Journal La tentation de l'édition

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17
déc.
2020

Depuis la fin de l'imprimerie au plomb, bien des informaticiens se sont trouvés à faire de la composition typographique. Comme codeurs publiant sur une forge logicielle, ils produisent une documentation technique et certains d'entre eux deviennent auteurs d'ouvrages pour les professionnels. Avoir déjà mis un pied dans les métiers du livre peut conduire à gravir la marche finale. Est-ce à notre portée ? Ce journal m'a conduit faire celui-ci.

<mylife> Suite à un accident de la vie, je me suis retrouvé en état d'invalidité partielle. Ce fut l'occasion de goûter au fruit défendu. </mylife>

J'ai fait le stage qui va bien pour les créateurs d'entreprise. C'est vraiment quelque chose que je conseille de faire car ça peut vous dissuader de faire le grand saut. Vous allez y apprendre des tas de choses que vous n'imagineriez pas exister. Même si vous aviez été cadre dans une entreprise. Vous n'y apprendrez pas tout, loin de là ! Notre législation est si changeante que ce qui est vrai dans la tête du formateur ne l'est déjà plus au JO. Et puis, absorber en une semaine l'intégralité de la fiscalité, de la comptabilité, du marketing, du droit des sociétés, du droit du travail… c'est copieux et perturbant.

Avant que de plonger dans le grand bain, j'ai choisi la pataugeoire. Un GAFA me tendait les bras : je n'aurai pas à avancer un seul dollar, monsieur GAFA se chargera de tout (imprimer, commercialiser et livrer) et me reversera une coquette commission sur les ventes. Les chiffres de vente seront visibles en temps réel et les gains tomberont comme des petits pains chaque mois sur mon tout nouveau compte bancaire "pro". La vérité m'oblige à dire que ce n'était pas du pipeau. Je n'ai eu qu'à me louer de cette bonne fortune ! (voir ce commentaire dans le journal en référence.) Peu de temps après, monsieur GAFA a cessé cette offre aux éditeurs professionnels pour la réserver aux seuls auto-édités. Je n'ai pu donc ne faire affaire avec lui que pour un seul livre.

Pour ce premier titre, j'avais choisi un auteur tombé dans le domaine public. Il avait connu la gloire en son temps mais son œuvre était peu mise en valeur par sa maison d'édition vieillissante. Je n'avais donc pas d'auteur à gérer (le calcul des droits d'auteur et de la fiscalité afférente est dantesque !).

L'ouvrage était court et fut rapide à saisir au clavier. J'ai fait ce choix mais il y avait l'option de la reconnaissance de caractères ou celle du fac-similé. J'ai exclu l'OCR car je craignais de féconder plus de coquillages qu'en saisie intégrale manuelle. Après coup, je n'en suis plus si sûr car j'ai eu tendance à oublier des paragraphes entiers… Au final, j'ai passé plus de temps à corriger qu'à la frappe ! La seconde option, le fac-similé, était exclue car cela aurait été de la contrefaçon. Mais, clairement, le choix de l'édition en fac-similé me semble sensé quand c'est légalement possible. Il suffit d'avoir un exemplaire en bon état et un prestataire le scannera. Ce n'est pas si cher.

Un livre c'est un objet fabriqué industriellement mais conçu artisanalement. Si vous n'êtes pas bon dans la conception, vous ne le vendrez pas bien et passerez pour un charlot. La facture de l'imprimeur sera pourtant la même que ce soit une édition soignée ou bâclée.

J'ai fait le choix de la stack LaTeX et PostScript. Je connaissais déjà pas trop mal LaTeX et l'excellent éditeur LyX (voir ce journal). Mais la stack LaTeX est activement maintenue et j'ai eu à faire un gros effort de mise à jour. Pour les figures graphiques, la seconde édition de "The LaTeX Graphics Companion" m'a été plus qu'utile. J'avais de vagues notions de PostScript (ce langage qui a vraiment lancé la bureautique via son interpréteur dans les premières imprimantes) mais j'avais sous-estimé son héritier qu'est cet autre langage à balise : le PDF. (Sachant qu'il peut embarquer des graphiques PostScript, ce qui m'était indispensable.)

Le PDF est la lingua franca du monde de l'édition. Il est vu communément comme une boite noire. Ce n'est pas grave si l'on utilise les logiciels propriétaires des métiers du livre. Le clickodrome est bien rodé et l'on peut vivre dans une béate ignorance. Mais, ayant fait un choix logiciel osé, j'avais à en apprendre un peu plus. Le PDF étant standardisé, il n'y a qu'à lire les specs pour tout comprendre. Trois semaines plus tard j'étais un peu moins ignare et je commençais à comprendre deux trois bricoles des options des clickodromes. Ça m'a fait mal à la tête mais ce ne fut pas du temps perdu.

Une fois la première mouture de vos PDF (couverture et texte) achevée, il est possible d'en faire imprimer quelques exemplaires à prix modique chez l'un de ces nombreux imprimeurs en ligne pour les auto-édités. Là, débute la seconde phase : la relecture.

En effet, même avec la plus grande vigilance, vous allez faire des erreurs de saisie, d'orthographe, de composition. Certaines vous sauteront aux yeux immédiatement à réception de cette première version papier mais bien d'autres vous demeureront invisibles. Alors il convient soit de payer un correcteur professionnel (ce qui est onéreux) soit de mettre à contribution votre entourage. Il y a des limites aux bonnes volontés si vous persistez dans votre lubie… Les semi-professionnels peuvent être utiles pour la mise en français et l'orthographe. Une compétence introuvable à prix cassé est celle de la composition typographique. Ça rejoint la rubrique LaTeX et si vous avez le "Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale", vous monterez sensiblement en qualité.

Vous avez enfin compilé vos fichiers PDF et pensez qu'ils conviendront tel quel à l'imprimeur. Vous êtes informaticien, vous baignez dans les normes, les standards. Vous pensez qu'il en est de même chez eux. Erreur !

Une fois le rognage effectué, le format extérieur a un peu fondu. Donc les marges extérieures aussi. La reliure a grignoté les marges intérieures. On se retrouve avec des pages blanches excédentaires en fin de volume car on n'a pas encore compris que la pagination était liée aux cahiers. Les couleurs sont à géométrie variable car chaque imprimeur a sa palette. Si vous donnez ces mêmes fichiers à d'autres, vous aurez des rendus différents. Certains imprimeurs sont prolixes en information technique, d'autres sont quasiment muets. Et si les informations vous sont données, vous ne comprendrez pas tout de leur jargon. Ah, si vous comptez sur des contacts physiques pour vous renseigner, oubliez ! Tout ce passe maintenant sur Internet. Les imprimeurs ayant loupé le dernier virage technologique sont morts. Les frontières sont abolies. Vous pouvez faire imprimer à l'étranger à coût moindre que localement ou pour une qualité supérieure.

Vous aurez à apposer votre ISBN et le code barre qui va bien avec. J'ai été agréablement surpris par la facilité à acquérir un segment ISBN et à intégrer le dépôt légal. <troll> Il y a parfois des choses qui vont bien notre pays. </troll> Mais, sans ISBN, pas de fichiers définitifs pour l'imprimeur. Si vous changez d'imprimeur, même sans modifier le livre, il vous faudra un nouvel ISBN, donc refaire lesdits PDF.

Autant l'impression des livres a fantastiquement évolué ces dernières années, autant le circuit commercial est d'un archaïsme mêlé de hi-tech déroutant. Je n'ai pas assez de recul pour en parler de façon claire. Si c'était à refaire : avant même que de chercher un imprimeur, trouver le prestataire animant un réseau de commerciaux visiteurs des librairies et grandes surfaces. Ce n'est pas évident car beaucoup font à la fois de l'entreposage, de la logistique et du commercial. Il a des acteurs de dimension planétaire, d'autres plus modestes se concentrant sur des marchés de niches régionale ou thématique.

Je n'avais absolument pas étudié l'option de l'édition numérique car j'avais déjà bien assez de choses à apprendre sur les techniques traditionnelles. Mais je l'envisageais pour l'avenir. Et puis aussi j'estime que la moindre des corrections est lorsqu'on propose une version électronique est qu'il soit possible d'en avoir une version papier. À tout le moins, on peut faire un tirage court et procéder à un dépôt légal (en cas de chicane ou si un lecteur cite l'ouvrage dans les décennies à venir et qu'il n'en reste plus trace dans cyberespace).

Là où j'ai sous-estimé quelque chose est l'importance de la logistique. Grosso modo, le coût du transport du produit (le livre) équivaut au coût de fabrication. On peut baisser le coût unitaire en augmentant le nombre d'exemplaires imprimés. Mais on aura alors un coût d'entreposage qui augmentera. Dans l'autre sens, l'impression à la demande explosera le coût unitaire mais on aura zéro stock. C'est vraiment ce qui m'a dissuadé de passer du statut de "pure player" à celui de vrai éditeur. Mais bon, peut-être qu'au cinquième confinement je verrai les choses autrement !

Deux ans ont passés depuis mon incursion dans le monde des éditeurs. Des fois je me dis que je vais m'y remettre. J'ai fait des rencontres fantastiques. Il y a tout un tas de structures professionnelles qui font de leur mieux pour vous accompagner dans leurs démarches. Les salons pour les professionnels sont très précieux. Le monde du livre est envoûtant…

On peut voir l'édition comme une chasse au trésor (les prix littéraires) mais la vérité oblige à dire qu'il y a bien plus de déçus que de gagnants. Cependant, en visant le long terme : la moitié des titres en vente ne sont pas des nouveautés, les PDF n'ont pas frontières et il est possible de faire imprimer ailleurs, on peut vendre des droits de traduction et de commercialisation à des confrères étrangers… Si on a une source de revenus pérenne alors, au fil des ans, on peut accumuler les petits gains et vivre sa passion à défaut que d'en vivre.

  • # ISBM késako ?

    Posté par  . Évalué à 5.

    Je connais l'ISBN, mais l'ISBM c'est quoi ?

  • # J'aime beaucoup l'idée.

    Posté par  . Évalué à 1.

    Je suis loin d'avoir compris tous les tenants et aboutissants de ton journal, mais il m'a un peu ouvert sur les possibilités de l'édition ou plutôt, intrigué.

    Admettons que je veuille creuser un peu le sujet, voire travailler ou, trophée ultime, éditer un ouvrage, quelles pistes conseillerais-tu ?

    • [^] # Re: J'aime beaucoup l'idée.

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

      Je ne sais pas si tu es un auteur qui veut s'éditer lui-même ou si tu veux éditer les autres.

      Dans le premier cas, on est dans la même problématique que l'automédication. Il n'est pas conseillé conseillé de se soigner sans l'avis d'un professionnel mais parfois on n'a pas le choix. En matière de littérature générale (les romans par ex.), les manuscrits refusés par les éditeurs le sont pour cause de médiocrité. Je crois qu'il y a 98 % de refus. Mais il y a des contre-exemples célèbres. En matière de littérature technique ou scientifique, l'auteur a vraiment intérêt à s'adresser aux éditions spécialisées dans ces domaines. Reste le cas d'une niche non couverte par ces éditeurs : le mieux est d'en démarcher un et le convaincre d'ouvrir une nouvelle collection.

      Dans le second cas, on a deux métiers à apprendre. Le premier est celui d'entrepreneur et le second celui d'éditeur. Ce sont des choses à aborder sérieusement ET séparément. Le côté entrepreneurial est parfaitement bien balisé avec les chambres de commerce qui font admirablement bien leur boulot. Si tu as déjà eu un numéro SIRET, si tu as déjà fait des versements à l'URSSAF, tu vois de quoi je parle. Sinon, il faut commencer par le B-A BA de l'apprentissage d'une création d'entreprise dont beaucoup de matières sont communes que ce soit pour une pizzeria ou une entreprise de nettoyage. Être éditeur c'est avant tout tenir une entreprise. Rien que ça c'est un très gros morceau à avaler. Donc, si tu n'as jamais eu d'entreprise, pointe-toi au guichet d'une Chambre de commerce quelconque, avec un sourire niait, et explique ton rêve. Tu seras chouchouté, crois-moi !

      La deuxième phase est de comprendre qui fait quoi dans les métiers du livre. C'est vraiment quelque chose dont je ne suis pas certain d'avoir entièrement survolé. Ce que je sais, de façon certaine après contact auprès de nombreux professionnel, c'est que les professionnels eux-mêmes n'ont qu'une vision partielle de la chose. Dans les grosses structures éditoriales, tout le monde est spécialisé et n'a à connaître dans la chaîne que la maille précédente et la maille suivante. Les éditeurs unipersonnels (mon cas) doivent remplir les rôles de plusieurs personnes ayant fait les études qui vont bien. Rien que graphiste, ça demande au minimum 2 à 3 ans d'études. Et ça ne vous fait pas quelqu'un de très compétant en typographie fine et encore moins en tant que correcteur.

      Ça c'est le côté "traitement de texte". Il y a l'autre côté qui est la commercialisation des livres. C'est là où le petit éditeur a de gros soucis. 1. parce qu'il entre dans un jeu de quille qu'il ne connaît pas ; 2. parce que la logistique est assurée par de très gros acteurs très peu nombreux et qui ne connaissent que les diffuseurs. Les diffuseurs sont ceux qui démarchent les libraires qui seront livrés par les logisticiens (les distributeurs). Le libraire voit plus dans un livre le nom du diffuseur que celui de l'éditeur. Il faut savoir que les livres en librairie sont mis en une sorte de dépôt-vente. Le libraire ne paye les ouvrages que (typiquement) trois mois après et, s'il ne le veut pas, il les retourne à l'expéditeur. C'est ce que l'on appelle "les retours". Il y a en France une hallucinante chaîne logistique qui gère ces livraisons et ces retours. Pour entrer dans la danse, ce ne m'a pas paru évident mais je dois reconnaître que je n'ai rencontré que de gentilles personnes et que j'aurais même pu faire un mini stage en librairie pour comprendre ce fatras. Une alternative, si l'on a encore une longue vie devant soi, est de d'ouvrir (ou reprendre) une librairie et de se commercialiser soi-même. Ainsi on met un pied dans le milieu, on a le temps d'apprendre puis gravir l'échelle par la suite. C'est un processus fréquent en littérature régionaliste.

      Encore une facette : la gestion de l'auteur. s'il est mort depuis plus de 50/70 ans, ça peut sembler anecdotique. Mais il faut savoir que le droit moral peut se transmettre aux héritiers sur plusieurs siècles. Donc, publier un mort c'est comme la médecine légale, il faut respecter le défunt. Il y a le cas des auteurs morts depuis moins longtemps dont les héritiers sont inconnus et dont l'éditeur d'origine est mort lui-aussi. C'est ce qu'on appelle les "œuvres orphelines". La loi française a parfaitement encadré ceci et il convient de la suivre.

      Si l'auteur est vivant, on tombe dans les relations humaines. On est bon dans ce domaine ou on ne l'est pas. D'un point de vue juridique ou fiscal c'est un peu comme votre employé (donc, gros soucis pour les entrepreneurs novices). Mais c'est lui qui vous fait vivre et qui peut ruiner votre réputation. C'est pourquoi j'ai cru plus prudent de débuter dans le domaine public pour limiter mes champs d'apprentissage.

      • [^] # Re: J'aime beaucoup l'idée.

        Posté par  . Évalué à 3.

        Pour l'instant, je n'ai pas de projet particulier, mais ton explication a eu pour effet de me faire rêver.
        Je ne sais pas tout à fait pourquoi, mais c'est un milieu que je trouve fascinant, peut-être parce que je le regarde de loin, que c'est une machinerie mystérieuse qui tourne en fond derrière notre culture.

        J'ai pu faire de la rédaction professionnelle en tant qu'auto-entrepreneur pendant un temps ; j'avais alors la verve facile, la composition agile et souple grâce notamment à l'apprentissage du bépo. Dans mes meilleurs et plus parfaits exercices, j'alignai jusqu'à 110 mots par minute. C'était une période très agréable où j'exerçai mon imagination à créer des ponts entre les genres et il n'était pas rare que je produise, par jour, plus de 5000 mots.

        Pour autant, je suis resté un simple exécutant, je n'ai pas su approfondir.

        Lire et tenter d'absorber tes éclairages, réflexions et observations est un véritable encouragement à tout d'abord me laisser flâner en pensées mais aussi à m'accrocher au sujet. Certains diraient : comme un signe ? Peut-être un peu.

        • [^] # Re: J'aime beaucoup l'idée.

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

          Il me vient à l'esprit une rencontre dans un salon livre en Bretagne.

          Un auteur, ayant commis de nombreux ouvrages de bonne tenue sur l'histoire locale, m'a dit qu'il existait des entreprises ayant un long passé faisant faire écrire leur histoire. Une partie du tirage était pré-commandée par elles et ces livres faisaient office de cadeau d'entreprise.

          Devant mon air ébahi, il a ajouté que ce genre de "publireportage" s'étendait aussi aux collectivités locales qui, elles-aussi, ne sont pas avares en mondanités. Évidement, ce digne universitaire ne mangeait pas de ce pain…

          Techniquement, seule une toute petite maison d'édition peut s'accommoder de ce genre de commande, vu la faiblesse du volume ; et ainsi la fusion de la position d'auteur et d'éditeur.

          Du point de vue de la commercialisation, on n'est pas dans le planétaire. Juste un site Web, la participation aux salons du livre ou foires locales et un zeste de connivence avec la presse locale.

          D'un point de vue éthique, on peut quand même se dire que ce genre d'ouvrage contribue à la diversification de la vision du patrimoine local trop souvent axé sur les vieilles pierres et les paysages champêtres en passant par les recettes culinaires. Bon d'accord, je suis en Bretagne et j'ai comme une indigestion !

          • [^] # Re: J'aime beaucoup l'idée.

            Posté par  . Évalué à 2.

            Ah oui, c'est une forme de localisme tout à fait pertinent, une façon peut-être de mettre en valeur des gens et des vies plutôt que des statistiques ou les massues historiques.

            Je pensais aussi à un projet scolaire. Un livre écrit par toute une classe et distribué dans l'école/le collège (plutôt ce dernier puisqu'on y apprend de multiples notions de narration). Le nombre de tirage serait très limité (et même connu d'avance avec un système d'inscription) et l'objet devient un but d'apprentissage et de partage.

    • [^] # Re: J'aime beaucoup l'idée.

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      Tu peux faire tout comme dit Denis.

      Sinon, si ton but est juste d'avoir un livre physique avec tes écrits dedans, tu peux passer par des imprimeurs à la demande comme TheBookEdition ou autre. (Dans le même genre, tu dois avoir Lulu, Amazon, … Mais soit ils n'impriment pas en France, soit ils ne proposent pas de lien pour vendre, …)

      • [^] # Re: J'aime beaucoup l'idée.

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 18 décembre 2020 à 18:18.

        Je confirme. Je suis passé par ThebookEdition pour faire mes essais et le dépôt légal en France. J'en ai été très satisfait au niveau qualité.

        Si on choisit de faire de l'édition électronique à l'international, ça ne coûte pas grand chose de faire un tirage court (baptisé pompeusement "édition originale") et un dépôt légal pour préserver ses droits. Les exemplaires restant pouvant servir de cadeaux à l'entourage. Et puis, si le besoin se fait sentir, de refaire une impression à la demande.

        Ce genre de prestation (ils sont nombreux à le faire) peut être intéressant au niveau de l'auteur en cours d'écriture de son manuscrit s'il doit y insérer des figures, photos, tableaux… typiquement les ouvrages d'érudition, scientifiques, pédagogiques ou professionnels. Sans compter les livres pour l'enfance, marché très porteur. En effet, au niveau de son poste de travail, on a besoin de "calibrer", de déterminer les marges. Avec le rognage et le façonnage de la couverture, on a des doutes sur ses choix. Il y aussi le tracas de la couleur du papier qui ne sera pas de la même blancheur que le papier bureautique et plein d'autres détails qui nécessiterait un livre entier pour en parler. Donc, oui, même au stade de la finalisation du manuscrit ce n'est pas idiot de faire imprimer quelques exemplaires pour se faire une idée et solliciter son entourage pour avis.

  • # Auto édition

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    Il y a quelques années j'ai auto-édité un livre et j'ai raconté mon histoire sur linuxfr :
    https://linuxfr.org/users/cyprien1/journaux/jai-auto-%C3%A9dit%C3%A9-un-livre-atelier-drupal
    et https://linuxfr.org/users/cyprien1/journaux/jai-auto-%C3%A9dit%C3%A9-un-livre-atelier-drupal-suite
    J'en garde un super souvenir, le meilleur de ma vie professionnel je pense :) L'auto édition m'a vraiment permis d'avoir contact avec mes lecteurs et faire mes petits paquets tous les deux jours m'a beaucoup plu !
    J'ai refait une édition avec Framabook, et, si l'équipe était vraiment sympa et que c'était plus confortable (pas d'envoie à faire), j'en garde un moins bon souvenir finalement…

    • [^] # Re: Auto édition

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      Ton premier journal (sept 2008), pose le doigt sur ce qui fait très mal : la misérable rémunération des auteurs ; et aussi sur la réactivité (lente) des maisons d'édition.

      Tu as eu 3 retours positifs pour un ouvrage de niche : c'est un fantastique succès d'estime ! Les deux options de rémunération qui t'ont été faite par l'une de ces maisons ont été tout à fait dans la fourchette usuelle de leur profession. Le jour où l'on se met dans la peau d'un futur éditeur, on se rend compte qu'avec toute la meilleure volonté du monde on ne peut absolument pas offrir plus aux auteurs. C'est ce que j'ai découvert en réalisant qu'un éditeur est quelqu'un qui sous-traite beaucoup de tâches comme la relecture tant pour la mise en français, que l'orthographe voir la composition typographique. Ces sous-traitances sont des gouffres. La seule qui soit visible à nos yeux de néophyte est celle de l'imprimerie mais il y en a bien d'autres. Tout ceci se paie. Tu t'es rendu compte qu'il y avait des limites à solliciter "amicalement" l'entourage. Donc, oui, pour un seul bouquin, une fois dans sa vie, ça passe. Mais pas plus !

      Cet éditeur offrait un forfait de 1500 € ou une rétribution de 1.40€ / ouvrage. Ce qui veut dire qu'il pensait en écouler un millier. D'après ce que tu dis des ventes faites par toi-même, l'estimation de l'éditeur était donc conforme au marché.

      La seconde chose est la réactivité. Là aussi, il y a les usages de la profession d'éditeur. Un délai de deux à trois mois pour réagir à la réception d'un manuscrit est dans la norme. Ce que l'on sait moins et que j'ai découvert dans ma petite expérience, est l'extrême saisonnalité du marché du livre. C'est tout à fait comparable à l'agriculture ! Il y a des périodes phares comme la rentrée littéraire d'automne ou l'approche des vacances d'été. Tout ceci est particulièrement rythmé par les prix littéraires. Alors les éditeurs ont une vision tactique à 1 ou 2 semestres. Ils ont aussi leur propre production à écouler et il leur faut lisser les volumes. S'ils ont passé un deal avec des commerciaux, là aussi ils doivent assurer un certain nombre de nouveautés par an mais pas tout le même mois ! Ils doivent aussi tenir compte des délais de livraison des imprimeurs qui peuvent être extrêmement variables selon que l'on est en saison creuse ou pleine. (Compter de 2 à 8 semaines.) Sur ce dernier point, il parfois souhaitable de reporter la sortie de l'ouvrage de plusieurs mois pour retomber "à la bonne saison".

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