yoplait a écrit 424 commentaires

  • [^] # Re: Françoiiiiiis

    Posté par  . En réponse au journal Présidentielle et logiciel libre. Évalué à 3.

    Cette orientation est clairement collectiviste voire communiste

    Moi je trouve ça faux.

    Faux car le communisme est basé sur les propriétés des biens matériels, qui sont foncièrements différentes des biens immatériels. Les premiers sont caractérisés par leur rareté, contrairement aux biens immatériels qui eux relèvent de l'abondance (du fait de leur non-rivalité).

    Là où on peut imaginer une économie plutôt socialiste ou une économie plutôt libérale, c'est dans l'organisation des entreprises productrices de biens immatériels. Du côté socialiste, puisque les biens immatériels sont dans la théorie des biens publics (non-rivalité et non-excluabilité), il serait cohérent d'organiser un service public, une sorte de mécénat public pour leur production. Du côté libéral, et bien on a l'organisation actuelle des entreprises fondant leur économie sur le LL.

    Quel serait le meilleur modèle, je ne sais pas, mais je penche du côté libéral.
  • [^] # Re: Hobbes

    Posté par  . En réponse au journal Liberté philosophique, LL, Liberté de la musique. Évalué à 2.

    voirent prétendent être les auteurs du travail

    L'école française du droit d'auteur a partagé les droits d'un auteur en deux familles : droits moraux et patrimoniaux. Je n'ai parlé que des droits patrimoniaux dans mon commentaire. La paternité est un droit moral, fondamental à mon sens. Personne ne peut se prétendre l'auteur du travail d'un autre.

    Ce qui ne veut pas dire que tous les droits moraux prévus dans les différents codes sont forcément légitimes. J'ai par exemple une aversion pour le droit moral de repentir du code français. Par contre celui de divulgation en est un tout à fait essentiel : Car je crois qu'un auteur peut prétendre à une vraie propriété sur une idée (que ce soit une mélodie, une maxime, un algorythme ou le code l'implémentant) dès lors que lui seul en a connaissance. Par contre, dès que l'auteur divulgue cette idée, il lie une sorte de contrat naturel avec l'humanité. Il s'engage à ce que son idée se diffuse irrémédiablement au sein de la faune de des intellects humains. Cela rejoint la théorie « information wants to be free ». Le droit de divulgation représente dès lors la démarche inconditionnelle de lacher sa création dans le domaine public. (bien sûr, mon discours est à situer au niveau naturel, je ne parle pas des implémentations actuelles du droit d'auteur, qui n'aliénent les droits patrimoniaux qu'au bout d'une période variable, selon la nature de la création intellectuelle, après la mort de l'auteur)


    Pour la défense du droit d'auteur, ces problématiques sont toujours d'actualité, support matériel ou non.

    Tu prêches un convaincu. Mon précédent discours n'est en rien incompatible avec la recherche d'un compromis social. Ce que je déplore, c'est que malgré que la démarche historique fut de considérer les créations intellectuelles comme des propriétés publiques (d'où les concepts d'exceptions et de domaine public), et partant, de consentir des droits patrimoniaux aux auteurs, aujourd'hui, on se dirige vers une propriété absolue des auteurs (ou devrais-je dire, ayants droits) auxquels on consent parfois quelques exceptions en faveur du public parce que, quand même, il ne faut pas exagérer. Cette démarche me sort par les oreilles, il faut absolument la combattre.


    Si des tas de gens récupèrent mes romans sans rien reverser

    C'est déjà le cas dans l'implémentation actuelle du droit d'auteur. Tu prends l'exemple des livres, et bien considère les bibliothèques. Considère les livres prêtés à sa famille et à ses amis. Victor Hugo se battait à l'époque pour un domaine public par défaut. Il proposait que les idées/½uvres récupérées dans ce domaine public soient payantes pour les utilisations commerciales. Les rentes ainsi perçues iraient aux auteurs s'ils sont vivants, et à l'organisme public s'occupant du domaine public s'ils sont morts (se rappeler des ½uvres Disney se basant en partie sur l'univers d'Hugo). De cette manière, on aurait même pu envisager une sorte de mécénat public. L'État prenant le rôle d'investisseur en matière de création intellectuelle. Le raisonnement derrière cette solution prend tout son ampleur si l'on considère que les objets intellectuels sont des biens publics comme des autres (ils sont non-rivaux et non-publics).

    Voila un exemple de compromis social possible. Il y en a beaucoup d'autres imaginables, comme une taxe publique (la licence globale pour la musique par exemple). Et dans l'élaboration de ceux-ci, il faut bien prendre en compte que les objets matériels, même à notre époque, représenteront toujours une part de revenus. Beaucoup de gens, même gros téléchargeurs, continuent d'acheter des films ou des albums. Car ceux-ci avec leurs pochettes et leur livret travaillés, représentent, une fois exposés dans une armoire, le symbole de la culture individuelle de chacun. Il faut aussi considérer les services. Dans le cas des ½uvres utilitaires, le service peut consister en l'adaptation, ou la maintenance, comme on le voit pour le logiciel libre. Pour les ½uvres artistiques, les services peuvent être les cinémas, les concerts, qu'il faut revaloriser (je pense surtout aux cinémas) car ils constituent un des rituels sociaux concordant le plus avec la démarche originale derrière les objets culturels, qui est de partager la jouissance de ceux-ci avec autrui.

    Pour établir ces compromis, il est à mon avis essentiel de les élaborer en distinguant clairement les différents types d'½uvres. En commençant par dégager les deux grands types d'½uvres intellectuelles : artistiques et utilitaires. Ils apportent en effet deux choses différentes à l'humanité et leur restriction entraîne donc des conséquences différentes. Restreindre la jouissance des ½uvres utilitaires (logiciels, médicaments, encyclopédies, cours, ...) mène en effet au pouvoir sur autrui, à l'obscurantisme. Tandis que les ½uvres artistiques sont elles vecteurs de bien-être, mais aussi de morale et d'identité. Les restreindre représente en ce sens une atteinte à la construction de son soi, un risque d'endogamisation morale, et un sérieux tort au bien-être social (oui, on a la radio, la télé. Mais se rappeler pour la radio le combat que cela a été face aux industries qui prévoyaient la mort de leur modèle commercial et une dégradation conséquente de la création artistique).


    Bref le plus important est de recentrer l'établissement de ces compromis sociaux , à l'heure des technologies de l'information, sur la propriété publique et non plus la propriété de l'auteur. Je donnerai le mot de la fin avec une citation de Jean Zay, un ministre français ayant tenté une réforme du droit d'auteur dans les années '30 (mais qui a été avorté face au lobbyisme des grandes maisons d'édition littéraires) :

    L’auteur ne doit plus désormais être considéré comme un propriétaire, mais bien comme un travailleur



    PS: Cette réflexion fait principalement l'apologie d'une diffusion libre. Pour une modification libre, il faudrait y apporter entre autres le fait que les ½uvres intellectuelles (artistiques comme utilitaires), se construisent sur base de l'acquis culturel ou scientifique. Dur de penser les droits d'auteurs^w^h^hdu public dans leur globalité.
  • [^] # Re: Hobbes

    Posté par  . En réponse au journal Liberté philosophique, LL, Liberté de la musique. Évalué à 2.

    La licence GNU est en ce sens une licence hobbesienne :) Alors que la licence BSD part du principe que le maximum de liberté est ce qu'il y a de meilleur. La question est : une licence trop libre tue-t-elle la liberté de la licence ?"
    Le logiciel étant un bien ne présentant pas de rivalité, est-ce que le sens hobbesien du conflit peut s'appliquer ? :)


    Bien sûr, car l'humanité a inventé un super concept : le droit d'auteur. À la base il s'agissait de retirer des libertés (droits de reproduction et de représentation) pour assurer un statut social et une rente aux travaux des auteurs. On parlait donc à l'époque d'une sorte de compromis social. On établissait une rivalité artificielle, mais pour une période déterminée et avec des exceptions. Il faut bien voir qu'à l'époque le compromis était acceptable car les objets intellectuels étaient liés à un support matériel, qui faisait l'objet d'une rivalité matérielle. Aujourd'hui avec le numérique, la contrainte matérielle est quasiment disparue, et l'on en vient donc à une non-rivalité presque absolue quant aux objets culturels numérisables.

    Les licences GNU, ou BSD, enfin bref, tout simplement toutes celles qui sont Libres selon la FSF, sont donc bien des licences Hobbesiennes, au sein de notre organisation sociale (car le standard reste le droit d'auteur restrictif). Au niveau naturel bien sûr aucune de ces licences ou loi sur le droit d'auteur ne fait foi, et la liberté (non-rivalité) est de mise.
  • [^] # Re: Traduction du document

    Posté par  . En réponse à la dépêche Rapport pour la Commission européenne sur le logiciel libre. Évalué à 2.

    ...

    Toutes les études montrent qu'il faut 200h ou moins pour apprendre l'esperanto à un niveau plus que correct (que l'on soit chinois ou francophone).

    En l'occurence, ton argument consiste en la facilité avec laquelle quelqu'un peut apprendre la structure de la langue esperanto. Effectivement il y a des concepts nouveaux (que l'on retrouve notamment en allemand) qu'un francophone devra assimiler. La différence avec les autres langues, c'est qu'il n'y a aucune exception à la grammaire qui puisse entraver l'assimilation de cette structure. En plus, comme l'ordre des mots a beaucoup moins d'importance en esperanto, ça permet d'apprendre la langue suivant le même ordre que sa langue maternelle, et s'habituer progressivement à un ordre différent au il de ses lectures. Et c'est entre autre cela qui explique sa valeur propédeutique pointée par Minos.

    Je le rappelle, 90% de la difficulté à apprendre une nouvelle langue consiste à étudier les expressions, les synonymes, les nuances, les exceptions. Cette difficulté est inexistante avec l'esperanto.
  • [^] # Re: Traduction du document

    Posté par  . En réponse à la dépêche Rapport pour la Commission européenne sur le logiciel libre. Évalué à 2.

    Je me sens inspiré aujourd'hui, je vais continuer ma petite histoire. Je vais leadopter un ton un plus narratif car ici je m'engouffre peut-être un peu trop dans la conjecture.

    Je disais donc que l'esperanto avait fait une percée dans les organismes internationaux. Il faut savoir que la Chine a toujours manifesté de l'intérêt pour l'Esperanto. Apprendre l'anglais pour un chinois est un cauchemar, l'esperanto une sinécure. Ils se sont même rendus compte qu'il était plus facile pour eux de se mettre à l'anglais, au français ou à l'allemand après avoir appris l'esperanto. Résultat, cette langue a été enseignée dans beaucoup d'écoles primaires, et reste enseignée dans leurs universités. Après avoir été longtemps promue par le gouvernement, l'esperanto n'est aujourd'hui en Chine qu'un passe-temps d'hobbyistes. [1][2]

    Mais la percée de la langue à l'ONU et à l'UE change la donne. La Chine y voit une justification pour rétablir des rapports égaux dans leurs négociations commerciales. Rappelons-nous [3] la stupeur des journalistes occidentaux quand, en 1996, le ministère des affaires étrangères a cessé de fournir une interprétation chinois-anglais lors de ses conférences de presse officielles. Les journalistes en poste en Chine ont dû se dépêcher d'apprendre le chinois, pour conserver leur compétitivité face aux médias concurrents. Et quand on voit à quel point les pays occidents font des mains et des pieds lors de leurs « missions économiques » en RpC (Raffarin, le prince Philippe de Belgique, ...), l'idée d'obliger les négociations à se faire soit en chinois, soit en esperanto n'aura fait qu'un tour de cerveau.

    Face à toutes ces évolutions politico-économiques en faveur de l'esperanto, le grand public entend de plus en plus parler de cette langue. De là, se crée un débat populaire comme celui que l'on tient ici sur DLFP, de plus en plus de gens se mettent à l'esperanto, l'UE envisage de plus en plus de l'adopter comme langue véhiculaire officielle, Walt Disney sort sa collection de classiques en HD-DVD...

    /me va se préparer pour aller en weekend dans les Vosges alors qu'il y a pas de neige (vu qu'on a réservé un chalet on va essayer d'en profiter quand même)

    [1] http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=5758
    [2] http://forums.canadiancontent.net/discussion-francaise/34775(...)
    [3] http://perso.orange.fr/enotero/chine.htm
  • [^] # Re: Traduction du document

    Posté par  . En réponse à la dépêche Rapport pour la Commission européenne sur le logiciel libre. Évalué à 2.

    Oui mais le sujet a déjà été abordé plusieurs fois sur DLFP.
  • [^] # Re: Traduction du document

    Posté par  . En réponse à la dépêche Rapport pour la Commission européenne sur le logiciel libre. Évalué à 1.

    L'espéranto, ce n'est pas aller vers l'autre, c'est aller en terrain neutre en attendant que quelqu'un d'autre y passe

    Je n'essayais pas de vous convaincre d'apprendre l'esperanto dans l'immédiat. Juste de l'envisager comme langue européenne. Je sais bien que je ne ferai pas de miracle avec deux ou trois petits textes hors-sujet (désolé d'avoir pourri ta nouvelle, Mathias ;)) sur DLFP, mais peut-être que, quand même, ça convaincra des gens qui en parleront autour d'eux.

    M'est avis que quand le parlement aura enfin tout le pouvoir qui fera de lui une réelle entité législative (avec le droit d'initiative constitutionnelle et tout le toutim), ils réouvriront enfin de vrais débats sur ce sujet. Je sais qu'au moins les Verts européens sont pour l'idée. Et si les bonshommes de www.e-d-e.org continuent sur leur lancée, le débat ressurgira peut-être dans le grand public, obligeant les autres partis européens à mieux apprécier cette solution. Ils ont obtenu 0,2 % des voix aux dernières élections européennes en France alors que leur seul objectif c'était de faire des spots télévisés et de la pub' pour faire parler de l'esperanto. Du coup, le projet s'est étendu à l'Allemagne.

    Si les eurodéputés proesperantistes arrivaient juste à obtenir la concession que l'esperanto soit utilisé comme langue pont, pour les débats, ça pourrait faire tache d'huile. Certains députés, commissaires et ministres feront d'emblée leurs discours dans la langue de Zamenhof. D'autres (mais combien ?) suivront forcément, devant la facilité d'apprentissage de la langue et l'envie de passer outre l'artificialité du système d'interprétation en direct (avec pour certaines langues, deux passes d'interprétation /o\). Si ça fonctionne bien à l'UE, alors certains pays en reparleront à l'ONU. Ils pourront s'appuyer sur deux résolutions de l'Unesco de 1954 et de 1985 appuyant la valeur de cette langue pour une organisation interétatique.

    Enfin, rien n'est encore perdu...
  • [^] # Re: Traduction du document

    Posté par  . En réponse à la dépêche Rapport pour la Commission européenne sur le logiciel libre. Évalué à 2.

    une langue d'échange acculturelle

    Acculturelle ? Mais l'esperanto c'est tout le contraire, c'est la porte ouverte sur toutes les cultures du monde ! L'auteur du texte vers lequel je t'ai pointé le montre bien. Il s'est même mis à étudier le chinois après avoir découvert et apprécié les cultures asiatiques via correspondances.


    Si je connaissais l'italien je lui aurai adressé en italien. Et ça c'est des super sensations qui sont vraiment au coeur de la notion d'Europe.

    Ton histoire avec l'italien est belle. Mais quid des langues slaves ? asiatiques ? arabes ? perses ? Tu vas en apprendre une de chaque famille aussi ? Tout cela pour, en voyage, se mettre à parler en anglais car s'exprimer est fastidieux dans une langue peu apprise. Et sur le net ? Sauras-tu lire un bloggueur ukrainien s'exprimant dans sa langue natale sur la situation politique de son pays ? Non, il faudra qu'il fournisse une traduction anglaise.

    Je n'ai absolument rien contre le multilinguisme que tu prônes, je trouve ça très bien et je compte d'ailleurs prochainement apprendre l'allemand. Mais il faut quand même se rendre compte qu'il est extrêmement limité comme outil de communication international. Et très désavantageux pour les langues peu usitées. Qui irait apprendre le lituanien ?

    L'esperanto n'est pas contraire au plurilinguisme. Pas plus que l'anglais ou n'importe quelle autre langue. Le plurilinguisme c'est juste une question d'éducation nationale ou d'investissement personnel. Au fait, il n'y a pas besoin de remonter aussi loin que dans les pays scandinaves pour trouver des exemples de bonne politique d'apprentissage de langue : nos voisins luxembourgeois apprennent plusieurs langues dès le plus jeune âge et il n'est pas rare pour eux d'être quadrilingue (anglais, français, allemand et luxembourgeois (qui ressemble quand même beaucoup à l'allemand)).

    Ce qui serait intéressant, c'est que l'UE continue sa politique de trilinguisme (une langue maternelle + deux langues de pays membres de l'UE), en mettant l'esperanto en deuxième langue. La troisième langue pourrait ainsi être choisie librement, car l'anglais aurait, à moyen terme, beaucoup moins d'influence dans une telle Europe. En fait, vu la facilité d'apprentissage de l'esperanto et ses effets positifs sur l'apprentissage d'autres langues (grand nombre de radicaux d'origines latine, germanique et slave ; abstraction grammaticale), il serait peut-être envisageable d'instaurer un quadrilinguisme : langue maternelle, esperanto, et deux langues secondaires.


    Il doit y avoir en Europe un mouvement, une refléxion sur l'apprentissage des langues, nécessaire pour aller plus loin. C'est vraiment autre chose d'aller dans un pays et de parler la langue locale. L'anglais est une langue européenne et je ne vois aucune raison de ne pas l'apprendre.

    J'ai du mal à te suivre. Comment tu fais pour apprendre le danois, le néerlandais, l'anglais, le finnois, le français, l'allemand, le grec, l'italien, le portugais, l'espagnol, le suédois, le polonais, le letton, l'estonien, le lituanien, le tchèque, le slovaque, le hongrois, le slovène, le maltais, le bulgare, le roumain et l'irlandais ? (merci Wikipedia pour le copier/coller)


    et standardisé pour échanger de l'information

    T'es pas un peu dégoûté quand tu dois étudier les dizaines de sens différents que peut revêtir le verbe "get" suivant les compléments et le contexte ? Quand tu dois te demander s'il faut dire "get in the bus" ou "get on the bus" ? L'apprentissage d'une langue traditionnelle consiste à 90% à apprendre ce qu'on appelle "les finesses" du langage. Les expressions, les exceptions, les machins, les trucs. Ben moi, ça me fait chier, tout simplement. J'aime bien maitriser ma langue maternelle, pouvoir jouer avec elle, mais quand j'apprends une autre langue, j'ai l'impression de perdre mon temps. Alors j'ai du mal à voir comment cette standardisation de l'esperanto peut être un défaut.

    Souvent, les gens pensent que ça en fait une langue creuse, peu appropriée pour expliquer des concepts subtiles ou compliqués. A ceux qui pensent cela, je les invite à nouveau à lire la Confession d'un fou.
  • [^] # Re: Traduction du document

    Posté par  . En réponse à la dépêche Rapport pour la Commission européenne sur le logiciel libre. Évalué à 2.

    Oui, tu voudrais un bilinguisme officiel langue maternelle / anglais à la place du bilinguisme langue maternelle (qui dans ce contexte pourrait très bien être régionale, pas forcément nationale) / esperanto. Mais... Pourquoi ? Parce que l'anglais a gagné la partie ? Que les raisons politico-économiques n'auront plus d'importance quand, dans 100 ans, l'anglais sera la langue officielle mondiale ? Soit. Admettons. (ou corrige-moi si je me trompe) C'est vrai, si tout le monde parle aussi bien sa langue maternelle que l'anglais, une bonne partie des arguments anti-anglais tombe à l'eau.

    Mais alors fais-moi le plaisir d'envisager les qualités de l'anglais en tant que langue internationale par rapport à l'esperanto, après avoir lu cette Confession d'un fou : http://perso.orange.fr/enotero/fou_europ.htm

    Est-ce que moi aussi je suis fou, d'avoir ressenti un terrible sentiment de gachis (au vu de la propagation de l'anglais), à la lecture de ce texte ?
  • [^] # Re: au moins un truc est clair

    Posté par  . En réponse au journal Etatde l'art des outils de recherches pour le bureau. Évalué à 9.

    Du coup, le user de base ne se rend compte de rien

    Sauf quand les ventilos de sa machine se mettent en route sans qu'il comprenne pourquoi :/
  • [^] # Re: Traduction du document

    Posté par  . En réponse à la dépêche Rapport pour la Commission européenne sur le logiciel libre. Évalué à 1.

    Les exceptions, les différences de sens des mots suivant le contexte, ça demande énormément d'effort à assimiler.

    J'ai oublié un élément des plus importants : l'esperanto est une langue agglutinante. [1] Cela signifie que les mots se construisent par combinaison lexicale, à l'aide d'affixes. Du coup, le vocabulaire de base pour pouvoir s'exprimer est drastiquement limité : il suffit d'inventer les concepts que l'on désire exprimer en combinant les lemmes que l'on connaît déjà. Par exemple, le mot « hôpital » est composé des lemmes signifiant « mal », « santé » et « lieu ».

    [1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Langue_agglutinante
  • [^] # Re: Traduction du document

    Posté par  . En réponse à la dépêche Rapport pour la Commission européenne sur le logiciel libre. Évalué à 9.

    Si l'anglais s'impose c'est parce que ça arrange la plupart des pays

    Non, c'est parce qu'il s'est imposé économiquement et politiquement. Ça aurait très bien pu être le français ou l'allemand.

    Encore une fois, j'en reviens à l'exemple de la Belgique, mais la première seconde langue enseignée dans le pays est l'anglais. Alors que politiquement, le pays a tout intérêt à ce que tout belge soit bilingue flamand/français. Pour prendre un autre exemple, il serait impensable pour un pays de prendre la décision individuelle d'enseigner l'esperanto en seconde langue. La raison est qu'aujourd'hui pour avoir de l'emploi dans le secteur tertiaire, c'est l'anglais qui prévaut.

    L'argument le plus important en défaveur d'un unilinguisme anglais est que c'est une langue compliquée. Les exceptions, les différences de sens des mots suivant le contexte, ça demande énormément d'effort à assimiler. Bien souvent, sans immersion, c'est peine perdue d'espérer maitriser l'anglais. Du coup, il se crée une situation d'injustice sur le plan international : les anglophones de naissance sont favorisés quand il s'agit de débattre, de conclure des affaires, de donner leur point de vue. On commence d'ailleurs à apercevoir de plus en plus d'offres d'emplois mentionnant "English mother tongue". Encourager l'unilinguisme anglais, c'est favoriser la domination culturelle des pays dont la langue officielle est l'anglais. Et on peut en apprécier l'effet le plus superficiel : l'anglicisation des langues subordonnées dans des domaines comme l'informatique.

    Donc, non, je ne pense pas du tout que ça arrange la plupart des pays. D'ailleurs le discours officiel habituel est celui du plurilinguisme, pas du tout celui de l'unilinguisme anglais.


    respecteux des scpécificités locales

    Mais justement, la dominance de l'anglais c'est la garantie :
    - soit d'une mise à l'écart des langues nationales, et donc d'un déficit culturel ;
    - soit d'un frein dont seraient victimes les non-anglophones de naissance à exprimer leurs points de vue, leur culture, et donc d'un déficit culturel.

    L'utilisation d'une langue commune, neutre et simple est la garantie d'un échange culturel équitable, d'un brassage d'idée efficace. À ce niveau là, on peut apprécier les effets positifs que revêterait l'adoption de l'esperanto au niveau de l'UE : enfin un support pour une identité européenne, pour un dialogue européen.
  • [^] # Re: Traduction du document

    Posté par  . En réponse à la dépêche Rapport pour la Commission européenne sur le logiciel libre. Évalué à 3.

    Cachez ce Babel fish que je ne saurais voir !

    Plus sérieusement, c'est vrai que l'inertie de l'« industrie » des langues est un énorme problème pour qui voudrait un monde plus esperantien. Et ça ne fera que s'aggraver : aujourd'hui faire des études de langues est une valeur sûre, « grâce à l'Europe ».

    Pourtant, le milliard d'euros dépensé chaque année pour la traduction et l'interprétation pourrait très bien servir à financer d'autres emplois dans des domaines plus utiles.

    Et puis ça ne serait pas la première fois qu'un secteur devient obsolète. La différence serait qu'ici, la rupture serait provoquée par une évolution sociale alors que d'habitude il s'agit d'évolutions techniques. Pour faire un paralèlle, ce n'est pas parce que la fonction des majors de l'industrie du disque devient de plus en plus obsolète (de ce que je peux voir, leur seule fonction utile reste l'investissement), qu'il faut créer artificiellement de la rareté (les DRM) pour sauver leur industrie d'une réorganisation qui leur serait néfaste (en termes de pouvoir et de profit).

    Ou alors, restons cohérent et limitons la robotisation des usines en Europe, pour redonner de l'emploi aux gens. /o\
  • [^] # Re: Traduction du document

    Posté par  . En réponse à la dépêche Rapport pour la Commission européenne sur le logiciel libre. Évalué à 3.

    Je croyais que le réflexe « Esperanto comme possible langue européenne » était assez ancré dans la culture, et je n'ai donc pas jugé utile de faire de conclusion prônant la nécessité d'une langue commune neutre. Je me suis trompé apparemment.

    Je ne vais pas commencer un exposé ici mais sache juste que l'Esperanto n'est pas le seul fait d'idéalistes finis, comme le prouve l'intérêt de la Chine pour cette langue (2000h sont nécessaires à un chinois pour apprendre l'anglais à un niveau correct, 200h pour le même niveau en esperanto), et comme le souligne ce rapport qui décrit même un possible scénario pour l'adoption de l'esperanto en 2ème langue apprise à l'école en Europe : http://cisad.adc.education.fr/hcee/documents/rapport_Grin.pd(...)


    Tiens ça me fait penser, je suis tombé sur cette page : http://perso.orange.fr/enotero/parlemnt.htm
    Et quand on regarde le nombre d'eurodéputés favorables à l'esperanto en Belgique (en 1997), on se rend compte qu'il est bien supérieur à celui des autres pays (en considérant que la Belgique a proportionnellement moins de députés que par exemple la France). C'est peut-être que ces députés belges pensent comme moi que le plurilinguisme ne peut pas marcher, au vu de l'expérience de notre pays, comme je l'expliquais ici : https://linuxfr.org/comments/789189,1.html
  • [^] # Re: Et locate ?

    Posté par  . En réponse au journal Etatde l'art des outils de recherches pour le bureau. Évalué à 2.

    pour info, strigi n'utilise pas qt, et est neutre vis a vis de gnome/kde (ca pourrait tres bien etre etre freedesktop). C'est du pure c++. Cette neutralité est vraiment voulu par le dev principal.

    On peut remplacer strigi par tracker, qt par GTK+ et c++ par C et la phrase resterait juste ;-).

    Si le type de Strigi tient toujours à une solution Freedesktop, on peut parier sur le succès prochain de Wasabi. L'idée c'est de construire des specs/apis pour les indexeurs et les BDD de métadatas afin de pouvoir changer la machinerie de manière transparente.

    http://mail.gnome.org/archives/desktop-devel-list/2007-Janua(...)
  • [^] # Re: Traduction du document

    Posté par  . En réponse à la dépêche Rapport pour la Commission européenne sur le logiciel libre. Évalué à 4.

    Et après ils soutiennent que l'anglais n'est pas privilégié et ne représente pas un facteur d'inégalité sociale en Europe ; que le plurilinguisme est la meilleure solution pour une UE égale et protectrice des cultures.

    Mouais... Je ne sais même pas ce qui me ferait le plus plaisir : Qu'ils dépensent encore des milliards de $ pour traduire tous les documents issus de l'UE dans le gazillon de langues officielles, ou bien qu'ils s'en tiennent à l'anglais et démontrent par là que le plurilinguisme ça ne marche pas ?
  • [^] # Re: Autres causes possibles

    Posté par  . En réponse au journal XP analyzer 1.0. Évalué à 3.

    Coup bas !

    ...

    Tu aurais au moins pu donner le contexte. Je participais donc à l'opération d'information sur les méfaits de l'alcool, celle dont le slogan devenu célèbre est « Tu t'es vu quand t'as bu ? ». Comme personne ne se manifestait à l'appel de l'organisation qui cherchait un sujet pour la partie « coma éthylique », j'ai pris la décision courageuse de me proposer. L'information de mon prochain passe avant ma dignité.

    Mon sacrifice aura quand même bien servi puisqu'il fut récupéré pour la campagne « Choisissez mieux vos copains ».
  • [^] # Re: Autres causes possibles

    Posté par  . En réponse au journal XP analyzer 1.0. Évalué à 1.

    Et puis aussi faut que t'arrêtes de faire de la pub' pour Jupiler, ça donne une mauvaise image de toi.

    http://www.aees.be/bacinfo/images/avatars/22779452232489d2bd(...)
  • [^] # Re: C'est censé vouloir dire quoi?

    Posté par  . En réponse au journal La bravitude fait débat. Évalué à 2.

    Moi et ma fâcheuse habitude de lire en diagonale.....

    Moinssaillez les gars, moinssaillez /o\
  • [^] # Re: C'est censé vouloir dire quoi?

    Posté par  . En réponse au journal La bravitude fait débat. Évalué à 5.

    Moi je les plains parfois, ces politiciens.

    Ils doivent vraiment se sentir prisonnier des médias, constamment obligés de jouer une macarade intellectuelle. Pourquoi l'idée qu'elle ait pu avoir eu envie de dire ce mot est-elle si invraisemblable ? D'accord c'est moche, mais on s'en fout. Ce sont de bêtes gens comme tout le monde. Faut arrêter de charger sur les politiciens à chaque fois qu'ils font un pas en dehors de la bienséance, de la norme sociale. Et après on s'étonne de la langue de bois !


    Et comme le disait ce brave Frédéric Dard :

    Allons, les gars, verbaillons à qui mieux mieux et refoulons les purpuristes sur l'île déserte des langues mortes
  • [^] # Re: Autres causes possibles

    Posté par  . En réponse au journal XP analyzer 1.0. Évalué à 3.

    Reconnaissons qu'il fait des efforts... Il a quand même fini par se débarasser de sa vieille barbe.

    Maintenant il faudrait qu'il commence à sortir (après avoir vendu/jeté son tshirt premium distro) dans des endroits où il lui serait interdit de s'habiller en gros crados (tablard + penne moche avec plein de chaînes), et je gage mon chapeau que le destin devrait être plus magnanime :p.
  • [^] # Re: rien de neuf

    Posté par  . En réponse au journal L'Europe telle que nous l'avons perdue. Évalué à 1.

    T'es un imbécile.

    Mais c'est le fruit de nos conneries de ces 60 dernières années. Bravo !

    Tiens ben parlons-en, d'il y a 60 ans, à la sortie de la guerre. T'aurais fait quoi sans les 100 milliards de dollar donnés à l'Europe via le plan Marshall, si les E.-U. n'avaient pas été dépendant économiquement de la vieille Europe et si à ton image ils s'étaient complètement désintéressé de notre sort ? T'aurais fait le crève-la faim comme ceux que tu décris, pauv' type. L'ombre de l'URSS aurait peut-être même fini par nous tomber dessus et la belle France (cocoricoooooo) que tu aimes tant ressemblerait à n'importe lequel de ces pays de l'Est que tu voudrais laisser dans la merde.


    ces histoires de médicaments génériques et compagnie

    On parle de propriété intellectuelle. Et comme tout dans la propriété intellectuelle, ça n'est jamais que des droits consentis par la société, permettant un certain monopole aux auteurs ou aux découvreurs/chercheurs. Ca ne leur appartient pas, ça appartient à l'humanité, et c'est d'autant plus important que l'on parle de médicaments.


    Ils ont des richesses

    Dans les deux derniers référendums, un norvégien sur deux a effectivement dit Non à l'Europe, mais c'est principalement en raison de la Politique agricole commune. Leur principale source de travail restant la pêche, les quotas européens risqueraient de les obliger à se réorganiser économiquement. Mais les intellectuels de ce pays pensent de plus en plus inévitable un nouveau rapprochement avec l'UE. Leur marché étant les pays européens, ils ont adhéré à la EEE, qui établit pour 80% les mêmes accords de marché qu'au sein des communautés européennes, la PAC en moins. Seulement, ils n'ont aucun pouvoir de décision sur le contenu de ces accords, ils restent totalement tributaire de l'UE à ce niveau là. Bref, l'enjeu est complexe et pour certains observateurs il est inévitable qu'elle finisse par rejoindre l'UE.


    Mais en fait, t'es un troll ou bien t'es simplement un mec à gerber ? Non passque si on se voit au FOSDEM je crois que je me mettrai les doigts au-dessus de tes chaussures.
  • [^] # Re: rien de neuf

    Posté par  . En réponse au journal L'Europe telle que nous l'avons perdue. Évalué à 2.

    Avant de créer des services publics européens, il faut garantir le droit aux États de conserver leurs services publics et de les subventionner comme ils l'entendent. Bref avant de fédérer un concept de service public, garantir aux nations d'en user chez soi.

    C'est l'objet de l'article 122 du TCE : « [...] eu égard à la place qu’occupent les services d’intérêt économique général en tant que services auxquels tous dans l’Union attribuent une valeur ainsi qu’au rôle qu’ils jouent dans la promotion de sa cohésion sociale et territoriale, l’Union et les États membres, chacun dans les limites de leurs compétences respectives et dans les limites du champ d’application de la Constitution, veillent à ce que ces services fonctionnent sur la base de principes et dans des conditions, notamment économiques et financières, qui leur permettent d’accomplir leurs missions. La loi européenne établit ces principes et fixe ces conditions, sans préjudice de la compétence qu’ont les États membres, dans le respect de la Constitution, de fournir, de faire exécuter et de financer ces services. »

    Plus d'informations dans le deuxième titre (LE CAS DES SERVICES PUBLICS) de cet article : http://lipietz.net/spip.php?article1507
  • [^] # Re: Du gachis...

    Posté par  . En réponse au journal L'Europe telle que nous l'avons perdue. Évalué à 4.

    D'un autre côté, les ouistes avait promis les 7 plaies d'Égypte et la fin du monde en cas de victoire du non et ça n'est pas arrivé non plus.

    Mises à part les sept plaies d'Égypte, il faut avouer qu'après les non français et néerlandais, l'opinion publique européenne est scandalisée ou déçue par ce qu'ils prennent pour une manifestation de nombrilisme de la part de ces si-puissants pays fondateurs vis-à-vis du résultat d'un compromis à l'échelle européenne qui a arraché beaucoup de concessions. Citation d'Onesta, du document A+ :

    « il faut bien avoir en mémoire à quel point le compromis issu de la Convention précédente, en 2004, avait déjà été obtenu dans une dynamique qui avait poussé nombre d'États BIEN AU-DELÀ de ce qu'ils entendaient concéder (certains pays l'ont d'ailleurs fait rapidement savoir) »


    Je préfère largement la position d'Onesta que celle de Lipietz

    Je ne pense pas qu'elles soient si différentes. Il y en a un des deux qui fait la promo de sa solution, l'autre ne tardera pas à le rejoindre. Je te signale que le texte mis en lien dans le journal est antérieur au lancement de ce plan A+. D'ailleurs, mi-décembre, un bonhomme lui demandait pourquoi il ne parle pas du plan A+ dans un commentaire de son blog : « Eh bien… parce que je n’ai pas encore eu le temps de le lire ! »


    qui restera un frustré du oui

    Si on fait abstraction de la connatation péjorative que revêt ce terme aujourd'hui, Onesta aussi est un frustré du Oui, cf un de ses texes au lendemain des Non :

    « La Constitution, elle, est au frigo. Celui de la morgue sans doute. Sa renégociation est-elle seulement souhaitable, vu le risque que le nouveau rapport de force européen n'accouche de pire ? Pour la première fois de son histoire, le Parlement européen - d'ordinaire si prolixe - a été dans l'incapacité d'esquisser un simple bout de nouvelle piste crédible ! »

    On restera tous frustrés tant que ce plan A+ (ou un autre projet tout aussi satisfaisant) ne sera pas réellement adopté, et rien n'est moins sûr vu ce qu'il propose comme méthode d'adoption de nouveaux traités.


    tout le monde sait en Europe que Nice, c'est pourri

    Oh oui, surtout les 12 nouveaux pays européens avantagés par une pondération de votes qui ne correspond plus à rien de réaliste.


    Bref, je suis prêt à parier que ce plan A+ est exactement ce qu'attendaient tous les ouiouistes, et que la bataille d'influences et d'intérêts sera rude pour arriver à faire adopter un projet pareil, et que c'est bien loin d'être gagné.
  • [^] # Re: rien de neuf

    Posté par  . En réponse au journal L'Europe telle que nous l'avons perdue. Évalué à 8.

    Ouais enfin les analogies... Pour moi, eu égard aux avancées du TCE, le saucisson aurait plutôt diminué de diamètre que de taille.