Convention Open Source d'O'Reilly

Posté par  . Modéré par Fabien Penso.
0
29
juil.
2002
Communauté
Du 22 au 26 juillet se tenait à San Diego la OSCON 2002, "Open Source Convention 2002", organisée par l'éditeur O'Reilly.
De nombreuses sessions, des ténors et des pages de reportages et photos sont en ligne (ou en partie).
Notamment la journée de jeudi avec l'intervention de Lawrence Lessig et de Richard Stallman.
Une citation (pas vraiment au hasard) :
"We've got to stop conceding that it's a crime to make and share copies, because once we concede that, it makes it that much easier for them to force concessions in other areas."

Aller plus loin

  • # apparence anodine

    Posté par  . Évalué à 10.

    En réalité, en lisant l'article, on s'aperçoit que RMS a appelé, en tant que président de la FSF, la communauté à plus d'activité politique, ça change du refrain habituel "faites du logiciel libre".

    Jusque là, la plupart d'entre nous reste le cul sur la chaise, à poster des commentaires (hum hum) pour dire que franchement, ça peut plus durer.

    Continuons comme ça et dans quelques années, les commentaires seront "je savais bien que ça arriverait".

    Être informé, c'est bien mais ce n'est que le premier pas.

    (j'ai l'air malin à donner des leçons moi)
  • # Discours à double tranchant

    Posté par  . Évalué à 1.

    "We've got to stop conceding that it's a crime to make and share copies,
    because once we concede that, it makes it that much easier for them to force
    concessions in other areas."


    "We've got to stop conceding that it's a crime to 'share' GPL'ed code in our proprietary, non-compatible products, because once we concede that, it makes it that much easier for them to force concessions in other areas.". Eh oui, l'appel à la désobéissance ça peut etre à double tranchant, je rappelle que la GPL est largement basée sur le droit d'auteur que RMS appelle à violer. Sans parler du principe plus que douteux de "partager" le travail d'autrui sans leur consentement...
    • [^] # Re: Discours à double tranchant

      Posté par  . Évalué à 4.

      je crois que RMS n'aime pas trop que les auteurs au sens large aient le pouvoir de restreindre la copie et le partage de leurs oeuvres. Selon lui, ce n'est pas absolument légitime, mais plutôt immoral, même si ça parait difficile à avaler.

      Il ne s'agit pas non plus de retirer touts droits aux auteurs, mais plutôt de les adapter à notre époque, où la copie et le partage de l'information ne coûte rien, et où contraindre ces opérations est illusoire.
      • [^] # Re: Discours à double tranchant

        Posté par  . Évalué à 7.

        C'est toujours la même rengaine : "RMS demande plus de liberté mais le copyleft la limite".
        La réponse est simple : le logiciel libre rend libre de tout sauf limiter la liberté... Le copyleft est donc plus une assurance de liberté qu'une limitation ! Le discours de RMS est donc cohérent de ce point de vue.
        • [^] # Re: Discours à double tranchant

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à -1.

          Faut au moins te relire 2 fois pour te comprendre ! :p

          "La première sécurité est la liberté"

        • [^] # Re: Discours à double tranchant

          Posté par  . Évalué à 8.

          heu... c'était pas du tout ce que je voulais dire. je ne vois pas pourquoi tu as compris ce que j'ai dit dans ce sens.

          On est d'accord sur le copyleft en général. je n'ai pas du tout voulu faire un troll BSD/GPL.

          En parlant du fait que les auteurs pouvaient priver les autres de liberté, je ne faisait pas du tout allusion au copyleft.

          Cependant, puisqu'on en parle, il faut voir AMHA le copyleft comme l'astuce qui ramène au plan légal le devoir moral (selon la philosophie GNU) de ne pas priver autrui des libertés que l'on a soi-même. Dans un monde où tout le monde serait convaincu du bien fondé du logiciel libre, le copyleft serait inutile.
          Le copyleft prive donc du pouvoir de restreindre la liberté des autres, qui existe par exemple avec les licences BSD.

          j'espère que je me suis mieux fait comprendre.

          je redonne quelques urls en rapport du projet GNU :

          http://www.gnu.org/philosophy/reevaluating-copyright.html(...)
          http://www.gnu.org/philosophy/freedom-or-power.fr.html(...)
          • [^] # Re: Discours à double tranchant

            Posté par  . Évalué à 0.

            il faut voir AMHA le copyleft comme l'astuce qui ramène au plan légal le devoir moral

            Depuis quand est-ce le rôle de la loi de décider de ce qui est moral ou pas ? Pourquoi le legislateur serait particulièrement compétent pour décider de ce qui est moral ?
            • [^] # Re: Discours à double tranchant

              Posté par  . Évalué à 4.

              Il ne l'est pas, mais toute législation est l'expression d'une morale propre au(x) législateur(s).
              En ce sens, si Sarkozy décide d'équiper les policiers de flash-balls et de fliquer les communications sur le Net, c'est bien que cela fait partie, pour lui, d'une certaine morale que de décider de telles choses.
            • [^] # Re: Discours à double tranchant

              Posté par  . Évalué à 3.

              j'aurais du dire juridique plutôt que légal. Il ne s'agit pas d'une loi mais d'une licence. Tu peux décider d'accepter ou non une licence, tu n'as pas à t'y soumettre, au contraire d'une loi.
      • [^] # Re: Discours à double tranchant

        Posté par  . Évalué à 3.

        Ca c'est *son* opinion. Il a le droit de ne pas etre d'accord avec le
        système en place, mais pas de vouloir imposer unilatéralement ses vues aux
        autres. Je serais un artiste essayant de vivre de son travail, j'aurais
        effectivement beaucoup de mal à avaler qu'un barbu sorti d'on ne sais où se
        permette de venir me faire la leçon et appeler ouvertement au piratage de
        mes oeuvres au nom d'une soit-disant morale. Je suis d'accord avec le fait
        qu'il appelle les artistes à diffuser librement leurs oeuvres, mais pas
        qu'il impose cela aux artistes ayant décidé de suivre une autre voie! Si les
        artistes décident que le système de diffusion actuel n'est plus adapté,
        c'est à eux, et à eux seuls, de décider d'en changer. Pas à un ayatolah de
        la liberté obligatoire procédant à des conversions forcés au nom d'un
        soit-disant idéal supérieur.
        • [^] # Re: Discours à double tranchant

          Posté par  . Évalué à 7.

          1- je peux me tromper dans la façon dont je comprends ce que dit RMS.

          2-

          Dans ce que tu dis tu pars d'un axiome qui est que les auteurs ont un droit absolu sur leur oeuvre. D'ailleurs je te signale que la façon dont tu parles des artistes les font apparaître comme une secte qui décide du sort des droits d'auteurs.

          Tu parles d'un "ayatolah de la liberté obligatoire" et d'un "soi-disant idéal supérieur" mais tu défends de ton côté un autre dogme de la propriété intellectuelle qui est le pouvoir absolu de l'auteur sur son oeuvre. Est-tu capable de défendre ce principe autrement qu'en tournant ce qui est dit en ridicule, en farce d'un barbu sorti d'on ne sais où, en parlant d'un ayatolah, ou d'"idéal supérieur", bref tout un tas de termes à la connotation péjorative là où tu l'utilises.

          je trouve particulièrement vicieuse la tournure "il impose cela aux artistes ayant décidé de suivre une autre voie". Un artiste, à propos des droits d'auteur sur son oeuvre, ne fait pas que suivre une voie, il l'impose à toutes personnes désirant accéder à cette oeuvre.

          Bref, pourquoi est-ce que je devrais me plier aux volonté des artistes au nom du soi-disant "idéal supérieur" de la propriété intellectuelle ? :)
          • [^] # Re: Discours à double tranchant

            Posté par  . Évalué à 3.

            je trouve particulièrement vicieuse la tournure "il impose cela aux artistes ayant décidé de suivre une autre voie". Un artiste, à propos des droits d'auteur sur son oeuvre, ne fait pas que suivre une voie, il l'impose à toutes personnes désirant accéder à cette oeuvre.

            Si un artiste met en oeuvre *son* talent, *ses* ressources, *son* temps... il me semble qu'il est libre d'en disposer comme il veut, que ce soit pour gagner de l'argent/pour le bien commun/pour le bonheur exclusif de ses plantes. Ce n'est pas à toi de décider unilatéralement que sa façon de faire est mauvaise, et qu'il doit suivre ta voie. Il n'impose rien à personne: si tu n'es pas d'accord tu peux toujours aller voir ailleurs, ce n'est pas les artistes qui manquent.
            C'est comme quand on cherche du travail: on peut avoir des exigences strictes en matière de salaire, de poste, d'avantages... tu peux avoir des exigences larges, tu peux décider de faire du bénévolat. En gros tu peux décider d'imposer certaines conditions à ton employeur, s'il n'est pas d'accord, il n'a pas le droit pour autant de te réduire en esclavage. Tes compétences, ton expérience, ta force de travail t'appartiennent et c'est toi qui décide de la façon dont elles sont employées. Dans le domaine de la création artistique c'est pareil.
            • [^] # Re: Discours à double tranchant

              Posté par  . Évalué à 1.

              bien sûr, mais d'un côté, je vais devoir me priver des oeuvres d'un artiste, parce qu'il m'impose ses conditions. Et de plus, l'artiste en question n'est pas toujours le détenteur des droits d'auteurs, comme c'est souvent le cas dans les grosses maisons de disque.
              Et de toute façon, le contrôle absolu de la diffusion d'une oeuvre est illusoire aujourd'hui. Bien sûr ce n'est pas une raison pour tout dérèglementer, mais il faudrait repenser les droits d'auteur, et c'est essentiellement ce que j'ai voulu dire.
              • [^] # Re: Discours à double tranchant

                Posté par  . Évalué à -1.

                Ben moi le supermarche du coin m'impose la condition de devoir lui donner de l'argent pour que je puisse profiter de ses barres de chocolat, et je trouves cela scandaleux !

                Bref, tu te prives de rien du tout, c'est quelque chose que tu n'aurais de toute facon pas eu si l'artiste ne l'avait pas fait.

                C'est le fruit de son travail, et tu n'as *aucun droit* de lui dicter les conditions dans lesquelles il doit gerer sa creation.

                Si demain je debarques dans l'usine ou tu bosses et je me sers dans le stock, on verra la gueule que tu feras.
                • [^] # Re: Discours à double tranchant

                  Posté par  . Évalué à 2.

                  c'est de l'illogisme. Tu fais analogie à des choses qui existent matériellement pour faire passer ce que je dis pour une apologie du vol. Alors que c'est complètement différent dans le cas des données informatique et tu le sais. ça m'étonne que tu oses te servir d'un tel argument.

                  Aujourd'hui, je peux très bien copier une oeuvre quelconque sans que l'auteur soit privé de son travail. Tu avais déjà remarqué que quand tu envoyer des fichiers à quelqu'un, tu les avais toujours sur ton disque dur ? Incroyable non ? et bien c'est la magie de l'informatique ! C'est pas comme les barres de chocolat bien sûr...

                  Enfin de toute façon je parle à un mur.
                  • [^] # Re: Discours à double tranchant

                    Posté par  . Évalué à 2.

                    Il y a 2 notions importantes:

                    - perte
                    - manque a gagner

                    Le premier c'est quand il s'agit de biens materiels, le deuxieme c'est quand il s'agit de biens immateriels.

                    Bref, tu veux voir le mur de ma chambre, tu paies pour entrer, si tu paies pas tu entre pas, et tu n'as clairement aucun droit de voir le mur de ma chambre gratuitement.
                    • [^] # Re: Discours à double tranchant

                      Posté par  . Évalué à 1.

                      Il y a 2 notions importantes:

                      - perte
                      - manque a gagner


                      Nous n'avons pas les mêmes valeurs :)
    • [^] # Re: Discours à double tranchant

      Posté par  . Évalué à 8.

      l'appel à la désobéissance ça peut etre à double tranchant

      Pour l'instant, je ne vois pas d'appel à la désobéissance dans ce qu'a pu dire Stallman. Par contre, j'entends un appel à l'irrespect. Il dit qu'il ne faut pas considérer les outils (les licences, la technologie, l'argent, l'usage de la force) comme des valeurs universelles. Pas question de vénérer les outils.

      Ce sont juste des outils et nous devons faire avec.

      Les considérer comme des outils, c'est du bon sens. c'est les comprendre. On obéit à leur nature.
      Considérer qu'on doit faire avec, c'est de la morale. On leur demande d'être efficace.

      Si Stallman se tape sur les doigts de temps en temps avec ses outils, je suppose que c'est de la maladresse. Les outils ne sont pas simples et Stallman n'est pas infaillible. ;)

      Je ne sais pas à quelle source de sagesse, tu vas chercher ta morale. Le seul truc qu'il me semble utile de préciser, c'est qu'on ne parle pas - dans le texte ci dessous - de droit absolu au monopole, ni de manque à gagner, ni de consentement. Je trouve que chacun des mots employés est important.

      Article 17 - La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité.

      D'un autre côté, les gens ont le droit de se balader dans la rue, de passer devant chez toi, d'apprécier ta facade, le son de ton piano, le fumet de la pintade rotie et de partager ces bonheurs avec leurs connaissances.
      En toute liberté gratuite non autorisée. ;)

      Je sais que ca te dérangera évidemment. Mais il faut faire avec, selon moi. N'y aurait-il pas quelque chose de choquant à interdire ca ?
      Si on mets des limites, c'est au nom de quoi ?

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