« Fossé numérique et solidarité numérique » par A. Wade

Posté par  . Modéré par Xavier Antoviaque.
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mar.
2003
Communauté
A l'heure où certains consortiums privés cherchent à se créer des monopoles en privatisant l'accès à la culture et à l'information, Abdoulaye Wade, président du Sénégal, nous offre une bien belle tribune dans le Monde du 06 mars.

Rappellant que nul ne doit être tenu éloigné des tuyaux culturels et des puits de savoir, Abdoulaye Wade propose de créer une taxe mondiale qui aurait pour but de réduire la fracture numérique entre Nord et Sud.

Mise en place sous l'égide des Nations Unies, cette taxe s'appliquerait sur les ordinateurs, les matériels réseaux et les communications électroniques pour que « les immenses richesses scientifiques et artistiques que la société des hommes accumule dans les bibliothèques depuis des milliers d'années puissent, grâce au numérique porteur de savoir, être partagées, au Nord comme au Sud. »

NdM : Même si la tribune d'Abdoulaye Wade ne mentionne pas les logiciels libres, il est important de garder à l'esprit que leur existence est un moyen parmi d'autres de réduire le fossé numérique.

Aller plus loin

  • # Re: « Fossé numérique et solidarité numérique » par A. Wade

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

    Et comment va s'appliquer ladite taxe ?
    • [^] # point de vue pessimiste

      Posté par  . Évalué à 10.

      Oui, il y a plusieurs hics. D'abord le bien-fondé de la création d'une taxe supplémentaire, sachant que les budgets d'aide au développement existent déjà et qu'il faudrait donc plutôt encourager leur augmentation sans compliquer l'arsenal fiscal (évidemment, une telle suggestion plaît moins aux copains des gouvernements occidentaux). Ensuite le prélèvement d'une taxe au niveau mondial, à l'heure où l'on peut contempler le respect qu'ont certaines très grandes puissances de l'institution des Nations Unies, semble utopique : vu les niveaux suggérés, on peut même craindre que le prélèvement coûte aussi cher que les sommes prélevées (comme la redevance audiovisuelle, grosso modo).

      De plus les gouvernements du Sud ne sont pas eux-mêmes toujours favorables à la diffusion du savoir, car cela peut desservir leurs intérêts (voir ce qui se passe en Tunisie : http://hns.samizdat.net/article.php3?id_article=2128(...)). Acceptera-t-on de redistribuer les fruits de la taxe à des pays où le Net est toléré dans les limites de l'allégeance au pouvoir en place ? Qui va décider ? Arrangements diplomatiques, tentations d'impérialisme et accusations d'ingérence en vue... D'une manière générale, une aide massive et efficace au développement semble peu réalisable tant que les gouvernements des pays riches auront une politique aussi floue et opportuniste vis-à-vis des pays pauvres (voir l'article suivant, révélateur : http://www.zmag.org/content/showarticle.cfm?SectionID=15&ItemID(...)).
      • [^] # Re: point de vue pessimiste

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 8.

        heum une tax au niveau mondial, une bonne chose pour remplir les poches de certaine junte militaire du sud. Je préfère plutot de la récolte de matériel informatique démodé. Genre un vieux pentium 500 avec une distrib linux, peut faire beaucoup d'heureux.
        • [^] # Re: point de vue pessimiste

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          Je peux t'assurer qu'il y en a qui se contenteraient de bien moins qu'un P 500... et pas forcément où on croit !
          • [^] # Re: point de vue pessimiste

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

            Ma vie à moi :
            - machines perso : 486 66 Mhz, P200, bi-PII 375
            - machine boulot : PII 450 (divers collègues en PII-300 et 400, voire en Sparc 20)
            (toutes sous GNU/Linux)

            Et clairement les machines sous Windows doivent être nettement plus puissantes...
        • [^] # Re: point de vue pessimiste

          Posté par  . Évalué à 4.

          un vieux pentium 500
          J'adore ca..
          Pour info, tous mes programmes tournent très bien sur mon p400.. (sauf les jeux proprios d'aujourd'hui qui sont super-géniaux, mais qui seront finalement avoués complétement nuls dans 5 ans)
    • [^] # Re: « Fossé numérique et solidarité numérique » par A. Wade

      Posté par  . Évalué à 2.

      Je propose "Tascatax" si c'est pas déjà breveté.
      A part ça j'ai toujours prôné une taxe de 1000% sur les transferts de fonds associés à l'achat de logiciels.
  • # Solidarité, oui mais...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    J'ai toujours peur quand, sous pretexte de solidarité, on demande aux "riches" de payer une taxe pour les "pauvres". Mon sentiment, nouris très certainement par une mal-information, c'est que les dons numéraires sont très souvent détournés pour enrichir d'autres riches des pays pauvres.

    Il me semble qu'il serait plus profitable qu'au lieu d'une taxe, ce faussé soit rempli par la récupération de matériel. En effet, les ordinateurs (et autres moyens informatiques) deviennent des déchets extrèmements polluants. Or, grâce à Linux, même un vieux 486 trouve sa place dans la société de l'information. Et puis, je suis presque sûr qu'un 486 ne sera pas détourné.

    Connaissez-vous des associations qui receuillent de vieux ordinateurs pour les reconditionner et les expédier là où ils pourraient remplir un besoin ?
    • [^] # Re: Solidarité, oui mais...

      Posté par  . Évalué à 4.

      Connaissez-vous des associations qui receuillent de vieux ordinateurs pour les reconditionner et les expédier là où ils pourraient remplir un besoin ?

      Oui

      L'association Odys à Lille : http://odys.free.fr(...)

      Je cite leur page d'accueil :

      L'association Odys développe actuellement un projet qui a pour ambition de donner à tous la possibilité d'accéder aux nouvelles technologies d'information et de communication.

      Notre action, encouragée par le conseil Régional, intéresse particulièrement le secteur associatif à caractère social, éducatif, humanitaire et environnemental. Il vise en priorité les petites associations, les collectivités, le milieu scolaire qui n'auraient pas, faute de moyens, la possibilité de créer leur réseau de communication internet et intranet.

      Notre action voudrait favoriser le développement de réseaux ouverts à tous pour limiter dans ce domaine les effets de la fracture sociale. Ce projet met en oeuvre un concept d'exploitation des matériels informatiques, basé sur le systeme d'exploitation linux, qui redonne un second souffle à des machines considérées comme obsolètes. La formule, basée sur le réemploi de machines destinées à la destruction, favorisera l'aide au développement, un recyclage systématique de matériels et une participation à la protection de l'environnement.

      Notre préoccupation essentielle pour développer notre action est l' approvisionnement en matériel informatique recyclable.

      Nos moyens d'action sont

      1. La mise en chantier d'études et la réalisation de prototypes optimisant l'exploitation de matériel de communication et favorisant dans le milieu institutionnel le réemploi de matériels de génération antérieure par le biais de nouveaux concepts d'exploitation.
      2. la réalisaton de publications et de supports de communication.
      3. Des actions de formation et d'information
      4.Le soutien technique entre adhérents.
    • [^] # Re: Solidarité, oui mais...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      > Connaissez-vous des associations qui receuillent de vieux ordinateurs pour les reconditionner et les expédier là où ils pourraient remplir un besoin ?

      Je connais une asso nommée PC Aide sur Issy les Moulineaux qui envoie des PC en Afrique (déjà 200 envoyés, et cent ou deux cents en stock). Mais c'est dirigé par le diocèse, et ils sont pro-Windows pour l'instant (mais intéressés par GNU/Linux), du coup je ne me suis pas impliqué perso (j'ai fourni 200 câbles d'alim, assisté à une réunion et suivi divers échanges).
    • [^] # Re: Solidarité, oui mais...

      Posté par  . Évalué à 4.

      Globenet a des besoins ponctuels en machines de récup' pour projets liés à l'Afrique. Tu peux t'en enquérir auprès de equipe@globenet.org. Globenet est pro-logiciels libres et héberge une tonne d'assoces, notamment liées au développement Nord-Sud (voir http://www.globenet.org/(...)).
  • # Re: « Fossé numérique et solidarité numérique » par A. Wade

    Posté par  . Évalué à 10.

    Une taxe ? Ils ont besoin de PIV avec XP paye au prix fort ? et puis quoi encore ? Les problemes de l'Afrique ne sont souvent pas des problemes d'argent, qui part souvent on ne sait ou. Il s'agit plutot de problemes d'organisation. On fait deja en terme de cooperation des merveilles avec des vieux pc, c'est cela qu'il faut encourager. Trouver d'abord les idees, l'argent suivra. Quand on inverse, ca marche tres mal.

    Sinon l'article d'Abdoulaye Wade est bien ecrit, agreable a lire. Un peu barbant selon moi lorsqu'il s'agit d'evoquer le "fossé numérique" qui fait si peur aux politiques. Les comptes d'apotiquaires sur le nombre de connxions Internet par habitant, mouarf !
  • # Re: « Fossé numérique et solidarité numérique » par A. Wade

    Posté par  . Évalué à 10.

    Ca me fait penser à la taxe Tobin (pas sur du tout de l'orthographe) sur la taxation des transactions financières, et ça pourrait être une bonne chose. Néanmoins, je pense qu'il faudrait faire très attention à la façon dont est utilisé l'argent aisni gagné. Parce que si c'est donner de l'argent pour leur permettre d'acheter de jolies licences windows, et être finalement complétement prisonniers, je ne vois pas l'interet, sauf pour certaines grandes firmes.
    Ne pas parler de logiciels libres, me fait un peu peur de ce point de vue. Pourtant ca serait quand même la meilleure solution.

    Ensuite si cela ne s'accompagne pas de formation, cela n'a pas grand interet non plus.

    Enfin, est-ce que c'est vraiment le problème le plus important des pays du suds, je ne pense pas. A mon avis, la taxe Tobin serait bien meilleure, car elle a des vues un peu plus généralistes.

    De plus, une taxe de plus sur le matériel informatique, ca ne me sembla pas non plus une super idée au vu de la conjoncture actuelle.

    Voila, pour conclure je suis sceptique, le texte était vraiment trop court par rapport au problème abordé mais je suis content que quelqu'un aborde ce problème des accès aux réseaux dans les pays du sud.
  • # Il est bien mignon mais...

    Posté par  . Évalué à 10.

    ca l'a pas gene de se faire construire une route toute neuve pour aller a sa residence d'ete au bord de l'ocean alors que le reseau routier de son pays est legerement depasse...

    Le Môssieur Wade, il en fera quoi de cet argent???

    Au lieu de s'inquieter pour la culture de certains il ferait mieux de s'occuper de savoir si ils ont de quoi manger et de faire en sorte que l'argent qu'il a deja ne profite pas qu'a une elite (a prendre a sens pejoratif du terme!!!!!!!!).

    Desole, mais ca me fout les crocs a chaque fois...
    • [^] # Re: Il est bien mignon mais...

      Posté par  . Évalué à 7.

      Au fait, c'est pas au senegal qu'un chef religieux s'est achete la deuxieme limousine a 8 portes du monde ? (cf. yahoo insolite).

      Si je me rappelle bien d'un reportage de Capital d'il y a quelques mois, les banabanas, ces vendeurs de souvenirs souvent senegalais qu'on rencontre partout dans le monde pres des lieux touristiques (j'en ai vu a venise, paris...) envoient leur argent au senegal, dont une grande partie remplie les comptes de ces religieux.

      Je ne dis pas que c'est mal, je veux juste rappeler que l'Afrique est dure (impossible) a comprendre pour un non-Africain
  • # Re: « Fossé numérique et solidarité numérique » par A. Wade

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 10.

    Si ça part sur de bonnes intentions, les "solutions" proposées sont vraiment n'importe quoi...
    • Une taxe sur nos consommations de biens de luxe (eh oui, les ordinateurs modernes, les connexions ADSL, etc. c'est du luxe) c'est bien. Une taxe sur les transactions financières internationales, c'est mieux (taxe Tobin). Mais pour acheter des machines ? (surtout aux prix du Nord ?). Franchement, ne vaudrait-il pas mieux utiliser les financements disponibles pour lutter contre la corruption, construire des hopitaux et des écoles, lancer des campagnes de vaccination et d'éducation ?

    • Son argument selon lequel l'argent d'une taxe servirait à acheter des équipements au Nord, c'est une manière de signifier aux décideurs que l'argent prélevé n'est pas perdu, mais réinjecté dans leur économie, c'est à dire que cet argent va relancer la consommation et la croissance chez eux. Probablement pour éviter toute objection selon laquelle on leur donnerait déjà trop d'argent, ils auraient trop de dettes...

      Plutôt que cette approche, s'il s'agit d'équiper le Sud, il faut s'intéresser à nos modes de production, se demander si nous voulons vraiment produire deux fois plus de machines au même rythme qu'actuellement, équiper le Sud de machines hors de prix (selon leurs standards) qui seront obsolètes rapidement.

      Au rythme de production actuel, on accumule les rebuts, difficilement recyclables. Si on arrêtait la course à la puissance nécessaire pour accéder aux infos (je ne parle pas de la puissance dont certains ont besoin, que ce soit pour des calculs ou des jeux, mais de la puissance nécessaire aujourd'hui pour faire ce que je faisais en 95), et qu'on offre (ou vende à bas prix) les machines obsolètes au Sud pour les équiper, cela coûterait moins cher, éviterait de se lancer dans une spirale infernale de financement d'équipement, protégerait l'environnement....

      L'inconvénient (moral), c'est qu'on leur refile nos rebuts, les machines dont on ne veut plus. Mais de toute manière, il s'agit ici de faire un don (en dollars ou en machines, quelle importance) pour engranger un mouvement plus important d'accès à l'information. À terme, il s'agit de promouvoir l'accès à l'éducation pour tous, ce déclanche un cercle vertueux dans le développement d'un pays. Plus son peuple est éduqué plus le pays se développe, et plus il sera à même de produire son propre équipement ou de l'importer.

    • Enfin, ce n'est pas en taxant les communications que l'on va dans le sens du partage de l'information. Pour trouver du financement, il y a d'autres méthodes, mais qui caressent beaucoup moins les décideurs dans le sens du poil. Pour le fait de taxer l'achat du matériel par contre, c'est plutôt une bonne idée selon moi. Reste à voir ce qu'on en fait.
  • # Solutions ?

    Posté par  . Évalué à 4.

    - Refuser les brevets logiciels et ne pas acheter de logiciels propriétaires quand il revient moins cher d'utiliser du logiciel libre, voire de le produire. (c'est à dire presque toujours).

    - Pour les médicaments concernant les pandémies : non-application des droits de licence pour les pays pauvres. Refuser de laisser mourir des humains alors qu'il n'y a même pas de manque à gagner à craindre, c'est le minimum moral. D'un point de vue économique, le sida en Afrique ruine les tentatives de développement.

    - Abolir la dette du tiers-monde. D'une part, les intérêts de la dette sont devenus exorbitants et constitue un véritable boulet. D'autres parts, il n'est pas plus mal que la prochaines fois les banquiers se soucient des perspectives de développement économique d'un régime avant de lui prêter de l'argent à tort et à travers.

    - Publier en libre accès sur le net toutes les thèses et travaux universitaires. Suggestion : abonner toutes les universités du tiers-monde aux revues scientifiques qui acceptent de publier leurs articles sur le net en libre accès six mois après la publication papier.

    - Considérer que la recherche financé par le public doit enfin faire partie du domaine public, et refuser de se la faire récupérer par des sociétés privées sous forme de brevet. L'europe ne peut concurrencer les Etats-unis avec ces armes là. Autant partager notre savoir public avec la terre entière.

    - Cesser les subventions agricoles européenne et étatsuniennes à l'exportations vers le tiers-monde. Cette concurrence déloyale empêche les agriculteurs du sud de se moderniser. Trouver des mécanismes financiers pour atténuer les fluctuations du cour des produits agricoles.

    - Signer et faire signer un accord international interdisant les ventes d'arme, qui constitue un gigantesque gaspillage mégalomaniaque. Bon d'accord, là c'est de l'utopie. On retire cette proposition.

    Et pour que « les immenses richesses scientifiques et artistiques que la société des hommes accumule dans les bibliothèques depuis des milliers d'années puissent, grâce au numérique porteur de savoir, être partagées, au Nord comme au Sud. ».

    Depuis des milliers d'années, certe, à condition de faire chauffer les scanneurs et l'ocr. Mais pas avant 75 ans après la mort de l'auteur. Ca fait déjà moins immense :-( On pourrait négocier 25 ans après la première publication. Une solution plus radicale : créer une exception numérique qui autorise la libre publication des livres sur le net, et supprimer (tous!) les brevets comme le souhaitaient de nombreux libéraux aux XIXème siècle. Cela est jugé par tous irréaliste, mais que se passerait-il vraiment si on changait de paradigme en matière de propriété intellectuelle ? On peut quand même se poser la question. Certains pays du tiers-monde n'auraient-il pas inérêt à faire cavalier seul face à l'OMC et l'OMPI, afin de pouvoir se servir librement des connaissances brevetés ou protégés par copyright. Au moins provisoirement, le temps que eux-aussi puissent développer des biens immatériels à vendre ?

    Bon j'arrête de rêver que le tiers-monde se développe, et dodo.
    • [^] # Re: Solutions ?

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

      «Certains pays du tiers-monde n'auraient-il pas inérêt à faire cavalier seul face à l'OMC et l'OMPI, afin de pouvoir se servir librement des connaissances brevetés ou protégés par copyright. Au moins provisoirement, le temps que eux-aussi puissent développer des biens immatériels à vendre ?»

      Je suis le seul à penser qu'ils se retrouveraient vite englobés dans l'Axe du Mal à combattre pour les États-Unis ?

      Plus sérieusement, pour beaucoup de pays du Tiers Monde le problème de développement est en partie dû à une absence de gouvernement capable de bien gérer le pays. Au lieu de gérer le pays dans l'intérêt de son peuple et du développement, on se retrouve avec de petites élites qui se battent pour le pouvoir. Or pour se couper des organismes de régulation internationaux il faut un minimum avoir les reins solides. Et il faudrait une coalition de pays du Tiers Monde, pas un pauvre pays isolé. Vu les tensions dans ces régions, la plupart des coalitions se résument à de vagues ententes commerciales.

      Bref, je crois que si certains essayaient sans être vraiment prets, ils s'y casseraient les dents, et ça serait un argument pour tous les défenseurs du capitalisme ultra-libéral pour dire que le modèle actuel est le seul viable (cf. les critiques à toutes les alternatives, basées sur "vous avez vu le communisme en URSS").
    • [^] # Re: Solutions ?

      Posté par  . Évalué à 2.

      Juste un petit rappel...

      Les droits d'auteurs et les brevets ont été créés pour favoriser un développement culturel et technique en permettant aux bénéficiaires de vivre de leur travail. Que cela soit une bonne chose ou non, ce n'est pas ce dont je veux parler ici.

      Ce que je veux dire, c'est que d'un point de vue consommateur, les droits d'auteurs et les brevets sont vraiment pénibles. Par contre, vus du côté artiste/inventeur, ils sont beaucoup plus utiles.

      Si ceux-ci choisissent de ne pas partager leurs créations/savoirs, alors il faut respecter leur choix. S'ils veulent partager, ils ont a leur disposition des licences qui le permettent (même si je doute que tous le sachent)..


      Concernant le sujet de la nouvelle, je suis d'accord avec ce qui se dit ici, à savoir que ce pourrait être une bonne taxe si seulement elle pouvait être utilisée intelligement. Hélas, les faits montrent que les dirigeants ont tendance à mettre l'argent dans leur poche...

      De toutes façons, une telle taxe ne serait jamais appliquée par les pays occidentaux, un des premiers arguments pour s'y opposer étant une mauvaise conjoncture économique.
      D'ailleurs, on pourrait utiliser cet argument pour faire supprimer certaines taxes qui engraissent une poignée de dirigeants, mais ceux-là étant dans notre propre continent et même dans notre propre pays puisqu'il s'agit des dirigeants de la SACEM...
      • [^] # Re: Solutions ?

        Posté par  . Évalué à 1.

        puisqu'il s'agit des dirigeants de la SACEM.

        Ah voilà :)

        J'attendais désespèrement que quelqu'un fasse le lien avec la redevance sur la copie privée qui je le rappelle va être étendu aux disques durs d'ordinateurs alors que d'autres parlent carrèment de l'étendre aux communications réseaux.

        Autrement, je trouve que vous manquez d'imagination :)

        Les sommes collectées pourraient être redistribuées par l'ONU à des assos comme celles citées plus haut mais partout dans le monde, et l'idée du S de la solidarité numérique, je trouvais ça zoli :)

        Après c'est vrai qu'il faut mieux contrôler toutes ces institutions mais ça c'est le job du représentant normalement contrôlé par le citoyen qui l'a élu.

        Ou alors, la démocratie a été volée ?
        • [^] # Re: Solutions ?

          Posté par  . Évalué à 3.

          « Les sommes collectées pourraient être redistribuées par l'ONU à des assos comme celles citées plus haut mais partout dans le monde, et l'idée du S de la solidarité numérique, je trouvais ça zoli :) »

          Justement, bien que faisant un peu partie de Globenet (voir la pub plus haut), je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Ca veut dire que tous les ans tu as une certaine somme, déterminée, à répartir entre un certain nombre (beaucoup !) de prétendants. Or le monde associatif ressemble par endroits à un sacré panier de crabes, où ce sont les plus beaux parleurs qui tirent leur épingle du jeu en matière de relations avec les institutionnels. Ou pour oser un peu d'humour : si tu trimballes des milliers de brouzoufs de subventions potentielles au milieu de responsables associatifs, c'est un peu comme si t'arrives avec ton confort occidental dans un village au tiers-monde ; y a des tas de grands yeux affamés qui ne te quittent plus du regard jusqu'à ce qu'ils aient récupéré leur part du gâteau, quitte à s'entretuer... Au final, tu te résouds à filer l'argent à un dignitaire local qui sait manier ta langue avec des grands mots du genre "démocratie" ou "développement durable", et va bien sûr tout faire pour que ce filon soit "réparti équitablement", n'est-ce pas :-))

          Et il n'y a rien de démocratique à confier l'utilisation du produit d'une taxe à des structures de droit privé, sauf si tu peux contrôler rigoureusement l'affectation *et* l'utilisation du grisbi.


          NB : je m'excuse auprès de tous les habitants du tiers monde qui se sentiraient avilis d'être comparés à des responsables associatifs ;)
      • [^] # Re: Solutions ?

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

        «Par contre, vus du côté artiste/inventeur, ils sont beaucoup plus utiles.»

        Sauf que 75 ans après la mort de l'artiste, euh, comment dire... c'est pas vraiment à lui que ça profite. Une marge raisonnable pour ses héritiers, pourquoi pas, mais 75 ans dans une société accordant tellement d'importance à l'information, c'est long.

        Sinon je suis plutôt d'accord, il vaut mieux faire de la pub pour les licences libres. Mais on manque de juste milieu entre le totalement libre et le totalement propriétaire pendant 75 ans après la mort de l'auteur.

        «Si ceux-ci choisissent de ne pas partager leurs créations/savoirs, alors il faut respecter leur choix.»

        C'est plutôt sujet à débat. À partir du moment où quelqu'un publie une oeuvre, il a décidé de partager sa création ou son savoir. On peut trouver étrange que quelqu'un diffuse son savoir mais dise "c'est à moi, vous n'avez pas le droit d'y toucher pendant X années".

        Comme disait très bien quelqu'un ici, si tu me donnes un crayon, tu n'as plus de crayon. Si tu me donnes une idée, nous avons tous deux cette idée, c'est ce qui fait toute la différence avec les biens matériels.

        J'avoue n'avoir pas une opinion bien établie sur la question, mais je ne considère pas comme acquis qu'il soit normal de diffuser des idées tout en empêchant leur duplication, par exemple.

        «De toutes façons, une telle taxe ne serait jamais appliquée par les pays occidentaux, un des premiers arguments pour s'y opposer étant une mauvaise conjoncture économique.»

        C'est, à mon avis, pour cette raison que l'auteur précise que l'argent de la taxe sera, selon lui, réinjectée dans l'économie du pays d'origine. Le consommateur, lui, ne sentira pas le poids de la taxe, mais c'est une petite proportion du prix d'achat qui reviendra sous la forme d'une demande supplémentaire. Loin de freiner la consommation, ça aurait peut-être un effet positif (si c'était fait sur une grande echelle), ou en tout cas aucun effet négatif.
        • [^] # Re: Solutions ?

          Posté par  . Évalué à 2.

          Sauf que 75 ans après la mort de l'artiste, euh, comment dire... c'est pas vraiment à lui que ça profite. Une marge raisonnable pour ses héritiers, pourquoi pas, mais 75 ans dans une société accordant tellement d'importance à l'information, c'est long.

          Oui, et il me semble à moi (mais je ne suis pas spécialiste, et Christophe pourra nous éclairer) que cette idée de transmission de la propriété intellectuelle par les liens familiaux est totalement en contradiction avec ce qui fonde le droit moral, à savoir précisément que l'oeuvre émane de la personnalité de l'auteur, ce qui justifie que les droits soient inaliénables. Comment concilier l'attachement irrémédiable de l'oeuvre à son auteur avec sa transmission automatique aux héritiers ? Qu'ont à voir les héritiers avec l'oeuvre dans une acception du droit d'auteur qui n'est pas marchande (j'ai acquis/fabriqué un bien que je lègue aux membres de la lignée) mais transcendantale ?
  • # Re: « Fossé numérique et solidarité numérique » par A. Wade

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    Et quand on sait que Cisco propose des formations gratuites en afriques...

    Formations aux réseaux en général, et bien évidemment aux équipements cisco y compris ;)

    Quand on sait ce que coute un cisco digne de ce nom (capable de faire du bgp et de causer quelques Mb sur le réseau.

    Quand on sait ce que coute un bon vieux PC (sous Linux) avez Zebra 0.9 ...

    Bref.

    J'espère juste que le libre arrivera à temps sur ces sujets. C'est pas gagné...
    • [^] # Re: « Fossé numérique et solidarité numérique » par A. Wade

      Posté par  . Évalué à 2.

      Et quand on sait que Cisco propose des formations gratuites en afriques...

      C'est surtout le contenu de ces formations qui fait bondir. On m'a rapporté que, d'après le formateur, "un Linux serait incapable de faire un vrai routeur", alors qu'évidemment, avec du matos Cisco... Quand on sait qu'en Afrique, les liens dépassant le Mbps se comptent sur les doigts d'une main, ca fait froid dans le dos.

      Il ne faut pas non plus oublier que Microsoft n'est pas en reste en terme de formation et d'équipement des universités par exemple, et que face à de tels programmes, l'argument économique du LL ne pèse pas lourd à court terme.

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