La plus connue (et la plus répandue) est la licence GNU GPL (General Public License). Elle contient une clause obligeant l’utilisateur à reverser dans le domaine public toutes les modifications qu’il apporte au logiciel
En réalité, ce qui apparaît lorsqu’on lit soigneusement la GPL, c’est que cette contrainte n’est valable qu’à partir du moment où l’application est diffusée à des tiers.
Sinon, j'aime bien également le graphique coûts/risques[1] sans échelle et surtout sans aucune référence ni source de données, bref sorti de nul part, si ce n'est de l'imagination de l'auteur...
Et puis c'est pas comme si on repassait par des clichés classiques et récurrents qui ont décidemment la vie dure, OpenSource = Libre en tête...
Effectivement, le graphe risque/coût est bien marrant. Sinon le reste ne me semble pas dénué de pertinence, en dépit de ces vérités sorties d'on ne sait où.
Et en plus, la phrase juste sous le graphique (après la légende) : « Attention toutefois à ne pas tomber dans le piège qui consiste à croire que le libre est forcément moins cher que le propriétaire. »
Donc : le libre est bien plus risqué que le propriétaire et le libre un peu moins cher mais en plus ce n'est pas forcément le cas.
Vu qu'il est totalement sorti de son esprit fécond, il aurait pu faire un graphique plus équilibré, du genre :
_________ risque
|****____ libre
|**______ proprio
|
|_________ prix
|** ______ libre
|****_____ proprio
(désolé pour l'ascii art pourri mais en « pas vraiment HTML », c'est pas facile)
Ça aurait été plus honnête mais on se serait rendu compte plus facilement qu'il n'y a strictement aucun chiffre ni source derrière...
Voici le mail que je viens d'envoyer à tech@clever-age.com et commercial@clever-age.com.
Bonjour,
La lecture de votre article « Faut-il passer au Libre ? » [1] s'est révélée très intéressante. Ce type d'article, très accessible, est très important pour faire connaître et comprendre le monde parfois complexe du Logiciel Libre.
Néanmoins, j'ai relevé quelques inexactitudes en ce qui concerne la licence GPL:
- « La plus connue (et la plus répandue) est la licence GNU GPL (General Public License). Elle contient une clause obligeant l’utilisateur à reverser dans le domaine public toutes les modifications qu’il apporte au logiciel, »
Remarque: la GPL n'oblige absolument pas à reverser les modifications apportées au logiciel dans le domaine public. La GPL oblige à ce que les modifications apportées soient distribuées sous les mêmes termes, c'est-à-dire ceux de la licence GPL. Le domaine public [2] est un état légal particulier dans lequel une oeuvre passe 70 ans après la mort de son auteur (en France). Les logiciels sous licence GPL ne sont absolument pas des logiciels du domaine public.
- « Le seul cas où la GPL peut être trop contraignante, c’est lorsque justement l’utilisateur souhaite distribuer son programme (le vendre par exemple). Dans ce cas, il est dans l’obligation de mettre à disposition les sources également. » :
Remarque: effectivement, mais dans ce cas, la GPL impose seulement de fournir le code source à ceux à qui le binaire a été distribué, et pas à tout le monde. Ainsi, si une entreprise vend ou modifie un logiciel sous GPL, elle n'est tenue de fournir les sources qu'aux personnes ayant acheté ledit logiciel.
- « Mais si la GPL couvre aujourd’hui une majorité de logiciel libres (dont tout le système d’exploitation Linux, notamment), il faut préciser que nombre de projets utilisent d’autres licences (les licences Apache, Mozilla, FreeBSD, etc.) qui n’ont pas cette vertu « contaminante » ».
Remarque: le terme « contaminant » me paraît peu approprié pour qualifier la licence GPL. En effet, la licence GPL ne « contamine » rien: un logiciel qui n'est pas sous licence GPL ne va pas se retrouver « contaminé » par un logiciel sous licence GPL. Le terme « hériditaire » me paraît plus approprié pour qualifier la licence GPL. Pour information, les licences de ce type sont dites « copyleft », à l'opposé des licences dites « non-copyleft » comme la licence BSD, par exemple.
Dans la partie « La pérennité » sont mentionnées de nombreux points importants. Néanmoins, il me semble que deux aspects également importants ont été oubliés. Premièrement, que la disposition du code source permet à une entreprise qui a un besoin vital de faire évoluer un logiciel libre de payer des développeurs pour le faire, et ce même si le projet communautaire lié à ce logiciel n'est plus actif. Deuxièmement, que les logiciels libres reposent sur des formats ouverts qui garantissent l'interopérabilité, alors que les logiciels propriétaires reposent souvent sur des formats fermés, afin d'«enfermer» les données de l'utilisateur dans un logiciel donné.
Remarque: la GPL n'oblige absolument pas à reverser les modifications apportées au logiciel dans le domaine public. La GPL oblige à ce que les modifications apportées soient distribuées sous les mêmes termes, c'est-à-dire ceux de la licence GPL. Le domaine public [2] est un état légal particulier dans lequel une oeuvre passe 70 ans après la mort de son auteur (en France). Les logiciels sous licence GPL ne sont absolument pas des logiciels du domaine public.
Je préciserai: "tomber dans le domaine public signifie l'abandon du copyright, ou du droit d'auteur en france. Un logiciel sous GPL est complètement couvert par le droit d'auteur (et par la licence), il suffit de regarder un simple fichier source pour voir la mention en tête du fichier (comme la FSF détient le copyright sur emacs, gcc ...".
Le passage dans le domaine public n'est pas "l'abandon du droit d'auteur", mais seulement l'extinction des droits patrimoniaux. En effet, le droit moral reste lui inaliénable, incessible et ne s'éteint jamais.
D'autre part, je préfère dire "passer dans le domaine public" plutôt que "tomber dans le domaine public", bien que "tomber" soit l'usage courant. En effet, je trouve que "tomber" a une connotation péjorative, qui reviendrait à dire qu'une fois "tombée" dans le domaine public, l'oeuvre n'a plus aucun intérêt comme si elle était "tombée aux oubliettes". Je préfère le terme plus neutre de "passer", qui n'a pas de telle connotation, et qui laisse aux oeuvres du domaine public toute leur valeur.
# Bon article, mais ...
Posté par ahuillet (site web personnel) . Évalué à 7.
*toussotte*
[^] # Re: Bon article, mais ...
Posté par Cédric Blancher . Évalué à 5.
Sinon, j'aime bien également le graphique coûts/risques[1] sans échelle et surtout sans aucune référence ni source de données, bref sorti de nul part, si ce n'est de l'imagination de l'auteur...
Et puis c'est pas comme si on repassait par des clichés classiques et récurrents qui ont décidemment la vie dure, OpenSource = Libre en tête...
[1] http://www.clever-age.com/IMG/png/graphes_risques_couts.png(...)
[^] # Re: Bon article, mais ...
Posté par jerome (site web personnel) . Évalué à 3.
[^] # Re: Bon article, mais ...
Posté par Sylvain Sauvage . Évalué à 2.
Donc : le libre est bien plus risqué que le propriétaire et le libre un peu moins cher mais en plus ce n'est pas forcément le cas.
Vu qu'il est totalement sorti de son esprit fécond, il aurait pu faire un graphique plus équilibré, du genre :
_________ risque
|****____ libre
|**______ proprio
|
|_________ prix
|** ______ libre
|****_____ proprio
(désolé pour l'ascii art pourri mais en « pas vraiment HTML », c'est pas facile)
Ça aurait été plus honnête mais on se serait rendu compte plus facilement qu'il n'y a strictement aucun chiffre ni source derrière...
[^] # Re: Bon article, mais ...
Posté par Bruce Le Nain (site web personnel) . Évalué à 2.
# Mail de commentaires
Posté par Thomas Petazzoni (site web personnel) . Évalué à 10.
Bonjour,
La lecture de votre article « Faut-il passer au Libre ? » [1] s'est révélée très intéressante. Ce type d'article, très accessible, est très important pour faire connaître et comprendre le monde parfois complexe du Logiciel Libre.
Néanmoins, j'ai relevé quelques inexactitudes en ce qui concerne la licence GPL:
- « La plus connue (et la plus répandue) est la licence GNU GPL (General Public License). Elle contient une clause obligeant l’utilisateur à reverser dans le domaine public toutes les modifications qu’il apporte au logiciel, »
Remarque: la GPL n'oblige absolument pas à reverser les modifications apportées au logiciel dans le domaine public. La GPL oblige à ce que les modifications apportées soient distribuées sous les mêmes termes, c'est-à-dire ceux de la licence GPL. Le domaine public [2] est un état légal particulier dans lequel une oeuvre passe 70 ans après la mort de son auteur (en France). Les logiciels sous licence GPL ne sont absolument pas des logiciels du domaine public.
- « Le seul cas où la GPL peut être trop contraignante, c’est lorsque justement l’utilisateur souhaite distribuer son programme (le vendre par exemple). Dans ce cas, il est dans l’obligation de mettre à disposition les sources également. » :
Remarque: effectivement, mais dans ce cas, la GPL impose seulement de fournir le code source à ceux à qui le binaire a été distribué, et pas à tout le monde. Ainsi, si une entreprise vend ou modifie un logiciel sous GPL, elle n'est tenue de fournir les sources qu'aux personnes ayant acheté ledit logiciel.
- « Mais si la GPL couvre aujourd’hui une majorité de logiciel libres (dont tout le système d’exploitation Linux, notamment), il faut préciser que nombre de projets utilisent d’autres licences (les licences Apache, Mozilla, FreeBSD, etc.) qui n’ont pas cette vertu « contaminante » ».
Remarque: le terme « contaminant » me paraît peu approprié pour qualifier la licence GPL. En effet, la licence GPL ne « contamine » rien: un logiciel qui n'est pas sous licence GPL ne va pas se retrouver « contaminé » par un logiciel sous licence GPL. Le terme « hériditaire » me paraît plus approprié pour qualifier la licence GPL. Pour information, les licences de ce type sont dites « copyleft », à l'opposé des licences dites « non-copyleft » comme la licence BSD, par exemple.
Dans la partie « La pérennité » sont mentionnées de nombreux points importants. Néanmoins, il me semble que deux aspects également importants ont été oubliés. Premièrement, que la disposition du code source permet à une entreprise qui a un besoin vital de faire évoluer un logiciel libre de payer des développeurs pour le faire, et ce même si le projet communautaire lié à ce logiciel n'est plus actif. Deuxièmement, que les logiciels libres reposent sur des formats ouverts qui garantissent l'interopérabilité, alors que les logiciels propriétaires reposent souvent sur des formats fermés, afin d'«enfermer» les données de l'utilisateur dans un logiciel donné.
Bonne journée,
Thomas
[1] http://www.clever-age.com/veille/clever-link/faut-il-passer-au-libr(...)
[2] http://fr.wikipedia.org/wiki/Domaine_public%2C_en_droit_de_la_propr(...)
[^] # Re: Mail de commentaires
Posté par François (site web personnel) . Évalué à 3.
Je préciserai: "tomber dans le domaine public signifie l'abandon du copyright, ou du droit d'auteur en france. Un logiciel sous GPL est complètement couvert par le droit d'auteur (et par la licence), il suffit de regarder un simple fichier source pour voir la mention en tête du fichier (comme la FSF détient le copyright sur emacs, gcc ...".
[^] # Re: Mail de commentaires
Posté par Thomas Petazzoni (site web personnel) . Évalué à 6.
D'autre part, je préfère dire "passer dans le domaine public" plutôt que "tomber dans le domaine public", bien que "tomber" soit l'usage courant. En effet, je trouve que "tomber" a une connotation péjorative, qui reviendrait à dire qu'une fois "tombée" dans le domaine public, l'oeuvre n'a plus aucun intérêt comme si elle était "tombée aux oubliettes". Je préfère le terme plus neutre de "passer", qui n'a pas de telle connotation, et qui laisse aux oeuvres du domaine public toute leur valeur.
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