Journal La BSA raconte des conneries, mais repart en guerre

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30
mar.
2005
http://www.silicon.fr/getarticle.asp?id=9108(...)

Ainsi, selon le BSA France (Business Software Alliance), plus de 45% des logiciels installés en entreprise sont piratés. L'association, qui regroupe plusieurs grands éditeurs de logiciels, a donc décidé de repartir en guerre. Une première offensive avait été lancée il y a exactement un an.


On peut avoir un bilan de l'an dernier? Nombre de contrôles, nombre de procès, nombre d'"amendes" payées pour éviter les procès...

Le BSA rappelle que si le taux de piratage baissait de 10 points en 4 ans, passant de 45% à 35%, la France injecterait 21,7 milliards d'euros dans son économie, créerait près de 45.000 emplois nouveaux dans tous les secteurs liés aux nouvelles technologies et l'Etat y
gagnerait 6 milliards d'euros de recettes fiscales supplémentaires.

- les 21,7 milliards d'euros sont donc planqués dans des comptes en banques et y dorment? Ils ne seront pas pris ailleurs pour les mettre dans les licences?
- Si toutes les boites qui piratent passent au maximum au libre, ça rapporte autant ? C'est marrant mais j'ai comme un doute...
- Le fric des licences n'est probablement pas injecté totalement dans l'économie en France, mais plutôt majoritairement aux USA...

http://www.bsa.org/france/press/newsreleases/PIRATAGE-DE-LOGICIELS.(...)
On trouve dans le texte du BSA cette perle:
lorsqu’on achète un logiciel, on n’est pas propriétaire de l’½uvre mais seulement d’un droit d’utilisation, appelé la licence. Ne pas s’acquitter de la licence revient purement et simplement à voler ceux qui ont travaillé au développement du logiciel.
s'acquitter de suppose que toutes les licences sont payantes. La BSA étale là son parti pris anti logiciels libres.

Je trouve scandaleux qu'un Ministère, via un comité officiel, s'associe à ce genre de pression. Ils devraient au moins exiger que le texte mentionne la possibilité d'utiliser légalement et sans payer autant de licences des logiciels libres pour se mettre en règle.

D'autant plus que le CNAC a dans ses missions:
- développement des actions d'information, de sensibilisation et de formation
http://www.industrie.gouv.fr/cgi-bin/industrie/frame626.pl?bandeau=(...)
  • # L'argent et les USA

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

    - Le fric des licences n'est probablement pas injecté totalement dans l'économie en France, mais plutôt majoritairement aux USA...

    Pas totalement vrai : dans un premier temps cet argent est injectée dans le circuit économique francais, même et surtout en ce qui concerne des boîtes comme Microsoft par exemple, dont Microsoft France est une entité à part.
    Je ne suis pas sûr, loin de là, que tout l'argent reparte aux USA (voire même qu'une grosse majorité reparte).
    • [^] # Re: L'argent et les USA

      Posté par  . Évalué à 6.

      Je n'ai pas dit que tout y repartait. Simplement qu'in fine tout ne restait pas en France, contrairement à ce qu'affirme le BSA. Le prix des licences MicroSoft repart aux USA, au moins en grand partie.
    • [^] # Re: L'argent et les USA

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

      >Je ne suis pas sûr, loin de là, que tout l'argent reparte aux USA

      Bien plus que tu ne le crois.

      Bon nombre de boites étrangères qui ont une filiale en France récupère un max de fric, surtout les boîtes industrielles.

      La filiale importe (achète) les produits de la maison mère, à un prix calculé tel que une fois les produits vendus, il ne reste à la filiale que de quoi payer les salariés, charges et compagnie. Bref, prix calculé pour que bénéfice = 0 au niveau de la filiale.

      Ce qui veut dire, en clair, qu'une bonne partie du chiffre d'affaire va directement à la maison mère, et que la filiale ne paye pas énormément d'impôts, voir pas du tout, à l'état français (à part les taxes d'imports).


      Je ne sais pas si c'est le cas pour Microsoft France, mais j'en connais certaines dans d'autres secteurs pour lesquelles c'est le cas.
      • [^] # Re: L'argent et les USA

        Posté par  . Évalué à 4.

        Je ne sais pas si c'est le cas pour Microsoft France, mais j'en connais certaines dans d'autres secteurs pour lesquelles c'est le cas.


        Coca-Cola et ses usines d'embouteillage qui achètent à prix d'or le concentré à la maison mère, et qui ne font pas de bénéfices sur place. L'État y gagne tout de même quelque chose (impôt sur le revenu des employés), mais nettement moins que si la boite jouait le jeu honnetement.
        • [^] # Re: L'argent et les USA

          Posté par  . Évalué à 2.

          et la TVA sur les bouteilles de Coca vendues, tout simplement.
          • [^] # Re: L'argent et les USA

            Posté par  . Évalué à 3.

            C'est toi qui la paye directement a l'etat, cela n'a pas d'influence pour une entreprise qui recupere la TVA.
            • [^] # Re: L'argent et les USA

              Posté par  . Évalué à 2.

              je répondais à "L'État y gagne tout de même quelque chose" et assimilés : cette TVA représente des sommes énormes.
              • [^] # Re: L'argent et les USA

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

                Il la gagnerait sur les ventes de bouteille du-dit cola en France même s'il ne s'y trouvait pas de filiale, non ?
                • [^] # Re: L'argent et les USA

                  Posté par  . Évalué à 3.

                  qui te dit qu'il se vendrait alors autant de cola, y compris local ("breton" ou "mecca" ou autre) sans l'énorme marketing de Coca & Pepsi ?

                  c'est à dire que si d'aventures on devenait très protectionniste anti-américain tendance con buté en France, la grosse firme Coca n'y trouvant plus son compte ne fait plus aucun investissement en France - ou alors juste le strict minimum. alors certes, Orangina et quelques marques tricolores pourrait prendre une part du marché laissé vacant, mais tout ? je ne pense pas. le marché en question se réduirait énormément en terme de volume, tout simplement par manque de demande.

                  là, c'est quand même pas mal du gagnant-gagnant, même si ça pourrait être mieux : l'argent rentre quand même à flots.


                  je trouve qu'exiger que les grosses multinationales ancrent mieux leurs filliales dans les pays concernés pour les soutenir financièrement a un arrière-goût qui me rappelle des considérations de développement durable. dommage pour ceux qui prennent l'Europe pour un coin civilisé :)
                  • [^] # Re: L'argent et les USA

                    Posté par  . Évalué à 2.

                    qui te dit qu'il se vendrait alors autant de cola [...] ?
                    je pense que même si coca-cola arretait de vendre ses boissons en France, les Français continueraient à boire. Mais je peux me tromper.
                    • [^] # Re: L'argent et les USA

                      Posté par  . Évalué à 3.

                      tout à fait, les français continueront à boire des sodas pétillants sucrés, mais pas autant, si ces budgets de comm, marketing, etc, sont réduits à néant, si les MacDo et autres Quick les remplacent par Orangina dans leurs menus classiques hamburger/frites/soda, si réclamer un Coca-like dans un bar faisait le même effet que réclamer des champignons magiques ou 10 grammes de poudre blanche.

                      car c'est beaucoup ce matraquage qui conditionne nos braves concitoyens à boire ces trucs.

                      (ça PEUT arriver, suite à un quelconque scandale de moeurs d'un gros ponte de Coca par exemple, ou d'une sale rumeur sur le produit. ils surveillent ça, évidement, mais l'affaire du benzène dans le Perrier aux US montre que ça peut arriver et faire des gros dégats)
      • [^] # Re: L'argent et les USA

        Posté par  . Évalué à 3.

        Un truc marrant, Microsoft en Suisse est une SàRL (Société à Risque Limité).
  • # "s'acquitter de"

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    s'acquitter signifie se libérer d'une obligation, s'en rendre quitte.
    C'est effectivement utilisé pour une dette, mais aussi pour un devoir. Ne pas s'acquitter d'une licence, cela peut donc vouloir dire ne pas payer ce qu'on lui doit mais aussi ne pas respecter ses engagements.

    • [^] # Re: "s'acquitter de"

      Posté par  . Évalué à 4.

      La GPL n'oblige pas en accepter les termes pour utiliser le logiciel.

      Ici, s'acquitter est associé à voler, ce qui rend le sens très clair.

      Mais stricto sensu tu as raison.
      • [^] # Re: "s'acquitter de"

        Posté par  . Évalué à 3.

        La GPL n'oblige pas en accepter les termes pour utiliser le logiciel.

        Cool ça, c'est Sigma design et consorts qui vont être content.

        Blague à part, la GPL ne se comporte pas différement des autres licences logicielles : elle définit un ensemble de règles qui régissent l'utilisation du logiciel (droit de l'exécuter ou pas, droit de l'ouvrir pour voir comment il est fait ou pas, ...). Utiliser le logiciel n'est "légalement" possible que si tu acceptes les termes de sa licence (ou d'un des licences disponibles, dans le cas d'un multiple licensing à la QT).

        La différence entre la GPL et d'autres licences plus restrictives, elle tient au fait que d'une part la GPL n'impose rien de particulier pour l'utilisation ("l'exécution") du logiciel, ce qui rend l'acceptation de la licence triviale. D'autre part, là ou d'autres licences interdisent explicitement la modification du logiciel, la GPL l'autorise à certaines conditions. Pour cette utilisation, l'acceptation de la GPL demande donc un peu plus de reflexion. Mais ça ne signifie aucunement qu'une utilisation "simple" ne nécessite pas d'accepter la GPL.
        • [^] # Re: "s'acquitter de"

          Posté par  . Évalué à 4.

          http://240plan.ovh.net/~ibisroug/404/comparatiflicences.html#utilis(...)
          Va lire la section GPL.

          Et comme tu n'es pas obligé de croire ce document sur parole, tu peux faire comme son auteur et écrire à la FSF France pour vérifier.
          • [^] # Re: "s'acquitter de"

            Posté par  . Évalué à 4.

            GNU GPL

            Toute personne est libre de modifier le Logiciel, que ce soit pour le corriger ou y apporter de nouvelles fonctionalités. La mise à disposition du code source est prévue à cet effet.

            Si vous ne redistribuez pas le Logiciel modifié, toutes vos modifications peuvent êtres gardées secrètes. Dans le cas contraire, celles-ci devront être rendues publiques.

            C'est bizarre pourtant cette partie est fausse, la GPL demande de redistribuer la source et le binaire (quand cela est possible) aux utilisateurs pas de rendre les modification publique.
            Le racourci pris ici à son importance. Si je modifie un logiciel sous GPL que je revend à une société B, je doit donner à la société B les sources modifiés mais pas à personne d'autre et la société B en fait ce qu'elle veut. Mais personne n'oblige ni B ni moi à rendre les sources ou les modifications publiques
        • [^] # Re: "s'acquitter de"

          Posté par  . Évalué à 2.

          "You are not required to accept this License, since you have not signed it. However, nothing else grants you permission to modify or distribute the Program or its derivative works. These actions are prohibited by law if you do not accept this License. Therefore, by modifying or distributing the Program (or any work based on the Program), you indicate your acceptance of this License to do so, and all its terms and conditions for copying, distributing or modifying the Program or works based on it."
          En effet, si tu ne modifies ni ne redistribues pas les programmes tu n'es pas obligé d'accepter la GPL
  • # pub

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    reste à faire de la pub pour les LL.
    Je trouve pas si scandaleux une campagne qui veut faire payer les licenses... Le but est aussi de se faire plus d'argent, mais bon, c'est le jeux. Si une boite utilise MS Windows, elle doit le payer non?
    Je pense que toute ces campagnes contre le piratage ne peut que pousser les gens vers les LL, et pas le contraire...
  • # L'oeuf ou la poule ?

    Posté par  . Évalué à 6.

    Je ne suis pas choqué qu'un consortium de sociétés dont le business est fondé sur les logiciels s'érige pour éviter les fraudes.

    Il n'est pas normal que dans une entreprise on installe des logiciels payants dont on n'a pas acquitté la licence.

    Par contre, on peut bien évidemment discuter le bien fondé des méthodes employées par le BSA. Mais ils ont en face des personnes qui trichent, alors, l'oeuf ou la poule ?

    J'ai travaillé pour un tas de sociétés de logiciels qui s'évertuent à mettre des protections valant des fortunes alors qu'elles installent à la volée le dernier OS Microsoft avec le dernier service pack tout en criant au voleur lorsque leur soft est trouvé sur Kazaa/emule/BitTorrent déplombé... Je trouve ça aussi détestable.

    Maintenant, pour en revenir avec le libre, il y a une licence dont il faut s'acquitter. Elle est bien souvent gratuite mais n'empêche que si personne ne donne du sien, le modèle ne tiendra pas.

    Personnellement, je mate suffisamment de code toute la journée pour m'occuper de ma copine le soir et non de code défaillant.
    En revanche, j'ai donné à la fondation Mozilla et à d'autres projets.
    A ce propos, je tiens à dire que le bleu du Tee-Shirt de Firefox qu'ils envoient si on le commande est d'un bleu, comment dire... euh... Bleu, quoi !

    Mes 2 cents...
    • [^] # Re: L'oeuf ou la poule ?

      Posté par  . Évalué à 6.

      Maintenant, pour en revenir avec le libre, il y a une licence dont il faut s'acquitter. Elle est bien souvent gratuite mais n'empêche que si personne ne donne du sien, le modèle ne tiendra pas.
      Le modèle n'est pas constitué que du prix des licences, contrairement à ce que sous entend la BSA. Il y a aussi un tas de service autour.

      Maintenant, pour en revenir avec le libre, il y a une licence dont il faut s'acquitter. Elle est bien souvent gratuite mais n'empêche que si personne ne donne du sien, le modèle ne tiendra pas.

      On est tout à fait d'accord.

      Maintenant, ce que je trouve détestable, c'est que sous couvert de lutte contre la contrefaçon, on tente d'accréditer l'idée que chaque licence se paye, et on nie la réalité du logiciel libre comme alternative (bureautique/internet/serveurs). Je trouve encore plus détestable qu'un Ministère ose laisser associer son autorité officielle à une campagne aussi ouvertement orientée. La neutralité commerciale est bien loin...
      • [^] # Re: L'oeuf ou la poule ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

        Nous avons un gouvernement capitaliste ou du moins acquis au MEDEF donc faut pas s'étonner de tels résultats...

        Ces connard essayent de changer les mentalités et malheureursement je crois qu'ils réussissent dans ma région au moins, dans le sud (lyon) ils semblent moins atteind...

        C'est lamentable, dite au fait on peut pas attaquer un politique pour faute professionelle ? Ah ui l'immunité parlementaire...

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