Journal Un Anti-Hadopi à l'Hadopi ?

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jan.
2012

On s'inquiétait récemment de voir le conseil de l'Hadopi tourner en sous-effectif. Qu'on se rassure, ils y a des gens là-haut qui y travaillent : ainsi le président du Sénat Jean-Pierre Bel annonce-t-il la nomination de Didier Mathus au dit conseil. Le seul petit problème, c'est que ce dernier est un opposant notoire à la loi au conseil de laquelle il va désormais siéger. Et pas des moindres, puisqu'il avait notamment appelé à une manifestation anti-Hadopi.
Sa nomination devrait paraître au journal officiel en fin de semaine prochaine.

Des questions viennent immédiatement, notamment : comment Hadopi et son conseil de neuf membre pourront-ils tourner avec un opposant dans leurs propres rangs ? L'intéressé nous fournit quelques pistes de réflexion :

"J’ai trouvé cette idée saugrenue dans un premier temps. [...] Je considère aujourd’hui cette nomination comme une mission politique avant tout. "

" [...] le Sénat devait nommer quelqu’un, alors autant que ce soit un combattant concerné. Je n’ai pas pour autant changé de position vis-à-vis d’Hadopi, je porterai mes idées au sein de cette institution qui pour moi n’a pas un très grand avenir. "

Bref, si même les nouveaux membres du conseil Hadopi ne croient plus en elle, on ne peut que conclure en se disant qu'au fond, il logique qu'en période de sport d'hiver certaines choses se mettent à sentir le sapin.

Sources :
http://ecrans.fr/Bientot-un-anti-Hadopi-a-l-Hadopi,13804.html
http://www.ecrans.fr/Didier-Mathus-a-l-Hadopi-Une,13812.html

  • # mission ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    Hadopi avait plusieurs missions, certaines étaient de façade comme la promotion de l'offre légale. Le reste étant surtout en rapport avec la répression. Il peut choisir de renverser les priorités (développement des petits vendeurs, disparition des tarifs d'accès aux catalogues des majors, rendre légal la revente si un bien est protégé par DRM, voir prix unique pour les éditeurs (un fichier de média + un prix d'achat unique + une interdiction de choisir son vendeur)).

    "La première sécurité est la liberté"

    • [^] # Re: mission ?

      Posté par  . Évalué à 4.

      Je me méfie comme la peste de l'idée d'un prix légal, ou de la création d'une officine centralisée qui serait un point de passage obligatoire pour les oeuvres.

      Ça pourrait casser totalement certains modèles de diffusion sous licence de libre diffusion (CC-NC ou assimilé). C'est comme le prix unique du livre numérique, censé être un patch sur les modèles propriétaires, et qui démolit le concept de licence libre sur une oeuvre (puisqu'il n'est plus possible de rediffuser l'oeuvre à un prix différent ou gratuitement).

      THIS IS JUST A PLACEHOLDER. YOU SHOULD NEVER SEE THIS STRING.

      • [^] # Re: mission ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Le problème concernant les licences libres de livre était de faire un prélèvement par défaut en cas d'auteur inconnu. Or il n'est pas question de ça pour le prix unique.

        Le prix unique du livre fait que les éditeurs décident du prix de vente. Les vendeurs n'ont pas le droit de baisser de plus de 5% ce prix. Il n'y pas de centralisation ni d'intervention de l'état.

        "La première sécurité est la liberté"

      • [^] # Re: mission ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        [...] qui démolit le concept de licence libre sur une oeuvre (puisqu'il n'est plus possible de rediffuser l'oeuvre à un prix différent ou gratuitement)

        Ce ne sont pas deux choses distinctes ? Il me semble que n'est pas parce que la loi interdit certains trucs que le concept de contrat entre deux parties ne vaut plus rien. Il y a bien des gens qui respectent à la lettre les CLUFs de logiciels qu'ils utilisent, même si certaines clauses de ceux-ci sont illégales.

        Ce n'est pas la première fois qu'on a une licence qui autorise l'utilisateur à faire quelque chose alors que la loi l'interdit. La WTFPL ou le Public Domain américain accordent des droits que le droit moral refuse. Pirate Sourcil t'autorise à partager ses images sous CC-BY-NC-ND, même si la Police Sarkozienne Populaire de Protection du Peuple contre les Pédophiles te l'interdit.

  • # CounterStrike

    Posté par  . Évalué à 1. Dernière modification le 05 janvier 2012 à 11:22.

    Hadopi avait plusieurs missions, certaines étaient de façade comme la promotion
    de l'offre légale. Le reste étant surtout en rapport avec la répression.

    Malheureusement, pas tout à fait.
    Sa mission première est effectivement de tenter de développer l'offre légale.
    Et cela va parfois en tapant sur les ayant-droits (et oui...)

    Sans transition :

    Un Anti-Hadopi à l'Hadopi ?

    Oui, cela arrive bien.
    Pour ma part, cela m'arrive bien de discuter avec des membres/représentants HADOPI et pourtant je suis et reste toujours anti-HADOPI (et ils le savent). Le seul truc que je vois de fiable à la HADOPI - comme disait Benjamin Bayart, lors d'une discussion publique - ce sont ses autres parties qui ne sont pas la répression. La HADOPI a d'autres missions et certaines sont loin d'être idiotes.

    Après pour le reste, la loi & co. resteront - pour ma part - un grand foutage de gueule.

    UPDATE: et merdeee, mauvais lien : je voulais répondre à Nico au dessus.

  • # Campagne électorale

    Posté par  . Évalué à 1.

    Cela sent les grandes manœuvres pas très claires... Sarkozy lâche du lest (?) en installant Didier Mathus, opposant à Hadopi. Il veut mouiller les socialistes.
    Dans la même veine Sarkozy a nommé Bernard Maris, "économiste anti-libéral" (ex conseiller d'ATTAC) , à la Banque de France.
    http://www.didiermathus.com/web/nav/listeArt.php?rub=20
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Maris

    "L'art est fait pour troubler. La science rassure" (Braque)

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