Journal Scribus pour notre journal Oxygène !

Posté par  (site web personnel) . Licence CC By‑SA.
73
5
juil.
2017

Journal Oxygène

Cela fait maintenant deux ou trois ans que je trépigne d’impatience à l’idée de pouvoir annoncer l’utilisation de Scribus pour la réalisation de notre journal Oxygène.

Depuis peu, notre nouveau site Web est en place. Et l’on y trouve notamment la présentation du journal Oxygène.

Oxygène n° 8, couverture

Oxygène n° 8, quelques pages

Depuis le numéro 3, nous n’utilisons que des logiciels libres, depuis le traitement des dessins numérisés ou des photos avec GIMP, jusqu’à la mise en pages avec Scribus, le tout sur système GNU/Linux.

Note présente en quatrième de couverture

À partir de Scribus, nous exportons en quadrichromie et ne rencontrons aucun problème avec l’imprimeur (offset). Nous faisons actuellement imprimer ainsi 1 000 exemplaires destinés d’abord à notre public. Mais il est toujours possible de prendre contact avec nous, par courriel de sorte à recevoir un exemplaire papier… Une version de moindre qualité est disponible sur le site Web au format PDF.

L’utilisation de Scribus, pour celui qui a l’habitude d’utiliser le logiciel privateur d’Adobe, n’est pas chose aisée. Heureusement que nous sommes ici plusieurs sur le coup. :) La motivation première concernant l’utilisation de Scribus est de n’utiliser que des logiciels libres pour les raisons éthiques et les enjeux de société cohérents avec l’objet social de l’ASBL. Partant de là, la question était « Quel logiciel libre pour faire de la PAO ? » et le logiciel devait pouvoir être naturellement installé sur GNU/Linux.

Je tenais à vous en parler car, selon moi, Scribus est l’un des logiciels libres les plus importants à maintenir en vie et à utiliser pour que nous puissions effectivement proposer l’usage de systèmes GNU/Linux, y compris pour la PAO. De même, GIMP et Inkscape sont importants, et les polices libres, etc.

Capture d’écran d’Oxygene sur Scribus

Nous utilisons actuellement la version svn 1.5.4 de Scribus. Cette version n’est pas dite stable, mais pour pas mal de choses, elle l’est davantage que la branche 1.4. De même, nous ne pouvions plus attendre…, nous utilisons la version 2.9 de GIMP, notamment pour la précision « plus que 8 bits ».

Petites astuces :

Pour insérer des caractères dont vous connaissez la position Unicode (sous GNU/Linux) : Ctrl + Maj + U. Vous pourriez alors voir un petit u souligné (ça dépend du contexte). Saisissez alors la position en hexadécimal’, par exemple « 2764 » et pour finir Entrée.

Dans GIMP, améliorer les couleurs d’une photo sans altérer les « détails ». Travaillez en « virgule flottante 32 bits » ; faite une première décomposition vers TSV ; floutez l’image d’origine (RGB) et refaite une décomposition TSV ; récupérez le calque valeur de la première décomposition et recomposez les couleurs. Ainsi, les « composantes teinte et saturation » auront « bénéficié » du floutage mais la « composante valeur » sera restée intacte.

Pour finalement exporter en quadrichromie et envoyer à un imprimeur offset, dans Scribus, prenez le temps (sans document !), de faire le tour des préférences et notamment pour la gestion des couleurs. Utilisez un profile ECI[4] pour l’offset (CMYK). Dans ÉditionCouleurs et fonds (toujours sans aucun document) sélectionnez le jeu de couleur « OpenOffice dot org CMYK » et ajoutez éventuellement des couleurs, telles que Rich black.

N’hésitez pas à utiliser l’effet courbe sur les images de sorte à augmenter leur contraste. Si vous faites des essais avec une imprimante laser, dites vous bien que la technologie est différente et que les couleurs pourront être plus « fades » en offset si vous ne « tirez » pas le noir vers le bas (vers un noir enrichi). Cela s’observe à l’écran dès lors que vous activez la gestion des couleurs…

Conclusion

J’ai déjà cherché comment aider le projet Scribus. Et l’on m'a répondu que la meilleure chose à faire est de l’utiliser et d’en faire la publicité. Ni fondation ni don pour l’instant. :/

Scribus est le logiciel de PAO le plus libre que je connaisse ! Il garantit bien les quatre libertés fondamentales qui font de lui un logiciel libre ! Et en plus de ça, cerise sur le gâteau, il est sous GPL avec donc la fameuse clause copyleft qui nous garantit qu’il restera libre, y compris dans ses versions diffusées avec des modifications. :)

Pour le reste, il est utilisable ! La preuve ↑ :)

Néanmoins, il est tout à fait possible de l’améliorer ! Disons même qu’il y a de la marge. :)

Merci aux développeurs de Scribus !

  • # Merci. Des détails ?

    Posté par  . Évalué à 5.

    Salut,
    Merci pour l'article c'est cool et ça donne des choses à montrer aux ami-es qui gèrent de petites ou moyennes publications sans l'utiliser.
    Tu as donc dit que venant d'Adobe c'est pas évident et qu'il y a de la marge pour l'améliorer: j'aimerais donc bien savoir quels ont été vos difficultés et comment vous les avez dépassées: était-ce des fonctionnalités dures à trouver que vous avez dénichées, avez-vous reposé sur des articles de blog, de la doc ? Y a-t-il des choses vraiment plus chronophages ? Y a-t-il aussi des points forts ? Merci encore.

    • [^] # Re: Merci. Des détails ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Pour avoir aussi utilisé et promu scribus pour nos flyers et affiches dans les différentes associations auxquelles je participe, je vais me permettre de répondre :

      • effectivement, privilégier les versions 1.5 et ne pas rester sur les 1.4, comme indiqué dans le journal
      • avoir un workflow amont permettant de constituer les données à assembler (schémas, textes, images, logos…)
      • assembler dans scribus, c'est de la mise en page, pas de la création de contenu (ceux qui ont du mal avec scribus l'utilisent généralement directement pour créer leur contenu, ce pour quoi il n'est effectivement pas très bon)
      • il n'y a pas vraiment de « modèle de page » dans scribus, ce à quoi un débutant pourrait s'attendre, je ne crois pas que ça va évoluer, l'outil étant assez orienté professionnel du métier. Cela a comme conséquence indirecte qu'un premier résultat ne rendra pas forcément quelque chose de joli par défaut, c'est à l'utilisateur de rentrer dans le logiciel et en ressortir un beau résultat
      • ne pas croire ce que l'on voit à l'écran : le sujet de l'étalonnage des couleurs ne tient pas en un paragraphe et c'est un sujet encore plus complexe que ce que le journal aborde. Savoir que le bon à tirer (BàT) a des couleurs plus chaudes que le résultat final… Rien que le choix du papier (mat ou brillant) d'impression aura des résultats très différents (et ce n'est pas lié à Scribus). En bon adepte de la prétérition, je n'aborderai pas le sujet problématique des couleurs Pantone vu que Scribus gère correctement le CYMK.

      Pour être plus spécifique :

      Y a-t-il des choses vraiment plus chronophages

      Faire tenir le texte dans la page demande un peu de rigueur pour ne pas se compliquer la tâche. Il y a des styles pour aider, mais ce n'est pas aussi abouti que dans LibreOffice sur les zones de texte : Scribus n'est pas un traitement de texte, c'est de la PAO.

      Y a-t-il aussi des points forts ?

      le monde de l'imprimerie et notamment ce qui tourne autour de l'impression sur offset est très bien pris en charge (papillons, bords de découpe, bords perdus…) mais il vaut mieux y avoir été confronté auparavant pour comprendre à quoi sert chaque fonction ;-)

      Bref, scribus, c'est bien et d'un niveau plus que professionnel, mangez-en !
      Par contre, ne pas s'attendre à ce que ce soit aussi simple qu'un LibreOffice Draw : je pose, j'imprime :/

      Je ne reviens pas sur le processus de génération de PDF et de fourniture de document pour impression, je pourrais en faire des pages et le journal en donne un bon aperçu.

      • [^] # Re: Merci. Des détails ?

        Posté par  . Évalué à 10.

        Si je peux témoigner, pour ma part, n'y connaissant à peu prés rien, je m'en étais plutôt bien tiré. Je m'étais un peu initié à la mise en page avec LaTeX, mais c'est tout. Même la partie couleur, dont tu soulignes, à juste titre la complexité, et que je craignais beaucoup, ne m'a pas posé trop de problème. Le résultat final fut conforme à ce que j'avais à l'écran et au bon à tirer. C'est assez vieux, mais je rappelle avoir bataillé pour étalonner mon écran sans sonde et finir par m'en tirer en utilisant un profil de type sRGB, du moniteur jusqu'à la sortie finale en pdf. Je dois avoir un moniteur pas trop mauvais d'origine (viewsonic vp2030b) et un degré d'exigence plutôt bas.

        J'approuve tout à fait ce que tu dis au sujet du workflow. Les textes doivent être relus et corrigés avant d'être importé dans Scribus qui n'est pas du tout fait pour ça. Pareil pour les illustrations.

        Voici un des mags de mon club de moto que j'avais fait avec ce soft (c'est le BàT en basse résolution que l'on a archivé sur le site du club. À l'origine, on n'avait pas prévu de version numérique en publication libre, c'est surtout conçu à destination des membres du club) : https://www.voxanclubdefrance.com/wp-content/uploads/2017/05/v72n63.pdf

        Je pense que si le comité de rédaction avait persévéré, (on a abandonné au bout de deux publications faute de volontaires pour la partie éditoriale), j'aurais exploré la partie automatisation et templates qui me semblait assez prometteuse.

        J'en garde un bon souvenir et si l'occasion se représente, mon choix ira avant tout à Scribus !

        Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

      • [^] # Re: Merci. Des détails ?

        Posté par  . Évalué à 3.

        Pour les flyers de mon entreprise, j'utilise scribus, depuis 2 ans.

        Je connaissais ni scribus, ni le monde de l'imprimerie.

        Il manque, je trouve une documentation adaptée sur le workflow à adopter et l'on tombe tout de suite dans le piège qui consiste à faire faire à scribus ce qu'il ne doit pas faire, comme la mise en page des textes.

        De la même façon que la documentation sur la gestion des couleurs ou des marges pour obtenir quelque chose de correct chez un imprimeur en ligne et chez un imprimeur classique.

        Je n'ai pas encore le bon workflow, mais j'y travail ^

  • # Bravo

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    Bravo pour l'utilisation de véritables apostrophes et guillemets, et pas de simples et doubles quotes en tout cas.

    J'ai l'impression que la typo belge est la même que la française, du moins dans l'utilisation d'espaces fines avant la double ponctuation, les quadratins etc.

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