yoplait a écrit 424 commentaires

  • [^] # Re: Tout a fait d'accord

    Posté par  . En réponse au journal L'espéranto. Évalué à 3.

    Si on préfère ne pas supporter l'Ido, c'est pour ne pas ouvrir la boîte de Pandore menant à la quête perpétuelle de la langue parfaite.

    Et s'il est irréaliste de parler de dialectisation et complexification de l'espéranto, c'est parce que d'une part il faut qu'il y ait une longue pratique isolée pour qu'une langue se dialectise ; ce qui ne risque pas d'arriver vu la vocation véhiculaire de l'espéranto. D'autre part la grammaire stricte et sans équivoque ne permet pas à la langue de se complexifier (enfin, pas comme tu sembles l'entendre).

    Eventuellement, il peut y avoir des interprétations différentes selon les cultures en ce qui concerne les proverbes et tournures. Dans la pratique, l'espéranto développe ses propres proverbes -- provenant de différentes cultures --, et de toutes manières comme il a été maintes fois répété, l'espéranto est une langue d'échange, et cela concerne aussi les proverbes et dictons.
  • [^] # Re: Tout a fait d'accord

    Posté par  . En réponse au journal L'espéranto. Évalué à 3.

    Par contre, ce qui manque, c'est un vrai clavier dvorak esperento.

    Ah non :-). Justement, l'espéranto n'en a pas besoin puisqu'il n'est pas destiné à être une langue principale. Enfin, à moins que certaines personnes veulent apprendre à utiliser un dvorakfr et un dvorakeo en même temps.

    A propos de dvorakfr, la disposition dite « bépo » en cours de finition donne un accès au signe « ˇ ».
  • [^] # Re: Et l'anglais dans tout ça ?

    Posté par  . En réponse au journal L'espéranto. Évalué à 9.

    En ce qui concerne l'Europe, pourquoi ne pas prendre l'Anglais comme seule langue officielle ? Avoir deux langues ça nuirait à l'intéropérabilité non ?

    Premièrement, personne ne veut de « langue officielle » pour l'UE ou l'ONU, mais plutôt une langue véhiculaire officielle. Ca fait une sacrée différence, car cela pose le principe d'une langue d'échanges.

    Or, utiliser une langue culturelle comme langue véhiculaire entraine deux problèmes. Le premier, c'est la difficulté d'apprentissage. Exceptions, idiômes, grammaire et conjugaison complexes. Selon Claude Piron, le linguiste traducteur à l'ONU qui a beaucoup écrit en faveur de l'espéranto, il faut 10 000 heures d'anglais à un français pour le maitriser. Bien plus pour les locuteurs de certaines autres langues. Les anglophones, eux, le maitrisent par défaut. Il y aura toujours de l'injustice à ce niveau, même en apprenant l'anglais dès le plus jeune âge.

    La deuxième raison, c'est qu'utiliser une langue culturelle comme langue véhiculaire conduit irrémédiablement à de l'impérialisme linguistique (y a un article sur wikipédia à ce sujet). Il suffit d'observer les nouveaux mots dans notre langue, la plupart sont des anglicismes, au lieu de provenir de la langue rattachée à la culture d'où est issue le concept ou l'innovation. Les langues culturelles sont en général longues et douloureuses à apprendre. Or, l'anglais est de plus en plus le choix qui s'impose comme 1ère langue étrangère. Une langue véhiculaire neutre permettrait ainsi l'apprentissage d'autres langues culturelles que l'anglais en fonction de critères comme l'intérêt personnel, la proximité de pays et de régions.

    Ni l'anglais ni le français ni aucune langue culturelle ne peuvent être considérés comme langues d'échange équitables et loyales.
  • [^] # Re: marrant

    Posté par  . En réponse à la dépêche 300, La vie des autres et Sunshine. Évalué à 3.

    Il y a quelques temps je suis tombé par hasard sur les poèmes anti-belges de Baudelaire. Au début je croyais que c'était de l'humour, mais un rapide détour par Wikipédia m'a appris que l'auteur avait un vrai mépris pour mes ancêtres.

    J'ai pourtant trouvé les poèmes très drôles et délicieux à lire :-).
  • [^] # Re: Des films en VO

    Posté par  . En réponse à la dépêche 300, La vie des autres et Sunshine. Évalué à 1.

    ça veut dire qu'on perd l'essentiel de ce qui fait l'intérêt de la VO.

    Mais non, l'essentiel de ce qui fait l'intérêt de la VO, c'est le jeu des acteurs, et toute la poésie de la langue (intonation, euphonie) qui traduit une partie de la culture des auteurs du film et s'intègre avec tout le reste. Evidemment en ce qui concerne les films américains, notre culture et la leur tendent beaucoup à se rapprocher donc l'argument est moindre. Mais reste le jeu des acteurs

    On a beaucoup parlé des films asiatiques, dont le caractère éminemment plus poétique des VO est incontestable. Mais l'autre jour j'ai par exemple regardé Taxidermie [1], un film hongrois. La VO lui donnait un aspect encore plus glauque, et participait vraiment à l'ambiance et à l'expression des acteurs.


    [1] que je conseille à tous, mais âmes sensibles s'abstenir : c'est trash et gore à souhait. Mais c'est un film magnifiquement fait, sous la forme de trois courts-métrages relatant les vices respectifs de trois hommes d'une même lignée de sang. On se plonge donc, à chaque changement de partie, une génération plus tard (seconde guerre mondiale, communisme, de nos jours), mais dans une même continuité glauquissime.
  • [^] # Re: 300 (vu en pvmeucàlr)

    Posté par  . En réponse à la dépêche 300, La vie des autres et Sunshine. Évalué à 0.

    En fait, le film lui-même suggère tout du long une grille de lecture de ce genre

    Le principe c'est que tout ce qui est rapporté de la bataille est une narration de Dillios, qui raconte l'épopée de manière hyperbolique au conseil de sa cité. De ce point de vue, il est parfaitement normal qu'il embellisse et travestisse l'histoire en leur faveur.

    C'est le prétexte à tout ce qui fait le côté « récit d'époque » comme dit Olosta plus haut.

    Lorsque je lisais des critiques qualifiant le film de "neocon", je me disais moi aussi que c'était de l'antiaméricanisme à l'excès, mais le film en lui-même donne véritablement cette impression.

    Moi j'ai été le voir avant d'avoir pris connaissance de la polémique, et je n'ai pas eu du tout cette impression.
  • [^] # Re: Sunshine (vu en avant-première et en vfpst)

    Posté par  . En réponse à la dépêche 300, La vie des autres et Sunshine. Évalué à 4.

    Ah non ! Pas le pop corn qui crunche au cinéma !
  • [^] # Re: Reconnaître la guerre

    Posté par  . En réponse à la dépêche François Bayrou et Olivier Besancenot répondent à candidats.fr. Évalué à 5.

    Le fait est que dans un tas de domaine, en des tas d'occasion, les brevets (pas logiciels) ont favorisé l'innovation.

    Il y a déjà eu cette discussion dans le journal correspondant à la nouvelle. Le même argument semblait y avoir fait mouche.

    Est-ce que je suis le seul à penser que l'informatique n'a pas besoin de brevets pour bouillonner d'innovations ? « Si ce n'est pas cassé, ne le répare pas », surtout si c'est pour brider la liberté (même un peu) et instaurer des monopoles (mêmes temporaires).
  • [^] # Re: Les brevets

    Posté par  . En réponse au journal Réponses de François Bayrou au questionnaire Candidats.fr. Évalué à 2.

    Je crois toutefois (mais pas certain du tout) que ce sera pas libre au sens de la FSF, mais franchement, libre != (et de beaucoup) de FSF

    Serte, la GPL est conçu dans l'optique d'éliminer les brevets logiciels du code sous cette licence. C'est une position idéologique qui se comprend. Mais il existe d'autre licences et heureusement.

    Je persiste. Je ne parlais pas de la GPL mais du concept d'utilisateur libre de faire ce qu'il veut avec le code. Les monopoles octroyés par les droits d'auteurs ou les brevets restreignent cette liberté.

    Donc utilise une licence qui te permet de jouir d'un monopole sur les parties concernées par tes brevets, mais ne qualifie plus ton logiciel de « libre ».

    Je ne suis pas un extrémiste de la liberté de faire ce qu'on veut avec les oeuvres intellectuelles, et je crois que certaines concessions à cette liberté peuvent être faites au niveau de la loi. Mais il faut respecter la terminologie et ce qu'a achevé le LL (une utopie qui marche comme dirait l'autre) et ne pas appeler « libre » les logiciels dont les utilisateurs ne sont pas libres de faire ce qu'ils en veulent.


    Ca va réveiller un vieux démon. Certains doivent déjà avoir envie de me dire que le concept de liberté est relatif en me donnant pour exemple la GPL qui bride la liberté des développeurs d'opter pour des licences plus restrictives. C'est vrai, et j'en veux un peu à RMS d'avoir introduit une certaine confusion. Il aurait dû, dans ses définitions de la liberté, bien séparer ce qui relève de l'aliénation des monopoles de la propriété intellectuelle, et de la stratégie dénigrant les droits des auteurs qui opère une séparation parfaite entre le libre et le propriétaire.

    Au final, je pense que la GPL peut être qualifiée de libre par ceux qui pensent que la propriété intellectuelle ne relève pas d'un droit naturel, et de non libre pour les autres.
  • [^] # Re: Les brevets

    Posté par  . En réponse au journal Réponses de François Bayrou au questionnaire Candidats.fr. Évalué à 3.

    Tu réalises que du code soumis à des brevets cohercitifs (c-à-d dont le titulaire fait jouer les droits), même sous GPL, ça ne correspond plus au concept du code libre (dans le sens "libéré des contraintes de la propriété intellectuelle") ? D'ailleurs la section 7 de la GPLv2 t'interdit de profiter des éventuels brevets que tu aurais pu déposer, ou même de distribuer le code lorsqu'un titulaire tiers de brevet fait exercer ses droits par voie légale.


    En gros, comment éviter de se faire écraser en 6 mois par une boite qui recoderait tout ou qui copierait purement et simplement les portions sensibles sans que je ne puisse le vérifier.

    La concurrence des services c'est un pilier du modèle économique du LL. Celui qui favorise le plus l'innovation, car cela empêche les boîtes de se reposer sur leurs lauriers.


    Plus simple encore, il suffirait au client de ne rien payer et avoir un technicien à plein temps pour faire marcher le truc (beaucoup moins chers que de s'adresser au fournisseur).

    Si j'ai bien compris tu veux reproduire le modèle de vente de licences (où la société éditrice du logiciel a le monopole sur la maintenance et l'évolutivité de son produit) avec du code "libre", via les brevets logiciels ?


    Dans le cadre actuel, c'est vraiment très risqué de se lancé dans ce type d'aventure car une grosse boite sera toujours plus forte qu'un petit pekin même si il a du génie. C'est pour ça que je risque de ne rien tenter, trop dangereux...

    Evidemment on tombe dans l'appréciation, mais même avec des brevets bien encadrés je crois que tu seras toujours autant si ce n'est plus dans l'insécurité vis-à-vis des grosses boîtes.
  • [^] # Re: Les brevets

    Posté par  . En réponse au journal Réponses de François Bayrou au questionnaire Candidats.fr. Évalué à 2.

    En supposant que le contrôle ait été bien fait, c'est à dire que l'algo en question répondent aux critères d'attribution d'un brevet (de mémoire : ~ invention non-triviale commercialisable)

    Euh... Le critère c'est une invention non triviale susceptible d'une application industrielle ! La différence entre « susceptible d'une application industrielle » et « commercialisable » est énorme et exclut de fait les découvertes intellectuelles.

    Pour mémoire les amendements du parlement européen à la directive sur les brevets visaient à n'autoriser les brevets logiciels que dans le cas où ceux-ci étaient intimement liés à une application industrielle. Et là, ça mettait presque tout le monde d'accord.

    Mais la nature même de la créativité intellectuelle fait que, même si les contrôles sur les brevets étaient plus efficacement ciblés sur l'inventivité, au final je pense que ça ne ferait que freiner l'innovation dans l'informatique au lieu de la favoriser.

    Outre cet objectif de favoriser l'innovation, l'autre rôle des brevets est d'obliger les personnes à dévoiler les secrets de leurs inventions. Je crois que dans le domaine des logiciels, on n'a pas besoin de la divulgation de leurs secrets. Si une entreprise veut faire profit d'un algo, elle n'a qu'à en profiter seule via ses sources fermées.
  • [^] # Re: paroles et paroles...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Réponse de Ségolène Royal au questionnaire de Candidats.fr. Évalué à 3.

    Depuis que j'ai trouvé un site de téléchargement à pas cher (à l'étranger et dont la légalité est discutée en France), sans drm, et avec le format que je souhaite, je n'ai jamais consommé autant de musique. Ça me permet d'ailleurs de découvrir des groupes, ce qui m'aurait été impossible si j'avais dû acheter les cd à 15¤ (et encore...). Ça c'est l'accès à la culture!

    A première vue ça peut paraître une solution équilibrée. Le problème c'est qu'au final ça pénalise financièrement les plus « chercheurs ». La découverte de nouvelles oeuvres est déjà pénalisée par la fainéantise des gens. Or, elle est très importante à l'émergence des nouveaux artistes. Ce sont ces chercheurs qui font le travail de bouche-à-oreille préliminaire à leur découverte publique.

    Et puis ça ne résout pas le problème social du partage. Vouloir partager ses découvertes culturelles avec ses amis et sa famille, c'est un sentiment naturel. La raison en est que comme le dit Latrive dans son bouquin, les objets culturels sont plus des liens intellectuels que des biens intellectuels.
  • [^] # Re: paroles et paroles...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Réponse de Ségolène Royal au questionnaire de Candidats.fr. Évalué à 2.

    Pour la phrase que tu cites, tout ce joue à la définition du mot "divulgation" mais je suis quasiment sûr de ce que j'avance (sinon j'irais étriper mon prof de droit).

    La divulgation, c'est la première communication au public de l'oeuvre, droit moral exclusif de l'auteur.

    Donc l'exception que j'ai citée s'applique à toute oeuvre divulguée. Je suppose qu'il est implicite que l'oeuvre doit être légalement acquise, ce qui est le cas lors d'un emprunt en bibliothèque.

    Pour ton professeur de droit, il y a tellement de préjugés et d'histoires qui circulent sur les droits d'auteur que je préfère ne me fier qu'à des sources officielles.
  • [^] # Re: paroles et paroles...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Réponse de Ségolène Royal au questionnaire de Candidats.fr. Évalué à 2.

    Je me suis toujours interroger sur la spolation des ayant droits.

    Je lis des livres, je n'en achète pas et j'ai une carte de bibliothèque pour 10¤ par an ! Ce n'est pas une sorte de licence globale ?

    Dans la logique des éditeurs, cet abonnement est également une forme de spoliation. Dixit François Bon : « Nos éditeurs nous sollicitent avec insistance pour signer une lettre, dont les auteurs ne sont pas à l’initiative : refuser le prêt de nos livres en bibliothèques tant que n’est pas instauré leur prêt payant.

    De son article sur http://www.freescape.eu.org/biblio/article.php3?id_article=9(...)
  • [^] # Re: paroles et paroles...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Réponse de Ségolène Royal au questionnaire de Candidats.fr. Évalué à 2.

    D'ailleurs, il t'est interdit de le dupliquer par un quelconque moyen que ce soit (photocopiage ou numérisation)

    Tu es sûr ?

    Je ne connais pas le droit français mais j'ai été faire un rapide tour sur votre code de la PI et l'exception de copie privée semble claire : « Lorsque l'oeuvre a été divulguée, l'auteur ne peut interdire : [...] Les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective »
  • [^] # Re: Et au milieu de l'hystérie...

    Posté par  . En réponse au journal Raté !. Évalué à 7.

    Je ne suis pas une « bête à Onfray », je lis toujours ses papiers avec le plus de recul que je peux et il y a plusieurs choses dans ce qu'il a écrit qui ne m'ont pas plu.

    Mais il ne veut pas devenir le chef d'Etat de la France.


    Aller, pour détendre un peu l'atmosphère, je vais faire partager à tout le monde la bonne farce que cet ex-ministre de l'intérieur nous a faite lors d'une deuxième rencontre avec Onfray :-) :

    Je pense que l’on se construit en transgressant, qu’on crée en transgressant. Moi-même j’ai créé mon personnage en transgressant certaines règles de la pensée unique. Je crois en la transgression. Mais ce qui me différence des libertaires, c’est que pour transgresser il faut qu’il y ait des règles ! Il faut qu’il y ait de l’autorité, il faut qu’il y ait des lois. L’intérêt de la règle, de la limite, de la norme, c’est justement qu’elles permettent la transgression. Sans règles, pas de transgression. Donc pas de liberté. Car la liberté, c’est transgresser.
  • [^] # Re: Et au milieu de l'hystérie...

    Posté par  . En réponse au journal Raté !. Évalué à 10.

    En même temps l'analyse froide et lucide de ce type me semble à côté de la plaque.

    Déjà d'entrée de jeu : « Les exemples où les gènes jouent un rôle sont la pédophilie, le suicide et le cancer (dont on ne parlera pas, personne ne contestant le fait qu'il existe des prédispositions génétiques au cancer). »
    Le cancer n'a rien avoir avec les deux autres. La question concerne les prédispositions génétiques déterminant nos actions. Or, attrapper le cancer est une passivité. C'est hors sujet.


    Le principal argument derrière son article est que Sarkozy ne nie pas le fait que le déterminisme des circonstances de la vie joue un rôle, mais juste qu'il faut aussi prendre en compte celui de la génétique : « A la lecture de l'ensemble du paragraphe, j'aurais tendance à penser que la thèse de NS est que la pédophilie, comme le suicide des jeunes, est en partie déterminé génétiquement. »

    Je ne sais pas comment il fait pour trouver cette nuance dans le paragraphe de Sarkozy cité au début de son article ; àmha, la façon dont il la trouve relève de tout sauf d'une « analyse froide et lucide ». Les propos de Sarkozy sont en effet éloquents d'absolutisme : « Il y a 1200 ou 1300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés ! Mais parce que génétiquement ils avaient une fragilité, une douleur préalable. » Sans équivoque. Une pensée d'un autre âge.

    Un petit tour sur le blog d'Onfray pour en avoir le coeur net :

    Nicolas Sarkozy parle d'une visite faite à la prison des femmes de Rennes. Nous avons laissé la politique derrière nous. Dès lors, il ne sera plus le même homme. Devenant homme, justement, autrement dit débarrassé des oripeaux de son métier, il fait le geste d'un poing serré porté à son côté droit du ventre et parle du mal comme d'une chose visible, dans le corps, dans la chair, dans les viscères de l'être. [...] je le questionne pour vérifier mon intuition : de fait, il pense que nous naissons bons ou mauvais et que, quoi qu'il arrive, quoi qu'on fasse, tout est déjà réglé par la nature. [...] Dès lors, ne cherchons pas plus loin, chacun doit faire ce pour quoi il a été destiné : le Ministre de l'Intérieur effectue son travail, le Violeur le sien, et il en va d'une répartition providentielle (au sens théologique du terme) de ces rôles. [...]

    J'avance l'idée inverse : on ne choisit pas, d'ailleurs on a peu le choix, car les déterminismes sont puissants, divers, multiples. On ne naît pas ce que l'on est, on le devient. Il rechigne et refuse. Et les déterminismes biologiques, psychiques, politiques, économiques, historiques, géographiques ? Rien n'y fait.

    -- C'est à ce moment là que Sarkozy déballe le passage qui a fait le tour de la presse. --

    Je passe à l'exemple pour mieux tâcher de montrer que le tout génétique est une impasse autant que le tout social. Face à cet aveu de lieu commun intellectuel, je retrouve naturellement les techniques socratiques du lycée pour interpeller, inquiéter et arrêter l'esprit, capter l'attention de mon interlocuteur qui, de fait, semble réellement désireux d'avancer sur ce sujet.
    J'argumente : Lui dont chacun sait l'hétérosexualité - elle fut amplement montrée sur papier couché, sinon couchée sur papier montré -, a-t-il eu le choix un jour entre son mode de sexualité et un autre ? Se souvient-il du moment où il a essayé l'homosexualité, la pédophilie, la zoophilie, la nécrophilie afin de décider ce qui lui convenait le mieux et d'opter, finalement, et en connaissance de cause, pour l'hétérosexualité ? Non bien sûr. Car la forme prise par sa sexualité est affaire non pas de choix ou de génétique, mais de genèse existentielle. Si nous avions le choix, aucun pédophile ne choisirait de l'être.

    L'argument le stoppe.


    Le problème c'est bien que Sarko semble croire en la génétique toute puissante, dont le pouvoir déterministe est bien au-delà de tout autre. Une pensée pareille est très dangereuse. Non seulement elle est fausse, mais elle ne peut conduire qu'à un seul remède pour soigner les maux de l'homme : l'eugénisme.
  • [^] # Re: Bof ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Michel Rocard remet son rapport sur les enjeux du numérique. Évalué à 5.

    Tu as une déclaration ou il _exclu_ de rejoindre Bayrou ?

    De plus tous ces politiciens qui déclarent exclure toute collaboration avec Bayrou s'il est élu, je pense que ça relève plus d'une stratégie électorale qu'autre chose. Je crois qu'ils cherchent juste à faire passer dans le l'esprit des gens que son modèle ne peut pas marcher, afin de récupérer leurs votes. S'il est vraiment élu, je ne serais pas surpris que beaucoup d'entre eux retournent leurs vestes pour obtenir le plus d'influence possible au long du quinquennat.
  • [^] # Re: impacts

    Posté par  . En réponse au journal Passage d'une proposition de directive sur le droit à la copie privé en Europe. Évalué à 4.

    Lieu commun.

    Tu conviendras que la formule "oeuvres uniquement soumises aux droits d'auteur, sans reformulation de certains des droits pour une branche copyleftée" était un peu lourde.

    Que la vie est dure avec les précisionnistes.


    PS : Bon ok, je viens de me rendre compte que j'aurais pu dire "oeuvres propriétaires " ou "non copyleftées" tout simplement.
  • [^] # Re: impacts

    Posté par  . En réponse au journal Passage d'une proposition de directive sur le droit à la copie privé en Europe. Évalué à 2.

    Selon moi c'est une nouvelle qui a plus sa place sur un site de juristes ou de politique européenne, que sur un site parlant de liberté numérique.

    Concrètement, cette directive veille à ce que les violations des droits d'auteur à des fins commerciales soient suffisamment punies. Je ne crois pas qu'il y ait des gens ici qui militent pour la libre utilisation commerciale des oeuvres soumises aux droits d'auteur.
  • [^] # Re: Une horreur...

    Posté par  . En réponse au journal Totem plugin a besoin de vous !. Évalué à 2.

    Euf... "Très bien", tout est relatif. Je n'aime pas les menus DVD et je les évite autant que possible, mais je trouve que tant qu'il n'y aura pas de support des menus, on ne pourra pas parler de bon support. De plus il y a quand même des bugs bloquants, parfois des régressions introduites dans de nouvelles versions (ce qui n'est pas étonnant, le support DVD doit être peu testé puisque peu accessible) : https://bugzilla.redhat.com/bugzilla/show_bug.cgi?id=232964 et https://bugzilla.redhat.com/bugzilla/show_bug.cgi?id=232971 ont été récemment évoqués sur le blog d'un dév. GStreamer.

    Et dans l'immédiat, je rejoins le point de vue de mac_is_mac : le support est cassé. Au lieu d'afficher un message d'erreur il ferait mieux de lancer la lecture du premier titre. Que l'utilisateur puisse faire quelque chose. Ou alors ne pas se lancer du tout.

    Quant aux codecs de Fluendo, je ne les vois pas d'un très bon oeil. Et je ne vois pas pourquoi, en tant qu'européens [1] libristes, il faudrait s'en réjouir.


    [1] Non soumis aux brevets empêchant les américains de travailler sur le support des menus et des codecs. Tiens... Ca me fait penser que Fluendo est une entreprise espagnole. Pourquoi disent-ils ne pas pouvoir contribuer aux plugins GStreamer libres de lecture DVD ? Ils devraient pouvoir le faire, tout en développant une version propriétaire destinée à la distribution aux USA non ?
  • [^] # Re: Ça explique bien des choses

    Posté par  . En réponse au journal 1er avril sur linuxfr, sort ton langage sms.... Évalué à 5.

    é gar 0 sms-fans rèskiyeurs, 0n lé Dmaskera le 2 du m0i
  • [^] # Re: J'aimerais bien...

    Posté par  . En réponse au journal Little Hollywood, film indépendant sous licence libre. Évalué à 2.

    Mais... la licence peut évoluer, avec mon travail de lobbyiste du libre à moi tout seul !

    Tu peux toujours leur parler de l'histoire de Brian Flemming et son docu-fiction. Il a mis à libre disposition les rushes de celui-ci, et des étudiants et des amateurs du monde entier ont pu faire leur propre version du documentaire.

    Voir http://www.transfert.net/a8677 pour une entrevue. Et le site qu'il a lancé : http://www.freecinema.org

    Par contre je trouve bizarre son principe du "No money may be spent on the production".
  • [^] # Re: Avis de bayrou

    Posté par  . En réponse au journal L'avis de Ségolène sur Dadvsi. Évalué à 4.

    il doit donc soutienir la notion de "propriété intellectuelle" d'un procédé ... ou d'une oeuvre. La défense de la propriété faisant partie du crédo libéral

    Je suis pas d'accord là-dessus : Même s'il est vrai que les libéraux influents du XIXe siècle, comme Bastiat, ont joué un grand rôle dans l'établissement de la propriété intellectuelle, j'aime croire que le débat n'en est pas pour autant fini, et que les libéraux peuvent aussi la remettre en cause. D'ailleurs, si le libéralisme défend corps et âme la propriété privée, il est évidemment contre la propriété de personnes. Je n'en suis pas encore sûr (c'est une réflexion que je suis entrain de murir), mais je pressens qu'il y a certains rapports entre la propriété intellectuelle et la propriété de personnnes.
  • [^] # Re: Avis de bayrou

    Posté par  . En réponse au journal L'avis de Ségolène sur Dadvsi. Évalué à 3.

    Je suis juste très critique vis à vis de cette collectivisation de l'art.

    Il ne faut pas voir cela en terme de collectivisation de l'art mais plutôt de collectivisation de la culture. Sous cet angle, on retrouve le but originel de l'expression culturelle (dont l'art n'est qu'une forme).

    Les droits d'auteurs ne doivent rester (ou plutôt redevenir) qu'un moyen de donner un statut et un revenu aux auteurs ; la diffusion culturelle doit toujours être privilégiée. Ce faisant elle doit sortir de la simulation de propriété intellectuelle qui n'est autre chose qu'un vol (les caractéristiques des biens immatériels indiquent une propriété qui tend à se collectiviser de manière exponentielle au fur et à mesure de sa diffusion), et qui la subordonne aux limitations financières de tout-un-chacun (ce qui est un non-sens, entre autres car plus le niveau de vie est bas, plus la culture est importante à la promotion sociale).

    àmha.