Joli petit mail, qui pourrait agréablement glisser en troll, ici :
http://mail-index.netbsd.org/netbsd-users/2006/08/30/0016.ht(...)
Il a été écrit par Charles M. Hannum, l'un des fondateurs de NetBSD.
En substance, il affirme que NetBSD va droit dans le mur, que le modèle de Linux (un chef avec une forte personnalité, capable de déléguer et de prendre le code qu'on lui propose sans faire de chichi) devrait être celui suivi par NetBSD. D'après lui, lorsqu'un développeur annonce qu'il est sur un projet donné, on se retrouve à attendre qu'il finisse, même lorsque ledit projet est mis en stand-by (quelque soit la raison). Selon Hannum, il faudrait au contraire que, si un projet stagne, quelqu'un qui se sente motivé pour le continuer y aille (en gros, mieux vaut un truc qui fasse quelque chose et qu'on changera ensuite qu'attendre que le projet finisse par arriver, mais bien trop tard).
Hannum évoque aussi le changement de leadership qui s'est produit en 2000-2001, ainsi que la prise de contrôle faite par la NetBSD Foundation sur le NetBSD Project, deux entités qui se voulaient séparées, et dont la frontière entre l'une et l'autre est, d'après lui, assez floue. Et selon lui, le conseil d'administration est assez nul, en ce moment (je fais des raccourcis hein, donc n'oubliez pas de lire le mail en entier pour avoir les détails).
Mais tout n'est pas perdu, et il est encore possible de se rattraper en :
1. ayant un leadership solide ;
2. ne verrouillant pas un projet en cours : si quelqu'un veut contribuer, qu'on le laisse faire ;
3. faisant en sorte que le projet soit une véritable méritocratie ;
4. fournissant des retours négatifs lorsque ça s'avère nécessaire, pour empêcher certains programmeurs de casser ce qui a déjà été fait ;
5. réparant certains problèmes architecturaux existant dans NetBSD ;
6. dissolvant l'actuelle NetBSD Foundation, et en la remplaçant par une autre organisation plus en adéquation avec les buts originaux
7. Remplacer les programmeurs du "core group" (développeurs principaux) par des gens réellement compétents, sans forcer les développeurs extérieurs quant à leurs choix pour les développements autour de NetBSD ;
8. Etablir des standards de validation du code.
... Et d'en rajouter une couche à propos de l'équipe de management actuelle.
Bon, en soi, le mail est déjà pas mal polémique, mais en plus le monsieur a fait une copie sur les listes de FreeBSD et OpenBSD - en demandant des réactions mesurées, du respect, etc. Je sens que je vais être peu productif durant la fin de semaine, moi. Trop de lecture à faire ...
# Dans les réponses
Posté par Sylvain Briole (site web personnel) . Évalué à 7.
Personnellement, je ne trouve pas que NetBSD fonce tant dans le mur que cela : c'est ma plateforme de travail préférée pour l'instant, que je peux installer avec un script shell en 2 min., sur pas mal d'architectures différentes. Je n'ai pas encore trouvé d'équivalent en distribution Linux (j'ai quand même bien lorgné du côté de Slackware) ou BSD (OpenBSD et la cross-compilation, cela n'a pas l'air d'être encore trop cela...).
[^] # Re: Dans les réponses
Posté par ribwund . Évalué à 10.
Entre le moment ou quelquechose va mal du coté des developpeurs et celui ou les utilisateurs le ressentent, il va y avoir un delai.
Par exemple chez gentoo, j'ai l'impression que le malaise existe depuis un certain temps (peut etre depuis qu'ils n'ont plus de dictateur) mais je commence à le ressentir seulement depuis quelques mois (flamewares continuels sur les listes, etc).
A mon avis il y a un vrai probleme de passage à l'echelle pour la plupart des projets libres, et ils ne peuvent survivre et se developper que si ils ont un "dictateur" (Linus, Mark Shuttleworth, Daniel Robbins, ...) qui prendra des decisions parfois arbitraires mais qui assurera le bon fonctionnement du projet. Dans le cadre de gros projets, trop de démocratie tue le dev. Et si le dictateur prend vraiment de mauvaises decisions, alors on a souvent un fork "naturel" (cf. Xorg).
[^] # Re: Dans les réponses
Posté par |-| . Évalué à 3.
Le plus facile pour y parvenir, c'est d'avoir un dictateur qui impose sa vision. Bonne ou mauvaise, au moins, ça va dans un sens...
Le risque quand on décentralise trop la prise de décisions, c'est l'éparpillement.
Mais
1) le logiciel libre peut avoir des ressources suffisantes pour se permette cet éparpillement, et ainsi explorer simultanément des directions opposées
2) avec de l'organisation, on doit pouvoir arriver à prendre des décisions cohérentes mais sans dictateur... maintenant le pb est comment bien s'organiser ?
[^] # Re: Dans les réponses
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 5.
[^] # Re: Dans les réponses
Posté par Hrv . Évalué à 3.
Tu vas dire que la France n'est pas un modèle de démocratie, mais la démocratie idéale n'est qu'une utopie. Les élus sont censés être les serviteurs des citoyens. Or, depuis quand des serviteurs mettent leurs maîtres en prison? Pour éviter l'anarchie?
Et bien justement, le gouvernement du peuple par lui-même, ça ne veut rien dire, ça laisse entendre "le gouvernement des individus par eux-mêmes", ce qui est la définition de l'anarchie. Tout le reste, toutes les hiérarchies, ce sont des formes de dictature, certaines étant plus mauvaises que d'autres mais aucune n'étant bonne.
[^] # Re: Dans les réponses
Posté par Marc Poiroud (site web personnel) . Évalué à 10.
Salop de Villepin !
[^] # Re: Dans les réponses
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 4.
Si tu ne vois pas la différence entre démocratie indirecte (déléguer des tâches pendant un temps fixé à un nombre restreint de personnes) et dictature (s'approprier des pouvoirs et les exercer sans accord préalable d'une majorité du peuple), ben fais la révolution ou suicides-toi mais ne vient pas nous faire de hors-sujets (du genre tyrannie ou anarchie) ici.
PS: je n'ai jamais parlé de haine donc je ne vois pas sur quoi tu te base pour penser que je confonde dictature et tyranie.
[^] # Re: Dans les réponses
Posté par lasher . Évalué à 4.
La distinction dictateur/tyran, ainsi que les sens originels puis modernisée ne me semble pas tellement grande...
[^] # Re: Dans les réponses
Posté par gde . Évalué à -2.
[^] # Re: Dans les réponses
Posté par Gniarf . Évalué à 4.
# qualité du code
Posté par patrick_g (site web personnel) . Évalué à 9.
Dans l'article de présentation d'IBM on trouve des phrases laudatives de ce style :
*NetBSD's attention to detail, well-written code, and vast portability make it a solid choice for a number of deployment scenarios.
*The system's well thought-out design allows for wide hardware support, a small footprint, stability, and security. NetBSD's unique features include a new paradigm for handling device drivers and other interesting innovations.
Autrement dit NetBSD c'est super, c'est génial, c'est un OS de qualité.
Maintenant si on lit le mail de Charles M. Hannum (un des fondateurs de NetBSD et le directeur du projet) on trouve des phrases assassines de ce style :
NetBSD is very far behind on a plethora of very important projects. Threading doesn't really work across multiple CPUs-- and is even somewhat buggy on one CPU. There is no good flash file
system. There is no file system journaling (except for LFS, which is
still somewhat experimental). Although there's been some recent work on suspend support, it's still mostly broken. Power management is very primitive.
* serious problems with the threading architecture
* terrible support for kernel modules;
* the horrible mess that is 32/64-bit compatibility, resulting in 32-bit apps often not working right on 64-bit kernels
* unbounded maintenance work due to inappropriate and rampant use of "quirk" tables and chip-specific tables
Ca fait vraiment peur cette différence de perception de la qualité du code !!
Moi je croyais que les BSD (et particulièrement NetBSD) soignaient la qualité du code avant tout...on tombe de haut !
[^] # Re: qualité du code
Posté par patrick_g (site web personnel) . Évalué à 4.
[^] # Re: qualité du code
Posté par kowalsky . Évalué à 3.
# KISS
Posté par Nicolas Schoonbroodt . Évalué à 10.
# moé
Posté par fredix . Évalué à 2.
Il vient juste de lire la cathédrale et le bazar ?
http://www.linuxfr-france.org.invalid/article/these/cathedrale-bazar/c(...)
# Pour un leadership solide...
Posté par neriki (site web personnel) . Évalué à 9.
# OpenBsd et FreeBSD
Posté par spotty . Évalué à 0.
Inquiètant... C'est vrai que les produits informatiques évoluent vite et donc il faut que l'os arrive à suivre ... Trouver du vieux matos n'est pas toujours facile...
Cela dit, vous ne trouvez pas que cela devient difficile de trouver une liste à jour du matériel supporté par Linux ?
# Ne pas tout croire...
Posté par singman . Évalué à 0.
Quand au débat de savoir s'il faut ou non un homme fort a la tete d'un projet libre, la réponse est contenue dans tout ces projets qui marchent. Dans le cas de Linux, on a un megalomaniaque qui decide (avec ou sans justification) ce qui est bon ou non, dans le cas de NetBSD, il y a aussi des hommes forts qui portent le projet sur leur epaules. La seule difference est d'un coté une personnes eule qui cherche la reconnaissance des autres, de l'autre un college qui prefere se liberer de la pression dans l'anonymat et conduire de la maniere la plus rationnelle son projet.
[^] # Re: Ne pas tout croire...
Posté par lasher . Évalué à 3.
« Dans le cas de Linux, on a un megalomaniaque qui decide (avec ou sans justification) ce qui est bon ou non »
C'est tout bonnement faux. Linus le dit lui-même : l'une des premières choses qu'il a dû apprendre à faire, c'est déléguer. Au final il a le mot de la fin si « en-dessous » ils n'arrivent pas à se mettre d'accord quant à certaines orientations techniques, oui. Un peu comme un chef de projet, quoi. Il fait confiance aux gens à qui il délègue.
Le côté mégalomane, je ne le vois pas vraiment. A-t-il un ego très fort ? Oui, assurément. Et là encore, c'est l'un des premiers à dire quelque chose du genre "Le plus simple pour être célèbre, c'est de commencer quelque chose, et de laisser tout le monde compléter l'embryon de projet - en ensuite d'en récupérer tout le mérite" (ce à quoi, Larry Wall, papa de Perl, aurait répondu « vas-y mon frère, dis-leur ! »)
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