Sortie de QGIS 1.7.0 « Wrocław »

Posté par  . Modéré par Lucas Bonnet. Licence CC By‑SA.
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juin
2011
Science

Le projet Quantum GIS a l’immense plaisir de vous annoncer la publication de la version 1.7.0 de son logiciel de SIG libre ! L’engouement autour de cet outil ne cesse d’augmenter, ainsi la version précédente 1.6 a été téléchargée 190 000 fois.

Cette version est nommée d’après la ville de Wrocław en Pologne. C’est une manière de remercier le département de climatologie et de protection atmosphérique qui a accueilli notre rencontre de contributeurs en novembre 2010.

Pour rappel, un Système d’Information Géographique (SIG) permet d’éditer et de consulter un ensemble de données dans un espace de coordonnées. Cela va de la simple composition de cartes de randonnées, aux analyses de terrain avancées, telles que l’estimation de la durée d’ensoleillement d’une parcelle ou de l’interpolation d’un horizon géologique.

Veuillez noter que cette version fait partie de la série de pointe, ce qui signifie qu’elle contient de nouvelles fonctionnalités et étend l’interface de programmation de QGIS par rapport aux versions 1.0.x et 1.6.0. Comme tout logiciel, il y a peut‐être des bogues et autres problèmes qui nous auraient échappés, nous vous recommandons d’essayer cette version avant de la déployer auprès de vos utilisateurs.

La publication de la version 1.7 a d'ailleurs donnée lieu à débat entre ceux voulant la publier pour aller de l'avant et ceux voulant attendre qu'il n'y ait plus un seul bogue critique. Le fait est que le projet voit rapidement croître ses fonctionnalités afin d'égaler les logiciels SIG existants, mais sans avoir la même capacité au niveau de la maintenance. En effet, le financement de fonctionnalités par des utilisateurs tels que les institutions publiques, les gouvernements, etc. est assez fréquent, en revanche il est plus rare de voir ces mêmes organismes investir dans les travaux de plomberie moins visibles, mais pourtant indispensables. La volonté des développeurs est de sortir des versions 1.7.x n'incluant que des correctifs, mais le chantier de la 2.0 et le delta croissant entre elle et la branche 1.7 risque de ne pas faciliter les choses.

Les nouveautés

Cette version compte plus de 277 résolutions de problèmes et améliorations. Voici donc quelques points marquants :

  • le rendu de reprojection à la volée, il s’agit de transformer une source matricielle dans un autre système de coordonnées, directement lors de l’affichage, afin de pouvoir superposer des sources diverses sans devoir passer par une étape de reprojection. Le ré‐échantillonnage étant l’étape la plus coûteuse, QGIS transforme le rendu par bande plutôt que par pixel ;

  • la jointure de données, cela permet de joindre simplement des données venant de sources différentes (SGBDR, SHP, etc.) ayant un attribut commun. Cette fonction existait dans les précédentes versions via un module Python, son intégration en C++ a permis d’améliorer sa rapidité et de proposer un système de cache et d’indexage ;

  • des changements d’infrastructure, le code source de QGIS est maintenant hébergé sur la plate‐forme GitHub, tandis que les rapports de bogues et les extensions restent sur le site.

Vous trouverez sur le site une liste un peu plus exhaustive des changements (mais non complète).

Google Summer of Code

Le programme Google Summer of Code a alloué 3 projets en rapport direct avec QGIS.

SAGA

Camilo Polymeris implémente une interface permettant d’utiliser les modules du logiciel d’analyse SAGA. Les besoins recouvrant ceux d’autres interfaces, telles que celle de GRASS_GIS, la direction choisie est la création d’une interface commune nommée QGIS Processing Framework permettant de créer automatiquement les interfaces graphiques, via la récupération des paramètres, mais aussi d’exposer les fonctions d’analyse.

QGIS Mobile

Marco Bernasocchi a pour but de porter Quantum GIS sur la plate‐forme Android en profitant des bibliothèques déjà en place, telles que Qt (avec Necessitas / Ministro), et en portant celles qui ne le sont pas (GDAL, PROJ.4, etc.). Selon le temps disponible, il essayera également de mettre en place une solution adaptée aux tablettes.

DBManager

Là encore, il s’agit pour Giuseppe Sucameli de créer une interface mutuelle de connexion vers les bases de données nommée DB Manager. Ainsi, une extension n’aura plus a re‐développer toute la logique applicative pour faire un « addtable » (…), mais seulement à recourir au DBConnector qui utilisera la classe spécifique à chaque SGBDR.

Autres développements

En plus du travail sur SAGA et des modules GRASS existants, le rôle de QGIS comme plate‐forme d’analyse avancée s’impose avec les efforts du CNES pour lier sa bibliothèque de traitement d’images satellitaires ORFEO ToolBox, mais aussi de la part de Geoeye, pour le logiciel de traitements OSSIM.

Aller plus loin

  • # saga

    Posté par  . Évalué à 1.

    L’implémentation de saga réclame une compilation difficile à réaliser... C'est prometteur mais pas user friendly.

    Sinon, je suis épaté par les progrès constant réalisé par ce logiciel. Il s’interface très bien avec R et ses fonctionnalités n'ont plus grand chose à envier à Arcgis.

    • [^] # Re: saga

      Posté par  . Évalué à 2.

      Depuis la correction de la gestion de l'unicode de saga, je le compile sans souci notoire sous fedora. Tu rencontres quel problème ? Du côté de QGIS il faut installer les extensions python "SAGA Module Interface" et "Processing framework Module".

      • [^] # Re: saga

        Posté par  . Évalué à 1.

        Tu compiles quelles version de saga ? 2.07 ?
        Effectivement j'ai des pb d'unicode sous ubuntu avec la 2.04.

        Sinon, j'utilise saga en paquet et cela fonctionne très bien mais les allers/retours avec Qgis sont pénibles.

        • [^] # Re: saga

          Posté par  . Évalué à 2.

          Mes derniers paquets datent de la 2.05, il faut bien penser à utiliser l'option --enable-unicode. Le framework en développement permettra justement de taper dans les ressources et fichiers SAGA de manière transparente.

  • # MapInfo

    Posté par  . Évalué à 3.

    Je suis très intéressé par ce genre d'outils. J'ai eu à me servir de ce genre d'outils dans le cadre scolaire. Nous devions utiliser MapInfo, ce dernier est propriétaire, payant et limité à Windows (nous devions utiliser l'offre d'évaluation d'un moi gratuite).

    Nous utilisions ce logiciel uniquement pour effectuer des requêtes simples avec des condition sur un champ "obj" de tables récupérées sur le site de l'IGN.

    J'avais était déçu par ce logiciel qui, en plus des inconvénients cités plus haut, ne permettait pas de faire des requêtes sophistiquées (impossible de charger deux fois la même table, impossible d'utiliser des sous requêtes,...) et avait une interface vraiment pas agréable. Voici l'interface pour écrire les requêtes :
    MapInfo

    Est-ce que QGis est une alternative viable à MapInfo pour le genre d'usages qu'on avait ?

    Tous les contenus que j'écris ici sont sous licence CC0 (j'abandonne autant que possible mes droits d'auteur sur mes écrits)

    • [^] # Re: MapInfo

      Posté par  . Évalué à 3.

      Pour information, l'IGN diffuse un outil destiné au monde scolaire basé sur QGIS nommé Edugéo et permettant d'utiliser directement les données du Géoportail.fr

      Outre le manuel francisé, tu peux jeter un oeil sur les fiches et exercices proposés par Fabien Guerreiro.

      QGIS utilise un sous-jeu du SQL pour faire des sélections dans la table attributaire ou restreindre l'affichage, pour avoir accès aux fonctions plus avancées il faut recourir aux extensions (QSpatiaLite, PGQuery, etc.).

    • [^] # Re: MapInfo

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Au passage, quelque chose que je ne suis pas parvenu à faire avec QGIS: lire des DEM (modèle numérique de terrain) au format ArcGis, les raccorder (les fichiers sont des "tiles", donc il suffit de prolonger l'un par l'autre) puis générer un nouveau DEM qui soit juste un zone extraite de l'ensemble. En gros, lire plusieurs cartes qui en se raccordant couvrent une région donnée, puis extraire (dans un nouveau fichier ascii) un sous-DEM. C'est quelque chose que j'utilise très souvent, et je dois tout le temps aller mendier auprès d'un collègue pour qu'il me le fasse avec ArcGis...

      Et ma contribution positive de la journée: j'ai un modèle de calcul du rayonnement solaire (ie: quel rayonnement solaire théorique pour un point du globe donné et une date+heure donnée) ainsi qu'un modèle de champ de rayonnement solaire (avec ombres portées par le terrain). La première partie est déjà sous LGPL dans la bibliothèque MeteoIO (https://slfsmm.indefero.net/p/meteoio) dont j'ai déjà parlé ici (et nous avons un certain nombre de méthodes d'interpolations spatiales qui peuvent être intéressantes), le second élément est dans un modèle que je développe et que nous voulons mettre sous GPL. Si c'est quelque chose qui pourrait intéresser QGIS (et qui n'y soit pas déjà!), nous pourrions discuter de la meilleure façon de collaborer (et je peux vous envoyer le code, pour que vous décidiez si le code vous convient)!

      • [^] # Re: MapInfo

        Posté par  . Évalué à 1.

        c'est quoi ? des .e00 ? des .asc ? on peut les utiliser sous QGIS, ensuite tu peux soit faire un raster virtuel (VRT) pour les assembler ou les fusionner directement via le menu Raster, tu peux ensuite via ce même menu extraire une partie de l'image.

        Pour ton module, je te propose d'en parler sur notre liste dev où tu recevras une réponse plus adaptée (la solution peut être une extension c++ ou l'utilisation du framework mentionnée dans l'article). L'exemple que tu donnes devrait être réalisable avec GRASS, mais le projet ne refuse jamais une autre solutions :)

    • [^] # Re: MapInfo

      Posté par  . Évalué à 0.

      L'alternative s'appelle postgis et est infiniment plus puissante que le requêteur SQL de mapinfo. Postgis s'interface parfaitement avec QGIS ... et aussi avec mapinfo depuis la version 10. Par défaut, il faut écrire les requêtes SQL à la main. Je ne sais pas s'il existe des interfaces graphiques efficaces. Par contre, il existe de très bon tuto pour apprendre à fabriquer ses propres requêtes SQL.

  • # Quitte à faire un lien wikipedia....

    Posté par  . Évalué à 3.

  • # différence avec OSM ?

    Posté par  . Évalué à 3.

    est-ce que ce logiciel peut être mis en parallèle avec OpenStreetMap ? Qu'est-ce qu'il est censé avoir de plus ou de moins qu'un éditeur OSM genre JOSM ?
    J'ai installé qgis, mais si j'ai trouvé des imports shp (format proprio) ou gpx, kml, je n'ai pas trouvé d'import pour openstreetmap (format .osm), ni même d'export.

    Bref, SIG, kesako et comment ça fonctionne, où est-ce utilisé etc. ?

    J'ai lu la page wikipedia, mais ça me semble encore obscur. J'ai l'impression que les cartes sont couramment créées avec des outils proprios, dans des formats très fermés, et OSM me semble une bonne opportunité et une alternative viable à cela. Pourquoi pas de pont avec OSM dans ce qgis ?

    Concrètement il me servirait à quoi ?

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    • [^] # Re: différence avec OSM ?

      Posté par  . Évalué à 5. Dernière modification le 22 juin 2011 à 22:27.

      QGIS permet de :

      • composer des cartes
      • de la visualisation/gestion de données
      • du géotraitement (intersection, union, etc.)
      • des analyses (covisibilité, pente, interpolation, etc.)

      Le logiciel est utilisé en météorologie, géologie, sociologie, archéologie, etc.

      Pour ce qui est d'OSM, QGIS te permet :

      • d'utiliser le fond OSM via l'extension Openlayer
      • d'importer, d'éditer et d'exporter via l'extension via l'extension OpenStreetMap (décrite dans le manuel + tuto)
      • d'avoir un affichage stylisé via un ensemble de règles de rendus
      • [^] # Re: différence avec OSM ?

        Posté par  . Évalué à 2.

        ok, c'est donc beaucoup plus pointu alors.

        OSM ne prend pas en compte l'altitude (avec des courbes de niveaux) il me semble ?

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        • [^] # Re: différence avec OSM ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          Affectivement pas de "courbes de niveaux" directement dans OSM.

          Pour reprendre en partie la réponse précédente,
          OSM est un set de données Géographique libre et Qgis permet de l'utiliser pour produire des cartes (ajouter des labels, classer les données , appliquer un style,...). Mais QGis n'est pas directement lié à OSM... il est souvent utilisé avec des shapes, une db postgis , ...

          Il permet de produire genre de trucs comme ça http://identi.ca/attachment/47821212 ...ici c'est encore basique... (données OSM mais travaillées)

        • [^] # Re: différence avec OSM ?

          Posté par  . Évalué à 5.

          Le rendu de la carte cyclable affiche les courbes de niveau, c'est à cocher en déroulant le menu + en haut à droite.

          Par exemple : http://osm.org/go/xV5pfS9--?layers=C

          • [^] # Re: différence avec OSM ?

            Posté par  . Évalué à 2.

            ok, par contre il me semble que ces courbes viennent d'une autre source, probablement pas libre.

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