romain a écrit 737 commentaires

  • [^] # Re: libre !=religion

    Posté par  . En réponse au journal ULB plus si libre.... Évalué à 3.

    Dans ces conditions faire venir parler un musulman conservateur revient à s'attaquer aux valeurs d'une université qui s'est opposer pendant tellement de temps aux catholiques conservateurs.
    Une université qui refuse le débat d'idées, serait-ce avec quelqu'un qui a précisément des vues contraires, voir abjectes, c'est pour le moins déroutant.

    Être une université laïque ne signifie pas, d'une part, refuser un enseignement ou un débat sur les faits et croyances religieux, ni d'autre part que les acteurs du débat soient athées, voir aient une orientation totalement uniforme et anti-quelquechose. Simplement parce le "laïque" arrive après le "université".

    Ce n'est donc pas tellement le "libre" de ULB qui me semble déplacé dans ces conditions, c'est plutôt le "université".
  • [^] # Re: Pourquoi pas Mandriva ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche L'Assemblée nationale française sous Ubuntu. Évalué à 2.

    C'est ridicule. Comment construire quelque chose ensemble si l'on est déjà pas fier de soi-même, de ses origines, de son histoire particulière ?

    (la fierté étant ce sentiment proche de la reconnaissance, lorsqu'il n'est pas malsain)
  • [^] # Re: que fait-je de mon espace cerveau libéré ?

    Posté par  . En réponse au journal nepomuk. Évalué à 6.

    Honnêtement, regardez les évolutions récentes de notre civilisation (techniques, culturelles, etc...). Que voit-on ? rien.
    Il y a dix ans... on était en 1997... hé bé.

    Sans refaire une liste, c'est vrai que dans le domaine des télécoms et de l'informatique, depuis, on n'a pas assisté à de révolution fondamentale, sur le plan technique. Sur le plan de l'intégration sociale de ces technologies, par contre, on ne peut pas dire qu'il y a eu un sacré mouvement. À l'époque, toute cette technologie était non seulement peu stable, pas prête, peu intégré, de mauvaise qualité, mais totalement inaccessible au grand public.

    Il y a dix ans, tenir une conversation en quasi temps réel, de visu, avec une qualité d'image télé avec quelqu'un à l'autre bout de la planète, d'où que l'on soit, pour le prix d'un abonnement fixe modique était inimaginable.

    Il y a dix ans, se balader dans la rue avec un téléphone portable que l'on peut interroger pour savoir où l'on est, s'il y a un restaurant recommandable dans le quartier, s'il y a un ciné à côté et quels films passent, c'était de la science fiction.

    Il y a dix ans, pouvoir filmer n'importe quoi avec une boite qui tient dans la poche et le publier ensuite sur un média accessible à tous, et permettant à tout un chacun de contribuer était inimaginable pour la plupart.

    Les révolutions ne se font pas que dans la technique. S'il n'y a pas les usages qui vont autour, elles ne servent à rien.

    On voit clairement que nous sommes dans une société qui stagne.
    Pour ma part, je pense que ceci est du au capitalisme
    Blabla. Le capitalisme n'est pas coupable de tous les maux. Et je ne vois pas stagner la société. Seulement, le gros de l'innovation des prochaines années n'aura à mon avis pas lieu dans les télécoms ni dans l'informatique. Plutôt dans la biologie, la robotique ou dans les nanotechnologies.

    Et encore, comme il y a 10 ans pour l'informatique, la plupart des bases sont déjà là, seulement elles ne sont pas prêtes, trop chères, inaccessibles ou encore de peu d'intérêt pour le grand public.
  • # Éternelle rengaine^W question...

    Posté par  . En réponse au journal l'arrivée des .mobi, site prévus pour l'affichage sur un téléphone portable. Évalué à 7.

    Quel est l'intérêt du .mobi par rapport à une utilisation intelligente du protocole HTTP ?
  • [^] # Re: Bonnes pratiques, motifs

    Posté par  . En réponse au journal Libertés d'utilisateurs et applications hebergées. Évalué à 3.

    Je me réponds, pour détailler un peu plus les points ci-dessus (qui ne sont, à mon avis, qu'un sous ensemble de ce qu'on pourrait exiger ; d'autres idées ?).

    * Pouvoir se dés-inscrire et supprimer intégralement ses données
    Questions à résoudre :
    * comment conceptualise-t-on et définit-on concrètement des systèmes informatiques reposant sur l'utilisation de données utilisateurs, de telle façon que la suppression de ces données sont prévues, et laissent le système dans un état stable ?
    * quelles données peut-on néanmoins conserver, et pourquoi, dans quel but ?
    * peut-on imaginer un système de récupération de données précédemment supprimées (ou rendues inexploitables sans l'intervention - lire, la réinscription - de leur ayant-droit) ?

    * Pouvoir importer ses données à un format standard
    * Pouvoir exporter l'intégralité de ses données à un format standard
    Questions à résoudre :
    * quelles sont ces données ?
    * pour chacunes :
    * existe-t-il un (ou +) format normalisé ou standard, interopérable, effectivement exploitable depuis plusieurs plateformes ?
    * existe-t-il un service universel de traduction de ces données d'un format vers un autre ?

    * Garder la propriété de ses données
    Ce point-là est le plus simple, c'est essentiellement un problème contractuel (d'où licences).

    * Avoir la garantie de la non divulgation de ses données
    Problème contractuel d'une part, technique de l'autre (comment s'assure-t-on que les process ne permettent pas, ou rendent difficiles une divulgation des données, comment s'assure-t-on que ces process sont effectivement en place et intègres ?).
  • [^] # Re: Ce que j'y vois de bien.

    Posté par  . En réponse au journal Le web 2.0 ne fait plus assez de buzz? Pas d'inquiétude, voilà le web 3.0. Évalué à 2.

    Quand on parle du loup. Un exemple de service qui peut être proposé _autour_ de celui de l'identité : https://www.venyo.org/ .
  • # Bonnes pratiques, motifs

    Posté par  . En réponse au journal Libertés d'utilisateurs et applications hebergées. Évalué à 6.

    Revendiquer ces libertés, c'est bien.

    Contribuer à faire émerger des recommandations, des modèles de processus, voir même des pratiques complètes et validées, à implémenter directement, c'est mieux.

    Parce que, je parle dans mon cas, en tant qu'éditeur de services en ligne, je préférerais nettement avoir un système dans lequel je peux considérer que les données personnelles d'un utilisateur sont (dé)branchables à loisir.

    Seulement, dans la plupart des systèmes (forums, wikis, CMS, e-commerce, plateformes collaboratives variées, réseaux sociaux), aujourd'hui, lorsqu'on supprime des données clients, voir même le profil client dans son intégralité, "de drôles de choses de passent", pas forcément prévues, ni même voulues.

    Au niveau technique, ce n'est pas hyper compliqué. Encore faut-il décider quoi supprimer, quoi conserver, et comment informer l'utilisateur des conséquences diverses (genre, si le gars vire son compte et toutes les informations associées, il ne faut pas qu'il imagine y avoir de nouveau accès s'il se réinscrit derrière - cas rencontré fréquemment, pourtant ; de même, il y a des données qu'on ne peut tout simplement pas supprimer, pour des raisons commerciales et légales - factures ; il y a encore les données publiques, tels que les posts dans un forum, les articles ou les contributions dans un wiki - que deviennent-elles lorsque l'utilisateur veut être effacé du système ?).

    Au niveau technique donc, ce n'est pas compliqué, à condition que les choses soient claires. Le sont-elles déjà ?
  • [^] # Re: Ce que j'y vois de bien.

    Posté par  . En réponse au journal Le web 2.0 ne fait plus assez de buzz? Pas d'inquiétude, voilà le web 3.0. Évalué à 1.

    Parce que tu fais confiance à ta banque toi ?
    Oui. Tout en sachant les limites de cette confiance, qui reste contractuelle.

    Si je pouvais me passer de ma banque, moi je le ferais sans hésiter.
    "Back to the trees?". Libre à toi.

    Mais je ne vois pas pourquoi je me passerais des services de personnes qui se spécialisent dans un certain service, me permettant de me concentrer à mon tour sur quelques choses plus précises.

    C'est valable pour la banque comme pour mon boulanger, pour mon électricien, pour mon menuisier, mon garagiste et j'en passe.

    L'organisation d'une société, et par tant l'économie, repose sur la confiance de chacun des individus dans l'autre et dans l'activité qu'il mène. Des normes peuvent apparaître, qui servent de référence (audits et contrôles divers).

    Que cela puisse dans certains cas foirer n'est pas une raison suffisante pour ne pas jouer le jeu du tout.

    La gestion de l'identité en ligne, des données, c'est une branche de service qui s'apparente fortement à celui de la banque. Si on a un/des prestataires qui affichent leur code de conduite, montrent qu'on peut leur apporter un crédit suffisant, j'applaudis.
  • [^] # Re: Ce que j'y vois de bien.

    Posté par  . En réponse au journal Le web 2.0 ne fait plus assez de buzz? Pas d'inquiétude, voilà le web 3.0. Évalué à 1.

    Effectivement, c'est plutôt inquiétant de sous-traiter la conservation et l'archivage de ses données à des entreprises tierces.
    Pas plus inquiétant que de confier son crédit (au sens large) et sa vie (par simple lecture des données qu'ils obtiennent de par leur activité) à une entreprise tierce : la banque.

    C'est son métier, et une déontologie certaine s'y trouve.

    Héberger les données de quelqu'un pour l'archivage ou pour l'usage au jour le jour, c'est pratiquement le même métier, à un bémol près : avec l'archivage de données, on peut mettre techniquement en place un système de chiffrement qui ne rend celles-ci facilement accessibles qu'au client/propriétaire de ces données.
  • [^] # Re: l'article

    Posté par  . En réponse au journal Insolite ou pas?. Évalué à 2.

    - techniquement : un génome énorme = cher à reséquencer (quelques millions de dollars aujourd'hui)
    Si le message à récupérer/utiliser/exprimer est très important *, voir vital, le coût peut devenir éventuellement acceptable. Sans parler du fait que cela deviendra sans doute de moins en moins cher de toutes façons.

    * Important : transmission d'une information au travers de plusieurs générations ? reconstitution complète et valide, artificielle d'un individu à partir d'un fragment de lui-même ? Ca a déjà été abordé en SF.
  • [^] # Re: ESR

    Posté par  . En réponse au journal ESR passe sous ubuntu. Évalué à 2.

    Oui, enfin, je ne le connais pas davantage avec ça ; à peine. Je connais ce que d'autres en disent. :-p
  • # Hmmm... c'est presque vendredi

    Posté par  . En réponse au journal [HS] Paris nous offre le Wi-Fi en toute illégalité.. Évalué à 9.

    est totalement illégal, ce qui est une raison suffisante pour ne pas le mener à bout
    L'illégalité est loin d'être une raison suffisante pour ne pas faire quelque chose. Relire Antigone (celle d'Anouilh suffira).

    totalement bloquer le marcher.
    Ou en ouvrir un autre.

    Développer la voix sur IP, ça pète ausssi complètement le marché des opérateurs téléphoniques classiques. Internet en général pète complètement le marché de l'imprimé. Mais ça ouvre d'autres marchés différents et complémentaires.
  • [^] # Re: ESR

    Posté par  . En réponse au journal ESR passe sous ubuntu. Évalué à 2.

    En caricaturant il se prend pour une star...
    Je ne connais pas le monsieur, mais effectivement, c'est caricatural. Si c'est se prendre pour une star que de tenir mordicus à des critères qu'on s'est fixé pour soi-même ou les autres... ou va-t-on ?

    Dehors ! :-)
  • [^] # Re: Non, non et non

    Posté par  . En réponse au journal Le procès des caricatures de Mahomet. Évalué à 0.

    Du coup, la religion (« ce qui relie ») devient encore ce qui sépare les peuples après les avoir rapprochés.


    On peut dire ça de beaucoup de choses, depuis le sexe jusqu'à la gastronomie en passant par la politique et les désastreuses interros de maths.
  • [^] # Re: Détournement PC de vocabulaire

    Posté par  . En réponse au journal Le procès des caricatures de Mahomet. Évalué à 3.

    Heureusement, sinon le succès marketing n'aurait pas été le même...
  • [^] # Re: Bon si c'est vendredi...

    Posté par  . En réponse au journal Apple et vente liée. Évalué à 4.

    Ça dépend lesquels.

    Cela dit, avec Apple, malgré tous les défauts qu'on peut lui reconnaître, on réalise qu'une informatique simple, au service de l'utilisateur, ça ne se résume pas à une question de licence pour le logiciel.

    Parce que côté intégration, stabilité, consistance des interfaces et "je ne me mets pas en travers du chemin de l'utilisateur", c'est tout de même bien, bien loin devant un linux avec Gnome ou KDE.

    Je n'ai pas honte de le dire. J'ai installé ça à mes parents après Linux et Windows, et quand ils m'appellent, ce n'est plus pour me dire que ça a planté ou me demander quand je viens pour leur montrer comment tel ou tel truc peut bien marcher.

    Certes. Ce n'est pas que du logiciel libre. Mais ça rend un grand, grand service.
  • [^] # Re: Vive la liberté d'expression (mais seulement quand on est d'accord)

    Posté par  . En réponse au journal Le procès des caricatures de Mahomet. Évalué à 3.

    Dans le sens contraire, il est impossible de prouver l'existence de Dieu, qui n'est pas l'objet d'un postulat, ni d'un procès, mais d'une foi ou d'un choix.

    Ce sont des choses différentes.
  • [^] # Moi, je râle pas

    Posté par  . En réponse au journal Apple et vente liée. Évalué à -8.

    parce que MacOS X vaut largement son prix.
  • # La news commence par...

    Posté par  . En réponse au journal La FSF serait sur le point d'interdire à Novell de distribuer Linux. Évalué à 10.

    "According to a recent Reuters report, ".

    Donc autant dire que :
    - outre le fait que la quasi-totalité des gens ne sait ce qu'il y a vraiment sous l'accord Novell/Microsoft, ni si c'est vraiment, factuellement préjudiciable aux uns ou aux autres, hors l'effet d'annonce,
    - personne ne sait si cette info est certaine ou un hoax,
    - c'est vendredi.
  • [^] # Re: Délit d'opinion …

    Posté par  . En réponse au journal Le procès des caricatures de Mahomet. Évalué à 4.

    Là, on rentre au coeur de la question : qu'est-ce que le _mariage_ ? (pas l'union, le _mariage_).

    Comment et pourquoi socialement s'est-il imposé, implicitement puis explicitement ?
  • [^] # Re: coran et terrorisme, meme combat

    Posté par  . En réponse au journal Le procès des caricatures de Mahomet. Évalué à 3.

    C'est un peu insuffisant : dire "un contexte violent" ne renseigne ni sur :
    - qui est l'oppresseur,
    - qui est l'oppressé,
    - quelles sont les conditions qui ont mené à cette situation,
    - quelles sont les aboutissements qui ont suivi.
  • [^] # Re: Non, non et non

    Posté par  . En réponse au journal Le procès des caricatures de Mahomet. Évalué à 1.

    Ce que j'adore dans toutes les religions, c'est cette facilité déconcertante à rédéfinir en fonction du contexte social de l'époque
    Réciproquement, c'est cette facilité de dissocier la religion du contexte social et de l'époque où elle se trouve, et d'oublier ce même contexte.

    En d'autres mots, d'interpréter le passé en essayant de le faire correspondre dans le contexte du présent.

    Ca fait des milliers d'années qu'on est emmerdés par "le 1% de fanatiques qui discréditent les autres", au point qu'il n'existe que très peu de pays officiellement laïcs (sans concordat ni religion d'état).
    Une autre explication raisonnable, en toutes hypothèses, pourrait également être que la religion est un fait social humain inéluctable, sur le long terme.

    Une autre, également, et complémentaire éventuellement, serait qu'il est du coup extrêmement complexe de passer d'une société construite d'abord autour des symboles d'une religion, à une société construites autour de symboles qui lui sont, non pas propres, mais strictement nécessaires, et définis indépendamment d'une religion ou d'un système de pensée qui serait potentiellement étranger à l'intérêt commun de la société.

    Un élément en faveur de cette deuxième hypothèse pourrait être l'apport partiel, mais assez conséquent du christianisme dans la construction des sociétés européennes, par leurs systèmes de pensée, mais aussi par leurs structures sociales fondamentales (services d'état civil, hospitaliers, universités) qui ont été jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, essentiellement assumées par des cadres religieux, avant que le traité de Westphalie notamment amorce la création d'Etat-nations indépendants de la sphère religieuse.

    d'arreter d'essayer d'influer sur la politique locale et la vie des gens qui n'en ont rien à battre
    Le "problème", c'est qu'une religion définit forcément un système de symboles et de valeurs. Et que même si elle reste pratiquée dans la sphère privée, elle n'en influe pas moins la sphère publique de par la présence et l'activité des individus dans celle-ci.

    Robespierre (et ses comparses) l'avait d'ailleurs bien compris, et on chercher à contrôler le phénomène en tentant d'une part de soumettre les religieux à la République, d'autre part à créer un culte de l'Etre Suprême tout nouveau tout neuf, et enfin en purgeant le pays de ceux qui ne pensaient pas dans le seul intérêt de la révolution, tel qu'il était compris par les puissants du moment. Ca a été, outre un bel échec, une fameuse boucherie.



    et ce, généralement par des procédés puant la malhonneteté intellectuelle comme dans le cas de ces caricatures publiées par charlie hebdo. (il fallait oser la plainte pour racisme contre charlie hebdo :) ).
    Pas besoin d'être religieux pour porter plainte contre un journal. Suffit de se sentir offensé et d'avoir l'envie et les moyens de se pourvoir en justice. Après, c'est le boulot de cette dernière.
  • [^] # Re: Non, non et non

    Posté par  . En réponse au journal Le procès des caricatures de Mahomet. Évalué à 6.

    Si tu considère que la bible n'est pas la parole de Dieu et que c'est un self service ou tu peux choisir ce qui te plaît et refuser ce qui ne te plaît pas alors comment déterminer ce qu'est un chrétien ?
    C'est bien pour cela que l'on ne se repose pas sur la seule Bible, ni sur les opinions de chaque individu ; il y a (dans le cas du christianisme) :
    - une Ecriture (la Bible),
    - une foi (le credo),
    - une Tradition apostolique (par la succession des apôtres), qui fonde en partie la doctrine,
    - une l'Eglise (la communauté des croyants).

    Ce qui "assure" d'un même point les fondamentaux et l'évolution au cours des siècles dans la société.

    Après, on y adhère ou pas, de loin ou de près.
  • [^] # Re: Détournement PC de vocabulaire

    Posté par  . En réponse au journal Le procès des caricatures de Mahomet. Évalué à 4.

    Donc contentons nous de lutter contre les intolérances quelles qu'elles soient.
    Ben non. C'est un choui plus subtil que ça.

    Parce qu'une intolérance, en soi, ça ne veut rien dire. Intolérance à quoi ?

    C'est en fonction des sujets et objets, et seulement de ça, qu'on peut se décider sur la justification de lutter contre ou non telle ou telle "intolérance".

    On peut refuser, ne pas tolérer quelque chose, sans que ce soit quelque chose de fondamentalement négatif. Et je ne parle même pas des degrés de (in)tolérance.

    Gaffe, parce qu'on va finir par faire du mot "intolérance" le même épouvantail sans forme et signification que "totalitarisme" et "fascisme".
  • [^] # Re: Détournement PC de vocabulaire

    Posté par  . En réponse au journal Le procès des caricatures de Mahomet. Évalué à 4.

    Mais les caricatures qui se moquent de la communauté chrétienne sont sûrement mieux acceptées; ils ont eu le temps de s'y faire.
    Donc, finalement, une chose deviendrait plus ou moins acceptable, selon que la personne qui la subit l'accepte ou non ? Le justifiable serait donc fonction de l'acceptable ? Je ne le pense pas.

    Je ne crois pas non plus qu'elles soient mieux acceptées :

    - elles sont d'une part perçues avec plus d'àquoibonisme. Les communautés chrétiennes sont en phase avec le terreau social européen d'où elles viennent : nombreux sont ceux qui croient que l'humilité consiste à se taire et à s'effacer, quitte à laisser le faux prendre la parole.

    Le problème avec cette attitude-là, c'est qu'elle fait engrenger les frustrations jusqu'au ras-le-bol. Je suppose que vous ne direz pas à votre môme qui vous explique que ses copains de classe n'arrête pas de l'emmerder "laisse faire, va, ça va passer, ce sont des cons" ; viendra un moment où il faudra avoir une attitude plus active.

    - elles sont d'autre part perçues avec plus de recul, de réflexion, de discussion. Ce qui est faisable lorsque l'information circule bien, de façon juste et vérifiable (ie, sans être déformée sur les faits ni les intentions des uns et des autres - tâche ardue s'il en est).

    Pour ma part, à l'époque faste des images Volkswagen, Benetton, Flint, Amen, Da Vinci Code et j'en passe utilisant des symboles religieux, mon premier réflexe a été d'essayer de voir et comprendre l'intention derrière l'image, et construire ma réponse en fonction de ça.

    Ben... dans la plupart des cas, ça ne vaut pas tripette. L'idée derrière est souvent faiblarde ou trop compliquée, la réalisation parfois réussie artistiquement. Donc, soit. Les symboles sont faits pour être utilisés, après tout. Que ce puisse être avec intelligence, mais c'est une qualité rare, surtout lorsqu'on s'adresse aux masses.

    Je me rends compte que j'ai utilisé deux fois le terme communauté, ce qui montre bien ce dont j'ai peur: le communautarisme.
    Pourtant, on a peur de ce qu'on ne connaît pas. Et si ça peut te rassurer, il me semble que le terme de "communauté" est une peau de banane.

    Le problème n'est pas dans la "communauté" ; des communautés, il y en a partout, c'est ouvert, elles se fondent autour de valeurs diverses et leurs membres s'y reconnaissent, évoluent.

    Le problème est dans la nature et l'attitude des communautés, et dans le risque qu'il y a d'en voir prétendre à la prééminence sur les autres, par exclusion ou soumission de celles-ci. On est d'ailleurs bien placés, quand on fricote avec le logiciel libre, pour le savoir... on ne peut pas dire que la "communauté du libre", outre être un concept variable, fasse envie à tout le monde, vue l'attitude de certains de ses "membres".

    Le problème est également dans la représentation (faussée) que l'on peut se faire de la notion de communauté en général, et de telle ou telle en particulier. Ou que telle communauté peut se faire elle-même.

    Je le répète : on a peur de ce qu'on ne connaît pas, et nommer une chose, même si cela est une première étape dans la connaissance de celle-ci, ne suffit pas. Il faut aller au devant de nos peurs.

    Malgré le peu de sympathie qu'il m'inspire, Sarkozy a oh combien raison lorsqu'il dit qu'il ne s'adresse pas aux hétérosexuels, aux homosexuels, aux catholiques, aux juifs, aux musulmans, à ceux d'origine italienne ou algérienne, que sais-je, mais aux français.

    Ca ne veut pas dire que chacune des identités particulières ci-dessus (et cumulables de diverses façons) n'ont pas d'importance. Cela veut juste dire que ce qui doit fonder tout ce petit monde, c'est un intérêt qui dépasse celui particulier de chacun, qui est celui de la patrie, de la nation ou de la République (parce que nous sommes là dans ce contexte particulier : la France).

    La patrie ou la nation sont indéniablement des concepts qui réunissent des personnes, forment donc des communautés. Pas les seuls, pas les plus significatifs, cela dépend des gens. Les idées, les religions, les projets en sont d'autres.

    Reste à définir ce qu'est la France, et être français...

    On commence à voir des communautés qui sont intouchables à cause du politiquement correct,
    Pourtant, le politiquement correct est le language le plus insultant qu'on puisse avoir : parce qu'on n'ose plus nommer les choses pour ce qu'elles sont, on essaie de réinventer une langue insipide, contorsionnée, insensée.

    Et on finit même pas ne plus savoir ce qu'on raconte. Ma dernière trouvaille est "your significant other", pour parler de mon épouse.

    C'est 1984, mais par le bas : tout le monde guette le faux pas de l'autre, non pas en fonction de critères objectifs fondant une société, mais en fonction de critères subjectifs.