Aluminium95 a écrit 223 commentaires

  • # Catalogue GouvTech / SILL

    Posté par  . En réponse à la dépêche MADIS : le logiciel Opensource pour gérer votre conformité au RGPD. Évalué à 2.

    Je ne maîtrise pas les subtilités mais je crois que le "catalogue GouvTech" (lien fourni dans la dépêche) n'engage pas directement la DINUM et peut contenir des logiciels propriétaires.

    Ce catalogue permet aux éditeurs logiciels disposant d’un établissement en France de faire connaître leurs solutions auprès des administrations publiques. Le contenu des fiches est élaboré par les entreprises éditrices et n’engage pas l’avis de la DINUM sur la fiabilité des informations ou sur la qualité des solutions.

    Cependant, on trouve aussi le logiciel MADIS sur le socle interministériel des logiciels libres (SILL) à cette adresse, qui lui fait office de référence pour l'administration publique et ne contient que des logiciels libres.

    Ce commentaire n'est pas très utile au final, mais je pense qu'il vaut mieux faire référence au SILL (quand la page existe) plutôt que le catalogue GouvTech.

    En tout cas merci beaucoup pour la dépêche !

  • [^] # Re: Et vue.js alors?

    Posté par  . En réponse au journal 8 mois avec Javascript (ES6) et vue.js : mon retour d'expérience du développement front en 2018. Évalué à 1.

    Oui, mais le compilateur devrait faire la "stream fusion"/"deforestation" tout seul non ? (Python ne le fait pas, mais Haskell doit faire quelques trucs dans mon souvenir).

    Enfin, j'ai l'impression que le problème était la lisibilité plutôt que l'efficacité. Toutefois, après lecture, le code "déforesté" semble plus lisible… Ce qui est bizarre en un sens.

  • [^] # Re: Et vue.js alors?

    Posté par  . En réponse au journal 8 mois avec Javascript (ES6) et vue.js : mon retour d'expérience du développement front en 2018. Évalué à 1. Dernière modification le 14 novembre 2018 à 00:43.

    D'accord, j'ai bien fait de poser la question alors !
    J'aurais séparé la liste imbriquée dans une variable séparée, mais en fonction du code, cela devient plus ou moins pertinent.

    J'avais (mal) compris quelque chose de l'ordre de « sans les compréhensions de liste, ce code serait plus simple »… Ce qui me semblait quand même tiré par les cheveux.

  • [^] # Re: Et vue.js alors?

    Posté par  . En réponse au journal 8 mois avec Javascript (ES6) et vue.js : mon retour d'expérience du développement front en 2018. Évalué à 1.

    J'ai voulu écrire un petit pavé, mais finalement je vais juste m'assurer que je ne suis pas en train de dire des bêtises avant : quelle serait l'alternative au même code sans compréhension de listes ?

  • [^] # Re: Et vue.js alors?

    Posté par  . En réponse au journal 8 mois avec Javascript (ES6) et vue.js : mon retour d'expérience du développement front en 2018. Évalué à 1.

    Quand tu dis « actions conditionnelles », tu veux dire qu'il y a des effets de bords durant la création de la liste ?! C'est assez imprudent je trouve…

    Mais dans le cas où il n'y en a pas, je trouve que c'est beaucoup plus lisible, parce que le code dit sans équivoque ce qu'il fait : il construit une liste (imbriquée potentiellement) et il ne fait que ça. Au contraire de 5 boucles for imbriquées avec des conditionnelles dedans qui de loin n'ont pas vraiment de rapport avec la variable locale qui va servir à construire la liste. Et puis, pour les gens normaux, il est plus naturel de vouloir ajouter des effets de bords (log, état global etc.) dans des boucles que dans des listes, donc tu as de grandes chances que la construction de la liste s'accompagne d'une tripotée d'actions qui n'ont pas grand chose à voir avec la liste elle-même si tu n'utilises pas de list comprehension.

    En plus, ça ressemble vraiment à la définition mathématique de compréhension d'ensembles. Du coup ça rend la spécification / description très agréable à mes yeux.

  • [^] # Re: Aucun !

    Posté par  . En réponse au journal Go et Rust, lequel est le remplaçant du C ?. Évalué à 2.

    Quand on fait du bas niveau, il ne faut pas se limiter à la spec du langage, mais il faut aussi se servir de la spec du compilo et du hardware

    Bah, ça ressemble drôlement à des "undefined behaviours" de C ce que tu décris là… Ou alors ton compilateur ne respecte pas le standard. Ça doit d'ailleurs répondre à ton propre questionnement : "Je vais avoir besoin de savoir ce que tu appelle programme un peu complexe et aussi d'exemple d'undefined behavior qu'on ne peut éviter."

  • [^] # Re: à quand une réforme des écoles d'ingé ?

    Posté par  . En réponse au journal Écoles d'ingénieurs: les frais augmentent. Évalué à 3.

    En théorie oui, puisque les ENS forment à priori plutôt des chercheurs et des enseignants. Dans tous les cas un engagement décennal "garantit" (on peut en discuter) que l'investissement va bénéficier à l'État un jour ou l'autre.

    De plus, une proportion non-négligeable des agrégés proviennent des ENS, surtout quand on regarde les têtes de classement. On peut argumenter que ceux-ci ne prennent pas leur poste, ou bien refusent des lycéens pour se concentrer sur des CPGE, mais il y a effectivement transfert des connaissances.

    Il me semble qu'il y a une volonté nationale de répartir les stages et postes des étudiants sortant des ENS, en forçant les deux "parisiennes" à envoyer 40 à 50% des élèves en "province". Je ne suis pas certain de cette information, mais en tout cas c'est ce qui se dit sur les bourses de thèses.

    Enfin, au niveau recherche avoir un pôle d'excellence n'est pas absurde du tout, puisque l'objectif n'est alors plus de "tirer les gens vers le haut", mais de se comparer à d'autres états. Il suffit de regarder à quel point les politiques adorent les classements internationaux et la fierté d'avoir des médailles/prix dans les domaines scientifiques. D'ailleurs, un "pôle d'excellence" va de toute manière prendre des stagiaires, qui feront (faute de place) leurs thèses ailleurs, ou bien des thésards, qui auront un poste ailleurs (faute de place)… Donc oui ruissellement il y a (si on ne considère pas les gens qui vont dans le privé).

    D'ailleurs, investir 5% de plus dans une partie de la population n'est pas synonyme de laisser se débrouiller le reste. On peut par exemple décider d'augmenter le budget assigné à l'éducation … On peut décider d'un niveau minimal, du niveau médian, et du niveau maximal que l'on veut atteindre, et trouver le budget qui correspond, là au moins on aurait une véritable idée politique sur le sujet, plutôt que de simplement dire "tout le monde doit avoir le bac"/"tout le monde doit aller à la fac"/etc

  • [^] # Re: à quand une réforme des écoles d'ingé ?

    Posté par  . En réponse au journal Écoles d'ingénieurs: les frais augmentent. Évalué à 1.

    L'université, financée correctement et ouverte à tous, c'est le mieux qu'une société décente puisse offrir à sa jeunesse.

    C'est un peu rapide comme affirmation … En tant que société, il ne suffit pas de s'intéresser uniquement à ce que "la jeunesse" va recevoir sans considération pour le reste. Au départ, les facultés et les écoles d'ingé ne remplissent/remplissaient pas les mêmes fonctions, il y a eu beaucoup d'évolutions, mais grossièrement j'aurais envie de dire que les écoles d'ingé c'est pour le privé/les ingénieurs/les cadres sup/patrons/managers et les facultés c'est pour l'universitaire, la recherche et "le public".

    Avec l'exception bien sûr des ENS qui font exactement pareil qu'une université, mais avec plus de moyens, une sélection à l'entrée et un réseau à la sortie. Mais pour celles-ci (qui remplissent la même fonction) on peut imaginer qu'investir significativement plus dans une "élite" (sélection à l'entrée) permet de reproduire la-dite élite et de tenir dans la compétition internationale (par exemple en mathématiques). Après, on peut argumenter que ce n'est pas vraiment ce qu'il y a de mieux pour les élèves eux-mêmes, mais en tant que société je ne sais pas si on préfère un niveau uniforme ou des inégalités raisonnables de niveau (pour augmenter le niveau maximal).

  • [^] # Re: Le début de la fin

    Posté par  . En réponse au journal Écoles d'ingénieurs: les frais augmentent. Évalué à 10.

    L'intérêt des écoles d'ingénieur à la française, c'était de pouvoir faire une sélection sur le niveau et pas sur le fric, pour donner un semblant d'égalité des chances. Je sais bien que c'était contourné dans une certaine mesure par des parents aisés, que ça n'empêchait pas les élites de se renouveler, mais quelqu'un de bon et de bosseur pouvait y arriver, même s'il était issu d'une famille peu aisée.

    Les bourses et la sélection "au mérite" peuvent faire fonctionner "l'ascenseur social", mais en pratique, un système basé sur la performance pure va automatiquement faire reproduire les élites intellectuelles*.

    Ce qui est amusant, c'est qu'en faisant payer, on fait se reproduire non plus les élites intellectuelles, mais les "élites aisées". Pour s'en convaincre il suffit de regarder les US (même si les programmes de bourses et de quotas permettent de contrebalancer un peu).

    Actuellement, avoir deux parents ayant un doctorat mais travaillant par exemple dans un secteur hospitalier en tant que contractuel (et non fonctionnaire) est possible. On a alors une "élite intellectuelle" mais pas "économique", qui se reproduit grâce au système scolaire peu coûteux.

    En conclusion, on passe d'un système de reproduction à un autre. Après, on peut considérer le second plus violent encore, vu qu'une grosse partie des systèmes sociaux actuels sont déjà biaisés en faveur de "l'élite aisée". Mais au fond, il suffit d'observer les profils en classe prépa pour comprendre qu'il y a déjà une sous représentation de profils "défavorisés".

    *Pour s'en convaincre: considérons que la réussite soit une variable aléatoire égale à la somme de

    1. Une génétique aléatoire uniformément distribuée sur [0,100]
    2. Une proportion fixée de la réussite des parents (intellectuelle)
    3. Une constante apportée par l'école (on peut discuter de ça ensuite)

    On peut observer qu'un système qui sélectionne de manière déterministe et parfaite "les meilleurs" va automatiquement engendrer la reproduction sociale des élites dès lors que la génétique n'est pas trop déterminante (ce qu'on peut admettre) puisque l'école ne va pas changer l'ordre dans le classement final.

    De manière amusante, ce modèle simpliste montre que l'écart entre les deux populations ne fait que s'accroître dans le temps … Mais bon, c'est un modèle simpliste.

  • [^] # Re: aligner tabuler

    Posté par  . En réponse au journal Fins de tabulation élastiques: la bonne manière d'indenter et d'aligner le code. Évalué à 3.

    La sémantique, c’est bien joli, mais si toi ou un de tes outils donne à des caractères une sémantique distincte de celle spécifiée par le langage et attendue par le compilateur, je pense que tu vas au devant d’ennuis.

    J'arrive un peu tard dans cette conversation mais je ne comprends pas ton argument du tout … Pourrais-tu le développer s'il te plaît ?

    De ce que j'ai compris, le journal ne parle que de l'affichage d'une tabulation… Donc ça ne change strictement rien aux autre outils qui lisent le texte non ? Un peu comme le CSS qui est interprété légèrement différemment selon les navigateurs (padding/margin/border dans mon souvenir).

    D'ailleurs, quelle est la sémantique d'un caractère unicode dans un éditeur de texte ? Autant le côté "visualisation" je comprends, on peut "visualiser" n'importe quelle suite de bits avec de l'ASCII*, mais la "sémantique" dont tu sembles parler c'est plutôt "comment dois-je travailler avec ce caractère spécial", chose qui semble être du ressort de tout sauf d'un éditeur.

    Par la suite, tu expliques que les caractères de séparation de token (tabulation, fin de ligne, espaces) sont tous traités de manière identique par les programmes d'analyse lexicale/syntaxique dans les compilateurs/minifiers … Et donc je ne vois pas la différence entre int\scoucou et int\tcoucou à ce niveau …

    J'ai certainement loupé quelque chose, mais je n'arrive pas à trouver quoi !

    *On a choisi une sémantique d'affichage pour chaque octet

  • [^] # Re: Bêtise naturelle

    Posté par  . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 3.

    Le principe n'est pas "apprendre autre chose", mais plutôt "factoriser les parties communes de l'apprentissage".

    Mais comment peux-tu déterminer a priori ces parties communes ?
    Et d'ailleurs, quand tu dis :

    Mon commentaire initial disait qu'apprendre à parler ou lire n'était pas vraiment une utilisation rentable de notre temps pour apprendre à skier

    En réalité tu disais aussi marcher … ce qui est clairement une première étape intéressante pour le contrôle de l'équilibre et de la coordination des mouvements en général. Je tiens juste à faire remarquer que la discussion avance bel et bien, on va certainement converger vers quelque chose :-).

    Après, comment choisir ce qui est "trop éloigné" pour être "efficacement utilisé" ? C'est peut-être facile pour des problèmes très fermés comme des jeux de société (et encore, je ne suis pas convaincu) … mais pour des problèmes mal définis, ouverts ou tout simplement qui n'existent pas encore (parce que la machine va se retrouver à devoir résoudre des choses non prévues) …

    et qu'une machine pouvait selon moi être "intelligente" même si elle ne s'appliquait qu'à un seul problème.

    Je reste persuadé que résoudre un problème, même parfaitement n'est pas de l'intelligence. C'est le processus qui amène à cette solution qu'il faut qualifier: est-ce adaptable/stable, comment se déroule l'interaction avec les utilisateurs, est-ce capable d'abstraire pour construire de nouveaux sous problèmes ?

  • [^] # Re: Bêtise naturelle

    Posté par  . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 3.

    Je pense qu'on pourrait apprendre à Alpha Go à reconnaître des chats et à composer de la musique, à en faire un produit "intelligent", mais ça serait au détriment de ses capacités à jouer au go

    Pourquoi ? Au contraire, faire jouer à différent jeux et avoir différentes interactions permet probablement de se sortir de minima locaux dans nos stratégies développées sur un seul jeu. N'importe quelle discipline scientifique requiert un tronc commun assez large, et beaucoup d'avancées scientifiques sont/permettent des utilisations de méthodes venant d'autres disciplines (les liens bio/chimie/physique/informatique/maths sont particulièrement féconds par exemple).

    Je pense que la critique n'est pas tellement qu'il n'apprend que sur le jeu de Go, mais que tout le travail en amont a déjà été fait : définir le jeu de Go. En général c'est trouver une définition et des règles qui prennent la majorité du "temps de calcul humain", d'ailleurs l'algorithmique ne sert à priori qu'à permettre d'effectuer, après tout ce précalcul, les opérations élémentaires pour obtenir un résultat.

    À partir de combien de tâches solvables qualifierais-tu un système d'intelligent ?

    La définition d'intelligence qui je pense est utilisée communément n'est pas de comptabiliser le nombre de tâches (ta question était bien sarcastique ?). Quand tu as déjà défini les tâches, tu évites discrètement mais sûrement le problème à mon sens. J'ai l'impression qu'intuitivement on "mesure" « l'intelligence » par l'adaptabilité : la reconnaissance de problèmes et la capacité à les résoudre (pas de source vu que c'est une impression).

    D'ailleurs je crois (corrigez-moi si je dis quelque chose de faux) que très peu de gens diraient qu'un joueur professionnel est "très intelligent", c'est un maître, un pro, mais un "génie" ?

    C'est peut-être un texte un peu long, surtout pour ne pas dire grand chose au final. Néanmoins j'aime bien l'idée que l'intelligence ne peut se définir que par l'interaction avec un environnement. En effet, cela semble bien capturer ce sentiment selon lequel "le joueur électronique de Go est très fort, mais pas intelligent", car son interaction est limitée aux interactions du jeu de Go, dans un format rigide auquel il ne peut s'adapter.

    PS: si un philosophe passait par là et pouvait donner des références à lire sur le sujet, je serai ravi !

  • [^] # Re: Oui

    Posté par  . En réponse au journal Misogynie et discrimination à l'embauche. Évalué à 5.

    Après lecture, le lien que tu as fourni est intéressant (même si non spécifique aux professions médicales). Toutefois, la réponse sur l'armée est légèrement hors-sujet à mon sens.

    La citation est d'ailleurs particulièrement représentative du raisonnement que je voulais questionner. Quand on dit "l'armée française est l'une des plus féminisées au monde", on pense (ou au moins la citation donne cette impression) que c'est une « bonne chose ». On s'attend à voir un point négatif arriver ensuite, et c'est bien le cas, mais il n'y a pas de connexion logique explicite entre les deux propositions

    1. L'armée française est l’une des plus féminisées au monde
    2. Les femmes engagées doivent encore batailler ferme pour être respectées et pour obtenir des postes à responsabilité…

    Le lien qui est implicitement fait peut être l'un des deux suivants (selon moi) :

    1. Féminiser l'armée est un moyen pour lutter contre les problèmes des femmes dans l'armée. Donc en ayant une armée très féminisée on devrait voir les problèmes s'estomper. Objectif: augmenter le taux de féminisation.
    2. Le taux de féminisation est un indicateur utilisé pour estimer l'ampleur des problèmes des femmes dans l'armée. Donc en ayant une armée très féminisée on devrait voir les problèmes s'estomper. Objectif: on essaie de trouver un autre indicateur pour comprendre d'où vient le problème.

    Remarquons que jamais il n'est question du taux de féminisation pour lui-même. Remarquons aussi que, à moins que je ne sois trop fatigué, le taux de féminisation et la difficulté éprouvée au travail sont relativement indépendantes. J'entends par là qu'on peut très bien avoir la parité et une ambiance de travail horrible (par exemple via une agressivité accrue à l'envers des gens provenant d'un "quota") et ne pas avoir la parité tout en ayant une ambiance de travail fort sympathique. Il est toutefois vrai que dans les conditions actuelles il y a une corrélation entre les deux.

    À mon sens seulement la vision du taux de féminisation comme un indicateur peut être intéressante, et visiblement le Sénat est arrivé à la même conclusion puisqu'il ne s'interroge pas sur le taux de féminisation lui-même, mais précisément sur "le traitement qui [leur] est réservé" aux femmes.

    Je ré-itère donc ma question : est-ce qu'une parité est souhaitable, et si oui pourquoi ?

  • [^] # Re: Oui

    Posté par  . En réponse au journal Misogynie et discrimination à l'embauche. Évalué à 10.

    Je pense que tu as juste répondu à côté de la question, et c'est un peu dommage. Tu as dit "les gens qui en profitent n'ont pas intérêt à changer", et on te demande qui en profite. C'est une question parfaitement légitime, à laquelle tu réponds : "c'est une construction sociale" (de manière argumentée j'en conviens).

    Par exemple, pour les différents médecins … Est-ce que le salaire y est différent ? Comment ses métiers se comparent-ils ? Et surtout, pour ces indicateurs, quel est l'écart-type pour les hommes, et l'écart-type pour les femmes. Parce que si la dispersion est plus grande que l'écart observé, c'est bien gentil mais ça ne veut pas dire grand chose.

    Une autre piste aurait été d'étudier ces différences (qui à priori sont simplement des chiffres) sous le prisme des interactions homme/femme en dehors du cadre de travail, où l'homme serait avantagé par son travail mieux valorisé. Ce qui pourrait justifier pourquoi "les hommes en profitent" s'appliquerait en toute généralité. Mais tu ne l'as pas fait.

    Enfin, une dernière question : est-ce que c'est fondamentalement mal que les militaires soient principalement des hommes ? Plus généralement, est-ce qu'une non parité est un chiffre révoltant ? Et si oui, quelles valeurs utilises-tu pour le justifier ?

  • [^] # Re: Aigreur, quand tu nous tiens

    Posté par  . En réponse au journal ils l'ont voulu, ils l'ont obtenu, et ils l'ont dans le baba.... Évalué à 5.

    Il est parfaitement légitime de remettre en question le système de Grandes Écoles, et de concours en général. Toutefois, il faut reconnaître que c'est un moyen "classique" dans la fonction publique pour recruter. Ainsi, le CAPES comme l'Agrégation sont des concours de recrutement, et il n'est pas absurde, si on considère que les "étudiants" sont des adultes qui travaillent à étudier comme vous le suggériez plus tôt, que l'État se réserve le droit d'en recruter un certain nombre sur concours avec un titre de fonctionnaire, afin de former des professeurs et chercheurs dont il maîtrise finement la qualité. La question à se poser est alors la suivante : pourquoi donc les ENS bénéficieraient de ce traitement de faveur, et non les universités en général ? Ou encore : quelle est la "légitimité" (non au sens légal, mais de l'apport à la société) des autres Grandes Écoles (elles aussi subventionnées il me semble par de l'argent public) ? Une fois qu'on a répondu à ces questions, et que la notion du concours est tranchée, il devient plus aisé de discuter des CPGE dont le but avoué est d'y préparer.

    J'estime que le débat qui avait lieu n'était pas celui-ci. Et il y avait plusieurs points qui me semblaient d'intérêt

    1. Quelle formation pour les professeurs des écoles ? J'ai en effet été convaincu par votre argumentaire sur la nécessité d'avoir une éducation plus large et portée sur la pédagogie et la maîtrise des fondamentaux, plutôt que d'exiger un diplôme élevé dans une seule des matières qu'il aura à enseigner
    2. Quelle place pour la pédagogie après le secondaire ? Et c'est ici, selon moi, que nos avis divergent encore, ou du moins qu'il reste quelques choses à discuter.

    En effet, il me semblait que votre position était qu'à un certain niveau d'éducation, l'enseignement devient plus la transmission d'information brute (voire simplement de références vers ces informations) qu'un transfert effectif de "savoir". Je ne peux bien entendu pas parler de statistiques, et mon expérience personnelle vaut ce qu'elle vaut, mais il me semble que le principal critère d'évaluation d'un professeur en université par les élèves est justement ce point fondamental : est-il capable d'expliquer clairement quelque chose ? Et bien trop souvent la réponse est négative.

    Il existe des choses qui arrivent tardivement dans les programmes d'informatique ; par exemple la complexité avancée et ce théorème dont la démonstration est « qualifiée d'élémentaire mais subtile ». Dans cas précis, quel intérêt d'énoncer le théorème et faire référence à une démonstration dans un polycopié/livre ? Tout l'intérêt du résultat est dans le « mais subtile ». C'est un exemple précis, mais on peut de manière plus générale attendre de la personne chargée de la transmission du savoir qu'il réponde aux critères suivants:

    1. Accompagne la compréhension des méthodes subtiles du domaine
    2. Relie les différents résultats du domaine pour former un tout « cohérent » dans la mesure du possible. Par exemple en soulignant l'importance de certains des problèmes ouverts du domaine en rapport avec les choses enseignées, le lien entre les différentes parties du programme etc…
    3. Fournisse une base d'exercices et de corrections pour donner non seulement de quoi vérifier l'acquisition des connaissances, mais aussi le type de rédaction attendue dans le domaine (on écrit pas une preuve d'algorithme comme une preuve d'appartenance à une classe de complexité etc.)

    C'est ici mon point de vue, et je suis curieux de connaître le votre, surtout au vu de votre expérience (à former des professeurs des écoles si j'ai bien compris).

    Cordialement

  • [^] # Re: Aigreur, quand tu nous tiens

    Posté par  . En réponse au journal ils l'ont voulu, ils l'ont obtenu, et ils l'ont dans le baba.... Évalué à 5.

    Je n'ai pas le temps de répondre en détail à toutes les remarques, je vais donc me concentrer sur une qui me choque un peu

    celui primordiale de la prépa est de sélectionner les meilleurs éléments

    J'ai l'impression que c'est un peu comprendre les choses à l'envers … L'objectif de la prépa est de former les meilleurs éléments. C'est le concours qui effectue une sélection. Bien sûr, afin d'avoir des meilleures statistiques les CPGE sélectionnent à l'entrée, mais ici on confond l'objectif global (enseigner) et l'indicateur que les entités optimisent de manière locale (taux de réussite aux concours) en substituant malicieusement le second au premier.

    De même, cette phrase absolument terrible

    De même l'objectif des études supérieures en général n'est-t-il pas plus de reconnaître un certain niveau de compétences aux futurs professionnels

    Mais enfin comment peut-on écrire ceci ? L'objectif d'une université (selon moi) c'est de transmettre un savoir, et le diplôme est seulement un moyen de faire reconnaître l'effectivité de la transmission. D'ailleurs, il y a des écoles qui ne délivrent pas de diplôme d'ingénieur (Epitech & co).

    Enfin

    Ils doivent donc devenir indépendant, passer du stade de l'élève à celui de citoyen à part entière.

    Là il est possible de distinguer le côté paradoxal de votre argumentation. D'une part dans tout le début du texte, vous substituez la "réalité" aux "objectifs", et dans cette partie c'est l'inverse le plus total. Je suis peut-être fatigué mais cela ne me semble pas très cohérent. Soit l'objectif est de transmettre un savoir et il faut de la pédagogie, soit l'objectif est de former des citoyens …. Et il faut aussi de la pédagogie et ne pas se contenter "d'abandonner" les élèves dans la bibliothèque universitaire.

    Trop chercher à complaire et à emmener tous les apprenants d'un groupe devient rapidement contre-productif.

    Là n'était pas vraiment la question, il y a une différence entre être pédagogique et transmettre un savoir, plutôt que de simplement exposer un savoir et demander aux élèves de se l'approprier sans aucune aide. (car à ce moment là il suffit de remplacer le prof par ses diapos, payer un chargé de TD et une carte de bibliothèque pour être infiniment plus efficace).

  • [^] # Re: Aigreur, quand tu nous tiens

    Posté par  . En réponse au journal ils l'ont voulu, ils l'ont obtenu, et ils l'ont dans le baba.... Évalué à 1.

    Vos deux premières phrases tiennent de l'oxymore.

    Je n'ai en effet pas été très clair, il me semble pourtant bien que le concours du CAPES permet d'enseigner jusqu'au niveau Lycée (et même dans des universités sous certaines conditions visiblement). Ainsi quand je disais « un savoir supérieur d'une année ou deux à ce qu'il peut enseigner », il fallait le comprendre au sens légal du terme (je ne vois d'ailleurs pas d'autre interprétation cohérente). Un professeur au collège possède un CAPES et doit donc maîtriser le programme de Lycée, ma remarque voulant simplement dire que comme il doit pouvoir enseigner au Lycée il n'est pas absurde de lui demander de connaître dans sa matière un peu plus que le programme de terminale (une L1 ou L2).

    Toutefois je me rends bien compte que ma remarque sur les professeurs des écoles est infondée: il faut en effet bien plus de recul qu'une année ou deux pour enseigner en CM2. En revanche je ne comprends pas pourquoi les professeurs des écoles devraient maîtriser parfaitement le changement de base … Enfin, c'est un exemple très particulier, qui correspond à de l'arithmétique « pointue », puisque si on parle de changement de base on parle de base, et si on parle de base on parle de congruence assez vite et on fait de l'arithmétique de Terminale S spécialité Mathématiques. Je précise mon raisonnement: si on peut exiger du professeur des écoles un savoir équivalent aux spécialités en Terminale de chacune des matières qu'il enseigne alors il faut bien plus qu'un master dans une des disciplines.

    C'est peut-être d'ailleurs ce que tu voulais affirmer en disant qu'il faudrait plus de formation à la pédagogie (qu'il y ait du recul non pas seulement sur une spécialité, mais sur l'ensemble du programme).

    En prépa (comme à l'université), il n'est plus tellement question de pédagogie. Les cours s'adressent plus à des étudiants qu'à des élèves. Il devient donc plus ou moins raisonnable (souvent moins que plus à cause de la tendance à vouloir que tout le monde fasse des études) de simplement énoncer les connaissances à acquérir. L'étudiant se chargeant/étant chargé pour lui-même du travail d'assimilation.

    Je ne comprends pas pourquoi il ne serait plus question de pédagogie … Bien au contraire, en prépa il faut bien que le professeur fasse preuve d'une pédagogie exceptionnelle s'il veut faire rentrer dans la tête des étudiants les choses qui leurs serviront au concours. Et ne nous leurrons pas à penser que "Les élèves de prépa vont chercher dans des livres les savoirs complémentaires et auront du recul dessus parce qu'ils ont une certaine maturité", c'est tout simplement faux. Je pense au contraire que le manque de "pédagogie" en université est plus dû au travail que cela demande (il est beaucoup plus dur d'avoir du recul sur un sujet en M2) doublé du fait qu'on demande souvent à des enseignants de faire en même temps de la recherche (qui ne permet donc pas de se concentrer sur l'objectif pédagogique), et que cela ne relève pas d'une raison "ontologique" quelconque.

    Pour conclure, quand bien même à terme il faut dans un cursus être capable d'aller chercher soi-même les compléments de connaissance … Remarquons qu'aucun cours en Master/License ne forme à ce genre de choses, et que bien souvent c'est en "autodidacte" que les étudiants vont à la bibliothèque universitaire…. Ce qui relève bien d'un manque pédagogique.

  • [^] # Re: La gouvernance par les nombres

    Posté par  . En réponse au journal ils l'ont voulu, ils l'ont obtenu, et ils l'ont dans le baba.... Évalué à 5.

    Oui un model est forcement faux

    Mais tous les modèles ne se valent pas, c'est d'ailleurs pour cela qu'il existe une branche dans la plupart des sciences qui se nomme "modélisation", et qui consiste précisément à trouver un modèle à la fois "simple" (sur lequel on peut faire des calculs numériques, des preuves formelles ou des raisonnements qualitatifs) et "représentatif" (qui tente de minimiser une certaine erreur commise par rapport à la réalité).

    Un exemple : le principe de la dynamique (Newton) reste très utilisé dans les cas où il fournit pour pas cher une très très bonne approximation du modèle plus compliqué qui prend en compte la relativité, mais dont les effets sont peu ou pas mesurables pour l'application choisie. Pour donner un exemple ou c'est le modèle qualitatif qui est utilisé dans la vie de tous les jours: les noms de couleurs. Le modèle des couleurs c'est d'avoir des noms pour des pans entier de spectre (aux bordures floues), et des constructeurs pour "nuancer" une couleur: entre rouge et bleu, vert olive, orange foncé, jaune fluo…

    Le tout c'est quand même après avoir fait ses calculs (ou ses raisonnements), de confronter le résultat à la réalité (de manière qualitative ou quantitative, peu importe) et de se demander s'il faut remettre en question le modèle. Pour l'exemple de la physique c'est confronter à l'expérience via des mesures. Pour les couleurs c'est confronter plusieurs personnes pour qu'elles décident la couleur d'un objet (par raffinement successif). Si elles n'arrivent pas à se mettre d'accord en un temps raisonnable, alors le modèle n'est pas utile puisqu'il ne permet pas de communiquer efficacement. Si au contraire, même si ce sont des approximations, les idées passent vite et clairement alors ce modèle peut être considéré très pertinent.

    Et c'est généralement là que la transmission du savoir se fait mal puisque les médias ne mentionnent pas cette dernière partie. Bien au contraire, on a droit à une exagération des propos, que ce soit pour de l'économie, de la physique ou de la biologie.

  • [^] # Re: Aigreur, quand tu nous tiens

    Posté par  . En réponse au journal ils l'ont voulu, ils l'ont obtenu, et ils l'ont dans le baba.... Évalué à 3.

    Après il faut toujours s'assurer que l'enseignant possède un savoir supérieur d'une année ou deux à ce qu'il peut enseigner. Par exemple au collège il faut que le professeur maîtrise parfaitement le programme de Lycée. Cela permet non seulement de gérer les questions des élèves, mais aussi d'adapter les cours au vu des besoins futurs et avoir du recul sur le programme (ce qui distingue un bon enseignant d'un mauvais). En prime, cela donne une certaine garantie au niveau national qu'il est possible de faire des réformes (par exemple déplacer des chapitres d'une année sur l'autre). Pour les instituteurs en primaire c'est peut-être moins visible, mais dès le lycée/prépa il faut avoir une connaissance bien supérieure au programme « réel ».

  • [^] # Re: Comportement attendu

    Posté par  . En réponse au journal Compilateur trop intelligent. Évalué à 2.

    trous laissés parfois volontairement par les standards pour essayer (résultat non garantit) d'aller au plus vite pour un même résultat conforme au standard.

    Si le programme n'a pas de sens … quelles garanties voudrais-tu avoir ? L'incompréhension venait du fait que le message de Renault pouvait être compris comme : « à partir de -O2 le compilateur se réservait le droit de modifier la sémantique d'un programme [qui possède une sémantique] ». En particulier cela se serait appliqué à tout programme sans UB. Il n'est pas encore clair au vu des réponses si oui ou non -O2 fait une telle chose. D'après un autre commentaire (d'Arnaudus) -Ofast le fait très clairement.

    Partons donc du principe que -Ofast s'arroge le droit de modifier la sémantique d'un code valide sans comportement indéfini. Un commentaire d'Anthony Jaguenaud qui s'est fait moinsser assez fortement explique clairement que selon cette spécification le compilateur qui construit juste un int main (int argc, char** argv) { return 0; } est valide et produit le code le plus rapide possible. Un tel compilateur serait la version « ultime » de -Ofast. Conclusion: si on ne met pas d'autres restrictions cela n'a pas beaucoup de sens de parler « d'optimisations destructrices ».

    Ainsi: soit on ne peut qu'utiliser les comportements indéfinis pour optimiser, soit on modifie le sens de code valide et à ce moment là il faut bien un jour définir proprement quelles garanties on apporte …

    optimisations les plus agressives exploitent les trous laissés parfois volontairement par les standards

    Mais ce n'était pas (je pense) ce qui faisait réagir Anasteo et moi-même, on est bien tous d'accord qu'un programme sans sémantique n'a de toute manière … pas de sémantique, donc pas besoin de creuser plus loin. Encore une fois ce qui était a fait réagir Anasteo (« [je pensais que] dans tous les cas il s'agissait de respecter le standard ») c'est bien le fait que malgré tous les trous du standard gcc décide de ne pas en respecter une partie.

  • [^] # Re: Comportement attendu

    Posté par  . En réponse au journal Compilateur trop intelligent. Évalué à 3.

    Ce sont des optimisations destructrices. Sinon à quoi servirait les optimisations non destructrices, suffiraient de les appliquer en permanence, non ?

    On peut imaginer que c'est pour le temps de compilation qui deviendrait significativement plus long en effectuant toutes les passes d'optimisation… Enfin, le principe même d'une optimisation c'est transformer un code qui fait quelque chose en un code qui fait la même chose en étant plus rapide. C'est précisément pour cela que des comportements sont laissés indéfinis en C: afin de laisser plus de marge aux compilateurs pour l'optimisation (puisqu'on transforme un truc qui n'a au départ pas de sens toute ré-écriture est valide…). Donc le coup des optimisations "destructrices" je suis surpris … cela peut-il vraiment changer la sémantique d'un code qui n'utilise pas d'UB ?

  • [^] # Re: Utilisateur trop bête

    Posté par  . En réponse au journal Compilateur trop intelligent. Évalué à 10.

    Ce n'est pas le compilateur qui est trop intelligent, c'est l'utilisateur qui est trop bête.

    Ou bien tout simplement c'est la spécification du langage qui laisse une place trop importante aux comportements indéfinis.

    Ici, il prend la seule décision rationnelle en fonction de ce qu'il sait

    Ça veut dire quoi décision rationnelle ? Par construction un comportement indéfini c'est … Indéfini. Si le compilateur avait décidé de remplacer l'appel par un bout de code qui affiche "Bonjour" ça aurait été tout autant valide vis-à-vis de la spécification.

    ce n'est pas le compilateur qui a écrit cette fonction

    Mais c'est le compilateur qui décide de ré-écrire le code source. Il se trouve qu'il ré-écrit un code qui n'a pas de sémantique en un code qui en a une, et c'est bien ici que se trouve la "surprise". On peut dire que c'est la faute de la personne qui programme, mais si on évite tous les comportements indéfinis en C/C++ … on est mal parti. Le reproche est bien sur le langage: à tout vouloir déléguer à la discrétion du compilateur, un programme qui devrait (selon moi) ne pas compiler se retrouve à avoir une sémantique éloignée de celle imaginée par l'utilisateur.

    Pour conclure, il est assez facile de se retrouver dans cette situation: il suffit qu'au cours d'une modification on supprime sans y faire attention une définition préalable de Do…. Normalement c'est pour ce genre d'erreurs qu'un système de type et un compilateur en général sont utiles.

  • [^] # Re: Tu fais fuir

    Posté par  . En réponse au journal Free Hardware Design, pour que le débat continue et que les initiatives se multiplient !. Évalué à 3.

    Non.
    La légitimité vient du droit, et les lois fondamentales françaises précisent bien dans quelles conditions sont élus le président, les députés et de fait comment est établi le gouvernement.

    Alors, c'est en effet la première définition de Larousse « Caractère de ce qui est fondé en droit ». Néanmoins, il s'ensuit 3 autres définitions

    1. Qualité de ce qui est équitable, fondé en justice
    2. Qualité d'un enfant légitime
    3. Qualité d'un pouvoir d'être conforme aux croyances des gouvernés quant à ses origines et à ses formes

    J'ai l'impression que le terme légitime n'est pas employé dans le même sens, et provoque une incompréhension. Bien évidemment, un tyran est légitime puisque dans le droit qu'il édicte lui-même, et qu'il fait respecter par la force, il est le commandant suprême de son royaume. Toutefois, il est possible de contester sa « légitimité », dans le sens: la part de pouvoir que lui concèdent ses sujets volontairement.

    Tout le monde s'accorde sur le fait que « nul part il n'y a la question d'un seuil pour que ce soit légitime » (définition 0), et c'est précisément ce qui est remis en cause: changer la loi pour que le peuple (qui est quand même supposé détenir un certain pouvoir) puisse se sentir représenté (définition 3). Enfin, il paraît assez étrange de refuser tout changement de société sous prétexte que c'est un changement qui n'est pas inscrit dans la loi, loi qui je le rappelle est édictée par les élus du peuple … Si j'ai bien compris il y aura d'ailleurs une partie de proportionnelle aux prochaines élections législatives, changeant donc le mode de scrutin, il est donc imaginable de pousser ce changement très légèrement plus loin.

    Ce que je comprends c'est que la phrase suivante est utilisée avec le sens « je ne veux pas lui accorder de légitimité par le droit, même si c'est reconnu par la loi actuelle »:

    Un gouvernement qui n'a même pas 50% d'approbation est illégitime.

    Pour s'accorder avec ta définition il suffit de la changer légèrement:

    Un gouvernement qui n'a même pas 50% d'approbation devrait être illégitime

    Bien sûr, il est possible de critiquer sur le fond ce principe, en prenant l'exemple de l'abstention comme tu le fais, mais l'argument qui consiste à conserver la loi telle qu'elle est déjà sous prétexte qu'elle est déjà comme cela est à mon sens non recevable.

  • [^] # Re: Tiens, une chaîne youtube du FN

    Posté par  . En réponse au journal Encore un. Évalué à 1. Dernière modification le 14 mai 2017 à 11:13.

    En fait, il y a deux grandes problématiques cachées dans vos échanges

    1. Peut-on comparer deux candidats ?
    2. Est-ce que le tiers exclus est un axiome électoral ?

    L'idée c'est que ces deux affirmations ne sont jamais contestées ou presque. Le citoyen est tellement fort qu'il peut mettre sans souci un ordre total sur les idées, mais oui ! Et d'ailleurs, certains des critères seraient universels … Encore mieux. La négation du fait qu'il soit difficile de choisir est simplement la négation du fait que certains programmes sont incomparables, et donc on met une pondération sur les différents points, on somme, et on regarde le score. Mais la pondération … Encore faut-il la choisir.

    C'est ce que tu fais en disant qu'on peut essayer de comparer à ce qui se passe outre atlantique : tenter de trouver une bonne mesure.

    Mais arrive alors le second point : les arguments sont quasiment tous négatifs. Il semblerait (selon un sondage donc ça ne veut pas dire grand chose) que seule une minorité de gens aient voté pour macron. Alors on se pose la question : jusqu'à quand le tiers exclus ? Notons que c'est très lié à la question de la pondération : si Macron proposait le travail des enfants, je ne suis pas certain que le front républicain aurait une existence quelconque.

  • [^] # Re: Allons, un peu de discipline

    Posté par  . En réponse au journal La peste ou le choléra ?. Évalué à 2.

    Je me suis mal exprimé je m'en rend compte. L'objectif était de montrer que trancher n'est pas aussi facile que d'asséner des arguments d'autorités tout prêts. Comme ceux-ci sont étaient généralement en faveur de macron, la grande majorité du commentaire visait à montrer que tout n'était pas blanc non plus par là-bas. La fin du commentaire était pour montrer que cela ne voulait pas dire que Le Pen c'est forcément mieux. Et ma conclusion est donc : voter blanc ou s'abstenir peut être pertinent, d'autant que voter c'est (souvent) interprété comme soutenir un programme, ce qui place certains dans des choix impossibles.

    J'hésite à répondre à tes arguments (et ta prise à partie malvenue), pour l'instant je préfère en rester là puisque c'est simplement une incompréhension de ma position qui t'a poussé à écrire ceux-ci. Je voudrais toutefois ajouter qu'on peut très bien s'abstenir ou voter blanc en disant « je n'ai pas de stratégie ou de préférence, votez ce que vous voulez, ça ne m'ira pas ».