t_cordonnier a écrit 66 commentaires

  • [^] # Re: Très intéressant !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Compter automatiquement les mots prononcés sur les chaînes d'information continue. Évalué à 4. Dernière modification le 04 janvier 2022 à 08:22.

    Tous les mots reconnus par Vosk avec leur lemme sont enregistrés dans la base de donnée.

    Petite question, puisque tu parles de lemmatisation, as-tu essayé celle intégrée dans PostgreSQL (voir la fonction ts_vector par exemple), puisque c'est là que tu stockes les résultats en fin de compte? Est-ce que Spacy, que je ne connaissais pas, donne des résultats sensiblement meilleurs?
    En plus ts_vector a le bon goût de supprimer les mots vides (articles, conjonctions, etc.) pour que ne garder que les lemmes réellement significatifs.

    A la base les lemmatiseurs de PostgreSQL sont basés sur Snowball, une bibliothèque de lemmatiseurs utilisée un peu partout, mais tu peux aussi intégrer ISpell à condition de télécharger les dictionnaires séparément.

  • [^] # Re: Esperanto ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Abstract Wikipédia. Évalué à 3.

    Ben avec un analyseur type lex/flex, et donc des expressions rationnelles, on pourrait déjà faire ceci:

    \b[a-z]{3,}oj?n?\b return NOM;
    \b[a-z]{3,}aj?n?\b return ADJECTIF;
    \b[a-z]{3,}[aio]s\b return VERBE_CONJUGUÉ;

    Du coup si avec Yacc tu veux écrire phrase: sujet VERBE_CONJUGUÉ complément tu as déjà de quoi reconnaître le verbe. En français ou en anglais, l'expression Yacc qui précède pourrait marcher mais tu n'aurais aucun moyen d'écrire la partie lexicale: un mot comme "élément" n'est pas un verbe malgré sa finale en "ent". Faudrait donc passer par un dictionnaire. Et même avec un dictionnaire on peut trouver des exemples ambigus, qui vont suivre.
    En français, la phrase "la petite brise la glace" peut avoir deux sens suivant que "brise" désigne le nom d'un vent ou l'action de briser. Et je ne parle même pas du sens figuré de "briser la glace"…
    En anglais l'exemple bien connu est "time flies like an arrow". Rien qu'avec les deux premiers mots il y a déjà une ambiguïté: "time flies" peut se traduire par "le temps file" ou "les mouches temporelles" (si on voit time comme un adjectif), et un ami traducteur (vers l'anglais) m'a même dit qu'on pourrait le voir comme un verbe, donc "chronométrez les mouches"!
    Évidemment tu vas te précipiter sur Google Translate pour vérifier qu'il trouve bien la traduction la plus "logique". Sauf que Google translate travaille à partir d'exemples, et tu te doutes bien que ceux là sont suffisamment connus pour que les programmeurs les aient déjà corrigés si besoin!

  • [^] # Re: Bravo pour la dépêche, et vive l’informatique espérantiste

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 2.

    Je voudrais quand même vous faire remarquer quelque chose, à tous les deux.
    Si les langages de programmation utilisent du vocabulaire anglais, aucun n'a une grammaire ni même une syntaxe en rapport avec la langue anglaise. Même Cobol, qui utilisait cet argument publicitaire, avait une syntaxe quand même considérablement simplifiée par rapport à la langue anglaise.
    Du coup, quand on traduit un langage informatique "en français", comme ce fut le cas pour le langage de macros Excel, pour certains BASIC, pour WinDev, pour Scratch, etc. c'est en fait le vocabulaire qui est traduit, la syntaxe ne change pas.

    Au niveau des macros excel, je me souviens que des espérantistes slovaques m'avaient un jour raconté que chez eux, Excel était traduit en slovaque mais le langage de macros était en tchèque… et du coup inutilisable parce qu'il utilisait des caractères qui ne sont pas sur le clavier slovaque!
    Personnellement je n'ai rien contre l'idée d'un langage dont les mots-clé ne sont pas en anglais, mais à une condition: que la doc suive. Parce que si c'est pour avoir une doc en français mais qui a gardé le nom original des fonctions, c'est balot. C'est pour ça que j'insistais plus haut sur le fait de commencer par la spécification et seulement après, l'implémentation.

    Pour le moment ce que j'ai vu dans le travail de psychoslave, ce n'est pas autre chose.
    Utiliser la grammaire de l'espéranto, ce serait par exemple définir des conventions telles que: usage de la terminaison des noms (-o) pour les variables, des adjectifs (-a) pour les types et des verbes (-i ou -u du coup?) pour les fonctions. Ce n'est qu'un exemple. Reste la question qui tue: Convention ou règle absolue définie au niveau du compilateur?
    Au fait, il y a eu un précédent avec Perl en latin : peut-être des choses dont on pourrait s'inspirer?

  • [^] # Re: Une vraie motivation

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 3.

    Non, je pense d'une part que même les marchés de niche doivent être respectés

    Ravi de le lire.
    Parce que, ne le prends pas pour toi, mais sur linux-fr j'ai constaté que toute dépêche consacrée à une distribution qui n'est pas Debian ou Ubuntu, de même que toute dépêche consacrée à un logiciel qui a un gros concurrent libre, voire même sur un logiciel qui est justement sur un marché de niche, finit immanquablement par attirer la question "à quoi ça sert", une première fois de façon polie et légitime, mais ensuite ça attire les trolls très agressifs qui vont la reprendre en boucle non sans ajouter une pique à l'intervenant précédent histoire de faire croire qu'ils ont lu ce qu'il raconte.

    Comme si on demandait aux gars qui bossent sur un logiciel libre de "se concentrer" sur un autre, plus utile ou qui aurait plus de succès.

    N'est-ce pas exactement ce qu'on fait d'Apache Open Office en ce moment?
    Que penser des discussions sysvinit vs systemd?

    Pour ma part je défends toujours la diversité. Je ne viendrai jamais dire qu'il y a trop de distributions linux, trop de logiciels dans un domaine X ou Y. Tant qu'on parle de logiciels libres, c'est un plus que d'en avoir plusieurs parce ce qui plait à certains peut déplaire à d'autres.

  • [^] # Re: Une vraie motivation

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 4.

    Linux sur le desktop = pas* de killer feature pour le non informaticien = quasiment pas de parts de marché = l'espéranto des OS.

    Alors va au bout du raisonnement: irais-tu jusqu'à recommander, sur linux-fr, que nous arrêtions toute promotion de linux sur desktop pour se concentrer sur le serveur?

  • [^] # Re: Bravo pour la dépêche, et vive l’informatique espérantiste

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 2.

    1. En l’occurrence ils sont implémentés comme des synonymes, donc rien n’empêche d’utiliser les symboles idéographiques.

    Somme toute ce serait un peu comme en japonais, où un kanji (caractère chinois) un peu rare est souvent remplacé par son équivalent en kana (syllabique) quand on s'adresse à un lecteur qui est susceptible de ne pas le connaitre.
    Quoi qu'il en soit, les symboles mathématiques sont indépendants de la langue, ils restent quand même un meilleur choix.

    Pour l’instant je me concentre sur la traduction de tout le langage, en utilisant la notation en x, mais je suis preneur de toute solution pour la gestion des lexies et des identifieurs unicodes. :)

    Moi je te suggèrerais de commencer par te concentrer sur la spécification du langage: quand tu auras trouvé plusieurs participants et que vous serez tous d'accord sur les termes à employer, alors tu pourras aller plus loin dans l'implémentation.

    ici, je m’attendais plus à trouver un truc basé sur «el» pour la notion de «output» en gros.

    Sur ce point je rejoindrais assez MCMic. Il y a quelques années j'avais un projet en Java où j'utilisais l'espéranto pour les identifiants (noms de variables et de fonctions, sans remettre en cause le langage), et j'avais utilisé el et en pour remplacer les entêtes d'accesseurs. Sans compter que tu parles de faire court…

    Par exemple /ts/ est généralement transcit « c », mais pas toujours, notamment dans les mots agglutinés sans « o » agglutinatif comme tutsama.

    Pas tout à fait. En fait il y a une petite différence entre c et ts, et tu as justement trouvé le bon exemple: accent tonique sur l'avant-dernière syllabe, donc prononcer tutSAma et non pas tuTSama, comme si on avait utilisé un c!

  • [^] # Re: Une vraie motivation

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 6.

    Bref, si l'espéranto doit avoir l'espoir de devenir un espéranto, il va falloir trouver une vraie motivation, la killer feature

    Petite question: c'est quoi la killer feature de linux sur desktop?
    Oh ne te méprends pas, je suis sûr que tu vas pouvoir m'en trouver une. Mais je suis tout aussi sûr qu'elle laisserait probablement de marbre un non-informaticien.
    Mais peut-être fais-tu partie de ceux qui vont venir sur un forum linux nous dire qu'en fait non, windows c'est tout aussi bien. Cherche bien, il y en a dans cette discussion.

    Qui ici va régulièrement consulter wikipédia en anglais en plus du français ? Fait-il de même avec wikipédia en espéranto ?

    Moi, quand un sujet est politiquement sensible, en particulier quand il traite de pays "ennemis de la liberté", surtout la Russie et ses environs, je vais plutôt regarder la Vikipedio en espéranto plutôt que la version française, fortement orientée même si elle s'en défend. Ou un journal espérantiste comme Monato, évidemment inconnu du grand public mais qui peut me donner le point de vue des deux camps.

    (genre pour les asiatiques ça doit être beaucoup plus pénible que pour les latins comme nous).

    C'est pas comme si on avait donné plein d'exemples sur un autre fil pour dire exactement le contraire. Et c'est pas comme si tu n'avais pas déjà participé à l'un d'entre eux. Alors à quoi bon répéter?

  • [^] # Re: Pas si internationale

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 9.

    De manière générale, sache, quand même, que je n'ai JAMAIS étudié le latin. J'ai bien, d'ailleurs, parlé d'impression, et pas plus.

    J'avais bien compris et je dois quand même te le dire: je ne reproche rien à tes messages. Si j'ai répondu c'est au contraire parce que je trouvais tes interrogations légitimes (ce qui ne veut pas dire que si c'étaient des affirmations je serais d'accord)

    Peut-être aussi que le fait que je donne des exemples précis peut rendre mes messages trop techniques. Et puis je sais que je ne suis pas très pédagogue, alors s'il y a des points que tu ne comprends pas, n'hésite pas à demander.

    Tu indiques des mécanismes plus inspirés d'autres langues, mais je n'ai vu aucune référence aux langues plus… disons, «sudistes»: turquie, afrique, etc. Bien sûr, j'oublie d'autres régions du monde.

    Je n'ai pas parlé ici des autres langues parce que d'une part tu ne posais pas la question de cette façon, mais aussi et surtout parce que je citais à la fin un message où je l'avais déjà fait. Comme tu avais posé une question à la suite de ce message-là, je pouvais supposer que lu l'avais lu et que tu pourrais donc considérer mes réponses comme un tout.

    Et puis les exemples que je prends, je les tire généralement de mes propres connaissances, pas d'une recherche google. Je peux facilement parler des langues slaves parce que je parle russe et que je comprends les autres. Pour les langues asiatiques ou pour les langues agglutinantes, j'ai des connaissances plutôt théoriques, je dois chercher un peu plus mais au moins j'ai des bouquins où regarder. Si je ne parle pas de l'arabe ou des langues africaines, c'est que je n'ai pas de références. Tout au plus je crois me souvenir que beaucoup de langues d'Afrique centrale (au sens large, de la Côte d'Ivoire jusqu'au Kenya) sont agglutinantes, tandis que quelques-unes sont des langues tonales comme le chinois, mais je n'en sais pas beaucoup plus. ça ne veut pas dire que des analogies n'existent pas, mais que je n'ai juste pas les connaissances pour les citer explicitement.

    Genre, je sais pas, mais le grec (pas une autre région du monde, mais juste, s'est-on posé la question?)?

    Le grec, c'est une langue indo-européenne. Et comme l'a déjà répondu un autre intervenant, il y a des emprunts au grec en espéranto: la formation du pluriel (je détaille plus loin), mais aussi quelques "petits mots" comme kaj (et), pri (à propos), etc.
    Sans compter le vocabulaire scientifique, qui prend au grec à peu près comme le français le fait.

    turquie, afrique, etc. Bien sûr, j'oublie d'autres régions du monde.

    Pour le turc, je peux répondre: c'est une langue agglutinante, disons un cousin au second degré du hongrois. Prenons donc un mot dans ces deux langues et comparons avec l'espéranto. Je mets ici des tirets pour séparer les composants d'un mot, dans la vraie vie il faut les coller.

    Avant que tu ne poses la question sur un nouveau terme que je vais utiliser ici : nominatif désigne le sujet, c'est en quelque sorte l'opposé de l'accusatif dont nous avons déjà parlé.

    Avec le mot maison, ça donne donc:
    hongrois turc esperanto
    Nominatif singulier haz ev domo
    Nominatif pluriel haz-ok ev-ler domo-j
    Accusatif singulier haz-ot ev-i domo-n
    Accusatif pluriel haz-ok-ot ev-ler-i domo-j-n

    On voit bien ici que dans les trois langues, l'accusatif pluriel se forme en collant la marque du pluriel d'abord et celle de l'accusatif ensuite. L'analogie est donc structurelle et non dans le vocabulaire.

    Et c'est bien là tout le problème avec les langues agglutinantes: le hongrois, le finnois, le turc, le japonais… ont beau être structurellement comparables, il est assez rare qu'on trouve des mots communs, l'analogie est dans la grammaire. Du coup, si tu vois un texte en turc et le même en hongrois, difficile de voir que ces langues sont apparentées. On peut faire le même rapprochement dans d'autres groupes linguistiques (groupe chinois par exemple), structurels plutôt que dans le vocabulaire. Avec les langues indo-européennes par contre, c'est le plus souvent l'inverse. Alors quand tu écris:

    Ceci dit, si un naturel d'une langue type chinois disais la même chose (que ça ressemble au mandarin), alors, ça confirmerait de nos témoignages réunis que le but souhaité est atteint: tout le monde comprendrais des bribes sans même l'étudier, donc fatalement l'étude serait triviale.

    Je crois que tu prends le problème sous le mauvais angle. Créer une langue qui "ressemble" à toutes les autres, si tu entends par là de le ressentir dès la première impression, c'est parfaitement impossible. L'idée est plutôt que chacun y trouve des facilités, même si ce ne sont pas forcément les mêmes pour tout le monde. Avec les exemples que j'ai montré pour les langues agglutinantes, tu comprendras maintenant, je pense, qu'il est plus logique de se rapprocher de l'indo-européen pour le vocabulaire et des langues agglutinantes pour la grammaire, que de faire le contraire.

    Sans parler de sa quasi absence de conjugaison, ce qui, vu mon assiduité, n'est pas plus mal.

    Il y a encore moins de conjugaisons en espéranto qu'en anglais : passé, présent, futur, conditionnel, impératif, infinitif et les participes. Pas besoin de te demander en permanence s'il faut choisir la forme simple ou la forme progressive. Mais aussi et surtout : pas de verbes irréguliers, le genre de truc qui a dû te donner pas mal de bulles à l'école.

    D'ailleurs, cette théorie porte un nom assez intéressant: indo-européenne. Quid de l'Afrique?

    On parle de langues indo-européennes parce que ce groupe commence en gros avec les langues latines et se termine avec les langues indiennes, genre hindi et sanskrit, en passant par le persan, parlé actuellement en Iran. Ce qui veut dire qu'il y a, du point de vue d'un linguiste, plus de similitudes entre l'espagnol, le persan et le sanskrit, qu'avec par exemple l'arabe. Pourtant quand on regarde un texte en espagnol, le nombre de mots empruntés à l'arabe est frappant (ouvre un dictionnaire aux lettres AL pour voir…) sauf qu'il s'agit d'ajouts relativement récents, qui n'ont en rien impacté la structure de la langue.

    Attention, ça ne veut même pas dire que toutes les langues d'Europe appartiennent à ce groupe (ben oui la Hongrie c'est en Europe) ni que toutes les langues d'Inde en font partie. Mais les autres groupes, surtout le groupe turc-hongrois-finnois, sont souvent géographiquement très disparates du coup on doit les nommer par leur structure plutôt que par leur localisation.

    Par exemple le mot domo vient à peu près autant du latin domus que du russe дом, également présent dans la plupart des langues slaves;

    Hum… il me semble que la Russie à été fondée par les vikings, eux-mêmes proches de l'europe de l'Ouest par leurs commerces et combats.

    Toujours est-il que dans mon exemple, le mot pour dire maison diffère totalement dans les langues scandinaves - ce sont en fait des langues germaniques. En suédois c'est "hus", à rapprocher de l'anglais "house".
    Peu importe l'origine, ici c'est le résultat qui compte: quand le russe et le latin utilisent le même mot, c'est le plus souvent celui-là qui a été choisi par Zamenhof. Dans d'autres cas, un mot latin existe aussi dans les langues germaniques (exemple: kato, le chat - en latin cattus). Parfois, aucune analogie n'a été trouvée et on a choisi une racine non latine, mais germanique (exemple: hundo, le chien, comme en allemand)

    je n'ai pas parlé de forker le latin.

    C'est vrai, mais quand tu as parlé de forker une langue, tu n'as pas précisé laquelle. J'ai donc dû faire des hypothèses et il n'y en avait que deux qui pouvaient venir à l'esprit: soit une langue actuellement très parlée (anglais? français? chinois?), soit la seule langue ancienne qui est enseignée dans de nombreux pays, le latin. Mais c'est vrai, j'aurais pu demander.

    Parce qu'un fork déplairait non seulement aux locuteurs de la langue originale

    Valable uniquement dans le cas d'une langue vivante. Les autres, n'ayant aucun locuteur encore vivant, ça ne devrait pas poser trop de problèmes.

    Oui je te l'accorde.

    Évidemment, dans le cas du latin, on peut supposer que Italiens se considèrent comme tels

    Ce n'est pas forcément à ça que je pensais, mais peu importe.
    Je pensais plutôt à deux choses:
    1. Certains arguments de ce message (vu la longueur de ma réponse autant éviter de me répéter) à propos du latin seraient probablement en partie valables pour un fork;
    2. Le sujet de ce fil, faudrait pas l'oublier:

    c'est une langue faite pour les européens […]
    Bref, non, pas si internationale.

    Forker une langue existante, qu'elle soit vivante ou morte, c'est quand même faire le choix d'un groupe linguistique. On ne peut pas décemment dans le même fil venir reprocher à l'espéranto d'être trop européen et proposer de forker une langue européenne (je ne dis pas que c'est ce que tu as fait, mais c'est pour expliquer l'idée) puisque justement, elle le serait encore plus. Après tu vas sans doute me dire que tu pensais à un fork d'un autre groupe linguistique, mais tu comprendras que ça ne ferait que déplacer le problème.

  • [^] # Re: Monde, Europe, France, Région

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 3.

    Si c'est pour avoir une langue mondiale , car y'en a marre de l'anglais de daube.
    OUI

    Si tu as lu les réponses précédentes, disons que c'est l'idée de commencer par une langue plus simple et avoir le libre choix d'en apprendre d'autres ensuite (d'autant que c'est ensuite plus facile), plutôt que de s'acharner sur une langue compliquée dès le départ et de n'avoir plus de temps ou plus que du mépris pour les autres langues.

    Si c'est pour gommer toutes les différences, n'avoir qu'une seule langue mondial au dépends des autres plaisir de prtatiquer des langues vivantes , faire des peuples une marchandise :
    NON.

    ça c'est plutôt ce que prônent les partisans du tout anglais, ceux que tu vois tous les jours à l'école, en entreprise ou dans les médias.
    Mais ce serait naïf de croire que c'est ce que veulent les anglophones: compte tenu de l'avantage que leur procure le fait de ne pas avoir à apprendre de langues étrangères, ou de recevoir en séjour linguistique ceux qui veulent apprendre la leur, pourquoi voudraient-ils gommer toutes les différences? Non, ils sont plus malins que ça: ils vont soutenir des langues régionales là où elles peuvent menacer une langue utilisée à l'international, organiser des pseudo-révolutions dans des régions où la langue locale cohabite depuis des siècles pacifiquement avec une langue plus connue à l'international, etc.

  • [^] # Re: Pas si internationale

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 2.

    Très intéressant.

    La seconde phrase ne présente en effet plus aucune ambiguité: la particule の relie ce qui la précède à ce qui la suit.

    La première ressemble quand même beaucoup à la phrase française où on aurait absolument tout inversé. Du coup je me demande si un japonais avec l'esprit un peu tordu ne pourrait pas faire le même raccourci qu'en français.

    Est-ce qu'on ne pourrait pas plutôt écrire:
    性交について母と話しました
    Comme ça au moins plus d'ambiguïté non plus…

  • [^] # Re: Pas si internationale

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 2.

    Je voudrai rebondir sur ce point. Sans la moindre prétention, les sous-titre, en l'occurrence japonais, m'ont appris à reconnaître quelques mots, avec le son en jap' et le sous-titre en français ou anglais.

    Merci d'avoir confirmé une expérience que j'ai faite: en visionnant en VOST une série de mangas que je regardais il y a 30 ans, au fur et à mesure je reconnaissais certaines expressions récurrentes. D'aucuns diraient que c'est parce que je m'intéresse aux langues et que j'ai donc en quelque sorte une sensibilité en la matière, mais ton exemple montre que ce n'est pas ça.

    Bien sûr ça ne suffit pas à comprendre une langue, mais en fait ça suffit à la rendre familière. Et c'est exactement grâce à ça que des gens nous répètent tous les jours qu'ils trouvent l'anglais "facile" alors qu'ils ne savent pas aligner trois phrases: comprendre un slogan publicitaire qui est placardé partout et répété tous les jours à la télé, ce n'est pas comprendre la langue.

  • [^] # Re: Pas si internationale

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 4.

    Dans ce cas, pourquoi ne pas forker une langue existante, plutôt que d'en créer une nouvelle à partir de… rien?

    Parce qu'un fork déplairait non seulement aux locuteurs de la langue originale (comment osent-ils ainsi massacrer ma langue) qu'aux étrangers (pourquoi ils ont forké leur langue et pas la mienne?)

    De plus:

    on ressent (en tout cas, j'ai ressenti dans l'exemple de l'article) une grosse influence latine.

    Un fork du latin serait vu par des étrangers comme trop proche du latin, voire simplement trop occidental, pour reprendre le terme qui est utilisé de façon récurrente depuis le début de ce fil.
    De même un fork de l'anglais, du français… serait probablement trop occidental.

    Pour en revenir au latin, effectivement beaucoup de vocabulaire en espéranto a des origines latines, mais il faut relativiser sur plusieurs points.
    1. Beaucoup de mots latins sont passés aussi dans des langues non-latines comme l'anglais ou l'allemand. Et pour remonter plus loin, à l'indo-européen, certains mots sont aussi communs avec les langues slaves. Par exemple le mot domo vient à peu près autant du latin domus que du russe дом, également présent dans la plupart des langues slaves;
    2. Certains mots "latins" en espéranto sont en fait utilisés dans un sens plus proche des langues slaves. Par exemple kompreneble, qui en se basant sur le latin se traduirait par "compréhensiblement" mais que nous utilisons souvent dans le sens de "bien entendu" : je me suis longtemps demandé pourquoi jusqu'à découvrir le même usage pour понятно (de понять, comprendre) en russe (j'ai appris le russe bien après l'espéranto, et j'ai alors mieux compris l'origine de quelques expressions comme celle-ci)
    3. la manière dont les racines, fussent-elles latines, se combinent entre elles pour former des mots nouveaux, n'a pas d'équivalent ni en latin ni dans les langues latines, c'est à la limite plus proche de ce qu'on fait en allemand;
    4. la grammaire n'a rien à voir avec celle du latin, même si les livres utiliseront souvent les mêmes termes pour décrire ce qui s'utilise au même endroit bien que ça ne fonctionne pas de la même façon. C'est pour ça par exemple qu'on parle d'accusatif pour désigner la marque du complément d'objet: comme ça ceux qui ont fait du latin comprennent tout de suite; mais en réalité, l'accusatif de l'espéranto est plus proche de celui du hongrois ou du japonais que de celui du latin, c'est ce que je disais à la fin de ce message

  • [^] # Re: Pas si internationale

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 3.

    En espéranto, c'est une marque qu'on met à la fin des mots pour marquer le complément d'objet, par opposition au sujet.
    En français, c'est l'ordre des mots qui te permet de faire cette distinction, presque toujours sujet-verbe-objet. Mais du coup cet ordre est plus difficile à maitriser pour un japonais par exemple, qui met le verbe à la fin.

    Les exemples suivants ont le même sens (=le chat mange la souris) :
    La kato manĝas la muson
    La muson manĝas la kato
    et ce grâce à la marque -n à la fin du complément. Par contre
    La katon manĝas la muso
    signifierait le contraire.

    Quelques exemples un peu plus complets ici

  • [^] # Re: Pas si internationale

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 4.

    Pour revenir ensuite au chinois, pardon au mandarin, il se trouve que les langues non tonales sont justement difficile à saisir et à prononcer correctement pour les locuteurs natifs des langues tonales.

    C'est sans doute pour ça qu'ils choisissent l'anglais?
    Parce que les professeurs d'anglais ont beau essayer de nier ce fait, sans être une langue tonale l'anglais accorde quand même une grande importance à l'accent tonique, au point qu'un accent mal placé peut complètement changer le sens d'un mot, voire de la phrase.
    Et malgré ça, sa position n'est jamais marquée à l'écrit (mais parait-il que c'est un avantage parce que les accents ne sont pas sur le clavier…) et il n'y a aucune règle pour le trouver, faut apprendre la bonne position de l'accent pour chaque mot.

  • [^] # Re: Pas si internationale

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 4.

    Il y a des chaînes TV en espéranto ?

    Sur internet oui: https://esperanto-tv.com/

    Il y a des DVD voire Blu-Ray de séries disponibles en espéranto ?

    Pendant les congrès on diffuse souvent des films sous-titrés en espéranto. L'avantage par rapport à la télé française, c'est qu'on ne réserve pas 90% aux blockbusters américains et 10% à la production locale, c'est assez équilibré.
    Il existe aussi quelques doublages, mais seulement pour des dessins animés très courts, parce qu'évidemment le doublage ça prend un temps fou quand on veut que ce soit bien fait.
    La plupart ne sont pas diffusés à l'extérieur, probablement pour des questions de droits. Mais j'ai quand même chez moi une demi-douzaine de films russes sous-titrés, et j'ai vérifié, aucun d'eux ne figure au catalogue de MK2 ou d'un autre éditeur français de films étrangers.

    Des films directement en espéranto, il y en a peu mais ça existe. Il y en a même un qui est passé sur Canal + puis sorti en DVD en France : Incubus
    Évidemment il ne coutait pas aussi cher à l'époque, c'est sans doute une preuve qu'il a mieux marché qu'on voudrait le faire croire.

    Pour l'anglais, mes 2 critères pour me considérer bilingues ont été :
    je m'aperçois au bout de 4 paragraphes que je suis en train de lire de l'anglais, quand je viens à buter sur un mot

    Si tu butes sur un mot, tu n'es probablement pas bilingue.
    D'après Claude Hagège, on est bilingue si on comprend un jeu de mots débité au milieu d'une conversation banale. Avec un tel critère, peu peuvent se vanter de l'être réellement…

  • [^] # Re: un beau combat... d'un autre siècle

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 3.

    Tu le dis toi-même, le latin peut paraitre facile (familier serait plus juste) pour les locuteurs de langues latines.

    Mais entre comprendre une langue et être capable de la parler, il y a une marge.
    Le latin, c'est quand même cinq déclinaisons et autant de groupes verbaux, sans même parler des quelques verbes irréguliers (au moins le verbe être et d'autres que j'ai oubliés).
    La conjugaison du latin semble familière pour les locuteurs de langues latines, mais la vocation de l'espéranto n'est pas de permettre de se parler juste entre français et italiens.

    En comparaison, l'espéranto c'est un seul groupe verbal avec douze terminaisons (en comptant les participes). Je sais bien que certains ici viendront dire qu'ils connaissent même des langues où il n'y en a aucune, mais dans ce cas les nuances s'expriment autrement et il y en a souvent beaucoup plus (combien de particules pour les verbes en chinois? si tu comptes les différents aspects, il peut y en avoir sans doute bien plus!)

    Pour la littérature, on n'a peut-être pas vingt siècles d'histoire, mais outre qu'une littérature existe bel et bien, on est aussi capables de traduire. Et quand un russe traduit de sa langue maternelle vers l'espéranto, c'est souvent bien plus proche de l'original que quand on traduit vers le français. C'est donc aussi un moyen de connaitre la littérature d'autres pays.

    Rassure-toi, la grammaire de l'espéranto est fixée, certains nous en font même le reproche en nous sortant des réformes dans tous les sens. Mais le vocabulaire, lui, continue à évoluer. Ton exemple sur Vicipaedia est intéressant, il faudrait étudier plusieurs articles pour voir si ils utilisent bien tous les mêmes termes quand il s'agit de vocabulaire informatique…

  • [^] # Re: Pas si internationale

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 1.

    Si tu sais comment faire la distinction en japonais, ça pourrait être intéressant.

    Quoi qu'il en soit, vu que le but était de répondre aux questions de kantien, je dirais ceci.
    Ses exemples ne présentent pas d’ambigüité en espéranto, mais d'autres exemples, oui.
    Il y a un mois, j'étais au congrès universel d'espéranto et notamment à la réunion publique de l'Académie, quelques personnes ont posé des questions sur des phrases ambigües. Au final, l'Académie n'est pas favorable à trouver des moyens de les résoudre à tout prix, comme tu le dis toi-même le contexte permet généralement de les résoudre, alors après tout, même ces gens-là ont de l'humour…

  • [^] # Re: Pas si internationale

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 2.

    Oui enfin c'est surtout que vu que le début de ce fil est qu'on reproche à l'espéranto d'être trop occidental, mettre en avant ce fork qui l'est encore plus (vocabulaire principalement franco-français, grammaire flexionnelle, etc.) c'est un peu n'importe quoi.

  • [^] # Re: Pas si internationale

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 10.

    Mais changer le fait que plusieurs milliards de personnes parlent anglais pour une autre langue, même plus simple, n'est vraiment pas facile. Alors est-ce que ça vaut le coup ?

    Vu qu'on est sur un forum linux et que l'argument n'est pas encore sorti, allez, j'ose.
    Changer le fait que plusieurs milliards de personnes utilisent Windows (si si, quand la version 10 est sortie on parlait bien d'objectifs en milliards) au profit de linux, malgré les avantages que cela comporte, n'est vraiment pas facile. Alors est-ce que ça vaut le coup?

    Pour l'espéranto comme pour linux, je réponds:
    oui, ça vaut le coup;
    oui, on est bien conscient que ça ne peut se faire du jour au lendemain.

    En supposant une démocratie participative directe, un référendum du style « L’espéranto devrait-il remplacer l'anglais comme langue internationale, à la vue de ces qualités intrinsèques ? », et adressé à la population mondiale, serait-il fructueux ?

    Déjà il faudrait que le référendum soit équitable.
    Parce que j'imagine déjà le référendum fait à la va-vite avec une campagne électorale réduite au minimum, alors qu'on est abreuvé de pubs en anglais depuis des décennies.

  • # Localisation de KDE

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 6.

    Il faut noter que le pourcentage total ne veut pas dire grand-chose pour l’utilisation d’un logiciel au quotidien. Par exemple, pour KDE, les fichiers « principaux » sont bien traduits, et d’ailleurs, le projet met en avant quatre fichiers ou répertoires principaux à traduire en priorité pour autoriser la diffusion de paquet linguistique.

    ça tombe bien que tu en parles, je profite de l'occasion pour soumettre un problème relatif à cette localisation, justement.
    Je participe à la traduction de KDE en espéranto. Est-ce qu'il y a parmi vous des gens qui ont participé à la localisation en français?
    Voici mon problème.
    Les traductions que j'ai faites fonctionnent correctement avec KDE 4. Aujourd'hui la plupart des distributions passent à KDE 5. Et là, systématiquement, le menu principal, qu'il s'agisse du menu à onglets KDE 5, de HomeRun ou de sa version "classique", s'affiche systématiquement en anglais. Pourtant les traductions ont été régulièrement installées, celles de Konsole ou de Konqueror fonctionnent toujours correctement.
    J'ai beau faire un grep dans les nouveaux fichiers PO de KDE 5, toutes les entrées semblent bien là et correctement traduites.
    Vu qu'en français ça semble fonctionner correctement (mais que je me souviens que ça n'a pas toujours été le cas), je me demandais si quelqu'un sait quels changements ont été apportés au système de localisation de KDE?

  • [^] # Re: Pas si internationale

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 3.

    Est-ce que "avec sa mère" s'applique à "parler" ou à "relations sexuelles"?

    Bien sûr en français on peut écrire "parler avec sa mère de…" mais dans l'autre sens, impossible de lever l’ambigüité.

  • [^] # Re: Pas si internationale

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 3.

    « manĝas la kat*o* muson » (je corrige juste le nom) ou « muson la kato manĝas », c'est pareil. Disons qu'au mieux, la première phrase insiste plus sur le verbe, la seconde sur le complément, mais le sens est identique.

    Par contre, en effet il n'y a pas une liberté totale. Disons que ta phrase est divisée en blocs (sujet, verbe, complément), l'ordre des blocs est libre, l'ordre des mots dans un bloc l'est un peu moins, mais tu ne peux pas prendre un bout de bloc au début et l'autre bout à la fin.
    Dans ton exemple je pourrais écrire:
    la kato manĝas muson kiu fuĝas la hundon
    la muson kiu fuĝas la hundon manĝas la kato
    la muson kiu fuĝas la hundon la kato manĝas
    Mais si par contre j'écris
    la muson manĝas la kato kiu fuĝas la hundon
    ici la relative ne porte plus sur la même partie de la phrase, et donc le sens serait également différent en français: soit elle est relative au sujet et elle doit donc l'accompagner car elle fait partie du bloc sujet, soit elle est relative au complément et elle accompagne ce dernier.

    En fait quelle que soit la langue, ce qui va ensemble doit rester côte à côte (à moins qu'il y ait une règle pour reconstituer le bloc, comme les groupes verbaux en allemand). Et des ambigüités, il y en aura toujours. Par exemple, une phrase qui restera ambigüe quelle que soit la langue est celle qui affirme qu'il ne faut jamais parler de ses relations sexuelles avec sa mère ;-) ;-) ;-)

  • [^] # Re: Pas si internationale

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à 10.

    Mais l'espéranto s'est basée sur des langues occidentales pour un réutiliser une partie du vocabulaire et également une partie de la grammaire (tout en simplifiant).

    Pour le vocabulaire je peux à peu près te rejoindre, encore qu'européen soit plus juste qu'occidental à moins que tu inclues la Russie dans l'occident (la langue maternelle de Zamenhof était le russe, même s'il vivait dans une région qui est aujourd'hui en Pologne)
    Mais pour la grammaire, ça n'est pas vrai du tout, à moins que tu ne considères que toute langue qui marque le temps des verbes est forcément occidentale…

    Je vais reparler de la grammaire en répondant à tes autres remarques par la suite. Mais avant, une question: si cet argument t'amène à dire que ce n'est "pas une très bonne option", doit-on comprendre qu'une bonne option serait de créer un vocabulaire et une grammaire ex-nihilo?
    Par ailleurs le message du dessous évoque des concurrents qui en fait sont encore plus occidentaux que l'espéranto: vocabulaire principalement latin et germanique, grammaire flexionnelle.
    Et puis finalement, reprocher à l'espéranto d'être "trop occidental" pour au final dire que de toute façon la langue internationale est la langue anglaise, qui est elle franchement occidentale (une de ses difficultés étant notamment la forte présence de synonymes l'un latin l'autre germanique) c'est ce qui s'appelle avoir l'esprit de contradiction…

    Ensuite, la grammaire chinoise plus simple que l'espéranto : pas de pluriels, ni de conjugaison qui change la forme d'un mot en fonction du temps, absence de genre des mots, etc.

    Pas de genre non plus en espéranto. Par contre en chinois il y a la notion de classificateur, et il faut connaitre le bon classificateur pour chaque nom, ce qui revient quasiment à avoir des genres.
    Pas de pluriel, sauf pour les pronoms. Et le chinois distingue le nous inclusif et exclusif.
    Pas de variation en fonction du temps? Et ça c'est quoi? D'accord c'est pas obligatoire et systématique mais tu ne vas pas dire que ça n'existe pas.

    Donc, d'un point de vu d'un locuteur chinois, l'espéranto est certes plus simple et plus régulier, mais toujours bien lourd comparés à sa propre langue.

    Personne ne dit que l'espéranto est plus simple pour un chinois que le chinois, pour un français que le français, ou même pour un anglais que l'anglais. Le but n'est pas de remplacer sa propre langue, mais de trouver une langue plus simple que les langues étrangères.

    mais d'un point de vu japonais, c'est pas mieux : l'ordre syntaxique est plus sujet objet verbe, donc une langue à ordre différent est forcément difficile de ce point de vu là.

    Comme l'ont bien dit d'autres intervenants dans leurs messages, l'ordre des mots n'est pas aussi rigide en espéranto qu'il peut l'être en français ou en anglais. Il est quand même bien rigide en chinois, et pourtant des japonais apprennent le chinois bien que l'ordre du mandarin soit très différent du japonais.

    On croit souvent que l'accusatif de l'espéranto en fait une langue à déclinaisons comme le latin. En réalité, cet accusatif est agglutinant, donc plus proche du hongrois et dans une moindre mesure, de la marque -o du japonais.
    Pourquoi?
    En latin, tu as sans doute appris: rosa -> rosam, et au pluriel, rosae -> rosas. Aucun moyen de déduire l'accusatif pluriel du singulier. En espéranto, la marque de l'accusatif suit éventuellement celle du pluriel, comme en hongrois. Et elle est parfaitement régulière jusque pour les pronoms personnels. Alors certes un chinois n'a pas de marque distinctive entre le sujet et le complément, mais il trouvera sûrement plus facile de transformer mi -> min, vi -> vin, li -> lin que I -> me, he -> him, they -> them…

    En ce qui concerne le vocabulaire, les racines sont certes européennes, mais la formation des mots, elle, ne l'est pas. Quelques exemples ici, incluant justement le chinois donc tu pourras facilement vérifier.

    Tout ça pour dire que si l'espéranto est souvent présenté comme "occidental", dans la pratique ça relève d'une étude superficielle et puis de toute façon même si c'était vrai, utiliser cet argument pour valoriser la "langue internationale de fait", qui est bien plus occidentale, ça ne fait pas très sérieux.

  • [^] # Re: Anglais ou autre, une réelle différence?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Est‐il démocratique, adapté et rentable que l’anglais soit la langue internationale ?. Évalué à 1.

    Pour rappel, la première capitale de la Russie, c'était Kiev.

    да, знаю.

    Dire que l'Ukraine a été colonisée par la Russie est un non-sens historique hein... :)

    Sûr, j'imagine qu'en 1920, ils étaient ravis du retour de l'Armée Rouge, après trois ans d'insupportable indépendance. D'ailleurs à l'époque ils organisaient des manifs devant le parlement pour réclamer l'annexion à l'URSS.

  • [^] # Re: Esperanto…

    Posté par  . En réponse à la dépêche Est‐il démocratique, adapté et rentable que l’anglais soit la langue internationale ?. Évalué à 2.

    Rapidement, quelques liens qui expliquent l'intérêt de l'Ido selon des Idistes :

    Visiblement j'ai eu beau la répéter plusieurs fois tu n'as toujours pas compris la question.
    Ce genre de liens je les ai déjà lus mille fois.
    Ce que je voudrais savoir, c'est si ceux qui défendent ces thèses aujourd'hui le font avec le but de promouvoir une alternative à l'anglais (auquel cas on peut parfois s'entendre) ou pour casser de l'espéranto. Et quand je vais voir les forums idistes, sur cette question, franchement j'en retire un avis mitigé.

    pourquoi ne pas avoir une langue qui s'apprend encore plus vite que l'Esperanto.

    Là encore, question fondamentale : plus facile pour qui ?
    Si on veut être plus facile que l'espéranto il y a deux manières de voir les choses:
    - soit on crée une langue plus proche des langues européennes, donc plus facile oui pour un européen, mais plus difficile pour un asiatique; c'est l'approche d'interlingua, et dans une moindre mesure, aussi celle de l'ido;
    - soit on rend la langue encore moins européenne, on la rapproche par exemple du chinois ou du japonais (qui sont deux langues très différentes, soit dit en passant) ou même on essaie de faire quelque chose qui ne ressemble à rien de connu;
    Je connais peu de projets de ce genre (je peux en citer mais je m'abstiendrai pour le moment pour éviter le troll), l'approche n'est pas absurde en soi mais tu dis toi même qu'on ne peut pas créer une langue qui soit proche de toutes à la fois. Voila pourquoi je dis que l'espéranto reste le meilleur compromis connu et même s'il est imparfait, même si on pouvait faire mieux, l'ido va clairement dans la direction opposée.

    Alors, pourquoi ne passons-nous pas du temps à essayer d'améliorer l'espéranto? Primo parce qu'on n'a pas que ça à foutre, ça prend déjà du temps d'essayer de faire comprendre aux gens que la situation actuelle avec l'anglais est pas bien brillante. Deuxio parce que comme je disais plus haut, ce qui est plus facile pour l'un est plus difficile pour l'autre, et toute tentative de ce genre est vouée à créer la division (regarde ce qui se passe dans le monde du libre quand quiconque a l'odieuse idée de faire un fork). Et tertio, parce que comme tu l'as dit toi-même, il y a déjà des locuteurs qui n'ont peut-être pas envie de réapprendre la langue toutes les cinq minutes (voir ce qui se passe quand on tente de réformer l'orthographe du français).
    Faut-il le répéter, l'espéranto a connu des évolutions, mais de façon lente et spontanée, c'est là toute la différence. Par exemple l'ido avait cru bon de créer un passif synthétique (forme en -adas si je me souviens bien). Depuis quelques années l'espéranto utilise -atas, et personne n'a décrété cela, c'est venu tout seul quand des gens se sont rendu compte que c'était juste conforme à la logique de l'espéranto tel qu'il existait déjà (combiner des suffixes existants plutôt qu'en créer de nouveaux comme le fait l'ido).

    On n'est pas obligé d'être expert pour avoir un avis

    Il y a quand même une nuance de taille entre donner son avis et accuser l'adversaire de ne pas avoir sérieusement étudié la question! Quand j'ai lu tes premières réponses j'ai réellement cru que tu étais, sinon un spécialiste, du moins quelqu'un qui savait de quoi il parlait. Tu as le droit de préférer l'ido, de donner des liens, etc. Mais venir me dire que je n'y connais rien, tu es très mal placé pour ça.

    Tu peux ne pas être d'accord avec l'Ido, mais je trouve dommage de vouloir lui faire la guerre.

    Mais qui veut faire la guerre, bon sang? donc, dans mes précédentes interventions, ai-je manifesté mon intention de faire la guerre à l'ido? N'ai-je pas explicitement dit le contraire? Par contre, tomber dans presque chaque forum sur quelqu'un qui se sert de l'ido ou de l'interlingua pour casser de l'espéranto, oui à un moment ça énerve franchement, surtout quand on vient nous dire après "si tu n'es pas d'accord c'est que tu n'y connais rien".

    Alors oui, j'ai sérieusement étudié tout ce qu'on peut trouver sur l'ido. Je ne suis pas d'accord avec eux, j'ai des arguments linguistiques (je n'irai pas jusqu'à dire que je suis un expert mais que je connais quand même pas mal la question) pour penser que c'est un retour en arrière. Pour autant je n'ai pas de problème à dialoguer avec des gens sérieux. Avec d'autres par contre...