l'argent, je focaliserais plus là-dessus, mais je ne crois plus que l'open-source puisse faire gagner quoi que ce soit. La doc actuelle suffit, beaucoup de gens ont pu tester avec. Je ne demande rien à personne, je présente 1 fois par an mon cloonix. A l'année prochaine donc.

      • [^] # Re: Provisioning

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

        Si tu prends par exemple Mongodb: ils ont commencé avec 81M$ en banque. Fin du game pour un courageux artisant en face.

        Tu n'as pas expliqué le lien de cause à effet.
        Si l' "artisan" (l'un l'est, pas l'autre? Quelle différence?) n'a pas su convaincre celui qui possède les 81M$ que sa base était meilleure pour commencer à investir que de partir de 0, peut-être que c'est juste que c'était pas bien fait (en imaginant que l'artisan n'a pas caché volontairement dans son coin sa travail pour se plaindre ensuite de ne pas avoir été vu)?

        L'un n’empêche pas l'autre, du moment où des gens sont intéressés. Si l'un meurt, c'est juste qu'il n'y avait pas de gens intéressés et qu'il y avait mieux ailleurs. En quoi est-ce mal?
        (note : je suis plus sur les outils informatiques sujet de la dépêche, je suis conscient qu'en culture par exemple les gens ont du mal à payer directement alors qu'ils en sont malheureux sans mais ne le voient pas, et la culture doit être financée par la société du coup)

        Les téléphones portables et leur interface ultra accessible à fait des dégâts: la majorité des utilisateurs avancés (dont on parle ici) veulent la même puissance ergonomique dans leur métier de tous les jours.

        Ce qui est 100% normal, tout le monde n'étant pas masochiste.
        A te lire, je sens que tu y vois un mal, est-ce faux? Si non, pourquoi?

        Et non, un artisan ne mets pas ça en avant

        N'importe quoi : un artisan, il sait aussi faire du joli et ergonomique. C'est une choix personnel de la personne.
        Note : dans la vraie vie, avec la vraie notion d'artisan et pas celle de la dépêche qui parle juste d'un développement informatique, un artisan a comme plue value justement sa capacité à faire quelque chose qui attire les gens, par un côté joli et/ou ergonomique, agréable pour l'acheteur qui est content d'avoir quelque chose de joli et/ou ergonomique.
        "La nature spéciale des produits artisanaux se fonde sur leurs caractères distinctifs, lesquels peuvent être utilitaires, esthétiques, artistiques, créatifs, culturels, décoratifs, fonctionnels, traditionnels, symboliques et importants d'un point de vue religieux ou social"


        C'est un peu facile d'opposer "pauvre petit artisan" à "grand méchant riche", alors qu'en réalité ça n'a rien à voir : c'est plutôt la différence entre les gens voulant faire que ce qui leur plait (mais qu'on les paye pour ça) et ceux sachant trouver un équilibre entre la technique et la demande des utilisateurs.
        Et ensuite, la difficulté vient qu tout ce qui est faisable à faire seul est déjà pas mal fait, donc faut que des gens se mettent ensemble et fassent des concession pour créer quelque chose de plus grand et plus utile (et oui, c'est difficile, perso c'est ce qui me bloque).

        Arrêtons d'opposer avec des préjugés arbitraires (genre "artisans ne s’intéressent pas à l’ergonomie", c'est péjoratif pour les artisans), on y gagnera au final…

        • [^] # Re: Provisioning

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

          Tu n'as pas expliqué le lien de cause à effet.
          Si l' "artisan" (l'un l'est, pas l'autre? Quelle différence?) n'a pas su convaincre celui qui possède les 81M$ que sa base était meilleure pour commencer à investir que de partir de 0, peut-être que c'est juste que c'était pas bien fait (en imaginant que l'artisan n'a pas caché volontairement dans son coin sa travail pour se plaindre ensuite de ne pas avoir été vu)?

          En effet j'ai pas creusé. Ici le cas est un peu symptomatique, car ils ont pu avoir 81M$ car ils avaient déjà eu une réussite avant, ce n'était pas inné et magique avec leur plan mongodb (même s'il était forcément bon et équilibré, car tu ne donnes pas 81M$ dans le vide).

          Ce que je voulais mettre en avant c'était le fait que de toute manière les dés vont être pipés dès le début, et qu'en terme de moyens il y a juste un problème d'échelle. Il faudrait avoir le produit parfait sur une niche ultra visible/hype à une équipe reteinte -aka mes artisans mais on va revenir sur le terme qui t’irrite on dirait :) -

          L'un n’empêche pas l'autre, du moment où des gens sont intéressés. Si l'un meurt, c'est juste qu'il n'y avait pas de gens intéressés et qu'il y avait mieux ailleurs. En quoi est-ce mal?

          Est-ce mal? Non. Je dirai dommage pour l'équipe resteinte, mais c'est la règle du jeu, et de toute manière la masse aura un produit fini avec le gros éditeur. Donc non, ce n'est pas un mal. (je laisse de côté la partie "politique" sur le fait que dans ce cas le capital va gagner à tous les coup, c'est pas le point ici, je veux juste me placer d'un point de vue end user qui a ce qu'il souhaite).

          Ce qui est 100% normal, tout le monde n'étant pas masochiste.
          A te lire, je sens que tu y vois un mal, est-ce faux? Si non, pourquoi?

          Je me suis mal fait comprendre alors: non ce n'est pas un mal. Comme tu dis on est pas des masochistes, et si je peux avoir facilement et d manière agréable ce que je souhaites, je vois pas pourquoi je prendrais une autre solution rude et pas claire. (là encore je laisse de côté la politique et donc le fait que c'est libre blablabla, là on parle de end user, les licences ils s'en fichent jusqu'au jour où leurs données sont affichées dans la nature).

          N'importe quoi : un artisan, il sait aussi faire du joli et ergonomique. C'est une choix personnel de la personne.

          Le terme n'était pas bon, meaculpa je le reprends. En plus tu donnes une bonne définition juste en dessous:

          c'est plutôt la différence entre les gens voulant faire que ce qui leur plait (mais qu'on les paye pour ça) et ceux sachant trouver un équilibre entre la technique et la demande des utilisateurs.

          Exact.

          Là où je ne suis pas totalement d'accord c'est qu'en fait la technique ne dois pas entrer en ligne de compte et que seul les demandes utilisateurs doivent compter au final. La technique ne doit être prise en compte que pour répondre sur la faisabilité et le temps que ça va demander (donc au final le prix).

          Et c'est peut être bien là le point névralgique du truc: la plupart des projets qui réussissent ne sont pas technique (ou alors uniquement à la marge) et que ça va impliquer une barrière d'entrée très forte.

          Docker? une superbe intégration de principes qui existaient depuis des années (containers + repository externes), aidée par la hype autour de go.

          Mongodb? de simples objets json requétables, avec du distribués qui utilise du sharding sur clé. Rien de bien révolutionnaire dans les BDD, mais ultra facile à utiliser, superbement documenté et avec dès le début une myriades de lib pour les langages importants.

          Qui tente de mettre un mysql en cluster? juste les fous. Par contre le faire avec un mongodb ça va, car ça parait plus facile (alors que bon au final les soucis de l'uns l'autres les aura).

          Ils sont très bons. Et ce qu'ils vendent ce n'est pas de la technique, mais une très bonne connaissance de leur (potentiels) clients et leur attentes/points qui font mal.

          Le modèle fonctionne, les utilisateurs finaux ont quelque chose qui leur parle et qui est simple à utiliser. Par contre ça demande un investissement marketing/édition (doc & ergonomie & outils divers, donc beaucoup de $ au final car il faut bien payer ses employés).

          De base mon avis est que "recruter gratuitement" des contributeurs c'est faisable si tu es sur un domaine de recherche et/ou hautement technique. Par contre une fois la phase de recherche/exploration finie, là c'est mission impossible (il n'y a qu'à voir combien de designer il y a dans le monde open source par rapport aux dev).

          Je suis d'accord avec toi, certaines petites équipes peuvent faire ultra ergonomique (il n'y a qu'à voir les jeux indépendants), mais reconnait que ce n'est pas la norme quand on parle d'outil Open Source fait par des petites équipes par hobby (car là c'est le défi technique qui prime).

          Ma conclusion personnelle est donc de base le modèle collaboratif sera plus naturel sur les nouveaux domaines.

          Par contre une fois le domaine dépoussiéré, là le modèle collaboratif s’effondre (ou a minima diminue de plusieurs ordres de grandeurs) faute de personnes pour le faire vivre. Ici les éditeurs prennent le lead car ils peuvent offrir une contrepartie aux contributeurs autre que la gloire: un salaire :D

          A titre personnel je passe encore mes soirées à diminuer le nombre de malloc de mon code et d'aligner au mieux mes structures, car c'est un défi qui m'amuse. Mais je dois bien le reconnaître: aucun client ne me paiera pour ça, donc cette activité restera un hobby.

          Tout le monde pourrait vivre tranquillement avec cette équation, mais le fait que les éditeurs investissent de plus en plus tôt la sphère de recherche/dev (merci l'argent des investisseurs) fait que les équipes réduites sont repoussées encore et encore vers des niches toujours plus petites.

          Ce n'est pas très "juste" pour elles (les équipes réduites), mais j'ai dit qu'on laissait le côté "politique" de côté, et d'un point de vue end-user les éditeurs leur apportant ce qu'elles veulent (et gratuitement pour les premières versions en prime, le temps de comprendre le marché et faire connaitre leur marque), les équipes réduites n'ont plus d'intérêt. (Aller rapidement pour le côté politique car certains vont se sentir floué: leur place n'est-elle pas dans la recherche publique alors?).

        • [^] # Re: Provisioning

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          Le fait que ta réponse soit en négative est assez révélateur. Ok elle est "directe" mais elle a l'intérêt d'être dans le réel et prendre du recul (qu'on soit d'accord ou pas avec les points, c'est une autre histoire).

          Est-ce que ton historique de réponse te fait avoir des -1 gratuits, ou bien est-ce que les questions de fonds et que "les end users avant ceux qui font techniquement (hobby ou job)" est non audible car non agréable?

      • [^] # Re: Provisioning

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        Ta remarque sur MongoDB me fait penser à la destinée de RethinkDB: http://www.defmacro.org/2017/01/18/why-rethinkdb-failed.html. Il y dit notamment:

        To be honest, it hurt. It hurt a lot. It was unfathomable to us why people would choose a system that barely does the thing it’s supposed to do (store data), has a big kernel lock, throws away errors at random, implements single node features that stop working when you shard, has a barely working sharding system despite it being one of the core features of the product, provides essentially no correctness guarantees, and exposes a hodge-podge of interfaces that have no discernible consistency or unity of vision.

        Every time MongoDB shipped a new release and people congratulated them on making improvements, I felt pangs of resentment. They’d announce they fixed the BKL, but really they’d get the granularity level down from a database to a collection. They’d add more operations, but instead of a composable interface that fits with the rest of the system, they’d simply bolt on one-off commands. They’d make sharding improvements, but it was obvious they were unwilling or unable to make even rudimentary data consistency guarantees.

        • [^] # Re: Provisioning

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          Je n'avais pas connaissance de leur fin mais en les lisant oui c'est exactement ça. Plus je regarde, plus je me dis que marketing $ + tutoriaux triviaux en 5min sont la clé, là où un produit fini (par exemple les soucis de sharding tu tombes pas dessus lors d'un tuto…) ne sera pas pris car moins "vendeur".

          Ensuite ce modèle marche pour écraser le marché "gratuit" et faire assoir sa marque, mais pour monétiser par la suite il faut régler de vrais soucis de sociétés (là encore, c'est souvent pas des problèmes techniques qu'il faut régler, mais par exemple gérer les droits de base depuis ldap sera plus important qu'un sharding parfait).

          En résumé et avec une certaine ironie: si les experts techniques sont d'accord pour dire que ton outil est le plus puissant du marché: tu fonces droit vers ta perte, bravo…

          • [^] # Re: Provisioning

            Posté par  . Évalué à 2.

            Ça me fait penser à mon travail, on a toujours la tension entre implémenter de nouvelles features sexy et régler des problèmes profonds dans la réplication des données, problèmes qui sont très durs à reproduire (une semaine complète parfois) et bloquant pour les gros déploiements.

            C'est la tension éternelle entre acquérir de nouveaux revenus et consolider les revenus existants. Déstabilisation du logiciel contre stabilisation du logiciel.

    • [^] # Re: Provisioning

      Posté par  . Évalué à 3.

      Dans le cas particulier d'un CSR 1000V qui est un routeur tournant sur une infra de virtualisation, on peut "bootstrapper" la configuration initiale, comme décrit ici pour KVM:

      http://www.cisco.com/c/en/us/td/docs/routers/csr1000/software/configuration/b_CSR1000v_Configuration_Guide/b_CSR1000v_Configuration_Guide_chapter_0101.html#d36360e1673a1635

      En ce qui concerne la licence de ce produit, il y a un mode d'évaluation qui permet d'avoir l'ensemble des fonctionnalités à débit réduit (100 Kb/s de mémoire), mais c'est limité à 60 jours. Après, il faut installer une licence payante, qui dépend des fonctionnalités et du débit souhaité.

      • [^] # Re: Provisioning

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        A propos des 60 jours gratuits mais bridés, j'ai des questions pour ceux qui peuvent y répondre:

        Que se passe t'il après 60 jours?
        Quel est le moment précis à partir duquel les 60 jours commencent ?
        Comment le cisco détecte que 60 jours sont passés ?

        • [^] # Re: Provisioning

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          A mon avis, il écrit ça quelque part au premier boot. Juniper fait ça avec les premiers vSRX, ils ont abandonné depuis. Pour un lab, comme tu détruis systématiquement ton image, ce n'est pas très important.

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