Journal Un avocat en droit d'auteur, la rémunération et Google

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6
26
mar.
2011

Il était question de la rupture de l'accord entre Google et les éditeurs américains. Ce qui m'a "interpellé" c'est sa conclusion (de mémoire): le droit d'auteur ne doit pas se résumer à une rémunération (google scan sans demander d'avis puis paye ensuite).

Il sous-entend que l'on viole le droit moral des auteurs et que l'on ne considère que l'argent. Or on parle du scan de fond de bibliothèque composé de livres souvent épuisé depuis 10 20 30 50 ans, des livres introuvables. Il a l'air de préférer qu'un livre disparaisse plutôt que l'on le diffuse !

On a l'impression que les éditeurs veulent surtout tué un concurrent qui pourrait concurrencer leur nouveau catalogue avec l'ancien.

Le livre, comme livre, appartient à l’auteur, mais comme pensée, il appartient - le mot n’est pas trop vaste - au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l’un des deux droits, le droit de l’écrivain et le droit de l’esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l’écrivain, car l’intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous. - Victor HUGO (1878) dans Discours d’ouverture du congrès

la chronique sur france inter blog de l'avocat

  • # Il a l'air de préférer qu'un livre disparaisse plutôt que l'on le diffuse !

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

    Il a l'air de préférer qu'un livre disparaisse plutôt que l'on le diffuse !

    Depuis quand les gestionnaires des droits s’intéressent à la diffusion du savoir? Ca ne rentre pas en ligne de compte dans leurs décisions, et du coup on voit que le droit d'auteur (que ce soit les livre, ou la musique avec des délires comme 70 ans après la mort de l'auteur, l'auteur est mort et c'est lui qui a écrit, pourquoi aussi long???) n'est plus du tout fait pour avoir une juste rémunération de l'auteur pour son travail, le droit d'auteur est sensé être un équilibre, équilibre qui a disparu depuis un moment...

    7 ans (chiffre que j'ai assez souvent vu), et après domaine public, pour le bien de l'humanité et pousser les auteur à innover plutôt que de vivre de rentes ou laisser croupir des bouquins dans un endroit perdu. Ce n'est pas gagné!

    • [^] # Re: Il a l'air de préférer qu'un livre disparaisse plutôt que l'on le diffuse !

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      À mon humble avis, l'élévation dans le domaine public devrait également prendre en compte une limite sur les bénéfices qui pourrait être relative à l'investissement nécessaire pour la conception de l'œuvre.

    • [^] # Re: Il a l'air de préférer qu'un livre disparaisse plutôt que l'on le diffuse !

      Posté par  . Évalué à 8.

      7 ans (chiffre que j'ai assez souvent vu), et après domaine public, pour le bien de l'humanité et pousser les auteur à innover plutôt que de vivre de rentes ou laisser croupir des bouquins dans un endroit perdu.

      Les écrivains qu'on pousse à l'innovation, ils font du Star trek, du Star wars ou du Lancedragon. Il y a bien quelques écrivains qui parviennent à produire des oeuvres de qualités en grand nombre pour en vivre, mais c'est très rare. On n'aurait jamais obtenu A la recherche du temps perdu par un écrivain qui cherche l'innovation ou la rentabilité. La création littéraire est très subtile et très fragile. Trop pour lui appliquer les mêmes contraintes que dans d'autres domaines comme l'informatique.

      Pour réduire la portée du droit d'auteur après la mort de l'auteur, je suis d'accord que c'est à discuter.

      • [^] # Re: Il a l'air de préférer qu'un livre disparaisse plutôt que l'on le diffuse !

        Posté par  . Évalué à 4.

        Il y a bien quelques écrivains qui parviennent à produire des oeuvres de qualités en grand nombre pour en vivre, mais c'est très rare.

        Tu veux dire, comme Alexandre Dumas (qui écrivait un nouveau truc toutes les semaines), Balzac (plus ou moins idem, avec en prime son éditeur qui l'enfermait dans une pièce jusqu'à ce qu'il lui sorte les feuillets), et toutes sortes d'autres écrivains ?

        Oui, je suis d'accord, il n'y en a pas beaucoup, mais voyons voir... En règle générale, j'ai une règle du 80/15/5. 80% de merde, 15% de mecs qui font des trucs pas mal du tout, généralement inspirés par les 5% restants qui sont autant de génies. Je ne vois pas en quoi c'est un problème.

      • [^] # Re: Il a l'air de préférer qu'un livre disparaisse plutôt que l'on le diffuse !

        Posté par  . Évalué à 0.

        Sauf qu'un bouquin c'est du domaine de l'art, et de mon point de vue, l'auteur n'a pas à en vivre, s'il veut exprimer quelque chose de manière indépendante.

        C'est aussi le point de vue de Francis Ford Coppola, qui finance ses films avec ses autres affaires (comme un vignoble ou des hôtels) : il n'est pas question d'en faire des machines à fric mais des vrais œuvres.

        Article Quarante-Deux : Toute personne dépassant un kilomètre de haut doit quitter le Tribunal. -- Le Roi de Cœur

        • [^] # Re: Il a l'air de préférer qu'un livre disparaisse plutôt que l'on le diffuse !

          Posté par  . Évalué à 5.

          Donc il faut ne réserver l’art qu’à une élite capable de vivre de ses rentes pour avoir le temps de s’y consacrer ?

          • [^] # Re: Il a l'air de préférer qu'un livre disparaisse plutôt que l'on le diffuse !

            Posté par  . Évalué à -1.

            Je n'ai pas parlé d'élite. L'idée est que justement n'importe qui peut faire de l'art, à partir du moment où il peut vivre d'autre chose à côté, comme toi ou moi.

            Article Quarante-Deux : Toute personne dépassant un kilomètre de haut doit quitter le Tribunal. -- Le Roi de Cœur

            • [^] # Re: Il a l'air de préférer qu'un livre disparaisse plutôt que l'on le diffuse !

              Posté par  . Évalué à 4.

              Tu confirmes bien ce qu'il disait alors : pour pouvoir faire de l'art, il faut pouvoir vivre d'autre chose à coté.

              Et j'ai envie de dire "pourquoi ne pourrais t'on pas vivre de son art" ?

              Qu'un type soit artiste et travaille à coté je n'ai aucun problème avec.
              Mais qu'un type puisse être payé par ce qu'il fait et arrive à en vivre sans être obligé de travailler en tant que manutentionnaire ca ne me gêne pas plus que ça.

              ce que je trouve étonnant c'est que certains considère anormal qu'un artiste qui bosse 7/7 sur son art parce qu'il aime ça (et pas dans un but uniquement pécunier) puisse en vivre.
              Mais que de l'autre coté, des footballeurs gagnent des millions alors que franchement ca reste juste des sportifs lambda, et que tout le monde trouve ca normal et regarde le foot.

              • [^] # Re: Il a l'air de préférer qu'un livre disparaisse plutôt que l'on le diffuse !

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                pour pouvoir faire de l'art, il faut pouvoir vivre d'autre chose à coté.

                En fait, on va revenir sur l'idée du dividende universel, qui permet de tenter des choses comme l'art (ou autre chose) sans se soucier de trouver le nécessaire pour vivre, et alors tout le monde peut essayer, pas seulement ceux qui ont un "autre chose à côté", tout en pouvant y passer 100% du temps, et ce sans que l'art soit mieux loti que le reste (pas de préférentisme).

            • [^] # Re: Il a l'air de préférer qu'un livre disparaisse plutôt que l'on le diffuse !

              Posté par  . Évalué à 6.

              C'est complètement fallacieux de dire ça.

              Toutes les œuvres d'art ne sont pas réalisables sur du temps libre et avec un petit budget. C'est pour cette raison que les mécènes sont presque aussi vieux que l'art lui-même. Donc en prétendant que l'art ne doit pas être source de revenus, tu réserves de facto certaines formes d'art aux seuls nantis.

              Ce qui ne veut pas dire que je soutiens le droit d'auteur dans sa forme actuelle, bien loin de là.

  • # Influence de l'internet et du numérique sur la société

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    Perspective avec la réflexion sur le droit à l'oublie

    L'autre soir, sur france culture il me semble, il y avait un débat sur les conséquences sociales du développement d'internet, je crois que ça parlait surtout d'identité et de facebook.

    Entre autre ils ont évoqué le droit à l'oublie et le fait que certains sociologues réfléchissaient sur l'idée de banqueroute d'identité, en se basant sur une idée d'Eric Schmidt (toujours d'après ce qu'ils racontaient) qu'une identité aujourd'hui devait être abandonné au bout de 10-15 ans .

    Dans le droit d'auteur il y a également le droit de repentir, qui en un sens est à l'œuvre ce que le droit à l'oublie est à l'identité.

    Personnellement je ne crois pas à l'idée d'identité, nous ne sommes jamais identique à nous même mais en perpétuelle évolution. Tout au plus sommes nous semblable à ce que nous avons été et ce que nous deviendront.

    Du numérique

    Plus en rapport avec le sujet du journal, on peut s'interroger sur la légitimité de conférer des monopoles d'exploitations sur des nombres. Car si on parle de numérique à tout va, on ne s'attarde pas beaucoup sur ce que cela signifie que de conférer un monopole d'exploitation sur une œuvre numérique. Une œuvre numérique est un nombre, qui interprété d'une manière donnée, produit du son, des images, des pattés de glyphes.

    Existence et dénombrement

    En ce sens, on peut saluer la clairvoyance des pythagoriciens pour qui tout était nombre. Non pas que nous sommes entourés de nombre, mais que nous ne connaissons le monde qu'en en quantifiant les éléments que nous en captons.

    Si bien qu'on en viens à parler de quantificateur existentiel (∃) et universel (∀). Implicitement on affirme qu'une chose existe ssi on peut la mesurer.

    On retrouve cette même obsession dans la quête de popularité, comme si on existait d'autant que nos actes affecte d'autres individus.

    Du sens des nombres

    Le problème avec l'attribution de monopole sur des nombres, c'est qu'un nombre n'a pas de sens en lui même. Et une même œuvre peut être codée avec une infinité de nombre. Ce qui produit du son, des images, c'est l'interaction entre le nombre et l'agent qui l'interprète. Ce qui produit du sens, c'est l'interprétation des sons, images, pressions, gouts, etc. que perçois un esprit.

    Vous n'êtes pas entrain de lire ce que je pensais au moment où j'ai saisie ce texte. Vous êtes entrain de donner à ce texte un sens inédit. Le résultat d'une interprétation unique, fruit de l’interaction de toutes vos expériences passés avec l'expérience présente des images que produit votre écran. Probablement attachons-nous, lectrice/lecteur, un sens similaire aux mots que ici employé, mais certainement pas identique.

    Vouloir attacher à un nombre (et donc de quoi que ce soit de perceptible) une interprétation unique, c'est vouloir imposer cette interprétation à tous, vouloir que tous pensent identiquement à nous même.

    • [^] # Re: Influence de l'internet et du numérique sur la société

      Posté par  . Évalué à 1.

      nous ne connaissons le monde qu'en en quantifiant les éléments que nous en captons.

      Fail. Heureusement qu'il n'y a pas que la quantité dans l'essence d'une chose (et de sa perception). Quand les quantités varient trop par exemple, on retient plutôt les variations... (Et non, une variation n'est pas une quantité, ou alors il faut que tu définissent ce qu'est une quantité...) Vouloir à tout prix faire l'équation entre les nombres et la réalité est très complexe, et j'ai le sentiment (philo de comptoir ?) que le théorème de Gödel fournit la preuve de l'impossibilité donnée à tout système de "quantification" de s'auto-suffire en tant que système d'explication du monde.

      • [^] # Re: Influence de l'internet et du numérique sur la société

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        :Quand les quantités varient trop par exemple, on retient plutôt les variations...

        Et les variations, tu les mesures comment ?

        Quelques définitions pour t'éclairer :

        Vouloir à tout prix faire l'équation entre les nombres et la réalité

        Entendons-nous bien, je n’hypostasie pas les mathématiques, mais en revanche nous formulons nos descriptions de la réalité à l'aide des mathématiques. Et je n'ai pas prétendu adhérer à cette façon d'aborder le monde, j'en dresse juste le constat.

        Tu peux également lire Théorème d'incomplétude de Gödel et Théorème de complétude de Gödel, voir Calculabilité et Décidabilité pour relever le niveau au comptoir du coin de ta rue. :)

        • [^] # Re: Influence de l'internet et du numérique sur la société

          Posté par  . Évalué à 0.

          OK alors supposons qu'on prend la première définition : est quantité ce qui est susceptible d'augmenter ou de diminuer. Donc le rapport du diamètre d'un cercle et de son périmètre (qui est fixe) n'est pas une quantité parce qu'il ne varie jamais ?

          Supposons qu'on mesure en centimètres une longueur, alors sa variation sera en longueur par unité de temps. Ce n'est pas la même chose.

          Au lieu de donner des références Wikipédia pour m'éclairer (j'avais déjà pensé à y aller, au passage...), éclaire-moi vraiment de ta lumière non-hypostasiante :). Je persiste à penser que ton "constat" ne tient pas à une analyse de "fondement".

          • [^] # Re: Influence de l'internet et du numérique sur la société

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            La seconde définition est plus adapté à notre cas :

            Nombre plus ou moins grand, proportion plus ou moins grande de personnes ou de choses.

            Mon constat résulte d'une analyse d'un modèle discret de l'univers, c'est à dire dont les fondements sont des atomes (au sens premier d'éléments insécables), et dont toute autre chose existante dérive (par composition).

    • [^] # Re: Influence de l'internet et du numérique sur la société

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5.

      (Par pitié : « le droit à l'oubli », juste un « i », pas de « e »)

      Mon avis sinon : c'est un peu des conneries de dire qu'une œuvre numérique c'est juste un nombre. C'est un peu comme de dire qu'une peinture c'est un peu de terre et de minéraux posés sur un amalgame de fibres. On un statue un bout de pierre.
      C'est techniquement vrai, un peu comme ça : http://www.perdu.com/, bravo, c'est vrai.
      Mais c'est très faux aussi. Même quand je code un programme, je ne crée pas un nombre, et pourtant c'est 100% numérique : fait par et pour un ordinateur, conçu pour être transformé en binaire et interprété par un processeur qui ne comprend que des nombres, etc. Mais je n'ai pas créé un nombre, nulle part, mon code n'est pas un nombre : c'est du texte.

      Et le fait qu'on ait une bijection entre l'espace des textes possible à écrire avec un jeu de caractère donné, et l'ensemble des entiers ne transforme pas l'Iliade en chiffres.

      De plus, implicitement, les gens ont tendance à affirmer qu'une chose existe pour deux raisons : ils y croient ou ils l'ont vue.
      La vue on peut à la manière de ta transformation de toute œuvre numérique en simple nombre, la transformer en mesure chiffrée. Mais par exemple, si je viens chez toi et que t'as des carreaux sales, je vais te le dire, je l'aurai vu, mais je n'aurai rien mesuré du tout. Et si tu passes un coup de chiffon, je te dirai qu'ils sont propres, mais là aussi rien à mesurer, la mesure ne sert à rien, il n'y a même pas de frontière entre propre et sale. On s'en fout, c'est vu, purement vu et ressenti, sans mesure où que ce soit dans le processus.

      La croyance elle n'a strictement rien de mesurable. Et je ne parle pas ici uniquement de foi ou de religion, mais simple exemple trivial, si je te demande combien il y a d'habitants en France, tu vas me répondre quelque chose entre soixante et soixante dix millions, et tu y crois, parce que tu l'as lu, ou qu'on te l'a dis. Mais tu n'as rien mesuré du tout, tu n'en sais rien, tu fais confiance à ce que des gens que tu ne connais pas t'ont racontés !
      Alors oui, on t'a raconté que des méthodes de mesure et de calcul impliquant des outils mathématiques, statistiques et sociaux, ont servi à sortir ce chiffre, avec la pyramide des âges en prime et plein d'autres stats. Mais t'en sais rien du tout au final, tu y crois, et à ton propre niveau, tu te contentes de croire sans rien mesurer. Cette croyance n'a rien de quantifiable, et ton jugement, l'outil dont tu as besoin pour décider si tu crois ou non une affirmation, n'est pas un outil de mesure chiffré.

      C'est en fait, extrêmement réducteur d'assimiler toute œuvre numérique à un nombre, puisqu'on peut numériser a peu près n'importe quoi n'importe comment.
      Ce qui rendrait un Dali intéressant serait le choix du bon nombre ? Ben non, c'est juste faux, ça n'a même pas de sens. Et un Dali aujourd'hui pourrait très bien avoir fait des œuvres entièrement en numérique, avec un ordinateur, et sans peinture, il aurait très bien pu s'amuser avec ça aussi, son œuvre numérique serait-elle moins œuvre d'art que ses œuvres peintes ?
      Pourquoi ?

      Yth.

      • [^] # Re: Influence de l'internet et du numérique sur la société

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Mais c'est très faux aussi. Même quand je code un programme, je ne crée pas un nombre, et pourtant c'est 100% numérique : fait par et pour un ordinateur, conçu pour être transformé en binaire et interprété par un processeur qui ne comprend que des nombres, etc. Mais je n'ai pas créé un nombre, nulle part, mon code n'est pas un nombre : c'est du texte.

        Non, le texte c'est une façon d'interpréter les données que tu saisies, stockes, lis… Mais ce n'est pas un sens intrinsèque aux données, c'est toi qui est déterminé à les interpréter comme ça.

        Et le fait qu'on ait une bijection entre l'espace des textes possible à écrire avec un jeu de caractère donné, et l'ensemble des entiers ne transforme pas l'Iliade en chiffres.

        Idem, que ce soit un fichier numérique ou un tas de papier noirci, ces données n'ont pas de sens. C'est celui qui lit qui y attache du sens. Je peux parfaitement attacher une valeur numérique à chaque caractère du grec ancien et interprété l’iliade comme un nombre. Dans l'absolue ça n'est pas plus absurde que l'infinité d'autres interprétations possible. D'ailleurs même avec cette même méthode on vois bien que si je recommence en donnant une valeur numérique différente à chaque caractère, on obtiendra un résultat différent.

        La vue on peut à la manière de ta transformation de toute œuvre numérique en simple nombre, la transformer en mesure chiffrée. Mais par exemple, si je viens chez toi et que t'as des carreaux sales, je vais te le dire, je l'aurai vu, mais je n'aurai rien mesuré du tout. Et si tu passes un coup de chiffon, je te dirai qu'ils sont propres, mais là aussi rien à mesurer, la mesure ne sert à rien, il n'y a même pas de frontière entre propre et sale. On s'en fout, c'est vu, purement vu et ressenti, sans mesure où que ce soit dans le processus.

        Bah si, tu mesures l'opacité de la fenêtre qui est fonction de la quantité de saleté dessus, ou tout effet que tu percevoir visuellement engendré par la quantité de dépôts sur la fenêtre. Si il n'y a pas une quantité dépassant ton seuil de perception visuelle, tu ne vois rien et tu en conclus que c'est propre.

        La croyance elle n'a strictement rien de mesurable. Et je ne parle pas ici uniquement de foi ou de religion, mais simple exemple trivial, si je te demande combien il y a d'habitants en France, tu vas me répondre quelque chose entre soixante et soixante dix millions, et tu y crois, parce que tu l'as lu, ou qu'on te l'a dis. Mais tu n'as rien mesuré du tout, tu n'en sais rien, tu fais confiance à ce que des gens que tu ne connais pas t'ont racontés !

        Donc on mesure bien la fiabilité de l'information par rapport à la proportion de personnes qui y croient, ou par rapport au nombre de fois ou on nous a bourré le mou avec. Tu peux aussi accorder plus de crédit à une personne donné parce qu'elle c'est avéré fiable par le passé (ie : ce qu'elle à dit par le passé c'est statiquement avéré plus souvent correct qu'erroné à la lueur de mesures postérieurs).

        Alors oui, on t'a raconté que des méthodes de mesure et de calcul impliquant des outils mathématiques, statistiques et sociaux, ont servi à sortir ce chiffre, avec la pyramide des âges en prime et plein d'autres stats. Mais t'en sais rien du tout au final, tu y crois, et à ton propre niveau, tu te contentes de croire sans rien mesurer. Cette croyance n'a rien de quantifiable, et ton jugement, l'outil dont tu as besoin pour décider si tu crois ou non une affirmation, n'est pas un outil de mesure chiffré.

        Oui j'y crois parce qu'on m'a bourré le mou avec cela, mais le bourrage de mou est quantifiable.

        C'est en fait, extrêmement réducteur d'assimiler toute œuvre numérique à un nombre, puisqu'on peut numériser a peu près n'importe quoi n'importe comment.

        La question ici ce n'est pas tant celle du numérique et de l'analogique que celle du discret et du continue. Si on admet que l'univers est discret, ie qu'il est composé d'atomes, alors toute chose existante est le résultat d'une combinaison d'atomes (ce qui est pour le moins tautologique).

        Maintenant tu n'es pas forcé d'admettre que l'univers est discret, et tu peux pencher pour la thèse continue. Tu peux aussi supposer que l'univers n'est pas quelque chose qui puisse être mis en adéquation avec un modèle compréhensible par un esprit humain. Mais dans ce cas tous les modèles humainement pensables sont irréalistes, et donc quoi qu'on dise nous sommes condamner à débiter des absurdités.

        Ce qui rendrait un Dali intéressant serait le choix du bon nombre ? Ben non, c'est juste faux, ça n'a même pas de sens. Et un Dali aujourd'hui pourrait très bien avoir fait des œuvres entièrement en numérique, avec un ordinateur, et sans peinture, il aurait très bien pu s'amuser avec ça aussi, son œuvre numérique serait-elle moins œuvre d'art que ses œuvres peintes ? Pourquoi ?

        Une œuvre est intéressante si elle entraîne l'intérêt de celui qui l'observe. L'intérêt peut par exemple être mesuré en terme de temps passé à l'observer.

        Je n'ai pas dit qu'une œuvre était moins œuvre d'art (ou œuvre de ce que tu veux) selon qu'elle fut numérique ou non. Mais dans le cas d'une œuvre numérique, on peut particulièrement mettre en avant l'aspect discret du support de celle-ci et de sa totale indépendance de l'auteur qui la découvre. On peut générer toutes les œuvres numériques avec la trivial fonction successeur. Qu'elles soient obtenu ainsi ou par un travail humain, ça n'influence pas nécessairement l'intérêt qu'on leur portera.

        • [^] # Re: Influence de l'internet et du numérique sur la société

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 1.

          « Qu'elles soient obtenu ainsi ou par un travail humain, ça n'influence pas nécessairement l'intérêt qu'on leur portera. »

          Justement, si.
          Comment tu la trouves l'image qui va bien parmi toutes les possibles ?
          C'est justement le travail de l'artiste de fabriquer la bonne, et non pas de la découvrir.

          Autre exemple : tu fais de la photo, tu utilises un appareil photo numérique, ta photo est un nombre, mais dire ça n'a aucun sens. Ta photo c'est un lieu, un moment, une pose, des réglage, tout un tas de choses sur lesquelles le photographe a un contrôle assez fort.

          Jamais un programme informatique ne sortira une des photos que j'ai prise aujourd'hui.
          Jamais pour plusieurs raisons, la première étant que ça n'aurait absolument aucun sens et aucun intérêt.

          Et ces photos, je ne les ai pas découvertes, je les ai prises.
          C'est comme de dire qu'une armée de singes tapant au hasard sur des claviers finiront par pondre « Les Misérables », ça n'a absolument aucun sens, et ça n'arrivera jamais, ne serait-ce que parce que l'expérience n'apporte rien et ne sert à rien. Donc sans Victor Hugo, et avec tout les singes et ordinateurs du monde, ce texte n'aurait jamais été écrit.

          Pour pousser l'absurde de ta proposition encore plus loin, et bien voilà, je définis une méthode de cryptage des données qui fait qu'une numérisation donnée du texte intégral des Misérables est codée par le chiffre « 1 », pour le reste, rien ne change, on garde le chiffre construit par la juxtaposition de toutes les valeurs numérisées, et ce qui aurait été « 1 » devient le chiffre du texte des Misérables..
          Youpi, j'écris donc 1, et j'ai à une bijection près, écrit Les Misérables !
          Je suis trop trop trop balaise.

          Sauf que mon « 1 » tout le monde s'en fout, et il ne sert à rien à personne dans ce cadre.
          Ce n'est pas parce que « 1 » existe en dehors de l’œuvre de Victor Hugo, que son travail se résume à ce chiffre, et a aussi peu d'intérêt littéraire.

          Il est techniquement possible de réduire toute œuvre numérique ou numérisable à un nombre, c'est vrai, mais la création d'une œuvre n'a rien de la découverte d'un nombre. Et même si sous sa forme de texte en français on a besoin de divers outils pour le comprendre (l'alphabet, la langue, la culture, un paquet de choses), un texte n'est pas un simple nombre, une référence à un index préexistant de tous les textes, que l'auteur serait juste allé piocher.
          Ca n'a rien à voir avec la démarche d'écriture, rien à voir avec la démarche de lecture, et n'a aucun sens par ailleurs.

          Moi, en changeant à chaque fois ma fonction de numérisation, je peux tout, absolument tout, réduire au chiffre « 1 », et ben me voilà vachement avancé, je n'ai rien trouvé, rien construit, rien fait, et ça ne me sert à rien. alors que les livres que j'ai lu, les photos que j'ai prises, les programmes que j'ai codé, me servent tous, et existent au delà de moi.

          Je suis d'accord avec la majeure partie de ce que tu dis, que lire un texte c'est lui donner un sens inédit, et donc qu'une œuvre n'a de sens que pour la personne qui la regarde/lit/expérimente... au moment où elle le fait, et que dans d'autres circonstances (personne différente, moment différent, etc...), elle a un sens différent.
          Mais pas sur le fait de dire qu'une œuvre quelconque n'est que la découverte d'un nombre. Ca n'a tout simplement pas de sens, même si ça peut être techniquement vrai, ce n'est pas ça qui donne du sens à la proposition.
          Pour le coup c'est extraordinairement réducteur quant au travail nécessaire à la fabrication d'une œuvre.

          Je ne suis pas d'accord non plus avec ta rationalisation forcenée, et ton z tout est quantifiable », non tout ne répond pas à une logique, tout n'est pas quantifiable. La croyance ne se fait pas forcément sur de quelconques critères rationnels ou rationnalisables, et peut ne pas être liée du tout au bourrage de mou. Dans la même situation, dans les mêmes circonstances, avec les mêmes paramètres, on peut prendre une décision différente. Donc ce choix lui-même n'est pas quantifiable, ni modélisable.
          Dire que tout est quantifiable, c'est dire que cette décision ne pouvait avoir qu'une seule issue.

          Et fichtre, je ne pensais vraiment pas même en commençant ce commentaire en arriver là, mais c'est toute la question du libre-arbitre en fait ! Est-ce que la décision est prise par les paramètres, ou est-ce qu'elle est prise avec eux. C'est à dire est-ce que l'état du système à un instant t décide de façon sûre son état à un instant t+1, ou est ce qu'il se contente de l'influencer, et de présenter des états futurs plus ou moins probable.

          Pan, en plein dans la mécanique quantique ! Et la réponse de la mécanique quantique, c'est que non, on ne peut pas prévoir l'état futur du système, uniquement une répartition de probabilités. Donc l'état d'un système à un instant donné ne détermine pas son état futur, donc une prise de décision n'est pas une fonction déterministe, et dans une situation strictement identique, on peut faire un choix différent. Le bourrage de mou n'est pas quantifiable, ou s'il l'est il ne fait qu'influencer mes croyances mais ne les déterminent pas, et donc le résultat de mes croyances n'est pas mesurable. Ce qui est vrai pour moi n'est pas le fruit direct et mesurable de mon passé, ni même de mon état présent.
          Donc j'ai personnellement mon mot à dire lorsque je crée, ou que je construit, et ce qui sort de mon esprit n'est pas déterminé par le reste de l'univers, il n'est qu'influencer, c'est donc très personnel, et non pré-existant par essence.
          De fait ma photo de cet aprèm n'est pas la découverte d'un nombre indexant cette photo précise dans le grand catalogue des possibles.

          Et une œuvre n'est pas réductible à un simple nombre. Un monopole temporaire sur une création n'est donc pas un monopole sur un nombre. Et si tu croyais réussir à abattre le système du droit d'auteur tel qu'il existe avec cet argument là, cherches-en un autre qui tienne mieux la route, un argument socio-économique aurait probablement plus de poids, et serait moins sujet à être démonté rationnellement.

          En fait ton erreur c'est de dire : une œuvre peut se résumer à un nombre, on octroi un monopole sur un nombre, mais un seul, et donc on impose une façon d'interpréter l’œuvre à cause de ce monopole sur un nombre unique. Mais non, le monopole sur une œuvre, c'est bien le monopole sur toutes les interprétations de cette œuvre. Y compris celles qui te sont personnelles et que personne ne t'impose nulle part...

          Yth, damned, métaphysique et physique quantique, je vais me coucher moi, promis...

          • [^] # Re: Influence de l'internet et du numérique sur la société

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            Jamais un programme informatique ne sortira une des photos que j'ai prise aujourd'hui. Jamais pour plusieurs raisons, la première étant que ça n'aurait absolument aucun sens et aucun intérêt.

            Bah si on programme un ordinateur pour générer des images photo-réaliste, il se fiche bien du sens que tu attaches au fait de générer ces combinaisons de bits. Il se contente d'effectivement réaliser ces combinaisons, comme il est programmé à le faire.

            C'est comme de dire qu'une armée de singes tapant au hasard sur des claviers finiront par pondre « Les Misérables », ça n'a absolument aucun sens, et ça n'arrivera jamais, ne serait-ce que parce que l'expérience n'apporte rien et ne sert à rien.

            Le programme successeur serait sans doute bien plus efficace qu'une armée de singe. :)

            Ce n'est pas parce qu'une chose ne nous paraît pas avoir de sens qu'elle n'est pas réalisable et qu'elle ne va pas se réaliser.

            Pour pousser l'absurde de ta proposition encore plus loin, et bien voilà, je définis une méthode de cryptage des données qui fait qu'une numérisation donnée du texte intégral des Misérables est codée par le chiffre « 1 », pour le reste, rien ne change, on garde le chiffre construit par la juxtaposition de toutes les valeurs numérisées, et ce qui aurait été « 1 » devient le chiffre du texte des Misérables..

            Oui mais il faut que tu codes aussi le programme qui rend le texte pour l'entrée 1.

            Youpi, j'écris donc 1, et j'ai à une bijection près, écrit Les Misérables !

            Précisément, tu dois fournir la fonction qui à 1 associe la suite de glyphes qui forment les misérables.

            Il est techniquement possible de réduire toute œuvre numérique ou numérisable à un nombre, c'est vrai, mais la création d'une œuvre n'a rien de la découverte d'un nombre.

            C'est la découverte d'une combinaison si tu préfères.

            Et même si sous sa forme de texte en français on a besoin de divers outils pour le comprendre (l'alphabet, la langue, la culture, un paquet de choses), un texte n'est pas un simple nombre, une référence à un index préexistant de tous les textes, que l'auteur serait juste allé piocher.

            Si par « juste », tu veux dire que ce n'est pas trivial, je suis d'accord. Cependant, il y a des glyphes et des mots français une infinité de combinaison de ces éléments restreints par une grammaire française. Est n'est-ce pas dans l'infinité de ces combinaisons qu'un auteur d'une œuvre de littérature française va piocher, aussi grandiloquent puisse-t-on considérer cet acte ?

            Moi, en changeant à chaque fois ma fonction de numérisation, je peux tout, absolument tout, réduire au chiffre « 1 », et ben me voilà vachement avancé, je n'ai rien trouvé, rien construit, rien fait, et ça ne me sert à rien.

            Oui, mais à chaque fois il faut que tu fournisses la fonction associée, sinon tu ne codes rien du tout avec ton 1. Et ça sert, ou pas, ce n'est pas important. Ça peut servir à passer le temps en définissant des fonctions, pour qui apprécie passer son temps à faire cela.

            Mais pas sur le fait de dire qu'une œuvre quelconque n'est que la découverte d'un nombre.

            La découverte d'une combinaison d'atomes si tu préfères.

            Ca n'a tout simplement pas de sens, même si ça peut être techniquement vrai, ce n'est pas ça qui donne du sens à la proposition.

            Reprocherais-tu au modèle atomiste de l'univers de ne pas fournir le sens de l'univers ? Certes il n'en fourni pas le sens, ça n'empêche que cela peut être un modèle efficace pour ce qui est de décrire l'univers que nous observons.

            Pour le coup c'est extraordinairement réducteur quant au travail nécessaire à la fabrication d'une œuvre.

            Bah dire que toute œuvre reviens en fin de compte à agencer des atomes, en quoi est-ce réducteur ? Cela n'est pas une négation de l'énergie qu'il est nécessaire d'utiliser pour former cet agencement.

            Je ne suis pas d'accord non plus avec ta rationalisation forcenée, et ton z tout est quantifiable », non tout ne répond pas à une logique, tout n'est pas quantifiable. La croyance ne se fait pas forcément sur de quelconques critères rationnels ou rationnalisables, et peut ne pas être liée du tout au bourrage de mou.

            Il ne s'agit pas de mon opinion.

            Ce qui ne répond pas à une logique, répond donc (en toute logique) de l'illogique. Le fait est qu'on n'a rien d'autre que la logique pour faire progresser un raisonnement, ou alors il faut que tu présentes cette autre chose…

            Dans la même situation, dans les mêmes circonstances, avec les mêmes paramètres, on peut prendre une décision différente. Donc ce choix lui-même n'est pas quantifiable, ni modélisable.

            Modélisable, passe encore, mais quantifiable, si. Tu vas faire un choix et donc on peut quantifier le nombre de fois où tu ferais tel choix. D'ailleurs, avec une série statistique assez grande on peut élaborer un modèle stochastique qui n'est pas forcément dénué d'intérêt. Donc même pour le pas modélisable, ça me semble difficilement argumentable.

            Dire que tout est quantifiable, c'est dire que cette décision ne pouvait avoir qu'une seule issue.

            Non, tu peux dire que cette issue avait une probabilité donnée, et que d'autres issus était possible, le totale des probabilités de ces issus faisant 1.

            Et fichtre, je ne pensais vraiment pas même en commençant ce commentaire en arriver là, mais c'est toute la question du libre-arbitre en fait ! Est-ce que la décision est prise par les paramètres, ou est-ce qu'elle est prise avec eux. C'est à dire est-ce que l'état du système à un instant t décide de façon sûre son état à un instant t+1, ou est ce qu'il se contente de l'influencer, et de présenter des états futurs plus ou moins probable.

            Tout à fait, cette approche est discrète mais non déterministe stricte.

            Pan, en plein dans la mécanique quantique ! Et la réponse de la mécanique quantique, c'est que non, on ne peut pas prévoir l'état futur du système, uniquement une répartition de probabilités. Donc l'état d'un système à un instant donné ne détermine pas son état futur, donc une prise de décision n'est pas une fonction déterministe, et dans une situation strictement identique, on peut faire un choix différent. Le bourrage de mou n'est pas quantifiable, ou s'il l'est il ne fait qu'influencer mes croyances mais ne les déterminent pas, et donc le résultat de mes croyances n'est pas mesurable.

            Je vois mal comment tu passes de tes prémices à ta conclusion ici. Tu vois bien que tu t'appuies ici sur les modèles de la physique quantique, dont l'intitulée même fait ressortir le caractère central de la mesure d'événements discrets de cette théorie.

            Ce qui est vrai pour moi n'est pas le fruit direct et mesurable de mon passé, ni même de mon état présent. Donc j'ai personnellement mon mot à dire lorsque je crée, ou que je construit, et ce qui sort de mon esprit n'est pas déterminé par le reste de l'univers, il n'est qu'influencer, c'est donc très personnel, et non pré-existant par essence.

            Qu'appels-tu pré-existant, essence et personnel ?

            De fait ma photo de cet aprèm n'est pas la découverte d'un nombre indexant cette photo précise dans le grand catalogue des possibles.

            C'est un instantané d'une configuration d'espace-temps codé dans une configuration d'espace-temps, qui à une échelle humaine peut paraître figé.

            Et une œuvre n'est pas réductible à un simple nombre.

            Dans le carde d'un modèle discret de l'univers, toute œuvre est « réductible » à une combinaison d'atomes.

            Un monopole temporaire sur une création n'est donc pas un monopole sur un nombre. Et si tu croyais réussir à abattre le système du droit d'auteur tel qu'il existe avec cet argument là, cherches-en un autre qui tienne mieux la route, un argument socio-économique aurait probablement plus de poids, et serait moins sujet à être démonté rationnellement.

            Hof, abattre un système, c'est ne pas dépenser son énergie dans la construction d'autre chose.

  • # Politique de Google

    Posté par  . Évalué à 10.

    Personnellement je vois surtout une attaque contre la politique de Google, celle qui consiste à dire on fait, on sait que c’est illégal, qu’on n’a pas le droit, mais on fait, et si quelqu’un râle on s’arrange avec. Cela ne vaut pas que pour le droit d’auteur, mais aussi pour leur truc qui consiste à photographier les rues, ou encore plus récemment le cas des vignettes reprises dans leur moteur de recherche. Ensuite, lorsque ça râle, et seulement là, ils commencent à réfléchir à une ligne de défense : mais on retire les bouquins, mais on floute les visages, mais ce n’est pas possible de respecter la loi…

    Cette politique qui consiste à respecter la loi a posteriori est tout à fait détestable, et il semble que ce soit devenu une habitude de Google.

    • [^] # Re: Politique de Google

      Posté par  . Évalué à 7.

      Je suis d'accord avec toi. Mais ce n'est pas seulement google. C'est la totalité des sociétés importantes qui sont comme cela.

      Personnellement, j'y vois un retour de baton aux pratiques des politiques : tout doit être fait pour que les sociétés grandissent et fassent de l'argent (en partie parce qu'elles les financent). Il suffit de voir actuellement en france avec hadopi (sacem, univer-sale), même la sécurité est touché (cas edf et les risques sismiques des centrales nucléaires), je parle même pas du pétrole dans le golfe du mexique avec obama ou du cas nucléaire au japon (des ingénieurs japonais qui ont construit la centrale disent que les risques ont été volontairement sous-évalués pour gagner sur les coûts de construction).

      Dans ce contexte là, comment veux-tu que les entreprises ne prennent pas l'habitude de chercher le profit au dépend de la loi en sachant que les copains politiques vont modifier la loi à leur avantage ? Ces même copains qui font de la distorsion de concurrence pour empêcher que de nouvelles sociétés viennent empiéter sur le territoire des amis.

      • [^] # Re: Politique de Google

        Posté par  . Évalué à 3.

        Je suis d'accord avec toi. Mais ce n'est pas seulement google. C'est la totalité des sociétés importantes qui sont comme cela.

        Y compris, et surtout, les sociétés opposées à Google dans cette affaires. Parce que des lois comme Hadopi viennent directement des sociétés de droit d'auteur.

        « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

      • [^] # Re: Politique de Google

        Posté par  . Évalué à 5.

        Dans ce contexte là, comment veux-tu que les entreprises ne prennent pas l'habitude de chercher le profit au dépend de la loi en sachant que les copains politiques vont modifier la loi à leur avantage ?

        Ces mêmes copains qui seront les premiers hypocrites à leur jeter la pierre pour éviter de subir la moindre critique du grand public.

        cf: Le cas de Xavier Bertrand, actuel ministre de la santé qui tire à boulets rouges sur servier pour le mediator, oubliant un peu vite que le ministre de la santé de l'époque un certain Bertrand Xavier a complaisamment fermé les yeux sur tous les rapports accablants contre le médiator (ou du moins fortement sceptiques et pessimistes) et sur les conflits d'intérêt au sein de son cabinet, ce qui a permis au ministère d'autoriser le remboursement d'un médicament à la fois inefficace et dangereux.

        Le même gouvernement vient ensuite nous dire qu'on fait trop de social, que ça coute trop cher et que de toutes façons, il faut forcément virer des profs et des médecins pour ne pas se faire dégrader l'appréciation de la France par les (philantropes) agences de notation.

        Monde de merde.

    • [^] # Re: Politique de Google

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

      Si on se restreint à l'exemple de la numérisation des oeuvres, combien aurait demander les éditeurs juste pour que google est le droit de numériser gratuitement les livres ? Quel est la perte de proposer des extraits de livre soit indisponible soit directement à acheter ?

      Cela me rappelle un peu le procès des propriétaires terrien qui demandait réparation au compagnie aérienne qui traversait gratuitement "l'espace" de leur terre. Si ils avaient gagné, l'avion n'existerait pas.

      "La première sécurité est la liberté"

    • [^] # Re: Politique de Google

      Posté par  . Évalué à 3.

      Cette politique qui consiste à respecter la loi a posteriori est tout à fait détestable, et il semble que ce soit devenu une habitude de Google.

      Si ça permettait de faire bouger les choses sur le droit d'auteur, ce ne serait pas mal. Parce qu'actuellement, on se retrouve avec les sociétés qui détiennent les droits qui font tout pour que les œuvres leur rapporte un maximum, même si pour ça ces œuvres sont rendues indisponible pour le public.

      « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

      • [^] # Re: Politique de Google

        Posté par  . Évalué à 3.

        Mouai… enfin cet argument ne tient pas : intrinsèquement, ce ne sont pas les œuvres indisponibles qui rapportent de l’argent au sociétés d’auteurs. Et je suppute que ces œuvres là sont minoritaires dans le catalogue que se constitue Google.

        Je préférerai que Google utilise son pouvoir de Lobbying pour changer le droit d’auteur. Mais fondamentalement ce n’est pas dans leur intérêt : ils préfèrent largement traiter au cas par cas, ce qui ne contribuera jamais à ce que les choses changent.

        Entendons-nous bien, Google se pose ici comme défenseur du libre accès à la connaissance. Mais il n’est en réalité que le défenseur de son propre accès, et seulement par effet de bord, puisque c’est son fond de commerce, l’accès général. Mais il y a des restrictions sévères et quand il peuvent obtenir l’exclusivité (voir celle liée à l’indexation) ils ne s’en privent pas.

        • [^] # Re: Politique de Google

          Posté par  . Évalué à 5.

          Mouai… enfin cet argument ne tient pas : intrinsèquement, ce ne sont pas les œuvres indisponibles qui rapportent de l’argent au sociétés d’auteurs.

          Bien-sûr que si, c'est comme les machines à laver. Avant on faisait des modèles fiables. Maintenant tu n'en trouve plus un seul sur le marché. Et le renouvellement de machines en pannes rapporte directement de l'argent aux fabriquants.

          Pour la musique c'est pareil, c'est comme ça qu'on gère les modes : si on distribue plus de variété et que l'on arrête d'en produire, ça passe de mode et ça laisse plus de place à la nouvelle mode... qui est bien plus chère.

      • [^] # Re: Politique de Google

        Posté par  . Évalué à 2.

        étant donné que le Libre s'appuie plus qu'un peu sur le droit d'auteur, fais bien attention à ce que tu demandes.

        en particulier, les laisser se foutre des lois - même mauvaises - en arguant d'un Bien Suprème ça va créer des précédents fâcheux.

        se foutre des brevets par exemple on va trouver ça cool. fermer du code ou des données pour des raisons de sécurité fumeuses ça passera beaucoup moins bien

    • [^] # Re: Politique de Google

      Posté par  . Évalué à 3.

      J'avoue avoir du mal à comprendre comment l'indexation des livres n'est pas conforme au droit d'auteur. C'est quoi la différence avec l'indexation de page web ? Personellement c'est pas clair en quoi ils ne respectent pas la loi (du moins la loi US, en France le fair-use est limité et le droit moral suprême).

    • [^] # Re: Politique de Google

      Posté par  . Évalué à 4.

      Je pense sincèrement que L.Page, à l'origine du projet de numérisation, n'avait vraiment pas d'autre objectif que de dire « et pourquoi pas filer tous ces bouquins à tout le monde, hein ? ». Bien entendu, il est idéaliste mais pas complètement débile: il pensait pouvoir faire du fric à partir de ça aussi. Enfin voilà, cet article explique ça mieux que moi :

      http://www.wired.com/magazine/2011/03/mf_larrypage/

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