Imaginary Property

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3
6
mai
2009
Culture
Du 14 mai au 7 juin, le Cinéma Nova (Bruxelles) propose des films, rencontres, concerts, expositions… autour de la « propriété intellectuelle » et ses alternatives.

Ce sera l'occasion de voir des films rarement programmés traitant des logiciels libres et du droit d'auteur comme Alternative Freedom, Steal This Film: Trial Edition, Sita Sings the Blues..., de découvrir Open Source Publishing, agence de graphisme expérimentale qui utilise des logiciels libres et explore l'hypothèse que leur usage modifie profondément la pratique graphique et son rapport avec la société, mais aussi de débattre autour des questions liées au "piratage" avec Florent Latrive et Jérémie Zimmermann ou du Web 2.0 avec Benjamin Bayart et Michel Cleempoel (programme complet). Films, rencontres, concerts, expositions... autour de la «propriété intellectuelle» et ses alternatives

du 14/5 au 7/6 au Cinéma Nova

La sentence du procès intenté en Suède par les multinationales du divertissement à l’encontre du site “Pirate Bay”, nous rappelle brutalement l’emploi abusif et dévastateur des diverses notions juridiques couvertes par le terme de “propriété intellectuelle” : droits d’auteur, marques, brevets, etc. Elle nous rappelle également à quel point se font rares, dans les grands médias, les points de vue nuancés qui ne se font pas la voix des majors et de leur sacro-sainte propriété…

Dans ce contexte globalisé où les "copyrights", tels que défendus par l’industrie, sont le prétexte d’un durcissement des réglementations sur les usages du patrimoine culturel et traditionnel, et desquelles rien n’échappe (l’agriculture, la santé et même les couleurs, les plantes, les séquences ADN), nous partons de l’idée que la propriété est d’abord une notion imaginaire ne demandant qu’à évoluer ou être dépassée. "Imaginary Property", le nouveau programme du Cinéma Nova qui se déroule du 14 mai au 7 juin, mettra l’accent sur les multiples résistances et alternatives s’affirmant dans différents secteurs de la société, des logiciels libres aux créations indépendantes et collectives, en passant par de nouvelles formules juridiques, plus ouvertes et non marchandes.

Une vingtaine de films, objets de résistance créative, nous ferons réfléchir sur la notion de propriété intellectuelle : quelques classiques ("La Société du Spectacle" de Guy Debord, "Les glaneurs et la glaneuse" d'Agnès Varda, "F for Fake" de Orson Wells…), des documentaires ("The Corporation" de M. Achbar & J. Abott , "Le Monde selon Monsanto" de M-M Robin…), des productions indépendantes ("Sonic Outlaws" de Craig Baldwin, "RiP: A Remix Manifesto" de Brett Gaylor…) et même un dessin animé magnifique distribué sous licence libre CC-by-SA ("Sita Sings the Blues" de Nina Paley) !

L’exposition par "Le Terrier", un site internet en forme d’archipel artistique à la nature “copyleft”, sera initiée par une soirée-événement, composée de films, concerts, conférence et autre "print party" interactif avec le public.

Plusieurs débats et rencontres ponctueront notre exploration du sujet. Pointons notamment le débat sur la "piraterie" avec Florent Latrive, Jéremie Zimmermann et Nicolas Malevé, et encore les "oXcars", le remise du prix du “libre” qui a eu lieu l’année passée, avec les Espagnols de EXGAE.

Une soirée spéciale nommée V.O.S.T. mettra en lumière les arts plastiques contemporains qui posent souvent des questions de propriété par les multiples détournements et autres citations pratiqués. Ceci en collaboration avec Imal où une exposition entièrement consacrée à cette question a lieu.

Nous invitons aussi quelques vrais pirates… dans l’âme : Pierre Merejkowsky, cinéaste ubuesque et iconoclaste a osé siffler 7 secondes de “L’Internationale” en 2004 dans son premier long métrage, la société française de gestion des droits musicaux, Sacem, lui ayant ensuite réclamé 1000 euros, l’œuvre musicale étant “protégée” jusqu’en octobre 2017 en France… Quant aux flibustiers de Pirate Cinema de Berlin, ils nous feront découvrir quelques raretés de leur “catalogue”, dont un film Kung-fu situationniste de René Viénet : “La dialectique, peut-elle casser des briques ?”.

La soirée de clôture de "Imaginary Property" sera musicale, avec un film sur la vie et l’œuvre de Pete Seeger, figure légendaire du folk qui nous montre une image peu connue des États-Unis, suivi par une conférence musicale par notre troubadour maison, Guillaume Maupin, sur les différents chemins qu’une ancienne chanson folk ou blues peut suivre. Le tout sera clôturé par un récital d’un pianiste virtuose, un compositeur aussi génial qu’engagé, Frederic Rzewski, un ami de Pete Seeger, qui depuis longtemps se moque des droits d’auteur défendus par les industries du divertissement, puisant lui-même son inspiration dans le patrimoine musical collectif, tant populaire que classique.

Mais ce n’est pas tout… que penser d’un concert du duo expérimental Aki Onda & Alan Licht, un atelier pour apprendre à fabriquer du Cola libre, l’Open Screen, Cineketje avec “Les Voyages de Gulliver”, l’adaptation de l’œuvre satirique de Jonathan Swift, un dessin animé de 1939, élevé dans le domaine public.

Hissons pour un mois le pavillon pirate en hommage aux flibustiers de tous horizons sans qui nos libertés, tant imaginaires que concrètes, seraient depuis longtemps cadenassées !

Aller plus loin

  • # Bruxxel ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    Pourquoi les adresses, sur la page de contact, sont-elles à « 1000 BRUXXEL » ?

    1000, ça doit être le code postal, et BRUXXEL la ville, mais pourquoi BRUXXEL et non BRUXELLES ?
  • # glaneurs

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    Les glaneurs et la glaneuse.
    A recommander chaudement à toutes et tous, quelque soit le contexte (ici c' est d' ailleurs quelques peu ambigû puisqu' il ne s' agit nullement de repenser un système, mais plutôt de la tolérance intégrée culturellement, sur des glaneurs dudit système.) Un film à mettre en toute les mains (dont "d' art dare" n' aurait pas eu le temps d' expliquer ce tableau, d' un autre côté peut être que Varda s' y attarde...)

    Bon bref, un film à mettre en toutes les mains, pour tout les yeux. C' est ici moins la lourdeur, parfois, de la cinéaste qui est intéressante, que sa capacité d' écoute des autres et son génie tranquille du montage. Ca fait du bien de voir des films comme celui ci. Le coput d' achat du dvd devrait être rembourser par sécurité sociale... à moins que cette sécu prenne directement en charge les coûts de production ? ;) (okok je ->)
  • # Steal this film

    Posté par  . Évalué à 1.

    Bonne initiative, il est à noter qu'il est possible de télécharger 'steal this film' à l'adresse suivante http://www.stealthisfilm.com/Part2/download.php

    Il est disponible sous plusieurs formats et est sous-titré en plusieurs langues dont le français.

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