arnaudus a écrit 5335 commentaires

  • [^] # Re: Contresens historique

    Posté par  . En réponse au journal Libre est Queer. Évalué à 3 (+0/-0).

    le droit d’auteur est facilement cédé

    Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu appelles "facilement". Tu ne parles que des droits patrimoniaux puisque les droits moraux ne peuvent pas être cédés. Et l'auteur est libre de faire ce qu'il veut de ses droits patrimoniaux. Y compris les céder contre de l'argent.

    c’est eux qui font la pluie et le beau temps

    Il y a de la concurrence entre les auteurs, et de la concurrence entre les éditeurs. C'est l'offre et la demande. Si tu mettais un seuil aux reversement des droits d'auteur, est-ce que tu n'excluerais pas d'office les auteurs les moins rentables du marché? Est-ce que la part reversée aux auteurs est trop petite? Peut-être, mais dis-toi quand même que les "gros" auteurs (ceux qui font réellement gagner de l'argent aux éditeurs) sont en mesure de négocier des taux plus élevés que les petits auteurs.

    Comme la plupart des développeur je cède la propriété de mon code à mon entreprise

    Ouhlala, alors déja le code c'est spécial (ça a un statut à part, parce que c'est pas si évident que ça que c'est une oeuvre de l'esprit et que si ça n'avait pas un statut à part ça remettrait pas mal de choses en question, y compris la légalité des licences libres), et en plus, tu es salarié (tu es payé en avance pour ton travail contre une clause de cession des droits dans ton contrat de travail).

    C’est elle qui possède les moyens de production mon code n’a pas de valeur autrement.

    Bah je crois que tu as tout dit. C'est une situation classique où le salarié crée les choses et l'entreprise crée la valeur des choses. La loi protège ton travail, et de donne la liberté d'en faire ce que tu veux; distribuer ton oeuvre sous licence libre gratuitement, la distribuer toi-même contre de l'argent auprès du public, ou l'échanger contre de l'argent auprès d'un éditeur qui la distribue pour toi. Si les artistes gagnaient plus à diffuser leurs oeuvres eux-mêmes, ils le feraient, non? S'ils ne le font pas, c'est que 4% des droits sur les oeuvres diffusées dans un circuit industriel rapporte plus que 100% des droits dans une diffusion amateur.

    Si l'argument est sur le partage équitable de la valeur, alors c'est un argument qui me semble profondément fallacieux—je ne l'avais pas réalisé avant de réfléchir sur la question. Est-ce que la valeur d'un échange se juge sur ce qui se passe après l'échange? Je pense que non, il n'y a aucune raison de penser que c'est le cas, c'est la cupidité associée à la propriété intellectuelle qui nous fait penser le contraire. Disons que je vends une pelle à la brocante 5€, si le mois d'après j'apprends que le gusse qui me l'a achetée a déterré un trésor avec, est-ce qu'il est légitime pour moi d'aller lui réclamer de l'argent parce qu'il a valorisé la pelle qu'il m'a achetée? Bah non, parce que la valeur de l'échange doit être jugée au moment de l'échange, et à ce moment, c'était un échange équitable. Bah ça devrait être pareil pour les idées ou les oeuvres. Je ne comprends pas pourquoi on imagine tous avoir une sorte de droit de préemption sur la valeur que les autres créent à partir de ce qu'on leur a vendu. Si une entreprise gagne des millions à partir d'un truc que je lui ai vendu, peut-être que j'aurais dû lui vendre plus cher, mais je ne suis pas "volé".

  • [^] # Re: Contresens historique

    Posté par  . En réponse au journal Libre est Queer. Évalué à 2 (+0/-1).

    Au XIXe siècle, in n'y a que Raiponce. "La reine des neiges", à part le titre, n'a rien à voir avec le conte d'Andersen (le résumé Wikipédia du conte: Le diable a fabriqué un miroir magique, dont les reflets sont déformés. Le miroir se casse et deux des morceaux ensorcelés se coincent dans l'œil et le cœur d'un garçon innocent, Kay (parfois écrit Kaï), le rendant dur et indifférent, jusqu'au jour où il disparaît. Son amie Gerda entreprend de le chercher, jusqu'au château de la Reine des neiges dans le Grand nord où il est retenu. Dans sa quête, elle rencontre de nombreux personnages, dont la petite fille têtue, des brigands, quelques animaux qui parlent et une magicienne avec un jardin fantastique.). Certes, Vaiana et l'Atlantide sont "issus de la culture populaire", mais c'est moi qui ai mal rédigé ma phrase, puisque ça n'est pas issu d'un ouvrage avec un auteur.

  • [^] # Re: Un peu de confusion

    Posté par  . En réponse au message Y aura-t-il un jour l'émergence d'une alternative libre à android ? . Évalué à 4 (+1/-0).

    dépendra toujours de google, maitre d'AOSP de bout en bout

    Le libre, c'est les 4 libertés. Le reste c'est de la poésie et de l'interprétation autour d'une pinte de bière. Organiser un projet autour d'une communauté, publier les sources même pour ceux qui n'ont pas acheté une copie du logiciel, participer à la vie des associations, etc., ça n'a rien à voir avec la licence logicielle.

    Disons que Google a su se rendre totalement indispensable tout en respectant les licences libres des logiciels qu'ils ont inclus dans leur système.

    Par exemple, je peux tout à fait distribuer une application libre qui a besoin d'une base de données payante pour fonctionner. La licence est 100% libre, il n'y a aucune controverse là-dessus. Exiger plus, c'est exiger une "pureté" libre imaginaire—on a le droit de le dire, mais certainement pas d'affirmer que c'est l'esprit du libre ou un truc comme ça.

    ne permettra, sans les services google, de ne faire tourner les 3/4 des applis "populaires"

    Ah oui mais ça c'est pareil, ça n'a rien à voir. Tu as un écosystème non-libre construit autour d'un OS libre, et du coup, l'OS libre en lui-même ne te permet rien de faire d'intéressant sans installer de logiciels proprios. OK, et alors? À moins d'instaurer une obligation de publier des logiciels libres, tu ne peux rien au fait que les éditeurs publient des logiciels non-libres.

    Et puis ça n'est pas tout à fait vrai, si tu installes F-droid tu peux avoir tout un tas d'applications libres, dont certaines sont assez fonctionnelles. Bien sûr, tu ne pourras pas manger au CROUS ou faire un transfert bancaire avec elles, mais prends-en toi aux entreprises qui te fournissent des bouses proprio.

  • [^] # Re: Contresens historique

    Posté par  . En réponse au journal Libre est Queer. Évalué à 1 (+0/-2).

    seule la musique existait au XIXe et les bouquins

    Et la peinture et la sculpture et le théatre… De toutes manières, les droits d'auteurs protègent toutes les formes de création artistique, et une partie des créations industrielles (logiciels, visuels…).

    et tu oublies que les hordes d'avocats sont à la solde de ceux en mesure de les payer

    Je ne sais pas où tu veux en venir avec tes hordes d'avocats. Les grosses entreprises ont les moyens de faire valoir leurs droits.

    Le reste, je n'ai pas compris, j'ai l'impression que beaucoup de choses sont mélangées. Par exemple à propos du domaine public, qui donne droit à emprunter et à créer des trucs nouveaux : les grosses entreprises de l'industrie culturelles sont connues pour militer contre le DP, puisqu'elles touchent encore des rentes sur des oeuvres qui devraient bientôt expirées. On peut trouver ça paradoxal qu'elles souhaitent empêcher ce qui a construit une partie de leur richesse, mais ça devrait rien nous dire si le DP est quelque chose de capitaliste ou d'anticapitaliste. D'une manière générale, le capitalisme sait profiter de toutes les situations : les affaires sont juteuses en temps de paix et en temps de guerre, la bourse monte quel que soit le parti au pouvoir (y compris l'extrême droite), les pétroliers vendront des panneaux solaires quand on sera à +4°C… bref, quand une situation est favorable au capitalisme, on ne peut absolument pas conclure qu'elle a été mise en place par des suppots du grand capital, puisque par définition le capitalisme apprend à profiter de toutes les situations.

    Et pour revenir sur l'argument de départ, l'industrie du cinéma a fait au moins autant d'argent à partir du Seigneur des Anneaux, de SpiderMan ou de Harry Potter qu'à partir de Blanche-Neige et les Sept Nains. D'ailleurs, vraiment peu de Disneys sont issus de la culture populaire, et je pense que ton argument est fait pour paraitre vrai et pointer un scandale imaginaire. Et j'imagine que les auteurs qui ont vendu les droits de ces franchises ont touché un mégamax de $$$—ont-ils été spoliés par l'industrie du cinéma? Franchement, je ne crois pas, et ça montre à quel point les droits d'auteurs protègent encore les auteurs.

    Et du coup, les droits d'auteurs ne protègent pas du tout les consommateurs, qui payent pour lire ou regarder des oeuvres qu'ils ne possèdent pas (ils en possèdent parfois le support, et c'est de moins en moins le cas). Les auteurs et les éditeurs cherchent même à récupérer une partie des ventes d'occasion, ce qui ne fait que démontrer que l'objet n'appartient pas réellement à celui qui l'achète. Mais c'est fait pour : les droits d'auteurs n'ont absolument pas été conçus pour protéger les consommateurs (ce qui protège les consommateurs, ce sont les exceptions au droit d'auteur listées dans la loi). Du coup, l'argument devrait être de réequilibrer les droits d'auteurs et les droits des consommateurs par exemple, ça me semble plus constructif que d'inventer un narratif fallacieux (sur l'idée que les droits d'auteur sont une invention du capitalisme).

  • # Contresens historique

    Posté par  . En réponse au journal Libre est Queer. Évalué à 4 (+4/-3).

    Attention quand même, le concept d'un droit d'auteur au service du capitalisme est un contresens historique. Le droit d'auteur qui a émergé au XIXe siècle l'a été sous l'impulsion des auteurs pour lutter contre les éditeurs. Il donne aux auteurs (et non aux éditeurs) le contrôle de la commercialisation des oeuvres, et c'est une victoire importante pour les auteurs puisqu'auparavant, ils ne pouvaient prétendre à aucune rémunération sur les ventes.

    Je ne sais pas si le droit d'auteur est "anticapitaliste", mais il est en tout cas conçu pour obliger les éditeurs à partager leurs profits avec les auteurs.

    S'il est autant profitable aux capitalistes modernes, c'est parce que 1) les capitalistes sont les seuls à pouvoir financer de grosses productions (cinéma, musique, logiciels, …) et bénéficient donc de ce droit pour leurs propres oeuvres, 2) les auteurs ont vite compris que les capitalistes étaient très forts pour générer des profits et qu'il vallait mieux signer des contrats avec eux (et de toucher une partie de beaucoup de $$$) plutôt que de toucher l'intégralité de pas grand chose. Dans tous les cas, même aujourd'hui, le droit d'auteur reste très puissant face au capitalisme; à ce que je sais le code GPL pondu par un gugusse tout seul dans son garage reste bien protégé des vélléités des GAFAM. Le droit d'auteur fonctionne donc toujours très bien dans le rôle anticapitaliste qui lui a été assigné il y a 200 ans.

  • [^] # Re: TLDR

    Posté par  . En réponse au lien L’impact climatique du numérique et, notamment, du streaming (et aussi les impacts indirects). Évalué à 0 (+0/-3).

    Je voulais justement faire remarquer que c'est extrêmement subjectif.

    Bof, c'est surtout toi qui le rend subjectif. En urbanisme, la distance de marche est entre 500m et 1km (5 à 10 minutes). C'est par exemple typiquement la distance des stations de métro, entre les écoles primaires, c'est la distance à partir de laquelle des lignes de bus sont mises en place pour le ramassage scolaire, etc.

    Dire "c'est subjectif parce qu'un bon randonneur peut sans problème marcher 10 km", ça revient à refuser la discussion. Personne ne veut marcher 3km avec un sac plein de courses, et même 2 km sont assez inaccessibles pour les personnes âgées et pour les enfants en bas âge.

  • [^] # Re: C'est connu

    Posté par  . En réponse au journal Recrudescence des appels téléphoniques "marketing". Évalué à 8 (+5/-0). Dernière modification le 11 juillet 2025 à 11:33.

    Certes, mais dans l'absolu ça pose quand même un problème d'état de droit, non? Tu as des entreprises, probablement basées en France, probablement enregistrées légalement, qui payent des impôts et qui embauchent des gens avec un contrat de travail, et dont l'activité est 100% illégale. Tu as des artisans et des professionnels qui contractent avec ces entreprises dont l'activité est illégale, afin d'élargir leur base de (pigeons) clients, enrichie par définition en personnes vulnérables, auxquelles ils espèrent probablement vendre des trucs dont ils n'ont pas besoin à des prix largement supérieurs à ceux du marché. Et on a l'impression que c'est normal, qu'il faut que les gens apprennent à se défendre, que ça n'est pas si mauvais que les petits vieux claquent leurs économies dans des trucs débiles dont ils n'ont pas besoin… Mais non, on marche sur la tête: les lois existent pour protéger les gens; si les lois ne sont pas respectées, les gens qui se font avoir ne sont pas "naïfs", ils sont victimes d'escrocs et la société doit les protéger : la police, la justice, mais aussi les banques et les opérateurs téléphoniques.

    Par exemple, quels sont tes droits à faire respecter la RGPD quand ton interlocuteur ne décline pas son identité? C'est quoi la différence avec le crime organisé?

  • [^] # Re: 06 90

    Posté par  . En réponse au journal Recrudescence des appels téléphoniques "marketing". Évalué à 10 (+8/-0).

    Idem, j'ai eu souvent des appels de numéros qui ressemblent au mien.

    Tu ne peux rien attendre de boites comme ça (qu'ils respectent le RGPD, qu'ils effacent ton numéro, qu'ils ne t'appellent pas le week-end, etc), puisqu'ils n'ont absolument rien à faire des règles. Ces débiles vont juste réussir à tuer le principe du téléphone, plus personne ne répondra quand on les appellera, ou bien on va configurer des IA pour filtrer les appels…

  • [^] # Re: TLDR

    Posté par  . En réponse au lien L’impact climatique du numérique et, notamment, du streaming (et aussi les impacts indirects). Évalué à 0 (+0/-3).

    Ce que tu décris est le fruit d'un urbanisme aberrant

    Ce qu'ils étaient bêtes les gens du passé, ils ne connaissaient pas le futur…

    Dire des choses comme ça ne résoud rien. Et en plus c'est assez faux, puisque l'idée de faire des grands centres commerciaux qui désservent des bassins de population de centaines de milliers d'habitants est de rendre les commerces spécialisés rentables. À part dans les hyper-centres très denses, les boutiques spécialisées ne peuvent pas exister. Tu ne peux pas imaginer avoir un luthier, un vendeur d'imprimantes 3D, ou une librairie de mangas à distance de marche sur une agglomération urbaine. Ça n'est même pas possible pour un fleuriste, une maroquinerie, ou une bijouterie. C'est mécanique. Par exemple, en France, tu as environ 9000 bijouteries, donc en gros une pour 8000 habitants. Dans une zone comme l'aire urbaine de Paris, la densité de population moyenne est de 800 hab / km2, donc tu devrais avoir une bijouterie pour 10km2: seulement ~40% de la population environ est à distance de marche d'une bijouterie (1 km aller).

    Mais on peut très bien se passer des grandes zones commerciales établies en dehors des villes pour tous les achats courants.

    Oui… parce qu'on peut commander en ligne, par exemple.

    L'achat de vêtements ou a fortiori d'équipements pour la maison, ce sont des choses exceptionnelles.

    … qu'on peut commander en ligne?

    Parce qu'en fait, tu enfonces des portes ouvertes. Personne ne commande du pain ou du lait sur Amazon. Quand tu as des commerces de proximité aux prix abordables, pour les produits frais ou lourds, ça n'a aucun sens (économique, écologique, et pratique) de les commander et d'attendre plusieurs jours pour se les faire livrer.

    Et le commerce en ligne n'est pas une mode inventée par Amazon. Mes grands parents commandaient déja leurs vêtements sur La Redoute, et leurs meubles livrés par la Sernam. Toujours les mêmes raisons : pas de boutiques à proximité, et commerces des centre-villes trop luxueux et pas assez de stock. La concentration de gros stocks dans des grands entrepots localisés dans des zones où le foncier n'est pas cher permet d'avoir de gros catalogues, et une grosse logistique de livraison, qui fait baisser les coûts et donc d'être plus attractif et plus compétitif que les petits commerces de détail.

  • [^] # Re: TLDR

    Posté par  . En réponse au lien L’impact climatique du numérique et, notamment, du streaming (et aussi les impacts indirects). Évalué à 2 (+1/-2).

    Dans le document, une unité urbaine, c'est 2000 habitants, donc ça brasse large. Après, c'est aussi une réalité qu'environ 50% des français vivent dans des unités urbaines de >100000 habitants, mais ça ne veut pas du tout dire qu'on a des magasins à distance de marche. Il y a des quartiers très résidentiels, éloignés des centres commerciaux. Même en région Parisienne, les grands centres commerciaux (où on trouve ce qu'on ne trouve pas dans les superettes) sont éloignées de plusieurs dizaines de km; ce sont des centres énormes organisés pour et autour de la voiture, auxquels il n'est parfois même pas possible d'accéder à pied.

    Bref, faire les courses à pied, même en zone urbaine, c'est parfois possible pour le pain et les légumes, mais c'est à peu près tout. Seuls les centre-villes ont réellement accès à des commerces, et il y a peu de centre-villes dans les unités urbaines.

  • [^] # Re: C'est connu

    Posté par  . En réponse au journal Recrudescence des appels téléphoniques "marketing". Évalué à 10 (+9/-0).

    Les numéros sont usurpés et parler ne sert à rien, pas moyen d'avoir la moindre information sur l'entreprise qui t'appelle. J'imagine que la seule manière de pouvoir faire quelque chose d'utile est d'accepter qu'elle envoie un professionnel avec qui tu auras un contact direct; tu pourras alors l'identifier et le dénoncer à la répression des fraudes.

    J'ai juste l'impression que depuis le renforcement des procédures contre le télémarketting, le secteur a simplement basculé dans l'illégalité complète : ils n'utilisent plus les numéros associés, ils mentent comme pas permis (ils racontent tous qu'ils sont mandatés par divers ministères), ils ne te donnent plus accès à leur base de données pour que tu puisses effacer tes informations, et ils raccrochent dès qu'ils estiment que tu n'es pas leur cible. Le seul avantage, c'est qu'en général tu entends que c'est un robot qui appelle; il y a toujours un délai avant que la conversation ne débute, donc il faut directement raccrocher sans chercher à comprendre, je ne vois pas d'autre solution.

  • [^] # Re: TLDR

    Posté par  . En réponse au lien L’impact climatique du numérique et, notamment, du streaming (et aussi les impacts indirects). Évalué à 1 (+1/-3).

    Bah si c'est complètement con autant pour des raisons politiques, sociales qu'écologiques.

    Ton argument, c'est donc que les gens qui ne pensent pas comme toi sont des cons?

    Tu peux insulter qui tu veux, mais en tout cas pour l'instant c'est bien toi qui a envoyé un graphique qui montre le contraire de ce que tu prétends (quand on n'habite pas à distance de marche du magasin, commander en ligne est la solution la plus écologique).

  • [^] # Re: TLDR

    Posté par  . En réponse au lien L’impact climatique du numérique et, notamment, du streaming (et aussi les impacts indirects). Évalué à -1 (+0/-4).

    Ton cas n'est pas une généralité.

    Je ne sais pas ce que tu appelles une généralité, mais il me semble tout à fait plausible qu'une majorité de français habitent à plusieurs kilomètres du magasin de chaussures le plus proche. Pour moi c'est probablement dans les 10 km par exemple.

    Mais si tu y tiens, tu es a une distance suffisamment faible pour y aller à pied ou à vélo.

    10 km aller/retour à pied? Il y a des moments où le militantisme peut faire raconter n'importe quoi.

  • [^] # Re: TLDR

    Posté par  . En réponse au lien L’impact climatique du numérique et, notamment, du streaming (et aussi les impacts indirects). Évalué à 0 (+0/-3).

    Bah je sais encore analyser un graphique, merci.

    Disons que tu souhaites acheter un objet A.

    • Si tu es à distance de marche d'un magasin qui vend A, tu as 4 options, dans l'ordre de préférence:

      1. Tu vas acheter au magasin
      2. Tu commandes par click & collect et tu vas le chercher au magasin
      3. Tu commandes et te fais livrer au relais colis (peut-être au magasin)
      4. Tu commandes et te fais livrer à domicile
    • Si tu n'es pas à distance de marche d'un magasin qui vend A, mais à distance de marche d'un relais colis:

      1. Tu commandes sur Internet et te fais livrer au relais colis
      2. Tu commandes et te fais livrer à domicile
      3. Tu vas au magasin en voiture
    • Si tu n'es pas à distance de marche d'un magasin et pas à distance de marche d'un relais colis:

      1. Tu commandes et te fais livrer à domicile
      2. Tu commandes et te fais livrer en relais colis auquel tu vas en voiture
      3. Tu vas au magasin en voiture

    Tu peux donc voir que l'achat en magasin n'est plus écologique que dans un seul cas : tu as près de chez toi, à distance de marche, un magasin qui vend le produit que tu souhaites acheter. Sauf qu'il faut en plus que a) le magasin soit ouvert quand tu es disponible, b) que l'article que tu souhaites acheter soit facilement transportable à pied, c) que tu sois suffisamment aisé pour ne pas être concerné par la différence éventuelle de prix.

    C'est bien d'habiter dans un coin où il y a des commerces à distance de marche, mais c'est quand même pas si fréquent. Dès qu'on s'éloigne des centre-villes, les commerces se raréfient; on trouve parfois de la nourriture (boulangerie, superettes), mais ça s'arrête assez rapidement.

    Les gens ne sont pas complètement idiots. S'ils commandent des trucs par Amazon plutôt que d'aller à la boutique du coin, c'est parce que c'est plus pratique, plus rapide, et moins cher. Ils continuent à aller chercher leur pain à la boulangerie parce que c'est plus rapide et moins cher que de se le faire livrer. Ce n'est pas avec des infographies que tu les convainqueras d'aller acheter leurs habits dans des boutiques de centre-ville, où il y a 3 modèles en stock et où il faut demander au vendeur pour connaitre les prix. Ce n'est juste pas le même service.

  • [^] # Re: TLDR

    Posté par  . En réponse au lien L’impact climatique du numérique et, notamment, du streaming (et aussi les impacts indirects). Évalué à 1 (+1/-3).

    Commander en ligne par exemple est plus mauvais du point de vue des émissions de CO2.

    Ce n'est pas du tout ce que dit le lien. Il dit que la meilleure option est "magasin à pied", ensuite tu as "Relais-colis à pied", "livraison à domicile", "relais colis en voiture", et "magasin en voiture" est très mauvais. Donc à la limite, tu peux conclure que vivre en centre-ville dense est probablement la meilleure solution en termes de CO2, mais que dès que tu n'es pas à distance de marche d'un magasin, il vaut mieux commander en ligne que d'y aller dans tous les cas.

    La part des datacentres est largement sous-estimées

    L'argument se tient, mais tu vois bien que les marges d'erreur sont gigantesques. Il ne semble y avoir aucune donnée sur la localisation des services en-ligne consommés par les français, mais prendre le mix électrique mondial ne semble pas terrible comme idée, parce que son empreinte carbone est tirée vers le haut par la Chine et l'Inde (et les USA). Je veux bien qu'on sollicite les data-center US quand on fait une requête depuis la France, mais ça m'étonnerait beaucoup que les données viennent d'Inde ou de Chine. Et comme il est dit dans le rapport, le streaming ne consomme que peu d'électricité côté serveur.

    Il y a un truc que je me demande aussi, c'est s'il est moral d'inclure dans les données de consommation (et donc de mettre à la charge morale des consommateurs) les Po de données privées volées par les requins du web, leur analyse et leurs échanges sur des plate formes de data brokers, pour être re-servies sous forme de pub.

  • [^] # Re: TLDR

    Posté par  . En réponse au lien L’impact climatique du numérique et, notamment, du streaming (et aussi les impacts indirects). Évalué à 2 (+2/-3). Dernière modification le 09 juillet 2025 à 16:01.

    Cela fait beaucoup pour générer des starter packs !

    Si on part sur 2 milliards d'utilisateurs (il semble y avoir 1.8 milliards de comptes gmail par exemple), ça fait 15 kWh par utilisateur tous les ans; l'ordre de grandeur c'est donc environ 0.7% de la consommation d'un français moyen. Là aussi tu peux comparer la consommation de Google avec ta consommation personnelle : sur un ordinateur fixe, utiliser les produits de Google (mail, maps, youtube, etc) plus de 25 minutes par jour te fait dépasser la consommation de Google. Donc, si tu utilises un ordinateur (fixe ou portable), tu consommes probablement bien plus que Google quand tu utilises leurs produits (c'est le contraire avec un téléphone, puisque les téléphones sont très sobres).

    Au moins les gens dans un bus cela sert à quelque chose !

    Les emails et les moteurs de recherche ne servent à rien? J'ai du mal à suivre le raisonnement quand même…

    Comme explicité dans le lien d'origine, les impacts du numérique sont plutôt faibles par rapport aux services rendus. Par exemple, pouvoir régler une formalité à distance plutôt que de se déplacer, commander en ligne plutôt que d'aller dans un centre commercial, regarder un film en streaming plutôt que d'aller au cinéma, etc. Pour la caricature, on peut évidemment parler des vidéos de chat ou de jouer avec les IA, mais quand on regarde les effets du numérique à large échelle, c'est une technologie peu polluante comparée à l'industrie traditionnelle.

  • # TLDR

    Posté par  . En réponse au lien L’impact climatique du numérique et, notamment, du streaming (et aussi les impacts indirects). Évalué à 3 (+3/-3).

    Cette vidéo confirme que 80 à 90% de l'impact CO2 des activités numériques en général viennent du terminal des utilisateurs (PC, tablette, téléphone). Les estimations fournies sont de l'ordre de 50g eq CO2/h de streaming, donc moins de 500kg par an si on stream 24h/24 (5% des émissions d'un citoyen lambda).

    J'imagine que la rumeur persistante qui attribue l'empreinte écologique du numérique aux GAFAM et aux multinationales sert aussi à déculpabiliser : une recherche Google consommerait l'équivalent d'un café, ouh lala Google détruit la planète. La mode est à reporter ces coûts sur l'IA, ça n'est plus Google mais l'IA qui détruit la planète. Mais en fait c'est assez faux, les data centers c'est comme les transports en commun, ils mutualisent les coûts environnementaux parce que c'est l'intérêt des multinationales que d'optimiser leur utilisation. Un bus consomme plus qu'une voiture, mais si dans le bus il y a 50 personnes, alors le bus est une solution bien plus sobre. Pour le numérique c'est pareil, un serveur dans un datacenter demande plus de ressources qu'un PC, mais comme des centaines ou des milliers de personnes mutualisent ce serveur, le coût écologique par utilisateur est négligeable.

  • # Un peu de confusion

    Posté par  . En réponse au message Y aura-t-il un jour l'émergence d'une alternative libre à android ? . Évalué à 10 (+7/-0).

    En fait, Android est libre, c'est un OS basé sur un noyau Linux, et dans une grande majorité les licences associées sont GPL / Apache. La situation n'est donc absolument pas comparable avec un PC vendu avec Windows par exemple. Par contre, Android n'est pas une distribution communautaire, donc le public ne peut pas voir et intervenir dans son développement, ce qui n'empêche pas le logiciel d'être libre.

    En pratique, ce qui empêche tout un chacun d'installer des distributions alternatives sur leur smartphone, c'est multifactoriel, mais il y a des aspects hardware (comme il n'existe pas d'interface normalisée entre l'OS et le matériel sur ces machins ARM comme il peut en exister sur les PC, le support matériel est bien plus complexe et il faudrait essentiellement une image de la distribution pour chaque modèle de téléphone), et des aspects commerciaux (le fait que la plupart des vendeurs de smartphone bloquent les droits des utilisateurs pour de multiples raisons, qui rendent encore plus difficile et potentiellement "dangereux" pour le matériel l'installation d'OS alternatifs).

    il y a sans doute quelque chose qui m'échappe dans la complexité à développer un tel système

    Sans être plus expert que toi, je crois que le problème n'est pas de sortir une image qui fonctionne sur un modèle particulier. Le problème c'est de faire fonctionner ta distribution avec une multitude de modèles. D'ailleurs, la plupart des constructeurs n'installent pas la version officielle d'Android, ils développement une version patchée pour fonctionner avec leur hardware, avec des pilotes ou des micrologiciels pas forcément libres; cette complexité explique aussi certainement le manque de support à long terme. Tu imagines que si même Samsung a du mal à sortir des OS rétrocompatibles avec leurs modèles d'il y a 2 ans, la tâche de faire fonctionner un système sur des modèles de plusieurs marques, de tester les mises à jour dans cette jungle, et de gérer les bugs et les problèmes de compatibilité ne semble pas à la portée d'une communauté.

  • [^] # Re: AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 3 (+0/-0).

    J'ai des doutes là-dessus.

    Bah il y a des chiffres, quand même, c'est pas une opinion. Par ex:

    https://www.alternatives-economiques.fr/sites/default/files/public/media/20160401/A356079A.GIF

    (par contre ça a l'air très lissé, je ne suis pas sûr si ça n'est pas le résultat d'un modèle).

    Mais en 2025, ça me semble moins sauter au yeux que le chômage n'a pas augmenté depuis 1960.

    C'est parce que 1960 est le minimum sur les 200 dernières années. Mais disons que depuis les chocs pétroliers (~ 1980), la productivité a fait +50% et le chomage structurel semble constant.

  • [^] # Re: Ras-le-bol de l’IA ! Résistons !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 2 (+1/-2). Dernière modification le 03 juillet 2025 à 17:36.

    Moi aussi. C'est juste une liste d'arguments dont la plupart sont factuellement faux, et la plupart sont également complotistes (l'idée que les LLM ont été conçus pour manipuler les réseaux sociaux, c'est confondre la motivation de la conception et l'utilisation qui en est faite). C'est ce qui arrive quand tu pars de la conclusion; l'idée c'est "l'IA c'est de la m*** et ça devrait être interdit", et une longue liste d'arguments est reconstituée n'importe comment pour tenter de convaincre, sans aucune considération pour la qualité de l'argumentation (il faut juste mettre un grand nombre de trucs).

    Comme d'habitude, il faut 10 minutes pour écrire une page d'arguments absurdes, et il faudrait des jours pour les réfuter. L'argument du copyright est par exemple totalement contradictoire. Ça fait 30 ans sur ce site que tout le monde hurle contre le propriétaire, contre la main-mise des multinationales sur la culture qui devrait être dans le domaine public, etc, et là, paf, les IA se nourrissent de contenu copyrighté pour sortir du 100% domaine public à volonté et tout un coup on s'offusque, "oh lala, les pauvre multinationales de l'industrie de la culture, ils sont volés". Le foutage de tronche intégral. Et au passage, l'argument du changement de licence du code libre c'est une hallucination. Ça vient probablement d'UN tweet il y a plusieurs années sur la première version de Github copilot qui était surparamétrée et qui pouvait sortir, lors de requêtes très spécifiques, des blocs de code entiers et des bouts de licence. N'importe quel utilisateur des générateurs de code modernes sait que cet argument est du 100% bullshit, un LLM bien paramétré ne sort jamais un bloc de données d'entrainement reconnaissable. Cette idée, c'est de l'hallucination non-IA; l'entrainement des LLM avec du code GPL et la publication des sorties de ce modèle sous domaine public sont entièrement compatibles avec l'esprit et la lettre des licences libres, car la sortie n'est pas un travail dérivé au sens de la propriété intellectuelle. Certains regrettent peut-être ne pas avoir anticipé une telle situation, et d'avoir publié leur logiciel sous une licence qui permet l'aspiration et l'étude de leur code par des algorithmes, mais c'est du ouin-ouin, et ça n'est certainement pas un argument contre l'IA. (l'aspiration illégale d'oeuvres culturelles, ça l'est éventuellement plus, mais ça n'est pas de ça dont on parle ici).

    Parmi les arguments débiles contre l'IA, il y a aussi l'histoire de "c'est juste des méthodes de complétion automatiques". Quand tu comprends les progrès théoriques et technologiques qu'il y a eu sur les 5 dernières années sur les modèles de langage, ça revient à dire qu'un moteur thermique c'est juste du feu. Mais évidemment, ça ne colle pas avec l'argument de la "hype", comme quoi ça serait des jouets sans avenir et que de la com'. Alors on préfère rester sur "hin hin en fait ça fait des trucs triviaux", mais c'est complètement faux.

  • [^] # Re: AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 3 (+0/-0).

    Bah oui, ça n'est pas contradictoire. La croissance c'est la croissance du PIB, et le PIB mesure le flux d'argent, donc il est possible de le faire croitre "indéfiniment".

    Je n'ai pas dit que c'était une bonne mesure de la richesse à long terme, notamment justement parce que ça mesure le flux et pas le stock. Si tu extrait toutes tes ressources minières (par ex l'Arabie Saoudite), tu vas avoir un PIB de brutasse, mais tu ne mesures pas à quel point tu t'apauvris sur le long terme. Pareil si tu détruis l'environnement.

    Peut-être qu'un argument est que tout le monde se fiche de la richesse à long terme, ce qui importe (pour les élections par exemple) c'est l'impression instantanée de richesse.

  • [^] # Re: AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 3 (+0/-0).

    C'est le soucis du PIB, il évalue la production et l'échange de ressources, il n'évalue pas un patrimoine existant.

    Je ne suis pas certain qu'il existe un seul économiste qui pense que le PIB est un bon indicateur ni que l'optimiser est un objectif intéressant. Le PIB mesure le flux de pognon, y compris l'argent de la drogue, de la corruption, et les revenus de la vente des bijoux de famille; ça n'est donc pas un bon indicateur de la richesse future.

  • [^] # Re: Ras-le-bol de l’IA ! Résistons !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 5 (+2/-0).

    Tant que le mouvement anti-IA sera porté par l’ignorance et l’auto-intoxication (et parfois malheureusement le mensonge), le mouvement anti-IA n’ira nulle part.

    C'est d'ailleurs assez ironique qu'un reproche majeur fait aux LLM (le fait qu'ils peuvent parfois halluciner des trucs complètement faux mais les énoncer d'un ton docte) est exactement la tactique employée par les anti-AI :-)

  • [^] # Re: AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 2 (+1/-2). Dernière modification le 03 juillet 2025 à 12:18.

    moi même je pourrais vivre sans travail. Je sais comment m'occuper.

    Mais est-ce que tu peux subvenir à tes besoins sans travail?

    Le soucis est la répartition de la richesse

    Mais c'est aussi la production de la richesse, tu dois produire avant de répartir, et l'accaparement d'une partie de la richesse par ceux qui la produisent est nécessaire pour maintenir leur motivation à le faire (autrement il n'y a plus rien à partager).

    Cela me paraît particulièrement malsain de pousser à l'évolution de cette techno sans avoir au préalable mis en place de quoi rendre la situation acceptable. C'est une fuite en avant.

    L'histoire de l'humanité est une fuite en avant. Est-ce qu'on a "mis en place de quoi rendre la situation acceptable" quand on a développé l'imprimerie, l'industrie, l'automobile, le transport aérien, la contraception, la technologie nucléaire? L'amélioration de l'hygiène a permis une réduction drastique de la mortalité infantile, donc une augmentation dingue du taux de croissance de la population, avec tout un tas de conséquences (dégradation de l'environnement, modifications sociétales, dilution des héritages…); est-ce qu'il aurait fallu "mettre en place de quoi rendre la situation acceptable" avant d'imposer les égouts, le savon, et les antibiotiques? Est-ce que Torvalds ou Stallman auraient dû organiser des groupes de reflexion pour savoir s'ils fallaient qu'ils se lancent, en prédisant les pertes d'emploi dans l'industrie du logiciel proprio? On peut se gargariser d'un ton docte sur le mode "asseyons-nous et réfléchissons aux conséquences avant de décider collectivement si une technologie doit être autorisée et encouragée", mais tu veux faire quoi? Des Grenelle, des commissions, des rapports, des discours, des consultations citoyennes, bref, brasser du vent? C'est ça l'avenir souhaité, une société de doctes gargariseurs qui ne font rien à part deviser, sans jamais rien décider au final? Est-ce que ça n'est pas le meilleur moyen pour devenir une annexe de la Chine en 2050, le pays des gargariseurs, qui glosent sans fin sur un avenir qu'ils ne peuvent pas connaitre?

    Évidemment que quand on fait quelque chose on prend le risque de faire des erreurs. Mais quand on fait rien du tout on est certain qu'on va finir écraser par un monde qui évolue et qu'on ne comprends plus. S'il y a des choses à mettre en place, c'est un accompagnement par des règles éthiques, environnementales et économiques, mais des moratoires pour laisser les gloseurs gloser, c'est laisser les clés du monde aux glandus.

  • [^] # Re: AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 3 (+0/-0).

    Mais si Anthropic "gagne" la course, je ne vois pas trop ce que cela changera en pratique en fait. Cela ressemble plus à une excuse pour faire du business as usual et à participer à une prophétie auto réalisatrice que d'avoir contribué à améliorer le sort de l'Humanité.

    J'ai l'impression que c'est l'idée de "l'outil entraine des gains de productivité qui vont entrainer du chômage ce qui va rendre les gens malheureux", qui n'est pas vraiment un argument : c'est une sorte de constatation (un peu comme "on va tous mourir"), ça ignore qu'une grande majorité de nos concitoyens associent leur bonheur à leur pouvoir d'achat (donc à des gains de productivité perpétuels), qu'inventer des outils ça définit notre espèce, qu'une fois inventé un outil ne peut être "désinventé" (il y a une orientation de la flèche du temps dans l'histoire des idées). Et le plus gros problème à mon avis, c'est que l'alternative ("privons-nous d'outils existants pour maintenir une masse de travail pour nous occupper") semble non-seulement économiquement absurde, mais en plus psychologiquement aliénante; il y a deux contextes dans lesquels on se permet de faire à la main ce qu'une technologie permettrait de faire facilement : les loisirs et les camps de concentration.